A la suite de la décision prise en Conseil des Ministres, le vendredi 11 avril 2025, par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, portant restriction de toutes les mesures disciplinaires de suspension des mandataires publics, des sources indiscrètes alertent sur une nouvelle stratégie mise en place par les services du Ministère de l’Industrie & PME-PMI, en vue de contourner les précédentes instructions présidentielles sur le dossier.
Révélations
« Parmi ses stratégies utilisées, une campagne de diabolisation est mise en place dans les médias locaux et internationaux contacté pour publier des articles contre les mandataires des établissements publics sous tutelle en vue de salir leur image dans l’opinion et mettre les autorités publiques devant un fait accompli. Et pourtant, la sage décision prise par le président de la République au cours de la 39ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres avait pour objectif principal de sauvegarder la paix sociale et l’harmonie institutionnelle. Notre enquête qui a été étoffée par certaines révélations des journalistes contactées révèle que des articles commandés par le Ministère de l’Industrie sont déjà prêts avec un faux prétexte de présenter à l’opinion publique un diagnostic organisationnel du ministère alors qu’en réalité, le but est d’exposer tous les gestionnaires sous tutelle », rapportent ces sources ayant requis l’anonymat.
Dans la foulée, précisent-elles, quelques médias internationaux ont été contactés pour cette besogne, à savoir Africa Intelligence, Jeune Afrique et la Libre Belgique.
Stratagème
De l’avis de ces sources, « politiquement après avoir placé à la tête de l’APROCEM, Madame Gisèle Kayembe, nièce du Ministre et membre du parti APEC, l’objectif majeur poursuivi dans cette démarche reste de faire tomber certains mandataires publics sous la tutelle du Ministère afin de mieux placer les membres de ce parti politique qui ne possèdent aucun siège ».
Depuis la suspension de Monsieur Godefroy Kizaba, Directeur Général de l’ANADEC, « l’opinion constate une certaine course à la montre comparable à un harcèlement en vue de discréditer tous les autres mandataires sous sa tutelle et les remplacer par des membres du parti en prévision des élections à venir », concluent-elles.
Crispin Ntambue Bamba Bonso, président interfédéral du Kasaï central de ‘‘Congo Positif’’, a été Libéré 24 heures après son ‘’arrestation brutale’’ par les agents de l’Agence Nationale de Renseignements, ANR de cette partie de la République. Visiblement révolté par cette arrestation, Héritier Ekoto Isasi, Porte-parole du parti Congo Positif, ‘’Parti Anti Chômage’’, a exprimé, à travers un message datant de vendredi 25 avril, ‘’son soutien total et sa solidarité sans faille’’ au camarade Crispin Ntambue. Héritier Ekoto condamne avec « la plus grande fermeté toute forme d’intimidation, d’atteinte à la dignité humaine et de violation des droits fondamentaux orchestrés par les trois agents de l’ANR, visiblement incontrôlés et déterminés à lui faire du mal», indique le message. Par ailleurs, le parti ‘’Congo Positif’’ exige qu’un dossier disciplinaire soit ouvert à l’encontre de trois Agents de l’ANR qui se seraient permis d’inquiéter, sans motif valable, de manière injustifiée et illégale, leur camarade. Ci-dessous, l’intégralité du message du Porte-parole de ‘‘Congo Positif’’.
MESSAGE DE SOUTIEN AU PRESIDENT INTERFEDERAL DU KASAÏ CENTRAL, LE CAMARADE CRISPIN NTAMBUE BAMBA BONSO
Kananga, le 25 Avril 2025
Monsieur le Président Interfédéral,
C’est avec une profonde indignation que nous avons appris votre arrestation brutale par les agents de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), suivie de votre détention injustifiée alors que le cas est pendant devant votre Juge naturel de Kananga.
Nous saluons avec soulagement votre libération intervenue après 24 heures de votre détention illégale et tenons à vous exprimer, en cette circonstance particulière, notre soutien total et notre solidarité sans faille.
Votre engagement constant en faveur de la démocratie, de la justice et des valeurs républicaines demeure une source d'inspiration pour les militants de la liberté et de la vérité à travers notre pays. Votre résilience face à cette épreuve témoigne de la force de votre conviction et du sens élevé de vos responsabilités.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté toute forme d’intimidation, d’atteinte à la dignité humaine et de violation des droits fondamentaux orchestrés par les trois agents de l’ANR, visiblement incontrôlés et déterminés à vous faire du mal.
Congo Positif exige qu’un dossier disciplinaire soit ouvert à l’encontre de trois Agents de l’ANR qui se sont permis de vous inquiéter sans motif valable, de manière injustifiée et illégale.
Le Président National, le Secrétariat Général, tous les Organes du Parti ainsi que les militantes et militants vous expriment l’assurance de leur entière solidarité et leur soutien indéfectible dans la poursuite de votre noble mission.
C’est un succès total, une réussite remarquable, un pari gagné. Du 21 au 22 avril 2025, en effet, le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo a pris part, au "Forum économique Japon-RDC", qui s’est tenu à l’Université des Nations unies à Tokyo, capitale du Japon. Intervenant le 21 avril à l’ouverture de ces assises, Guylain Nyembo a prononcé un important discours sur les "Défis de financement du PNSD [Programme National Stratégique de Développement] et opportunités pour la Coopération avec le Japon."
Le Vice-Premier Ministre a déclaré à cette occasion, que la mobilisation de plus d’investissements possibles, nationaux et étrangers, est un défi pour la République Démocratique du Congo (RDC). "Ce défi est au cœur de l’action du Gouvernement qui a doté le pays d’un Plan National Stratégique de Développement (PNSD) couvrant la période 2024-2028, visant à traduire en actions la vision de Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef l’Etat", a-t-il indiqué.
L’objectif principal du Forum Japon-RDC était de renforcer la coopération économique et diplomatique entre les deux pays, et de rechercher des investissements pour accompagner le gouvernement de la RDC dans la mise en œuvre du PNSD. Il s’est tenu dans la continuité de la 14ème Rencontre annuelle de l’Investissement (AIM 2025), organisée du 7 au 9 avril à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, à laquelle le Vice-Premier Ministre avait pris une part active.
Climat des affaires, une feuille de route pour rassurer les investisseurs
Cadre fédérateur de référence de toutes les interventions du Gouvernement et de ses partenaires, le PNSD dont le coût de mise en œuvre s’élève à 94,30 milliards de dollars américains, se décline en cinq domaines de concentration : l’amélioration de la gouvernance ; la diversification de l’économie ; le développement du capital humain ; le développement des infrastructures et l’aménagement du territoire ; et le développement durable et équilibré des provinces. "Les financements prévisibles pour le quinquennat sont estimés à 50,55 milliards USD, soit 53,60% du coût total, dégageant un gap de financement de 43,76 milliards USD, soit 46,40% du coût total des besoins de financement que le Gouvernement devrait mobiliser", a expliqué à Tokyo, Guylain Nyembo.
Aux partenaires et investisseurs potentiels, il a répété son message favori, que la RDC est une "terre d’investissement où se jouent le présent et l’avenir de la planète." "C’est [donc] maintenant le bon moment de prendre le risque afin de profiter de nombreuses opportunités, car la concurrence s’annonce rude. Le Japon a donc sa place et je dirai une place privilégiée dans cette course, et ma présence ici s’inscrit dans une dynamique de partenariat stratégique avec les bailleurs et investisseurs japonais, afin de mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce programme ambitieux [PNSD]", a lancé le Vice-Premier Ministre, dans son discours-plaidoyer.
En rapport avec la sécurité juridique et judiciaire des investisseurs et en sa qualité de responsable direct au niveau du Gouvernement des questions des investissements et de l’assainissement de l’environnement des affaires, Guylain Nyembo a pris l’engagement de jouer pleinement son rôle, solidairement avec l’Exécutif, pour assurer un suivi efficace de la nouvelle Feuille de route des réformes relatives à l’amélioration du climat des affaires en RDC.
Réchauffement des relations Japon-RDC
Parlant de la coopération avec le Japon, Guylain Nyembo a rappelé une série d’activités antérieures, qui visent toutes à raffermir les relations économiques et diplomatiques entre les deux pays. Il a cité la Table Ronde et le Forum sur les Mines organisés respectivement en 2022 et en 2023 ; la participation du Président de la République, Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la TICAD 7 en 2019 à Yokohama (Japon), durant laquelle la RDC s’était engagée dans une nouvelle dynamique de coopération bilatérale visant à nouer des partenariats stratégiques mutuellement bénéfiques dans les secteurs de la télédétection, des mines, de l’Energie, de l’industrie, des infrastructures et de la sécurité alimentaire…
Il a aussi évoqué l’engagement du Japon pris lors de la TICAD 8 à Tunis, en rapport avec les investissements du secteur privé. "La RDC entend capitaliser sur la cinquième phase de l’Initiative d’Assistance Renforcée au secteur Privé en Afrique (EPSA 5), qui est un partenariat entre la Banque Africaine de Développement (BAD) et le Gouvernement japonais pour la mobilisation des ressources en faveur du secteur privé africain", a-t-il dit. Cette coopération financière japonaise dont l’enveloppe s’élève à 5 milliards USD pour la période 2023-2025, permettra d’accompagner les initiatives de développement industriel des pays africains, dont la RDC.
"Il s’agit donc d’un réchauffement des relations entre les deux pays qui a posé de nouveaux jalons d’une coopération solide et prometteuse", a poursuivi le Vice-Premier Ministre. Cette nouvelle dynamique a déjà donné des résultats concrets : la signature d’un accord de coopération dans le secteur minier en décembre 2022 entre le Ministre des Mines de la RDC et le Ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie du Japon ; les visites de travail à Kinshasa des membres du Gouvernement japonais et des Hauts Cadres de l’Administration japonaise en 2023 et en 2024.
Invitation à la Conférence des investisseurs et bailleurs de fonds
Parmi les initiatives dans le secteur de mines visant non seulement l’exploitation mais surtout l’implantation des unités locales de transformation, la RDC entend asseoir la coopération avec le Japon par des projets tels que ceux portés par EGC (Entreprise Générale du Cobalt) et OKAPI, a indiqué le Vice-Premier Ministre. Ces projets consistent à enregistrer les exploitants miniers artisanaux dans le but d’assainir et de sécuriser la chaine d’approvisionnement de minerais.
"Aujourd’hui encore, nous avons l’occasion de marquer un pas de plus dans cette coopération à travers ce Forum d’investissement", a assuré Guylain Nyembo. Avec, dans cet élan, des objectifs précis : la consolidation des acquis de la coopération dans le secteur minier à travers le rétablissement d’un contact direct avec les entreprises japonaises qui souhaitent investir dans ce secteur ; la relance de l’accompagnement dans les domaines de l’énergie, de l’industrie, de l’agriculture et des infrastructures ; la présentation de projets bancables pouvant bénéficier de financements par prêt concessionnel du Gouvernement japonais ; l’identification et l’implication des bailleurs de fonds japonais pour le financement du PNSD.
Dans la foulée, le Vice-Premier Ministre a annoncé la tenue en RDC, de la Conférence des investisseurs et des bailleurs de fonds, prévue au second semestre 2025. L’objectif de ce forum est de mobiliser les ressources nécessaires pour la réalisation de divers projets de grande envergure en RDC. "Vous y êtes d’ores et déjà invites", a conclu Guylain Nyembo, désignant l’Ambassadeur de la RDC au Japon, Likumwenda Nsenda, comme point focal pour les informations liées à l’évolution des préparatifs de cette conférence et des modalités de participation.
La République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda ont signé, vendredi dernier, à Washington DC, une Déclaration de principes sous la facilitation des États-Unis d'Amérique, en présence de Marco Rubio, Secrétaire d'État des États-Unis. D’après la partie congolaise, représentée par le Ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, cette rencontre, initiée par les USA, tenue au Département d'Etat américain, marque un engagement renouvelé en faveur de la paix, de la souveraineté et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.
‘’La Déclaration s'appuie sur les efforts et décisions déjà engagés aux niveaux régional et international, et marque une étape supplémentaire vers une solution politique durable. Elle réaffirme des principes politiques fondamentaux notamment, le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, le principe de non-ingérence dans les affaires internes des États, le règlement pacifique des différends, la cessation de tout soutien aux groupes armés, le retour sûr et volontaire des personnes déplacées et des réfugiés, ainsi que la mise en place d'un cadre d'intégration économique régionale progressive. Elle prévoit également des consultations supplémentaires en vue de l'élaboration d'un futur accord de paix. Cette initiative américaine s'inscrit en complémentarité des efforts régionaux en cours ainsi que de la médiation conduite par l'Etat du Qatar’’, explicite, dans son communiqué, Thérèse Kayikwamba Wagner.
La Pros.
MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, COOPERATION INTERNATINALE ET FRANCOPHONIE
Washington D.C, 25 avril 2025
COMMUNIQUE DE PRESSE
Signature d'une Déclaration de principes entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda sous l'égide des États-Unis d'Amérique
La République Démocratique da Congo (RDC) et la République du Rwanda ont signé ce jour, à Washington DC, une Déclaration de principes sous la facilitation des États-Unis d'Amérique, en présence de Son Excellence Monsieur Marco Rubio, Secrétaire d'État des États-Unis. Cette cérémonie, à l'initiative des USA, tenue au Département d'Etat américain, marque un engagement renouvelé en faveur de la paix, de la souveraineté et de la stabilité dans la région des Grands Lacs.
La Déclaration s'appuie sur les efforts et décisions déjà engagés aux niveaux régional et international, et marque une étape supplémentaire vers une solution politique durable. Elle réaffirme des principes politiques fondamentaux, notamment le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, le principe de non-ingérence dans les affaires internes des États, le règlement pacifique des différends, la cessation de tout soutien aux groupes armés, le retour sûr et volontaire des personnes déplacées et des réfugiés, ainsi que la mise en place d'un cadre d'intégration économique régionale progressive. Elle prévoit également des consultations supplémentaires en vue de l'élaboration d'un futur accord de paix. Cette initiative américaine s'inscrit en complémentarité des efforts régionaux en cours ainsi que de la médiation conduite par l'Etat du Qatar.
Dans son allocution, Son Excellence Madame Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, a salué la Déclaration comme une étape significative vers la paix, tout en soulignant que celle-ci doit être poursuivie selon une séquence rigoureuse : sécurité d'abord, confiance ensuite, et coopération en dernier ressort. Elle a réaffirmé que la position de la RDC demeure ancrée dans la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui exige le retrait de toutes les forces étrangères du territoire congolais et la cessation de tout soutien externe aux groupes armés.
La Ministre a souligné que la RDC constitue une pierre angulaire des solutions aux défis mondiaux notamment en ce qui concerne la transition énergétique et les chaines d'approvisionnement en minerais critiques. Les ressources nationales minerais, énergie et capital humain doivent être mobilisées de manière responsable et transparente, au service du développement durable du pays et de la stabilité globale
Elle a également insisté sur l'importance d'engagements contraignants et de mécanismes crédibles de redevabilité, en rappelant que les initiatives précédentes n'ont pas connu un aboutissement final. La paix, a-t-elle affirmé, doit reposer sur la rigueur, la responsabilité et des actions vérifiables.
La RDC a exprimé sa reconnaissance pour l'engagement de principe des États-Unis, en mettant en lumière le rôle de Son Excellence Dr. Mamad Boulos, Conseiller Principal du Secrétaire d'Etat américain pour les affaires africaines, dont les consultations approfondies dans la région ont apporté une approche diplomatique ancrée dans les réalités du terrain et centrée sur l'humain.
A l'issue de la cérémonie, la délégation congolaise a participé à plusieurs rencontres diplomatiques clés : Une consultation bilatérale avec les Etats-Unis, axée sur le renforcement des liens stratégiques et du partenariat économique. Un dialogue bilatéral avec le Rwanda, sous facilitation américaine : Une réunion trilatérale consacrée aux mécanismes de mise en œuvre et aux prochaines étapes. La République Démocratique du Congo réaffirme son engagement à poursuivre les efforts diplomatiques, à appliquer de manière responsable les principes contenus dans la Déclaration, et à œuvrer à l'élaboration d'un accord de paix contraignant dans les semaines à venir.
(Par Bahati Kasindi, Communicant et Analyste Politique)
Ce mercredi 23 avril 2025, la population congolaise a découvert avec surprise, à la télévision nationale, la lecture d’une déclaration conjointe entre la délégation du gouvernement congolais présente à Doha et celle du mouvement rebelle AFC/M23, soutenu par le Rwanda et occupant actuellement deux grandes villes de l’Est. Alors que tout semblait figé, cette déclaration – convenue entre les deux parties – a été rendue publique. Dans le long et douloureux feuilleton du conflit à l’Est de la RDC, le gouvernement vient peut-être de franchir un seuil politique. Un geste discret mais symbolique, loin d’être une faiblesse.
Les stratèges le savent : parfois, une phrase dite au bon moment suffit à faire basculer l’Histoire.
Parmi les conditions posées par les rebelles de l’AFC/M23 pour engager le dialogue, la plus emblématique était une déclaration publique du Président Tshisekedi soutenant l’idée même du dialogue. Cette demande exprimait un profond manque de confiance envers Kinshasa, qu’ils accusaient de ne jamais respecter ses engagements.
Et même si cette parole n’est pas venue directement du Chef de l’Etat, elle a été portée par sa délégation, à travers une déclaration conjointe rendue publique, diffusée sur les plateformes officielles de la Présidence et lue à la télévision nationale. Un message clair. Une réponse, même indirecte, à l'une des demandes centrales des rebelles : être écoutés, considérés, reconnus.
Cette ouverture, sans tapage, peut être perçue comme un levier pour la suite. Car la paix ne naît pas toujours de grandes conférences – aussi prestigieuses soient-elles, comme à la SADEC, Luanda, Nairobi ou même Doha, entre les présidents Tshisekedi et Kagame devant l’Emir du Qatar – ni d’accords solennels, mais parfois d’un mot juste, d’un geste inattendu, d’un ton nouveau à la télévision nationale.
Aujourd’hui, les conditions politiques d’une désescalade sont posées. Il revient à toutes les parties de s’y arrimer. L’équilibre ne sera pas immédiat, mais cette évolution du langage officiel ouvre une brèche.
A ceux qui demandent : « Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant ? », la réponse tient dans le contexte. Lorsque les rebelles exigeaient un dialogue, la RDC était en position de faiblesse : deux villes perdues, aucune solution militaire, et un ennemi soutenu par un voisin puissant militairement. Kinshasa n’avait rien à offrir en échange.
Aujourd’hui, les rapports de force ont changé. Reconnaissance diplomatique, sanctions contre le Rwanda, appels internationaux au retrait de son armée du territoire congolais… le terrain est plus équilibré. Le moment est venu pour chacun de défendre son agenda. Et la première exigence des rebelles – une déclaration publique de bonne foi – a été remplie.
Le communiqué n°098 du Ministère de la Justice, daté du 19 avril 2025, prétend annoncer l’ouverture de poursuites judiciaires contre Monsieur Joseph Kabila Kabange, ancien Président de la République Démocratique du Congo, ainsi que ses proches, pour leur supposée complicité dans l’agression du pays via le mouvement M23. Un texte qui, s’il n’était pas aussi grave dans ses implications, pourrait être classé parmi les maladresses administratives d’un cabinet improvisé.
Entre accusations de haute trahison, ordres de saisies de biens, restrictions de mouvements, et un ton martial à peine voilé, ce communiqué interroge autant sur le fond que sur la forme. Est-ce un acte de justice mûri, un coup politique de diversion, ou simplement une œuvre de néophytes pris dans l’euphorie de leur toute-puissance institutionnelle ?
1. L’incongruité de la forme : une note brouillonne pour une affaire d’État
À la lecture du communiqué, on est d’abord frappé par la forme : absence de référence juridique, ton approximatif, et un usage flou du langage administratif. Il n’y a ni visa des articles constitutionnels ou légaux, ni indication d’une base procédurale crédible. Le document ressemble plus à une décision de cour de récréation ministérielle qu’à une communication d’un ministère d’État.
Où est la rigueur juridique ? Où est la solennité de l’État ? Ce genre de déclaration, s’il est authentique, jette un doute sérieux sur la qualité des conseillers politiques et juridiques du ministre de la Justice.
2. Le fond : entre précipitation politique et amateurisme judiciaire
Accuser un ancien Chef de l’État de haute trahison, pour des faits aussi lourds que la collaboration avec un mouvement qualifié de terroriste, requiert une enquête sérieuse, des éléments de preuve accablants et une procédure conforme à la Constitution. Il ne s'agit pas d'une affaire partisane. C’est une question de souveraineté nationale.
Or, ici, on inverse l’ordre des choses : injonction d’engager des poursuites, saisie des biens, puis on parlera d’enquête. On devine donc une stratégie de diabolisation politique, motivée peut-être par l’opportunité de neutraliser un adversaire redouté ou de détourner l’attention d’une autre crise en cours.
Si la République doit se purger de ses traîtres, où sont les noms de ceux qui ont cohabité, mangé, gouverné, négocié avec le M23 à Kinshasa pendant 14 mois ? Pourquoi la justice ne s’est-elle pas réveillée plus tôt ? Qui a donné l’ordre de loger les émissaires du M23 à l’Hôtel du Fleuve ? Pourquoi n’a-t-on pas ouvert les mêmes procédures contre ces acteurs de l’Union sacrée ?
Ce deux poids, deux mesures dénote une instrumentalisation politique de la justice, au détriment de sa mission sacrée.
4. Une dérive dangereuse : quand l’État devient une scène de règlement de comptes
Ce type de communiqué, s’il est réel, est la preuve de l'effritement de l'État de droit. Il transforme l’administration en un théâtre de vengeance politique. Cela nourrit la méfiance envers les institutions, installe un climat de peur, et banalise la justice. Or, dans un pays qui cherche la stabilité, on ne peut pas se permettre une telle désinvolture.
C’est aussi une leçon de gouvernance ratée : même pour neutraliser ses adversaires, un État responsable agit avec méthode, avec retenue, avec respect pour ses propres lois.
Conclusion : vers une justice spectacle ?
Si ce document est un fake, il est le symptôme d’une société désorientée, qui ne croit plus à l’orthodoxie des institutions.
S’il est authentique, alors c’est le signe d’une dérive inquiétante, d’un pouvoir pris de panique, prêt à piétiner les fondamentaux pour survivre politiquement.
Dans les deux cas, la République sort perdante. L’histoire, elle, retiendra que certains ont confondu la justice avec la communication, la politique avec le ressentiment, et le leadership avec l’arrogance des improvisés.
Les accidents de navigation à répétition, qui surviennent notamment dans l'espace Grand-Equateur, préoccupent au plus haut point le Rapporteur de l'Assemblée nationale. En tant qu'élu du peuple, le Professeur Jacques Djoli souffre dans sa chair en voyant des centaines voire des milliers de ses compatriotes périr dans le fleuve Congo et ses affluents, pour la simple raison qu'ils n'avaient d'autre choix que de voyager comme du bétail dans des embarcations de fortune ne répondant pas aux normes de sécurité en matière de navigation fluviale. Et tout cela dans l'indifférence quasi-totale des autorités gouvernementales ayant la mission de règlement le secteur des transports et voies de communications. Et à travers un entretien avec la presse, le Professeur Jacques Djoli Eseng'Ekeli revient sur les causes fondamentales de ces naufrages à répétition et propose également des pistes de solutions, pour que le fleuve Congo et ses affluents cessent d'être des cimetières pour les congolaises et congolais, qui n'ont pratiquement ces cours d'eau comme pour se déplacer d'un coin à l'autre de la République Démocratique du Congo, les voies routières étant devenues impraticables, surtout dans les provinces faisant partie de l'espace Grand-Equateur.
Nous vous proposons ci-dessous les grandes lignes de son intervention.
Question : Vous êtes un élu du Grand-Equateur et vous êtes sûrement au courant des naufrages à répétition qui surviennent sur le fleuve Congo et ses affluents. Comment avez-vous réagi à tous ces accidents de navigation qui endeuillent des nombreuses familles ?
Jacques Djoli :
Je saisis cette opportunité pour présenter toutes mes condoléances aux familles éprouvées, qui ont perdu les leurs dans le dernier naufrage de Maita, de celui de Nganda Kinshasa, en face de la ville de Mbandaka et même au récent naufrage survenu ici au beach Ngobila, lors de la traversée entre Kinshasa et Brazzaville.
Question : Quelles sont, selon vous, les causes de ces accidents de navigation à répétition ?
Jacques Djoli :
Tous ces naufrages et leur récurrence traduisent les difficultés de maîtrise des paramètres de la navigation fluviale sur l'ensemble du territoire national mais plus particulièrement dans l'espace du Grand-Equateur, c'est-à-dire, dans les provinces de l'Equateur, de la Tshuapa, de la Mongala, du Nord et du Sud-Ubangi.
En effet, dans cet espace du Grand-Equateur, et au-delà du Grand-Equateur, sur l'ensemble de notre fleuve Congo et ses affluents, les communications et les transports des personnes et de leurs biens se font essentiellement par ce boulevard naturel que le Bon Dieu a mis à notre disposition.
Mais ces cours d'eau ou voies de navigation doivent d'abord être balisées. Malheureusement, le balisage ne se fait plus comme dans le passé. Pour rappel, à l'époque, le bateau qu'on appelait "Kauka", balisait les voies navigables mais aussi signalait les obstacles, comme les bancs de sable, et faisait aussi ce qu'on appelait le dragage du fleuve Congo et ses affluents, afin de faciliter la navigation. Mais malheureusement, aujourd'hui, nous sommes au point zéro.
Grosso modo, au niveau de la Régie des Voies Fluviales, il faut se poser des questions sur l'état de cet établissement public à caractère technique. Donc, il n'y a plus de balisage, il n'y a plus de dragage et aussi ça se fait à un niveau très bas.
Et la deuxième défaillance, c'est au niveau des moyens matériels devant assurer les transports personnes et des marchandises sur le fleuve Congo et ses affluents. Ici aussi, il y a d'abord des problèmes structurels.
En effet, l'Office National des Transports (ONATRA) a d'énormes problèmes de matériels et de structures. Il n'y a plus des bateaux courriers, du genre ITB Kokolo, Tshatshi, Gungu, où les gens pouvaient voyager dans les conditions plus ou moins acceptables.
A la place, ce sont des embarcations privées avec les qualités de navigabilité douteuses mais à qui la Régie des Voies Fluviales remet de certificats de navigabilité et surtout les autorisations de naviguer. A ce niveau, le mécanisme de contrôle est donc défaillant.
Il y a également la prolifération des ports privés tout au long de la ville de Kinshasa et des autres villes où il y a faiblesse de contrôle.
Et lorsque nous apprenons que les commissaires fluviaux sont suspendus, après un naufrage d'une embarcation de fortune, je me demande quels moyens ont-ils pour contrôler tous ces bateaux et embarcations qui naviguent sur le fleuve Congo et ses affluents ?
Donc, le fond du problème, c'est la qualité de ces embarcations et le contrôle administratif, de tonnages et des conditions de navigabilité de ces embarcations ainsi que les conditions dans lesquelles les gens voyagent. Voilà le tableau !
Question : Quelles sont alors les réponses ou les remèdes contre ces naufrages à répétition ?
Jacques Djoli :
Primo, il y a des réponses administratives, à savoir le contrôle effectué par la Régie des Voies Fluviales, le contrôle technique pour assurer le dragage et le balisage mais aussi la question des outils et moyens des embarcations. L'ONATRA a promis de mettre en place des moyens des transports (on les attend et il semble qu'on est en train de travailler).
Donc, pour nous, la solution réside principalement dans l'amélioration de la qualité de ces embarcations, ce qu'on appelle *Ibora*, qui sont construites dans des conditions douteuses, dans le non-respect des normes et standards, le contrôle de tonnages et des conditions dans lesquelles nos concitoyens voyagent.
Et il faut donc remplacer ces cercueils flottants ou navigants par des unités fluviales répondant aux normes de sécurité et de confort, si l'on veut donc faire arrêter *ces naufrages à répétition, qui constituent *des véritables actes de génocide*, parce que c'est en termes des millions que les gens meurent dans ces naufrages (parce qu'il faut compter chaque jour 200 morts et on arrive à des millions des femmes et d'enfants).
Question : Dans votre quête pour résoudre ce problème de naufrages à répétition, vous avez mené une démarche auprès des autorités de l'ONATRA. Qu'en est-il au juste ?
Jacques Djoli
Lors de mon dernier séjour à Mbandaka, chef-lieu-lieu de la province de l'Equateur, j'ai personnellement visité le chantier naval de l'ONATRA. Je fais le constat du désarroi de cette structure qui utilisait plus de 2.0000 agents, qui aujourd'hui n'a plus que 7 agents, alors que le matériel est là. Ils ont demandé, pour essayer de résoudre cette question de naufrage, que l'atelier de menuiserie soit réhabilité. Ils vont aider à avoir des embarcations qui obéissent aux normes et qui seront seules autorisées à transporter des personnes.
Et après avoir écouté ces personnels du chantier naval de Mbandaka-Boyera, nous avons rencontré le DG de l'ONATRA en personne à qui nous avons remis le mémo et qui nous a promis des solutions urgentes. Il y a simplement une semaine que nous l'avons vu et nous nous donnons un mois pour revenir à lui, au cas contraire, nous serons obligés de l'inviter dans le cadre du contrôle parlementaire et des moyens d'informations, ici au Parlement, avec le Ministre de Transports, pour nous donner le cadre organisationnel de la riposte qu'ils proposent à ces naufrages devenus permanents.
Donc, le Parlement ne peut pas être un centre de consolation de ces familles qui vivent ces drames. En effet, vous avez sûrement suivi ce qui s'est passé à Mbandaka dernièrement où l'embarcation a pris feu et il ne disposait d'aucun moyen pour éteindre le feu. Les gens ont été brûlés vifs. C'est tragique et inacceptable.
Question : Le gouvernement avait pris une série des mesures, notamment l'obligation pour les embarcations de disposer des gilets de sauvetage pour les passagers. Comment avez-vous jugé ces mesures ?
Jacques Djoli :
J'appelle ça des mesurettes. Oui, il faut contrôler la présence dans le bateau des gilets de sauvetage ; il faut qu'il y ait des matériels anti-incendie. Mais, il ne suffit pas de prendre une mesure, il faut veiller à son application, et surtout interdire que les gens puissent naviguer ou transporter des passagers sans ces moyens là. Mais le vrai problème est qu'il n'existe pas d'alternative ; les gens sont dans l'impératif de voyager, et s'il n'y a rien comme bateau ou moyen de transport répondant aux normes, ils vont prendre ces embarcations de la mort.
Question : Honorable Rapporteur, qu'en est-il alors de la mission parlementaire dépêchée par l'Assemblée nationale à Mbandaka ?
Jacques Djoli :
Les parlementaires, en tant que représentants du peuple, ne pouvaient rester inactifs ou surtout indifférents face au drame provoqué par ces naufrages. Ils sont allés à Mbandaka pour consoler, enquêter et revenir avec le rapport à soumettre à la plénière. C'est une mission officielle qui a été décidée par la chambre basse du Parlement. Et le jour où ils sont arrivés au chef-lieu de la province de l'Equateur, un jour après, ils ont assisté, alors qu'ils étaient partis pour le naufrage de Maïta dans le territoire de Bomongo, ils assisteront maintenant, en direct, au naufrage et à l'incendie d'une baleinière à Mbandaka, où les victimes sont essentiellement des populations de Bolomba et de Bokote.
Donc, là ils étaient partis pour 7 jours mais ils y sont depuis de plus 10 jours.
Nous avons aussi appris qu'il y a une équipe gouvernementale qui est descendue avec des moyens. Mais nous attendons le rapport de cette commission parlementaire, pour discuter en plénière sur des mesures à prendre, avec les responsables du Ministère des Transports, de la Regie des Voies Fluviales et de l'ONATRA, pour qu'il y ait un plan stratégique de sortie de ces drames que j'appelle "un vrai génocide des peuples d'eau".
Question : Avez-vous un mot à adresser au Gouvernement de la République ?
Jacques Djoli :
Le Gouvernement de la République doit faire son travail. Ils sont Gouvernement pour gouverner, c'est-à-dire répondre aux préoccupations des citoyens dans une vue programmatique et non pas dans une vue de consolation.
En même temps, nous le Parlement, nous sommes là pour contrôler, pour leur transmettre les attentes de la population et ces attentes se traduisent n'est-ce-pas par la nécessité de réformer ce secteur au plan technique et administratif mais aussi au plan de dotation d'équipements et de réhabilitation d'équipements, notamment du chantier naval de Boyera, à Mbandaka.
Votre mot de la fin
Jacques Djoli :
Le mot de la fin, c'est que, face au malheur qui les frappe, aucun message ne peut ressusciter ces morts, ces membres de familles qui sont morts dans des conditions atroces. Vous savez : mourir du feu ou mourir noyé, ce sont des morts tragiques, et surtout se retrouver dans un vide d'action des pouvoirs publics notamment, c'est la Croix-Rouge locale qui essaie de récupérer quelques dépouilles. Je crois que l'État que nous sommes, nous avons dans notre responsabilité un amour en aval en donnant à ces populations, qui nous font confiance, des réponses idoines et efficaces et non des mesurettes.
La Commission Nationale des Droits de l'Homme de la République Démocratique du Congo (CNDH-RDC) a été impliquée dans « la Convention pour la protection des droits des travailleurs migrants » mise en place à Rabat, au Maroc, a relevé son Président M. Paul Nsapu, dans la restitution faite jeudi à Kinshasa à la presse.
« La RDC est considérée, pour le moment, comme le point de départ des migrants, avant de passer la Méditerranée via notamment le Maroc. C’est dans ce cadre que nous avons été associé à ces travaux tenus au Maroc, où une convention concernée la protection des droits des travailleurs migrants a été mise en place », a déclaré Paul Nsapu, Président de la CNDH-RDC.
« C’est la situation d’agression dont le pays est victime, dans sa partie Est, qui est à la base des départs de nombreux congolais vers d’autres pays, comme le Maroc, fuyant les atrocités qui nous sont imposées par le Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC », a-t-il ajouté, relevant qu’il était important que la RDC, à travers la CNDH soit à ses travaux pour présenter la situation réelle des Congolais et faire appel à la solidarité notamment africaine pour un retour effectif de la paix dans partie Est du pays.
Au Maroc, plusieurs travaux ont été organisées notamment la table ronde qui a été intitulée : « Pour des politiques migratoires fondées sur la protection des droits de l’homme : décryptage de l’observatoire générale n° de la Convention pour la protection des droits des travailleurs migrants ».
« Plusieurs institutions nationales des droits de l’homme (INDH) ont pris part à ces travaux organisés par certains organes conventionnels des droits de l’homme des Nations Unies, le Réseau des institutions nationales des droits de l’homme (RINADH) et autres », a indiqué le président Paul Nsapu.
Mais avant le Maroc, le président de la CNDH-RDC a été au Burundi, ou il a été invité par la CNDH-Burundi pour échanger sur la situation des déplacés congolais dans ce pays voisin de l’Est après l’occupation des villes de Goma et Bukavu, respectivement dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu par le Rwanda et ses supplétifs du M23-AFC.
Dans un esprit de concertation et d'engagement, les acteurs du Secrétariat Général à la Reconstruction se sont réunis en début de la semaine, pour valider la feuille de route 2025, pierre angulaire des efforts à venir. Cette rencontre marque une étape déterminante, affirmant la volonté collective de bâtir des stratégies concrètes et efficaces pour renforcer la dynamique du Ministère des ITPR. A travers des échanges constructifs et une synergie d’idées, cette validation ouvre la voie à une mise en œuvre rigoureuse et ambitieuse des objectifs fixés.
ALLOCUTION DE CIRCONSTANCE A L'OCCASION DE L'ATELIER DE VALIDATION DE LA FEUILLE DE ROUTE 2025 DU SECRETARIAT GENERAL A LA RECONSTRUCTION DU MINISTÈRE DES ITPR
- Monsieur le Secrétaire Général à la Reconstruction ;
- Monsieur le Secrétaire Général aux ITPR;
- Mesdames et messieurs les Directeurs- Chefs de Service;
- Mesdames et Messieurs les Agents et Cadres de l'administration du Secrétariat général à la Reconstruction
- Distingués invités ici présents
Je voudrais de prime abord vous transmettre le message de Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat, Ministre des ITPR retenu par un empêchement de dernière minute, alors que vivement il souhaitait être présent parmi nous. C'est pour cette raison qu'expressément, il m'a déléguée pour le représenter aux activités de cette matinée. Ce faisant, j'exprime ma satisfaction d'avoir eu le privilège et le plaisir de suivre assidûment le déroulement des travaux de validation de la feuille de route 2025 du Secrétariat Général à la Reconstruction ; et à propos, je salue la qualité du travail abattu à travers les diverses interventions qui ont nourri le débat et conduit aux résultats escomptés des assises .
A cet égard,
- Monsieur le Secrétaire- Général ;
- Distingués invités,
je promets , croyez- moi, de me faire le devoir de rendre fidèlement compte à Son Excellence Monsieur le Ministre d'Etat, du bon déroulement et de la pertinence des conclusions obtenues, favorables au travail futur dans le domaine de la Reconstruction au sein de notre Ministère des ITPR..
- Que Vive l'atelier de validation de la feuille de route,
- Que Vive le Secrétariat Général à la Reconstruction,
Un vent de changement et d'espoir a soufflé sur la RDC. Au Centre culturel et artistique pour les pays d’Afrique centrale (CCAPAC), un événement d'une portée considérable s'est déroulé ce jeudi 24 avril 2025 : ‘’le lancement officiel des travaux d'élaboration de la nouvelle politique salariale destinée aux agents et fonctionnaires de l'Etat’’. Présidée par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, cette cérémonie marque le début d'une réforme attendue, visant à instaurer plus d'équité et de rationalité dans la rémunération au sein de l'administration publique.
Dans une atmosphère chargée de sens et d'attentes, le Président de la République a pris la parole pour souligner l'importance cruciale de cette initiative. Il a, d'emblée, situé cette démarche dans un contexte national complexe, établissant un parallèle entre les défis sécuritaires et la quête de justice social.
‘’Nous traversons une étape décisive de notre histoire, tandis que l'Est de notre pays est confronté à une agression inacceptable, menaçant la sécurité et la dignité de notre population, une autre bataille s'engage ici, celle de la justice sociale, de la valorisation de nos fonctionnaires et de la modernisation de notre administration publique. Ces luttes bien que différentes par leurs domaines, partagent une même finalité, construire un Congo fort, uni, prospère, où chaque citoyen vit dans la paix, la dignité et l'équité’’, a déclaré le Chef de l’Etat devant les membres du gouvernement présents à cette cérémonie.
Ces mots forts résonnent comme un appel à l'unité et à la mobilisation sur tous les fronts. La réforme salariale n'est pas présentée comme une simple mesure administrative, mais comme une composante essentielle de la construction nationale, un pilier pour un avenir où chaque citoyen se sent respecté et valorisé.
Le Président Tshisekedi n'a pas éludé les problèmes profonds qui minent actuellement le système de rémunération de la fonction publique. Il a dressé un constat lucide et sévère des inégalités persistantes.
‘’Trop longtemps des inégalités marquent notre fonction publique. Certains ministères ou services, notamment à caractères économique et financier disposent des ressources importantes, et avantages généreux, tandis que d'autres, également essentiels au développement national, demeurent relégués au second plan avec des salaires pénibles. Ce déséquilibre alimente un sentiment d'injustice, démotive les agents, et diminue la qualité du rendement du service public’’, a-t-il indiqué face à une salle acquise à sa cause.
C'est face à cette réalité préoccupante, source de frustrations et d'inefficacité, que le Chef de l'Etat a réaffirmé sa volonté de changement. Il a rappelé la mission confiée au Gouvernement et aux participants aux travaux du Conseil national du travail (CNT).
‘’Face à ce constat préoccupant, j'ai instruit le Gouvernement, de concevoir une politique salariale équitable, moderne et durable. Cette nouvelle politique salariale devra impérativement garantir une rémunération juste, fondée sur les efforts fournis, les qualifications obtenues et les responsabilités assumées, sans favoritisme entre les agents’’.
L'objectif est de mettre fin à l'arbitraire et aux disparités injustifiées. Pour y parvenir, le Président a défini des lignes directrices précises pour la future grille salariale.
‘’La nouvelle grille salariale devra reposer sur une grille salariale unique, visible et accessible à tous, prenant en compte le grade, l'ancienneté et appliquée de manière uniforme. Elle devra attirer et retenir les compétences grâce à des incitations motivantes et compétitives. Elle devra aussi s'inscrire dans les limites des capacités financières de l'État en adoptant une gestion rigoureuse et responsable de nos ressources, devra standardiser les primes de manière transparente, en évitant les écarts excessifs entre les ministères’’, a souligné le Président de la République.
Les critères unicité, transparence, équité basée sur des éléments objectifs, attractivité, soutenabilité budgétaire et rationalisation des primes, constituent la feuille de route de cette réforme ambitieuse. Il s'agit de bâtir un système cohérent, motivant et responsable.
En conclusion de son allocution, le Président Félix Tshisekedi a tenu à exprimer sa confiance envers les acteurs chargés de mener à bien cette mission délicate, tout en affirmant son engagement personnel indéfectible pour la réussite de la réforme :
‘’Nos agents de l'administration publique attendent un système juste, transparent, moderne et efficace. J'ai une pleine confiance en vos compétences et votre engagement et votre sens du devoir, à poser les bases solides à cette réforme. Je vous assure de m'impliquer personnellement pour sa mise en œuvre’’.
Par ailleurs, la voix des travailleurs a également été entendue lors de cette cérémonie. M. Fidèle Kiyangi, président de l’Intersyndical national de l’administration publique (INAP), a pris la parole au nom des agents publics. Il a d'abord exprimé sa gratitude envers le Chef de l'Etat pour les progrès déjà réalisés sous son mandat.
‘’Nous vous remercions pour votre volonté de garantir une mise à la retraite honorable aux agents de l’Etat, ce qui a permis de rendre hommage à nos vaillants fonctionnaires. Nous saluons également la mécanisation de plus de 182 000 agents qui, pendant des années, ne percevaient aucun salaire’’, a affirmé le responsable de l’INAP.
Ces avancées, notamment la reconnaissance des fonctionnaires partant à la retraite et l'intégration salariale de dizaines de milliers d'agents autrefois non rémunérés, constituent un socle sur lequel bâtir la nouvelle réforme. Saluant l'initiative du jour, M. Kiyangi a souligné son caractère historique.
Cette reconnaissance par le représentant syndical témoigne de l'ampleur des attentes et de la portée potentiellement transformatrice de la réforme engagée.
La question cruciale du financement de cette politique salariale renouvelée, qui vise potentiellement une augmentation significative des rémunérations, a été abordée par le Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction Publique, Jean-Pierre Lihau. Il a annoncé une mesure concrète et imminente pour dégager les ressources nécessaires notamment, le lancement, dès le mois prochain, d'un vaste processus de contrôle de tous les agents publics. L'objectif est d'assainir les fichiers et de récupérer des fonds indûment versés. Avec assurance, il a précisé :
‘’L’argent pour doubler voire tripler les salaires proviendra de cette opération’’, a-t-il lancé.