A Kinshasa, des Jeux de la Francophonie pour remettre la RDC au centre du sport et de la culture
Les IXe Jeux de la Francophonie s'ouvrent ce vendredi 28 juillet 2023 à Kinshasa. (Illustration). © Jeux de la Francophonie
*Six ans après Abidjan, Kinshasa accueille les Jeux de la Francophonie à partir de ce vendredi 28 juillet jusqu’au 6 août prochain. L’occasion pour la RD Congo, un des plus grands pays d’Afrique, d’affirmer ses ambitions dans l’organisation d’évènements sportifs.
Les Jeux auront-ils lieu ? Kinshasa sera-t-elle prête ? Après, un premier report dû à l’épidémie de Covid-19 et un second à cause du retard dans la construction des infrastructures, les voyants sont enfin au vert pour lancer ces IXe Jeux de la Francophonie.
Trente-six délégations, près de 3 000 artistes et sportifs prendront ainsi part aux joutes dans neuf disciples sportives et onze artistiques.
« Ce qui est dit ne reflète pas le peuple congolais ».
C’est un immense défi en passe d’être relevé par un pays souvent dépeint sous les couleurs de l’instabilité et qui est toujours en proie à une guerre dans une partie de son territoire. « Lorsqu’on parle le plus souvent de la République démocratique du Congo, c’est sous le prisme de la guerre, de la violence, constate Patrick Muyaya, le ministre congolais de la Communication et porte-parole du gouvernement. Jamais, on en parle sous son véritable prisme, celui d’un peuple résilient, qui s’efforce de construire un peuple plus beau qu’avant. Les délégations verront que tout ce qui est dit ne reflète pas le peuple congolais ».
Les délégations du Luxembourg et du Québec ont déclaré « forfait » pour des « raisons sécuritaires », justifie ce dernier membre de l’OIF. « Je n’ai pas de copains athlètes qui m’ait dit : ‘’je ne vais pas au Congo pour telle raison’’… J’entends ce qui se dit dans la presse, mais ces Jeux, c’est une expérience humaine incroyable à vivre », défend Sarah Hanffou, pongiste franco-camerounaise et ambassadrice des Jeux de la Francophonie.
Plus d'événement sportif depuis Ali-Foreman
Pour Patrick Muyaya, Kinshasa va donc écrire une « partie de sa plus belle histoire sportive », elle qui n’avait plus accueilli un événement sportif international depuis le fameux combat de boxe Mohamed Ali-George Foreman en 1974. « Le Congo n’a jamais autant investi sur le sport depuis les indépendances », confirme le ministre de la Communication. C’est une occasion pour montrer que le pays a de l’ambition pour accueillir des compétitions régionales. »
Près de 67 millions d’euros ont été investis pour la construction ou la réhabilitation des quelques enceintes sportives pour les sports de combats, des disciplines comme le tennis de table ou le basket. Le temps où l’équipe nationale congolaise de basket sollicitait les parquets du lycée français de Kinshasa pour s’entraîner ou disputer ses matches internationaux ne sera désormais qu’un lointain souvenir.
De son côté, la Francophonie, malgré l’absence de la secrétaire générale pour des raisons toujours pas très clairement expliquées, devrait également retrouver de l'éclat lors de ces Jeux dans la plus grande ville francophone du monde (plus de 17 millions d’habitants).
Rfi