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RDC : un nouveau vent souffle à l’Office National du Tourisme

Il s'est tenu, ce mercredi 26 juillet 2023, dans la salle de réunions de l'Office National du Tourisme (ONT), la cérémonie de remise-reprise d'une part, du Président du Conseil d'administration sortant et entrant, et d'autre part, dans le Comité de gestion, le Directeur Général Adjoint sortant et entrant. Ce, sous la coordination du Directeur de Cabinet du Ministre du Tourisme empêché, et en présence du Secrétaire Général dudit Ministère.
En effet, ce moment de passation des pouvoirs a été ponctué de part et d'autre, par la remise des outils de travail de manière symbolique par l'ancienne équipe à la nouvelle équipe via une signature.
Un autre temps fort reste les allocutions des promus et celles de l'équipe sortante. Retenons du mot du nouveau DGA, Monsieur Diakiese Bembo Paul, sa reconnaissance à Dieu, pour son élévation et aussi ses remerciements à l'égard du Président de la République qui, une fois encore, lui a fait confiance en le choisissant comme l'un des dirigeants de l'ONT. Ainsi, saisissant l'occasion, il a, dans un élan de serment, assuré une franche collaboration à la Direction Générale ainsi qu'à toute l'équipe, pour l'avancement de l'entreprise.
Le Directeur du cabinet du Ministre du Tourisme, représentant celui-ci empêché, n'a pas caché ses sentiments. Dans son court speech, il a d'abord félicité l'équipe sortante pour leurs loyaux services rendus à la nation à la tête de l'ONT ; et a invité les nominés, au dévouement dans le travail, l'esprit de créativité, tout en repensant le tourisme pour la RDC en concevant notre pays, a-t-il relevé, comme celui des destinations touristiques. Car, d'après lui, pour que le pays en arrive là, le tourisme repensé doit être en mesure de jouer pleinement son rôle de catalyseur en signalant son potentiel exceptionnel de création d'emplois pour nos populations.
Conscient qu'il y a des défis énormes dans ce secteur de tourisme, a-t-il poursuivi, tels que : le manque d'investisseurs; le coût de vol élevé pour les touristes de visiter notre pays, voire les différents parcs que nous avons au pays; les visas touristiques difficiles à obtenir pour certaines catégories de personnes; le manque des infrastructures hôtelières ainsi que le coût très élevé de l'hôtellerie qui limite la croissance durable en RDC, etc. La liste n'étant pas exhaustive, le mandaté du Ministre a ainsi invité les promus au travail, à réinventer ce secteur par l'innovation dans le but de maximiser ce qui a existé bien avant. C'est par ces lignes qu'il a clos son mot tout en souhaitant la bienvenue et un fructueux travail à l'équipe entrante.
Rappelons ici que la DG de l'ONT, Madame Yombo Mukendi Jolie a été reconduite à ce poste. Et Monsieur Diakiese Bembo Paul, nommé au poste de DGA, remplace donc, Monsieur Kangila Prince. Madame Mukubu Malika Furah, la nouvelle PCA, remplace Monsieur Dia-Onken Charles à ce poste.
Sylvie Bambi

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IFASIC : ouverture du 19e colloque international de l’Alliance française sur la promotion de l’éducation en contexte de crise

Dans le cadre des 9èmes Jeux de la Francophonie, l’Institut Facultaire des Sciences de l’information et de la Communication (IFASIC) a tenu, le mardi 1er août 2023, le 19ème colloque international de l’Association française d’Education comparée et des échanges (AFDECE), avec pour thème : ‘’l’Education en contexte de crise’’.
En effet, une observation a été faite sur place par des professeurs-chercheurs, en vue d’évaluer, en peigne fin, l’éducation en RDC. A ce sujet, le professeur Ma-Umba Mabiala, a relevé que la plupart d’élèves qui finissent leurs études ont du mal à défendre leurs diplômes, sont de plus incapables d’écrire correctement le français. Pour lui, ces genres de personnes sont considérés comme des analphabètes. «Cette réflexion amène à une question prioritaire pour l’éducation comparée. Aujourd’hui, la planète est malade, victime de mauvais traitements que nous lui faisons subir, avec beaucoup de conséquences de cette inconscience humaine», a soulevé le professeur.
A son avis, la RDC doit changer son système éducatif. « Si possible, pourquoi pas enseigner la mathématique en langue maternelle pour la bonne compréhension ? », se demande-t-il. Selon ses études menées, ‘’plusieurs enfants échouent parfois à cause de la langue d’enseignement et du nombre de cours’’. Il propose, à cet effet, qu’il y ait plus de travaux d’apprentissage que trop de théories.
« L’éducation en contexte de crise, concerne vraiment notre pays. Il est question d’aborder rapidement ce sujet puisque dans la problématique que nous avons soutenue, il y a des difficultés sur la pertinence des programmes scolaires, Universitaires, qui sont dispensés aux élèves. Il se pose un problème de qualité de la formation, la qualité des enseignants. Cela est un problème qui concerne notre pays, la RDC, et toutes ces problématiques nous interpelle pour voir comment, à partir d’un cadre comme celui-ci, où il y a des enseignants et chercheurs qui viennent de cinq continents, que nous espérions qu’à partir de leur contribution, notre pays pourra attirer des leçons pour que nous puissions redresser et qualifier notre système éducatif», a insisté le professeur Artur Yenga, qui ajoute, dans ce même élan, que l’éducation a un rôle central à jouer, surtout dans un contexte de crise.
Eunice Maleka & Hénoc AKano

 

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Jean-Pierre Kambila éveille la conscience de l'élite congolaise !

*Un des mes frères de la diaspora m'a écrit après avoir visionné la vidéo du discours du président de la transition du Burkina Faso. Visiblement satisfait de la prise de parole du dirigeant burkinabè, il a conclu avec une évocation de Lumumba, Nkrumah et Kadhafi qui ont finalement un héritier digne de leur combat pour la libération de l'Afrique.
On ne peut qu'adhérer à ce point de vue et renchérir dans le même sens. Voilà un digne fils de l'Afrique ! Maintenant, j'estime qu'il ne suffit pas de féliciter. Les cadres et élites de notre continent doivent aller plus loin. Les belles paroles et les promesses sur les lendemains qui chantent sont connus chez nous depuis longtemps. Les Lumumba, Nkrumah, Sankara, Kadhafi ont été applaudis mille et une fois. Mais après, qu'avons-nous fait, en tant que cadres, techniciens ou intellectuels pour concrétiser les espoirs de ces brillants leaders? Là est le problème, c'est ici que se place la faiblesse de l'Afrique aujourd'hui. Les cadres ne suivent pas les idéaux de leaders progressistes, en tout cas ne restent pas suffisamment longtemps dans la ligne tracée par ceux-ci? Où est la RDC aujourd'hui par rapport aux idéaux lumumbistes, qu'est devenue la Libye? Ne cherchons pas les responsables uniquement parmi les chefs d'État. Les cadres et intellectuels ont joué et jouent encore un rôle très néfaste. Une observation critique et minutieuse de nos pratiques quotidiennes peut le démontrer aisément. Ni Kabila ni Tshisekedi n’ont le rôle de balayer nos rues ou de rendre propres nos maisons et encore moins de nous fournir l'eau et l'électricité. Et pourtant, que faisons-nous lorsque nous avons ces responsabilités ? Nous remplissons nos comptes en banque et traitons ceux qui ne le font pas d'idiots. Si nous pensons que nos dirigeants ne sont pas dignes, alors distinguons-nous en montrant la bonne voie. Arrêtons d’applaudir à la gabegie, au désordre, au vol, à la paresse et à l’injustice. Ça sera peut-être un début.
Et, peut-être que les Grands nous suivront !
Jean Pierre Kambila

 

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Ministère de l’EPST : Le Gouvernement de la République renouvelle ses engagements

Le Gouvernement de la République a organisé du 15 au 27 juillet 2023 des assises sur l’examen de l’exécution de la feuille de route au protocole d’accord de Bibwa.
Placées sous le haut patronage du chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, ces assises se sont déroulées à Mbuela Lodge dans le Kongo central et ont connu la participation des délégués du gouvernement et du banc syndical des Syndicats des Enseignants de l’EPST sous l’égide de la Commission paritaire.
En outre, d’autres services ont envoyé des délégués notamment la présidence de la République, la primature, le ministère de la Fonction publique, le ministre du Budget et le ministère des Finances.
Le gouvernement s’est engagé à matérialiser les actions ci-après : la mécanisation de 13.058 nouvelles unités, la correction salaire et prime de 63.461 enseignants, la mécanisation FF écoles primaires et bureaux gestionnaires, la correction structures écoles primaires, le réajustement FF bureaux gestionnaires, le réajustement de la prime de la gratuité, le paiement des inspecteurs et agents d’appoints de l’inspection générale.
Le gouvernement s’est également engagé à réajuster la prime institutionnelle en faveur des Agents et cadres des services centraux du secrétariat général de l’EPST et de mécaniser la prime pour fonctions spéciales d’encadrement de la paie.
Par ailleurs, les participants ont annoncé la mort d’un des participants et n’a pas manqué de lui rendre les hommages lui déférés.
Déborah Nitu

 

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Ça sent le roussi !

Il ne fait plus bon vivre à la haute direction de la ville-province de Kinshasa depuis la réhabilitation du speaker de cette assemblée provinciale par la Cour d’appel de la Gombe. Une motion de défiance a été votée contre ce dernier à la majorité de députés provinciaux. Entretemps, une plainte de Gentiny Ngobila se trouve suspendue à la tête de Godé Mpoy comme une épée de Damoclès.
Le Gouverneur de Kinshasa l’accuse de diffamation, imputations dommageables et atteinte aux libertés garanties aux particuliers. Mpoy dénonce, à son tour, une gestion opaque de la ville.
Le vice-gouverneur Gecoco Mulumba qui surgit de sa tanière après un long moment de silence, vient jouer sa partition en apportant son appui à Godé Mpoy. Il se considère également comme victime. L’adjoint de Ngobila n’a pas hésité de s’afficher avec le président de l’organe délibérant de la ville de Kinshasa. Il s’est, à cet effet, rendu à son domicile. La preuve qu’il a choisi son camp.
Même si rien n’a filtré de cette rencontre, les images bon enfant entre les deux personnalités parlent d’elles-mêmes. Ngobila semble être pris en tenailles par d’un côté, Gecoco et, de l’autre, par Godé Mpoy. Un étau qu’il va difficilement desserrer après avoir réussi à se défaire de son ancien adjoint en 2021.
Si les députés provinciaux sont venus à bout de l’ancien vice-gouverneur Néron Mbungu pour s’en être pris vivement à Ngobila qu’il avait accusé, déjà en son temps, de mauvaise gestion de la ville et de ne pas l’y associer, la partie ne sera pas aisée pour Gecoco.
Issu de l’UDPS à l’instar de plusieurs députés provinciaux, Gecoco sait la manière de fonctionner de cet organe délibérant de Kinshasa. Ce n’est donc pas pour rien que les différentes structures de la société civile taxent les organes délibérants de toutes les provinces de la RDC de budgétivores. Elles n’hésitent pas à appeler à leur dissolution. Les électeurs de toutes les provinces leur en veulent.
Les honorables députés provinciaux attendent des occasions pareilles de conflit d’autorité à la tête de ville pour monter les enchères et se faire une santé financière, ignorant leur rôle de contrôle de l’exécutif provincial. A quelque cinq mois des élections, très peu d’entre eux ont l’intention de se représenter pour 2023. Les maux décriés par Néron en rapport avec la salubrité publique en l’occurrence, Kin Bopeto pour ne citer que ça, n’était que de la poudre de perlimpinpin.
Ngobila, Gecoco et Godé Mpoy sont tous membres de l’Union sacrée. La gestion de la ville-province de Kinshasa est la preuve éloquente que cette plateforme politique regorge des lions en peau d’agneau qui font semblant d’adhérer à la vision du chef de l’Etat alors qu’ils se remplissent les poches à leur propre compte. C’est de la même manière qu’ils ont conduit Joseph Kabila dans le trou. Il faut donc ouvrir l’œil et le bon.
La Pros.

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CENI : Clôture de l'atelier des thématiques des contentieux de candidatures

*Le Premier Vice-Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Bienvenu ILANGA LEMBOW, accompagné de deux membres de la plénière, Me Fabien BOKO et Mme Adine D'or OMOKOKO, a clôturé à Venus village (Bibwa) à N’Sele, les travaux consacrés à la rédaction des thématiques relatives aux contentieux de candidatures.

CENI : Clôture de l'atelier des thématiques des contentieux de candidatures
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Dépréciation du Franc Congolais : quelles leçons tirer du dernier épisode ? (Tribune du Professeur Daniel Mukoko Samba)

Le 27 juillet 2019, le dollar américain valait 1 615,4 CDF. Le 24 juillet 2023, le même dollar s’est échangé à 2 476 CDF. Sur les cinq dernières années, la monnaie nationale a donc perdu 34,75% de sa valeur par rapport à la devise américaine. Sur la Figure 1, on peut bien voir le renchérissement du dollar américain en CDF, avec deux périodes caractéristiques, la première allant de juillet 2019 à juillet 2020 et la deuxième, d’août 2022 à fin juillet 2023, avec une forte accélération à partir de janvier 2023.

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La phase actuelle de dépréciation accélérée est mieux illustrée dans la Figure 2. La monnaie nationale s’est dépréciée de 16,6% entre le 3 mai et le 24 juillet 2023.

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Cette évolution contraste avec la bonne tenue des réserves officielles de change qui se sont substantiellement accrues depuis la mise en œuvre du programme macroéconomique soutenu par le FMI (Figure 3).

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Les réserves de change représentent désormais entre 9 et 10 semaines d’importations, un niveau record sur les quarante dernières années. Une telle évolution négative de la valeur extérieure de la monnaie nationale ne peut être que le résultat de chocs.
Dans le cas précis, il s’agit de chocs à la fois externes et internes. Chocs externes Comme la plupart des économies du monde, la RDC a subi le double choc de l’appréciation du dollar américain et du choc des termes de l’échange.
Le dollar américain a entamé, à partir de mai 2022, sa plus forte ascension sur toutes les autres monnaies du monde, soit un taux moyen d’appréciation de 12% sur toute l’année (Figure 4).

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Le renchérissement du dollar est consécutif à deux événements :
i) la politique monétaire agressive de la banque centrale américaine qui avait relevé ses taux directeurs avant toutes les autres banques centrales pour contrer l’inflation galopante aux Etats-Unis ;
ii) et le statut de monnaie-refuge dont le dollar jouit depuis le déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Le relèvement des taux de la Federal Reserve Bank a créé un différentiel des taux d’intérêt en faveur des places américaines.
Au même moment, le réflexe de prudence pousse les investisseurs à préférer les actifs libellés en dollar américain. La demande additionnelle de la devise américaine qui en résulte explique l’appréciation du dollar.

L’appréciation du dollar affecte toute l’économie mondiale. Plus particulièrement, elle a un lien direct avec l’inflation dans les pays dépendant des importations, ce qui est le cas de la RDC pour les produits pétroliers et les produits alimentaires. Selon certaines estimations, lorsque le dollar s’apprécie de 10%, il en découle 1% d’inflation supplémentaire dans les pays importateurs de biens facturés en dollars.
Après avoir atteint la parité avec l’euro (1$=1€), le dollar a certes entamé une phase descendante depuis fin 2022 mais, à cause du décalage dans la transmission du choc de l’année dernière, cet effet se fait encore sentir dans l’économie congolaise. Le choc des termes de l’échange L’invasion russe de l’Ukraine a entraîné l’augmentation des prix du pétrole et des céréales, alors même que l’incertitude causée par la guerre et la mollesse de la reprise dans les grandes économies (notamment la Chine) a causé la chute des prix des métaux (Figure 5).

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Ces deux phénomènes combinés se sont traduits par la détérioration des termes de l’échange. Pour l’économie congolaise, la détérioration des termes de l’échange se traduit par une demande accrue des devises étrangères pour faire face aux importations plus onéreuses, alors que les rentrées des devises étrangères subissent le contrecoup de la baisse des cours du cuivre et du cobalt.

Chocs internes Sur le plan interne, les défis sécuritaires et humanitaires ont fait accroître le niveau des dépenses exceptionnelles qui ont représenté 14% de l’ensemble des dépenses de l’exercice en cours à fin mai 2023. La non stérilisation des liquidités générées par ces dépenses intempestives a fait exploser les avoirs excédentaires des banques commerciales (c’est-à-dire la différence entre les comptes courants des banques et les avoirs mis en réserve obligatoire auprès de la banque centrale).
La Figure 6montre les deux périodes (août 2022 et mars 2023) pendant lesquelles les avoirs excédentaires ont atteint près de 1% du PIB, ce qui se traduit par une augmentation de la monnaie-banque centrale (la base monétaire) qui à son tour exerce des pressions sur le taux de change.

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On peut voir sur la Figure 7 que le marché des changes est resté demandeur (les achats sont supérieurs aux ventes) sur toute la période. Tant que cette situation va perdurer, les seules interventions de la BCC sur le marché des changes ne suffiront pas pour stabiliser le marché.

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Toutes ces évolutions ont eu pour résultat l’accélération de la hausse des prix intérieurs. En glissement annuel, le taux d’inflation a atteint 13,1% en décembre 2022 et 16,9% en mars 2023, alors que la cible fin période est de 12,3%. Les produits dont les prix ont le plus augmenté sont les biens alimentaires, les articles d’habillement, le logement, l’eau et l’énergie, et les transports.
L’alerte du Fonds Monétaire International A la fin du premier trimestre 2023, le FMI avait alerté les pays d’Afrique subsaharienne sur les risques des perturbations des taux de change. Dans sa note d’analyse d’avril, le FMI rappelait que la plupart des monnaies s’étant affaiblies en 2022 par rapport au dollar américain qui est la monnaie de facturation des importations et de la dette extérieure, les pays d’Afrique subsaharienne allaient vivre des pressions sur leurs taux de change.
Notant qu’il serait difficile pour les pays africains de résister à ces pressions, le FMI recommandait de ne pas se limiter aux interventions des banques centrales, mais plutôt d’ajuster les politiques macroéconomiques en tenant compte de la nature des chocs affectant l’économie, de caractéristiques spécifiques au pays, de la position fiscale, et du niveau et de la composition de la dette publique.
Le Cadre d’Action Intégré offre un menu de politiques avec lequel le FMI entend assister les pays africains qui doivent naviguer dans les étroites marges de manœuvre que leur laisse un environnement économique global de plus en plus incertain. Ce cadre recommande quatre priorités aux pays d’Afrique subsaharienne :
1) La lutte contre l’insécurité alimentaire ;
2) L’adaptation aux politiques monétaires restrictives dans les pays développés4 ;
3) La consolidation des finances publiques pour tenir compte du durcissement des conditions de financement ;
4) et la préservation des chances d’une croissance économique durable. Dans ce menu, la RDC apparaît comme un pays qui doit accorder une importance ultime à la sécurité alimentaire car le pays est l’un des plus affectés au monde par ce fléau.
Les biens alimentaires réagissent de manière très élastique aux perturbations du taux de change. Sur les autres piliers, dans le cadre des revues du programme macroéconomique en cours, le FMI a régulièrement conseillé au gouvernement congolais :
- De procéder avec prudence au resserrement monétaire, l’objectif devant être de garder les taux d’intérêt réels sur les titres BCC positifs de manière à faciliter l’absorption des liquidités excédentaires des banques en CDF et ainsi réduire les pressions sur le taux de change.
Le FMI estime que la gestion de la liquidité par le volume et les conditions de rémunération des bons BCC, associée à la politique des réserves obligatoires et à l’accumulation des réserves de change, doit primer sur les interventions de la BCC sur le marché de change.
- De poursuivre une politique budgétaire prudente afin de maintenir le déficit budgétaire intérieur à moins de 1% du PIB (poursuite des efforts de mobilisation des recettes, amélioration de la qualité de la dépense publique de manière à ne pas préjudicier les dépenses d’investissement public et à disposer de marges de manœuvre pour assister les populations défavorisées tout en faisant face aux dépenses sécuritaires)
Le rappel de ces éléments est important parce qu’il permet de comprendre l’attitude des autorités pendant les semaines au cours desquelles les Congolais ont exigé de l’action de leur part pour arrêter la chute du franc congolais. Pour la BCC qui est consciente de sa faible capacité d’intervention et de difficultés d’achat des devises, l’accumulation des réserves domine l’intervention sur le marché des changes.
Il faut d’ailleurs souligner que lors de la quatrième revue du programme, la BCC qui n’avait pas atteint le critère de réalisation quantitatif relatif au plancher sur les variations des réserves internationales nettes de la BCC à fin mars 2023 (contre une cible de 100 millions US$, la réalisation a été de -324 millions US$) a sollicité la révision à la baisse de la cible à fin juin, de 430 à 250 millions US$.
En même temps, la banque centrale a été moins agressive dans sa politique de taux d’intérêt (le taux directeur a été progressivement augmenté, de 7,5 à 8,25% en novembre 2022, de 8,25 à 9% le 22 mars, puis de 9 à 11% le 19 juin 2023).
On peut lire dans le document de la quatrième revue : « La BCC s’est engagée à de nouvelles hausses de son taux directeur et à utiliser des instruments quantitatifs pour gérer la liquidité. Cette approche, conjointement avec des effets de base favorables, devrait ramener l’inflation à l’objectif de 7% d’ici à fin 2024, en l’absence de chocs. ».
Pendant la même période, le gouvernement n’a procédé ni à la révision du budget 2023 pour l’adapter aux conditions réelles d’exécution, ni à mettre en œuvre un véritable plan d’assainissement des dépenses pour tenir compte de l’évolution des recettes (excepté la mesure de suspension du paiement de la dette intérieure prise début février 2023).
Le manque de coordination entre le Trésor et la BCC a laissé éclater les pressions qui ont conduit à la dépréciation accélérée de la monnaie nationale entre juin et juillet 2023. Ce manque de coordination qui n’a pas pu trouver solution au niveau du Premier ministre a nécessité l’intervention du Président de la République qui a convoqué une réunion extraordinaire le 17 juillet 2023, réunion à l’issue de laquelle les mesures suivantes ont été prises :
1) La poursuite, par la Banque Centrale du Congo, des interventions sur le marché de change et la prise par elle de toute autre mesure de politique monétaire requise, notamment en rapport avec le coefficient de réserves obligatoires ;
2) La consolidation de la gestion rigoureuse des finances publiques, en exécutant prioritairement les dépenses publiques essentielles et en réduisant l’effet d’éviction des dépenses exécutées par la procédure d’urgence ;
3) L’interdiction du paiement des dépenses publiques en espèces aux guichets de la Banque Centrale du Congo ;
4) L’encadrement, par le secteur bancaire, des opérations de change effectuées par les bureaux de change, lesquelles opérations doivent être compatibles avec leur capacité réelle ;
5) Le renforcement des mesures de rapatriement de devises et la concertation entre la Banque Centrale du Congo et les opérateurs du secteur minier pour le rachat éventuel d’une quotité de devises ainsi rapatriées ;
6) La retenue immédiate et à la source, par le Trésor Public, de la TVA pour les fournisseurs et prestataires de l’État lors des paiements de leurs factures ;
7) L’encadrement de la taxation d’office des entreprises n’ayant pas fait leurs déclarations fiscales par le Ministre des Finances assisté par l’Inspection Générale des Finances ;
8) et Le paiement de tous les impôts, taxes, redevances et droits dus à l’Etat en Franc Congolais.
Ces mesures peuvent être regroupées en trois catégories :
i) les mesures monétaires classiques qui sont du ressort de la BCC ;
ii) les mesures visant à accroître les recettes publiques et pour lesquelles l’intervention de l’Inspection Générale des Finances a été sollicitée et celles visant à améliorer la qualité des dépenses publiques ;
iii) et les mesures visant à lutter contre les pratiques spéculatives qui sont supposées exacerber la dépréciation du franc. Que peut-on attendre de ces mesures ?
Certes, le 20 juillet 2023, la BCC est intervenue à concurrence de 150 millions US$, un niveau trois fois supérieur à celui de sa précédente intervention au mois de juin. La réaction du marché a été quasi immédiate, mais il est invraisemblable que la BCC maintienne longtemps ce niveau d’intervention. Il n’en résulterait que des difficultés supplémentaires pour réaliser les objectifs lui assignés dans le programme appuyé par le FMI.
Le plus urgent me semble être le rétablissement d’une coordination plus étroite entre les deux pans budgétaire et monétaire de la politique macroéconomique. C’est les dépenses budgétaires accélérées qui ont créé les pics de réserves excédentaires que la banque centrale n’a pas pu éponger. Ainsi, par exemple, en janvier 2023, la BCC n’a pu émettre des bons qu’à concurrence de 14% du niveau des liquidités excédentaires sur le marché. Par ailleurs, le solde négatif du budget en devises du Trésor (Figure 8) est une preuve supplémentaire de cette faible coordination.

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Quelles leçons tirer ? Pour l’opinion, et ce n’est que justice, le taux du dollar en CDF doit baisser. Mais, le plus important, c’est d’y arriver en s’attaquant aux vraies causes et en procédant de la manière la plus judicieuse sans que les arbitrages politiques ne poussent à des mesures de court terme qui mettront à mal la poursuite du programme macroéconomique.
Le plus difficile, en cette période où le Trésor va devoir faire face à de pressantes sollicitations par la CENI et l’armée, est de maintenir une gestion plus prudente des dépenses sans sacrifier les transferts aux provinces et les investissements publics. Sur la base des éléments présentés dans cette note, les leçons suivantes peuvent être tirées.
Leçon 1.- Pour une économie comme la nôtre aussi vulnérables aux chocs des prix extérieurs, il faut toujours anticiper en tenant compte de l’évolution de l’économie mondiale.
A ce sujet, il faut rappeler que le Cadre d’action intégré du FMI suggère aux pays sous-développés qui pratiquent un régime de change flexible de laisser la monnaie nationale se déprécier en cas de choc exogène afin d’absorber les chocs et de susciter la substitution des biens importés par des biens locaux. Cet argument est théoriquement correct mais il est difficilement défendable dans une économie où les pressions sur le taux de change se traduisent immanquablement par l’augmentation des prix des denrées les plus indispensables pour la majorité des ménages.
Dans le cas d’espèce, je voudrais suggérer que les experts congolais ne se limitent pas à observer les cours des matières brutes (cuivre et cobalt), mais qu’ils simulent l’effet de ces évolutions sur le cours de change et sur les termes de l’échange.
Leçon2.- Une meilleure coordination entre la politique budgétaire et la politique
Le cadre pour cet exercice existe. Il s’agit du Comité de Conjoncture Économique présidé par le Premier ministre. Si cette réunion hebdomadaire est préparée avec minutie avec des cibles des politiques bien précises, elle peut produire de bons résultats. La réunion devrait, entre autres choses, examiner régulièrement le niveau et la composition du budget en devises du Trésor, le stock et les conditions de rémunération des bons BCC, le financement du déficit budgétaire courant, l’affectation des recettes exceptionnelles.
Leçon 3- Nécessité d’un vrai programme d’assainissement budgétaire.
Même si la période pré-électorale ne se prête pas bien à des décisions budgétaires courageuses, il faut bien que cette question de la qualité de la dépense soit traitée de manière plus efficace.
Dans tous les cas, des actions vigoureuses sont nécessaires sur les dépenses de fonctionnement des institutions (10% des dépenses à fin mai 2023) et des rémunérations. En ce qui concerne les rémunérations, dans l’immédiat, il est possible de normaliser les rémunérations des agents des établissements publics qui dépendent quasi totalement du Trésor, le report de la budgétisation des rémunérations et des frais de fonctionnement des établissements publics créés en cours d’exercice budgétaire, la rationalisation des primes des agents de la fonction publique, la rationalisation des missions de service.
Leçon 4- Optimiser la gestion de la trésorerie de l’Etat.
Il s’agit d’améliorer les prévisions des recettes et des dépenses et ceci passe par le renforcement de la fonction de pilotage de cet exercice hautement technique.
C’est la raison d’être de la nouvelle Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique (DGTCP), un service public placé sous l'autorité directe du Ministre des Finances avec pour missions d’assurer l'exécution des dépenses et de suivre les recettes recouvrées par les administrations financières, de définir la politique financière de l'Etat à travers la gestion de la trésorerie et le suivi de l'endettement du pouvoir central, des provinces, des Entités Territoriales Décentralisées et des organismes auxiliaires, et d’assurer la réglementation, la tenue et la centralisation de la comptabilité et des flux financiers du pouvoir central, des provinces et Entités Territoriales Décentralisées ainsi que des organismes auxiliaires.
Les animateurs de ce service public ayant été nommés par le Président de la République, il est urgent que la DGTCP assure pleinement ses missions, ce qui permettrait enfin de mettre en œuvre l’une des réforme s les plus attendues, le Compte Unique du Trésor (CUT).
La DGTCP et la Direction Générale des Politiques et Programmation Budgétaire (DGPPB) au sein du ministère du Budget sont destinés à devenir les fleurons d’une gestion plus technocratique de l’Etat congolais. Ce n’est que grâce à une gestion technocratique que l’on pourra insuffler dans la gestion de la trésorerie les principes de précaution, d’anticipation, et de rigueur.
La gestion des finances de l’Etat exige aujourd’hui, plus que jamais, une vraie professionnalisation de la gestion de la trésorerie.

Dépréciation du Franc Congolais : quelles leçons tirer du dernier épisode ? (Tribune du Professeur Daniel Mukoko Samba)
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