A l’occasion de la clôture du mois dédié à la liberté de la presse à travers le monde, l’Association des Femmes Journalistes de la Presse Ecrite (ACOFEPE) et le Groupe de presse La Reference Plus, ont commémoré, vendredi 31 mai2024, à l’esplanade du Palais du Peuple, la disparition des 22 journalistes assassinés en RDC. Au cours de cette manifestation, Grâce Ngyke, présidente de l’ACOFEPE, a appelé les autorités à ériger un monument en mémoire de ces plumes en souvenir de leurs services rendus à la population.
Selon un rapport annuel de l’ONG Journaliste en Danger (JED), qui dénonce la violation du droit de liberté de presse,
Grace Ngyke présidente de l’ACOFEDE, interrogée par les journalistes sur ses impressions à l’issue de cette cérémonie, a profité pour adresser un message en premier lieu au président de la République Félix Tshisekedi, mais aussi aux autorités congolaises à s’imprégner des conditions dans lesquelles travaillent les journalistes, chose qui porte atteinte à la Déclaration universelle de droits de l’homme. Elle a également appelé à la reconnaissance du travail des journalistes en RDC, en érigeant un monument en mémoire des journalistes disparus. « Nous demandons la reconnaissance nationale des 22 journalistes assassinés dont mon père et ma mère ont été aussi victimes de ces crimes. Ce plaidoyer a été mené depuis 2023, nous y travaillons avec La Reference Plus et les organisations professionnelles des médias pour que les sacrifices de ces journalistes ne soient pas restés dans les oubliettes pendant longtemps. Il y a Pierre Kabeya qui a été assassiné depuis plus de 30 ans, Franck Ngyke 19 ans, jusqu’aujourd’hui, leur crime reste impuni et ça ne doit pas continuer ainsi parce que nous sommes dans un Etat des droits… Nous avons décidé de briser le silence. Car le moment est enfin arrivé pour que le Président de la République reconnaisse les efforts de tous ces journalistes qui ont travaillé en toute responsabilité pour qu’il y ait finalement la démocratie dans ce pays donc en dehors de ce plaidoyer, nous demandons également au Chef de l’Etat d’honorer la mémoire de ces victimes en érigeant un monument en leur mémoire dans une place de la capitale congolaise », a-t-elle soulignée.
Editeur du Groupe de Presse La Reference Plus, André IPAKALA s’est exprimé à son tour en allumant une mèche. « Faire taire 22 journalistes c’est un crime grave pour la liberté de la presse. Sous d’autres cieux, certains pays soutiennent que mieux vaut ne pas avoir un parlement mais avoir au moins des organes de presse parce que, quand on a les organes de presse, on est tout le temps à la recherche de la vérité donc la démocratie marche de pair avec la liberté d’expression qui est une liberté fondamentale de la démocratie », a déclaré responsable de ce quotidien kinois.
Et de rajouter : « 90 % de ces crimes sont restés impunis malgré l’argumentaire de ce plaidoyer déclaré recevable depuis le 03 novembre 2005 au Musée national de Kinshasa par le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement congolais et le Ministre des Droits Humains, et sans bénéficier d’une enquête et d’un procès ».
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Président de la République réélu et investi
Judith Suminwa Tuluka, le grand oral attendu
Vital Kamerhe et Judith Suminwa, l’une des premières poignées des mains…
Evitez le spectre hideux d’une session extraordinaire inutilement onéreuse. Evitez également de pérenniser le régime d’intérim au sein de différents Ministères, y compris, à la Primature, jusqu’en septembre 2024, s’il faut attendre encore la prochaine session ordinaire qui, elle, sera essentiellement budgétaire à l’exception, évidemment, du traitement de quelques premiers arriérés de cette nouvelle législature, 2023-2028. Optez pour le juste milieu ! Et, donc, d’ici le 15 juin 2024, au plus tard, Judith Suminwa Tuluka et son équipe gouvernementale doivent être investies devant l’Assemblée Nationale.
Programme d’action ?
Pour ce faire, dans la perspective de faire face à ce premier baptême de feu devant les Députés Nationaux, ils sont tenus d’apprêter le programme d’action gouvernementale, de le présenter et convaincre les Députés Nationaux qui, déjà, sont eux-mêmes surchauffés par des dissensions internes au sein des Partis et Regroupements Politiques.
Normalement, un tel programme d’action, s’il est réaliste et mesuré, serait calqué sur les six engagements majeurs que Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Président de la République, avait, lui-même, annoncés, le 20 janvier 2024, lors de sa propre investiture au Stade de Martyrs de la Pentecôte, en plein cœur de Kinshasa, la Capitale de la RD. Congo.
Ceci permettrait d’éviter, à coup sûr, le développement d’un langage ambivalent entre les options claires définies par le Chef de l’Etat, pour remporter, haut la main, les élections du 20 décembre 2023 pour avoir ainsi son deuxième mandat et les grandes lignes programmatiques de leur mise en œuvre adoptées au niveau du tout nouveau gouvernement œuvrant, désormais, sous la bannière de Judith Suminwa Tuluka.
D’où, la tâche de la nouvelle Première Ministre paraît aisée, au regard de ce décor planté et qui a été, du reste, renforcé par les consultations de M. Augustin Kabuya, l’Informateur, et le travail abattu par elle-même, depuis sa nomination, il y a plus de deux mois en tant que nouvelle locataire de l’Hôtel du Gouvernement dont elle s’apprête fiévreusement à récupérer les clés détenues jusqu’ici, par Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, son prédécesseur.
Rappel des faits
Nommée le 1er avril 2024, Judith Suminwa Tuluka n’aura eu d’équipe gouvernementale qu’aux premières heures de ce mercredi 29 mai 2024, après d’âpres tractations entre les parties prenantes et la publication, par Félix Tshisekedi, le Président de la République, de l’Ordonnance y afférente.
A bras ouverts, Kamerhe et les Députés Nationaux en attente
Investir le Gouvernement Suminwa avant la fin de cette session ordinaire de mars 2024 qui, en principe, devra se clôturer, le 15 juin prochain, soit dans un peu moins de deux semaines. Tel est, en tout cas, le pari de Vital Kamerhe, le nouveau Président de l’Assemblée Nationale.
Car, tout compte fait, pour lui, le Gouvernement doit se mettre rapidement au travail, pour matérialiser la vision du Chef de l'Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, celle d'améliorer les conditions de vie des Congolais, à travers l'exécution de son programme quinquennal.
A pied d’œuvre…
Mercredi 29 mai 2024, lors de la toute première plénière, Vital Kamerhe a, en effet, dévoilé le chronogramme des activités assorti d’un calendrier qui prévoit plusieurs matières dont l'examen et l’adoption du programme d’action ainsi que l’investiture du nouveau Gouvernement.
‘’Dès lors, conformément aux prescrits de l'article 115 de la Constitution, nous sommes entrés de plein pied dans la première session ordinaire qui s'achève 15 juin prochain. Avant la clôture de cette session, le Bureau a élaboré le calendrier des activités qui prévoient les matières, ci-après : 1. Mise en place des groupes parlementaires et commissions permanentes ainsi que la commission des sages; 2. Examen et adoption du projet de budget de l'Assemblée Nationale pour l'exercice 2025; 3. Examen et approbation du programme du Gouvernement suivi de son investiture; 4. Examen du réquisitoire du procureur général de la Cour de cassation aux fins d'instruction", a déclaré M. Vital Kamerhe, ce jour-là.
Puis, il avait insisté sur la mise en place rapide des Groupes Parlementaires, des Commissions Permanentes et de la Commission des sages, pour se conformer aux dispositions de l'article 22 du Règlement Intérieur de cette chambre parlementaire, en ce qui concerne les organes de l'Assemblée Nationale.
A ce stade, seuls deux organes de l'Assemblée Nationale sont déjà constitués, à savoir, l'Assemblée Plénière qui existe depuis la validation des mandats des Députés Nationaux et le Bureau définitif nouvellement installé.
"A cet effet, nous allons commencer par les groupes parlementaires. Car, leur existence a une incidence sur la composition de trois autres organes, au regard des articles 47, 64, alinéa 2 et 65, alinéa 1er du Règlement Intérieur de l'Assemblée nationale", a-t-il, par ailleurs, indiqué, tout en rappelant aux Députés Nationaux, l’importance du respect de l'heure.
Et, par conséquent, ils dont décidé, séance tenante, d’ouvrir les plénières sans attendre les retardataires.
La Cour Constitutionnelle, siégeant en matière d’interprétation et de contrôle de constitutionnalité, a tenu en date du vendredi 31 mai 2024 une audience publique en son siège. Au total, trente-neuf causes ont été appelées et examinées au cours de cette audience décisive. La Haute Cour a déclaré inconstitutionnel l’Arrêt sous REA 421 du Conseil d’Etat relatif à l’annulation des résultats de l’élection du Gouverneur et du Vice-Gouverneur de la province du Kongo Central. La Cour Constitutionnelle a, en effet, constaté que le Conseil d’Etat, en prenant sa décision, s’est fondé sur l’article 75 alinéa 2 de la loi électorale en violation totale des dispositions de l’article 12 de la Constitution de la République.
Genèse
« La Cour a été saisie en inconstitutionnalité de l'arrêt du Conseil d'Etat sous REA 421 en matière de contentieux des résultats des élections des Gouverneurs et Vice-gouverneurs dans la province du Kongo central. Elle a déclaré inconstitutionnel l'arrêt du Conseil d'Etat pour violation de l'article 12 de la Constitution. Sur l'entendement de la notion d'égale protection des lois, la Cour a fait remarquer que le droit à une égale protection des lois impose en effet que les hommes soient traités de la même façon, qu'ils disposent des mêmes droits et soient soumis aux mêmes devoirs et que personne ne soit victime d'une application discriminatoire d'une disposition de la Constitution. Dans le cas soumis à sa censure, la Cour a constaté que le Conseil d'Etat s'est fondé sur l'article 75 alinéa 2 de la loi électorale pour annuler le vote dans ladite province, en s'appuyant sur le fait qu'il a été fait état des députés qui se sont faits accompagner par d'autres députés acquis à la cause du requérant, pour contrôler le choix à effectuer, alors qu'il ne se retrouvaient pas dans l'impossibilité d'effectuer seuls l'opération de vote. Pour la Cour, cette motivation relève de la pure subjectivité, dès lors qu'aucun élément probant n'a pu attester que les électeurs accompagnés par d'autres ont réellement voté le requérant. De plus, la Cour note que l'assistance d'un électeur ne peut en aucun cas constituer une irrégularité du scrutin, pouvant altérer et corrompre les résultats. Cette décision du Conseil d'Etat a donné fait, au préjudice du requérant une application discriminatoire de l'article 75 alinéa 2 de la loi électorale, ayant violé l'article 12 de la Constitution qui assure l'égale protection de tous les congolais devant la loi », renseigne un communiqué de presse émanant des services de la Haute Cour.
La Pros.
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Cour Constitutionnelle
COMMUNIQUE DE PRESSE AUDIENCE DU 31 MAI 2024
La Cour constitutionnelle, siégeant en matière d’interprétation et de contrôle de constitutionnalité, a tenu une audience publique ce vendredi 31 mai 2024, à 15 heures précises.
Au cours de cette audience, trente-neuf causes ont été appelées au jugées. Le traitement de cinq causes a suivi la procédure normale, tandis que trente-quatre affaires ont été examinées suivant la procédure de filtrage qui, conformément à l’article 23 du règlement intérieur de la Cour, consiste en l’examen sommaire des requêtes pour y statuer dès le seuil de l’instance en vue d’écarter du cours normal celle qui, manifestement, ne relèvent pas de la compétence de la Cour constitutionnelle ou sont de manière évidente irrecevables.
Pour le cours normal :
Les causes enrôlées sous R.Const. 1707, 2072, 2196/2201, 2245, 2259, ont été examinés en cours normal avec comme issue :
1. Dans la cause sous R.Const. 1707, la Cour a été saisie par le Président de l’Assemblée provinciale du Kongo central en interprétation des articles 203 point 7, 204 point 16 et 162 alinéa 2 de la Constitution ; elle a examiné les mérites de la requête qui lui a été soumise.
Les réponses de la Cour se résument comme suit :
En ce qui concerne l’article 203 point 7 de la Constitution, la Cour a d’abord, avant de l’interpréter, rappelé qu’en matière d’établissement des impôts, la Constitution elle-même fait la distinction entre ceux qui relèvent de la compétence exclusive du pouvoir central, de la compétence concurrente du pouvoir central et des provinces et de la compétence exclusive des provinces. S’agissant de ceux qui relèvent de la compétence concurrente, en l’occurrence les droits d’accises et de concurrence, en l’occurrence les droits d’accises et de consommation, la Cour a fait observer qu’ils sont l’émanation soit d’une loi soit d’un édit provincial selon le cas. C’est le sens de l’article 203 point 7.
Pour ce qui est de l’article 204 point 16 qui mentionne les impôts, taxes et droits provinciaux et locaux, notamment l’impôts foncier, l’impôt sur les revenus locatifs et l’impôt sur les véhicules automoteurs, la Cour l’interprète en tenant compte de la loi relative aux finances publiques de 2013, car le requérant oppose les dispositions constitutionnelles à l’interpréter à l’article 9 alinéa 5 de cette loi qui interdit aux Assemblées provinciales et aux organes délibérants des entités territoriales décentralisées, de créer impôt, taxe, droit ou redevance, sauf en cas d’habilitation législative de l’Assemblée nationale et du Sénat, pour fixer par édit budgétaire ou par décision budgétaire le taux et/ou modalités de certains impôts provinciaux et locaux.
Pour la Cour, cette loi s’analyse comme une mesure d’application qui conforte les dispositions prescrites aux articles 204 et 205 de la Constitution en ce que certains impôts relèvent de la compétence exclusive des provinces notamment l’impôt foncier, l’impôt sur les revenues locatifs et l’impôt sur les véhicules automoteurs, mais qu’en plus, les provinces peuvent prendre des édits sur habilitation en ce qui concerne les matières relevant de la compétence du pouvoir central.
Elle souligne même qu’il n’y a pas de confusion dans l’esprit des dispositions soumises à interprétation car les provinces ne sont autonomes dans les limites de la Constitution, mais elles ne peuvent interférer dans la création des nouveaux impôts, droits et taxes, prérogative reconnue au seul pouvoir central par le mécanisme législatif. D’où, l’interdiction contenue à l’article 9 al. 3 de la loi des finances publiques de 2011, n’est en réalité qu’apprendre.
Quant à l’interprétation de l’article 162 alinéa 2 de la Constitution au sujet de la portée exacte des actes législatifs et réglementaires à soumettre à la censure de la Cour, cette dernière a précisé que le requérant cherchait à savoir s’il s’agit des actes législatifs incluant les lois, les actes ayant force de loi, les édits à l’exclusion des actes d’assemblée ainsi que les actes réglementaires relevant de la compétence du Premier ministre ou alors des actes législatifs incluant aussi les actes d’assemblée et les actes réglementaires en tant que décisions à caractère général émanant des autorités
Pour la Cour, en vertu de l’article 43 de sa loi organique, elle connait comme actes législatifs, des lois, actes ayant force de loi, des édits. Mais c’est conformément à sa jurisprudence qu’elle a étendu sa compétence aux actes d’assemblée sous certaines conditions. D’où, ce ne sont pas des actes à inclure dans la catégorie d’actes en vertu de l’article 43 que ceux-ci doivent émaner des autorités exécutives ou administratives dans le contexte de leurs attributions normatives en édictant des règles de portée générale, et impersonnelle.
2. La requête de Monsieur GODE MPOY, sous R.Const.2072 a été déclarée recevable et fondée. Dans cette cause, la Cour a été saisie en inconstitutionnalité de la résolution du 07 octobre 2023 portant déchéance du requérant au poste du Président de l’Assemblée provinciale de la ville de Kinshasa. Cette résolution a été déclarée nulle pour violation des articles 12 et 19 alinéa 3 de la Constitution.
La Cour a toutefois précisé que l’arrêt rendu ne produira pas ses effets dans la législature actuelle. C’est donc une modulation blanche des effets de cette décision. Elle a simplement retiré à jamais ladite résolution de l’ordre juridique congolais. C’est est motive dans l’arrêt comme suit : « Dit que la législature 2018 à 2023 au cours de laquelle la résolution attaquée a été adoptée étant dépassée, les effets de cette décision sont strictement limités à cette législature et ne saurait avoir pour conséquence de remettre en cause des situations définitivement acquises ».
3. Dans la cause sous R.Const.2196/2201, la Cour a été saisie par un groupe des sénateurs et députés nationaux en interprétation des articles 103, 105, 197 en relation avec l’article 5 alinéa 1er de la Constitution ; elle a examiné les mérites de la requête qui lui a été soumise.
Les réponses de la Cour se résumant comme suit :
La Cour a rappelé que les articles 103, et 105 et 197 combinées, fixent le début et la fin du mandat des députés nationaux et provinciaux et sénateurs. Pour elle, les articles 103 et 105 de la Constitution ne permettent pas aux parlementaires de l’ancienne législature 2018-2023, de YOKOMA et MASIMANIMBA, de poursuivre leur mandat pour cette nouvelle législature 2023-2028 sans avoir été réélu par le peuple, seul détenteur du pouvoir souverain en vertu de l’article 5 de la Constitution.
La Cour relève que, contrairement à son arrêt R.Const.2110 du 05 mars 2024 où elle avait autorisé les députés nationaux, sénateurs et députés provinciaux élus de Rutshuru, Massi et Kwamouth lors des élections de 2018 de poursuivre leur mandat en continuant sécuritaire, dans le cas de YOKIOMA et MASIMANIMBA, il n’y a pas eu force majeure, car c’est suite à l’annulation des élections par la CENI comme sanction des actes de violence, de vandalisme et de sabotage ayant perturbé le déroulement des scrutins combinés du 20 décembre 2023 dans ces territoires.
Pour la Cour, les parlementaires de ces deux entités qui sont arrivés en fin mandat et dont les acteurs ont été annulés ont perdu leur droit de continuer à siéger au sein de nouvelles institutions issues des élections du 20 décembre 2023. Par conséquent, les élections des sénateurs, des gouverneurs et vice gouverneurs ne peuvent avoir lieu dans ces provinces qu’après la tenue des scrutins législatifs et provinciaux que la CENI est tenue d’organiser dans les meilleurs détails, car le peuple souverain occupant ces territoires ne peut être privé de son droit de choisir ses représentants, même postérieurement au calendrier fixé.
4. Dans la quête sous R.Const.2245, en appréciation de la conformité à la Constitution du Règlement intérieur de l’Assemblée provinciale du Kasaï Orientale, la Cour l’a déclaré conforme à la Constitution sous réserve de quelques dispositions qui devront être entendues dans le sens indiqué dans l’arrêt. En même temps, la Cour a déclaré une disposition contraire à la Constitution.
5. Sous R.Const.2259, la Cour a été saisie en inconstitutionnalité de l’arrêt du Conseil d’Etat sous REA 421 en matière de contentieux des résultats des élections des Gouverneurs et Vice-gouverneurs dans la province du Kongo central. Elle a déclaré inconstitutionnel l’arrêt du Conseil d’Etat pour violation de l’article 12 de la Constitution. Sur l’entendement de ma notion d’égale protection des lois, impose en effet que les hommes soient traités de la même façon, qu’ils disposent des mêmes droits et soient soumis aux mêmes devoirs et que personnes ne soit victimes d’une application discriminatoire d’une disposition de la Constitution.
Dans le cas soumis à sa censure, la Cour a constaté que le Conseil d’Etat s’est fondé sur l’article 75 alinéa 2 de la loi électorale pour annuler le vote dans ladite province, en s’appuyant sur le fait qu’il a été fait état des députés qui se sont faits accompagner par d’autres députés acquis à la cause du requérant, pour contrôler le choix à effectuer seuls l’opération de vote. Pour la Cour, cette motivation relève de la pure subjectivité, dès lors qu’aucun élément probant n’a pu attester que les électeurs accompagnés par d’autres ont réellement voté le requérant. De plus, la Cour note que l’assistance d’un électeur ne peut en aucun cas constituer une irrégularité du scrutin, pouvant altérer et corrompre les résultats. Cette décision du Conseil d’Etat a donc fait, au préjudice du requérant une application discriminatoire de l’article 75 alinéa 2 de la loi électorale, ayant violé l’article 12 de la Constitution qui assure l’égale protection de toutes les congolais devant la loi.
En procédure de filtrage :
Les causes enrôlées sous R.Const.1309, 2011, 2112, 2113, 2114, 2115, 2124, 2125, 2126, 2135, 2160, 2162, 2164, 2166, 2170, 2178, 2187, 2199, 2203, 2204, 2222, 2223, 2233, 2117, 2119, 2122, 2138, 2150, 2151, 2154, 2224, 2236, 2238, 2247/2248 on été traitées suivant la procédure simplifiée de filtrage conduisant soit à l’incompétence manifeste de la Cour, soit à l’irrecevabilité manifeste des requêtes ou exceptions d’inconstitutionnalité.
La Cour s’est déclarée incompétente pour examiner les causes enrôlées sous R.Const. 1309, 2113, 2115, 2124, 2125, 2126, 2135, 2160, 2162, 2166, 2170, 2187, 2199, 2203, 2204, 2222, 2223, 2233, 2119, 2122, 2138, 2151, 2154.
Elle a, en revanche, conclu à l’irrecevabilité manifeste des requête ou exceptions d’inconstitutionnalité dans le causes enrôles sous R.Const.2011, 2112, 2114, 2164, 2178, 2117, 2150, 2224, 2236, 2238, 2247/2248.
Il se dégage de tout ce qui précédé qu’au total, sur les trente-neuf dossiers examinés, aucun dossier de cours normal n’a été déclaré irrecevable. Pour le filtrage, la Cour a abouti à l’irrecevabilité de onze dossieurs et à l’incompétence pour les vingt-trois autres dossiers.
A cette audience publique, la Cour a siégé avec sept membres, à savoir, Monsieur KAMULETA BADIBANGA Dieudonné, Président ; Monsieur WASENDA N’SONGO Corneille, Monsieur MAVUNGU MVUMBI-di-NGOMA Jean-Pierre, Monsieur BAKONA WAAPA BONJALI François, Madame KALUME ASENGO CHEUSI Alphonsine, Monsieur JALAR YUMA BAHATI Christian et Monsieur LUMU MBAYA Sylvain, juges.
Le Ministère public a été représenté par l’avocat général IYELI NZO.
Le siège du greffier audiencier était occupé par Madame Viviane NGALULA.
A l'occasion de la sortie officielle du Gouvernement de la République, Judith Tuluka 1, des voix s’élèvent ici et là, soit pour présenter des félicitations, soit, pour exprimer leur regret.
Le Grand Bandundu, avec plusieurs élus nationaux et provinciaux, s'attendait à avoir une plus grande représentativité au sein du Gouvernement National au prorata des quota provinciaux, mais, les attentes n'ont pas été totalement atteintes.
Plusieurs raisons politiques peuvent justifier cet état des choses, notamment, la difficulté d'intégrer tous les 149 territoires de la République au sein d'un gouvernement de 54 Membres. Aussi, par auto-flagellation, il faut relever le manque d'un leadership exemplaire, intégrateur et fort dans le Kwilu, en général, et dans certains territoires, en particulier. Il n y a pas de vrai Leader dans certains de nos territoires, sinon des acteurs politiques à vision limitée, et à tendance tribalo-ethnique.
La plus part de ceux que nous avons aujourd'hui sont des acteurs sans un carnet d'adresse solide et se trouvent parfois très éloignés du carré stratégique décisionnel qui entoure souvent le Chef.
En plus, l'absence de cohésion interne entre les fils du Kwilu, lesquels sont prêts à s'entretuer pour des intérêts mesquins, et même à détruire ce que les autres ont fait pour le besoin de la cause, à la différence des autres provinces de la République qui sont prêtes à défendre les intérêts locaux, sans tenir compte des disparités politiques. Le Grand Bandundu en souffre encore à ce jour.
B. LE LEADERSHIP DE DIDIER MAZENGA MUKANZU
En dépit de tout ce qui précède, après la publication du Gouvernement, dans les Provinces du Kwilu, Kwango et Mai ndombe, des voix se sont élevées, des marches de soutien organisées pour remercier le Chef de l'Etat d'avoir pensé à maintenir pour la quatrième fois, un digne fils du terroir, Monsieur Didier MAZENGA MUKANZU, comme membre du Gouvernement, occupant pour une fois encore, le portefeuille de la l'intégration régionale.
Dans la ville de Bandundu, à KiKwit et ailleurs, que des cris de joie, des cérémonies de réjouissance en signe d'hommage et de soutien au Chef de l'Etat en l'honneur du Ministre Didier Mazenga.
Cet homme, fils spirituel du Révérend Pasteur NSEMBE ISRAÉL, des églises de la Borne, CEF Arche Masina, est un miracle de Dieu. Il a été successivement, Ministre des Transports, Ministre de la Coopération régionale, Ministre du Tourisme, et aujourd'hui encore, Ministre de la Coopération régionale.
Le choix du Chef de l'Etat, Son Excellence Antoine Félix Tshisekedi Tshilombo, dicté par les signes du temps, est un message fort et révélateur des grands enjeux, aussi bien pour le Grand Bandundu que pour la Province du Kwilu. Le désormais Ministre national de l'intégration régionale, Me Didier MAZENGA, l'unique Ministre du Grand Bandundu, pour avoir servi loyalement le Chef de l'Etat pendant cinq ans, a sûrement marqué son époque et a reconquis la confiance du Chef au point où, politiquement parlant, il a droit au chapitre.
Cette nouvelle posture donne lieu, au-delà des considérations partisanes, à une revisitation des stratégies politiques internes dans le Kwilu, à une reconsidération du leadership dans le Grand Bandundu, à une redistribution des rôles autour de la personne de Me Didier MAZENGA MUKANZU, qui désormais, devient, sans hésitation, en même temps, un Patrimoine interprovincial du Grand Bandundu et une richesse nationale.
S'il est vrai que le Grand Bandundu, particulièrement, le Kwilu, regorge des grandes sommités politiques et intellectuelles, il conviendrait que l’opinion publique du Grand Bandundu sache s'organiser, autour de cette grande icone pour booster, avec des stratégies adéquates, l'avancement de notre terroir.
Me Didier MAZENGA MUKANZU devient ‘‘un système’’; il n'est plus que ‘‘Secrétaire Général Chef du Parti Palu’’, Il est, au-delà du Palu, reconnu nationalement, par la grâce de Dieu, comme le Représentant du Grand Bandundu, au sein de l'exécutif, et ce, j'imagine, sur ordre prophétique d'Antoine Gizenga. Le Patriarche a sûrement pesé sur la nomination de ce Grand Leader du Grand Bandundu, et le Président de la République, chef de l'Etat, a bien su lire les signes du temps.
C. INTERPELLATION
Ce qui implique, en revanche, du chef de Me Didier MAZENGA MUKANZU, une responsabilité politique énorme, de nouvelles postures stratégiques, voire un recadrage technique, de manière à fédérer tous les fils et filles de Grand Bandundu, et surtout de la Province du Kwilu, autour de la vision du Chef de l'Etat pour ce nouveau quinquennat.
Sincères Félicitations à vous, Excellence Mr le Ministre de l'intégration régionale et courage à toute la communauté du Grand Bandundu.
Le Président de l’Assemblée nationale, le Dr. Vital Kamerhe, a eu, ce mardi 28 mai 2024, un marathon de travail, marqué notamment par des échanges très prometteurs avec ses différents hôtes, pour l'amélioration des conditions de vie des Congolais, l'un de ses défis aux commandes du bureau définitif de cette chambre législative.
Tout d'abord, le Dr. Vital Kamerhe s'est entretenu avec l'ambassadeur du Maroc en poste à Kinshasa, Rachid Agassim. Ce dernier, au nom du Président de la Chambre des représentants du Royaume Chérifien, a transmis au Dr. Vital Kamerhe, des vives félicitations pour son élection à la tête de l’Assemblée Nationale.
Outre ce message des félicitations, l'ambassadeur marocain a rassuré le Speaker de la Chambre basse de la volonté ferme et inchangée de son pays à continuer à collaborer avec la République Démocratique du Congo aussi bien pour des questions liées au développement que pour d'autres questions d'intérêt commun. Et ce, pour l'avancement de ces deux pays amis.
Peu après le départ du diplomate marocain, le président de l'Assemblée nationale a accordé une audience à la délégation de la Société nationale d'électricité (SNEL), conduite par Luc Badibanga Mwanza, président du Conseil d'administration.
Au cours de cette audience, qui a également connu la participation du Directeur général, Fabrice Lusinde, et des autres administrateurs de la SNEL, le Dr. Vital Kamerhe a exprimé son intention de voir le secteur d'électricité décoller et bénéficier d'un soutien conséquent autant que le secteur de l'enseignement primaire, rendu accessible à toutes les couches sociales grâce à la politique de gratuité de l'enseignement de base, initiée par le Président Félix Tshisekedi, conformément à sa vision de servir d'abord le peuple.
Le président de l'Assemblée nationale s'est d'ores et déjà proposé de faire un plaidoyer auprès du Chef de l'Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et de soumettre la problématique du décollage du secteur de l'électricité aux différents débats dans l'hémicycle.
Pour réussir cette mission, le Dr. Vital Kamerhe a demandé d'être mis au parfum, au travers d'un mémorandum, des difficultés éprouvées par la SNEL pour jouer correctement son rôle en faveur du bien-être des Congolais.
A la suite de la délégation de la SNEL, le speaker de la Chambre basse du Parlement congolais a reçu Aimé Boji Sangara et Nicolas Kazadi, respectivement ministre d'Etat au Budget et ministre des Finances.
Avec ces deux membres du gouvernement sortant, le Dr. Vital Kamerhe a évalué les efforts à conjuguer dans ces secteurs ô combien vitaux pour l'amélioration des conditions de vie des populations congolaises, cheval de bataille du Président de la République, Félix Tshisekedi.
*Quelle est la vraie cause du retard économique de la République démocratique du Congo ? Ce n'est ni le climat tropical, ni le poids des traditions, ni ce qu'on appelle la « malédiction des ressources naturelles », affirme l'ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon, qui publie Economie politique des malédictions du développement aux éditions Bruylant. Les vraies causes, dit-il, tiennent à des institutions fragiles et à un leadership défaillant. De passage à Paris, l'opposant congolais, qui a dirigé le gouvernement de 2012 à 2016 et qui vient d'être élu député national aux législatives du 20 décembre, répond aux questions de Christophe Boisbouvier.
RFI : Les évènements meurtriers du 19 mai, à Kinshasa, est-ce qui s’agit, selon vous, d’une tentative de coup d’État ou d’une tentative d’assassinat ?
Matata Ponyo Mapon : Il est, pour moi, difficile d’affirmer qu’il s’agit d’une tentative de coup d’État. Une tentative de coup d’État vise à mettre fin au pouvoir d’un chef d’État. Alors que, dans le cas d’espèce, on a vu que cette tentative a visé plutôt la résidence d’un ex-ministre de l’Économie, d’un député devenu président de l’Assemblée nationale depuis la semaine dernière. Je crois que ce n’est pas, au sens propre, un coup d’État.
Quand son domicile a été attaqué, Vital Kamerhe n’avait pas encore été élu président de l’Assemblée nationale. Plusieurs partis de la coalition présidentielle de l’Union sacrée espéraient encore pouvoir l’empêcher de prendre le perchoir. Peut-il y avoir un lien entre l’attaque de son domicile et cette compétition pour le perchoir ?
Beaucoup de gens spéculent sur cette relation. Mais, moi, en tant que professionnel de la politique, je crois qu’il faut laisser les conclusions de l’enquête pouvoir déterminer quels types de relations existent entre cette tentative d’élimination physique et son élection au perchoir de l’Assemblée nationale.
Mais cela ne va pas créer un climat de méfiance au sein de la coalition présidentielle ?
Il va sans dire que cela va, effectivement, affecter le climat de confiance. Ce type de situation est de nature à créer des tensions entre les opérateurs politiques, parce que la méfiance va pouvoir s’installer et les gens seront appelés à devenir beaucoup plus prudents. Je pense qu’il y a moyen de pouvoir plaider pour une certaine détente politique.
Vous venez de publier, avec Jean-Paul K. Tsasa, Economie politique des malédictions du Développement aux éditions Bruylant. Un livre dans lequel vous partez en guerre contre les idées reçues sur le sous-développement. Quelles sont ces idées reçues ?
La première théorie essaye d’expliquer la relation qui existe entre la localisation géographique, ou le climat, et le développement. C’est ce que nous avons qualifié de la malédiction « climat », ou l’explication du sous-développement par la localisation géographique.
Et par le climat tropical.
Et par le climat tropical.
Mais c’est une fausse explication ?
Cette thèse, pour nous, n’est pas suffisante. Elle paraît cohérente, mais nous la classons comme étant une analyse qui n’est pas très approfondie. Pourquoi ? Parce que nous voyons, en ce qui concerne le pays à climat tropical, qu’il y en a qui sont avancés : le Brésil, par exemple.
Deuxième explication possible du sous-développement, dites-vous, celle que vous appelez le « binôme culture-race ».
Là aussi, nous avons essayé d’examiner. Parce qu’il y a des études théoriques et empiriques qui affirment que la culture et la race peuvent expliquer le sous-développement ! Nous prenons le cas des deux Corées, la Corée du Nord et la Corée du Sud. Deux pays qui ont la même culture, qui ont la même race, mais la Corée du Sud est, de loin, plus avancée que la Corée du Nord. Là aussi, la race et la culture ne sont pas en mesure d’expliquer de manière tout à fait fondamentale les différentiels de développement.
Troisième explication possible du sous-développement, dites-vous, la malédiction des ressources naturelles, mais, là aussi, vous n’y croyez pas ?
Non, c’est ce que l’on appelle le « paradoxe de l’abondance », c’est-à-dire que les ressources naturelles pourraient expliquer un certain sous-développement, comme la République démocratique du Congo qui est un exemple typique. Mais, laissez-moi vous dire qu’il y a beaucoup de pays qui ont des ressources naturelles, comme le Botswana, qui sont avancés. Si nous montons au nord, vous avez la Norvège, qui est un pays qui a beaucoup de ressources. Les États-Unis aussi ont des ressources, le Canada… Mais ces pays ne sont pas pour autant sous-développés.
Alors, quelle est, d’après-vous, la vraie cause du sous-développement d’un pays comme le vôtre ?
Peut-être, avant d’arriver à la vraie cause, peut-être que je pourrais évoquer cette malédiction du Fonds monétaire international (FMI). Parce que certaines études théoriques et empiriques essayent de dire que tous les pays qui ont été en programme avec le FMI affichent des croissances très faibles. Mais là aussi, l’étude que nous avons développée démontre cette insuffisance, ce n’est pas une cause suffisante !
Alors, quelle est la vraie cause ?
Les vraies causes, ce sont ce que nous avons appelé les malédictions des institutions et les malédictions de leadership. Ce que nous pouvons considérer comme les vraies causes du sous-développement parce que l’étude, qui a été menée notamment par Douglass North, Daron Acemoglu et James Robinson, montre que les institutions de qualité expliquent le progrès et le développement.
C’est ce que disait Barack Obama dans un célèbre discours au Ghana en juillet 2009, « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ».
Oui, d’institutions fortes ! Les institutions de faible qualité entrainent le sous-développement. Les institutions de qualité, celles dont a parlé Obama, favorisent la bonne gouvernance, l’État de droit, la promotion du secteur privé. Mais, cette malédiction des institutions, elle ne nous paraît aussi pas très fondamentale. La malédiction de leadership, c’est celle qui explique la malédiction des institutions. Pourquoi ? Parce que les institutions sont créées par les hommes. Ce sont les hommes qui produisent les institutions de qualité ou les institutions de faible qualité.
Donc, vous allez plus loin qu’Obama, vous dites qu’il ne peut pas y avoir de bonnes institutions sans de bons leaders ?
Effectivement. Parce que, avec le temps, le leadership n’a plus la même vigueur. Ce sont les hommes qui produisent les bonnes institutions, qui les consolident et qui les solidifient.
Y a-t-il eu, dans l’histoire de votre pays, la République démocratique du Congo, des leaders compétents ?
Dans ce livre, nous essayons de démontrer, par rapport à la malédiction du Fonds monétaire international, que, entre 2012 et 2016 – j’étais Premier ministre – un leadership de qualité a permis de produire des institutions de qualité, qui ont permis d’avoir un taux de croissance moyen sur cinq ans de 7,7% contre une moyenne de 3,5% pour l’ensemble du continent africain !
Et, en dehors de vous-même, Matata Ponyo Mapon, y a-t-il eu dans l’histoire du Congo un Premier ministre, voire un président compétent ?
Bien sûr, le Premier ministre Patrice Lumumba, je crois que c’est un homme de valeur, malheureusement le Premier ministre Lumumba n’a pas eu le temps de travailler longtemps, il est mort, comme vous le savez, lors de l’accès de notre pays à l’indépendance.
Y a-t-il, dans l’histoire de l’Afrique, un président ou un Premier ministre qui a montré ses compétences de leader ces dernières années ?
Je crois que nous avons plusieurs pays… L’Éthiopie, dont le Premier ministre a reçu le prix Nobel en 2019. Vous avez une entreprise publique de transport aérien comme Ethiopian Airlines qui fait la fierté du continent africain. Cela, c’est le produit d’un leadership de qualité.
C’est le seul pays que vous donneriez en exemple sur le Continent ? Parce qu’il est très contesté, vous le savez, sur le plan des Droits de l’homme, notamment depuis la guerre civile avec le Tigré.
Vous savez, sur cette question-là, il faut plutôt analyser les choses globalement. Même le meilleur leadership ne manque pas de faiblesses…
L’une des conditions d’un bon leadership, c’est, dites-vous, l’intégrité, le refus de toute corruption. Or, vous-même, vous êtes accusé, en ce moment, par la justice congolaise, d’être impliqué dans le détournement de quelque 115 millions d’euros d’argent public, c’était lors du lancement du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. À l’époque, vous étiez le Premier ministre du président Joseph Kabila. Le procès doit s’ouvrir à Kinshasa le 22 juillet. Qu’est-ce que vous répondez à vos accusateurs ?
Écoutez, un leader se crée des ennemis et des adversaires farouches. Tout le monde le sait, que ce projet était porteur d’espoir pour le peuple congolais. C’est un projet qui avait l’ambition de révolutionner le secteur agricole, de garantir, pendant dix ans, une certaine autosuffisance alimentaire. Nous avons lancé ce projet de parc agro-industriel dont le point d’inflexion, c’est-à-dire le point où le coût de production devait être égal aux ventes, c’est-à-dire que les recettes devaient équivaloir aux coûts de production, c’était dans les cinq ans. Avant ces cinq ans, ce projet devait être financé par le gouvernement. Et c’est ce que nous avons essayé de faire. Par souci de gouvernance, nous avons confié ce projet, dans un partenariat public-privé, à une entreprise professionnelle sud-africaine, qui a reconnu avoir reçu tous les fonds et qui a témoigné par écrit n’avoir remis aucun dollar à quelqu’un du gouvernement congolais et encore moins au Premier ministre. Ces écrits ont été certifiés par des autorités compétentes sud-africaines. Mais comment pouvez-vous poursuivre un Premier ministre qui n’a jamais été impliqué, ni de loin, ni de près, à la gestion de ce projet ? Pour votre information, ce procès est plutôt politique. Pour avoir refusé d’intégrer l’Union sacrée, c’est-à-dire d’approcher la famille présidentielle, on m’a promis ce procès ! Mais ce procès, c’est quand même un déni de la démocratie dans notre pays, un déni de la justice ! Parce que la Constitution congolaise ne permet pas de poursuivre un ancien Premier ministre ! Mais, malheureusement, la Constitution, qui est au-dessus de tout le monde, est violée systématiquement.
Et si ce procès s’ouvre, comme prévu, le 22 juillet, vous serez présent au tribunal ?
Je n’ai jamais fui ! Cela fait trois ans que ce procès m’a été intenté pour avoir refusé d’intégrer l’Union sacrée. L’exil m’a été offert, j’ai refusé de m’exiler. Je serai dans mon pays et je demanderai que la Constitution soit respectée. J’espère que ces poursuites vont pouvoir s’arrêter parce que la raison principale, c’est que j’ai refusé d’intégrer l’Union sacrée. Le président a été élu, je crois que ce feuilleton de mauvais augure va pouvoir s’arrêter.
A la Présidentielle de décembre dernier, vous avez d’abord été candidat. Puis, vous vous êtes ralliés à la candidature de Moïse Katumbi. Aujourd’hui, vous êtes député national, vous avez été élu à Kindu dans le Maniema avec l’un des meilleurs scores enregistrés aux législatives du 20 décembre dernier. Vous allez vous situer où, du côté de l’opposition ou du côté de la majorité ?
C’est très bien de le rappeler, je suis l’un des meilleurs élus de la République démocratique du Congo, compte tenu de mon attachement à cette ville natale de Kindu. Je dois vous dire, en toute sincérité, la volonté de ceux qui m’ont élu de rester dans l’opposition. Donc, je vais demeurer dans l’opposition.
*Une Constitution bien conçue est une composante essentielle de la stratégie de développement économique d'une nation. Les Constitutions peuvent poser les bases de politiques économiques judicieuses en définissant les principes qui guident les politiques fiscales et monétaires. Par exemple, des dispositions pour la discipline budgétaire peuvent aider à prévenir une dette excessive et l'inflation. En protégeant les droits de l'homme et en promouvant la stabilité sociale, une constitution peut créer un environnement propice au développement économique.
Les constitutions intègrent souvent des mécanismes de freins et contrepoids qui limitent le pouvoir du gouvernement. En empêchant les interventions arbitraires ou excessives de l'Etat, une constitution peut favoriser un environnement plus favorable aux activités économiques et protéger contre la corruption.
Une constitution qui établit un état de droit solide garantit que les lois sont appliquées de manière cohérente et équitable.
Cela crée un environnement stable pour les activités économiques, permettant aux entreprises et aux individus d'opérer en toute confiance, sachant que leurs droits et obligations sont protégés. Les constitutions peuvent consacrer les libertés économiques telles que la liberté d'entreprendre, de commercer et d'innover. Ces libertés encouragent l'entrepreneuriat et la concurrence, stimulant ainsi la croissance économique.
Ainsi, une constitution bien élaborée devient le pilier sur lequel repose la prospérité économique d'une nation, offrant à la fois un cadre de stabilité et un terreau fertile pour l'innovation et la croissance.
Paranoïa : Une Arme à Double Tranchant
La rédaction des constitutions en 2006 et 2011 a été arrosée exagérément de considérations politiques qui, avec le recul, se sont avérées toxiques pour notre démocratie. Et voilà les architectes de ces textes, autrefois maîtres du jeu, dénoncent aujourd'hui les abus, tandis que les nouveaux détenteurs du pouvoir manipulent ces mêmes instruments pour consolider leur contrôle sur l'ensemble du système. Une révision ou changement de la constitution avec les mêmes prémisses et motivations politiques, comme le laisse entrevoir l'équipe de Tshisekedi, relèverait de la folie.
D’autre part, l'actuelle constitution est marquée par des mesures vagues et peu ambitieuses sur les plans économique et social, et elle manque cruellement de mécanismes solides pour protéger les citoyens contre les abus de l'Etat.
La paranoïa autour de quelconque initiative ne ferait que renforcer le contrôle du pouvoir politique, économique et social par une poignée de privilégiés n’est justifié pas de continuer à utiliser cette feuille de route, ou devrais-je dire ces règles du jeu, serait tout aussi insensé.
Car, elle a montré qu'elle manquait d'aspects cruciaux pour améliorer le niveau de vie des citoyens, notamment en ce qui concerne les fondamentaux économiques et sociaux.
La solution ne réside pas seulement dans le rejet des manœuvres suspectes de l'équipe de Tshisekedi. Nous devons, comme nous l'avons déjà fait, proposer une alternative, ou plutôt une correction de la constitution de 2006, dont le président de la République et le président de l'Assemblée nationale ont déjà reçu une copie.
Renforcement de la démocratie
La Constitution corrigée est imprégnée d'éléments qui limitent le pouvoir du gouvernement et de dispositions qui encouragent l'entrepreneuriat et la concurrence, stimulant ainsi la croissance économique.
Un de ses éléments est que tout individu né en RDC est congolais, sans exception. De plus, la nationalité congolaise peut être détenue concurremment avec aucune autre. Les Congolais sont reconnus en tant qu'individus, pas en tant que groupes.
Politiquement, le mandat du chef de l'État demeure inchangé pour permettre à un parti, comme l'ANC en Afrique du Sud, de mettre en œuvre sa vision tout en changeant de candidat. Un mandat électif peut être renouvelé une seule fois au cours de la vie. Les candidatures sont individuelles, avec la possibilité de déclarer une appartenance politique. Pour se porter candidat, 1 % des électeurs inscrits doivent signer une pétition ; aucun cautionnement n'est requis.
Le vote indirect est interdit, sauf pour les membres des bureaux des institutions. Le retrait d'un mandat électif nécessite une pétition représentant 10 % des électeurs inscrits. Il est interdit de se porter candidat à plusieurs élections au cours d'une même législature.
Le gouvernement comprend le Président, le Vice-Président, les ministres et vice-ministres, avec un total de 13 ministères. Les nominations présidentielles doivent être approuvées individuellement par le Sénat en session plénière.
Réponses aux Défis Sociaux Essentiels
La gestion de l'eau et de l'électricité, ainsi que d'autres compétences locales comme l'éducation primaire et secondaire, relève des entités territoriales décentralisées. Elles perçoivent les impôts sur les transactions économiques et foncières, et peuvent créer des sociétés pour exploiter les ressources naturelles et délivrer les permis correspondants. Les entreprises extractives doivent passer par des filiales pour la vente, avec imposition des transactions, et les redevances perçues par les établissements publics sont interdites.
Les étrangers ont un droit de concession foncière limité à 15 ans, excluant le sous-sol.
La Volonté Populaire, Expression Divine
Je dois avouer que tous les articles de la constitution de 2006 ont été révisés et que la majorité d'entre eux ont été corrigés.
J’invite les Congolais à digérer tous les articles avant de s’investir dans cette démarche pour redéfinir ce que signifie être Congolais, la valeur d’un citoyen, notre pacte national, et ce que chacun attend de l’Etat.
Il s’agit de participer à l’élaboration d’un nouveau contrat social national, par nous et pour nous.
La proposition présente des corrections essentielles pour relever les défis économiques et sociaux, tout en préservant les droits fondamentaux et en promouvant les intérêts de tous les citoyens congolais, avec une idéologie qui remet en question le rôle de l'Etat.
Le site https://rdcconstitutionrevision2024.com/ est maintenant en place pour permettre à tous les Congolais d'accéder facilement à ce document, en français et en anglais.
Cependant, il existe un risque que des acteurs politiques congolais cherchent à flatter le président de la République pour justifier son maintien au pouvoir à long terme.
La balle est maintenant dans le camp du président de la République, du président de l'Assemblée nationale, des partis politiques, des organisations religieuses et de la société civile. Nous espérons qu’ils répondront favorablement à notre initiative pour l’adoption de cette constitution corrigée.
En parallèle, nous lancerons à partir de la mi-juin la collecte de 100 000 signatures/pétitions en vue d’un référendum.
Jo M. Sekimonyo
Ecrivain, Théoricien, Défenseur des droits de l’Homme et Economiste politique
*Judith Suminwa Tuluka, la Première Ministre, aura du pain sur la planche pour gérer les conflits internes d'intérêts entre ses membres. La cartographie du gouvernement dressée certainement par un (faux) génie, ne va pas l'aider à bien répartir les tâches.
*Pour la première fois depuis Mzee Laurent-Désiré Kabila, on entend parler d'un Ministre de l'Education nationale.
Ce ministère se suffit à lui seul pour prendre en charge l'éducation primaire, secondaire, universitaire et supérieure, professionnelle et alphabétisation. Curieusement, on a encore entendu parler de Ministères de l'Enseignement Supérieur et Universitaire, Formation professionnelle, nouvelle citoyenneté.
*L'autre problème, c’est de scinder les affaires étrangères en trois avec un Vice-Ministre : selon qu'on est VPM des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie ; Ministre d'Intégration Régionale ; Ministre Délégué aux Affaires Etrangères en charge de la Coopération Internationale et Francophonie et un Vice-Ministre des Affaires Etrangères.
Pour répondre à la crise climatique en RDC, une série d’activités permettant aux jeunes de lever le ton pour la résilience climatique a été organisée par le Regroupement des Jeunes Engagés pour la Défense de l’Environnement, REJEDE. Parmi ces activités, un colloque de sensibilisation et de formation sur la résilience climatique, axé sur l’implication des jeunes dans l’action climatique. Cette activité aura permis une sensibilisation plus accrue à la résilience climatique en RDC.
Les intervenants ont fait savoir que le changement climatique menace indirectement la capacité de la population à survivre et à s’épanouir.
«Ce qui nous a réunis dans ces assises, ce sont les aléas climatiques. Certes, notre pays la RD Congo occupe une place importante en tant que pays solution face aux problèmes de l’environnement, mais hélas, il n’est pas épargné des effets du changement climatique. A Kinshasa, il s’observe actuellement d’énormes aléas climatiques entre autres la hausse de température qui met la population en difficulté, certains restent longtemps dehors pendant la nuit. Et, il y a aussi les problèmes liés aux inondations. Alors, nous en tant que jeunes, nous nous sommes dit qu’on ne pouvait rester bouche bée, nous nous sommes décidés de dire ‘’ non à l’inaction climatique’’ et recommandons à chaque jeune à son niveau puisse prendre conscience que les problèmes liés au climat n’engagent pas que les environnementalistes, cela reste une affaire de tous, car lorsqu’on parle du changement climatique nous faisons allusion à la planète terre dont nous sommes tous bénéficiaires et la détruire nous laissera sans abri », a explicité Patrick Mingambo, Vice-Président du REJEDE.
Notons que cette activité était la première d’une longue série. Le REJEDE entend, avec ses moyens propres, toucher toutes les couches sociales de la population.
S’agissant de l’activité de ce jour-là, les participants ont pris l’engagement, en guise de mise en pratique des enseignements, d’apporter sa contribution dans la lutte contre le changement climatique par le Reboisement de 300 arbres sur le site de l’église Kimbanguiste. « Nous sommes une jeunesse consciente, un regroupement des jeunes engagés pour la défense de l’environnement. Nous nous sommes mobilisés pour planter 300 arbres pour une cause noble qui est la lutte contre le réchauffement climatique qui gangrène non seulement sur toute la planète terre, mais aussi à Kinshasa. Ce qui vient d’être fait ne qu’un premier pas, la vision est tellement grande. Aujourd’hui, nous avons planté 300 arbres et dans les jours qui viennent, nous continueront à planter dans tout le territoire national. L’objectif est de restaurer la végétation sur des terres et des forets dégradées autre fois, afin de réduire significativement les GES qui réchauffe la planète », David Bondenga, Président du REJEDE.
Gouvernorat du Tanganyika : le verdict du procès du Regroupement Politique «Action alternance des acteurs pour l’amour du Congo contre M. Kitungwa Muteba Christian est, enfin, tombé.
C’était le lundi 13 mai 2024 qu’il a été organisé dans la salle d’Audiences du Tribunal de Grande Instance de Kalemie (TGI), l’Audience du Procès ouvert devant la Cour d’Appel du Tanganyika par le Regroupement Politique « Action Alternance des Acteurs pour l’Amour du Congo » pour le compte de la candidate Gouverneur de la Province du Tanganyika, Madame KAKUDJI YUMBA SOPHIE contre Monsieur KITUNGWA MUTEBA Christian, Gouverneur élu et Proclamé par la Commission Nationale Electorale Indépendante, CENI en sigle.
Le Gouverneur élu, M. KITUNGWA MUTEBA Christian, c’est de lui qu’il s’agit, a été accusé par « Action Alternance des Acteurs pour l’Amour du Congo » pour corruption et fraude électorale lors de l’élection du Gouverneur de la Province du Tanganyika en date du 29 Avril 2024 à Kalemie.
Absents lors de cette audience publique et filmée, les deux adversaires politiques étaient représentés par leurs Avocats issus de différents Barreaux.
Voici le prononcé de la Cour d’Appel du Tanganyika faisant Office de la Cour Administrative d’Appel :
« La Cour d’Appel du Tanganyika faisant Office de la Cour Administrative d’Appel y séant à Kalemie et siégeant en matière de contestation et en annulation de résultat provisoire de l’élection du Gouverneur de la Province du Tanganyika au premier degré a rendu l’Arrêt sous RCE 046 en cause le Regroupement Politique : Action Alternative des Acteurs pour l’Amour du Congo contre Monsieur KITUNGWA MUTEBA Christian, proclamé provisoirement élu Gouverneur de la Province du Tanganyika, par la CENI à Kalemie dont le dispositif est ainsi conçu :
C’EST POURQUOI :
La Cour,
Faisant office de la Cour Administrative d’Appel ;
Statuant contradictoirement à l’égard de toutes les parties ;
Entendu le Ministre Publique à son avis ;
Déclare la requête sus examinée irrecevable pour tardivité ;
Dit superfétatoire l’examen d’autres moyens des parties ;
Dit n’y avoir pas lieu à paiement des frais ;
Ainsi arrêté et prononcé par la Cour d’Appel du Tanganyika faisant Office de la Cour Administrative d’Appel à son audience publique de ce 13 mai 2024 à laquelle siégeaient les Magistrats WANGONDOLA ELUMBU Jean Philippe, Premier Président ; MBUYU KALUMBA Irène, Présidente et ASANGA KABALO, Conseiller, avec le Concours du Ministre Public représenté par le Magistrat TUENDIBADI John et l’Assistance de Mme LWENYWE RIZIKI, Greffière du siège »
Un aperçu du déroulement de l’audience en images dans la salle d’audiences du Tribunal de Grande Instance de Kalemie (TGI) :