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Oui au fédéralisme, oui à la suppression des provinces actuelles

Oui au fédéralisme, oui à la suppression des provinces actuelles

(Par Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi)

L'instauration du fédéralisme en République Démocratique du Congo refait encore surface depuis la dernière publication de la "tribune" d'Olivier Kamitatu Etsou dans le journal néocolonialiste belge "La Libre Belgique". Ce journal est tout un symbole.

Financé par les milieux antiindépendantises et impérialistes belges, il a toujours été proche des Catholiques et défend les thèses des libéraux belges. Ces derniers réunis, pour la plupart, au sein du MR qui soutient le parti congolais Ensemble pour la République et son Président Moïse Katumbi Chapwe, patron actuel d'Olivier Kamitatu Etsou, regrettent la fin du "Congo à papa", ont régulièrement encouragé la session katangaise et tiennent à recoloniser l'ex-Congo Belge. Ce petit rappel vaut son pesant d'or.

La "tribune" non-innocente de l'ex-Président de l'ARC qui joue bien son rôle de caisse de résonance de ses maîtres, est un mélange toxique qui aborde en désordre des sujets de manière décousue et incohérente.

Le fédéralisme c'est le fédéralisme. Il n'a rien à voir avec le découpage administratif du territoire national ni avec les politiques publiques mises en place par les gouvernants, pour la plupart des politiciens.

Comment l'ancien ministre du Plan du Président honoraire Joseph Kabila Kabange qui a été incapable de concevoir un quelconque plan stratégique de développement national, puisse aujourd'hui avoir l'outrecuidance de se muer en donneur de leçons? Peut-il avoir le courage de se regarder, ne fût-ce que deux fois, dans le miroir quand il sera question de faire le bilan de sa gestion passée au ministère du Plan? Quelle odeur pestilentielle dans les placards qu'il a laissés?

Revenons-en au fédéralisme qui a toujours divisé et passionné, à la fois, la classe politique congolaise dans son ensemble.

Ma position personnelle est connue et bien arrêtée : je suis fédéraliste convaincu. C'est mon choix. Je ne m'en cache jamais.

Les deux points qui m'ont poussé à adhérer à l'UDPS en 1988 sont les suivants : le fédéralisme et le solidarisme, son idéologie à l'époque, qui en fait un parti de gauche.

Ayant grandi dans une famille progressiste du fait que mon père fut membre de la section de l'Union Démocratique Africaine, UDA, de Feu André-Guillaume Lubaya dans son agglomération de Biakabomba dans le territoire de Tshikapa, j'ai été marqué par le militantisme de gauche. Je revendique donc mon appartenance à la gauche où je me sens à l'aise comme un poisson dans l'eau.

Le fédéralisme est une cause que je défends avec ferveur. C'est donc ma cause.

Par le passé, je me suis déjà exprimé, à maintes reprises, sur cette question. Dans les réunions - publiques ou privées -  et dans la presse.

Je ne me renierai jamais. Ce n'est pas ma nature.

Le fédéralisme n'est pas la peste. Cependant, ce qui m'étonne maintenant est le fait de voir certains Camarades de l'UDPS refuser de défendre cette option fondamentale contenue dans ses Statuts. Je n'y comprends rien. "On peut tout perdre ou tout vendre sauf son âme" avait déclaré Michel Noir, ancien politicien français.

Quant à la sortie médiatique bancale d'Olivier Kamitatu sur la question du fédéralisme, je ne suis pas d'accord avec lui sur le moment choisi.

Là où notre compatriote Olivier Kamitatu se trompe c'est quand il mélange les pinceaux en évoquant également le découpage administratif du territoire national qui est un autre sujet. Le fédéralisme, le centralisme ou l'unitarisme ou encore le découpage administratif du territoire national, ce n'est pas la même chose. Ce sont des sujets différents.

D'ailleurs, sur le découpage administratif du territoire national, on se rend compte qu'il est resté fidèle au schéma anachronique colonial.

Nostalgique du "Congo à papa", il veut remettre au goût du jour le découpage de notre pays en six provinces coloniales. Quel manque d'imagination! Comme nous y sommes, il devrait revenir à l'ancien découpage en quatre provinces de 1924 avec le Katanga,  le Congo-Kasaï,  l'Équateur et la Province Orientale.

Concernant le découpage administratif du pays, ma position a sensiblement évolué : je suis favorable à la suppression pure et simple des provinces tout en gardant uniquement les secteurs (ou chefferies) et les territoires au niveau rural, et les communes et les villes en milieu urbain. La province est un échelon bureaucratique qui n'a jamais prouvé son utilité. C'est un échelon donc inutile qui sert à fabriquer des monstres politiques qui s'occupent difficilement de leurs espaces respectifs.

Or, la population vit dans dans les villages, les groupements, les secteurs où les chefferies, les quartiers et les communes.

Le fédéralisme correspond à la philosophie politique qui permet aux citoyens de décider de leur avenir quel que soit le type du découpage administratif. Mais, s'il faut rapprocher les dirigeants des administrés, la République Démocratique du Congo devrait supprimer tous les échelons intermédiaires inutiles. Cela a déjà été fait avec les districts qui n'existent plus.

Les propos d'Olivier Kamitatu Etsou sont sans intérêt. Ils sont bons pour la poubelle.

Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi

Ancien Représentant de l'UDPS en France

Président National de l'UDS

Coordonnateur National de l'Internationale Antifasciste RD Congo

 

 

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