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Contrôle citoyen de la gestion de la chose publique, RDC : l’IRDH propose cinq pistes urgentes à Félix Tshisekedi

Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo réélu et investi 

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Me Hubert Tshiswaka Masoka, Directeur Général de l’IRDH

 

Recommandations de l’IRDH au President réélu, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo

Lubumbashi, le 22 janvier 2024 

L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) adresse ses vives félicitations au Président réélu, Son Excellence TSHISEKEDI TSHILOMBO Felix-Antoine. Son Investiture solennelle, du 20 janvier 2024, devant la nation congolaise et la communauté internationale marque une nouvelle ère de l’histoire de la République démocratique du Congo (RDC) que nul ne peut ignorer.  Devant ce fait historique indéniable, l’IRDH recommande au Président de la République d’observer les cinq points, ci-dessous. Ils constituent des indicateurs du contrôle citoyen de la gestion de la chose publique et la préservation du patrimoine commun qui englobe l’Etat, les valeurs républicaines et le personnel modèle de la société congolaise. 

1.      PRESIDENCE : Nettoyer, en priorité, le personnel de la Présidence et de la haute sphère de gestion de l’Etat.

Au cours de l’investiture du Président, le Pasteur DALO avait prié à Dieu de lui donner des bons collaborateurs. Car, le peuple est fatigué des « voleurs » qui écumaient la tribune du Stade des martyrs. IRDH estime que cette préoccupation exige qu’elle soit prise au sérieux. Car, la même semaine, répondant aux chefs religieux, le Président de la CENI avait rappelé le fléau de la corruption, des pieds au sommet de l’Etat : Ministres, Professeurs, Parlementaires et Agents de la CENI pris en flagrance de fraude. Comme pour dire : « Pères, les corrupteurs et les corrompus sont vos fidèles ». Le Président Joseph KABILA l’avait condamné en son temps. N’avait-il pas dit que pendant tout son règne, il n’avait pas quinze collaborateurs méritants ? En somme, il est du devoir du Président de la République de chasser toutes ces personnes qui l’entourent dont les visages symbolisent le vol des deniers publics.

2.      JUSTICE : Mettre hors d’état de nuire les magistrats civils et militaires qui ont institutionnalisé le monnayage de l’administration de la Justice,

A cette étape de la reconstitution de l’Etat, le Pouvoir Judiciaire a l’avantage d’installer les deux autres Pouvoirs : l’Exécutif et le Législatif. Contrairement aux attentes de la population, le Pouvoir Judiciaire est devenu un monstre sans aucune compassion pour le petit peuple. Il y est officialisé, institutionnalisé, imposé le MONNAYAGE ABSOLU de tous les services à rendre au justiciable. Le prix des Arrêts et Jugements sont négociés dans les offices des magistrats, civils et militaires, du Siege ou du Parquet. Ici s’impose des mesures drastiques pouvant réanimer cet organe complètement atrophié.

3.      SOCIETE CIVILE ET OPPOSITION : Approcher systématiquement les leaders sociaux et politiques consacrés par la Constitution.

Le vote a révélé la dynamique sociale. La population s’était mobilisée pacifiquement, pour élire ses dirigeants. En plus du Président de la République réélu, une grande frange de la population s’était rangée derrière le principal challenger du Président et des figures de la société civile.

L’IRDH recommande au Bureau du Président de la République, de démontrer une bonne foi suffisante dans l’exécution du devoir qu’impose la Constitution d’intégrer des personnalités de la société civile et de l’opposition, dans la gestion de la cohésion nationale. Sans être exhaustif, voici une illustration de quatre personnalités que l’on n’a pas vues à la cérémonie d’investiture :

-        Le Président Honoraire et Sénateur à vie. Le Président KABILA KABANGE Joseph a démontré à la nation congolaise et la communauté internationale qu’il est possible de gérer un Etat et passer le relai, pacifiquement, à un autre citoyen. En plus, pendant le quinquennat de son successeur, il n’a tenu aucun discours, ni commis aucun acte pouvant obstruer la bonne marche des institutions.

-        Le Cardinal de la Sainte Eglise romaine, Mgr AMBONGO BESUNGU Fridolin, Archevêque de Kinshasa et Président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM), ses opinions personnelles sont importantes, grâce à sa position dans la plus haute sphère de l'Église Catholique et le rôle séculaire que joue celle-ci dans l’Etat ; 

-        Le Prix Nobel de la Paix, Docteur MUKWEGE MUKWEGERE Denis. La personnalité qui a sensiblement contribué à la réduction des peines des femmes violées et porter sur la scène internationale cette barbarie perpétrée par l’armée rwandaise en RDC. Sa reconnaissance internationale corrobore avec son sens de dévouement et de sacrifice de soi. L’Etat devrait exposer son service au public congolais, comme modèle social.

-        Le Principal Challenger au Président réélu. Honorable KATUMBI CHAPWE Moïse est la personnalité politique proclamée deuxième par la CENI et confirmée comme telle par la Cour Constitutionnelle, après le Président de la République. KATUMBI a mené une campagne électorale la plus énergétique. Il a fait preuve d’audace politique exceptionnelle, en dépit des discours stigmatisant les origines de ses parents. En meilleur exemple, il est resté lié aux lois et obligations de la République, dans un contexte de sollicitation pressante de la rébellion et des partisans extrémistes du chaos.

4.      PRISONNIERS POLITIQUES ET D’OPINION : Cas emblématique de S. KALONDA

L’exploitation du cas de Salomon KALONDA pendant la campagne électorale confirme que cette situation est exclusivement politique. Par voie de conséquences, IRDH estime qu’elle ne peut être résolue que par une décision politique du Président de la République.

5.      REBELLION : Renforcer la lutte contre le terrorisme du M23 et punir sévèrement toute propagande stigmatisante contre un citoyen ou groupe de citoyens.

La campagne électorale a révélé la banalisation des appels à la rébellion et la mise à mort des citoyens, du simple fait de leur appartenance à un groupe ethnique ou l’origine de leurs parents. Ce comportement, largement impuni, préjudicie l’édification de l’Etat de droit.

Afin d’y mettre fin, l’Institut recommande des poursuites judiciaires sévères contre quiconque entreprendrait, en présentielle ou via les médias sociaux, une campagne qui exposerait le pays aux crimes internationaux. 

Me Hubert Tshiswaka Masoka

Directeur Général de l’IRDH

 

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La confiance en soi

(Par Isidore Kwandja Ngembo)

Est un élément prédictif de réussite, une clé de motivation et du succès, dans la mesure où elle est une assurance et une confiance en ses propres capacités à accomplir des missions ou relever des défis spécifiques. 

La confiance en soi nous permet d’avoir une vision réaliste de nos capacités et mieux gérer les pressions, les défis personnels et professionnels, nos émotions et ainsi atteindre nos objectifs. 

La confiance en soi est une qualité mentale qui résulte de la certitude basée sur son savoir-faire, son expertise et expériences antérieures ; et une croyance en sa capacité de réussir dans des situations spécifiques.

La confiance en soi nous permet de se montrer ferme et de savoir fixer des limites aux autres et à soi-même pour mieux s'affirmer, de résister aux pressions de toutes sortes et savoir dire « NON » sans vexer.

Ainsi pour renforcer la confiance en soi, il n’y a rien de tel que savoir prendre les risques et se mettre en situations de réussir, même quand le succès n’est pas garanti d’avance.

En matière de leadership, les personnes ayant une grande confiance en eux sont plus susceptibles de réussir et d'influencer les autres par la force de leurs convictions.

La confiance en soi
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16 Janvier 2024 : Jean - Marie Ntantu-Mey rend un vibrant hommage à Mzee Laurent-Désiré Kabila !

HOMMAGE A MZee Laurent-Désiré KABILA, 

VRAI PATRIOTE NATIONALISTE !

MZee Laurent-Désiré Kabila, vrai patriote nationaliste,

Au nom des compatriotes de ton esprit et de ta philosophie, nous te rendons un vibrant hommage en ce jour de la 23ème  année de ton odieux et brutal assassinat dans ce bureau où tu nous avais reçu le 26 décembre 2000, 20 jours avant ce drame qui nous a rendu orphelin d’un père idéologique ! 

Oui, MZee, toi qui choisissais tes collaborateurs pour leurs compétences et expertises sans te préoccuper de leurs tribus, de leurs provinces, ni de leurs religions ! Ainsi,  tu fis de nous Ministre d’un très grand Ministère de Transports et Voies de Communications ! Tout ceci sans que nous n’ayions fait aucune demande, aucune démarche. Nous étions au Parlement, à Lubumbashi lorsqu’un de tes collaborateurs, encore vivant, nous invita à Kinshasa. Dans ton bureau du Palais de marbres, en sa présence, tu nous informas que tu venais de nous nommer Ministre. Tu signas l’ordonnance en notre présence et le remis à ton Dircab, Buse Falay (encore vivant) pour lecture à la RTNC. 

Tu nous dis : " Ntantu - Mey, j'ai découvert en toi un révolutionnaire par conviction ; j'ai besoin de toi à mes côtés ; mais il faudra continuer à parler. Tu seras Ministre avec moi - même sans Vice Ministre. Ce poste est supprimé ; etc.’’

Oui, Mzee Laurent Désiré KABILA, les Dirigeants de ton genre sont à recréer , à rechercher pour l'émergence de notre pays . Tu animais des débats sans crainte avec des opposants farouches et des leaders de la Société Civile. C'est ainsi que tu nous avais découvert un 3 janvier 2000. Ton esprit de rechercher des compétences et des expertises sans chercher à connaitre leurs tribus, leurs provinces et leur religions a fait que nous nous sommes retrouvés 6 Ministres du Grand Bandundu, tous de la province du Kwilu (à l'époque District) dont 4 de notre Territoire de Bulungu et 2 du Territoire de Bagata.

Tu nous avais nommé Ministre dans le respect de notre identité de leader de la Société Civile  que nous gardons jusqu'à ce jour, sans nous obliger à adhérer au CPP (Comité du Pouvoir Populaire) 

23 ans après l’assassinat de ton corps ton esprit et ton appel demeurent encore vivants : " Ne jamais trahir le Congo ! "

Repose en paix, Mzee.

Nous ne t'oublierons jamais ! 

Jean - Marie Ntantu - Mey

Mwana nsuka

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Kabasele Tshimanga dénonce le coup monté par la Céni contre l'Aesp-a

Le Président National de l'UDS, Monsieur Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, au meeting du Président FATSHI à Tshikapa

Aux petites heures du dimanche 14 janvier 2024, la Commission Électorale Nationale Indépendante, CENI, a publié les résultats provisoires des législatives nationales.

Comme il fallait s'y attendre, ces résultats sont contestés de part et d'autre.

Dans le cas du Regroupement Politique AESP-A, une situation anormale a été constatée. Ce regroupement politique dont les partis sont membres de l'Union Sacrée de la Nation, a figuré parmi les 44 partis ou regroupements ayant atteint le seuil d'éligibilité d'un pour cent recommandé par la loi électorale. Malheureusement, l'AESP-A s'est retrouvée sans aucun élu. Cette situation inexplicable a poussé le Président National de l'Union des Démocrates Socialistes, UDS, le Sénateur honoraire Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, en tant que membre de la Conférence des Présidents d'AESP-A, à donner son point de vue personnel.

D'entrée de jeu, il exprime sa surprise : "La CENI est terrible. Elle vous aligne sur la liste des partis et regroupements ayant atteint le seuil d'éligibilité mais refuse de vous attribuer les sièges y afférents. C'est du jamais vu! Un autre paradoxe est de voir les partis et regroupements qui ont eu moins de suffrages qu'AESP-A obtenir des sièges. Personne ne peut nous expliquer ce qui arrive à notre regroupement."

Et de poursuivre : "À mon humble avis, il s'agit d'un coup monté contre l'AESP-A par la CENI. Car, le sort réservé à notre regroupement est injuste."

Il ajoute :"Les candidats de l'UDS, mon parti politique, qui se sont mieux placés à Lukunga, Tshangu, Tshikapa et ailleurs, ont été écartés arbitrairement au profit des concurrents moins performants. Allez-y comprendre quelque chose!"

En guise de conclusion, il préconise la saisine de la Cour Constitutionnelle : "Face à cette injustice flagrante, il n'y qu'une seule solution qui se présente à mes yeux. Je propose à notre regroupement de saisir, sans tarder, la Cour Constitutionnelle, laquelle est habilitée à trancher les contentieux nés des législatives nationales avant de proclamer les résultats officiels."

Propos recueillis par Jean Kabeya Mudiela Ndungu/CP

Kabasele Tshimanga dénonce le coup monté par la Céni contre l'Aesp-a
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Fatshi has had a dream

(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite / Université de Kinshasa)

Félix Tshisekedi  has had a dream

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Jean-Marie Mutamba Makombo,  Professeur Emérite / Université de Kinshasa

Pour le lecteur averti, le titre pastiche « I have a dream » et fait un clin d’œil à Martin Luther King. Oui, Fatshi a eu un rêve, et s’est exprimé le 15 novembre 2019 à Berlin lors d’un voyage officiel en Allemagne : « Venez avec nous, et je vous promets de faire du Congo l’Allemagne de l’Afrique ».

On s’est demandé : « Pourquoi l’Allemagne ? ». Fatshi n’a pas parlé de la Belgique, la métropole coloniale, qui a été son deuxième pays de résidence. Il n’a pas parlé de la France, le pays du Siècle des Lumières et des Droits de l’Homme, le pays dont le Congo a adopté la langue officielle.

Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a parlé de l’Allemagne. Pas parce que le 15 novembre est la date anniversaire de l’ouverture de la conférence africaine de Berlin en 1884. Pas parce que l’Etat Libre du Congo, le Free State of Congo, est né à Berlin le 26 février 1885. Mais c’est à cause de l’exemple donné au monde par « le miracle allemand ». Ne voilà-t-il pas un pays né en 1870 à la suite de l’unité allemande, qui a connu deux guerres mondiales qui l’ont laissé exsangue et humilié (1914-1918, 1940-1945).

A chaque fois le pays s’est relevé – et de quelle manière ?

Et il s’est réunifié le 3 octobre 1990. L’Allemagne est devenue le pays le plus peuplé d’Europe, et son économie est devenue la plus puissante en Europe, faisant d’elle la première nation motrice de l’Union Européenne. C’est l’exemple, le paradigme qu’entend suivre Fatshi : Transformer la République Démocratique du Congo en locomotive économique de l’Afrique.

Beaucoup de personnes disent que le Congo n’a pas eu beaucoup de chances : des sécessions à l’origine, un pouvoir autocrate et prédateur qui a entretenu « le mal zairois », des viols, des massacres à l’est du pays, des tentatives d’implosion et des menaces de balkanisation depuis trente ans. Le géant traîne un boulet. Pourtant de nombreux atouts sont là, qui font du Congo un pays convoité parce que « scandaleusement riche ».

Des esprits chagrins Congo bashing ont fait des gorges chaudes du rêve de Fatshi : « Transportez les R.D. Congolais en Allemagne, et versez les Allemands en R.D.Congo. Vous verrez les transformations une génération plus tard ! ».

C’est donc un problème de mentalités. Fatshi n’est pas dupe. Au cours de cette interview, il a reconnu que rien ne pourrait se faire si les réformes en cours ne s’accompagnaient pas d’un véritable changement de mentalités en R.D.C. Il faut nettoyer les écuries d’Augias. Le prédécesseur de Fatshi avait déjà eu à déplorer qu’il ne trouvait pas 15 Messieurs-Dames « Propre «  pour la tâche. Les R.D. Congolais doivent acquérir le sens du TRAVAIL et de la DISCIPLINE propre aux Allemands.

Ce n’est pas impossible. Je me rappelle qu’en 1997 Laurent Désiré Kabila venait à son cabinet de travail au Palais de la Nation avant 7h30 du matin. La grille était fermée à cette heure-limite. Et tous les collaborateurs qui venaient après étaient pénalisés. Nous en avions pris de la graine.

A bas le défaitisme : « Mosala ya l’Etat esilaka te ! On arrive à 10 heures, et on repart à 14 heures ».

Il y a 32 ans, la Conférence Nationale Souveraine a laissé une boussole. La Commission de l’Ethique a conclu : « La IIIème République sera morale ou ne sera pas ». Il faut éradiquer les antivaleurs qui ont élu domicile dans l’homme et dans la cité. Il faut recourir à une nouvelle « race » de gestionnaires (savoir, savoir-être et savoir-faire ». C’est la condition pour réaliser les prophéties de Frantz Fanon et de Baba Ibrahima Kaké : « L’Afrique est un revolver dont la gâchette se trouve au Congo », « Quand le Zaïre s’éveillera, le monde s’étonnera ».

Je termine comme j’ai commencé, par un pastiche : « KISALU FWETE BANDA ! ».

Jean-Marie Mutamba Makombo

Professeur émérite/Université de Kinshasa

Fatshi has had a dream
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Prison ou Maison Blanche : le sort extraordinaire de Donald Trump

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Discuter de la politique américaine est extrêmement difficile car le sujet suscite de nombreuses opinions polarisantes. D’un côté, le Parti démocrate considère Trump, à tort ou à raison, non seulement comme une personne désagréable, mais surtout comme quelqu’un qui n’est pas qualifié pour être président des Etats-Unis parce qu’il est trop grossier, masochiste et superficiel. D’un autre côté, une grande partie des Républicains ne jurent que par Trump, qu’ils soutiennent sondage après sondage  et,  surtout,  accusation après accusation.

Entre les deux partis, un grand pourcentage d’Américains sont encore indécis quant aux prochaines élections. Ils ne sont ni pour Trump ni pour Biden, et cela, pour de nombreuses raisons. L’existence de ces « indécis » montre le niveau de polarisation de l’opinion qui paralyse une certaine partie de l’électorat américain. Il faut aussi ajouter à ce groupe le Parti démocrate, certains sous-groupes, comme les électeurs africains ou latino-américains qui penchent davantage vers Trump que vers Biden. Et au sein du Parti républicain, il y a des anti-Trump qui voteront certainement pour son adversaire s’il y a un remake entre les deux. 

L’ancien président Trump a été accusé  de deux crimes graves par le gouvernement fédéral américain. La possession de documents secrets qui n'auraient pas dû se trouver chez lui. L'incitation à la violence dans la soirée du 6 janvier 2021.

L'Etat de Géorgie l'a également accusé d'avoir faussement allégué une fraude lors des élections de 2020 en Géorgie, et enfin l'Etat de New York le poursuit en justice pour avoir payé le silence d'une prostituée lors des élections de 2016.

Ce qui est le plus surprenant, c'est que toutes ces allégations ne semblent  pas avoir stoppé, du moins dans les sondages, la ferveur d'amour d'un large parti d'électeurs américains pour l'ancien président Trump.

On a l’impression que plus on publie les accusations, plus les gens sont attirés par ce personnage de Trump.

Il est  rare de souligner qu’une personne soit à la fois sur le point d’aller en prison et sur le point d’occuper le siège présidentiel le plus puissant du monde. Il s'agit d'une situation inhabituelle. Comment sommes-nous arriver là?

Nous posons des questions caractéristiques du MDW. Nous avons volontairement laissé de côté l’aspect éthique pour nous concentrer sur la généalogie.  Je partage avec les démocrates l’opinion selon laquelle Trump est un personnage peu sympathique. C'est ce que nous appelons un Hyppolite mal léché.

Je regrette cependant que les démocrates se concentrent uniquement sur le phénomène Trump et ne vont pas jusqu’à se demander ce qui a rendu  Trump possible. Trump, de qui est-il le nom ? 

Dans une condamnation quelque peu esthétique de Donald Trump, les démocrates n’ont pas pris la peine de comprendre pourquoi ce milliardaire a remporté les voix de tant d’Américains ? Au cours des dix dernières années, le pouvoir américain s’est de plus en plus tourné vers l’élite au détriment des autres classes sociales. La division du pouvoir entre les aristocrates a clairement éliminé une grande partie des Américains sans diplôme universitaire.

En fait,  la misère de l'Amérique a été sous-estimée, en particulier dans le Midwest, le Sud et le Sud-Ouest.

De nombreuses familles américaines ont fait défaut sur leurs dettes et ont dû quitter leur domicile car elles ne pouvaient plus payer leur hypothèque. Lorsque j'enseignais à l'Université de Notre Dame dans l'Indiana, dans la ville de South Bend, il y avait des maisons abandonnées. Hormis la ville de Notre Dame où se trouve l'université, toutes les zones entourant South Bend dégagent un sentiment de désolation sociale.

La même chose est arrivée à une ville appelée Jacksonville dans l'Indiana, une ville presque morte qui symbolisait la pauvreté d'une Amérique où les élites se battaient pour autre chose que relever le niveau des plus pauvres.

Les énergies sont occupées par les enjeux de la culture ou de la foi en matière d’avortement. Je pense que Trump a réussi à devenir porte-parole des personnes qui se sentent exclues et marginalisées ; des situations de misère qui sont encore courantes aujourd’hui.

Tous les partisans de Trump ne sont pas stupides ou répréhensibles, et encore moins ceux qui campent sur leurs positions de porteurs d’armes à feu. S'ils ne sont pas scolarisés, ces habitants qui portent sur eux toute la pauvreté américaine ont une intelligence pratique et  cherchent avant tout à offrir un avenir réaliste à leurs enfants.

Trump ouvre  pour eux cette lueur d’espoir ;

C'est ainsi qu'ils se sont accrochés à lui. Les élites qui sous-estiment cette situation condamnent Trump par le biais du système juridique du pays. C’est là que l’on voit la disparité entre les attentes de certains – d’un côté les démocrates et ceux qui sont absolument anti-Trump – et de l’autre les agriculteurs, les petites gens sans diplômes. 

Nous pensons qu'il serait extrêmement sage que les démocrates, s'ils veulent vraiment remporter les élections et s'ils veulent vraiment empêcher Trump de revenir à la Maison Blanche, aient le courage d'évaluer la situation ; l’orientation qu’ils ont donnée à la société américaine, et d’autre part, avoir le courage de parler à Biden pour lui demander de céder la place à quelqu’un de plus jeune et de plus rigoureux pour le remplacer aux prochaines élections.

Trump a compris qu’une grande partie de l’Amérique se sentait marginalisée par les puissants et il a décidé de les protéger. C'est ainsi qu'il a remporté les élections contre Mme Clinton.

Trump est donc le nom de toute cette partie oubliée ou marginalisée de l’Amérique.

A  mon avis, les opinions sur Trump, même en Europe, se limitent à la surface des choses. Il faut dépasser le personnage pour voir l'espoir qu'il porte à ses supporters. Le MDW ne soutient pas Trump personnellement, mais nous sommes attentifs à ceux qui ont rendu Trump possible : les milliers de vies oubliées dans une Amérique élitiste. Ces choses méritent  notre attention.

Prison ou Maison Blanche : le sort extraordinaire de Donald Trump
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