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Pour un commerce international à nous avantageux dans le contexte d’une économie mondialisée

Pour un commerce international à nous avantageux dans le contexte d’une économie mondialisée

(Par le Professeur P. Ngoma-Binda, Université de Kinshasa, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

*Présentation de l’ouvrage de Modeste Bahati Lukwebo et Georges Byeragi Safary, Le commerce international dans une économie globalisée, Bruxelles, Arno Éditions, 2019, 405 pages (format de poche).

Nous avons reçu, en cadeau culturel ou intellectuel, un excellent ouvrage publié en format de poche par les Professeurs Modeste Bahati Lukwebo et Georges Byeragi Safary. Il me paraît approprié de devoir mieux faire connaître une telle œuvre appelée à rendre un service efficace aux étudiants, comme manuel de sciences économiques et commerciales, aux divers et multiples intervenants dans les activités directes de commerce international et, aussi, aux différents agents des secteurs de régulation de la pratique du commerce international dans et depuis notre pays. Car, dans tout domaine d’activités, même jugé simple et facile à réaliser, le savoir exact complet est source de compétitivité et de performance.

La question que les auteurs traitent est d’importance capitale pour l’économie congolaise en quête de meilleurs atouts dans les échanges commerciaux internationaux au sein du commerce globalisé. La mondialisation de l’économie impose en effet des principes et règles précis, complexes, rigoureux et contraignants, qu’il est impératif de connaître et de respecter pour pouvoir espérer tirer un avantage maximal dans les transactions commerciales internationales.

Comment les acteurs commerciaux doivent-ils s’y prendre dans un contexte globalisé du commerce international aux pratiques de plus en plus diversifiées et nébuleuses, et aux acteurs concurrents frénétiquement et égoïstement cupides, exclusivement focalisés sur la réalisation de marges de profits les plus grandes possibles ? Tel est l’objet de l’ouvrage.

A  travers dix-sept chapitres rigoureusement documentés et clairement structurés, l’ouvrage traite des différentes opérations qui entrent en jeu dans la réalisation du commerce d’exportation et d’importation de biens au niveau international.

Il apprend à connaître la nature, la structuration, le type d’infrastructures (ports, maritimes, fluviaux, lacustres, secs, essentiellement) et les divers mécanismes de fonctionnement du commerce international. Il décrit dans le détail les différentes opérations relatives à l’achat à l’étranger, en partant des droits et responsabilités des acteurs impliqués, jusqu’aux mécanismes, processus et techniques diverses (spécialement la rédaction des documents : la lettre de crédit, la lettre de change, les normes ou termes commerciaux internationaux, etc.). Les auteurs font connaître au lecteur les mécanismes, règles et modes de fonctionnement des agences d’expédition et de transport maritime des marchandises (les connaissements, les charters party ou règles de location des moyens de transport, le calcul du coût de fret, les risques et les assurances, etc.).

Après ces importantes précisions, les auteurs indiquent la place de l’économie congolaise dans le commerce international. Ils font savoir que cette dernière est malheureusement fort marginale, dans l’ensemble des secteurs de l’économie nationale (agriculture, pêche, élevage, mines, hydrocarbures, tourisme, etc.) et, surtout, elle est caractérisée par la prédominance des exportations des produits primaires (minières essentiellement) et par la forte extraversion en termes d’importation des produits alimentaires. Ces deux grandes caractéristiques font que l’économie congolaise connaît une balance commerciale « constamment déséquilibrée ». Le redressement de la situation requiert l’intervention raisonnée et dynamique de tous les secteurs de régulation (les différents Ministères ; les diverses institutions et agences publiques comme la Banque Centrale, le Fonds de Promotion de l’Industrie, etc. ; ainsi que le secteur privé).

Dans la suite du manuel, les auteurs situent l’économie nationale congolaise face au contexte de commerce international. Ainsi, l’étude décrit la politique du commerce international en indiquant les doctrines générales (libre-échangisme, protectionnisme), les techniques tarifaires, les subventions, et la structure (ch. 7). Elle décrit les différentes organisations (régionales et internationales) de régulation du commerce international, principalement l’Organisation mondiale du commerce (OMC) (ch. 8). Elle rappelle les règles des opérations d’importation et d’exportation (ch. 9). Elle fait savoir les Nouvelles formes d’investissement, entendues comme des « investissements internationaux de capitaux dans lesquels les investisseurs étrangers ne sont pas majoritaires dans le capital social » (ch. 10). Elle expose les différentes opérations relatives aux relations commerciales dans le contexte de la mondialisation caractérisée par la doctrine du libre-marché total (ch. 11).

Usant de souci pédagogique évident, le chapitre 12 de l’ouvrage donne un exemple des mécanismes et étapes, fort complexes, d’une transaction au niveau du commerce international. Et, étant donné qu’il est important de faire connaître ses produits sur le marché le plus vaste possible, le chapitre 13 focalise précisément sur la nécessité du marketing tant à l’intérieur qu’à l’étranger. Mais le commerce international concerne aussi les structures du marché commun au niveau régional (les Commissions Économiques pour l’Europe, pour l’Asie, pour l’Amérique Latine, pour l’Afrique, ou encore le Marché commun pour l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe). Le chapitre 14 en indique les structures, le fonctionnement et les avantages.

Le chapitre 15 traite de la question, à la fois antique et toujours actuelle, de la législation des impôts, droits, taxes et tarifs des échanges aux frontières, soit les pratiques douanières ; et, bien à propos, les auteurs mettent l’accent sur l’Office des douanes et accises (OFIDA) créé depuis 1979 en République Démocratique du Congo. Le chapitre suivant expose la nature, les conditions et les principes du « factoring ou affacturage », c’est-à-dire, « le transfert d’une créance commerciale de son titulaire (fournisseur de la marchandise et en même temps client du factor) à un factor qui, moyennant paiement de frais d’intervention, procède non seulement au recouvrement de la créance mais en garantit la bonne fin, même en cas de défaillance momentanée ou permanente du débiteur » (p. 358). Autrement dit, le factoring est l’ensemble des mesures liées au contrat entre deux entreprises (spécialement la convention conclue entre le fabriquant et une autre entreprise qui est le vendeur ou acheteur ou encore le sous-traitant) ainsi que les opérations de recueil des informations sur ses clients, de suivi, de contentieux, de recouvrement des créances résultant des ventes des marchandises par l’entreprise, etc.

En plus de la description des principes, de la nature juridique, de l’évaluation financière du factoring et de la discrimination entre bons et mauvais clients, les avantages et les inconvénients de ce dernier sont soigneusement indiqués. Enfin, le dernier chapitre aborde la question inévitable de la négociation dans les affaires commerciales au niveau international entre des partenaires aux intérêts divergents.

Ce manuel est important. Il aidera les compatriotes évoluant dans le secteur du commerce d’import et export à mieux s’insérer dans les méandres et interstices d’une économie internationale régie, depuis quelques décennies, par une mondialisation des biens, et aussi des vices, selon des règles impitoyablement destructrices des économies faibles et des opérateurs distraits ou imparfaitement informés.

C’est à ce niveau qu’il faut redire, avec Joseph Stiglitz (professeur d’université, économiste et ancien Directeur à la Banque Mondiale), que la nature actuelle des échanges internationaux nécessite d’inventer une « économie mondiale plus juste », de mettre en place des mécanismes qui puissent rendre les relations commerciales internationales régies par des « monstres froids » (Stanley Hoffmann) plus humaines, plus attentives à l’équitable part d’intérêt qui doit revenir au partenaire dans les échanges. Ceci veut dire que, au cœur même de la recherche effrénée du profit, les affaires économiques internationales et interindividuelles ne sont réellement bénéfiques pour l’humanité que si elles sont fondées sur une juste, bonne et nécessaire dose de sensibilité éthique.

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