Le Président de l'Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo, l'honorable Vital Kamerhe, a reçu le mercredi 28 mai 2025, une délégation de onze parlementaires européens. Conduite par Hilde Vautmans, cette mission de coopération intervient à un moment critique où l'Est du pays reste enlisé dans des conflits armés dévastateurs et une crise humanitaire d'une ampleur alarmante. Au cours de ces échanges, Vital Kamerhe a lancé un appel vibrant à une action internationale plus résolue pour ramener la paix.
La venue de la délégation européenne à Kinshasa se veut un signal fort du soutien de l'Union européenne à l'intégrité territoriale de la RDC, un principe mis à rude épreuve par l'instabilité persistante. Les parlementaires européens, visiblement émus et préoccupés par les témoignages des violences infligées aux populations civiles, ont exprimé leur profonde inquiétude. Le sort des femmes et des enfants dans les zones occupées, premières victimes des atrocités, ainsi que la détresse des millions de déplacés internes, ont particulièrement retenu leur attention. Ils ont manifesté une volonté claire d'accompagner la RDC dans la recherche d'une issue durable à cette crise qui n'a que trop duré.
Face à ses interlocuteurs européens, Vital Kamerhe, avec la gravité que lui confère sa fonction et sa connaissance intime des réalités congolaises, a brossé un tableau de la complexité du conflit. Loin des simplifications hâtives, il a insisté sur la nécessité impérieuse d'un dialogue inclusif. Pour le Président de la Chambre basse, identifier clairement toutes les parties prenantes est un préalable indispensable à l'établissement des fondations d'un cessez-le-feu qui soit, cette fois, véritable et respecté.
Au-delà du constat, Vital Kamerhe a prôné une stratégie à double détente, une réponse qui allie l'urgence humanitaire à une action diplomatique de fond. ‘’Il faut une intervention humanitaire d’urgence, notamment pour les femmes et les enfants déplacés. Mais il faut surtout une pression diplomatique pour imposer un cessez-le-feu réel’’, a-t-il martelé, soulignant l'interdépendance de ces deux axes.
La question sensible de l'exploitation des vastes ressources minières du Congo, souvent perçue comme l'un des nerfs de la guerre, a également été abordée. Sur ce point, le Président de l'Assemblée Nationale a plaidé pour une gestion qui soit à la fois équitable et responsable, en pleine conformité avec les normes internationales. Une exploitation qui profite au peuple congolais et contribue à la stabilité, plutôt qu'à attiser les convoitises et les conflits.
Cette rencontre de haut niveau s'est achevée sur une note d'engagement mutuel. Les deux parties ont convenu de la nécessité de renforcer la coopération parlementaire. Un partenariat consolidé entre l'Assemblée Nationale et les instances européennes est envisagé comme un levier supplémentaire pour promouvoir activement la paix, la sécurité et, à terme, le développement durable d'une Nation éprouvée mais résiliente.
Alors que l’éducation devrait être un droit égal pour tous, les frais de participation aux examens nationaux en République Démocratique du Congo mettent en lumière une réalité particulièrement inquiétante. Ces frais varient fortement d’une province à l’autre. A Kinshasa, les élèves ne paient que 31 000 FC pour passer la session ordinaire de l'examen d'État.
Pendant ce temps, leurs camarades d’autres provinces comme l’Équateur ou le Maï-Ndombe doivent s’acquitter de 85 000 FC, voire davantage dans certaines régions. C’est ce que révèlent les données publiées récemment sur le site officiel du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté. Une disparité choquante que le Gouvernement central, selon certains observateurs, semble entériner.
Des exemples édifiants
A Kinshasa, un élève paie 26 000 FC pour le Tenasosp, 54 000 FC pour la hors session, et 31 000 FC pour la session ordinaire de l'examen d'État. A l’Équateur, ces frais s’élèvent respectivement à 35 000 FC, 95 000 FC, et 85 000 FC. Dans la province de la Tshuapa, la session ordinaire atteint 90 000 FC. À l’inverse, dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, les examens sont entièrement gratuits en raison du contexte sécuritaire. Ça se comprend !
Une logique décentralisée… mais inéquitable
En RDC, ce sont les gouverneurs de province qui fixent les frais de participation aux examens. Cette mesure, liée à la décentralisation, visait à adapter les coûts aux réalités locales. Mais, dans la pratique, elle a entraîné de fortes disparités.
Le paradoxe est frappant : les provinces les plus économiquement défavorisées imposent parfois les frais les plus élevés. Là où le coût de la vie est déjà difficile, les familles doivent supporter une charge financière disproportionnée pour permettre à leurs enfants d’accéder aux examens nationaux. À l’inverse, Kinshasa, la capitale où se concentre une grande partie des ressources publiques, affiche les tarifs les plus bas. Une situation qui alimente un sentiment d’injustice et de frustration chez de nombreux parents vivant dans les provinces.
Cette situation soulève une question fondamentale : comment garantir une éducation équitable si l’accès aux examens dépend du lieu de résidence ? Le principe d’égalité des chances, inscrit dans la Constitution congolaise, est ici mis à mal. Il est impératif que le gouvernement central, en collaboration avec les autorités provinciales, procède à l’harmonisation des frais de participation aux examens nationaux. Une telle mesure permettrait de rétablir l’équité, d’éviter que la réussite scolaire ne soit conditionnée par des critères géographiques, et de garantir à tous les élèves, sans distinction, les mêmes chances de réussite.
Aussi longtemps que ces inégalités persisteront, de nombreuses familles choisiront d’envoyer leurs enfants à Kinshasa. La capitale, déjà surpeuplée, devient le refuge d’un espoir éducatif que le reste du pays ne semble plus garantir. Ce phénomène d’exode interne provoque un abandon progressif des provinces, l’affaiblissement des identités locales et un déséquilibre territorial profond.
Beaucoup de jeunes quittent leur terre d’origine, abandonnent leur culture, leur langue, leurs repères, avec l’idée que l’avenir ne se construit qu’à Kinshasa.
L’Etat, par des réformes mal équilibrées, ne contribue-t-il pas à ce déséquilibre ? Cette politique tarifaire à double vitesse est un signal clair : certaines vies scolaires valent plus que d’autres. L’éducation est un droit, pas un privilège. Pour qu’elle le reste, la République Démocratique du Congo doit mettre fin aux disparités injustifiées dans les frais d’examens nationaux. Il en va de l’égalité des chances, de la justice sociale et de l’avenir de notre jeunesse. Harmoniser, c’est aussi freiner l’exode vers Kinshasa, renforcer la cohésion nationale, et rappeler que chaque élève congolais, de Boende à Goma, de Kananga à Kinshasa, a autant de valeur, de potentiel et de mérite.
Le Député national Eric Tshikuma a déposé au Bureau de la Chambre basse du Parlement, mercredi 28 mai 2025, une Proposition de Loi portant modification du Code du Travail en vigueur en RDC. Il inscrit cette initiative parlementaire dans une démarche plus large de responsabilité et une vision de progrès poussée par la nécessité d’améliorer le secteur de l’emploi congolais. Pour lui, la Loi actuelle a révélé des faiblesses, notamment en raison de son incompatibilité avec des normes juridiques supérieures et avec des principes constitutionnels essentiels. Il estime, en effet, que certaines dispositions entravent l’application efficace des droits des travailleurs et créent des incohérences internes. ‘’ A titre illustratif, le Code du travail actuel, dans la plupart d’articles faisant appel à des mesures d’application, demande au Président de la République d’intervenir par Décret. Or, le Décret est de la compétence du Premier Ministre en vertu de l’article 92 de la Constitution et le Président de la République, lui, n’intervient que par Ordonnance en vertu de l’article 79. Ensuite, par rapport à l’exécution des Lois, c’est au Premier Ministre, conformément à l’article 92 alinéa 1 de la Constitution, que revient la charge d’exécuter les Lois. Ce n’est pas une prérogative du Président de la République alors que le Code du travail réduit l’Institution Président de la République en une simple Institution d’exécution des Lois en violation des articles 79 alinéa 2 qui lui donne le pouvoir de promulguer les Lois par voie d’Ordonnance’’, explique l’élu du peuple, dans une réflexion partagée sur la toile.
OPPORTUNITE ET ENJEUX AUTOUR DE LA PROPOSITION DE LA LOI PORTANT MODIFICATION DU CODE DU TRAVAIL CONGOLAIS
Nous venons de déposer au bureau de notre chambre une proposition de Loi portant modification du Code du Travail n° 015-2002, tel que modifié par la Loi n° 16/010 du 15 juillet 2016. Cette initiative législative se positionne comme une réponse aux défis juridiques, sociaux et économiques actuels en République Démocratique du Congo.
Adoptée il y a près de huit ans, la Loi actuelle a révélé des faiblesses, notamment en raison de son incompatibilité avec des normes juridiques supérieures et avec des principes constitutionnels essentiels. Certaines dispositions entravent l’application efficace des droits des travailleurs et créent des incohérences internes.
A titre illustratif, le Code du travail actuel, dans la plupart d’articles faisant appel à des mesures d’application, demande au Président de la République d’intervenir par Décret. Or, le Décret est de la compétence du Premier Ministre en vertu de l’article 92 de la Constitution et le Président de la République, lui, n’intervient que par Ordonnance en vertu de l’article 79.
Ensuite, par rapport à l’exécution des Lois, c’est au Premier Ministre, conformément à l’article 92 alinéa 1 de la Constitution, que revient la charge d’exécuter les Lois. Ce n’est pas une prérogative du Président de la République alors que le Code du travail réduit l’Institution Président de la République en une simple Institution d’exécution des Lois en violation des articles 79 alinéa 2 qui lui donne le pouvoir de promulguer les Lois par voie d’Ordonnance.
Donc, le Code de travail en vigueur viole les articles 79 et 92 de la Constitution et le principe constitutionnel du bicéphalisme de l’exécutif consacré par la Constitution de 2006 en vigueur. En réalité, sur ce point, ce Code est anachronique et s’alimente encore aux mamelles de sa mère nourricière la Constitution de transition avant même le 1+4.
Par ailleurs, quand vous lisez le champ d’application dudit Code, vous comprendrez qu’il est rendu comme si les entreprises du portefeuille de l’Etat ont un employeur. Or, ce sont des personnes morales à part entière et ce sont elles qui sont employeurs de leurs travailleurs.
D’autres part, la Loi sur la protection de l’enfant dit clairement en son article 99 : le Tribunal pour enfant est compétent pour tout problème, entre autres, de capacité de l’enfant. Mais ce Code du travail renvoie cette matière au Tribunal de paix. C’est une incompatibilité que nous avons voulu corriger.
En ce qui concerne les droits de la femme, nous avons trouvé injuste que la femme employée se voit amputée d’une partie de son revenu mensuel seulement parce qu’elle est en congé pour raison de maternité. Pour corriger cela, cette proposition suggère qu’elle ait droit à l’entièreté de sa rémunération pour nous conformer à nos propres valeurs ancestrales. Enfin, nous nous sommes demandé comment peut-on affirmer une chose et son contraire s’agissant de la désignation dans l’administration des syndicats, pour certains faits une simple condamnation et pour d’autre une condamnation définitive comme si cette disposition était taillée sur mesure pour sauver quelqu’un et empêcher l’autre.
Nous avons considéré les principes constitutionnels de présomption d’innocence, de l’égalité des Congolais devant la Loi et de l’égal traitement ainsi que du droit au double degré de juridiction pour uniformiser cette écriture.
Raison pour laquelle, cette proposition a pour but :
1. D’actualiser le Code du Travail en l’alignant sur la Constitution de 2006 et les exigences en matière de droits du travail.
2. D’assurer la cohérence interne des dispositions dudit Code afin de garantir leur applicabilité et leur conformité avec d’autres Lois en vigueur dans l’ordre juridique Congolais.
3. De promouvoir l’égalité devant la Loi et la protection des droits des travailleurs, tout en supprimant les discriminations basées sur le sexe, l’âge, et d’autres critères non pertinents.
Voilà en substance ce que constitue notre modeste initiative législative devant modifier le Code du travail ! Car, il est crucial d’assurer la mise en cohérence de ce texte avec d’autres lois, de renforcer les droits des travailleurs, d’assurer une meilleure protection juridique et d’encourager un climat de travail équitable et serein.
Cette initiative législative reflète notre engagement pour des conditions de travail dignes et justes pour tous les Congolais. Nous estimons que c’est urgent notamment par rapport aux autorités dont les actes sont concernés.
La problématique de passation des marchés publics défraie actuellement la chronique en République Démocratique du Congo avec notamment, la controverse autour de la passation de marché de gré à gré pour la construction d'une prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Et pour voir clair dans cette affaire, la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka, a saisi l'Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), qui mène actuellement une instruction sur ce marché initié par le Ministère de la Justice. C'est ce qu'a confirmé Céleste Kuzikesa, Directeur de la Régulation à l'ARMP, dans une intervention, ce mercredi 28 mai 2025, sur Top Congo FM.
"Dans le cadre des attributions de l'ARMP, nous avons les prérogatives d'organiser des audits techniques et/ou financiers. Le DG a écrit ce qu'on appelle en termes techniques ‘’les avis de passage’’ au Ministre de la Justice, au Ministre des Finances, à la société qui a été désignée comme titulaire de marché, à qui le marché a été attribué, ainsi qu'à la Direction Générale de Contrôle de Marchés Publics (DGCMP), pour auditer ce marché, vérifier la conformité de ce marché par rapport à la loi relative aux marchés publics et ses mesures d'application. Actuellement, nous sommes en cours d'instruction de ce dossier et nous avons une équipe qui est sur terrain pour auditer ce marché, vérifier si la procédure a été conforme, si l'autorisation spéciale qui a été donnée par la Direction Générale de Contrôle des Marchés Publics au Ministre de la Justice a été conforme à la loi, et puis vérifier comment le décaissement a été réalisé, par rapport au contrat dont approbation n'a pas été donnée mais ce marché a été financé. Nous allons aussi vérifier pourquoi l'approbation n'a pas été donnée. Est-ce dans le délai ou pas ?", a-t-il expliqué.
Tout en précisant que le rôle de l'ARMP se limite à la vérification de la conformité de la procédure de passation de marché, Me Céleste Kuzikesa indique que son institution dispose d'un délai de 20 jours pour mener ses enquêtes sur le dossier relatif au marché de construction de la prison de Kisangani et va transmettre son rapport aux autorités compétentes.
"Depuis la semaine passée, nous sommes sur terrain. Nous avons 20 jours pour cette mission et si, dans 20 jours nous ne terminons pas, on peut proroger le délai. Après l'audit, nous allons faire notre rapport. L'ARMP n'est pas là pour arrêter les gens. Dans le cadre de nos attributions, le rapport sera rendu public", a précisé le Directeur en charge de la Régulation à l'ARMP.
Au cours de la séance plénière dirigée, ce 28 mai 2025, par l'honorable Jean-Michel Sama Lukonde, président du Sénat, la Chambre haute du parlement a examiné une question orale avec débat adressée au Directeur Général de la Caisse Nationale de Péréquation par l'honorable Lingepo Molonga Michel. La principale question portait sur la politique de la Caisse nationale de Péréquation pour renforcer la solidarité nationale et corriger les déséquilibres de développement entre les provinces. Mais, il y avait 5 sous questions. Au total, six questions ont été posées par l'honorable Lingepo.
Le DG de la Caisse Nationale de Péréquation, M. Jacques Mulongo, a éclairé la lanterne des sénateurs sur la situation générale de la caisse ainsi que sur les difficultés rencontrées.
A l'issue des débats, Coco Jacques Mulongo a sollicité un délai de 48 heures pour avoir le temps de répondre aux questions et préoccupations soulevées par les honorables sénateurs. Délai qui lui a été accordé.
Présentation de la délégation des députés du parlement européen aux Honorables Sénateurs
Il y a lieu de noter aussi que la séance plénière de ce jour a été ponctuée par la présentation de la délégation des députés du parlement européen aux Honorables Sénateurs par le speaker de la Chambre. Signalons que cette délégation avait à sa tête, la Députée Hilde Vautmans.
Arrivés à Kinshasa à la suite de l'appel leur lancé par le président du Sénat, l'honorable Jean-Michel Sama Lukonde, qui, lors d'une mission effectuée en mars 2025, à Paris et Bruxelles, auprès de l'Union européenne, les membres de cette délégation sont venus à Kinshasa pour approfondir leur connaissance de la situation de l'insécurité dans l'Est de la RDC en vue de soutenir la RDC dans sa lutte pour ramener la paix durable dans la partie orientale de son territoire national.
Lors de ce passage au Parlement européen, le président Sama Lukonde avait dénoncé l'accord signé entre l'Union européenne et le Rwanda sur les minerais stratégiques. Cette démarche qui s'inscrit dans la droite ligne de la diplomatie agissante déployée par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo semble porter ses fruits.
Hilde Vautmans a dit à la presse que sa délégation est à Kinshasa pour parler ouvertement et franchement, écouter, discuter et faire le suivi de différentes résolutions du Parlement européen et des Nations Unies ainsi que du Rapport Mapping, mais aussi pour le suivi et la mise en œuvre des sanctions prononcées par l'UE contre le Rwanda et pour parvenir à la suspension du mémorandum d'entente avec ce pays agresseur et pillard sur les minerais de la RDC. Selon elle, l'UE voudrait soutenir les différentes initiatives en cours pour arriver à la paix durable, mettre vraiment fin à ces conflits qui n'ont que trop duré, aider les femmes et arrêter les atrocités et les viols utilisés depuis 30 ans comme arme de guerre. 30 ans, c'est trop et ça suffit, a-t-elle dit. L'Europe et plus particulièrement son pays la Belgique veut regarder ce qu'on peut faire ensemble pour parvenir à cette paix durable en RDC.
C’est au cours d’une plénière mouvementée tenue hier, jeudi 29 mai 2025, que l’Assemblée nationale a pris une décision ferme de levée les immunités de Constant Mutamba Tungunga, Ministre d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux, pour autoriser des poursuites judiciaires à son encontre par rapport à un dossier de détournement présumé de 19 millions de dollars américains destinés à la construction d’une prison à Kisangani, dans la province de la Tshopo.
Avant l’étape du vote des députés nationaux, la Commission chargée d’examiner le réquisitoire formulé par le Procureur Général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde, constituée de 21 membres, a révélé, dans son rapport, devant la plénière, que les accusations portées contre Mutamba étaient d’une gravité extrême.
‘’Les faits mis à charge du Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux sont d’une extrême gravité aux yeux de la loi congolaise et qu’il y a lieu d’en tirer les conséquences de droit’’, a indiqué ladite Commission dans son rapport devant les élus du peuple. Un constat qui tire son fondement dans les révélations faites par le Procureur Général Firmin Mvonde, en début de semaine, lors de son audition. Il a eu à indiquer, en effet, face aux membres de la Commission spéciale de la Chambre basse du Parlement, que, par souci d’engager les démarches pour la construction de la prison de Kisangani, Constant Mutamba a violé les procédures nécessaires requises allant jusqu’à exercer une pression sur la Directrice Générale Adjointe de la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (DGCMP) en vue de parvenir à obtenir l’approbation du marché. De plus, il a été indiqué que l’entreprise chargée de construire la prison de la capitale de la Tshopo n’a aucune histoire et un parcours avéré, car créée il y a peine une année. Pour Mutamba, cette démarche engagée vise tout sauf la vérité. Il a accusé par l’entremise de son représentant, lors de la plénière, le Procureur Firmin Mvonde de vouloir maculer sa réputation pour son rôle clé démontré depuis son avènement au sein du Gouvernement en matière de lutte contre les antivaleurs ayant longtemps rendu malade le secteur de la justice en République démocratique du Congo.
Après des années de léthargie, le projet de construction du grand Inga a repris sous l'impulsion du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. Sa perception du développement place la construction du grand Inga au sommet des priorités nationales. En confiant la direction générale de l'Agence pour le Développement du projet Grand Inga, ADPI à Bob Mabiala, il a fait de lui la cheville ouvrière du projet.
En août 2023, les discussions ont eu lieu entre ADPI RDC et la Banque Mondiale pour la structuration et la mise en œuvre de l'assistance technique du projet Inga 3. Seulement voilà, les études réalisées en 2013 par la firme canadienne AECOM, dans le cadre d'un plan de communication de la SNEL, mettait en évidence un sentiment de frustration au sein de la population dû au développement des infrastructures d’Inga I et II. Inga 3 met les communautés locales au cœur du développement des infrastructures.
En avril 2024, lors des assemblées annuelles de Printemps de la Banque mondiale, le Directeur Général de l'ADPI a dû échanger avec 4 Vice-Présidents de la Banque mondiale pour leur parler de Inga : celui des infrastructures, celui de la MIGA, celui de l'Afrique centrale et celui en charge des sauvegardes. Des échanges qui se sont davantage développés en octobre de la même année. Bob Mabiala a présenté le projet Inga 3 aux directeurs exécutifs de la Banque Mondiale, à la vice-présidente Afrique centrale et au vice-président de la Banque Africaine en charge de l'énergie. Il fallait pour le DG de l'ADPI de s'assurer que ces Hautes personnalités comprennent la vision de la RDC sur le projet et le soutiennent en toutes ses phases.
Le Directeur Général de l'ADPI, Bob Mabiala, est certain de la réussite du projet et partage ses convictions avec la mission de pré évaluation de la Banque Africaine de développement BAD et la Banque Mondiale au côté de la SNEL s.a. Du 3 au 12 mars 2025, la délégation BM BAD a eu l'occasion de visiter la vallée de la Bundi qui accueillera les futures infrastructures du barrage Grand Inga. Toujours dans cette pré évaluation, des réunions de consultation ont été organisées, avec la société civile du Kongo Central, avec les ayants-droit du site d'Inga avec les populations du camp Kinshasa et autres personnes jadis impactées par les centrales hydroélectriques d'Inga 1 et 2 sans jamais avoir été indemnisées.
A Kinshasa, les échanges entre ADPI RDC, la BM et la BAD ont porté sur les deux piliers du programme de développement d'Inga 3. La portée, le calendrier et les coûts des principales activités ont été convenus et le plan pour la finalisation et la préparation de l'opération pour présentation au Conseil d'Administration de la Banque Mondiale adopté, entre autres. Au cours de ces rencontres de Kinshasa, des discussions ont eu lieu avec la société financière internationale SFI en vue de planifier un sondage du marché afin de mobiliser le secteur privé. Le Directeur Général de l'ADPI RDC a donc réussi à finaliser la liste de ses homologues avec lesquels un accord de collaboration sera conclu, préparer les termes de références pour les différents points focaux des ministères partenaires, préparer des projets d’accords de collaboration avec les Ministères sélectionnés. En ce début du mois de Juin, une grande mission congolaise fera le déplacement de Washington pour une signature déterminante avec la Banque Mondiale. Ce financement attendu de la Banque mondiale pour l'assistance technique du programme de développement du projet Inga 3 est préparé et conçu entre ADPI et la Banque Mondiale pour que la RDC mène les études techniques de tout genre afin de s'apprêter à la mise en œuvre du projet avec des infrastructures communautaires mais, surtout la stimulation d'un projet en forte demande de consommation intérieure de l'énergie d'Inga 3. Mais, pour un projet de telle envergure, il faut des compétences locales, avérées et l'assistance technique s'attèlera aux renforcements des compétences des jeunes au travers des activités ciblées allant jusqu'au développement d'un centre des compétences aux métiers de l'hydroélectricité. Il est temps de développer Inga 3, sous une formule qui génère des profits à la population avant même que les turbines ne commencent à tourner. Pour un Congo uni, fort et prospère, bâtissons Inga.
C'est un appel vibrant à la solidarité internationale contre le fléau du terrorisme qu'une délégation parlementaire indienne est venue porter au cœur de l'Afrique centrale. Reçue la veille au Palais du Peuple par le Président du Sénat de la République Démocratique du Congo, Jean-Michel Sama Lukonde, la délégation composée de neuf membres a tenu ce mardi une rencontre avec la presse locale. L'objectif était d’exposer les raisons de sa mission en RDC et solliciter un soutien congolais sans équivoque dans la lutte acharnée que mène l'Inde, aux côtés de la communauté internationale, contre cette menace globale. Cette démarche diplomatique pressante fait suite à une attaque perpétrée par le Pakistan contre l'Inde le 22 avril 2025, un événement qui a ravivé les tensions et renforcé la détermination de New Delhi à mobiliser ses partenaires.
Le Dr Shrikant Eknath Shinde, membre du parlement indien et porte-parole de la délégation, a été la voix de cette offensive diplomatique. ‘’Nous avons fait partie de différentes divisions et nous avons promis de protéger la loi contre les programmes internationaux. Nous avons condamné l'attaque qui s'est produite en Inde le 22 avril 2025. Nous avons aussi promis de condamner ces attaques dans tous les programmes internationaux’’, a-t-il déclaré.
Un soutien congolais assuré et des liens historiques profonds
La rencontre avec le Président du Sénat congolais semble avoir porté ses fruits. ‘’Le président du Sénat nous a également assuré, avec tout son soutien, qu'il allait mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires concernant l'Inde,’’ a rapporté Dr Shinde. Il a ajouté : ‘’Nous avons également discuté avec les leaders internes pour que ces attaques puissent être condamnées dans tous les programmes internationaux.’’
Cette démarche s'appuie sur une compréhension mutuelle de la douleur infligée par le terrorisme. ‘’Nous comprenons la douleur que ressent l'Inde. Elle se soutient dans ces moments très difficiles,’’ a affirmé le porte-parole, reconnaissant implicitement que la RDC, elle-même en proie à des violences à l'Est, est sensible à cette problématique.
La délégation a également tenu à saluer le rôle de la diaspora indienne en RDC, estimée entre 10 000 et 25 000 personnes. ‘’Le leadership croit également à la contribution de la diaspora indienne, qui est en République Démocratique du Congo depuis longtemps. Les leaders de la diaspora indienne ont aussi parlé de leur rôle dans la construction de la RDC. Ils contribuent à la progression de toutes les nations, la RDC ainsi que l'Inde,’’ a insisté Dr Shinde. Ce lien humain, tissé au fil des décennies, constitue un ciment solide entre les deux nations. ‘’Le leadership a également apprécié leur rôle essentiel en renforçant l'amitié, la culture et la compréhension entre les nations. Les gens s'apprécient, et ils ressentent l'amitié qui existe entre les deux pays.’’
L'Inde, a rappelé le parlementaire, entretient des relations de longue date avec la RDC, ayant été l'un des premiers pays à y établir une ambassade. ‘’Dans ce conflit et dans cette situation que la RDC vit, l’Inde est présente avec les forces de la Monusco depuis 1962. Concernant ce qui s'est passé à l'est du pays, l'Inde est là depuis 1960, depuis les efforts de Monusco. L'Inde et la RDC partagent une relation très spéciale depuis longtemps.’’
Le Pakistan pointé du doigt
Au cœur des préoccupations indiennes se trouve le rôle du Pakistan, accusé ouvertement de chercher à déstabiliser son voisin. ‘’Le Pakistan a un seul objectif : déstabiliser l'Inde,’’ a lancé Dr Shinde. Il a dressé un parallèle frappant entre les trajectoires des deux nations depuis leur indépendance en 1947. ‘’Mais si vous regardez la trajectoire de la croissance de l'Inde et du Pakistan, vous constaterez que l'Inde est la quatrième plus grande économie du monde, et dix fois plus forte que celle du Pakistan. C'est la raison pour laquelle le Pakistan veut créer de l'instabilité en Inde. C'est de la jalousie.’’
Selon la délégation, cette jalousie se traduirait par un soutien actif au terrorisme. ‘’Ils ne peuvent pas progresser alors que l'Inde, malgré la lutte contre le terrorisme, continue d'avancer. Ils sont seulement intéressés par le soutien au terrorisme, et les organisations terroristes créent l'instabilité en Inde, ainsi que dans le monde occidental.’’ Dr Shinde a également critiqué l'instabilité politique chronique du Pakistan : ‘’jusqu'à présent, il n'y a pas eu un seul ministre du Pakistan qui ait réussi à terminer son mandat.’’
L'Inde, en revanche, se positionne comme une Nation axée sur le progrès. ‘’Lorsque l'Inde s'est concentrée sur la science et la technologie, l'innovation et les startups, le Pakistan s'est concentré sur le soutien aux terroristes,’’ a martelé le porte-parole. Il a également dénoncé le détournement présumé de fonds au Pakistan, qui seraient alloués au financement du terrorisme plutôt qu'au bien-être de sa population.
Suite à l'attaque du 22 avril 2025, le groupe terroriste "Front de Résistance" (PRF), décrit comme une émanation de Lashkar-e-Taiba, a revendiqué l'attentat. ‘’Le PRF a répandu l'idée qu'il était derrière la tuerie, car le Pakistan leur a dit qu'une condamnation internationale allait arriver et qu'ils devaient se cacher,’’ a expliqué Dr Shinde, accusant Islamabad de manœuvrer pour protéger ces groupes lors des
Malgré la gravité de la situation, l'Inde se veut un acteur responsable. ‘’L'Inde n'a jamais eu à parler de ses armes nucléaires, mais c'est le Pakistan qui fait des menaces à leur égard. L'Inde est un pays de paix. Nous venons de l'héritage de Mahatma Gandhi,’’ a affirmé Dr Shinde. ‘’Nous avons toujours agi avec responsabilité et respect. Nous n'avons jamais été guidés par nos émotions. Notre réponse est toujours conventionnelle, pas non conventionnelle.’’
La mission en RDC s'inscrit dans une démarche plus large, avec sept délégations indiennes parcourant le monde. ‘’Ce n'est pas un problème de l'Inde, c'est une guerre mondiale contre le terrorisme, une douleur que la RDC comprend très bien,’’ a souligné le parlementaire, rappelant l'augmentation de 24,3 % du commerce entre l'Inde et la RDC en février 2024 comme signe de relations bilatérales florissantes.
L'appel final de la délégation est un plaidoyer pour une action concertée : ‘’Nous devons nous unir et sensibiliser les nations contre le terrorisme. L'Inde a pris l'initiative de se sensibiliser contre le terrorisme et d'unir toutes les nations pour se battre contre lui. Si nous nous unissons et nous battons contre le terrorisme, nous serons les seuls capables de le combattre.’’ La lutte contre la "propagande fausse diffusée par le Pakistan" fait également partie de cette stratégie globale.
Après ces échanges, la délégation indienne s'est dite ‘’très convaincue que la RDC est aux côtés de l'Inde dans cette lutte contre le terrorisme.’’ Un soutien qui, espèrent-ils, résonnera sur la scène internationale pour isoler les instigateurs de la terreur et promouvoir un avenir de paix et de prospérité partagées.
L'Université de Goma (UNIGOM) a procédé, ce mercredi 28 mai 2025, à l'inauguration de son premier centre de Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (STEM) en République démocratique du Congo. Cette initiative vise à améliorer l'accès à la technologie, au lendemain de la mise en place du Centre d'innovations technologiques.
Ce centre est une voie d'ouverture à des formations pratiques, telle que voulue par le Recteur de cette institution, le Professeur Ordinaire Muhindo Mughanda. Le laboratoire informatique et électrique est ainsi installé au sein du campus du Lac Vert de l'UNIGOM, facilitant la conversion des théories en pratiques. Cela permettra aux étudiants de mieux se préparer aux défis centrés sur les quatre domaines : Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques.
Le représentant de STEM Power en RDC, présent à cette cérémonie inaugurale, a indiqué que le but est de bien marier la théorie à la pratique. A en croire Espoir Serukiza, avec ce centre, les recherches technologiques et l'expérimentation, notamment en robotique, intelligence artificielle (IA), programmation en ‘‘machine learning’’ et systèmes avancés de gestion des données, seront renforcées. Les apprenants recevront des formations sur des applications permettant de résoudre des problèmes existentiels.
"Ça permet à ce que ces jeunes trouvent des solutions et améliorent des choses", a-t-il déclaré, tout en appelant les étudiants, et pas seulement ceux de l'UNIGOM, à s'approprier le STEM.
A la même occasion, certains projets ont été présentés à l'assistance, entre autres : le projet d'automatisation du parking de l'aéroport international, le bracelet connecté pour la surveillance des signes vitaux des femmes enceintes, ainsi que Kivu Solution, qui offre des solutions aux problèmes sociaux.
Dans son intervention, le professeur ordinaire Muhindo Mughanda, Recteur de l'UNIGOM, a mis en garde contre la manipulation technologique, car cette dernière "hypnotise", surtout avec l'avènement de l'intelligence artificielle. "Bien qu'elle soit très exigeante ces derniers temps, il demeure difficile d'évoluer en marge de la technologie. D'où, son appel à plus d'attention", a-t-il souligné. "La technologie expose à l'hypnocratie, à la possibilité de la manipulation, mais on ne peut pas l'éviter non plus ; c'est ce qu'il faut contrôler".
"A travers le STEM, je vois une très grande ouverture pour nos étudiants et tous ceux qui veulent se lancer dans la recherche", a poursuivi le Recteur Muhindo Mughanda. "Nous allons mieux faire la recherche, nous allons mieux servir la société. Cette inauguration n'est que le début de grands projets que nous réaliserons dans les jours à venir. Je profite de cette occasion pour appeler les étudiants et la société à ‘‘se mettre à la disposition’’ du STEM pour être au parfum des connaissances, non seulement pour ne pas laisser la voie ouverte à l'hypnocratie, mais surtout à la robotisation de l'homme."
Dans une manœuvre audacieuse mais désastreuse, l’ancien président congolais Joseph Kabila a fait le pari risqué de s’aligner avec les rebelles du M23/AFC, espérant ainsi briser l’impasse créée par un cessez-le-feu fragile. Mais ce coup de poker politique s’est rapidement transformé en cauchemar, tant pour Kabila que pour la rébellion elle-même.
Alors que le cessez-le-feu tient tant bien que mal, cette alliance controversée a non seulement plongé la région dans un chaos accru, mais a aussi déclenché une vague de réprobation nationale et internationale.
Les récentes accusations d’Amnesty International, qui documentent des violations flagrantes des droits de l’homme par le M23, ainsi que le rejet croissant de l’opinion publique congolaise, ne font qu’aggraver une situation déjà explosive.
La RDC, et particulièrement sa région orientale, est depuis des décennies le théâtre de conflits sanglants alimentés par des luttes pour le contrôle des ressources naturelles et des tensions ethniques. Le M23/AFC, actif depuis 2012 et accusé d’être soutenu par le Rwanda, sévit dans cette zone de la RDC. En 2025, alors que les négociations de paix piétinent, Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, fait un choix stupéfiant : rejoindre les rangs des rebelles à Goma, une ville sous leur contrôle. Cette décision, saluée par le coordinateur de l’AFC/M23, Corneille Nangaa, comme un « bon choix » plutôt que de rester en « exil », a immédiatement mis le feu aux poudres.
Une alliance qui se retourne contre ses acteurs
Pour Kabila, cette alliance était peut-être une tentative désespérée de retrouver une influence politique dans un pays où son aura s’est effritée. Mais les retombées ont été catastrophiques.
Le gouvernement du président Félix Tshisekedi a réagi avec une fermeté sans précédent : accusations de haute trahison, suspension du parti de Kabila, le PPRD, et levée de ses immunités parlementaires. Il a même ordonné la saisie de ses biens et restreint les déplacements de ses proches. Politiquement isolé et juridiquement vulnérable, Kabila est désormais perçu comme un paria, tant sur la scène nationale qu’internationale.
Pour le M23/AFC, l’arrivée de Kabila dans leurs rangs était censée leur conférer une légitimité politique accrue. Mais cette stratégie s’est avérée être un cadeau empoisonné.
Loin de renforcer leur position, cette alliance a intensifié les opérations militaires du gouvernement contre eux, rendant leur situation encore plus précaire. De plus, les efforts de paix, déjà fragiles, sont désormais dans une impasse, le gouvernement refusant de négocier avec des rebelles soutenus par un ancien chef d’État accusé de trahison et qui a décidé de revêtir, encore une fois, le costume de rebelle.
Amnesty international sonne l’alarme
La situation humanitaire, déjà critique, s’est encore détériorée. Dans un rapport publié en mai 2025, Amnesty International accuse le M23/AFC de graves violations des droits de l’homme, notamment des exécutions extrajudiciaires, des enlèvements et des violences sexuelles contre les civils dans les zones sous leur contrôle.
Ces révélations ont choqué l’opinion publique congolaise et internationale, renforçant l’image du M23/AFC comme un groupe brutal, qui asservit les congolais plutôt que les « libérer ». Pour Kabila, s’aligner avec une rébellion déjà entachée par de telles accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, ne fait qu’amplifier sa chute irréversible aux yeux du peuple congolais.
L’opinion publique congolaise se retourne
Le glissement de l’opinion publique contre Kabila et les rebelles est palpable.
Autrefois perçu comme un leader controversé mais respectable, dans son silence républicain, Kabila est désormais vu comme un traître par une grande partie de la population.
Les Congolais, lassés par des décennies de conflit, rejettent massivement cette alliance, craignant qu’elle ne prolonge encore la souffrance dans l’est du pays. Le M23/AFC, déjà impopulaire, voit son image se dégrader davantage, les accusations d’Amnesty International alimentant la colère et la méfiance de la part des congolais envers ces « prétendus libérateurs » sanguinaires.
Implications régionales et internationales
Cette crise ne se limite pas aux frontières de la RDC. Le Rwanda, accusé de soutenir le M23, est pointé du doigt pour son rôle dans l’escalade des tensions. Les relations entre Kinshasa et Kigali, déjà tendues, se sont encore détériorées- surtout après l’aide manifeste du Rwanda, dans les déplacements de Kabila et la rediffusion en direct, à la télévision, de son discours au vitriol contre Kinshasa -risquant de déstabiliser, encore plus, toute la région des Grands Lacs. Sur le plan international, les efforts de médiation sont mis à mal par cette alliance sulfureuse. La présence de Kabila complique les négociations, car le gouvernement congolais refuse désormais toute concession, arguant que les rebelles sont soutenus par des acteurs politiques qui confirment le contrôle rwandais de la déstabilisation de la RD Congo.
Un pari perdu
Pour comprendre l’ampleur de cette erreur stratégique, il faut se pencher sur les faiblesses de la RDC. Un exécutif passif, la corruption endémique et l’absence d’un système de renseignements efficace ont permis à des acteurs comme Kabila de naviguer dans les eaux troubles de la politique congolaise. Mais cette fois, le pari était trop risqué. En s’alignant avec le M23/AFC, Kabila a surestimé son influence et sous-estimé la réaction du gouvernement et de la communauté internationale.
Le président Tshisekedi, dans une interview de 2024, avait déjà accusé Kabila de soutenir la rébellion, déclarant :
« L’AFC, c’est lui », soulignant le rôle de simple prête-nom de Corneille Nangaa.
Aujourd’hui, cette accusation se concrétise.
Conclusion : un chaos qui ne profite à personne
L’alignement de Joseph Kabila avec le M23/AFC, loin de briser l’impasse, a plongé la RDC dans un cycle de violence et d’instabilité renouvelé.
Pour Kabila, cette décision a scellé son sort politique, le transformant en fugitif aux yeux de la RD Congo, avec une possible poursuite à la CPI pour complicité de crimes contre l’humanité. Sans oublier le rappel du passé désastreux de la gouvernance Kabiliste, entachée de dérives graves en matière de violations des droits de l’Homme et de crimes économiques.
Pour les rebelles, elle a intensifié la répression et compromis la chance de paix à très court terme, confirmant le rôle de Kabila d’agent catalyseur du chaos en RD Congo, au nom et pour le compte du Rwanda.
Les populations civiles, prises en étau, paient le prix fort, comme le documentent les rapports accablants d’Amnesty International qui vient d’être rendu publique avant-hier.
Dans un pays où les masques sont tombés, cette alliance controversée ne fait que confirmer une vérité amère : en RDC, les jeux de pouvoir se font souvent au détriment du sort de la population civile, qui n’est pas prête à oublier la responsabilité de ses bourreaux assoiffés de pouvoir.
Eugène Diomi Ndongala, Président de la Démocratie chrétienne (DC)
Le Président du Sénat de la République démocratique du Congo, l'honorable Jean-Michel Sama Lukonde, a reçu, ce mercredi 28 mai 2025, au Palais du Peuple, une délégation de dix eurodéputés venus lui exprimer de vive voix le soutien du Parlement européen et de l'Union européenne (UE), dans son ensemble, au respect de l'intégrité territoriale de la RDC.
La mission à Kinshasa de cette délégation, conduite par la députée européenne Hilde Vautmans, coprésidente du parlement Afrique-Europe, fait suite à l'invitation qui leur avait été lancée par le Président du Sénat, l'honorable Jean-Michel Sama Lukonde, lors de sa mission effectuée récemment à Paris et à Bruxelles auprès de l'Union européenne, où il avait été reçu par une délégation dirigée par la Vice-présidente de la Commission. Cette délégation a répondu positivement à cette invitation, qui visait à obtenir l'accompagnement de l'Union européenne pour la RDC dans sa lutte pour la paix. Il faut rappeler qu'au cours de sa mission, le Président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, avait dénoncé l'accord sur les minerais stratégiques signé entre l'Union européenne et le Rwanda.
C'est pourquoi, en dehors du Sénat et de l'Assemblée Nationale, cette délégation échangera aussi avec quelques membres du gouvernement dont les portefeuilles couvrent les questions importantes qui seront abordées, notamment la Ministre des Affaires étrangères, le Ministre de la Défense nationale ainsi que le Ministre des Mines.
La question du soutien de l'Union européenne à la résolution 2773 des Nations-Unies, adoptée à l'unanimité le 21 février 2025, a aussi été évoquée. Cette résolution condamne fermement le Rwanda pour son soutien aux supplétifs du M23, ainsi que pour l'exploitation illicite des ressources minières en RDC.
Hilde Vautmans a assuré à la presse que sa délégation est à Kinshasa pour parler ouvertement et franchement, écouter, discuter et faire le suivi des différentes résolutions du Parlement européen et des Nations Unies, ainsi que du rapport Mapping, mais aussi pour assurer le suivi et la mise en œuvre des sanctions prononcées et la suspension du Mémorandum d'Entente avec le Rwanda sur les minerais. Selon elle, l'UE souhaite soutenir les différentes initiatives en cours pour parvenir à une paix durable. Elle a ajouté que l'UE souhaite également mettre un terme définitif aux conflits, aider les femmes et faire cesser les atrocités et les viols utilisés depuis 30 ans comme arme de guerre. ‘’Trente ans, c'est trop et ça suffit !’’, a-t-elle déclaré. L'Europe, et plus particulièrement son pays, la Belgique, veut examiner ce qui peut être fait ensemble pour parvenir à cette paix durable.
Les échanges ont également porté sur les axes de coopération entre la RDC et l'UE, notamment le soutien aux réformes institutionnelles, à la gouvernance démocratique et à la sécurité dans l'Est du pays. Les deux parties ont exprimé leur volonté commune de relancer un dialogue stratégique, après plusieurs mois d’échanges diplomatiques renforcés, notamment à la suite de la récente visite d'une délégation sénatoriale congolaise à Paris et Bruxelles en mars 2025.
La réunion s'est conclue par un échange de cadeaux symboliques entre le Président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, et Mme Vautmans. La délégation européenne a ensuite été présentée lors de la 11ème séance plénière du Sénat, ce mercredi.
Mme Hilde Vautmans était accompagnée des députés Ingeborg Terlaak et Mart Malj du Pays-Bas, Jan Farský de la République tchèque, Sérgio Humberto du Portugal, Emil Radev de la Bulgarie, et Juan Fernando López de l’Espagne.
Fini les rênes des élections qualifiées de chaotiques ou truquées en Afrique centrale. Les pays membres de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Central, « CEEAC », mutualisent leur force à travers un Réseau des Organes de Gestion des Elections d’Afrique Centrale, « ROGEAC » en sigle, lequel sera chargé de garantir la tenue d’élections crédibles et transparentes dans la sous-région. Ayant son siège à Bujumbura au Burundi, cette structure régionale vise à consolider la démocratie par l’organisation des élections transparentes, inclusives et apaisées.
Représentée par Dénis Kadima, patron de la centrale électorale congolaise, la République Démocratique du Congo a pris part à ces assises dans le but d’apprendre des autres une organisation sans faille des élections dans le pays.
Dénis Kadima a indiqué que ce lancement marque une étape importante dans la structuration de la coopération électorale en Afrique centrale :
«On a choisi le Burundi parce qu’il y a des élections, on fait d’une pierre deux coups. Nous allons adopter le statut, le règlement intérieur, le plan de travail et organiser des élections pour élire le nouveau comité qui va diriger cette institution ».
Il a également précisé que huit pays de la région ont confirmé leur adhésion au ROGEAC.
“Il y a toujours quelque chose à apprendre de l’autre. Vous savez, nous sommes tous des pays affectés par une instabilité, mais à différents niveaux. Sur le plan de la tenue des élections et sur le plan technique, il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire, par exemple, cette mission elle-même qui inclut désormais une composante de solidarité”, a-t-il précisé.
Kampala, la capitale ougandaise a accueilli le mardi 27 mai 2025, une réunion des Ministres des Affaires Etrangères des pays signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région. Au centre des discussions, la Ministre d’Etat congolaise, en charge des Affaires Etrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a activement participé aux échanges, réaffirmant l'engagement de la RDC en faveur d'une résolution durable des défis régionaux.
Cette rencontre de haut niveau s'est articulée autour de trois axes majeurs, témoignant de la complexité et de l'importance des enjeux. Les Ministres ont d'abord procédé à un examen approfondi des évolutions politiques et sécuritaires qui continuent de façonner le paysage de la région des Grands Lacs. Cette analyse conjointe est essentielle pour adapter les stratégies et répondre collectivement aux menaces persistantes.
Ensuite, un point focal des délibérations a été la revue du projet de Plan d’action destiné à revitaliser l’Accord-cadre. Signé à Addis-Abeba en février 2013 sous l'égide des Nations Unies, cet accord demeure un instrument fondamental dans les efforts de pacification, bien que sa mise en œuvre ait rencontré des défis nécessitant aujourd'hui une nouvelle impulsion. La nécessité de cette revitalisation est largement reconnue pour redonner un souffle nouveau à cet engagement collectif. Enfin, la réunion a permis de valider le projet d’ordre du jour et le projet de communiqué final en prévision de la douzième réunion de haut niveau du Mécanisme régional de Suivi. Ce mécanisme est l'organe chargé de veiller au respect et à l'application des engagements pris par les États signataires. Cette douzième session, qui devrait se tenir prochainement et potentiellement être suivie d'un sommet des Chefs d'Etat, est attendue comme une plateforme pour des décisions plus fermes. La participation de la Ministre Thérèse Kayikwamba Wagner souligne la volonté de Kinshasa de privilégier le dialogue et la concertation régionale.
Dans un contexte où la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC demeure une préoccupation centrale, notamment avec l'activisme de groupes armés, la coopération sincère entre les pays signataires est plus que jamais indispensable. Cette réunion ministérielle à Kampala s'inscrit dans une dynamique continue, cherchant à consolider les acquis, à surmonter les obstacles et à renforcer la coopération pour une stabilisation durable de la région des Grands Lacs.
L'objectif ultime demeure la restauration d'une paix pérenne et la création d'un environnement propice au développement et au bien-être des populations affectées par des décennies d'instabilité.