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Mzee Kabila et sa vision d’un Grand Congo Démocratique

(Par le Dr. Prof. Antoine Roger Lokongo)

1. Introduction :
La RDC mon pays a faim et soif de la grandeur mais n’a pas une classe politique ayant un esprit de grandeur, affichant plutôt un opportunisme charognard, méprisable et cynique comme marcher sur les cadavres des autres pour arriver au top ! « Il faut tourner le moulin lorsque souffle le vent », se disent-ils. Mais quelles sont les conséquences de vivre dans un Congo « où le plus n’est jamais assez, où l'opportunisme et la cupidité se généralisent » pour paraphraser De Leonardo DiCaprio ?
Et le peuple dans tout cela ?! Ah ! Les bonnes gens sont aisées à tromper ! Or, «on peut tromper quelques personnes tout le temps mais on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps! », comme le disait Abraham Lincoln. Les politicailleurs congolais se trompent « en laissant au peuple toutes les ignorances qui ne le trompent pas » (proverbe chinois). Le peuple n’est pas aussi dupe qu’ils le croient !
Quelle sorte de page de l’histoire du Congo sommes-nous en train d'écrire si 11 ministres (parmi eux, un vice-premier ministre) nous devons aller mendier de la farine en Zambie et en Afrique du Sud, tout en étant un pays qui regorge de 800 millions d’hectares de terre arable ?
Beaucoup de mandataires publics RD Congolais qui ne poursuivent que leurs propres intérêts égoïstes ont une double nationalité contrairement à l’Article 10 de la Constitution qui stipule que la nationalité congolaise est une et unique et ne se détient pas concurremment avec d’autres nationalités. Or quand ces mandataires parlent de la Constitution, ils ne choisissent que les dispositions qui les arrangent. C’est la «congolité» qui fait couler beaucoup d’encre et de salive ces jours-ci !
Elections, parlons-en…
En RDC, les élections ne visent pas la victoire de la meilleure vision de société ou projet de société mais le remplacement de ceux qui sont au pouvoir par les chômeurs de longue date qui veulent aussi « accéder à la mangeoire », qui veulent eux-aussi jouer le rôle de porte-étendards des intérêts étrangers en contrepartie d’un soutien politique et des avantages matériels au détriment du peuple. Ils prétendent avoir de la chaleur pour le peuple mais à vrai dire, ils sont là pour le brûler !
Les autres nations du monde ne nous considèrent nous les Congolais que comme d’excellents danseurs (musique). Or, « quand les chansons donnent de la célébrité, la vertu n’en donne guère ! » (Proverbe chinois).
Les autres nations du monde ne nous considèrent nous les Congolais que comme d’excellents buveurs de bière et des ambianceurs (les femmes), oubliant que « la sagesse n’habite pas là où séjournent ‘la bonne chère’ et le rire » ! (Proverbe algérien).
Les autres nations du monde ne nous considèrent nous les Congolais que comme des pauvres mendiants tendant nos sébiles pour quémander alors que nous sommes assis sur des richesses énormes !
C’est ça la perception qu’ils ont de nous et il devient difficile pour nous de défendre une autre image du Congo parce que les réalités que nous vivons sur le terrain n’en portent aucun démenti, y compris malheureusement au sein du Gouvernement, dans les églises, et dans les universités, au sein de l’opposition, soi-disant représentante de l’alternance.
Quel est ce pays riche en minerais qui vend son droit d’ainesse, ferme les yeux et laisse facilement un pays voisin devenir le plus grand exportateur des dits minerais, le dernier surpassant même le premier ? Il faut être la RDC ! C’est comme si la grandeur et la prospérité des autres pays du monde requiert la diminution de la RDC (surtout les Etats-Unis qui instrumentalisent le Rwanda et l’Ouganda contre la RDC pour maintenir son statut de superpuissance face à la Chine, compétition oblige).
2. La vision de Patrice Lumumba et de Mzee Laurent Désiré Kabila demeure incontournable pour un Congo Grand, Uni et prospère
Marchant sur les pas de Patrice Lumumba, le terme “Grand Congo Démocratique” revenait toujours dans les discours de Mzee Kabila, plus spécialement dans son dernier discours à la nation à l’occasion de la fête de Nouvel An 2001. Ce terme traduit une grande vision que Mzee Kabila avait pour le Congo. Il voulait reconstruire une nation unie, indépendante et forte.
“Je vous convie tous, filles et fils du Grand Congo Démocratique, à une résistance encore plus active et à une lutte, sans merci, contre nos ennemis, jusqu’au jour où nous recouvrerons totalement l’intégrité territoriale, l’indépendance nationale, et la souveraineté internationale de notre pays”, a-t-il déclaré. Un discours qui doit retentir dans nos oreilles et nos cœurs en ce moment même où le Nord-Kivu reste sous occupation tutsi.
3. Préalables
Pour Mzee Kabila, les premiers préalables pour reconstruire un état fort sont :
3.1. Débarrasser le Congo du poids de l’histoire, notamment la nature obscurantiste, oppressive et exploiteuse de l’état que le peuple Congolais a toujours connu sous Léopold II jusqu’à Mobutu et Felix Tshisekedi (sans oublier les petits pays voisins agresseurs).
“Nous voulons le renouvellement de la classe politique, nous voulons rajeunir la classe politique Congolaise. Nous voulons une nouvelle classe politique consciente que ce pays peut se reconstruire comme tous les autres (changement de mentalités). Dans notre pays tout riche qu’il est, dans l’arrière-pays, le paysan, toute sa richesse c’est une machette, une houe et une natte. Il n’a pas de lit. Il a vécu comme ça pendant les trois décennies du Mobutisme. Mobutu les a laissés complètement isolés. Pas de routes, pas d’infrastructures de communication avec le reste du pays et du monde. Le peuple était complètement abandonné à lui-même. C’était vraiment de la misère. Voilà comment on peut punir tout un peuple et ce sont ces mêmes gens, renchéris par les occidentaux - surtout les missions diplomatiques des pays occidentaux chez nous parce que ce sont elles qui dirigeaient notre pays - qu’ils veulent nous voir être associés à notre œuvre libératrice », a déclaré Mzee Kabila !
3.2. Se réapproprier le Congo
Le Congo ne peut jamais devenir une puissance, “un Super Congo” si ses inestimables ressources aussi bien du sol que du sous-sol demeurent une « chasse gardée » des puissances occidentales, bref des intérêts étrangers et d’une mince couche des élites locales. Que signifie d’ailleurs le terme “investissement” lorsque nous connaissons tous que c’est l’argent du Congo qui y est recyclé ! Mzee Kabila a redressé le Congo avec l’argent propre du Congo et n’a pas laissé le pays en dette ! « Se prendre en charge (comme le guépard, purement chasseur, qui ne mage que la proie qu’il a attrapée lui-même. Il n’est pas charognard » ! « Qui veut que ses affaires soient bien faites, les fasse lui-même », dit-on. Il n’y a que le travail, la sueur de nos propres fronts, qui changeront notre sort. A titre de rappel, il y a trois espèces de sueur : celle de la maladie, celle de l’étuve, et celle du travail, qui est la meilleure de toutes.
3.3. Organiser le peuple
Le mettre en mobilisation permanente (prise de conscience, auto-prise en charge, non à la dépendance extérieure totale) pour réaliser son unité sans fissures et résister à toutes les tentatives humaines intérieures et extérieures et velléités hégémoniques visant à l’asservir de nouveau ; et lui confier le pouvoir (démocratie ou pouvoir au peuple, par le peuple et pour le peuple).
3.4. Créer une industrie puissante pour nous faire respecter
Le Congo ne peut compter sur une économie basée sur le trafic des chinchards, des poulets par les soi-disant opérateurs économiques qui ne feront jamais concurrence aux monopoles étrangers. Il nous faut des usines, de nouvelles technologies, de l’industrie lourde pour fabriquer les véhicules, des armes, des pièces de rechange, une industrie de transformation pour transformer nos ressources sur place et créer des emplois et des marchés au profit de notre peuple au niveau local, national, régional, continental et international. Il faut de nouvelles infrastructures qui connectent tout le pays, l’électrification e tout le pays qui mène à la transformation de nos ressources et la création de multiples unités de production.
“Comment le Congo peut-il devenir une puissance si nous devons tout importer, y compris les cravates ? Que deviendra le Congo ?”, a ironisé Mzee Kabila (voir discours sur les CPP).
3.5. Faire jouer au Congo son vrai rôle de « cœur de l’Afrique», du «moteur et de la locomotive de l’Afrique» sur le plan politique, économique et culturel, et dans le cadre du panafricanisme et de la coopération Sud-Sud sur tous les plans
“Les indépendances africaines offrent au monde le spectacle tragique d’un continent trahi, pille, humilie et exsangue avec la complicité de ses propres filles et fils. Nous exprimons le vœux de voir l’Afrique sortir du 20ème siècle guérie de toute velléité de dépendance extérieure, et réaffirmons que le combat pour l’indépendance et la souveraineté du Congo concerne tout le continent Africain car notre pays s’est donné pour vocation africaine d’exporter la paix [et non la domination], la sécurité et le développement. Une République Démocratique du Congo faible, c’est une Afrique vulnérable à partir de son centre, J’allais dire, c’est une Afrique sans cœur.”, dixit Mzee Kabila, 3ème Sommet de la COMESA tenu, le 29 juillet 1998 à Kinshasa. Ce discours est toujours d’actualité.
A bon entendeur, salut !

 

Mzee Kabila et sa vision d’un Grand Congo Démocratique
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30 décembre 2013 : ‘’Que s'était-il réellement passé pour que Mukungubila soit sauvagement attaqué dans sa résidence de Lubumbashi, pour que les siens soient massacrés et pour qu'il soit forcé de s'exiler en Afrique du sud ?’’

(Par Mingiedi Mbala N'zeteke Charlie Jephthé, Activiste, Penseur et Notable de Madimba)


Le Prophète Paul Joseph Mukungubila
Il y a un très grave problème qui se pose au Congo (RDC). Il ne s'agit pas seulement des violences dans l'Est, ou des viols des femmes. Mais ce qu'il y a en cause, pour le moment, c'est l'avenir même du Congo qui est hypothéqué et mis en jeu, parce que LES CONGOLAIS NE LISENT PAS LES LIVRES. Et, un PEUPLE QUI NE LIT PAS LES LIVRES N'A PAS D'HISTOIRE, IL N'A PAS DE MÉMOIRE COLLECTIVE. C'est un PEUPLE QUI EST VOUÉ À LA DISPARITION.
Donc, c'est cela ma grande préoccupation. Dixit Marcel YABILI, ancien journaliste et avocat.
Doit-on donner raison aux blancs qui disent : "La meilleure façon de cacher quelque chose à un Noir c'est de le mettre dans un livre ?!? Et que les noirs ne lisent pas et resteront toujours nos esclaves ?!?
Donc, devons-nous aussi classer les kongolais dans cette catégorie ?
Est-ce que l'intelligentsia Kongolaise, sait au moins que l'Homme de Dieu MUKUNGUBILA Joseph avait écrit deux Lettres ouvertes, dont une le 5 et une deuxième le 28 décembre 2013 intitulées : "JUSQUES À QUAND LE PEUPLE CONGOLAIS VA-T-IL DEVOIR PAYER EN VERSANT SON SANG POUR CE PAYS ?"?!?!
Et notons que c'est à cause de ces deux fameuses lettres ouvertes encore disponible dans son site mukungubila.com que le Prophète Joseph MUKUNGUBILA avait sauvagement été attaqué dans sa résidence de la ville Lubumbashi sise Chuma, Quartier Golf-Kabulameshi, Commune de Lubumbashi, un certain lundi le 30 décembre 2013 par des militaires armés jusqu'aux dents du régime passé, comme qui dirait que le domicile du Prophète s'était mué en un champ de bataille ?!?
Selon les mensonges qui avaient été colportés sur les réseaux sociaux et par certains journaux tant internationaux que nationaux, de l'école du TSHAKU NATIONAL de l'époque, nous nous sommes vite rendu compte que ceux qui disent du mal de MUKUNGUBILA n'ont jamais lu, pas même un seul paragraphe de ses deux lettres ouvertes qui sont à la base de l'événement malheureux du 30 décembre 2013 communément appelé " le carnage e de la Saint-sylvestre ."
Si et seulement si, les gens en général et les kongolais en particulier avaient, ne fût-ce que, pris le temps de lire ces 2 lettres ouvertes du Prophète, le régime sanguinaire de Joseph Kabila n'aurait pas à les manipuler comme ils ont eu à le faire, afin de tordre et d'étouffer la vérité...
Alors qu'est-ce que MUKUNGUBILA avait concrètement écrit pour pousser ce régime sanguinaire à une répression disproportionnée contre sa personne ?!?
C'est la guerre d'agression rwandaise à l'Est de la RDC et l'infiltration étrangère dans toutes les structures étatiques qui l'avaient poussé à réagir par le truchement de ses 2 lettres ouvertes, et cela conformément au droit reconnu par la Constitution du pays à tout Citoyen Congolais.
Voici quelques points que nous pouvons retenir du contenu desdites lettres ouvertes:
1. Le Prophète MUKUNGUBILA était contre l'intégration des M23 dans l'armée Kongolaise.
2. Il était contre la négociation et la signature de l'accord avec le M23 qui était, semble-t-il, vaincu par Mamadou Ndala.
3. Il ne supporte pas de voir les rwandais qu'on avait débarqués dans quelques villes juste après leurs fameuses concertations nationales en septembre 2013 à Kinshasa.
4. Il était contre les négociations de Kampala.
5. Il était contre la façon dont nos députés nationaux étaient bâillonnés, pieds et poings liés, afin de ne rien contrôler par rapport à la politique de l'occupant.
6. Il était contre la déclaration de Mme Mary Robinson au nom du secrétaire général de l'ONU qui disait: "Victoire militaire, certes mais il faut une paix durable pour faire entrer en masse les envahisseurs sur le territoire national".
7. Il était contre les populations venues en masse du Rwanda pour s'installer sur nos terres dans la partie Est et d'accorder la nationalité rd-congolaise aux nouveaux venus qui étaient des rwandais. Qui est la stratégie en d'autres lieux appelée "colonie de peuplement".
8. Il était contre l'arrogance de KAGAME qu'il a surnommé le Goliath au corps chétif qui menaçait de frapper de manière chirurgicale notre pays et il déplorait qu'il n'y ait aucune réaction chez nous, ni personne pour lever le petit doigt face à cet affront.
9. Il a demandé qu'on puise évacuer tous les rwandais vers chez eux. Soit on accepte de devenir "colonie rwandaise", soit on se lève pour les bouter dehors.
10. Il était contre la distraction et l’indifférence du peuple kongolais face l'invasion rwandaise, en chantant, en dansant, en buvant et en tenant des concerts musicaux. Surtout contre la fuite des cerveaux en jouant à la loterie DV des USA.
11. Il ne comprenait pas pourquoi il n'y avait pas rupture des relations diplomatiques et la fermeture des frontières entre le Rwanda et la RD-Congo.
12. Il a dénoncé le silence de la communauté internationale sur le rapport des Nations Unies communément appelé RAPPORT MAPPING, qui décrivait les exactions des envahisseurs rwandais sur le sol kongolais.
13. Il a rappelé à tous qu'il était frère à Laurent Désiré Kabila et qu'ils avaient le même grand-père KABILA MAKOLO, et qu'il ne l'avait pas soutenu dans son aventure de l'AFDL parce qu'il avait choisi d'être véritablement du bon côté de l'histoire, mais il avait quand même pleuré le jour de l'exposition de son corps au palais du peuple.
14. Il a réclamé la libération de KUTINO et d'EDDY KAPEND.
15. Il a demandé aux militaires d'accomplir leur devoir sacré de défendre la souveraineté de notre pays et de ne pas le laisser couler. En rappelant les exploits des officiers par exemple du général MBUNZA MABE qui sont décédés par empoisonnement, une stratégie rwandaise pour éliminer nos vaillants militaires.
16. Il a rappelé à nos militaires qu'ils sont sous le serment de l'Éternel le Dieu de l'étoile qui est tombée à KABALO là où Mfumu Simon KIMBANGU avait prophétisé sur l'avenir du monde entier et sur la véritable libération pour ne pas dire l'indépendance de notre pays, à la gare de CFL de Kabalo. (Janvier 1922)
17. Il s'est attaqué aux traîtres kongolais qui soutiennent les rwandais en offrant au Goliath au corps chétif Kagame l'occasion de réaliser son rêve de transformer le Rwanda en Singapour.
18. Il s'est plaint de la signature de Nairobi malgré sa mise garde.
19. Il a rappelé l'imposture au faîte de l'État en démystifiant Joseph Kabila de son vrai nom Hyppolite KANAMBE.
20. Il a rappelé ce qu'il avait dit en tant que candidat président à l'élection de 2006 lors de son intervention sur Antenne A à Kinshasa, et aussi ce qu'il avait fait lors de son meeting populaire sur la Grand-Place Moïse TSHOMBE à Lubumbashi où il avait prévenu le peuple kongolais en donnant Deutéronome 17:14-15 qui déclare ceci:" ...Tu mettras sur toi un roi que choisira l'Éternel, ton Dieu, tu prendras un roi du milieu de tes frères, tu ne pourras pas te donner un étranger qui ne soit pas ton frère."
21. Il a rappelé à la communauté internationale de faire comme elle avait fait pendant la deuxième Guerre-Mondiale en combattant l'occupation nazie, pour l'installation de la paix en RDC.
22. Il a surtout martelé sur l'imposture de Joseph Kabila Kabange comme un jumeau Lubakat. Or, la nomenclature particulière fait que ces deux noms, KYUNGU et KABANGE, ou MBUYU et KABANGE, ont prééminence sur le nom de famille. L'aîné s'appelle KYUNGU fils d'un tel, le cadet s'appelle KABANGE fils d'un tel. On n'a jamais ouï-dire chez les balukat pour les jumeaux que tel s'appellerait MUKALAY KABANGE et son frère aîné MUKALAY KYUNGU. Le nom de famille ne peut jamais avoir la primauté.
Il y a tout lieu de croire que c'est dans la précipitation et par à coup que cette sordide machination a été concoctée.
23. Il a demandé aux officiers généraux et supérieurs de nos forces armées, d'arrêter immédiatement Mr Hyppolite KANAMBE pour mettre fin à cette imposture et infiltration au sommet de la nation.
C'est cette dernière déclaration qui est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Joseph Kabila n'a pas supporté ces graves révélations venant du frère de Mzee Laurent Désiré Kabila.
Le Prophète MUKUNGUBILA Joseph a démontré noir sur blanc que Joseph Kabila n'était pas un vrai mulubakat, ni un katangais et de surcroit un vrai kongolais.
Voilà pourquoi il a été décidé l'élimination physique du Prophète Joseph MUKUNGUBILA.
Joseph Kabila va intimer l'ordre à ses sbires d'encercler la résidence de MUKUNGUBILA, et sans aucune sommation, ils ont ouvert le feu (comme ils étaient lourdement armés) sur des paisibles citoyens et civils qui s'étaient réunis pour les prières de fin de l'année et pour passer le réveillon de nouvel an ensemble comme ils avaient l'habitude de le faire durant toutes les années précédentes.
Si MUKUNGUBILA avait tenu des propos diffamatoires à son égard, il aurait fallu porter plainte et que son juge naturel puisse le convoquer pour que justice soit rendue.
Au lieu de cela, le bourreau Joseph Kabila et le tout-puissant gouverneur du Katanga Soriano Katumbi ont résolu de massacrer les civils qui étaient mains nues dans la résidence de MUKUNGUBILA qui n'était pas loin de l'avenue Lofoï où réside Soriano Katumbi.
Le tout puissant gouverneur du Katanga Soriano Katumbi avait activement participé à ce carnage pour prouver sa loyauté à celui qu'il appelait affectueusement le RAÏS, en lançant même une traque contre les rescapés tout en promettant 500 $ comme récompense à toute personne qui indiquera là où se cacheraient les disciples du Prophète MUKUNGUBILA. C'est comme ça que dans la foulée, il y a eu des enlèvements et certains des membres de familles des adeptes du Prophète sont portés-disparus jusqu'à ce jour !...
Katumbi ne va pas s'arrêter là pour manifester son zèle et son allégeance à KANAMBE ! Car lors d'un conseil des ministres convoqué au mois de janvier 2014, il va décider de la fermeture jusqu'à nouvel de l'Église de Dieu dont MUKUNGUBILA est Pasteur sur toute l'étendue du Katanga.
On n'oubliera pas non plus le zèle amer et traître du ministre de l'intérieur de l'époque Richard MUYEJ MANGEZ MANS qui avait lancé le mandat d'arrêt international contre MUKUNGUBILA, en débitant des mensonges à l'assemblée nationale où il devrait répondre à la question d'actualité du député national de MLC Germain KAMBINGA sur les événements malheureux du 30 décembre 2013, survenus à Lubumbashi d'abord et dans les autres villes du pays.
Le peuple kongolais doit savoir que si MUKUNGUBILA n'avait pas écrit ses deux lettres ouvertes du 5 et 28 décembre 2013, il n'y aurait pas eu les événements du 30 décembre 2013.
Contrairement aux propos mensongers tenus par les ennemis du peuple kongolais et de la patrie pour ternir l'image du Prophète MUKUNGUBILA, car le 30 décembre 2013 n'était pas UN COUP D'ÉTAT mais une MANIFESTATION des MÉCONTENTEMENTS des partisans et sympathisants du Prophète MUKUNGUBILA par rapport au carnage qui a eu lieu dans sa résidence de Lubumbashi.
Le Prophète MUKUNGUBILA s'était vu dans l'obligation de quitter la terre de ses ancêtres (par la pression de ses proches collaborateurs)
s'exiler en Afrique du Sud où il sera arrêté un certain 15 mai 2014 à Johannesburg par l'INTERPOL et il sera libéré le même jour par la justice Sud- africaine qui s'était saisie du dossier et qui lui a accordé une liberté provisoire jusqu'au jour du jugement où il va remporter le procès contre la RDC.
Aujourd'hui, le peuple kongolais ne comprend toujours pas pourquoi MUKUNGUBILA est encore en EXIL ????
Malgré son innocence confirmée par le tribunal militaire de Lubumbashi en 2015 et par la justice Sud-africaine en 2017, le gouvernement sud-africain refuse de le rétablir dans ses droits de connivence avec le régime de la RDC.
Et pourtant Joseph Olenghankoy a déclaré, à tout celui qui voulait l'entendre, son retour avec le général MUNENE.
Curieusement, le général Munene est rentré au pays avant les consultations nationales de Félix Tshilombo en décembre 2020 sauf MUKUNGUBILA, qui est d'ailleurs aussi bénéficiaire des mesures de décrispation politique de l'accord de la Saint-Sylvestre 2016.
Apparemment tous les prisonniers politiques et exilés politiques peuvent sortir des prisons et rentrer au pays sauf le Prophète MUKUNGUBILA et ses disciples qui continuent à croupir injustement et arbitrairement dans les prisons du pays.
Nous devons reconnaître que seuls son patriotisme et son nationalisme qui le caractérisent, ont fait que MUKUNGUBILA puisse traverser toutes ces choses et endurer tout ce calvaire.
Comme Simon KIMBANGU, le Prophète MUKUNGUBILA est victime de son amour pour son PEUPLE et sa PATRIE.
Un jour, l'ambassadeur français en RDC, Mr Luc Hallade à l'occasion de la fête nationale française, a reconnu que la RDC et son pays avec une histoire similaire avec l'occupation allemande et il a dit qu'aucun Prophète n'est bien reçu par sa nation. Or, les Israéliens regrettent ce qu'ils ont fait à notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
Est-ce que le peuple kongolais veut revivre cette horrible et pénible expérience que vivent à ce jour les Israélites ?
Aux temps anciens, le peuple de Dieu recourait toujours auprès du Prophète de l'Éternel pour chercher sa libération, la solution à ses problèmes de tous ordres.
La tribu de Juda a demandé au Prophète David de rentrer de son exil pour libérer Israël. Ainsi dit le Seigneur !
Les Kongolais épris d'honnêteté et de bons , qui entendent des bouches des bourreaux de MUKUNGUBILA reconnaître aujourd'hui que le pays est sous occupation rwandaise, tout en ne reconnaissant pas que c'est ça le cheval de bataille du Prophète Joseph MUKUNGUBILA et que c'est à cause de cette dénonciation courageuse de cette infiltration rwandaise qui a fait plus des millions de morts Kongolais, que le Prophète Joseph MUKUNGUBILA est encore en exil forcé et que les siens sont encore dans les prisons, doivent s'efforcer à reconnaître cette vérité autour de la situation de MUKUNGUBILA !
Et par sens du devoir patriotique réclamaient et exigeaient des instances compétentes que MUKUNGUBILA et les siens soient réhabilités dans leurs droits !

 

30 décembre 2013 : ‘’Que s'était-il réellement passé pour que Mukungubila soit sauvagement attaqué dans sa résidence de Lubumbashi, pour que les siens soient massacrés et pour qu'il soit forcé de s'exiler en Afrique du sud ?’’
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Les Universités Américaines vs les Universités Congolaises

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Le Samedi de la semaine dernière, j’avais assisté à une conférence en Anglais avec quelques Américains et un groupe d’étudiants Congolais. La question suivante avait été posée par un des participants à la conférence : “quelle est la différence entre les USA et le Congo ?” La question était tellement vaste et complexe que les américains présents ont tenté d’y répondre chacun selon son domaine. Ma réponse était dans le domaine de l’enseignement supérieur que je connais le mieux. Après avoir fréquenté des universités à travers le monde (Congo, France, Burkina Fasso, Belgique, Kenya, Afrique du Sud et les USA) et du haut de mes deux fois vingt-cinq ans d’âge et une décennie d’enseignement en Amérique, je pouvais quand même répondre à cette question sans dire trop de bêtises.
Dans mon livre intitulé : A Conglese in Amerca: A Critique of American Capitalism from the stand point of reverse Anthropology, (Lambert Academic Publication: 2022) j’esquisse un peu l’historique de la plus prestigieuse université Américaine, Harvard. Cette dernière fait partie de Ivy League universities, la douzaine d’universités les plus prestigieuses des USA dont Columbia University d’où je suis moi-même un alumni.
Dans ce MDW, je voudrai reprendre ma réponse à la question ci-haut de manière comparative avec nos universités au Congo sur le plan du contenu des enseignements, des professeurs, et surtout de l’environnement des études.
Une première différence est que la langue scientifique aujourd’hui est l’anglais. Lorsque vous ne connaissez pas l’anglais, scientifiquement vous êtes un peu handicapé. Les universités américaines, britanniques et australiennes sont avantagées parce que l’anglais est à la fois leur langue maternelle et la langue des publications scientifiques. Un ami américain me disait en plaisantant : “ Everybody is an American by nationality or by desire” (Tout le monde est américain par nationalité par le désir!).
J’encourage beaucoup notre pays à se mettre à l’anglais aujourd’hui car c’est la langue des publications scientifiques avant peut-être de se mettre au Mandarin le siècle suivant !
Sur le plan de contenu des enseignements dispensés au Congo, il n’y a aucune différence entre les universités américaines et les universités congolaises. Les programmes de l’enseignement supérieur au Congo sont calqués sur les programmes belges ou français qui, à leur tour, sont des reproductions des programmes des universités américaines qui sont des leaders dans l’enseignement tertiaire.
Je pense que les similarités s’arrêtent à ce niveau de programmes car les enseignants aux USA sont rémunérés de manière complétement différente des enseignants au Congo et même dans le reste du monde. En dehors du fait de recevoir au moins 4 fois plus que le salaire des enseignants congolais, les professeurs aux USA bénéficient d’une forte assurance médicale et surtout d’un système de tenure pour s’assurer qu’ils ne perdront jamais leur travail jusqu’à leur pension.
C’est une situation qui donne aux professeurs américains un confort et une assurance qui leur permettent de se dédier à la recherche et à l’enseignement avec beaucoup d’aplomb. Le revers de la médaille est qu’ils sont devenus une caste à part qui ne sent plus la misère sociale généralisée et ne participe pas aux luttes de la grande majorité des peoples américains paupérisés par un capitalisme sauvage parce que le système de tenure les y a exclu. En revanche, ils sont très performants dans leur métier ; ils sont parfois Prix Nobel, c’est-à-dire parmi les meilleurs dans leur domaine. Imaginez une classe d’une quinzaine d’étudiants enseignée par un Prix Nobel, chacun suivant son rythme de compréhension. Cela est possible parce que contrairement aux universités congolaises, les universités américaines investissent beaucoup d’argent dans les circuits bancaires et sont propriétaires des beaucoup de biens qu’elles reçoivent comme dons par des riches donateurs ou des anciens étudiants devenus extrêmement riches dans la société. Harvard par exemple possède à elle seule un budget de 50 milliards des dollars américains.
A titre comparatif, le budget de l’Etat Congolais a été revu à la baisse à 4 milliards des dollars américains. Les budgets de tous les universités Ivy League mis ensemble équivalent au budget du Portugal ou de l’Irlande. Cet argent sert à créer un environnement idéal et idyllique pour les étudiants, avec des laboratoires ultra modernes et des fonds pour la recherche sur des sujets de pointes dans presque tous les domaines. Les étudiants sont sur le campus passant le plus clair de leur temps à lire et à assimiler les enseignements des experts. De plus le Ivy League vous donne un nom dans le monde compétitif du marché d’emploi américain. Je me souviens que lorsque j’enseignais a Emory university à Atlanta, pour engager un professer on regardait deux choses : l’université où il avait obtenu son doctorat (le Ivy League était privilégié) et les personnes qui l’ont recommandé (plus prestigieuse est la personne qui a écrit votre lettre de recommandation, plus de chance vous aviez d’attraper le boulot). B
ref, le nom est important sur le marché d’emploi en Amérique. Les employeurs associent la qualité au nom de l’université de provenance de leurs employées.. Lorsque j’avais pris le poste de directeur de programme d’anthropologie à Utah Valley University, mon doyen est venu assisté à mon cour une seule fois, ça suffisait car la réputation de Columbia University me précédait. Les étudiants cotent les professeurs à chaque fin de cours et cette cote est prise au sérieux parfois.
Les professeurs dans des universités congolaises galèrent car ils ne sont payés qu’une fraction de ce qu’on leur devait pour faire des recherches et dispenser un enseignement de qualité. Pour remédier à cette situation, ils recourent à des méthodes parfois non-orthodoxes de vente des syllabus (aujourd’hui interdite par le ministre de tutelle) et par d’autres formes de pressions sur les étudiants. La grève est la forme la plus radicale de nos revendications, mais nous sommes en face des gouvernants qui ne tiennent pas parole si leurs postes ne sont pas menacées. En donnant de l’argent aux professeurs ou des faveurs sexuelles, les étudiants s’empêchent d’assimiler les matières.
Nous devons noter, cependant que toutes les universités congolaises ne sont pas logés dans la même enseigne. L’université de Kinshasa est différente de l’université de Lodja. Même au sein d’une même université il y a parfois des différences criantes. Un ami me disait en plaisantant, lorsque vous arrivez à l’université de Kinshasa en entrant par la grande porte, vous vous trouvez devant le bâtiment administratif. A votre gauche se trouvent les facultés de droits, économie, sciences politiques et administratives, relations internationales,… et à votre droite la polytechnique, la faculté des sciences, la faculté de médecine. L’ami me disait qu’à gauche on est à l’université de Kinshasa avec toutes ses tares (corruption de toutes sortes et enseignements bâclés) et à droite on est Lovanium qui essaye de devenir compétitif au niveau mondial grâce aux efforts du recteur Kayembe et des autres membres du comité de gestion. (Notons que c’était une plaisanterie !)
Pour conclure, nous disons que le Congo devrait envisager son avenir en formant des personnes qualifiées prêtes à transmettre un savoir de qualité aux jeunes intelligences congolaises. Une population éduquée est une richesse qui vaut plus que de l’or et du diamant pour l’avenir de notre pays. Comme toujours l’espace nous empêche de continuer notre comparaison qui n’est pas raison, comme le dit le dicton.

Les Universités Américaines vs les Universités Congolaises
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La gratuité de l’enseignement de base en RDC : ce que j’en pense 

(Par M. l’Abbé Joseph-Pierre MPUNDU, Prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa)

Gratuité de l’enseignement primaire : droit fondamental de l’homme
*Avec la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, l’enseignement primaire gratuit a été instauré comme un droit fondamental de l’homme. Mais le concept reste flou dans de nombreux pays et l’objectif complexe à mettre en œuvre. Qu’entend-on au juste par gratuité dans le domaine de l’éducation ? A strictement parler, le terme gratuité signifie “qui se donne pour rien, sans payer”.
La gratuité implique par conséquent l’absence des frais de scolarité pour les bénéficiaires et le financement de l’enseignement par des partenaires de l’éducation autres que les familles (l’Etat, les entreprises, les communautés, les donateurs extérieurs, etc.).
Seul un financement accompli par ces partenaires, épargnant donc les familles, permet de garantir le respect du droit de l’élève à étudier et à disposer des ressources pour étudier. Nous retiendrons donc que la gratuité de l’enseignement a une signification claire et précise : « Elle signifie que la prestation de service, en l’occurrence, l’enseignement dispensé par les maîtres, ne fait l’objet d’aucune contrepartie financière de la part des usagers du service public ». On ne le dira jamais assez, l’instauration des frais scolaires a fait de l’éducation non un droit mais un privilège lié aux conditions socioéconomiques des familles.
Si la gratuité signifie que les bénéficiaires de l’action éducative sont affranchis des frais scolaires, elle suppose en même temps que le financement nécessaire pour le fonctionnement du système éducatif soit endossé par d’autres composantes de la communauté nationale et internationale. Ceci peut se faire de plusieurs façons à travers des taxes, l’aide au développement, etc. Cependant, « même dans les pays où le principe semble désormais ancré, la gratuité de l’éducation n’implique pas que les dépenses privées soient nulles. En ce sens, la gratuité de l’éducation est un vœu pieu et s’arrête bien souvent à la gratuité de l’enseignement.
Et il n’exclut généralement pas certains coûts tels que ceux liés au transport, à l’uniforme, à la participation à l’association des parents, etc. ». Qu’en est-il de la mise en œuvre de cette gratuité de l’enseignement primaire dans notre pays ?
Bref, rappel historique Après son accession à l’indépendance, notre pays, la RDC, a été confronté à de nombreux défis parmi lesquels ceux liés au système scolaire. Il fallait donc impérieusement procéder à la réforme du système scolaire hérité de la colonisation. La nécessité de cette réforme a été rappelée à la Conférence d’Addis-Abeba en 1961, conférence à laquelle le Congo a pris part. Pour cette conférence, les nations africaines se devaient de planifier leurs systèmes éducatifs dans le but de les rattacher aux objectifs du développement économique et social.
Le plan à long terme, élaboré à l’issue de la conférence d’Addis-Abeba, insistait particulièrement sur l’impératif d’un enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous. C’était là le prix à payer pour assurer le développement de l’Afrique.
Ayant pris part à la conférence d’Addis-Abeba, la RDC a retenu, dans sa première Constitution, adoptée en 1964, connue sous le nom de la Constitution de Luluabourg, la gratuité et l’obligation scolaire comme principes fondamentaux devant régir le fonctionnement de son système éducatif. L’article 33 de cette Constitution énonce que « tous les Congolais ont accès aux établissements d’enseignement national sans distinction de lieu, d’origine, de religion, de race ou d’opinion politique ou philosophique ». La Constitution de Luluabourg n’a été que de courte durée. Son application a été suspendue par le coup d’État du 24 novembre 1965, conduit par le Colonel Mobutu. Seulement, ni le Manifeste de la N’Sele, ce catéchisme du Mouvement Populaire de la Révolution, ni la Constitution du 24 juin 1967 n’ont repris la gratuité et l’obligation comme principes de base de l’enseignement primaire. De même, les différentes révisions constitutionnelles effectuées tout au long du règne de Mobutu, voire toutes les réformes du système éducatif réalisées dans l’entre-temps, sont restées muettes au sujet de la gratuité de l’enseignement. Des actions concrètes allant dans le sens d’application de ce principe n’ont pas non plus été entreprises.
Et pourtant, on pouvait lire dans le Manifeste de la N’Sele le passage ci-après qui donne à penser que la gratuité était une préoccupation qui, au-delà du caractère doctrinal, pourrait engendrer des initiatives concrètes : « Aucun jeune Zaïrois ne doit pâtir de l’insuffisance des moyens d’enseignement…Un effort essentiel doit être fait pour que tous les jeunes du pays obtiennent les mêmes chances et puissent nourrir les mêmes espérances devant la vie ». Il n’en était simplement rien dans la réalité des faits.
Editée dans la dynamique de la Constitution de 1967 et des révisions constitutionnelles intervenues tout au long de la décennie 70 et de la première moitié de la décennie 80, la loi cadre de l’enseignement, promulguée le 22 septembre 1986, s’est limitée, à travers les articles 115 et 116, à énoncer l’obligation scolaire sans pour autant l’appuyer sur la gratuité. Il a fallu attendre l’organisation de la Conférence Nationale Souveraine (CNS), en 1992, pour voir le peuple congolais, en quête de libertés et de droits fondamentaux, inclure dans le projet de Constitution et dans la charte de l’éducation élaborés au cours de ce forum, l’obligation et la gratuité de l’enseignement primaire. L’article 40 du projet de Constitution préparée par la CNS est à ce propos suffisamment clair : « l’enseignement est obligatoire et gratuit jusqu’au niveau d’études et jusqu’à l’âge prévus par la loi ».
L’article 33 de la charte de l’éducation est davantage plus précis quant au niveau de la scolarité concerné par la gratuité et l’obligation scolaires : « C’est l’éducation de base qui doit atteindre tous les enfants scolarisables. Elle repose sur les principes d’obligation et de gratuité scolaires ». Malheureusement, à l’instar des autres recommandations et actes de la Conférence Nationale Souveraine, la Constitution et la charte de l’éducation ont été des véritables mort-nés et n’ont guère vu un début d’application. La Constitution du 18 février 2006 va réaffirmer le caractère obligatoire et gratuit de l’enseignement primaire.
En effet, dans son article 43, notre Constitution stipule ce qui suit : « Toute personne a droit à l’éducation scolaire.
Il y est pourvu par l’enseignement national. L’enseignement national comprend les établissements publics et les établissements privés agréés. La loi fixe les conditions de création et de fonctionnement de ces établissements. Les parents ont le droit de choisir le mode d’éducation à donner à leurs enfants. L’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics ». Cette disposition de la Constitution est réaffirmée dans la loi-cadre du 11 février 2014 portant organisation de l’enseignement national dans son article 12, alinéa 1 où il est dit : « Pour atteindre l’éducation de base pour tous, tout au long de la vie, l’Etat :
1. garantit la scolarisation primaire obligatoire et gratuite pour tous dans les établissements publics d’enseignement national, en y consacrant des ressources humaines, matérielles et financières appropriées ».
Une chose est d’inscrire dans la Constution et dans la Loi-cadre sur l’enseignement, le principe de la gratuité de l’enseignement primaire, autre chose est de mettre cela en application. Mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement primaire La mise en œuvre effective de la gratuité de l’enseignement primaire s’est faite en trois temps. Décision du Président Joseph Kabila en date du 30 août 2010 La Constitution qui nous régit actuellement a été promulguée le 18 février 2006. Elle a consacré dans son article 43 le principe de l’obligation et de la gratuité de l’enseignement primaire. Toutefois, il a fallu attendre quatre ans pour voir la première décision de mise en application de cette disposition constitutionnelle. En effet, c’est le 30 août 2010, une semaine avant la rentrée scolaire, que le Président Joseph Kabila va charger le Gouvernement de prendre toutes les dispositions pour que la gratuité de l’enseignement primaire soit effective pour l’année scolaire 2010-2011. Cette communication présidentielle a été suivie de près par le communiqué du ministre de l’EPSP, Maker Mwango, donnant une définition pratique de la gratuité : « Par gratuité, il faut entendre la prise en charge par l’Etat des frais de scolarité ». Dans ce communiqué, le ministre Maker a précisé que l’opération se déroulerait en deux phases : la première phase concernerait uniquement les classes de 1ère, 2ème et 3ème primaires de toutes les provinces de la RDC, à l’exception des villes de Kinshasa et de Lubumbashi. La seconde phase interviendrait au cours de l’année scolaire 2011-2012 et couvrirait le reste des classes du primaire (4ème, 5ème et 6ème) de l’ensemble du pays, y compris celles du Katanga et de la ville de Kinshasa. La gratuité de l’enseignement primaire a donc été instaurée en RDC dans la précipitation. Les écoles ont ainsi ouvert les portes le 6 septembre 2010 sans en avoir le même entendement et sans savoir exactement quoi faire pour sa mise en oeuvre. C’est le 20 septembre que le Ministre adressera une lettre aux Gouverneurs des provinces dans laquelle il a indiqué des dispositions relatives aux frais de scolarité et aux manuels scolaires.
Plus tard, le vice-ministre va, à son tour, écrire aux Représentants légaux des Églises pour expliquer la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire. Dans cette lettre, le plan d’application de la gratuité a été présenté et le concept spécifié de la manière suivante : « …par gratuité, il faut entendre la prise en charge par l’État de tous les frais scolaires directs, à savoir le minerval, l’assurance scolaire, les frais des imprimés, les frais administratifs (ou de fonctionnement), les frais de promotion scolaire ainsi que les frais institués de fait par les écoles dits frais de motivation. […] il est donc entendu que la gratuité ne s’applique pas aux frais indirects notamment l’achat des uniformes, des manuels et fournitures scolaires, les frais d’internat et le transport scolaire ».
Cette première tentative de mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base n’a finalement pas été concluante. Les vieilles habitudes sont revenues au galop.
Certains observateurs en sont même arrivés à dire que « après la gratuité égale avant la gratuité ». En d’autres termes, rien n’a changé. La première Table ronde nationale de 2016 Après l’expérience de 2010-2011 qui n’a pas atteint ses objectifs, le Gouvernement a décidé d’organiser une première Table ronde pour faire le diagnostic des causes de cet échec. Cette première table ronde sur la gratuité de l’enseignement de base s’est tenue en août 2016 à Lubumbashi. Elle avait révélé certaines contraintes qui n’ont pas permis d’atteindre les résultats attendus.
Il s’agit notamment :
• de la dégradation macroéconomique en 2015,
• de l’insuffisance de la préparation et de l’accompagnement de la mise en œuvre de la politique de gratuité,
• du faible niveau des salaires des enseignants et des frais de fonctionnement alloués aux écoles primaires publiques ainsi qu’aux bureaux gestionnaires.
Décision du Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo Durant sa campagne électorale, Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a promis à la population de mettre en œuvre la disposition constitutionnelle concernant la gratuité de l’enseignement de base. Devenu Président de la République, Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo annonce dans son discours d’investiture qu’il appliquera la gratuité de l’enseignement de base dès la rentrée scolaire 2019-2020.
Pour ce faire, il va instruire le gouvernement afin qu’il prenne toutes les dispositions nécessaires à la mise en application de cette mesure. Le ministre a.i de l’EPSP, Monsieur Emery OKUNDJI, organisera alors une deuxième Table ronde qui sera précédée par un atelier de préparation. Cette deuxième Table ronde nationale sur la gratuité de l’éducation de base s’est tenue du 22 au 24 août 2019, au Kempinski Fleuve Congo Hôtel de Kinshasa.
Il a réuni 225 participants dont les représentants des Cabinets du Chef de l’Etat et du Premier Ministre, des Ministères des Finances, du Budget, de la Fonction publique et de l’EPSP, les Ministres provinciaux en charge de l’éducation et les Directeurs provinciaux de l’EPSP, les représentants des associations des parents d’élèves, des confessions religieuses, des syndicats des enseignants, de la société civile ainsi que des partenaires techniques et financiers. 6 L’objectif était de réfléchir, sur les modalités pratiques de mise en œuvre effective de la gratuité de l’Education de base dès la rentrée de classe au mois de septembre 2019.
Au terme de trois jours des travaux intenses, les participants à la Table ronde ont fait les recommandations suivantes : Au gouvernement de la république :
• la prise en charge des enseignants (débout et assis) non payés et nouvelles unités et l’amélioration des salaires de tous les enseignants ;
• l’octroi d’une prime de diplôme aux enseignants pédagogues et d’une prime de technicité aux enseignants d’écoles techniques et professionnelles ;
• la généralisation et revalorisation des frais de fonctionnement à toutes les écoles d’éducation de base et à tous les bureaux gestionnaires ;
• la valorisation de la prime d’itinérance des inspecteurs ;
• la restauration d’une prime de brousse au profit des enseignants des milieux ruraux.
Au Ministère de l’EPSP :
• procéder au recrutement de nouveaux inspecteurs et enseignants
• garantir un meilleur encadrement pédagogique de proximité.
Aux partenaires éducatifs :
• accompagner le gouvernement dans ses efforts de mise en œuvre de la gratuité de l’éducation de base.
La table ronde a également décidé :
– La création d’une taxe de solidarité pour augmenter le financement interne de l’éducation et diminuer ainsi la pression sur les ménages en ce qui concerne le financement de l’éducation ;
– La restructuration du FPEN dans l’optique d’y insérer des financements innovant, durable, soutenable et écologique du point de vue du droit à l’éducation ;
– Obliger les Chefs d’établissements à rembourser immédiatement les frais d’acompte et autres frais perçus auprès des élèves dans les établissements publics d’enseignement concernés par la gratuité ; – Ouvrir de nouvelles classes et engager de nouveaux enseignants pour les nouvelles classes créées ;
– Payer tous les enseignants engagés pour couvrir les nouvelles classes ; – Réhabiliter les bâtiments et classes délabrées ou à finir et les équiper en mobilier ;
– Assurer le suivi et l’évaluation de la mise en œuvre de la gratuité, à tous les niveaux, en réactivant le Décret du Premier Ministre mettant en place la Commission interministérielle chargée du suivi-évaluation de la mise en œuvre de la gratuité ;
– Prendre l’arrêté d’admission au corps des inspecteurs de la 8ème Edition et les mettre en service ; – Rationaliser la création et le fonctionnement des écoles et des Bureaux gestionnaires ; – Recenser et identifier les enseignants, avec un focus sur les non-payés et les nouvelles unités ;
– Sanctionner les chefs d’établissements et les gestionnaires qui iront à l’encontre des dispositions relatives à la gratuité. Dans son mot de clôture, le Ministre intérimaire de l’EPSP a invité toutes les parties prenantes à se mettre en action, au regard des résolutions de ces assises : « A présent, il ne nous reste plus qu’à nous rendre sur le terrain, afin de la matérialisation de ces résolutions.
Nous ne devons plus qu’agir à nos différentes positions, aussi bien au niveau central, provincial et local », a précisé Emery OKUNDJI. Le Ministre a.i de l’EPSP a souligné en outre que l’objectif actuel, est de se focaliser sur les mesures qui ont été prises au cours de cette table ronde, toute en reconnaissant que ce qui reste à faire n’est pas une tâche aisée : « Notre objectif, devra être désormais la concrétisation de toutes les mesures d’encadrement et d’accompagnement issues de cette table ronde, qui a réuni toutes les parties prenantes.
Je dois donc avouer, qu’une tâche encore plus ardue nous attend, chacune et chacun dans sa sphère de responsabilité.
Nous devons dès lors, exécuter notre mission avec dévouement et patriotisme, et ce avec le moyen matériel et financier disponible, toute en continuant à réfléchir autour des voies et moyens de mobilisation des ressources nécessaires, pour assurer à la jeunesse de notre pays la pleine gratuité d’accès à l’éducation de base », a renchéri Emery OKUNDJI. Pour le Ministre intérimaire de l’EPSP, les parties prenantes doivent poursuivre les études et réflexions autour du financement de l’éducation de base pour les enfants de la RDC, enfin qu’elle soit accessible gratuitement à tous. Après cette Table ronde, la rentrée scolaire 2019-2020 s’est effectuée en septembre sous le signe de la gratuité de l’enseignement primaire. L’initiative a été applaudi par beaucoup. Elle a été aussi vivement critiquée par certains. Ce qui est normal pour toute œuvre humaine. Il y a toujours dû pour et du contre.
Ce que j’en pense
La première chose que je dois dire c’est que le principe de la gratuité de l’enseignement primaire a été consacré par notre Constitution en conformité 8 à la déclaration universelle des Droits de l’homme et dans le respect de la décision prise à la Conférence d’Addis-Abeba en 1961 qui faisait du caractère obligatoire et gratuit de l’enseignement de base une condition sine qua non pour le développement de l’Afrique.
Il fallait donc, passer du principe écrit à sa réalisation sur terrain.
Aussi, je ne peux que saluer et encourager l’initiative du Président de la République qui a décidé de mettre en application cette disposition constitutionnelle.
Toutefois, quelle que soit la pertinence des recommandations et des décisions prises par la Table ronde qui a balisé le chemin, nous ne pouvons pas nous voiler la face et ignorer les nombreux problèmes que la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire posent actuellement. Le premier constat que nous faisons est celui du surpeuplement des classes. En effet, dans beaucoup d’écoles nous observons un surnombre des élèves dans les classes. Une classe prévue pour un effectif de 30 élèves au maximum en arrive à contenir 80 voire 100 élèves. Ils sont entassés cinq par bancs prévus pour deux élèves ou trois maximum. Certains élèves suivent les cours à même le sol. La classe est tellement bondée que l’enseignant n’a même l’espace pour se mouvoir.
Bien plus, avec ce surnombre, l’instituteur ne peut pas suivre chaque élève et assurer un bon encadrement de ses élèves. Certains élèves n’ayant pas été éduqués à la discipline dès la famille rendent la classe ingérable. Tout ceci déteint sur la qualité de l’enseignement. Il faudrait donc nécessairement songer à construire de nouveaux locaux dans les écoles existantes pour multiplier la capacité d’accueil. Il faudrait aussi construire de nouvelles écoles pour donner la possibilité à tous les enfants d’accéder à l’enseignement. Il y a donc un sérieux problème d’infrastructures scolaires. Face à ce problème de surpeuplement des classes, il se pose aussi la question du nombre d’enseignants. Il faudrait recruter de nouvelles unités. Mais combien de jeunes congolais qui terminent leurs études sont attirés par le beau métier d’enseignant lorsque celui-ci a perdu toute la respectabilité qui était la sienne.
A l’époque, l’enseignant était appelé : Monsieur. C’était une marque de considération, de respect. Il faudrait donc révaloriser le métier d’enseignant. Le deuxième constat concerne le traitement des enseignants et du personnel administratif de nos écoles. En mettant un terme à la prise en charge des enseignants par les parents, ce qui est une très bonne chose, le gouvernement doit réunir les moyens pour assurer à tous les enseignants et au personnel administratif de nos écoles un salaire convenable qui les mettrait à l’abri du besoin et qui les motiverait à faire convenablement leur travail.
Mais, d’où viendra l’argent pour payer des salaires satisfaisants aux enseignants et au personnel administratif de nos écoles lorsque nous savons que la part du budget de l’Etat alloué à l’éducation est minime ? Nous apprenons que la Banque Mondiale a promis d’appuyer l’initiative de la gratuité de l’enseignement primaire en disponibilisant des fonds pour notre gouvernement. Mais jusqu’à quand continuerons-nous à dépendre de l’aide extérieure qui nous met toujours en position de faiblesse et qui nous fait perdre notre souveraineté ? Ne faudrait-il pas ici songer à diminuer la tension salariale qui est pratiquée dans notre pays ? Les écarts de salaire sont tellement énormes dans notre pays qu’il faudrait penser à diminuer en haut et à augmenter en bas pour équilibrer les choses.
A l’époque de la première République, nous apprenons que le Président Kasa-Vubu touchait 75000 Fc et le huissier touchait 10000Fc. Ne pourrait-on pas s’inspirer de cela ? Nous apprenons que l’on va créer une taxe pour soutenir la gratuité de l’enseignement. C’est bien. Mais le problème se pose quant à la gestion de cette taxe lorsque nous connaissons la capacité de prédation qui caractérise les gestionnaires congolais. La question des finances ne concerne pas seulement les salaires, elle touche aussi aux frais de fonctionnement. Comment voulons-nous que nos écoles remplissent leur mission correctement lorsqu’elles ne bénéficient pas de leurs frais de fonctionnement régulièrement et de manière suffisante ?
Nous avons des écoles qui manquent le matériel didactique, les fournitures de bureau, les moyens pour entretenir les bâtiments, etc. L’Etat doit donc faire tout pour mettre à la disposition de nos établissements scolaires des frais de fonctionnement suffisants. Mais, de l’autre côté, il est demandé aux chefs d’établissements scolaires de gérer honnêtement ces frais et de les utiliser dans le strict respect de leur destination. Toutes ces questions relatives aux finances de l’Etat requièrent de la part du Gouvernement une grande maîtrise de ce secteur de la vie nationale.
Une parfaite maîtrise des recettes et des dépenses de l’Etat permettrait de trouver des solutions appropriées à ces problèmes liés aux finances dans le domaine de l’enseignement. Au-delà de toutes ces questions relatives au matériel et aux infrastructures, aux finances, je crois qu’il y a un problème plus fondamental : celui de l’éducation. En effet, je distingue l’instruction de l’éducation. Pour moi, l’instruction touche essentiellement le savoir, les connaissances, la science. Par l’instruction, les élèves apprennent à lire, à écrire, à calculer, etc. Ils accumulent des connaissances dans différents domaines de la science, des connaissances nécessaires pour améliorer la qualité de la vie. 10 Par contre l’éducation, pour ma part, c’est l’initiation à des valeurs morales, humaines, éthiques. La question ici est de savoir si nos écoles sont vraiment des foyers d’apprentissage des valeurs ou tout simplement des lieux d’emmagasinement du savoir.
L’école gratuite devrait être un lieu où les enfants apprennent à intérioriser des valeurs humaines : l’amour, la vérité, la justice, l’honnêteté, la solidarité, le partage, l’humilité, la liberté, la concorde, le pardon, la réconciliation, … L’école gratuite devrait former des hommes et des femmes intègres, d’une grande probité morale. Si notre pays va mal, s’il ne progresse pas beaucoup, ce n’est pas parce qu’il manque des savants, des hommes et des femmes qui maitrisent la science, des intellectuels érudits, des penseurs et des philosophes. Non ! Notre pays souffre de l’absence des hommes et des femmes intègres, incarnant des valeurs morales et humaines universelles. « Science sans conscience, dit l’adage, c’est la ruine de l’âme ». Moi, j’ajouterai : « Science sans conscience, c’est la mort d’une société ».
Il ne suffit donc pas de rendre l’enseignement gratuit mais encore faut-il veiller à la qualité de ce qui est enseigné pour que de nos écoles sortent des hommes et des femmes pétris d’humanité et ayant le sens de l’humain. Conclusion En guise de conclusion, je dirais que l’initiative de la gratuité de l’enseignement de base, est, en soi, une bonne initiative à encourager et à soutenir.
Pour qu’elle réussisse et donne de bons résultats, il faudrait s’engager tous à chercher des solutions aux différents problèmes qu’elle pose. Je n’appuie pas un homme, fut-il le Chef de l’Etat qui a pris cette initiative.
Mais, j’appuie une œuvre qui survivra à son initiateur et qui profitera aux générations futures. Si la gratuité de l’enseignement signifie que tout ne se monnaye pas, tout ne s’achète pas et tout ne se vend pas, qu’il y a des biens que nous recevons gratuitement et que nous sommes appelés à donner gratuitement, alors nous aurons gagné quelque chose de grand. Si la gratuité de l’enseignement nous ouvre à la solidarité et au partage en vue de donner à chacun les chances de réussite dans la vie, alors nous avons gagné quelque de beau. La gratuité de l’enseignement de base est comme un enfant qui vient de naître. Il faut prendre soin de lui, le nourrir afin qu’il grandisse et soit épanoui.
Si chacun des fils et filles de ce pays pouvait apporter sa petite pierre à l’édification de cette belle maison qu’est la gratuité de l’enseignement de base, je crois que nous nous réjouirons plus tard des fruits qu’on va récolter.
Si nous voulons tous la réussite de cette initiative, nous pourrons y arriver.
Et ce n’est pas impossible. Fait à Kinshasa, le 10 octobre 2019
Abbé Joseph-Pierre MPUNDU E BOOTO BOSAWA
Prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa
Tél. : +243818133765/+243997030932/+243856467887 Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

La gratuité de l’enseignement de base en RDC : ce que j’en pense 
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Quid de la fermeture de la pêche du Lac Tanganyika ?

Le Chef de Division Provinciale de Pêche et Elevage ai Dr Jean-Ghislain KAUT MUTOMB répondant aux questions de La Prospérit

• Tout Kalemie recourt aux Parlementaires …
• Dr Jean-Ghislain KAUT s’interpose.
Les Gouvernements de la République du Burundi, de la République Démocratique du Congo, de la République Unie de Tanzanie et de la République de Zambie représentés respectivement, par le Ministre de l’Environnement, l’Agriculture et l’Elevage, SE Dr Deo-Guide RUREMA (PhD) pour la République de Burundi, le Ministre de Pêche et Elevage, SE M. Adrien Bokele Djema pour la RD Congo, le Ministre d’Etat adjoint, Bureau du Vice-Président (Union Environnement), Hon Hamad H. Chande (MP) pour la République Unie de Tanzanie, le Ministre de l’Economie verte et de la Protection Environnementale, Hon Eng Collins Nzovu (PhD) pour la Zambie ont signé conjointement en date du 16 décembre 2021 à Kigoma, en République Unie de Tanzanie, un document de 12 pages intitulé : « CHARTE REGIONALE DES ETATS MEMBRES DE L’AUTORITE DU LAC TANGANYIKA PORTANT MESURES DE GESTION DURABLE DE LA PECHE AU LAC TANGANYIKA ET SON BASSIN ».
Ces 4 Gouvernements, à travers leurs représentants ci-haut identifiés ont même adopté des mesures appropriés pour une meilleure compréhension des écosystèmes aquatiques ainsi que le développement durable et l’utilisation équitable de leurs ressources de pêches communes.
Cette charte s’applique à tous les Etats membres et à tous les personnes physiques ou morales exerçant la pêche, la transformation, le transport ou le commerce des ressources et produits halieutiques du Lac Tanganyika et son bassin inversant. Elle s’applique également aux services nationaux en échange de la pêche qui sont appelés à appliquer les dispositions adoptées afin de garantir une gestion efficace et durable de la pêche au Lac Tanganyika.
Selon l’Article 14 de cette Charte, une période de repos biologique pour la reconstitution du stock halieutique sera observée chaque année dans ces 4 Pays riverains du Lac Tanganyika du 15 mai au 15 août.
Ce samedi 29 avril dernier, La Prospérité a été reçue par le Chef de la Division Provinciale de Pêche et Elevage du Tanganyika ad intérim, M. Jean-Ghislain KAUT MUTOMB pour un entretien exclusif d’une trentaine de minutes, de 11H05’ à 11H37’.
Ce dernier a, cet effet, salué cette mesure qu’il a qualifiée de régalienne.
Ce Représentant du Ministre National en Charge de Pêche et Elevage au Tanganyika a, en outre, précisé que : « la fermeture de la pêche au Lac Tanganyika a été décrétée depuis 2017 mais, celle-ci n’avait pas eu lieu. Et de poursuivre, le Lac Tanganyika est le plus menacé du monde à cause de surpêche et de faiblesse des moyens octroyés aux services de pêches du Territoire de Moba, de la ville de Kalemie, de la cité de Kabimba dans le Tanganyika, de Territoire de Fizi et de la ville d’Uvira dans le Sud-Kivu pour protéger les ressources halieutiques par l’Etat. Le constat, a-t-il renchéri, fait état d’une chute dramatique des captures et de disparition des espèces.
S’agissant de l’application des mesures, Docteur KAUT MUTOMB a également répondu que : ‘’l’administration reste l’administration. Nous sommes là pour appliquer les lois de la République ainsi que celles régionales. La Province n’y est pour rien, la décision est venue de la haute hiérarchie, du Ministère National et la RD. Congo, non plus, ne peut pas se retirer maintenant des accords de l’Autorité du Lac.
A l’en croire, le Lac Tanganyika est une grande mine à ciel ouvert et la plus importante que le Cobalt, que nos mines de cuivre, de diamant, de lithium qui sont des ressources épuisables.
C’est pourquoi, poursuivra-t-il, nous devons protéger cette mine à ciel ouvert pour permettre aux générations futures d’en bénéficier comme nous en bénéficions aujourd’hui.
A la question de savoir les mesures d’accompagnement qui sont prises durant les 3 mois de fermeture de la pêche au Lac Tanganyika, le Chef de Division en la matière, Ghislain KAUT MUTOMB s’est interposé en ce sens : le service de pêche et élevage est en contact avec la Fédération des Entreprises du Congo, section du Tanganyika, FEC en sigle, qui doit avec ses opérateurs économiques faire le relais en achalandant nos marchés et nos alimentations de poissons par les poissons du fleuve Congo, des océans atlantique et indien et des autres lacs qui ne sont pas fermés à la pêche. Tandis que les organisations des pêcheurs vont être en quelque sorte en congé.
Il a, enfin, conclu qu’il y a des résistances par-ci par-là et des mécontentements au sein des populations qui font pression sur les parlementaires et les politiciens du Tanganyika qu’au cas où le Lac sera fermé à la pêche, ils ne seront pas votés.
Jonas K. Bonghatt

 

Quid de la fermeture de la pêche du Lac Tanganyika ?
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Tribune d’expression libre, Jeux de la Francophonie à Kinshasa : Pour quel apport sur le plan diplomatique et économique en RDC ?

Eric Kamba, Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA)
La neuvième édition des Jeux de la Francophonie se tiendra à Kinshasa, du 28 juillet au 6 août 2023. La grande question que beaucoup des Congolais se posent est de savoir pourquoi avoir accepter d’organiser ces jeux et pourquoi y participer ?
Pour la France, une des grandes raisons appelant le monde à participer à ses jeux de la Francophonie se trouve être : « l’idée de renforcement de la paix, solidarité, développement durable, diversité linguistique et culturelle et le rattachement entre le peuple. »
En évaluant les objectifs de la Francophonie, par rapport à la situation qui prévaut en RDC, pays agressé par le Rwanda depuis plus de trois décennies, il y a lieu de s’interroger sur les bienfaits de cette organisation, repenser et redéfinir une nouvelle manière de faire les choses.
La RDC est le plus grand pays francophone du monde. Kinshasa, capitale de la RDC compte plus de 17 millions d’habitants avec le Français comme langue officielle.
Que dire alors de cette affaire de la Francophonie où La France et son Président Emmanuel Macron ont fait la honte de la France pour avoir soutenu à bout de bras une Anglophone rwandaise à sa tête, reniant ainsi le fondement de l’organisation, à savoir la pratique du français, langue officielle parlée par près de 100 millions de Congolais. ?
C’est ainsi que la présente réflexion tourne autour de l’élection de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Cette élection qui a fait et continue à faire couler beaucoup d’encre et de salive dans les milieux francophones. Ceci du fait, surtout, que la candidature rwandaise, annoncée en anglais, langue d’enseignement et officielle au Rwanda, a été soutenue par le président de la France, pays port étendard de la francophonie.
La position française, du moins de son président, a suscité des vives réactions et soulevé beaucoup d’interrogations de par le monde, voire dans son propre pays. Il sied donc ici de tenter de trouver une explication du soutien français et africain à cette candidature rwandaise alors que les neuvièmes jeux de la francophonie sont organisés en RDC, pays frontalier du Rwanda, et avec lequel les relations se sont beaucoup plus détériorées ; Kinshasa accusant Kigali d’agresser la RDC via le M23.
Pour répondre à cette préoccupation qui tient le monde francophone en haleine, il est utile de prendre en compte les dernières avancées sur les questions du génocide rwandais, le passé du président français et les relations que la RDC entretient avec la France et, dans une certaine mesure, avec les autres pays francophones d’Afrique.
1. Les derniers développements du dossier sur le génocide rwandais
En avril 2019, le président français Emmanuel Macron a annoncé l’ouverture des archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994 à une commission d’historiens et un renforcement des moyens judiciaires pour poursuivre d’éventuels génocidaires qui se trouveraient en France. Les archives concernées comprennent, notamment, des notes rédigées par les conseillers du président Mitterrand et des comptes rendus des réunions du gouvernement. Elles sont couvertes par un protocole qui ne prévoit leur ouverture générale au public que 60 ans après sa signature, soit en 2055.
Ce volet est sensible, car plusieurs personnes, dont Agathe Kanziga, veuve de Juvénal Habyarimana, que la justice française avait refusé d’extrader en 2011, sont soupçonnées. Et cette dernière est souvent présentée comme une complice dans l’organisation du génocide.
En juin 2020, le Conseil d’État estime que François Graner a «un intérêt légitime à consulter ces archives pour nourrir ses recherches historiques et éclairer ainsi le débat sur une question d’intérêt public». Cette décision, qui constitue «une victoire pour le droit mais aussi pour l’Histoire », est saluée par l’avocat de François Graner, Me Patrice Spinosi, estimant que «le droit à l’information l’avait emporté».
Le 26 mars 2021, la commission française d’historiens sur le rôle de la France au Rwanda (Commission Duclert) rend ses conclusions. Cette étude documente l’implication de la France au Rwanda entre 1990 et 1994. Le document reconnait la responsabilité «politique, institutionnelle, intellectuelle, morale et cognitive» de la France et, principalement, du président de l’époque, François Mitterrand, dans le génocide. Néanmoins, le rapport réfute les accusations de complicité de génocide portées contre la France. Et Macron d’annoncer l’ouverture prochaine des «deux principaux fonds d’archives» français sur le génocide.
La publication du rapport est saluée positivement par le Rwanda. Le 19 avril 2021, le ministre rwandais des Affaires étrangères Vincent Biruta déclare :
«Je pense que la France n’a pas participé à la planification du génocide et que les Français n’ont pas participé aux tueries et aux exactions. La France, en tant qu’État, n’a pas fait cela. Si la complicité se définit par ce que je viens de dire, alors l’État français n’est pas complice ».
Le 27 mai 2021, le président Macron, en visite officielle au Rwanda, reconnaît la « responsabilité accablante » de la France dans le génocide. Il laisse entendre que «la France, en s’engageant dès 1990, n’avait pas su entendre la voix de ceux qui l’avaient mise en garde », affirmant de ce fait le devoir «de regarder l’histoire en face et de reconnaître la part de souffrance infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence ». Et d’ajouter :
« Reconnaître ce passé, c’est aussi et surtout poursuivre l’œuvre de justice. En nous engageant à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper au travail des juges. Reconnaître ce passé, notre responsabilité, est un geste sans contrepartie. Exigence envers nous-mêmes et pour nous-mêmes. Dette envers les victimes après tant de silences passés ».
Le président Macron va aussi déclarer, comme préconisé par le rapport, que la France n’a pas été complice du génocide et ne prononce pas d’excuses (bien que des associations et spécialistes le souhaitaient), mais dit toutefois : « Seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent peut-être pardonner, nous faire le don alors de nous pardonner ».
A ces propos, le président Kagame réagit le même jour lors de la conférence de presse commune par ces mots : « C’était un discours puissant, avec une signification particulière pour ce qui se passe aujourd’hui et qui résonnera bien au-delà du Rwanda. Ses mots avaient plus de valeur que des excuses. Ils étaient la vérité ».
2. Les raison qui ont pu motiver le président français
D’entrée de jeu, il faudrait signaler que :
✓ Louise Mushikiwabo est la sœur de Lando Ndasingwa, ministre et figure du Parti libéral rwandais, tué le 7 avril 1994, premier jour des massacres comme le reste de sa famille ;
✓ Louise Mushikiwabo a fait ces études supérieures d’interprétariat aux USA ;
✓ Pendant son passage à l’ENA, Emmanuel Macron a effectué un stage de six mois à l’ambassade de France à Abuja, au Nigeria, passage qui l’a rapproché de milieux anglophones.
3. Relation entre la RDC et les autres pays d’Afrique
La République Démocratique Congo est en bons termes avec la quasi-totalité des pays africains, à l’exception du Rwanda et de l’Ouganda à cause de leur agression et vols de ses minerais. La posture africaine face à la candidature serait-elle due simplement au fait qu’elle ait été en dépit de toute autre candidature africaine ?
En effet, la position du président français se justifie par le fait que, dans le souci de renouer avec le Rwanda, Macron a dû prendre position sur le génocide rwandais. En reconnaissant le rôle de la France et en soutenant Louise Mushikiwabo, victime du génocide, il a redonné ainsi la voie aux victimes. Toutefois, le temps passé au Nigeria peut également justifier son penchant pour le Rwanda, pays de langue anglaise.
Lors de la rencontre au mois de mars de cette année entre le président Emmanuel Macron et le président Félix Tshisekedi., Emmanuel Macron n’a pas condamné nommément le Rwanda, n’a pas annoncé de sanctions ni dénoncé clairement le soutien rwandais au M23.
Pourquoi le président français soutient tant le Rwanda dans ce contexte, quand on sait qu’il n'hésite pas publiquement à fustiger sans ménagement les régimes dictatoriaux ?
L’on se souviendra que le même Macron, avait reconnu la responsabilité de son pays, la France dans le génocide rwandais de 1994 et avait demandé pardon aux victimes tout en répétant que les dirigeants de l’époque n’avaient pas pris la mesure de la catastrophe qui s’annonçait.
Le soutien du Rwanda au mouvement terroriste M23, qui s’est emparé de vastes territoires de la province du Nord-Kivu, région riche en minerais, n’est plus discutable car documenté et prouvé dans nombreux rapports des experts de L’ONU.
S’agissant des intérêts économiques, ne serait-il pas bon que la France s’aligne en faveur de la RDC, pays détenant la quasi-totalité des minerais stratégiques de la planète au lieu de continuer à soutenir un pilleur ?
In fine, le président Macron a dû faire son choix, celui de continuer à plaider la cause de Kigali. En effet, Kagame travaille pour la France en Mozambique et l’armée rwandaise protège les intérêts de la société pétrolière française Totale et amasse des ressources financières des particuliers et des entreprises pour financer l’effort de guerre à l’Est de la RDC.
Devant cette situation, on peut comprendre la suspicion des Congolais qui se veulent circonspects. Ils observent une prudence tous azimut et pensent redéfinir, repenser les relations avec la France d’une part, et, d’autre part, avec le Rwanda.
A la question de savoir s’il est opportun de voir les jeux de la francophonie être organisés à Kinshasa dans les conditions qui sont les nôtres, il faudrait voir ce qu’ils peuvent ramener à la RDC sur le plan diplomatique et économique.
Eric Kamba
Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA)

Tribune d’expression libre, Jeux de la Francophonie à Kinshasa : Pour quel apport sur le plan diplomatique et économique en RDC ?
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Le jugement de Salomon

(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite à l’Université de Kinshasa)


En début d’année, lorsque je prends contact avec mes étudiants à l’université, je pose toujours une question : « quels sont les trois derniers livres que vous avez lus ? ». Et dans toutes les promotions, invariablement, j’obtiens toujours, de l’une ou l’autre, une réponse : « la Bible ». C’est dire que la Bible est l’un des livres les plus lus. Je suppose donc que l’histoire de ces deux femmes qui se disputaient un bébé est très connue. Elles avaient accouché à trois jours d’intervalle, et dormaient dans la même maison avec leurs deux bébés. Dans la nuit une femme a étouffé son propre bébé dans le sommeil et a échangé avec l’autre. Au réveil, les deux femmes revendiquaient le même bébé vivant. Elles se présentèrent devant le roi.
Le jugement de Salomon que l’on connaît témoigna de la sagesse de Dieu qui était en lui : I Rois 3, 16-28. En lisant l’interpellation de Me Jean-Claude Katende dans La Prospérité 6060 du jeudi 10 avril 2023, p.9 : « Où sont passés les professeurs d’université ? », j’ai eu le net sentiment que le défenseur des droits de l’homme attendait le jugement de Salomon d’une catégorie de ses compatriotes.
Je réagis, trois semaines après avoir hésité longuement. Pourquoi avoir hésité ? Ce n’est pas à cause du « risque d’être mis dans l’un ou l’autre des camps qui se battent ». Ce n’est pas non plus « pour préserver (mon) confort politique, professionnel, matériel ou financier » ; ce n’est pas davantage « pour soutenir les hommes politiques qui sont au pouvoir ou qui sont dans l’opposition ».
J’ai hésité faute d’avoir un jugement à la Salomon. Mais ce qui m’a finalement décidé, c’est ce que Me Katende a écrit : se taire « est une démission grave » ; se taire est « aussi responsable du chaos qui s’installe au Congo chaque jour ». L’avocat termine son interpellation par un vœu : « voir les professeurs de nos universités être de véritables lampes au sein d’une société qui s’enfonce chaque jour dans la médiocrité ».
Le projet de loi Tshiani divise la RDC en deux camps bien tranchés. Des imprécations sont proférées par les uns : « Sorciers ! Tribalistes ! Vous êtes contre la cohésion nationale. Si ce projet de loi passe, nous faisons la sécession ». L’autre camp réplique : « Sorciers vous-même ! Nous sommes contre l’infiltration au plus haut sommet de l’Etat ! Nous sommes contre la balkanisation ! Ne jamais trahir le Congo ! Ainsi va la vie.
D’autres pays ont connu aussi des moments difficiles, et ont su les surmonter. En France, l’Affaire Dreyfus a bouleversé la société française pendant douze ans de 1894 à 1906.
Alfred Dreyfus, un capitaine juif, était accusé injustement d’espionnage et d’intelligence avec l’Allemagne, un pays ennemi à l’époque. Il fut condamné à la déportation à perpétuité et à la dégradation publique en 1894 et 1899. On rapporte que des réunions en famille qui commençaient avec des embrassades, des rires et des sourires se terminaient par des volées de bois vert et des rixes parce qu’on avait abordé l’Affaire Dreyfus.
Les Dreyfusards s’opposaient aux Antidreyfusards. L’écrivain et journaliste Emile Zola a défendu Dreyfus en écrivant une lettre retentissante au président de la République qui se termine par : « J’accuse ».
En Belgique, la question royale a divisé les Belges en deux camps au lendemain de la deuxième guerre mondiale.
Face à l’Allemagne nazie, la Belgique avait capitulé sans conditions en mai 1940. Alors que le gouvernement s’était exilé à Londres pour résister, Léopold III était resté en Belgique. Il a été emmené en Allemagne et en Autriche comme prisonnier. Son frère, le prince Charles a exercé la Régence en septembre 1944. Lorsque Léopold III a voulu revenir au pouvoir, il s’est heurté à de vives réactions, à des manifestations, des actes de violence et la grève générale. Son comportement était fortement contesté.
On le comparaît à son détriment à son père, le roi chevalier Albert Ier. Les Léopoldistes s’opposaient aux Anti-léopoldistes. Après une consultation populaire en mars 1950, Léopold III a dû abdiquer en faveur de son fils Baudouin.
Un peu d’histoire. En 1964, une petite délégation des membres de la commission constitutionnelle qui siégeait à Luluabourg (Kananga) est venue voir le Chef de l’Etat Joseph Kasa-Vubu à Kinshasa pour lui rendre compte de l’évolution des travaux. Ils lui ont posé la question de savoir quels articles il aimerait voir figurer dans la Constitution compte tenu de ce qui s’était passé en 1960 avec le Premier ministre.
Le président Kasa-Vubu sourit, et leur dit : « Ne faites pas la Constitution en pensant à moi. Bien sûr, vous me connaissez. Mais imaginez, quand quelqu’un d’autre viendra après moi, s’il n’est pas comme moi, ça se passera comment ?
Faites la Constitution en pensant à l’intérêt général du Congo, et non à ma personne ». Et les constitutionnalistes revinrent à Luluabourg. C’est dire ce que les juristes répètent : « La Loi est impersonnelle. La Loi est dure, mais c’est la Loi ».
Au jour d’aujourd’hui, quel est l’intérêt général de la RDC ? C’est la défense de la souveraineté et de l’intégrité de notre pays qui importent. Notre cause, c’est la lutte contre la balkanisation qui est suspendue sur nos têtes comme l’épée de Damoclès. Notre combat, c’est la fin de l’infiltration qui travaille insidieusement comme le cheval de Troie.
1997. Une réunion de l’Etat-major des Forces Armées de la RDC est convoquée au Palais de la Nation au bureau de Yerodia Abdoulaye Ndombasi, Directeur de Cabinet de Mzee Laurent Désiré Kabila. L’ordre du jour est le contact des membres, et l’état des lieux de l’armée. A cette occasion, le Chef d’Etat-major James Kabarebe a invité les officiers congolais présents à parler et dire franchement tout ce qu’ils savaient pour réformer l’armée. Il voulait prévenir leurs réticences. Je puis en parler parce que j’étais à l’époque l’Assistant principal de Yerodia.
J’ai gardé aussi le souvenir de cette matinée parce que le Protocole d’Etat avait demandé dans la cour à Joseph Kabila, fils du Président, de rebrousser chemin parce qu’il était arrivé en retard, et que la réunion avait déjà commencé.
Par la suite, l’officier rwandais placé à la tête de l’armée congolaise a tellement bien travaillé qu’il pouvait déclarer urbi et orbi : « Les FARDC ne sont même pas capables d’attraper et de tuer une souris ». Honte à nous ! Où est passée la vaillance de nos soldats de 14-18 et 40-45 ?
Le passage de James Kabarebe à la tête des FARDC n’a pas servi l’intérêt général de la RDC tout comme les opérations répétées de brassage et de mixage des groupes armés. Ceux-ci en ont profité pour intégrer des Rwandais dans l’armée congolaise, garder leur autonomie et rester dans l’est du pays. L’infiltration a fragilisé les FARDC.
Dans l’Etat Indépendant du Congo, il y a eu aussi des brassages et des mixages, mais dans un autre style. Après les mutineries de Luluabourg (1895) et de Ndirfi (1897), pour éviter le soulèvement des hommes d’un même groupe ethnique, le peloton qui comprenait 40 à 80 hommes devait comporter des soldats d’au moins quatre origines différentes. Et les volontaires enrôlés dans la compagnie qui tenait garnison dans leur district ne pouvaient pas dépasser le quart de l’effectif total.
Certains avancent que le projet de loi Tshiani crée deux catégories de Congolais : les Congolais à part entière, et les Congolais discriminés, des parias de Congolais. Nous ne trouvons pas cela dans ce projet de loi. Ce texte ne prive pas de la nationalité congolaise les enfants dont l’un des ascendants n’est pas Congolais. Il s’agit plutôt et essentiellement du verrouillage des fonctions régaliennes réservées aux Congolais de père et de mère.
Est-ce à dire que les Congolais qui ne sont pas de père et de mère ne peuvent pas aimer ce pays, et être loyaux ?
On cite un militaire. Le colonel Mamadou Moustafa Ndala, de père sénégalais et de mère congolaise, est reconnu avoir été un officier de terrain de valeur, un meneur d’hommes efficace, dynamique et courageux. Respecté et apprécié par ses hommes, il galvanisait les unités placées sous son autorité. On le qualifiait de « libérateur de Goma ». C’est tout dire ! Il est mort au front, à 35 ans. Il est entré dans le panthéon de ceux qui ont versé leur sang pour la mère-patrie.
On cite un civil. Yerodia Abdoulaye Ndombasi est de père sénégalais et de mère congolaise. Je puis témoigner de l’attachement au Congo de cet homme qui m’a honoré de son amitié et de sa confiance. Dans sa jeunesse il a couru pour la conquête de la seconde indépendance du Congo en entrant dans le mouvement insurrectionnel des années soixante. Il fut membre du Conseil Suprême de la Révolution. Il a porté la cravate une seule fois dans sa vie ; c’était pour rencontrer Mao Tse Toung. Dans la soixantaine, il a rejoint Laurent Désiré Kabila. Il a été son directeur de cabinet et son ministre des affaires étrangères.
En août 1998, alors que les membres du gouvernement avaient quitté la capitale, à l’exception de Didier Mumengi, il a galvanisé les Kinois et les habitants du Kongo Central pour s’opposer à l’agression venant de l’est. Il a été l’un des quatre vice-présidents du gouvernement de la Transition. Il a terminé comme sénateur à 86 ans.
Chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage. Aujourd’hui, c’est la guerre des terres, la guerre des frontières. Demain, c’est la guerre de l’eau qui se profile avec le réchauffement climatique et la sécheresse des terres. Demeurerons-nous des jouisseurs impénitents ?
Avec ce projet de loi, on veut prendre toutes les précautions pour éviter l’implosion du Congo. Mais pour maintenir la cohésion nationale, nous proposons : l’examen et le vote du projet de loi Tshiani par les deux Chambres législatives. Toutefois, si la loi est adoptée, que la mise en vigueur soit actée et se fasse après les élections prévues en décembre 2023.
Mais, comment choisir les meilleurs des Congolais de père et de mère pour accéder à ces fonctions régaliennes ? Il manque une touche éthique au projet Tshiani. Je pense à cette commission juridique du Sénat aux Etats-Unis ; elle enquête et épluche la vie d’un candidat à une nomination ; elle remonte à plusieurs années antérieures pour voir si le candidat est « clean ». C’est le côté puritain des States. Mais cela a du bon.
Pour revenir au Congo colonial, l’Administration publiait des bans pour l’attribution du statut d’immatriculé. Les bans étaient publiés dans la presse, et placardés dans le territoire où habitait le candidat. Toute personne ayant des objections ou des observations à formuler ou des éclaircissements à donner au sujet de ces demandes était admise à les faire valoir par écrit signé ou en se présentant en personne au Parquet. C’est le côté paternaliste à revisiter.
Nul peuple décidé à faire les sacrifices nécessaires pour sauvegarder son indépendance n’a définitivement été supprimé de la carte du monde.
Nous sommes appelés, peuple congolais, toutes tendances confondues, Majorité, Opposition, Société civile, à ouvrir l’œil, …et le bon !

 

Le jugement de Salomon
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Confidences du chauffeur du ministre : "ZAMBIE : mariages obligatoires 'même- terre', mêmes frère-et-sœur 'sang-pour-sang "

Nouvelles de la Zambie, telles que relayées par l'auto-radio de mon patron le Ministre d'Etat : là-bas, chez nos chers voisins en Zambie, interdiction formelle a été proclamée au sein de toute l'armée d'épouser des conjoint(e)s non-zambien(ne)s. Et donc, seuls autorisés les mariages cent-pour-cent (pis: "sang-pour-sang"!) inter-zambiens...
Évidemment émoi et tollé au sein des forces armées et de la population. " Quoi, s'offensent les officiers supérieurs, vieux briscards à la tête des troupes, qu'allons-nous devenir sans nos vieilles épouses étrangères, katangaises ou sud-africaines?"
"Quoi, disent les hommes de troupes subalternes, que vont devenir nos concubines-longue-durée, zulu ou tshokwe?
" Quoi, s'émeuvent les enfants métissés zambio-katangais ou zambio-zulu, sommes-nous donc des apatrides, sans terre, sans mère ni père !"
... La nouvelle a été une vraie bombe, avec des déflagrations collatérales dans les pays voisins, jusque chez nous.
C'est tellement vrai que certains partis politiques de chez nous, les plus "profito-situationnistes" ( comme disent les Kinois), ont repris l'antienne avec plus de fracas encore.
... A l'annonce de la nouvelle, le gérant de notre nganda-bar, notable dans un quartier populaire multicolore, miltiethnique, et multiambiance, a réagi avec véhémence :
"Yélélé! Après 'même-père-même-mère ', voici mariage de même origine, de même ancêtre ; non plus seulement "cent-pour-cent", mais plus : "sang-pour-sang". Et d'ajouter :" Yélélé! Il ne nous reste plus qu'à rentrer chacun au fond de son bled ancestral, et de réépouser une sœur ou un frère de même terre, de la même rivière, de même sanctuaire, de la même déclinaison langagière, des mêmes totems statuaires. Quitte à répudier ou à rétrograder le pedigree de nos vraies- fausses concubines et de nos vrais- faux batards. Yélélé !"...
Yoka Lye

Confidences du chauffeur du ministre : "ZAMBIE : mariages obligatoires 'même- terre', mêmes frère-et-sœur 'sang-pour-sang "
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