All Stories

Les « nouvelles forces productives de qualité » au cœur des discussions

Le grand rendez-vous politique annuel en Chine communément appelé les Deux Sessions s'est ouvert cette semaine à Beijing, la capitale chinoise. Les membres de l'Assemblée nationale populaire (APN), l'organe législatif suprême, et la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), l'organe consultatif politique, vont évaluer l'action gouvernementale de l'année écoulée, légiférer sur des projets de loi, et formuler des propositions pour l'année en cours.

Cette année, plusieurs thématiques inhérentes, entre autres, à la démocratie, l'économie, la culture, la jeunesse, l'énergie verte, l'emploi et la consommation figurent au menu des discussions. Ainsi des sujets comme les nouvelles forces productives de qualité, la promotion de la consommation, la sécurité alimentaire, la gouvernance fondée sur le droit, la sécurité sociale vont être largement discutés au cours de ces Deux Sessions.

Le concept qui retient le plus l'attention cette année au cours de ce moment crucial de l'expression de la démocratie socialiste à la chinoise est bel et bien celui de « nouvelles forces productives de qualité ». Cette notion s'appréhende comme l'intégration de la technologie, la génération de la valeur, l'adaptation aux industries émergentes et le façonnement d'une dynamique de production innovante. Plus précisément, il s'agit de mettre l'accent sur l'innovation technologique et scientifique dans un contexte où l'intelligence artificielle est en pleine expansion pour générer des modèles économiques libres et efficaces. Les nouvelles forces productives de qualité, alliées de développement du secteur privé, doivent permettre d'asseoir une nouvelle philosophie du développement socio-économique basée sur la qualité, l'efficacité et la rentabilité.

Il faut souligner que le concept de nouvelles forces productives de qualité a été au préalable largement débattu dans les gouvernements locaux du pays dans un esprit d'inclusion. En effet, les leaders politiques et les chefs d'entreprises ont pris part à des discussions dans certaines provinces sur la mise en œuvre efficiente dudit concept. L'esprit des nouvelles forces productives de qualité repose principalement sur l'innovation technologique, le développement industriel et la promotion des initiatives qui combinent efficacité et qualité. En clair, l'idée des nouvelles forces productives de qualité rime avec une meilleure appropriation de l'innovation et des technologies pour alimenter les moteurs d'une économie durable et plus compétitive.

Désormais, il s'agit de concentrer les efforts sur la construction d'un système économique modernisé, émancipé des schémas traditionnels et orienté vers les énergies renouvelables et un développement de qualité. « Le développement de nouvelles forces productives de qualité est l'exigence intrinsèque et un axe important de la promotion d'un développement de haute qualité, et il est nécessaire de continuer à bien tirer parti de l'innovation pour accélérer le développement de nouvelles forces productives de qualité », avait mentionné le président chinois Xi Jinping lors de la 11e session d'étude de groupe du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) sur la promotion ferme d'un développement de haute qualité à la fin de janvier de cette année. À ce titre, en 2024, la Chine va intensifier la recherche sur les technologies révolutionnaires et d'avant-garde dans la perspective de développement des nouvelles forces productives de qualité.

Au cours de leurs séances plénières, l'APN et la CCPPC vont se prononcer également sur la promotion de la consommation, la sécurité alimentaire, les questions de gouvernance, la sécurité sociale et d'autres sujets. À propos de la consommation, il est à noter que les travaux des gouvernements locaux avant les Deux Sessions ont mentionné la nécessité de stimuler les ventes et de promouvoir les tendances émergentes telles que le tourisme, les loisirs et la consommation numérique. Quant à la sécurité alimentaire nationale, elle figure au rang des priorités de la Chine 2024. L'essentiel revient à œuvrer inlassablement pour assurer les « moyens de subsistance de l'ensemble de la société ». Pour ce qui est de la gouvernance, l'impératif est de travailler au renforcement de l'État de droit en Chine en plaçant l'appareil d'État, l'Administration et la société sous l'autorité des lois. La sécurité sociale porte sur les préoccupations liées à l'emploi, les soins aux personnes âgées, la garde d'enfants, le logement, les soins médicaux…

Selon le rapport d'activité du gouvernement présenté à l'organe législatif national pour délibération, la Chine prévoit une croissance de 5% en 2024 et envisage la création de 12 millions d'emplois dans les zones urbaines. En matière de finances publiques, la Chine entend maintenir une politique budgétaire proactive et une politique monétaire prudente, avec un rapport entre le déficit et le produit intérieur brut (PIB) fixé à 3%, et une hausse de 180 milliards de yuans du déficit du gouvernement par rapport au chiffre du budget 2023.

Moment crucial de débat démocratique, les Deux Sessions offrent l'occasion à la société chinoise, dans sa composante socioprofessionnelle plurielle, de délibérer sur la vie de la nation pour mieux dessiner les contours de l'avenir qui est plein de défis. C'est aussi une occasion d'introspection pour les représentants du peuple sur les préoccupations de l'heure et de prospection pour un avenir plus serein.

(Cet article reflète le point de vue de l'auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN)

 

Les « nouvelles forces productives de qualité » au cœur des discussions
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Guerre de l’Est : l’Union Européenne préconise le dialogue entre parties prenantes

Josep Borrell, Haut Représentant du Conseil de l’Union Européenne

*Le Haut Représentant du Conseil de l’Union Européenne a, dans un communiqué de presse daté du 4 mars 2024, appelé au dialogue des parties prenantes, pour trouver une solution à la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo (RDC), spécifiquement autour de Sake et Goma.

S’exprimant au nom de l’Union Européenne (UE), le haut représentant se dit ‘‘préoccupé’’ par l’escalade de la violence et l’aggravation de la situation humanitaire dans cette partie du pays. « L’UE condamne la dernière offensive du M23 et réitère sa ferme condamnation des actions des groupes armés dans l’Est de la RDC. Ces groupes doivent cesser toutes les hostilités, se retirer des zones qu’ils occupent et se désarmer conformément aux décisions prises dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi », stipule le communiqué.

L’UE épouse, une fois de plus, la thèse du rapport des Nations Unies qui affirme l’implication du Rwanda dans la guerre d’agression que livre le M23 contre la RDC ; cette instance européenne pointe également du doigt la RDC par rapport à sa relation avec les FDLR : « l’UE condamne le soutien du Rwanda au M23 et sa présence militaire sur le territoire congolais. Elle exhorte vivement le Rwanda à retirer immédiatement l’ensemble de son personnel militaire de la RDC ainsi qu’à mettre fin à tout le soutien qu’il apporte au M23 et à cesser toute coopération avec celui-ci. Elle exhorte vivement la RDC et tous les acteurs régionaux à mettre fin à tout le soutien qu’ils apportent aux FDLR et à cesser toute coopération avec celles-ci ».

Alors que la RDC entend engager un bras de fer et exige des sanctions de l’UE à l’endroit du Rwanda, cette dernière (UE) pense qu’une solution militaire n’est pas à envisager. « Seule une solution politique, et non militaire, peut mettre un terme à cette crise : un dialogue inclusif doit pour ce faire être engagé entre la RDC et le Rwanda afin de s’attaquer aux causes profondes du conflit », insiste le communiqué.

Le Haut représentant ne fait allusion ni à des possibles sanctions contre le Rwanda, ni au ‘‘protocole d’accord sur les chaînes de valeur durables pour les matières premières’’ signé le 19 février dernier entre l’UE et le Rwanda. Voilà la diversion qu’a fustigée, le 24 février dernier, l’Archevêque Métropolitain de Kinshasa.

Au cours d’une messe célébrée en l’église cathédrale Notre-Dame du Congo, à Kinshasa, pour la paix dans l’Est de la RDC, le Cardinal Fridolin a déclaré : « lorsque le Congo est attaqué par un pays voisin, le Rwanda en l’occurrence, nous sommes plutôt étonnés, surpris, sidérés, par la réaction de cette même communauté internationale. En effet, comment comprendre qu’au même moment où cette communauté internationale dénonce finalement l’implication directe du Rwanda et son armée en soutien aux groupes armés M23, l’Union Européenne signe un accord de coopération minière durable avec le Rwanda, sur des ressources pillées en République Démocratique du Congo ».

L’opinion publique se souviendra que de nombreux dialogues ont déjà eu lieu en vue de la pacification de cette partie de la RDC. Un énième dialogue fera-t-il l’affaire ?

Prosper Mbumba

Journaliste indépendant

Guerre de l’Est : l’Union Européenne préconise le dialogue entre parties prenantes
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Xi Jinping met l'accent sur le développement de nouvelles forces productives de qualité

 

Xi Jinping, le Président chinois, a insisté, le  mardi 5 février 2024,  sur le développement de nouvelles forces productives de qualité conformément aux conditions locales, lors de la deuxième session de la 14ème  Assemblée populaire nationale (APN), l'organe législatif national de la Chine.

M. Xi, également secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et président de la Commission militaire centrale, a tenu ces propos lorsqu'il participait à une délibération avec les législateurs de la province du Jiangsu (est).

Il a appelé à accorder la priorité absolue au développement de haute qualité, en insistant sur les efforts visant à renforcer l'innovation, à encourager les industries émergentes, à adopter des plans prospectifs pour développer des industries du futur et à améliorer le système industriel modernisé.

Le développement de nouvelles forces productives de qualité ne signifie pas qu'on néglige ou qu'on abandonne les industries traditionnelles, a déclaré M. Xi. Il est nécessaire de prévenir la ruée vers les projets et la formation de bulles industrielles, et d'éviter d'adopter un seul modèle de développement, a-t-il noté.

Les autorités locales doivent tenir compte de leur propre dotation en ressources, de leur base industrielle et de leurs conditions de recherche scientifique pour promouvoir le développement des nouvelles industries, de nouveaux modèles et de nouveaux moteurs de croissance de manière sélective, et utiliser les nouvelles technologies pour transformer et moderniser les secteurs traditionnels en industries haut de gamme, intelligentes et vertes, a-t-il ajouté.

M. Xi a exprimé son appréciation pour le rapport d'activité du gouvernement et a salué les nouveaux progrès du Jiangsu dans le développement économique et social, encourageant la province à raffermir sa confiance et à se donner à fond pour apporter une plus grande contribution au développement national global.

Pour développer de nouvelles forces productives de qualité, le Jiangsu doit se concentrer sur le développement d'un système industriel modernisé ayant la fabrication avancée comme l'épine dorsale et redoubler d'efforts visant à développer des conglomérats d'industries émergentes stratégiques, dotés d'une compétitivité internationale, a indiqué M. Xi.

Il a insisté pour que la province devienne un front important pour le développement de nouvelles forces productives de qualité.

M. Xi a appelé à planifier des mesures importantes pour approfondir davantage la réforme sur tous les plans afin de donner une forte impulsion à la promotion d'un développement de haute qualité et de la modernisation chinoise.

Il est nécessaire d'accélérer l'amélioration des institutions fondamentales dans des domaines tels que la protection des droits de propriété, l'accès au marché, la concurrence loyale et le crédit social afin de construire un système de l'économie du marché socialiste de haut niveau.

On doit redoubler d'efforts pour soutenir la croissance du secteur privé et des entreprises privées et stimuler la motivation intrinsèque et l'innovation de diverses entités commerciales, a-t-il noté.

Il a également mis l'accent sur l'approfondissement des réformes des systèmes des sciences et technologies, de l'éducation et de la gestion des talents pour éliminer les goulots d'étranglement et les obstacles au développement de nouvelles forces productives de qualité.

Selon lui, il est aussi important de favoriser un environnement commercial de classe mondiale qui est axé sur le marché, fondé sur le droit et internationalisé, et de créer de nouveaux atouts d'une économie ouverte d'un niveau plus élevé.

M. Xi a appelé le Jiangsu à s'intégrer pleinement et à contribuer au développement de la Ceinture économique du fleuve Yangtsé et au développement intégré du delta du fleuve Yangtsé, ainsi qu'à renforcer la synergie avec d'autres stratégies de développement régional et stratégies régionales majeures.

En exhortant le Jiangsu à construire à grande échelle des chaînes d'innovation, des chaînes industrielles et des chaînes d'approvisionnement, M. Xi a demandé à la province de tirer parti de son statut en tant que province économiquement développée dans le but de stimuler le développement régional et national.

Il a également insisté sur les efforts continus visant à consolider et à intensifier l'élan de la reprise économique pour renforcer la confiance dans le développement de toute la société.

Il a exhorté à des mesures résolues pour rectifier les formalités inutiles et les pratiques bureaucratiques. Des mesures pratiques doivent être prises pour alléger le fardeau de ceux qui travaillent sur le terrain et stimuler la créativité au sein de l'ensemble du Parti et de la société.

M. Xi a également souligné les efforts réguliers pour améliorer le bien-être du peuple dans le développement et garantir la sécurité au travail.

Cai Qi, membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du PCC et chef de la Direction générale du Comité central du PCC, a assisté à la délibération. 

Source : Xinhua

Xi Jinping met l'accent sur le développement de nouvelles forces productives de qualité
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Le M23 ayant cessé d'exister : Le Pouvoir Udps aurait-il pour nouvel interlocuteur l’Afc de Corneille Nangaa ?

Plaidoyer en faveur de Corneille Nangaa ou de l’Alliance Fleuve Congo ? Loin de là. Plutôt rappel d'une réalité à laquelle le régime Tshisekedi pourrait être appelé à faire face, à l'instar du régime Kabila devant le M23 créé un certain 4 avril 2012, trois ans après la signature de l'Accord du 23 mars 2009 à Goma avec le Cndp. En effet, en raison de la non-application des dispositions essentielles de cet accord favorables à son interlocuteur, le Pouvoir Pprd s'était retrouvé à Kampala le 18 décembre 2013 avec ce nouvel interlocuteur, distinct du Cndp. Interlocuteur venu avec cinq revendications majeures : révision de la Constitution, formation d'un gouvernement de transition, mise en place des autres institutions de la République, restructuration de la 'Ceni', organisation des élections générales, dissolution du Sénat,  dissolution des assemblées provinciales et démission des gouverneurs des provinces. Ce qui suscita la réaction musclée de l'abbé Apollinaire Malu-Malu en ces termes : "Toutes les propositions que vous avez reçues (...), pour nous, c'est de la vaste blague. Ça n'à rien à voir avec notre dialogue et il n'en sera pas question». Ainsi, s'arrêta le Processus de Kampala consacré par les Déclarations de Nairobi en janvier 2014…

L’HISTOIRE : ETERNEL RECOMMENCEMENT

Bis repetita : éliminé du processus de Nairobi réservé aux groupes armés congolais et écarté de celui de Luanda réservé à la RDC et au Rwanda, qualifié sur ces entrefaites d'organisation *terroriste*, mais surtout sanctionné par les Nations Unis, le M23 a vraiment mauvaise presse. Aucune crédibilité ne lui est accordée dans les médias dits internationaux (lisons occidentaux). 

Aussi, n'a-t-il d’autre choix pour sa survie que sa dilution intervenue le 22 février 2024 dans l'AFC, même si une aile dissidente s’est autoproclamée dans le but de se rapprocher du Gouvernement central et prendre sa place.

Comme en 2012, le Pouvoir se retrouve désormais avec un nouvel interlocuteur (AFC) qui finirait bien par réclamer sa place dans le Processus de Nairobi. 

Or, Nairobi - quelle que soit la formule qu'on optera pour sa tenue - renvoie à Lusaka, processus ayant débouché sur l'Accord du 11 juillet 1999 et qui intégra, à la fois, l'Opposition politique et la Société civile. Au chapitre 5 relatif au «DIALOGUE NATIONAL (NÉGOCIATIONS POLITIQUES INTERCONGOLAISES», il est spécifié au point a : «Le processus des négociations politiques intercongolaises doit inclure outre les parties congolaises, à savoir le Gouvernement de la République démocratique du Congo, le Rassemblement congolais pour la démocratie et le Mouvement pour la libération du Congo, l’opposition politique ainsi que les représentants des forces vives de la nation». D'où, le Dialogue intercongolais démarré à Addis-Abeba en octobre 2001 pour se terminer à Sun City II en avril 2003, après les étapes de Sun City I en février et de Pretoria en décembre 2002.

Pour l'Histoire, pendant les négociations de Lusaka, le Rcd d'Adolphe Onosumba, ou plutôt d'Azarias Ruberwa, et le Mlc de Jean-Pierre Bemba s'étaient constitués avocats de l'Opposition politique et de la Société civile dans leur pluralité. 

Dans la même perspective, comme pour prévenir le Pouvoir Udps, les groupes rebelles à n’avoir pas apprécié le blocage du Processus de Nairobi pourraient coaliser avec l'AFC pour plaider, eux aussi, pour l'implication de l'Opposition politique et la Société civile actuelles dans leur pluralité. 

Les faits et gestes de Félix Tshisekedi ne sont pas sans rappeler ceux de Laurent-Désiré Kabila. Mzee, en effet, affichait à l’égard des rebelles la même attitude que Fatshi. Bien qu’ayant bénéficié du soutien total des pays membres de la Sadc – dont l’Angola, le Zimbabwe et la Namibie qui lui fournirent troupes et armes _ la composante Gouvernement fut contrainte par le Processus de Lusaka à signer l’accord qui conduisit au cessez-le-feu et aussi aux négociations politiques. 

Quand on voit les troupes de la Sadc se déployer à l’Est (comme autrefois à l’Ouest et au Centre), on est en droit de se demander si l'Histoire n’est pas en train de (nous) confirmer ce qu'elle a toujours été : un éternel recommencement.

AU LIEU DE S’OBSTINER À RÉINVENTER LA ROUE

Comment pourrait-on en arriver-là ? La réponse serait dans la gouvernance institutionnelle. 

En effet, que reprochait-on à Laurent-Désiré Kabila entre mai 1997 et janvier 2001 ? D’abord, la violation de la Constitution, ou tout au moins ce qui en tenait lieu. Ensuite, la violation des Droits de l’homme et de tous les concepts qui l’accompagnent, notamment la Démocratie et l’Etat de droit. Enfin, la violation des règles élémentaires macroéconomiques. 

Evidemment, à son corps défendant, Mzee justifiait certaines de ses décisions par la gestion de la guerre de l’Est. La même gestion à laquelle va faire face Joseph Kabila et fait maintenant face Félix Tshisekedi.

On se souviendra qu’à l’époque, profitant de son aura à l’étranger, précisément en Occident, l’Udps menait la fronde anti-L-D.K. Il engageait la responsabilité entière et totale de ce dernier dans la crise sécuritaire, laissant ou donnant l’impression de prendre fait et cause pour le Rwanda du même Paul Kagame et l’Ouganda du même Yowerie Museveni. 

C’est de cette situation que Joseph Kabila va hériter à son accession aux affaires le 18 janvier 2001, quarante-huit heures après l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila. 

Aujourd’hui au sommet de l’Etat, l’Udps – supposé avoir une mémoire d’éléphant – est appelé à appréhender intelligemment et à circonscrire sagement les enjeux tels qu’ils se présenter ou pourraient l’être. 

Au départ, il devrait s’interdire de pratiquer la politique de l’autruche. Il est de son devoir de se préparer à admettre l’éventualité, pour ne pas dire l’inéluctabilité, d’une médiation avec l’AFC. A moins d’anticiper avec l’Opposition politique et la Société civile dans sa pluralité. 

En dépit de l’existence de l’USN sortie plutôt déchirée qu’unie des élections de décembre 2023, l’Udps devrait s’identifier à la composante Gouvernement à l’époque du Dialogue intercongolais, composante devenue Pprd en 2022.

Au lieu alors de s’obstiner à réinventer la roue comme il le fait, le parti présidentiel a intérêt à se mettre à lire et à relire correctement l’Histoire de l’ex-parti présidentiel dans la gestion des crises politiques, économiques et sociales sur fond de la crise sécuritaire de l’Est. 

ON MULTIPLIE À L’INTÉRIEUR COMME À L’EXTÉRIEUR TROP DE FRONTS ANTI !

Il devrait faire sienne la sentence d’un certain Joseph Kabila dans son premier discours sur l’état de la Nation post-électoral du 7 décembre 2007, à savoir «… tout en maintenant la pression militaire, nous n’avons pas négligé l’aspect politique et diplomatique. L’histoire a en effet abondamment démontré que même en cas de victoire militaire, la consolidation de la paix se fait toujours autour d’une table», avant d’ajouter : «Puisque  c’est  sur  le  territoire  congolais  que  se déroulent  ces  confits  et  que  ce  sont  les  populations congolaises qui en souffrent le plus, la République Démocratique du Congo doit assumer le leadership dans la quête d’une solution véritable et durable ».

Au stade actuel, il ne sert à rien de stigmatiser des initiatives de nature à concourir à la résolution de la crise congolaise. Les signaux, il faut savoir non seulement les capter ; mais encore les analyser pour voir dans quelle mesure les intégrer dans la solution finale. 

Jusqu’à ce jour – la confusion autour de l’Accord Gouvernement/M23 faisant foi – les indices laissent entrevoir une navigation à vue de la gestion de la crise sécuritaire à l’Est. Pire, on multiplie à l’intérieur et à l’extérieur trop de fronts contre soi, et en plus au même moment,  parfois pour des intérêts passagers !

On en veut pour preuve l’impression que dégagent les sociétaires de l’USN ces temps derniers : celle d’être fin pouvoir pendant que la Céni les a pourtant proclamés vainqueurs des élections de 2023, voici deux mois !

S’ils ne croient pas dans leur propre victoire, on ne voit pas comment croiraient-ils dans celle de la guerre à l’Est au moment où s’effectue la recomposition des interlocuteurs potentiels pour un dialogue qui finirait bien par se tenir...

Omer Nsongo die Lema

 

Le M23 ayant cessé d'exister : Le Pouvoir Udps aurait-il pour nouvel interlocuteur l’Afc de Corneille Nangaa ?
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)
Image

Download Our Mobile App

Image
Image