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Un Coup d’Etat des Ordinateurs sur les humains dans un horizon pas très lointain

Un Coup d’Etat des Ordinateurs sur les humains dans un horizon pas très lointain


*Eh Oui ! Tel est le point de vue que tiennent mordicus des scientifiques de gros calibre autour du Professeur Kurzwill aux Etats Unis. En termes savants, l’hypothèse porte le nom de : ‘’Singularité Technologique’’. Kurzwill et ses acolytes développent, à grand renfort d’arguments, l’idée selon laquelle le développement accéléré de la technologie déclencherait dans un avenir, pas trop lointain, un emballement de la croissance technologique qui induirait des changements imprévisibles sur la société humaine.
Au-delà de ce point de bascule, le progrès ne serait plus l’œuvre que des supra -intelligences qui s’auto-amélioreraient, créant une explosion des intelligences qui dépasserait de loin l’intelligence humaine et qui produirait, ipso facto, la fin de l’ère humaine. Ils estiment cette fin aux environs de l’année 2045.
Après avoir retourné sens dessus, sens dessous les ressorts et les arcanes d’un sujet aussi brûlant, nous arrivons à la conclusion que nos chercheurs devraient revoir leur copie. Pas seulement que l’argument ne tient pas la route, mais aussi il a des allures d’une hérésie.
Depuis la nuit des temps, l’homme s’est toujours évertué à exploiter, à bon escient, des outils autour de lui, pour mettre au point des gadgets de ses rêves. Un de ces gadgets est la bombe atomique, qu’il est convenu de classer parmi les monstres de Frankenstein. Un autre outil pour lequel le commun des mortels s’est trituré les méninges afin de le porter sur les fonts baptismaux, à l’aide du silicium, est l’ordinateur. De simple amplificateur de la pensée humaine, pouvant exécuter des tâches ardues en un temps record, il est passé à une machine à puissance ossifiée, capable de stocker, comme dans une mémoire d’éléphant des grosses bases des données.
A défaut d’espace et de temps, nous n’avons guère l’ambition de conduire ici le lecteur dans les méandres de l’évolution de l’ordinateur. Nous allons faire du jumping et passer à la phase de cette évolution où l’ordinateur a été doté des vertus anthropomorphiques. C’est-à-dire, des aptitudes qui lui permettent d’exhiber une certaine forme d’intelligence. Cette phase de l’Informatique est désignée sous le label d’Intelligence Artificielle. Il convient de signaler qu’en matière de traitement automatique de l’information, tout est rapport d’espace mémoire, des tâches à exécuter et de la rapidité d’exécution de ces tâches.
Du côté des tâches à exécuter, l’Informatique Classique et l’Intelligence Artificielle ne jouent pas dans la même cour. En effet, l’Intelligence Artificielle permet d’exécuter des tâches qui nécessitent une certaine forme d’intelligence, comme jouer aux échecs, exhiber des pas de danse, conduire un véhicule, piloter un avion et on peut allonger, ad infinitum cette énumération.
Le leitmotiv des chercheurs dans le domaine de l’Intelligence Artificielle a toujours été de construire des machines pouvant égaler, voire surpasser l’intelligence humaine sur base de nouveaux moyens technologiques disponibles. Pour dire vrai, les efforts de ces scientifiques ont été récompensés. En effet, ils ont engrangé pas mal de succès par rapport à ce pari fou.
La question qui vient tarauder l’esprit est celle de savoir si, nonobstant le fait que la futurologie et les méthodes prévisionnelles ont des étoffes de crédibilité, la doxa, mentionnée ci-dessus et coulée sous le terme de «Singularité Technologique » tient la route.
La Singularité Technologique est une nouvelle qui arrache le sommeil au commun des mortels. Toutefois, les auteurs ont du plomb dans l’aile pour la justifier. Il n’est pas difficile de trouver des arguments pour récuser cette thèse qui entremêle incongruité et incompréhension. Les sources documentaires et biographiques sont nombreuses qui mettent en exergue, tout en le prouvant scientifiquement, le fait qu’il est difficile et même impossible que l’intelligence de la machine dépasse celle de l’homme. Les capacités calculatoires et la vitesse de calcul d’un ordinateur actuel sont incontestables mais, l’on pourra imiter difficilement la cognition qui est incrustée dans l’homme. Mais, je doute fort, qu’on puisse doter un jour l’ordinateur des aptitudes qui lui permettent d’avoir peur, de se fâcher, de prendre l’initiative, d’être jaloux etc… Il manque et il manquera toujours à la machine le sucre de la cognition pour se mettre en colère, prendre l’initiative d’engager une guerre contre les humains, la mener à bon port et la gagner pour induire la fameuse Singularité Technologique. Les deux courants de l’Intelligence Artificielle que sont le courant symbolique et le courant connexionniste se butent outre à l’ancrage des symboles, pour le premier, et à la modélisation du cerveau, pour le second, au problème crucial de la reproduction artificielle des aptitudes cognitives de l’être humain sur ordinateur. Or la mise en orbite de pas mal de ces aptitudes cognitives constitue la condition sine qua non pour initier et mener à bon port une guerre.
La Singularité Technologique est un thème actuel et polémique.
Elle brandit des idées eschatologiques qui privent de quiétude le commun des mortels. Nous nous sommes évertués ici à récuser cette futurologie transhumaniste.
Ne confondons pas l’inné et l’acquis. Autant l’homme possède les deux, autant la machine ne possède que l’acquis.
Or, là où on a besoin du sel et du sucre, le sel seul ne suffit pas.
C’est une mise en abime stérile que d’avancer des idées qui engagent la destinée de l’humanité en se basant sur des convictions personnelles et sans en donner des justifications convaincantes. Il faut savoir que les convictions injustifiées sont des ascenseurs qui descendent vers l’erreur, tandis que les justifications rigoureuses sont des escaliers qui montent vers la vérité. Nous devrions résister à la dictature des savants en ayant le courage de tordre le cou à des idées farfelues d’où qu’elles viennent.
Ceci devrait nous amener à prendre distance vis-à-vis des flots des prétentions des scientifiques déjà prêtes à la consommation mais, sans aucune justification valable.
D’autre part, on a beau être érudit, on devrait avoir l’humilité de savoir réhabiliter le doute. On peut toujours se tromper, surtout en ce qui concerne les questions brûlantes qui engagent la fin du monde.
Ceci d’autant plus qu’une autre épée de Damoclès, à tonalité nucléaire cette fois-ci, pèse sur nos têtes à partir du flanc oriental de l’Europe.
Nous entendons souvent des gens autour de nous proclamer urbi et orbi que nous sommes à l’ère du devenir humain de la machine et du devenir artificiel de l’humain. Nous aimerions ici rétorquer à ces genres des propos en disant que nous sommes à une époque de croissance vertigineuse du progrès technique.
Mais, nous devrions rester humain et non devenir artificiel ou machinal, dans n’importe quel sens de ces termes.
Jean-Pierre Luhandjula
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