Dans une démarche visant à consolider la diplomatie entre la République Démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, le Secrétaire exécutif de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), est attendu à Kinshasa du 16 au 20 juin 2025 dans le cadre des préparatifs du 9ème sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de cette organisation. Kinshasa sera la capitale hôte de ce 9ème rendez-vous. A cette occasion, la RDC prendra les rênes de la présidence tournante.
D’après le ministre congolais de l’Intégration régionale, Didier Mazenga, cette mission vise à harmoniser les vues avec les autorités nationales sur plusieurs dossiers prioritaires notamment, l’agenda du prochain Sommet, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, les finances de l’organisation et d'autres questions d'intérêt commun.
La passation de la présidence de la CIRGL à la RDC s’inscrit dans la mise en œuvre de l’article 23 du Pacte de l’organisation, qui établit une rotation tous les deux ans. Cependant, l’Angola, actuellement à la tête de l’institution, a dépassé ce délai depuis deux ans, prolongeant son mandat jusqu’à une quatrième année.
La République du Burundi, qui devait succéder à l’Angola, a officiellement renoncé à cette responsabilité au profit de la RDC. Ce changement a été entériné lors de la 18ᵉ réunion du comité interministériel régional tenue à Luanda en novembre 2024.
La visite du Secrétaire exécutif sera donc l’occasion de fixer les dates du sommet et de baliser le chemin vers une nouvelle phase de leadership congolais au sein de la CIRGL, dans un contexte régional marqué par des enjeux de sécurité majeurs et des attentes accrues en matière de coopération multilatérale.
La problématique de la résurgence des braquages et vols à mains armées à Kinshasa a été, le 9 juin dernier, au centre d'une réunion du cadre de concertation Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) et ministère de la Justice. C’est un ainsi que le Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde Mambu, a, ce lundi 16 juin, demandé à la justice congolaise de se lancer à la recherche de nombreux détenus qui sont sortis « illégalement » de diverses prisons de la République Démocratique du Congo notamment, de la prison centrale de Makala à Kinshasa.
Dans cette correspondance, le Procureur Général Firmin Mvonde instruit les Procureurs Généraux d'intensifier les recherches pour retrouver ces individus, les appréhender et les remettre en détention pour évasion, car ils ont quitté les lieux de détention sans respecter les critères légaux.
« Un rapport des cas traités devra me parvenir pour me permettre d'avoir un tableau synoptique des cas avérés afin de connaître les tenants de ces évasions et d'en tirer les conséquences de droit qui s'imposent », peut-on lire dans sa correspondance.
Par ailleurs, le Procureur général près la Cour de Cassation a souligné que la plupart de ces prévenus, qui circulent aujourd'hui librement et commettent souvent de nouveaux actes criminels, avaient été arrêtés pour des infractions graves.
« De nouvelles me parviennent faisant état de la circulation, en hommes et femmes libres, de nombreux détenus (condamnés et détenus préventifs) censés se trouver dans différentes prisons du pays, et plus particulièrement en provenance du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK). La plupart de ces criminels sont poursuivis pour des faits infractionnels graves tels que le meurtre, les tortures corporelles, les atteintes à la sécurité de l'État, les vols à main armée ('Kuluna') », précise-t-il.
Rappelons que dans le compte-rendu, il était question de réfléchir également sur la réponse judiciaire coordonnée à réserver à ce phénomène. Évoquant les causes à la base du regain de cette forme de criminalité dans la mégapole congolaise, les membres du Bureau du CSM ont, en premier lieu, pointé du doigt « la mauvaise application de la politique de désengorgement des prisons par l'exécution intempestive d'innombrables arrêtés ministériels du ministre de la Justice octroyant dans l'illégalité manifeste la libération à plusieurs détenus ne remplissant pas les conditions requises en la matière ».
Les membres du Bureau du CSM ont par ailleurs déconseillé l'obtention des ordonnances accordant les mesures exceptionnelles de grâce présidentielle à l'égard de certains détenus. Ils ont souligné que c'est en exécution dans l'illégalité de ces mesures que certains détenus préventifs et des condamnés en détention en appel ou en cassation ont été libérés des prisons en masse.
En outre, les membres du Bureau du CSM ont également noté la libération « illégale et manifestement irrégulière des détenus préventifs et ceux jugés par la justice militaire, parmi lesquels des délinquants d'habitude et de redoutables récidivistes ».
Ils ont, dans un autre chapitre, relevé des difficultés et des obstacles à la bonne mise en œuvre de la politique criminelle par l'appareil judiciaire. Parmi ces écueils, les participants à cette réunion ont cité, en premier lieu, l'interdiction brusque de transférer les détenus préventifs à la prison de Makala sans prévoir des mesures alternatives pour garder ces derniers qui sont arrêtés chaque jour.
Ils ont aussi pointé le manque quasi-total des prisons qui répondent aux normes pénitentiaires en la matière, le défaut de construction ou de réhabilitation, et/ou d'entretien des prisons à travers la République et le manque total des maisons d'arrêt ou des lieux pour garder les suspects et détenus préventifs sur toute l'étendue du territoire national.
Les membres du CSM ont aussi évoqué les difficultés de garder les suspects dans les amigos des parquets civils et/ou militaires et de la Police Nationale Congolaise qui sont actuellement débordés ; et enfin le manque de politique cohérente de gestion des détenus pendant leur détention et après leur libération, le cadre de rééducation et de réinsertion étant inexistant.
Prenant la parole, le vice-ministre de la Justice, qui a pris part à cette réunion, a insisté sur l'intensification de l'action du ministère public sur la grande criminalité. Après discussions, les participants se sont mis d'accord sur la nécessité d'une réponse holistique face à cette question de délinquance.
Selon la source, la question des résolutions des états généraux de la Justice a aussi été évoquée au cours de cette réunion.
Le vice-ministre de la Justice a affirmé qu'il n'est pas partie prenante aux réformes qui violent l'indépendance constitutionnelle du pouvoir judiciaire par l'entrée au Conseil Supérieur de la Magistrature de non magistrats.
Il a exprimé sa volonté de mettre très rapidement en place une Commission restreinte pour réfléchir et produire un rapport consolidé des résolutions et recommandations des états généraux de la Justice de 2015 et de 2024.
Au cours d'une séance de travail tenue mardi 17 juin 2025 à son cabinet de travail, Julien Paluku Kahongya, Ministre du Commerce extérieur, a présidé une réunion de mise au point en vue du lancement de la Semaine dédiée à la RDC à l’Expo 2025 Osaka, prévue du 23 au 30 juin 2025 au Japon.
Au tour du Ministre Paluku, la Directrice Générale de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), Rachel Pangu Luamba, ainsi que des experts des deux institutions, ont pris part à cette séance de grande envergure.
L’objectif de cette réunion était d’harmoniser les dernières stratégies pour garantir la réussite de cet événement international, qui mettra en valeur le potentiel économique et culturel de la RDC.
Trois temps forts sont annoncés : une journée touristique et culturelle le 27 juin, un forum d’affaires RDC-Japon le 28 juin, et la célébration de la fête de l’indépendance le 30 juin.
Après cette réunion, Julien Paluku s’est entretenu avec Kumar Iyer, ambassadeur du Royaume-Uni auprès des Nations Unies à Genève, en charge notamment de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cette rencontre a porté sur plusieurs dossiers liés aux échanges bilatéraux.
Les deux parties ont discuté sur le respect des règles de l’OMC dans un contexte de tensions commerciales internationales, la participation britannique à des projets de modernisation des postes frontaliers à arrêt unique, notamment celui de Mahagi en Ituri, financé par Londres. L’appui à l’Office Congolais de Contrôle (OCC) ainsi que la possibilité d’exporter des produits congolais vers le Royaume-Uni sans droits de douane, ont également été évoqués, dans le but de stimuler les échanges entre les deux pays.
Le Ministre Julien Paluku a, par ailleurs, renouvelé son appel aux investisseurs britanniques à venir s’implanter en République démocratique du Congo (RDC).
Pour rappel, depuis son accession à la tête du ministère du Commerce extérieur, il y a de cela une année, Julien Paluku Kahongya a apporté plusieurs innovations clés, précisent ses proches collaborateurs.
Ce jeudi 19 juin 2025, le Ministre des Postes, Télécommunications et Numérique a présidé à Kinshasa, la cérémonie de l'atelier de validation du Rapport National sur l'état de préparation de la République Démocratique du Congo à l'intelligence artificielle. Devant ses collègues Ministres de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique et de l'Enseignement Supérieur et Universitaire, Augustin Kibassa Maliba a fait savoir que « le présent Rapport, a balisé la voie à l'adoption et l'usage massif de l'intelligence artificielle dans notre pays car, dit-on, qui trop embrasse, mal étreint », ce qui nous convie à une vigilance tous azimuts face à toutes ces tendances technologiques qui s'offrent à nous».
«Voilà pourquoi, en novembre 2021, les 193 Etats membres de l'UNESCO dont la RDC ont signé la Recommandation sur l'éthique de l'intelligence artificielle, qui en constitue à ce jour le tout premier cadre normatif d'éthique globale adopté à l'unanimité. Ce précieux document trace la voie vers une Intelligence Artificielle au service de l'humanité, fondée sur les droits humains, la dignité, l'inclusion, la transparence, la responsabilité et la durabilité », a expliqué Augustin Kibassa Maliba.
A l'en croire, cette Recommandation sert de cadre global et concret pour le développement et l'utilisation éthiques de l'intelligence artificielle, qui se réfèrent et s'inspirent de la charte des Nations-Unies sur les droits de l'homme.
« Cette Recommandation énumère les mesures que doivent prendre les États membres pour garantir la responsabilité, la transparence et scrupuleusement observer les réglementations et orientations spécifiques dans divers domaines publics de premier plan, tels que le genre, l'environnement, la communication et l'information », a-t-il souligné.
Saluant les efforts de l'UNESCO, dans son accompagnement du Gouvernement congolais, en élaborant un programme de mise en œuvre de la Recommandation, dont l'objectif principal est le renforcement des capacités des différentes couches actives de la population, le Patron des PTN a indiqué que « c'est dans ce cadre, que j'ai personnellement été associé à différentes activités précurseurs à l'avènement de cette Recommandation de l'UNESCO, notamment :
- le Forum national de lancement de la mise en œuvre de la Recommandation de l'UNESCO sur l'éthique de l'IA qui s'est tenu à Kinshasa, en décembre 2022 ;
- L'atelier organisé en novembre 2023 ayant connu la participation de 16 experts provenant des différentes entités, à l'issue duquel, cinq documents ont été adoptés et un rapport synthétique de l'état de préparation de la RDC avait été élaboré en vue de la mise en œuvre de la Recommandation sur l'éthique de l'IA ;
- La réunion technique conviant 27 experts interdisciplinaires, dont ceux de mon ministère, en vue d'enrichir et pré-valider ledit Rapport national élaboré par deux consultants en avril 2025 ».
Bien avant la prise de sa parole, le Ministre Augustin Kibassa Maliba a reçu de sa collègue de l'enseignement supérieur et universitaire, le Rapport national sur l'état de préparation de la RDC à l'intelligence artificielle.
Il faut noter que cet atelier a été organisé par la Commission Nationale pour l'UNESCO, en collaboration avec le Bureau de représentation de l'UNESCO en RDC, sous le haut patronage du Ministère des Postes, Télécommunications et Numérique.
Le mercredi 18 juin, une rencontre de haut niveau a eu lieu, signalant une volonté claire du gouvernement de s'ouvrir à des partenariats innovants pour transformer le potentiel du pays en prospérité tangible. Agissant au nom de la Première Ministre Judith Suminwa, le Vice-Premier Ministre en charge du Plan, Guylain Nyembo, a reçu Bernard Chaussegros, Directeur Général du groupe français Smart Group.
Bien plus qu'une simple visite de courtoisie, cet échange a posé les jalons d'une collaboration qui pourrait s'avérer décisive pour l'avenir de la République Démocratique du Congo. L'objectif affiché est d’explorer comment l'expertise d'un groupe spécialisé dans l'accompagnement des États peut aider la RDC à relever ses défis les plus pressants.
Au cœur des discussions, une feuille de route ambitieuse qui touche aux nerfs de la modernisation d'un Etat. Il ne s'agit plus seulement de construire des routes, mais de bâtir l'infrastructure immatérielle du futur. Les thèmes abordés dessinent les contours d'une nation résolument tournée vers l'avenir : le financement de projets structurants pour attirer les capitaux nécessaires pour les grands chantiers du pays ; la transition énergétique, en vue de valoriser l'immense potentiel hydroélectrique et solaire de la RDC de manière durable ; le déploiement de l'intelligence artificielle (IA), afin de l’utiliser non plus comme un concept lointain, mais comme un outil concret pour optimiser la gouvernance, moderniser l'administration et améliorer les services aux citoyens ; enfin, le renforcement des capacités, en formant les talents locaux pour qu'ils soient les maîtres d'œuvre de cette transformation.
L'un des points les plus marquants de cette rencontre a été la mise en avant du projet "La Porte du Futur". Ce projet est né au sein même de la diaspora congolaise en France. Son ambition est de créer un pont solide entre l'innovation et les investissements disponibles en Europe, et les besoins concrets de développement sur le terrain en RDC.
Cette approche, qui place les Congolais de l'étranger au cœur de la stratégie, a visiblement trouvé un écho favorable auprès du gouvernement. "Ce projet est né de la diaspora pour accompagner le développement au niveau local", a souligné Bernard Chaussegros à l'issue de la rencontre. "Avec le VPM, nous avons trouvé des axes de convergence entre notre vision et les actions du gouvernement."
Ces mots sont forts de sens. Ils suggèrent un partenariat où l'expertise internationale ne vient pas s'imposer, mais se mettre au service d'une vision portée par les Congolais eux-mêmes.
L'heure n'est plus aux solutions toutes faites, mais à la co-construction. L'enjeu, désormais, sera de transformer cette "convergence de visions" en projets concrets, capables d'impacter durablement le quotidien des Congolais et de faire de la RDC un véritable pôle d'innovation sur le continent africain.
Dans un geste diplomatique et économique d'une portée considérable, la République Démocratique du Congo et la Tanzanie ont franchi une étape décisive vers une intégration plus profonde. Le mercredi 18 juin 2025, en marge d'une importante réunion ministérielle à Dar es Salaam, les deux nations ont procédé à un échange officiel de titres fonciers, posant ainsi les fondations concrètes pour la construction des ports secs sur leurs territoires respectifs.
La cérémonie, empreinte de solennité, a été co-présidée par le Vice-Premier Ministre en charge des Transports, Jean-Pierre Bemba, et son homologue tanzanien, le Professeur Makame Mbarawa. Ce moment, qui peut paraître technique, est en réalité le point de départ d'une petite révolution pour les opérateurs économiques et les populations de l'Est de la RDC, une région au potentiel immense mais historiquement freinée par son enclavement.
L'idée est simple mais puissante : créer des extensions terrestres du port maritime de Dar es Salaam directement en RDC, et inversement. Pour un pays comme la RDC, dont une grande partie du commerce transite par les ports des pays voisins, cette initiative est vitale. Un port sec permettra de réaliser les procédures de dédouanement et de stockage des marchandises beaucoup plus près de leur destination finale.
Concrètement, cela signifie une réduction drastique des temps d'attente, une diminution des coûts de transport et de manutention, et une fluidité accrue sur l'ensemble du Corridor Central, cet axe vital qui relie le port de Dar es Salaam au cœur de l'Afrique. C'est une promesse de voir les biens arriver plus vite et moins cher sur les marchés de Lubumbashi, Goma ou Bukavu.
Cet événement majeur coïncidait avec la clôture du mandat de la RDC à la tête des organes directeurs de l’Agence de Facilitation du Transport en Transit du Corridor Central (AFTTCC) pour l'exercice 2024-2025. En passant le flambeau, le Vice-Premier Ministre Jean-Pierre Bemba a dressé le bilan d'une année marquée par un engagement sans faille de Kinshasa au service de l'intégration régionale.
"Notre objectif a toujours été clair, c’est d’améliorer la circulation rapide et à moindre coût des personnes et des marchandises au sein de notre espace communautaire, grâce à des infrastructures modernes’’, a-t-il martelé. Loin de se contenter des acquis, il a lancé un appel à ses partenaires pour accélérer la construction de ces ports secs, soulignant leur rôle essentiel dans la matérialisation de cette vision.
Cet échange de terrains symbolise une ambition partagée. Il témoigne de la volonté politique de Kinshasa et de Dar es Salaam de transformer leurs frontières, non plus en barrières, mais en ponts économiques.
Dans une déclaration rendue publique, hier jeudi 19 juin 2025, le Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix, et ancien candidat à la Présidentielle 2023, exprime de fortes inquiétudes quant au processus de médiation en cours entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, sous l’égide des Etats-Unis et l’observation du Qatar. Tout en réaffirmant son attachement à toute initiative en faveur d’une paix juste, durable et respectueuse des droits des populations civiles, il dénonce cependant le caractère vague, opaque et non inclusif des négociations. Il alerte sur le risque de voir l’agression contre la RDC minimisée, voire légitimée, et redoute que la justice ne soit sacrifiée au profit d’une logique de coopération économique. Selon lui, un tel accord, en l’état, consacrerait l’impunité des crimes passés et présents, tout en contraignant la victime à renoncer à sa souveraineté au nom d’une paix fragile et instable.
Réflexions sur la déclaration conjointe du 18 juin au sujet des pourparlers de paix entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda, sous la médiation des Etats-Unis et sous l'observation de l'État du Qatar
Nous avons pris connaissance de la Déclaration conjointe sur les pourparlers de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda, sous la médiation des États-Unis et sous l'observation de l'État du Qatar.
Cette déclaration publiée en date du 18 juin sur le site du Département d’État s'appuie sur la Déclaration de principes signée le 25 avril 2025, sur laquelle nous nous sommes déjà exprimé.
Nous saluons toutes les initiatives visant à une paix juste et durable pour mettre un terme à la souffrance inouïe de la population civile due à la guerre d’agression, d’occupation et de pillage des ressources naturelles que traverse la RDC.
Pourtant, la déclaration conjointe faisant suite aux pourparlers qui se sont tenus cette semaine à Washington au niveau des équipes techniques des parties au conflit en présence de la Sous-secrétaire d'État américaine aux Affaires politiques, est vague et se contente d’énumérer une série de dispositions sur le respect de l'intégrité territoriale et l'interdiction des hostilités ; le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ; la mise en place d'un mécanisme conjoint de coordination; la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que l'accès humanitaire ; et un cadre d'intégration économique régionale.
Nous réitérons notre circonspection face à des efforts de médiation qui éludent la reconnaissance de l’agression de la RDC par le Rwanda et un processus caractérisé par son caractère opaque et non inclusif, qui laisse à penser qu’il est à l’avantage de l’agresseur non sanctionné, qui verra ainsi ses crimes du passé et du présent blanchis en « coopération économique ».
Dans l’état actuel, l’accord en genèse reviendrait à accorder une prime à l'agression, à légitimer le pillage des ressources naturelles congolaises et à contraindre la victime à aliéner son patrimoine national en sacrifiant la justice en vue de garantir une paix précaire et fragile.
Une lueur d'espoir se dessine à l'horizon des relations tumultueuses entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Les délégations ministérielles des deux Nations se préparent à signer un accord de paix le 27 juin à Washington, sous l'égide des Etats-Unis. Cet événement diplomatique de haute volée fait suite à des intenses négociations qui ont abouti au paraphe d'un texte préliminaire par les experts des deux pays le mardi 18 juin 2025, également dans la capitale américaine.
L'accord, fruit de trois jours de dialogue constructif portant sur des enjeux politiques, sécuritaires et économiques, est perçu comme une étape décisive pour mettre fin à des décennies d'instabilité. La signature officielle va se dérouler en présence de hauts responsables américains, dont le Secrétaire d’Etat Marco Rubio, et des Ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais.
Selon le communiqué du département d’Etat américain, l'accord est bâti sur des piliers fondamentaux visant une désescalade immédiate et la construction d'une confiance mutuelle. Les points clés incluent :
- Le respect de l'intégrité territoriale : un engagement renouvelé à respecter les frontières et la souveraineté de chaque nation, un point de friction constant.
- L’interdiction des hostilités : une cessation complète et immédiate de la guerre qui a ravagé l'Est de la RDC, provoquant une crise humanitaire dévastatrice avec plus de sept millions de déplacés.
- Le désengagement et désarmement : le texte prévoit le retrait des troupes des zones occupées et le désarmement des groupes armés non étatiques. Cette mesure est essentielle pour sécuriser les territoires repris par des rébellions, notamment le M23, qui est soutenu par le Rwanda.
Une approche nuancée pour un problème complexe
L'un des aspects les plus scrutés de cet accord est sans doute la gestion des groupes armés. Le texte insiste sur une intégration conditionnelle de ces combattants, marquant une rupture avec les politiques passées de brassage ou mixage qui se sont souvent avérées contre-productives, permettant aux structures rebelles de perdurer au sein de l'armée nationale.
Pour garantir la pérennité de ces mesures, un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité sera mis en place. Ce mécanisme s'appuiera sur le Concept d'Opérations (CONOPS) du 31 octobre 2024, un document stratégique déjà validé dans le cadre du processus de Luanda visant à neutraliser les groupes armés comme les FDLR.
L'humain et l'économie comme piliers de la paix durable
Au-delà des aspects purement sécuritaires, l'accord place l'humain au centre des préoccupations. Des dispositions claires ont été prises pour faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées, une nécessité vitale pour des millions de personnes affectées par le conflit.
Enfin, conscients que la stabilité passe par la prospérité, les négociateurs ont inclus la mise en place d'un cadre d'intégration économique régionale. Cette vision à long terme vise à transformer la région, riche en minerais critiques, en un pôle de développement partagé, une stratégie activement soutenue par les Etats-Unis pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement mondiales. #### Un optimisme prudent
L'implication directe et de haut niveau des États-Unis, ainsi que le rôle d'observateur actif du Qatar, confèrent un poids indéniable à cet accord. Il s'inscrit dans la continuité des efforts diplomatiques menés par les processus de Luanda et de Nairobi, soutenus de longue date par l’ancien Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et son administration actuelle.
Une atmosphère d’engagement et de confiance a embrasé hier, jeudi 19 juin 2025, la salle Panorama de Fleuve Congo Hôtel, situé en pleine commune de la Gombe, à l’occasion de la présentation par la Régideso SA de ses états financiers de l’année fiscale 2024 et de ses perspectives. Un moment stratégique de redevabilité qui a connu la présence des élus nationaux, des professeurs et d’autres invités de marque. Dans son exposé du jour, David Tshilumba Mutombo, Directeur Général de la Régideso, a présenté des performances de grande ampleur réalisées dans un esprit d’initiative poussée pour améliorer la gestion dans sa société et répondre aux attentes de tous les abonnés disséminés à travers l’étendue du territoire national. Selon David Tshilumba, en effet, en dépit de la situation difficile que traverse le pays, la Régideso est parvenue, grâce à une vision audacieuse, à augmenter de 22% son chiffre d’affaires pour l’année fiscale 2024. ‘’Nous sommes partis de 399 milliards de francs congolais à 486 milliards de francs congolais, soit 22% d’augmentation. Quand nous quittons le chiffre d’affaires, nous allons très vite aller à la valeur ajoutée qui a également augmenté de 113%. Pour une année fiscale, c’est quand-même des progrès remarquables’’, a-t-il révélé, avec fierté, dans son intervention.
Moyens financiers conséquents
Un succès qui ne doit cependant pas voiler le plus dur à faire. Devant son auditoire, le DG David Tshilumba a pris du temps à expliciter les défis pressants qui doivent être résolus pour permettre un rendement de qualité en faveur des populations. Pour lui, la Régideso accuse une insuffisance en termes des capacités pour élargir et renforcer sa desserte en RDC par manque des moyens financiers conséquents. Selon ce gestionnaire, il faut au moins 10 milliards de dollars américains repartis en dix ans à la Régideso, qui n’a que 16% de la desserve, pour relever le défi de la couverture nationale en eau potable.
‘’Le pays a besoin de plus de 1 milliard de USD par année dans le secteur de l’eau pendant au moins 10 ans pour qu’on sente la différence. Regardez ce que nous avons fait depuis l’indépendance : 16%. Tout ce qu’on a fait comme projets, tout ce qu’on a eu comme aide au développement, beaucoup de discours, des politiques et des législatures, des gouvernements, des projets, nous ne sommes qu’à 16%. Si nous n’investissons pas à une hauteur de 1 milliard de dollars pendant au moins 10 ans successifs, le changement sera difficile. C’est pourquoi, nous avons besoin de la participation de tous. Nous faisons cet appel pour que tous comprennent. Et ceux qui sont dans le Gouvernement et ceux qui sont dans le secteur privé et nos partenaires au développement. Le modèle de partenariat doit changer. On ne peut faire les mêmes choses et penser que nous allons continuer à améliorer’’, a démontré le Directeur Général de la Régideso.
Appel à l’action et interpellation
Avançant dans son élan, il a tiré la sonnette pour une aide au développement renforcée. David Tshilumba Mutombo a également exhorté le Gouvernement à prendre ses responsabilités pour soutenir le travail que réalise la Régideso au profit des congolais.
‘’L’aide au développement que nous recevons dans le secteur de l’eau par année dépasse rarement les 60 millions de dollars. Si on avait un tarif, on aurait 40 millions à ajouter au peu qu’on a de l’aide au développement. On aurait une enveloppe de 120 millions de dollars. L’impact serait meilleur pour le pays… Sur le plan des actifs, nous avons une augmentation globalement de près de 16% parce qu’on a beaucoup investi dans l’usine d’Ozone et de Lemba Imbu. Ce qui pousse les actifs à près de 16% d’augmentation. Si vous voyez les actifs circulants, c’est des chiffres. Ce n’est pas la réalité. On n’a pas le cash. C’est l’argent que les autres nous doivent. L’argent que l’Etat nous doit principalement’’, a-t-il déclaré. Et de compléter : ‘’ Dans les périmètres desservis par la Régideso, le taux de desserte en eau potable est de 37%. C’est basé sur les statistiques de la population de 2024. Si vous prenez la population de 2025, le taux est encore bas. Evidemment, les statistiques peuvent aller dans tous les sens selon la source. Mais, la réalité ne varie pas. La réalité, c’est aux robinets. Dans l’ensemble du pays, c’est 16% de la desserte. Dans d’autres provinces c’est 1%. Pour un pays qui a autant d’eaux, après 65 ans d’indépendance, je crois qu’il est temps qu’on se pose réellement des questions. Qu’avons-nous fait pour notre pays ? L’image est sombre. C’est cela l’image que je voudrais que vous puissiez retenir de notre triste histoire de la desserte en eau potable en tant que pays après 65 ans d’indépendance… La Régideso c’est 101 centres de traitement, 4300 agents à travers le pays, plus de 10.000km de réseau. Nous avons besoin de 50.000 ou 100.000 pour qu’on arrive partout… Notre production est petite. La demande nationale c’est près de 6.000.000 de m3 d’eau par jour. Nous en produisons seulement 1,5 million par jour… Il y a un grand travail à faire, un travail collectif que nous devons faire. Cela ne sert à rien de pointer du doigt à l’autre. C’est notre faute à nous tous. Mais c’est aussi notre responsabilité à partir d’aujourd’hui, une responsabilité collective. Vous qui êtes dans les affaires ou dans les institutions publiques, c’est notre responsabilité. Je ne peux pas prospérer dans les affaires pendant qu’il y a soif à côté de moi… SI vous regardez le résultat d’exploitation, il est encore négatif parce que les amortissements nous prennent beaucoup d’argent. En 2024, nous avons ajouté l’usine d’Ozone dans les amortissements. Cela a affecté les résultats’’.
Chiffres clés à noter
‘’Pour aller dans les indicateurs clés qui peuvent vous parler réellement de ce que nous faisons au jour le jour, vous pouvez voir l’évolution de vente pour les cinq dernières années. Nous avons presque doublé le chiffre d’affaires. Nous sommes partis de 254 milliards de francs congolais en 2020, à un peu plus de 460 milliards en 2024. Si vous regardez les livraisons en millions de m3, de 294.000 m3 que nous livrions l’année à 336.000m3. Mais, regardez de 2023 à 2024, il y a eu une légère diminution en volume délivré par jour. Beaucoup plus de pollution en 2024. Nous arrêtons beaucoup d’usines. Le changement climatique nous force à arrêter les usines. Comme conséquence, nous avons une production légèrement petite. Ce qui est intéressant c’est qu’en 2024, le rendement-réseau s’est amélioré significativement de 4%. Une très grosse affaire dans l’industrie de l’eau. C’est un résultat très impressionnant. Cela veut dire tout simplement qu’on a eu moins de perte dans le réseau, qu’on a eu moins d’eau non facturée… Ce qui est intéressant aussi c’est que le coût de revient de l’eau en 2024 par m3 c’est 2700fc. Pour produire un 1m3 d’eau, nous avons dépensé 2700fc. Mais, nous avons vendu ce même m3 d’eau à 2300fc. Donc, nous avons perdu 396fc par m3. C’est cela la question fondamentale de tarif que nous posons. C’est un tarif calculé moyennement en tenant compte des industriels, des commerciaux. Mais, le plus démuni payent 829fc par m3. Impossible de construire de la valeur à long terme avec un écart aussi grand entre le coût de revient et le prix de vente. C’est cela la correction que nous cherchons. Si on faisait correction, on ajouterait 79 milliards de francs congolais à notre bénéfice dans une année’’ a, encore, dans son exposé, déballé David Tshilumba.
Vision salvatrice et réaliste
Face à tous les défis, le DG de la Régideso a exprimé son engagement à tenir ses fronts par une stratégie de gestion efficace. Il a démontré de nombreuses avancées consacrées depuis son avènement aux commandes de cette entreprise de l’Etat pour amorcer la marche du changement.
‘’Nous avons trouvé une compagnie en faillite avec un potentiel extraordinaire. Il n’y a pas deux comme elle en Afrique. De l’Afrique du Sud à l’Egypte, on en trouverait pas. Les compagnies de l’eau ailleurs, c’est une petite ville ou une grande ville. C’est une communauté La Régideso est unique. C’est une fierté. Cette compagnie a un potentiel extraordinaire. On peut faire de cette compagnie la meilleure en Afrique. Cela ne dépend que de nous, de notre engagement. La vision que nous avons repose sur une transformation totale parce que tout ce qu’on a fait dans le passé jusqu’aujourd’hui n’a donné que 16%... Il faut que l’on transforme. Bien-sûr, il faut transformer avec un plan stratégique, avec des piliers, avec des méthodes, avec des ressources. C’est l’approche que nous avons aujourd’hui à la Régideso. Cette approche nous a conduits à ce Plan que nous appelons 3R pour dire Renaissance Résilience de la Régideso. Nous disons que nous voulons être un moteur de la transformation sociale à travers un service d’utilité publique exceptionnelle. Nous voulons promouvoir et donner de la dignité au capital humain et donner un peu de gain à l’Etat qui Actionnaire unique de la Régideso. Ce Plan comprend 4 axes principaux. Le premier axe c’est l’excellence dans les opérations à tous égards. Le deuxième consiste à rencontrer la demande. Il faut absolument une croissance et une expansion géographique. Nous allons diversifier nos activités parce qu’il faut désormais aller chercher de l’argent à venir investir dans l’eau. Le modèle historique n’a pas marché… On ne fera pas tout ceci sans embrasser la technologie, sans réellement être transformée par la technologie’’, a-t-il expliqué, dans son intervention. Pour lui, sa vision est de permettre à Régideso de commencer à produire ses outils sur plan en vue de réduire l’importation.
‘’Notre pays aujourd’hui importe tout pour donner le service public de l’eau. Comment on va rendre le produit accessible à tous ? Comment le prix va être beaucoup plus raisonnable ? Il nous faut changer d’approche’, a-t-il laissé entendre.
Refondation de la société
Au seuil de l’activité, c’est le Président du Conseil d’Administre de la Régideso, Alphonse Kisolokele, qui a retenu l’attention de l’assistance par son allocution empreinte d’espoir. Il a réaffirmé une détermination sans réserve visant à maintenir un leadership pragmatique en vue de la matérialisation de la vision du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
‘’ La complicité qui a caractérisé notre Conseil d’Administration avec la Direction Générale dans la gestion de la Société reste un atout pour l’implémentation de toutes les décisions’’, a rassuré, dans sa communication le PCA Alphonse Kisolokele.
Lors d’une séance de travail, ce lundi 16 juin 2025, avec les hauts cadres de DP Word DP WorldAfrique, dont Mohamed Akojee, CEO et Directeur Général Afrique Sub-saharienne, et Tariq El Farouki, Directeur Général de DP World RDC, leMinistre des Transports, voies de communication et désenclavement, Jean-Pierre Bemba, a donné de l’assurance à la population congolaise que le port en eaux profondes de Banana sera opérationnelle dans 20 mois, soit au premier trimestre de l’année 2027.
Selon ce membre du Gouvernement, la première phase des travaux axée sur le dragage initial du site est arrivée à terme. Et d’ajouter : « Nous avons complété la première phase des travaux de dragage avec grand succès, tout est en ordre et nous espérons achever ce projet le plus rapidement possible».
Ce port pourra accueillir des navires de grande taille, car ayant un quai de 600 mètres, un tirant d’eau de 18 mètres et une capacité de manutention de conteneurs d’environ 450.000 conteneurs EVP (équivalent 20 pieds) par an. Ses installations, à en croire Jorge Rico, seront dotées des dernières technologies portuaires.
«Le port sera achevé dans 18, voire 20 mois, peut-être aussi plus tôt que cela et nous n’irons pas au-delà de cette échéance », a-t-il indiqué.
Le port en eaux profondes de Banana pourra générer environ 1,12 milliard de dollars américains supplémentaires d’échanges commerciaux annuels et augmenter le PIB annuel de la RDC à 0,65 %, renseignent les projections. Il devrait également créer environ 85.000 emplois.
Il sied de signaler qu’en août 2024, British International Inversement (BII) avait annoncé un investissement de 35 millions de dollars en partenariat avec DP World pour développer ce projet, en ligne avec leur accord signé en 2021. Le port de Banana, situé sur la côte atlantique de la RDC, servira de porte d'entrée unique pour toutes les importations et exportations conteneurisées du pays. Le projet prévoit un quai de 700 mètres de long, capable d'accueillir les plus grands navires porte-conteneurs.