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L’UDS s’engage dans la lutte contre l’hégémonie américaine

M. Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS
Hier mardi, le 4 Juillet 2023, plusieurs pays qui s’opposent à la domination américaine dans le monde ont célébré, pour la première fois, la Journée Internationale de l’Indépendance de l’hégémonie Américaine.
A cette occasion, l’Union des Démocrates Socialistes a publié une déclaration politique dont la teneur suit :
1. L’Union des Démocrates Socialistes, UDS, Parti Politique de la gauche révolutionnaire congolaise, s’associe, ce mardi 04 Juillet 2023, à toutes les manifestations organisées, à travers le monde, à l’occasion de la première édition de la Journée Internationale de l’Indépendance de l’Hégémonie Américaine, laquelle journée a été officiellement décrétée le 15 Juin 2023 dernier à Moscou (Russie).
2. L’UDS qui n’a cessé jamais de se battre pour le respect de l’indépendance nationale et la protection de la souveraineté de la République Démocratique du Congo, monte à la ligne de front du noble combat déclenché par les Organisations Non-Gouvernementales d’Autriche, de Serbie, d’Arménie et de Kazakhstan, en vue de sauvegarder la souveraineté de chaque pays face à la domination nord-américaine sur le reste du monde.
3. L’UDS encourage tous les pays de la planète qui hésitent encore à s’engager dans la défense de leurs valeurs et de leurs cultures nationales. Car, l’ingérence des Etats-Unis d’Amérique dans les affaires internes d’autres pays constitue une flagrante et impardonnable violation de la Charte des Nations-Unies fondées au nom de la préservation de la paix et de la sécurité mondiales.
4. L’Union des Démocrates Socialistes constate malheureusement que les Etats-Unis d’Amérique refusent volontairement d’appliquer la doctrine dite « Monroe » de leur ancien Président James Monroe symbolisée par la fameuse et célèbre phrase : « L’Amérique aux Américains ! ».
5. L’UDS rappelle que, depuis plusieurs décennies, les Etats-Unis d’Amérique ont mis en place des mécanismes et des stratégies diaboliques qu’ils ont toujours exécutés avec une froideur indicible pour coloniser, par des voies détournées, le monde entier et établir par la force un ordre mondial unipolaire basé uniquement sur la domination des valeurs et des institutions américaines. Tout en foulant aux pieds le principe universellement admis selon lequel « aucune culture, mieux aucune civilisation, n’est supérieure à une autre ».
6. L’Union des Démocrates Socialistes qui prône le pacifisme et la solidarité internationale dans un monde multipolaire, insiste sur le fait que la Journée Internationale de l’Indépendance de l’Hégémonie Américaine se pose comme un cadre idéal de concertation afin d’aider tous les peuples et les Etats du monde à sortir, une fois pour toutes, de l’influence américaine jugée néfaste.
7. Dans cet ordre d’idées, l’Union des Démocrates Socialistes réaffirme publiquement son engagement en faveur de la cohabitation pacifique entre les Peuples et les Etats sans exclusion et sans déclencher une quelconque confrontation avec les Etats-Unis d’Amérique qui s’illustrent régulièrement par la violence et l’agressivité inouïe pour dominer le reste du monde.
8. Faisant le bilan de la présence américaine quasi-ininterrompue en République Démocratique du Congo depuis le début de la colonisation, l’Union des Démocrates Socialistes affirme, sans peur d’être contredite, que ce bilan est largement négatif. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont aucun investissement important dans notre pays. Par contre, les Nord-Américains ont contribué et contribuent encore à la déstabilisation de notre mère patrie, échafaudent de funestes plans de balkanisation, participent au pillage de nos ressources naturelles, parrainent des rébellions devenues endémiques et œuvrent pour l’affaiblissement de l’Etat congolais.
9. Les Nord-Américains sont à la base de nombreux assassinats politiques dans notre pays. Planificateur et exécuteur de l’ignoble assassinat de notre Héros National, l’Immortel Patrice-Emery LUMUMBA, les Etats-Unis d’Amérique ont aussi éliminé physiquement des personnalités importantes comme Pierre MULELE, Mzee Laurent-Désiré KABILA. Ils ont également combattu le Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Docteur Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA jusqu’à sa mort pour qu’il n’accède pas à la Présidence de la République Démocratique du Congo. En bref, les Nord-Américains ont toujours joué un mauvais rôle dans la politique congolaise où ils ont recruté un grand nombre de traitres à la cause nationale.
10. Enfin, l’Union des Démocrates Socialistes reconnaît, à son juste titre, que la célébration de cette journée dédiée à la lutte contre l’hégémonie américaine, devra interpeller tous les patriotes congolais en vue de défendre mordicus notre souveraineté nationale.
A nous la victoire !
Fait à Kinshasa, le 04 Juillet 2023.
LE PRESIDENT NATIONAL DE L’UNION
DES DEMOCRATES SOCIALISTES,
Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI
Sénateur honoraire

 

 

L’UDS s’engage dans la lutte contre l’hégémonie américaine
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L’Etat est-il indispensable ?

(Par le Prof. Patience Kabamba)

La définition commune que nous avons apprise en sociologie de la part de Max Weber est que l’Etat est l’entité qui réclame avec succès le monopole de la violence légitime. Cela veut simplement dire que l’Etat seul a le droit de vous faire violence ou de vous arrêter ; aucune autre entité n’a ce pouvoir de violence sur les individus. Selon Max Weber, si le militaire a le droit de vous gifler par exemple, en revanche, vous ne pouvez pas répliquer à un agent de Etat qui vous gifle. Les images qui circulent des policiers ou militaires en uniforme et qui se livrent à des bagarres de rue, contredisent le fondement même de l’Etat. Un agent en uniforme de l’armée ou de la police représente l’Etat selon la définition wébérienne. L’Etat organise aussi la vie économique et politique du pays à travers l’organisation de la production économique et du deal politique y afférant.
Pour le moment nous avons à faire à un régime politique qui dit œuvrer pour la cohésion nationale pendant que dans les actes, il tribalise l'administration de l'Etat, il fait porter à l'Etat ses charges privées et celles de tous les membres de son clan qui non seulement émargent au budget de la Maison Civile mais s'activent dans les affaires notamment au Katanga. Le gouvernement vante le projet de 145 Territoires alors qu'il a ignoré superbement les congolais qui l'ont conçu pour la bonne et simple raison qu'ils ne sont pas de son obédience politique encore moins de sa tribu.
Voilà le diagnostic qui me fait poser la question sur l’indispensabilité de l’Etat comme entité ayant le monopole de la violence légitime. Le MDW va emprunter un raisonnement heideggérien pour montrer que l’Etat telle qu’il est organisé en République Démocratique du Congo n’est pas du tout indispensable.
La science et la technique produisent des choses qui ont une valeur objective (ob-jectum) extérieure au sujet. Ces objets ont généralement une valeur fonctionnelle, instrumentale, esthétique, ou symbolique qui jouissent d’une signification ontique pour lesquelles ils ont été produits. Mais, dans la vie courante ce qui arrive est que ces objets prennent le caractère indispensable au point de devenir ontologiquement significatif. Il en est de même pour l’Etat en tant que tel.
En effet, l’Etat a acquis une certaine autonomie qui fait de lui une valeur ontologiquement prioritaire. L’Etat est même devenu un complexe biotechnologique éminemment indispensable. Cet organisme biotechnologique qu’est devenu l’Etat tend à s’imposer comme unique manière d’organiser la vie sociale. L’Etat est devenu à la manière des objets comme les téléphones, les voitures, les ressources virtuelles et digitales, un signifiant ontique d’un signifié ontologique ou transcendantal. Et nous trouvons tous des alibis même métaphysiques pour nous soumettre à l’Etat sans le questionner.
L’Etat est un arrangement social qui a pour but d’aider les individus qui s’y reconnaitre de mener une vie décente en terme de sécurité, santé, éducation des enfants et de nutrition. Lorsque ces objectifs ne sont pas atteints, les individus sont en droit de remettre en question l’organisation étatique qui est la leur.
Le MDW nous appelle à quitter les définitions rigides et prêt-à-porter de l’Etat dans le sens d’un organisme biotechnologique. Pour nous, l’Etat est une forme de relations humaines. La caractéristique des rapports humains est celle d’être flexibles. Si une manière de vivre ensemble ne répond pas aux attentes d’un peuple, celui-ci est en droit de la changer pour le bien de tous. Si vous êtes dans une relation amoureuse et que votre partenaire vous traite comme moins que rien, la chose la plus normale à faire est de le quitter pour chercher quelqu’un qui vous respectera et qui vous rendra la dignité. C’est la même chose pour l’Etat qui est, je le répète, une forme des rapports sociaux. Nous ne sommes pas obligés d’avoir un président, deux chambres, une cinquantaine des ministres et vice-ministres, des députés provinciaux. Cette forme d’Etat ne doit pas s’imposer à nous comme si elle était indispensable. Ce sont des productions externes à nous et qui n’ont pour rôle que de nous rendre la vie plus vivable.
A partir du moment où une forme étatique ne joue plus ce rôle, nous devons l’abandonner pour penser à d’autres formes d’arrangements sociaux plus adéquates à nos aspirations. Nous pouvons imaginer un système de production des richesses différent du capitalisme d’Etat que nous vivons ; nous pouvons lui associer un deal politique ou les ¾ du budget national n’ira pas dans les gros salaires qui sont devenus le type de vols institutionnalisés des deniers publics.
Pourquoi acceptons-nous les écarts salariaux illogiques que nous connaissons au Congo ?
Il ne s’agit pas uniquement des individus au pouvoir, mais de la forme même du pouvoir et de l’organisation social dont elle émane. Nous sommes en droit de ne pas remettre, par exemple, le monopole de la violence légitime à un groupe des bandits qui s’en servent pour intimider les adversaires politiques et rendre leurs vies difficiles. Au nom de la flexibilité des relations humaines, nous sommes en droit de nous débarrasser des dirigeants qui coutent très chers au trésor public et dont la contrepartie se fait encore attendre. Nous sommes dans un mariage ou l’épouse n’est pas contente parce qu’elle est laissée à galérer au jour le jour alors que l’époux se la coule douce, il est dans la dolce Vita dans tous les coins du monde. L’indispensabilité de ce mariage doit être remise en question.
C’est cela que le MDW de cette semaine fait. Il nous invite à repenser à nouveaux frais l’Etat et à le des-ontologiser ; il est une donne ontique avec toute ses externalités même s’il se donne des signifiés métaphysiques sous des signifiants bien ontiques. Mettons nos intelligences ensemble pour repenser une nouvelle forme d’arrangement social.
Nous sommes des animaux sociaux et non pas des animaux étatiques, encore moins des animaux qui ne peuvent qu’être des Wébériens.

 

L’Etat est-il indispensable ?
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Disons-nous la vérité au sujet des élections : nous, les congolais, sommes-nous des êtres humains rationnels ou des animaux irrationnels ?

(Par le Prof. Gaston Dyndo Zabondo)

Le philosophe grec Aristote, dans son livre Ethique à Nicomaque, distinguent les êtres vivants selon les fonctions qu'ils exercent. L'être humain se distingue des autres êtres vivants par sa fonction rationnelle, sa capacité de faire usage de la raison qui est la faculté de formuler un jugement de valeur (bien ou mal, bon ou mauvais, vrai ou faux, juste ou injuste) ou donc, d’appréhender" la chose juste à faire pour soi-même et pour sa communauté".
En effet, Aristote dira que l'humain ne se distingue pas des autres êtres vivants par sa faculté de manger et de rejeter les excréments. En ingurgitant des nourritures et des boissons, en faisant les petits besoins et en amassant des biens, nous ne sommes pas différents des autres êtres vivants car les végétaux et les animaux aussi mangent, boivent, dégagent des excréments et amassent des biens. La seconde faculté qu'a une catégorie un peu supérieure des êtres vivants, selon le philosophe grec, est celle de sentir (les organes de sens). Nous partageons cette faculté avec les animaux (la science a démontré, il y a un moment, que certaines plantes ont aussi la faculté sensitive). La sensualité nous amène à développer les sentiments positifs ou négatifs envers les autres, ainsi que le désir.
Les animaux (les poules, les chiens, les chats, même les bêtes féroces) le font aussi. En agissant avec nos sentiments seulement, nous ne sommes pas différents des animaux. L'être humain est d’une catégorie supérieure. En plus des fonctions végétative et sensuelle, il est doté de la raison : la capacité de faire des jugements objectifs sur ce qui est bon ou mauvais pour lui et pour sa communauté. La raison lui permet d'anticiper sur les événements futurs et de prévenir le danger en examinant les conséquences qui peuvent advenir de ses actions.

Nous congolais, nous sommes êtres humains doués de la raison, mais il me semble que nous ne faisons pas assez usage de cette faculté. En ce moment précis, nous tous préoccupés par la question des élections. Tout indique qu'il ne sera pas possible d'organiser des élections justes, transparentes, crédibles et apaisé dans le délai constitutionnel. Le président de la CENI vient d'avouer que la tenue des élections est butée à des difficultés financière et d'ordre sécuritaire.
D'une part, le Gouvernement ne finance plus les activités de la CENI, cette dernière est endetté auprès de ses propres employés de plus de trois mois d'arriérés des salaires (les employés ont même perdu l'envie de travailler pour la CENI, en commençant par les membres du bureau et de l'assemblée plénière).
La centrale électorale est aussi endettée auprès des entreprises qui leurs ont fourni des matériaux pour l'enrôlement et auprès des autres services. D'autre part, le climat sécuritaire est délétère avec la guerre et l'occupation des territoires à l'Est du pays par le M23 soutenu par les forces étrangères, les tueries des populations dans le territoire de Béni et en Ituri par les ADF, le CODECO et les autres forces négatives, ainsi qu'à l'Ouest avec les Mobondo qui sèment la désolation et terrorisent la population dans plusieurs provinces jusqu'à dans la commune de Maluku à l'entrée de la capitale.
Ajouté à cela, la tension politique de plus en plus grandissante entre le pouvoir et l'opposition, la répression violente, les arrestations arbitraires des opposants, la milice du pouvoir, la loi électorale injuste et conflictogène, le fichier électoral bâclé et mal audité, la crise socio-économique devenue acerbe.
On peut dire que tous les éléments qui peuvent causer une violente explosion sont réunis. Une petite étincelle peut embraser le pays, et il sera trop tard pour l'éteindre.
Je lance un dernier appel solennel. En tant que des êtres humains, doter de la raison, n'avons-nous pas, nous les congolais, la capacité d'anticiper l'avenir, de prévenir le danger, de l'éviter et d'envisager ce qui est bon pour nous tous, pour notre communauté ? Comment tout en sachant qu'il est impossible, d'après tous les indicateurs précités, d'avoir les bonnes élections dans le délai constitutionnel, nous continuons à dire allons aux élections ? Comment la CENI, n'ayant pas les moyens financiers et consciente des difficultés sécuritaires lancent quand même l’appel des dépôts des candidatures et les organisations politiques s'activent à préparer les listes des candidats pour aller déposer ? En même temps, tout le monde craint d'être piégé par la CENI qu'on soupçonne de vouloir prendre l'argent des dépôts des candidatures pour ses dépenses et ne pas être en mesure de rembourser si les élections n'ont pas lieu, comme ce fut le cas pour les élections provinciales de 2012.
Gouverner, c'est prévoir, dit-on, comment notre Gouvernement, tout en sachant que ses prévisions budgétaires indiquent qu'il n'y aura pas de fond disponible pour financer les élections, il ne dit pas la vérité à la population, laisse cette dernière dans l'incertitude sans préconiser les voies pacifiques pour éviter des confrontations avec la population et pour baliser un avenir harmonieux et paisible ? Comment le chef de l'Etat, garant de la paix nationale et de la sécurité des congolais, est obnubilé par le pouvoir et les flatteries des opportunistes au point de ne pas pouvoir la crise grave qui profile à l'horizon et d'anticiper, afin d'empêcher l'éclatement du conflit, en invitant les acteurs politiques et ceux de la société sous l'arbre à palabre, comme le faisaient nos ancêtres, afin de discuter et de trouver des solutions pouvant désamorcer la crise violente qui peut éclater à tout moment? Comment une partie de l'opposition politique se met à réclamer l'organisation des élections dans le délai constitutionnel, tout en sachant que c'est impossible, tout en dénonçant le processus électoral biaisé, la loi électorale injuste, le fichier électoral corrompu et son audit bâclé par des personnes non crédibles ? Pourquoi toute l'opposition politique ne demande-t-elle pas seulement fin de cette aventure et propose autre chose ? Pourquoi continuons-nous à piéger le pouvoir et l'opposition même quand nous sommes tous en danger. Ne sommes-nous plus des êtres humains doter de la raison? Ou les côtés végétatif et animal prédominent chez nous les congolais sur le côté rationnel qui émet des jugements, anticipe l'avenir et prévient les dangers ? Sommes-nous vraiment un "peuple inconscient" comme l'a dit Modeste Mutinga, qui, malheureusement, lui-même fait aujourd'hui parti d'un Gouvernement qui n'est pas conscient du danger à venir ? Nos dirigeants sont-ils des agents de la balkanisation de notre pays où sont-ils des irrationnels ?
Nous nous sommes beaucoup adressés aux dirigeants et à la classe politique ce dernier temps, mais on ne semble pas être écouté. Les gens ont perdu la raison. Dans les prochains jours, nous allons mobiliser la population pour descendre dans la rue afin d'exiger la rencontre des acteurs politiques et de la société civile de toutes les obédiences pour rechercher les voies et les solutions pacifiques qui permettent d'éviter l'éclatement violent de la crise. Nous croyons qu'il y a encore parmi les congolais les personnes éprises de raison et de bon sens.

 

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Jo M. Sekimonyo : ‘’Les lois électorales laissées par Kabila en RDC sont gravement déficientes, ce qui a un impact négatif sur le processus démocratique du pays’’

Ces lois ont été conçues pour favoriser le maintien du pouvoir en place plutôt que de garantir des élections libres et équitables. Elles limitent la participation politique en restreignant l'accès des candidats à la scène politique en imposant des exigences complexes et arbitraires.
Dans l'ensemble, les lois électorales laissées par Kabila ont sapé la légitimité et la transparence du processus électoral en RDC, compromettant ainsi la confiance du peuple dans le système politique et entravant le développement d'une véritable démocratie.
Rien que l'idée de voir M. Kabila revenir au pouvoir me fait grincer des dents, en imaginant quelle monstruosité il va nous concocter cette fois-ci.
UDPS viva ou oye ?
Les membres de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fondée le 15 février 1982 et actuellement au pouvoir, ont toujours affirmé avec audace que leur parti s'est engagé dans la lutte pour un État de droit, où la justice en constitue le pilier essentiel.
Il est difficile de dire que ses membres comprennent clairement ce concept qui désigne un système politique et juridique dans lequel le pouvoir est exercé conformément aux lois établies et où les droits fondamentaux des individus sont protégés. En effet, dans un Etat de droit, la primauté du droit est garantie, ce qui signifie que personne, y compris les gouvernants, n'est au-dessus de la loi. Les institutions juridiques et judiciaires sont indépendantes et impartiales, assurant ainsi un contrôle et un équilibre des pouvoirs.
Plus important, à mon avis, un État de droit joue un rôle essentiel dans le développement économique d'une nation. En fournissant un cadre juridique stable et prévisible, il crée un environnement propice à l'investissement, à l'innovation et à la croissance économique. De plus, en veillant à ce que tous les citoyens, acteurs économiques ou pas, soient soumis aux mêmes règles et obligations, l'État de droit favorise la transparence, l'intégrité et la responsabilité, créant ainsi un environnement favorable à la prospérité économique durable d'une nation.
Le simple fait que le parti qui proclame "le peuple d'abord" n'ait pas augmenté le salaire minimum d'un centime depuis son arrivée au pouvoir témoigne de son aveuglement ou de son ignorance des implications économiques de ce noble concept.
En fin de compte, la motivation des Tshisekedistes et des Kabillistes à la même saveur.
Essai ultime
Dans l'ensemble, le Conseil d'État joue un rôle essentiel dans le renforcement de l'État de droit en RDC en veillant au respect des normes juridiques et en protégeant les droits et intérêts des citoyens dans les affaires administratives.
Le référé-liberté permet à un individu de faire une demande urgente au juge administratif afin de prendre des mesures nécessaires pour préserver l'une de ses libertés fondamentales s'il estime que l'administration a porté et continue de porter une atteinte grave et illégale à cette liberté. L'audience est dirigée par un seul juge des référés, qui rend ensuite une ordonnance en conséquence.
Lors de la plaidoirie ce vendredi 9 juin 2023, j’ai demandé au Conseil d’Etat de suspendre le processus électoral en cours, en attendant le verdict de la Cour Constitutionnelle à la requête de rectification des erreurs matérielles que j’avais introduit en date du 28 février 2023.
Pour l’avocat de la République il serait absurde de bloquer tout un pays pour un seul individu.
La caresse ou la gifle tarde à venir
Ce qui était initialement prévu de se produire quelques jours plus tard, avec la promesse d'assurer l'intégrité du système judiciaire et de renforcer la confiance du public dans le fonctionnement de la justice en RDC, tout en brisant le cœur des pessimistes, continue à être retardé depuis plus de 20 jours, sans aucune garantie que l'attente douloureuse prendra bientôt fin.
Il est difficile de généraliser et de déterminer spécifiquement de qui ou de quoi un juge du Conseil d'État pourrait craindre de rendre un verdict. Dans certains contextes politiques ou sociaux complexes de la RDC, un juge peut être soumis à des pressions, des menaces ou des influences extérieures qui peuvent potentiellement compromettre son impartialité.
Toutefois, lorsque l'institution chargée de garantir la justice et de préserver les droits fondamentaux se retrouve paralysée par la peur ou l'incapacité à agir, l'intégrité de tout le système s'en trouve compromis, ce qui entraîne une perte de confiance dans l'État de droit et a des répercussions néfastes sur l'économie d'une nation. Les entreprises et entrepreneurs nationaux et étrangers sérieux sont réticents à investir dans un tel contexte, ce qui restreint la croissance économique et réduit les opportunités d'emploi.
A l'exemple de la Cour constitutionnelle et, semble-t-il, également du Conseil d'Etat, lorsque la plus haute cour d'un pays refuse de statuer sur une affaire impliquant des violations flagrantes des droits de l'homme, cela envoie un message alarmant selon lequel les citoyens ne peuvent pas compter sur une protection juridique. Une telle situation engendre un sentiment d'insécurité et de désespoir, sapant ainsi les fondements même d'une nation et entravant son développement prospère et équilibré.
Autant que l'application de la loi, cela devrait peser lourdement sur la conscience du juge.
Jo M. Sekimonyo
Auteur, théoricien, militant des droits de l’homme et économiste politique

 

Jo M. Sekimonyo : ‘’Les lois électorales laissées par Kabila en RDC sont gravement déficientes, ce qui a un impact négatif sur le processus démocratique du pays’’
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63 ans après, sommes-nous une nation souveraine et indépendante ?

Je dis NON. Alors qu'est-ce que nous allons célébrer le 30 juin prochain ? Il est temps que nous prenions conscience de la réalité et que nous nous organisions pour conquérir notre vraie souveraineté et notre vraie indépendance.
L'exemple du Mali peut nous inspirer. Certes, au Mali, ils ont fait un coup d'état militaire pour changer l'ordre des choses. Est-ce que chez nous, nous avons besoin d'un coup d'état militaire ? Est-ce que les dirigeants actuels ne peuvent pas prendre l'initiative d'organiser un temps d'arrêt où nous allons tous être invités à réfléchir sur les questions suivantes :
1°) d'où venons-nous ?
2°) où sommes-nous ?
3°) où allons-nous ?
Et, où voulons-nous aller ?
Si chaque congolais répondait à ces questions fondamentales et si tous ensemble nous répondions à ces questions, ne serait-il pas possible de créer une cohésion nationale pour bâtir ensemble un Autre Congo ?
Abbé José Mpundu
Prêtre de l’Archidiocèse de Kinshasa

63 ans après, sommes-nous une nation souveraine et indépendante ?
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Ma conception de la sureté de l’Etat contre la dérive dictatoriale en Rd Conco

(Par Delly Sesanga, Candidat à l’élection Présidentielle de 2023)

1.    Le mépris de la constitution et des lois est la pire menace à la sécurité et à  la stabilité du pays. Dans un Etat de droit, c’est la loi qui définit les conditions ainsi que les circonstances dans lesquelles il y a lieu d’évoquer l’atteinte à la stabilité et à la sécurité du pays, dont la sûreté de l’Etat est une des composantes. Toutes autre référence pour le faire est arbitraire et relevé  de l’abus de pouvoir !

2.    La dictature commence et s’entretient lorsque le pouvoir, et en particulier quand le Chef de l’Etat, décide par sa seule volonté et les zèles de ses partisans, de poursuivre toute personne qu’il accuse, à tort ou à raison de porter atteinte à la sécurité de l’Etat. Le passé ne nous instruit-il pas ? Pourtant, au nom des mêmes considérations de l’atteinte à la sûreté de l’Etat, un jour de la pentecôte, de juin 1966, sur la place où est érigé le stade de Martyrs, le régime de la IIème République et ses thuriféraires, pour servir d’exemple, lancer un message fort à l’opinion, prévenir toute critique, en insufflant la terreur afin de museler les Oppositions, mirent à mort les quatre compatriotes (connus sous l’appellation pendus de la pentecôte)- et, à travers leur martyr la démocratie fut ensevelie pour instituer la dictature.

3.    Dans ce cadre, les propos du Président de la République tenus à Mbuji-Mayi, promettant de s’attaquer sans hésitation et sans remord à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays, et ce, sans égard aux droits de l’homme, sont d’une extrême gravité. Ils expriment une confusion sur la nature de l’ordre politique qui nous gouverne. Mieux, une méprise totale sur le sens de l’Histoire de notre pays, en s’inscrivant à l’encontre des valeurs et des principes sur lesquels le Peuple congolais  a fondé l’ordre politique cristallisé dans la Constitution du 18 février 2026 : l’Etat de droit démocratique. Il s’agit en réalité d’une dérive autoritaire, qui n’a pas de place dans une démocratie libérale fondée sur le principe de l’Etat de droit.

4.    Je considère qu’il n’y a pas pire atteinte à la stabilité du pays et à la sécurité de son peuple qu’un régime qui s’émancipe  de la constitution ainsi que des principes  démocratiques et des valeurs républicaines. L’annonce de la décision  d’avancer et de demeurer ainsi à la marge du respect de nos institutions et de nos lois, sous le prétexte de la sécurité et de la stabilité, porte un coup critique inacceptable  au processus démocratique et à la cohésion nationale. Pourtant, la sécurité et l’intégrité territoriale du pays sont sous une menace militaire immédiate à l’Est, qui requiert davantage fermeté et rigueur dans l’action du pouvoir. Les congolais en paient constamment le prix du sang et ressentent l’abandon de leur Etat. L’introversion du pouvoir par la quête effrénée du prétendu ennemi intérieur, ne peut compenser le manque d’efficacité contre les menaces militaires externes pourtant bien identifiées. Bien au contraire, ce type de procédé à toujours été à la base des désastres des Nations.

5.    Dans l’exposé des motifs de la constitution, le constituant de 2006 réaffirme l’attachement de la République Démocratique du Congo aux Droits humains et aux libertés fondamentales tels que proclamés par les instruments juridiques internationaux auxquels elle a adhéré. C’est pourquoi, ces droits et libertés sont intégrés dans 57 articles faisant du corps même de la constitution au titre 2 consacré aux droits humains, libertés fondamentales et droits du citoyen. Ils représentent en volume le quart des 229 articles soit 25 % des dispositions de notre constitution.

6.    C’est donc un devoir de la charge du Président de la République de veiller au respect intégral de la constitution. D’où le serment solennel qu’il prête de veiller, d’observer et de défendre la constitution ainsi que les lois de la République, en jurant de ne pas laisser guider que l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine. Les 13 parlementaires ne l’avaient-ils pas, à juste titre, rappelé au Président fondateur Mobutu en ces termes : « Il est inadmissible que vous continuez à modifier par des discours les lois et la constitution » ? Est-ce une volonté et un choix de revenir aujourd’hui à ce passé ?

7.    J’affirme, sur pied des prescrits de la constitution, que le respect des droits de l’Homme et des libertés publiques n’est donc, ni une option pour le Président de la République, ni une libéralité du Chef à ses sujets, ni une valeur négociable à l’aune des calculs politiciens. C’est un droit des citoyens et une obligation du serment constitutionnel du Président de la République, sous peine de haute trahison !

8.    En décembre, partisan de l’Etat de droit, je condamne avec fermeté ces graves propos du Chef de l’Etat qui ébranlent les fondements de la cohésion nationale et de la concorde intérieure. Il revient au peuple congolais, comme nous l’ont instruit Patrice Emery Lumumba ainsi que les 13 parlementaires à ne pas céder à la peur, à défendre la constitution et les lois de la République y compris contre toute autorité qui s’en écarte (article 64). Les congolais doivent demeurer vigilants dans l’unité autour des acquis de notre Histoire pour barrer la route à toute nouvelle dérive dictatoriale. Je reste convaincu que c’est à ces conditions que nous pouvons matérialiser le rêve de Patrice Emery Lumumba, Père de l’indépendance et de l’Etat de droit dans notre pays.

9.    Au discours du Président de la République Félix Tshisekedi qui pense s’attaquer sans hésitations, sans remords à tout congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité du pays, et ce, sans égard aux droits de l’homme et aux libertés ; je demande aux démocrates d’opposer fermement le serment de Patrice Emery Lumumba, sur la nature du Gouvernement dans son discours d’investiture du 23 juin 1960 en ces termes : « [Il] s’efforcera de mettre en place un Etat de droit et d’ordre public dans le pays, et ce sans le moindre hésitation. Et pour ce faire, il lui faudra toujours respecter ces biens que sont les droits inaliénables de l’homme et du citoyen… Nous ne voulons rien avoir à faire avec des nouvelles formes de dictatures ».

10.                       Dans le cadre de mon projet présidentiel de 2023 : LA REFONDATION DU CONGO, j’invite les congolais à rechercher cet Etat pour lequel nous nous engageons. Un Etat de droit où seules la Constitution et les lois de la République dictent la conduite et les actes des dirigeants, dans le respect sans faille des droits de l’homme et de la dignité de la personne humaine.

 

 

Ma conception de la sureté de l’Etat contre la dérive dictatoriale en Rd Conco
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1960-2023 : 63 ans après, la RDC s’interroge toujours , Qu’avez-vous fait de mon indépendance ?

(Par Salomon Valaka)
*Délivrée, semble-t-il, des griffes du colonisateur le 30 juin 1960, la RDC demeure cette proie convoitée tant à l’intérieur du pays (par ceux-là même qui sont supposés la protéger, ses filles et ses fils) qu’à l’extérieur du pays exposée sous la convoitise des prédateurs internationaux sous la complicité même de ses propres dirigeants politiques.
A 63 ans de son indépendance aujourd’hui, évoquer le terme ‘’Complice’’ ne suffit plus. Nous devons plutôt parler d’une ‘’Haute Trahison.’’
Voilà pourquoi, à 63 ans de son indépendance, le pays s’interroge toujours. Il s’interroge de la manière ses dirigeants ont géré cette soi-disant indépendance et 63 après, le réquisitoire demeure entier.
‘’Qu’avez-vous fait de mon indépendance ?’’ Le Congo s’interroge, ses populations les plus démunies et les plus sous-exploitées s’interrogent dans le Poème, ci-dessous.
Qu'avez-vous fait
de mon indépendance?
Des Empires, des Royaumes, jadis,
D'une certaine Afrique inconnue,
En parfaite harmonie vécue,
Quand l'Occident en décida autrement !
Vint 1885. Comme un gâteau mielleux,
Ainsi, l'Afrique fut morcelée.
Lorsqu’un Roi cupide, vorace et véreux,
S'accapara des terres...
Ainsi, naquit l'EIC.
De l’EIC, comme des sauvages traités et transformés
En nègres de commerce ;
Un siècle durant,
L’âme et des richesses, ce Roi s'accapara.
Puis, vint 1908. De multiples dettes le Roi fut accablé ;
De l'EIC, vite il s’en débarrassa !
Ainsi la Colonie Belge naquit,
Afin de mieux continuer l'interdit.
Révoltés d'une infâme colonie,
Des voix acerbes s'élevèrent.
‘’L'Indépendance immédiate !’’ Oui... !
Désormais fut la réclamation inouïe.
Bienvenue 1960 ! De cette histoire macabre,
Une page nouvelle, comme un fruit pas mûr,
Mais avec pression, persistance et insistance
Un enfant naquit … Est né un Congo libre.
Mais 63 ans après...
La grande question d'après !
Qu'avez-vous fait de mon indépendance ?
L'indépendance...encore l'Indépendance !
"Don béni" [des aïeux], vous m'aviez baptisé !
"Ô pays, bien aimé"...vous aviez chanté !
Parce qu’en ce jour historique,
Ma libération devint fatidique.
Congo, est mon nom de baptême,
30 Juin 1960, ma date de naissance.
Me voici, me voilà, vive ma naissance,
Fini, ai-je entendu, les jours de carême !
Seulement 63 ans après... au terme de ma naissance,
Sombre et incertain demeure ma croissance.
Ma terre, mon essence, mon existence,
Vous avez relégué à l'inexistence.
Hélas !... 63 ans après !
Aux Colons, tous vos malheurs attribués.
Une colonisation de la honte, dites-vous ;
"Nous allions tout transformer" promettiez-vous.
Hélas !... 63 ans après !
Défoncées sont, depuis, devenues mes routes,
C'est aux Colons, la faute.
Des écoles, des hôpitaux en ruines ?
Toujours aux Colons, la faute.
Pourtant, avec sa traitrise, cupidité et brutalité,
Une colonie équipée et prometteuse, la Belgique laissa.
Ainsi en est de Lovanium, Libre, Officielle...des Universités ;
Des bijoux dans une Afrique Centrale, le Belgique laissa.
Oui, 63 ans... 63 ans après !...
Qu'avez-vous fait de mon indépendance ?
Mes universités, mes routes, mes hôpitaux
En lambeaux vous avez transformés.
Sans honte, des administrateurs, vous vous appelez ;
Sans gêne, des intellectuels vous vous revendiquez ;
Sans froid aux yeux, avec cupidité et imprudence,
Chacun de vous se dote "Son" père de l'indépendance.
Laissez Kasa-Vubu,
Laissez Lumumba,
Et tous ceux qui ont lutté à leurs côtés,
De leurs lauriers, qu'ils se reposent.
N'ont rien de commun avec vous, "Mes enfants immatures."
Eux ! Une histoire glorieuse, ils ont façonné…
Mais vous, à un pays en miettes et des querelles de famille
Le Congo, moi, vous m’aviez transformé.
Ma terre, aux vautours vous avez abandonné ;
Une maison sans maître, suis devenue.
Moi Congo
Mon intégrité, ma souveraineté,
Abandonnées à tout vent…Au premier venu.
Qu'avez-vous fait de mon indépendance ?
Que sont devenues mes richesses,
Arrogants Fils et Filles de la traitrise ?
Disposez-vous encore de la matière grise ?
Un contrat de société, nous devons signer !
Des promesses fermes,
Au monde nous allons divulguer,
Pour un avenir solide ;
Preuve des promesses fermes.
Fièrement, Entonnez l’hymne sacré
De votre solidarité !
L’emblème d’or de votre souveraineté,
Saluez !!!
Après venez à moi,
Congo !... Votre Congo.
27 juin 2023
Salomon Valaka/CP

 

1960-2023 : 63 ans après, la RDC s’interroge toujours , Qu’avez-vous fait de mon indépendance ?
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Convocation de l’électorat, les partis politiques devraient éviter la confusion

(Par Me Tshiswaka Masoka Hubert, Directeur Général de l’IRDH)

*Si l’on y prend garde, le processus électoral ne servira que quelques individus et leurs familles à contrôler l’appareil de l’Etat et ramener des conflits supplémentaires. (Lubumbashi, le 27 Juin 2023).
Les Bureaux de Réception et de Traitement de Candidatures (BRTC) à la députation nationale ont été ouverts, le 26 juin dernier, à chaque antenne de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CENI). Cette ouverture fait suite à la cérémonie du 25 juin portant « Convocation de l'électorat pour la députation nationale ». Le décor est planté, donnant espoir à la construction d’une autre étape d’un Etat démocratique. Cependant, la liste de 910 partis politiques transmise à la CENI, le 23 juin dernier, par le Ministre de l’Intérieur, amène plus de confusion dans le chef des électeurs.
En plus du discours appelant à boycotter le processus électoral, 910 partis politiques se disputent 500 sièges de l’Assemblée Nationale, dans la totale cacophonie politique que le Gouvernement a le devoir d’éclaircir.
L’Exécutif prépare le prochain Parlement
L’esprit d’équité entre partis politiques ressort à l’article 4 de la « Loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques ». Celui-ci rappelle que les partis politiques ont droit à un égal traitement de l'Etat, les services publics et tout détenteur de l'autorité publique. En plus, le cinquième point de l’exposé des motifs, répété à l’article 25 (3e alinéa), dit expressément que « l'usage par un parti politique des biens et du personnel de l'Etat est strictement interdit, sous peine de dissolution ».
Le fait que les 910 partis politiques soient, en majorité, sous contrôle des membres du Gouvernement central, Gouverneurs de province ou fonctionnaires de l’Etat en fonction, est indice de déséquilibre dans le traitement des partis politiques.
Même dénomination pour plus d’un parti
Des partis politiques avec la même dénomination, en violation de l’article 7 de la même « Loi n° 04/002 du 15 mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques » qui stipule que :
« Aucun parti politique ne peut adopter la dénomination, le sigle, les symboles et autres signes distinctifs d'un autre parti politique déjà enregistré par l'autorité publique compétente sous peine des sanctions prévues par la présente loi ».
Exemple des partis ayant adopté la même dénomination et sigle :
1. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Tshibala (UDPS) ;
2. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Mubake (UDPS/LE PEUPLE ;
3. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Kibassa (UDPS/KIBASSA) ;
4. Union pour la Démocratie et le Progrès Social/Tshisekedi (UDPS/TSHISEKEDI).
Contrairement au régime précédent qui visait à affaiblir l’UDPS par la démultiplication de son sigle, une fois au pouvoir, ce parti pouvait mettre fin à cette confusion dans le chef des électeurs.
Partis fantaisistes
La liste des 910 révèle aussi des partis politiques confusionnistes se réclamant être « Tshisekedistes », sans adhérer ni à l’UDPS dirigé par le Président Tshisekedi, ni constituer un seul parti ou regroupement politique « tshisekedistes ». A titre d’exemple, l’on peut citer :
1. Forces Tshisekedistes Nationales pour la Solidarité (FTSN) ;
2. Dynamique Tshisekediste pour le Changement Radical (DTCR) ;
3. Dynamique des Tshisekedistes pour la Démocratie et la Justice (DTDJ) ;
4. Les Démocrates Tshisekedistes Rénovés (DTR) ;
5. Alliance des Tshisekedistes Patriotes (ATP) ;
6. Alliance des Tshisekedistes Unifiés (ATU) ;
7. Alliance des Tshisekedistes par les Valeurs de Kasa-Vubu (ATVK) ;
8. Alliance de Soutien à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo (ASOFATSHI).
Le Président Tshisekedi lui-même pouvait rappeler à tous ces partis politiques se réclamant de lui, le rôle constitutionnel d’éducation civique et de concourir à la cohésion nationale.
Opposition manque d’exemplarité
Autant que des partis fantaisistes soutiennent le Pouvoir, d’autres se réclament de l’opposition soutenant M. KATUMBI CHAPWE Moïse, sans adhérer à son parti, Ensemble pour la République (Ensemble). Exemple :
1. Parti National pour la Démocratie et le Développement (PND) de M. KALONDA DELLA IDI Salomon, Conseiller Spécial du Président d’ENSEMBLE ;
2. Alliance pour le Renouveau du Congo (ARC), de M. KAMITATU ETSOU Olivier, Directeur de Cabinet du Président d’ENSEMBLE.
3. Front Social des Indépendants Républicains (FSIR) de M. OKENDE Cherubin, Porte-parole d’ENSEMBLE ;
4. Conscience Républicaine pour la Démocratie et le Développement (CRDD) du Prof MULONGO KALONDA BAMPETA Huit, Conseiller et proche collaborateur du Président d’ENSEMBLE ;
5. Conservateurs de la Nature et Démocrates (CONADE) de M. MONI DELLA IDI Moïse, proche collaborateur du Président d’ENSEMBLE.
PLUS D’UN PARTI DANS UNE MEME FAMILLE BIOLOGIQUE
Contrairement à l’esprit de l’article 6 de la Constitution qui veut que les partis concourent à la cohésion nationale, ils servent à multiplier des chances de garder le pouvoir d’Etat en famille ou entre amis. A titre d’exemple :
1. UDPS dirigée par le Président TSHISEKEDI est doublée par l’UDPS/Kibassa du beau frère KIBASSA Augustin.
2. Le PND est dirigé par M. KALONDA DELLA IDI Salomon, frère du Président de CONADE, M. MONI DELLA IDI Moïse.
3. Union des Nationalistes Fédéralistes du Congo (UNAFEC) est de M. KYUNGU WA KUMWANZA Gabriel. Mais, son fils, M. KYUNGU KIBWE Lawrence dirige l’Alliance Nationale des Fédéralistes Kyungistes (ANAFEK).
DES PARTIS DONT DES DIRIGEANTS SONT DEJA MORTS
En violation de l’article 17 de la Loi sur l’organisation et fonctionnement des partis politiques evoquees ci-dessus exige que
« […] Tout changement dans la direction ou l'administration du parti et toute modification de ses statuts doivent, dans le mois qui suit, faire l'objet de déclaration au Ministère de l'Intérieur ».
A titre d’exemple l’on cite :
1. Union Congolaise pour la Liberté (UCL) de M. LOKONDO Henry-Thomas
2. Union des Nationalistes Fédéralistes du Congo (UNAFEC) de M. KYUNGU WA KUMWANZA Gabriel ;
3. Alliance Congolaise pour la Justice et le Développement (ACJD) de M. KOUVAS ILUNGA Michel ;
4. Conscience Nationale Congolaise pour le l’Action et le Travail (CONACAT) de M. KAZEMBE MUSONDA.
Recommandation
Afin que le processus électoral participe à la construction de la démocratie et la bien-être collectif, toutes les parties prenantes, au premier rang des organisations citoyennes, ont le devoir de surveillance de l’application des lois de la République et des principes démocratiques. A défaut, les élections ne serviront qu’aux petits groupes d’individus à s’accaparer de l’appareil de l’Etat, au détriment de la majorité de la population.

Convocation de l’électorat, les partis politiques devraient éviter la confusion
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