CAN : ça s’appelle guerre psychologique
(Par Germain Nzinga)
Au dernier coup de sifflet du match qui a opposé le Maroc à la RDC du groupe F de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire, le capitaine de l’équipe congolaise s’est mis à genoux et ses deux mains levées au ciel à titre de prière d’action de grâce au Seigneur. C’est exactement en ce moment précis que Walid Regragui, l’entraîneur de l’équipe marocaine, s’avance vers le défenseur congolais pour lui tendre la main sous prétexte de le saluer et de lui faire une accolade. Bemba accueille bien le geste et tente même de l’embrasser pour lui rendre la pareille.
Mais c’est mal comprendre les motivations cachées de l’entraîneur marocain qui voulait utiliser la technique psychologique dite “technique Thomas Tuchel” utilisée par l’entraîneur allemand de Chelsea contre son pair Antonio Conte. Les deux entraîneurs s’étaient littéralement jetés l’un sur l’autre ce dimanche 14 août 2022 après un but égalisateur de Tottenham.
Le Chelsea de Tuchel a cru ensuite l’emporter, avant d’être repris dans le temps additionnel par l’inévitable Kane (2-2). La tension est alors montée d’un cran même après le match lorsque Tuchel était parti le saluer selon les bonnes usances de football et qu’il a volontairement retenu la main fe Conte avec force pour le pousser à l’énervement et lui faire commettre des gaffes devant les caméras du monde.
Antonio Conte de tempérament très chaud voulait sauter sur lui pour le rouer de coups. Joueurs et personnel de sécurité avaient accouru pour calmer la situation mais Conte était furibond et hors de soi. Il aboyait presque et prêt à rouer de coups un Tuchel qui restait machiavéliquement souriant.
Lorsque Tuchel avait alors décidé de relâcher la main de son collègue, il était certain d’avoir atteint ses objectifs consistant à déstabiliser l’entraîneur de l’équipe adverse et de l’inter devant des millions de téléspectateurs qu’il était incapable de maîtrise de soi et qu’il ne méritait pas de respect dû à un entraîneur de son rang.
L’entraîneur marocain a voulu réitérer cette sinistre méthode sur le capitaine congolais qui a été un des architectes majeurs de ce match nul mérité. Il tenait à déstabiliser ce dernier.
Non seulement que le coach Marocain a interrompu brutalement le moment de prière du joueur congolais, mais il a retenu volontairement sa main et, d’après le témoignage livré par Chancel Mbemba lui-même, le coach marocain lui a dit sur un ton vindicatif ‘’Regarde-moi dans les yeux… regarde-moi dans les yeux’’ avant qu'il l’ait arrosé des injures racistes.
Utilisant ainsi en second lieu la méthode Marco Materrazi contre la star française Zinedine Zidane le 9 juillet 2006 lors de la finale de la coupe du monde à Berlin. La suite, on la connaît. Mbemba nerveux a ainsi craqué et a répondu sèchement à l'entraineur marocain. Une énorme bagarre va éclater sur le terrain puis dans le couloir entre les deux équipes.
L’entraîneur marocain a eu le mauvais génie de combiner ce deux méthodes psychologiques (Thomas Tuchel et Marco Materazzi) pour déstabiliser Mbemba et pour le pousser à l’erreur qui ferait dire à des millions de téléspectateurs que le capitaine congolais c’est lui le bad boy, c’est lui le méchant. Le coach marocain jouant à la fausse victime va jubiler de voir ses propres joueurs tomber dans son piège et venir à son secours en livrant une altercation physique contre Bemba et ses coéquipiers.
Fort heureusement il y a eu des vidéos pour rétablir la vérité des faits. Des témoins sur place ont en effet réussi à filmer toutes les séquences qui circulent déjà sur la toile et il sera difficile de ne pas reconnaître le véritable coupable dans cet incident.
Morale de l’histoire ?
A un tel niveau de compétition internationale, il sied que chaque joueur engagé dans la compétition sache que les pièges ne sont pas seulement tendus pendant le déroulement du match par rapport au jeu tactique de l’équipe adverse.
Ils peuvent venir aussi en dehors du temps de jeu ou de l’aire de jeu, à l’instar de ces pièges psychologiques qui vous mettent hors de vous-même et vous font commettre des erreurs coûteuses et difficiles à réparer.
Les plus malins peuvent à n’importe quel moment tendre des guet-apens pour vous livrer l’insidieuse guerre psychologique comme ça a été malheureusement le cas ce soir.
Que ce triste incident serve de leçon aux compétiteurs de prochaines rencontres de la CAN !