Jean-Baptiste Placca, éditorialiste à RFI, en 2020
Le pire, pour une nation, est de devoir subir un médiocre qu’elle n’a pas choisi.
« Un chaos délibérément voulu, planifié pour que Félix Tshisekedi l’emporte dans des élections frauduleuses ! » De lourdes accusations contre Denis Kadima, le président de la Commission électorale de RDC, après ce que beaucoup ont perçu, ce 20 décembre, comme un fiasco électoral. Ce « chaos », contre lequel quelques leaders mettaient en garde, ces derniers temps, aurait-il dû et pu être évité ?
D’aucuns diront que certaines personnes, dans ce pays, sont si prévisibles qu’elles se comporteront toujours de la manière que l’on sait. Pour Denis Kadima, ces élections devaient pourtant être l’occasion d’asseoir une crédibilité malmenée par les suspicions qui avaient surgi de partout, lorsque le président Tshisekedi l’avait proposé, en 2021, pour diriger cette Commission. Ceux qui décriaient alors sa candidature auront, à présent, beau jeu d’affirmer que ce chaos était voulu, pour faciliter la fraude, en faveur du sortant.
Comment les blâmer, dans un environnement politique si souvent fanatisé, où les contempteurs ne voient, dans ce 20 décembre, qu’un fiasco sans nom, tandis que les partisans du pouvoir s’évertuent à tout relativiser, envers et contre des insuffisances patentes ! Même le FCC de l’ancien président Joseph Kabila qui boycottait ces élections s’y est invité, pour exhorter la population à… se prendre en charge, au nom de l’article 64 de la Constitution, au cas où, dit-il, « leur cour Constitutionnelle ne sortirait pas la RDC de l’opprobre, en annulant purement et simplement ces scrutins ». L’on en oublierait, presque la responsabilité du même Kabila dans les choix qui ont plongé le pays dans l’opprobre en question.
Que faire maintenant que cinq candidats de l’opposition demandent une nouvelle élection avec une Céni recomposée ?
Que diraient ces cinq, si la même Céni venait à proclamer l’un d’eux vainqueur ?
Sur ce continent, où le meilleur guette si souvent le pire, nous serions tous admiratifs si, en dépit de cette désespérante organisation, les résultats, dans une transparence convaincante, proclamaient vainqueur un autre que Tshisekedi. Car, les seuls résultats dont ne doute pas l’opinion, dans certains pays d’Afrique, sont ceux qui donnent un président sortant battu. Dans ce pays de foi qu’est la RDC, la charité chrétienne recommanderait d’accorder à cette Céni le bénéfice du doute, tant qu’elle ne se sera pas définitivement compromise.
La confiance des électeurs, essentielle, pour que la victoire d’un sortant soit reconnue et admise sans heurts, est déjà en partie abîmée. Denis Kadima devait, avec des élections impeccables, ce 20 décembre, asseoir définitivement sa crédibilité. Le pari semble perdu.
D’aucuns vous rétorqueront que l’on ne voit des élections impeccables, nulle part. Surtout pas dans un pays aussi vaste…
Il arrive tout de même que l’on organise des élections parfaitement acceptables sur des territoires autrement plus vastes. Après tout, pourquoi avoir accepté cette charge, s’il ne pouvait y faire valablement face ! Le salut de l’Afrique passe aussi par l’aptitude de ses cadres à ne pas voir que les privilèges et autres sources de jouissance dans les fonctions auxquelles ils accèdent. On ne cherche pas à diriger un peuple dont on ne peut résoudre les problèmes. Il est des fonctions dans lesquelles l’on ne peut se contenter de faire de son mieux, le mieux de la médiocrité ne pouvant être guère que médiocre. Ou moyen.
Les responsabilités d’Etat impliquent de savoir faire très bien. Et l’échec guette, lorsque les limites d’un homme deviennent celles d’une entreprise, d’une institution, d’un État. Qu’un peuple se choisisse délibérément un dirigeant moyen, soit ! Il saura ne s’en prendre qu’à lui-même, si ce dernier le faisait végéter à un niveau quelconque. Mais, le pire, pour une nation, est de devoir subir un médiocre qu’elle n’a pas choisi.
(Activiste, Penseur et Notable de Madimba, Charlie Jephthé Mingiedi Mbala N’zeteke)
D'emblée, nous pouvons dire : il n'y a aucun rapport entre Nimrod et la Noël ! Il nous restera simplement de faire la démonstration pour soutenir notre thèse !
Il y a une vidéo qui est devenue virale sur les réseaux sociaux et qui a été publiée sur YouTube par un certain Allan RICH qui est un ex délinquant, trafiquant, qui a pratiqué la magie blanche et avait le don de divination, de voyance et l’ouverture du troisième œil pour voir les esprits et les autres.
Comme vous venez de le constater, c’est ce monsieur Allan RICH qui se fait passer aujourd’hui pour un évangéliste qui débite des choses qui n'ont aucune base biblique.
Notre démarche est d’éclairer la lanterne des enfants de Dieu qui servent encore ou cherchent le Véritable Dieu vivant.
Monsieur Allan RICH dans sa vidéo sur YouTube dépose que Nimrod était né, le 25 décembre. De quelle année ? Il ne précise pas!
Or, nous savons que le calendrier dit Grégorien que nous utilisons aujourd’hui, est entré en vigueur à une date précise : le 15 octobre 1582. Il a été créé par le pape Grégoire XIII pour corriger le précédent le calendrier dit Julien, lui-même mis en place en 45 avant Jésus-Christ par Jules César.
Qui ont inventé le calendrier ?
Ceux qui ont falsifié l’histoire de l’humanité nous ont appris que ce sont les Babyloniens!
Mais, curieusement, en lisant leurs écrits on s’aperçoit que ce sont les égyptiens qui établirent que l’année puisse compter 365 jours, divisés en 12 mois des 30 jours.
Il faut reconnaître aussi que toutes les grandes civilisations anciennes avaient chacune son propre calendrier différent de celui d'une autre civilisation.
Monsieur Allan RICH nous a laissé entendre que Nimrod est celui qui fait construire la tour de Babel et aussi celui qui a créé la Noël.
D’où lui sortent toutes ces choses ? Est-ce qu’il connaît réellement qui fut Nimrod qu’il dépeint comme un personnage satanique et démoniaque ?!?
Je ne pense pas car s’il connaissait vraiment Nimrod, il n’allait pas salir son nom de la sorte.
Faisons d'abord un pas dans le passé, en nous basant sur le Livre (Bible) qui sert de référence aux véritables Evangélistes, pour connaître qui est Nimrod ?!?
Nimrod fut le petit-fils de Cham (l’un des trois fils de Noé) donc fils de Cush. C’est lui qui commença à être puissant sur la terre.
Il fut un vaillant chasseur devant l’Eternel, c’est pourquoi l’on dit : comme Nimrod, vaillant chasseur devant l’Eternel. Il régna d’abord sur Babel, Erec , Accad et Calné au pays de Schinear. Selon Genèse 10 : 6-10.
La Bible ne mentionne nulle part que c’est Nimrod qui a fait construire la tour de Babel en lisant Genèse 11.
Si je comprends bien, selon Allan RICH le jour de la naissance de Nimrod correspond au 25 décembre du calendrier grégorien que nous utilisons aujourd’hui et pourtant Nimrod est le fruit de la troisième génération de Noé après le déluge.
Nimrod est l'un des fils de Cush qui est l'Éthiopie antique qui s'étend du Lac Tanganyika jusqu'à l'océan Atlantique autrefois appelé Océan de l'Ethiopicus c’est à dire l'étendue qui est à cheval sur l'Équateur et qui englobe tout le bassin fluvial du Kongo, RDC.
Donc, c'est un Noir car Éthiopie veut dire brûlé par le soleil ou pays des Noirs. C'est le pays du peuple redoutable depuis leur existence, la nation forte et vigoureuse, la nation puissante et qui écrase tout et dont les terres sont irriguées de beaucoup d'eaux (fleuves, rivières): Voilà le Kongo. Nimrod est le premier puissant de la terre. Il est le premier Roi car pour régner il faut avoir la puissance c’est à dire l'autorité.
Et comme c'était un pacifique, pacificateur, c'est pourquoi il a eu à construire, à organiser la terre en cités, villes après le déluge de Noé. Il n'a jamais été l'architecte de la tour de Babel, Genèse 11:1-9. Aucune trace ne peut le rattacher à la franc-maçonnerie comme les blancs ont tenté de faire de l'Égypte la terre d'origine de ce club occulte, par simple imagination axée sur la construction de ces pyramides qui les dépassent.
C'est uniquement dans le but de nous salir et de nous détourner des racines de notre identité que les blancs ont inventé toutes sortes de mensonges et fantaisies contre NIMROD. Comme ils avaient voulu noircir lucifer et pourtant il est de même couleur qu'eux et c'est pourquoi ils sont des athées et des gens adonnés aux vices contre nature...
Quel calendrier utilisaient-ils à cette époque-là ? Grégorien, Julien, Hébraïque , islamique ou Égyptien ?!? Pour que la naissance de Nimrod puisse tomber le 25 décembre du même calendrier que nous utilisons aujourd’hui ?!?
Dans sa vidéo Allan RICH a évoqué son Écriture préférée de Osée 4 : 6 : « Mon peuple est détruit parce qu’il lui manque la connaissance. »
Justement, c’est à cause de la méconnaissance de la pensée ou de la parole de Dieu que monsieur Allan Rich et un autre qui est un branhamiste (que je tais le nom, j’ai moi-même suivi dans l’émission du magazine Centre TV du journaliste Kas) ont induit en erreur le peuple de Dieu.
Nimrod était un chasseur devant l’Eternel donc personne ne peut voir Dieu est vivre sauf son Envoyé.
Nimrod était un homme noir donc l’aïeul de tous les peuples noirs. Il était le premier homme à être puissant sur la terre donc la première puissance mondiale.
Et si tel est le cas, pourquoi ceux qui ont falsifié l’histoire de l’humanité, l’on dépeint comme satanique et démoniaque ?
C’est pour déboussoler le peuple de Dieu.
Nimrod n’a rien avoir avec la Noël.
Nimrod est l’aïeul de notre ancêtre ILUNGA MBIDI KILUWE (qui veut chasseur).
Esaïe 19 le confirme car l’Eternel est descendu au milieu de notre continent pour répondre à nos cris de désespoir à cause des oppresseurs.
Et, il a décidé d’établir un sauveur et un défenseur pour nous délivrer de cette oppression. C’est le descendant direct de ILUNGA MBIDI KILUWE qui est ce sauveur et défenseur pour libérer l'Afrique de cette occupation étrangère.
Voilà pourquoi les falsificateurs de l’histoire de l’humanité ont voulu salir cet Homme de Dieu qui est l’aïeul de tous les peuples noirs, parce qu’ils savaient que c’est par sa descendance que sortira celui que Mfumu KIMBANGU a appelé NkUA TULENDO autrement appelé le Grand Roi Divin.
La Noël n’a jamais été une fête établie par Dieu Créateur car lui-même avait prévu que 3 fêtes :
- Pains sans levain (Pâque);
- Moisson et des premiers fruits de ton travail;
- Récolte (à la fin de l’année) selon Exode 23.
Aucune fois Dieu ne nous a jamais recommandé de fêter la naissance de son fils qui est notre Seigneur Jésus-Christ qu’on se le dise quand même.
Nul n’ignore que le Seigneur Jésus-Christ était uniquement venu pour les brebis perdues d’Israël avec sa prédication.
Or, c’est par sa mort que nous sommes sauvés, alors célébrons sa mort en lieu et place de sa naissance même s’il n’est pas né un certain décembre comme les prétendent les ouvriers de l’iniquité.
Je persiste et signe qu’il n’y a aucun rapport entre Nimrod et la fameuse Noël: aucune trace dans la Sainte-Écriture. Nimrod n’a rien à avoir avec la Noël car il était Serviteur de Dieu Créateur comme le Roi David.
Apprenons à ne jamais aller au-delà de ce qui est écrit !
*L’Afrique qui pense et réfléchit par procuration, peine à produire un savoir à partir de ses propres concepts. Il sied de noter qu’il y a des questions qui sont de l'ordre culturel et celles d'ordre spirituel qui nécessitent des réponses de la part de l'Eglise.
L'Occident, après avoir brûlés vifs les homosexuels, au motif que l'homosexualité blessait la conscience morale collective, aujourd'hui, le même Occident considère l'homosexualité comme une valeur à universaliser, et non plus comme une perversion ni encore moins une déviance.
Cette question d'ordre culturel fait couler beaucoup d'encres en Occident et dans l’Église catholique occidentale, et divise les fidèles chrétiens.
Que faut-il savoir sur la question de la bénédiction des couples homosexuels ?
La question de bénédiction des couples de même sexe est pour nous, un défi culturel et pastoral de l’Occident.
Lesdits couples, considérés jadis comme des malades et des pervers, vivent aujourd'hui, officiellement leur homosexualité. Cependant, la question de leur appartenance à l’Eglise catholique se pose avec acuité dans le monde occidental.
Pour nous, les Eglises occidentales ont le droit légitime de trouver une approche pastorale axée sur la charité, le discernement, l'accompagnement spirituel, la miséricorde et la rigueur doctrinale ou évangélique. Cependant, elles ne doivent pas généraliser cette question, étant donné qu’elle n'est pas universelle.
Nous, en Afrique, avons d’autres défis culturels et pastoraux, notamment la polygamie, l'auto-prise-en-charge totale de nos églises africaines, financièrement condamnées à la mendicité perpétuelle. Le défi crucial, reste celui de la question relative à l'émancipation épistémologique, du point de vue de l'élaboration de la théologie chrétienne africaine, et celle de la liberté effective relative à l'exercice de quatre fonctions de l'Eglise particulière africaine, à savoir :
a) la fonction liturgique (éviter de continuer à prier par procuration, avec les rites liturgiques qui reflètent la théologie chrétienne surannée de l’adaptation et des pierres d’attente);
b) la fonction éthique ou morale ( avoir une morale chrétienne africaine, qui soit un aboutissement naturel de la conversion des Africains et de leur culture dans sa globalité);
c) la fonction juridique ( avoir un droit canonique chrétien, propre aux Eglises africaines, reflétant la culture africaine fécondée par la puissance transformatrice de l’Évangile de Jésus-Christ );
d) la fonction théologique, sans oublier celle évangélisatrice, c'est-à-dire élaborer une théologie chrétienne africaine théandrique dont parlait Oscar Bimwenyi Kweshi.
Il est aussi question de se pencher sur le social des prêtres, des religieuses et religieux, sans oublier les Laïcs. Dans quelles conditions vivent et meurent la plupart des prêtres et religieuses africains ?
Comment sommes-nous en train de préparer leur vieillesse?
Le détournement des biens de l’Eglise et la gestion calamiteuse des finances de nos Diocèses, paroisses et congrégations constituent un défi permanent pour l'Église africaine.
Plusieurs questions demeurent sans réponse au sein de nos Eglises africaines. Par exemple, comment l’Eglise africaine entend-t-elle gérer la question des enfants des prêtres qui n'ont pas défroqué, mais continuent à exercer leur ministère sacerdotal ? Quel type de charité pastorale doit-on réserver à ces prêtres, à ces enfants et leurs mères ? Quel type de charité pastorale doit-on réserver aux personnes polygames ?
Il est temps que l’Eglise africaine s'interroge sur son avenir au lieu d'attendre que le Vatican lui apporte des réponses toute faites.
Un autre défi culturel et ecclésial est celui relatif au tribalisme aux couvents et dans nos Diocèses africains. Le champ est vaste et les défis à relever sont énormes. D’où, la nécessité de prier, de réfléchir et d'agir ensemble, sans culpabiliser qui que ce soit.
Que le Dieu de l'amour miséricordieux continue à nous aimer et à nous pardonner, afin qu’aimés et pardonnés par lui, nous puissions nous aussi aimer et pardonner celles et ceux qu'il a mis sur notre chemin.
*Le plus important à comprendre dans la qualité du processus électoral 2023 est son reflet du système de prédation auquel il appartient. Un système qui fonctionne avec la corruption, le clientélisme, des détournements (sur facturation, enrichissement soudain de certains qui y sont liés directement ou indirectement…), l’insécurité entretenue, les tensions sociales et tribales, l’attribution alambiquée des marchés publics….
Pour arriver à voter à 15 h au lieu de 6 ou 7 heure ou à voir le matériel électoral vandalisé par les électeurs lorsqu’il ne fonctionne pas, il faut qu’il y ait eu une mauvaise manière de gérer les élections.
Si ces élections sont pires que les précédentes en terme de leur qualité et du désespoir quant au renouvellement de la classe politique, c’est dire, comme les autres, elles serviront seulement à conforter la position des prédateurs et à perpétuer le mauvais système de gouvernance qui ne peut redonner au peuple son pouvoir de contrôle sur les politiciens-commerçants et mettre fin à la misère du peuple et à l’exploitation sauvage de nos ressources.
Quelle que soit la bonne volonté d’un homme fort de changer la situation des congolais en bien, la classe politique que nous donne cette nature d’élection sera le blocage au décollage. Allant généralement en politique pour des rêves d’enrichissement personnel avec une industrie boostée à fond à cet effet, les élus portés par l’inconscience et l’insouciance d’une population abusée et esclavagiser, nous ne pourrons attendre mieux.
Voilà pourquoi, la proposition de Madame Marie-Josée Ifoku d’une transition est pour le peuple congolais un déclic pour savoir s’arrêter, se nettoyer, nous regarder avec miséricorde les yeux dans les yeux et envisager un autre Congo et une manière convenable de produire notre classe dirigeante. Nous Komboliser devient un devoir patriotique, afin que la médiocrité cesse d’être notre culture. Depuis l’indépendance, nous avons eu des politiciens plus soucieux de leurs intérêts personnels, nous prenant en otage pour les assouvir et servir de marionnettes aux puissances étrangères.
Il faut les komboliser dans un processus soutenu des programmes publics d’éducation, de conscientisation, d’inculturation des valeurs républicaines.
Nous avons tenté de nous arrêter avec la Conférence nationale souveraine mais, elle a été détournée par le système de prédation.
Nous devons être cette nation qui sait rentrer en soi-même et se poser les vraies et bonnes questions de son existence pour les adéquates et solutions.
C’est cela l’enjeu majeure de cette proposition de transition, faisable avec les nouveaux élus. L’essentiel sera de passer de l’actuel système de prédation à la République des valeurs, celle qui marque une tolérance zéro à la mauvaise gestion de qui que ce soit, à la fraude, à la corruption, à l’injustice et au mensonge dans les affaires publiques.
Avec la KOMBOLISATION, nous sommes dans un processus de révolution de la conscience et du changement des mentalités, sans laquelle nous courrons le risque de disparaître comme nation et de devenir un gérant inutile de ses richesses dont Dieu Lui-même peut être moins fier afin de lui arracher cette gestion pour la confier à d’autres, même en petits morceaux.
Ces élections sont celles d’un Etat faible, ce qui intéresse les prédateurs nationaux et internationaux ou étrangers. Un pouvoir politique faible et contrôlable par les prédateurs de tous bords arrange les affaires du capitalisme libéral sauvage qui nous asservit.
Quand feront nous cet arrêt de prise de conscience et de définition de notre vision commune ?
Nous risquons d’avoir toujours une raison pour repousser ce moment majeur dans la vie de toute nation du fait qu’on est sous pression de satisfaire des besoins immédiats des individus. Soyons ce peuple élevé dans la dimension spirituelle de transformation et de co-création du monde, que l’Eternel nous a confié pour le dominer et le rendre meilleur et non le laisser devenir une sorte de malédiction.
Il est possible de devenir ce peuple intelligent qui sait mettre toutes ses ressources au service du bonheur collectif, de l’unité dans la diversité et de la paix.
La KOMBOLISATION est en marche ; elle arrivera à destination : la renaissance de la RDC.
A l’aube des élections générales prévues le 20 décembre 2023, sauf report de dernière minute, le Congo-Kinshasa ploie sous une attente soutenue de son affranchissement, afin de sortir de l’impasse qui bloque son élan vers le développement. Plusieurs propositions sont sorties des tiroirs en guise de solution à la question congolaise, mais en vain. Dans une interview exclusive, le spécialiste des questions électorales, de démocratie et de développement en Afrique, penseur et analyste des faits socio-politiques, et enseignant à l’Université, Modeste Mbonigaba Mugaruka, met en évidence sa conception, -qui est quasiment une doctrine de développement-, de la «Division du travail citoyen». Dans cet échange avec votre média, il insiste sur cette formule «magique» qui tirerait le Congo du gouffre vers la lumière de l’essor, de l’appropriation par le Congolais de son fabuleux destin.Interview.
Congo365.cd : Vous avez très récemment livré une réflexion pertinente, pour ne pas dire révolutionnaire, sur les moyens de sortir le pays de l’impasse afin de l’ouvrir véritablement au développement. Et la formule que vous proposez pour parer à l’inadéquation entre les impératifs du développement et la mentalité inappropriée des Congolais, c’est la « Division du travail citoyen ». Pouvez-vous être plus explicite sur ce concept savant ?
Modeste Mbonigaba : Pour répondre correctement à cette question qui, il faut le reconnaître, renvoie à un concept tout à fait nouveau, il y a lieu de commencer par rappeler le contexte historique et géopolitique dans lequel notre pays accède à l’indépendance le 30 juin 1960, contexte caractérisé par une impréparation totale des populations congolaises à prendre, de façon responsable, leur destin en main. C’est ainsi que, déjà quelques jours avant la proclamation de cette indépendance, le Portefeuille du futur Etat indépendant va basculer, par un tour de passe-passe, dans le patrimoine du colonisateur en train de faire ses valises ! L’absence d’un peuple aguerri et prêt à se doter (par la voie des urnes) d’une élite politique entièrement dévouée à la cause du développement de la nouvelle Nation congolaise va également être à la base de toutes les difficultés rencontrées dès la naissance de ce nouvel État : mutineries des forces armées, sécessions du Katanga et du Sud Kasaï, destitution du premier gouvernement démocratiquement élu, assassinat du Premier Ministre Patrice Emery Lumumba… Or, de par ses ressources naturelles extrêmement abondantes et diversifiées, ce pays attise les convoitises de toutes les puissances du monde et doit donc être d’une extrême vigilance pour que la mise en valeur de ces immenses ressources profite en premier lieu à ses premiers bénéficiaires que sont les Congolais. Ce n’est pas ce qui est arrivé, hélas ! Pourquoi ? Nous avons fini par découvrir pourquoi ce pays, pourtant immensément riche, est, en même temps, habité aujourd’hui par le peuple parmi les plus pauvres de la planète ! Pour nous, la raison est bien simple. La voici : dans son immense majorité, le patron (qu’est le peuple) ignore que c’est lui le seul et unique boss. Sinon, il se serait organisé de façon appropriée pour protéger son patrimoine ! Nous avons découvert que ce qui manque, c’est une organisation politique, sociale et institutionnelle, permettant à ce que tout simplement : « chaque centime dû à l’Etat congolais tombe effectivement dans ses caisses et n’en sorte que pour régler ses seules, uniques et vraies créances » ! Cette organisation nouvelle que nous devons impérativement mettre en place permet, suite à une véritable «Division du travail citoyen», de transformer chaque citoyen en «Citoyen-gendarme», et de supprimer au passage «toutes les sources de vol, de détournement et de corruption tout en poussant concomitamment les Gouvernants à une meilleure répartition du revenu national».
C365 : Vous situez le problème congolais au niveau du processus électoral actuel, et vous arguez que vous avez une formule magique pour résoudre cette épineuse question des élections au Congo. Mieux, vous parlez de la transformation en or du bulletin de vote…
MM : En attendant notre sortie prochaine devant les médias du monde entier pour nous étendre davantage sur ce sujet, nous pouvons d’ores et déjà vous assurer que la nouvelle organisation à mettre en place permet en effet, par la Division du travail citoyen, d’éliminer du jeu de la gouvernance toutes ces voix qui, en réalité, sont des coquilles vides, des voix sans valeur ! Une vraie voix, lors d’un vote, devrait être tellement précieuse pour son détenteur qu’elle ne pourrait, en aucun cas, être bradée contre de la camelote du genre une bière, un t-shirt, un pagne ou un petit billet de banque ! Il se fait qu’avec la « Division du travail citoyen », tous les 45 à 50 millions de Congolais en âge de voter restent tous électeurs mais, désormais, chaque bulletin de vote acquiert une valeur tellement inestimable que le phénomène communément appelé aujourd’hui « chance eloko pamba » disparaitrait, du jour au lendemain, de nos mœurs politiques.
C365 : Vous évoquez aussi la rationalisation de la gestion de pratiquement tous les secteurs de la vie publique à partir de la Division du travail citoyen. Comment cela pourrait-il se faire concrètement ?
MM : Le « travail citoyen » permet en effet aux citoyens de ne plus laisser les gouvernants s’amuser avec le patrimoine commun comme s’il s’agissait de leur bien propre, de faire pratiquement ce qu’ils veulent avec les biens de nous tous. Désormais, chaque fait et geste de nos gouvernants sera en effet analysé, décortiqué, tourné dans tous les sens par des gouvernés plus que jamais conscients d’être les véritables propriétaires du patrimoine dont la gestion est confiée, pour un temps, à quelques concitoyens méritants. La recherche permanente de l’excellence pousserait, à coup sûr, à des réformes visant l’amélioration du fonctionnement de tous les secteurs de la vie nationale. Je vois mal, par exemple, ce multipartisme débridé (près de mille partis politiques), auquel on assiste aujourd’hui, poursuivre son bonhomme de chemin. Quant au climat des affaires, il serait à ce point tellement attractif que c’est le Congo qui serait submergé d’offres provenant de tous les pays du monde cherchant à prendre part au redressement d’une économie enfin correctement organisée et ouverte à des opportunités quasiment illimitées. Bref, la « Division du travail citoyen » va permettre au Congo de se remettre véritablement et définitivement debout.
C365 : Le grand problème du Congo, c’est le Congolais. Et vous abordez justement la question en parlant de la mentalité inappropriée du Congolais. Comment imaginez-vous transformer l’homme congolais, comme par exemple certains responsables et décideurs qui ont accumulé plusieurs décennies de pratique de corruption au point que cela est devenu leur seconde nature ? Comment comptez-vous les métamorphoser ?
MM : C’est vrai que nous visons la transformation qualitative de tous les Congolais, gouvernants et gouvernés, mais nous nous focalisons davantage sur le « citoyen lambda », celui qui, aujourd’hui, est victime de son ignorance, celui qui ne sait pas comment faire en sorte que la richesse du Congo soit effectivement mise à son service ! Changer le Congolais pour qu’il prenne conscience de son statut de propriétaire amènera les décideurs actuels ou futurs à s’adapter à la nouvelle donne. Ils auront le choix entre s’adapter ou quitter la scène politique.
C365 : Ce n’est pas un secret, vous avez rejoint le camp du candidat président de la République Denis Mukwege, avec d’autres personnalités comme Didier Mumengi, Albert Moleka… Quelles sont les raisons qui vous poussent à rallier son camp ?
MM : Il faut savoir gré à l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, pour avoir eu l’honnêteté de reconnaître ouvertement et publiquement qu’en 18 ans de pouvoir, il n’a pas réussi à changer la mentalité de l’homme congolais ! Parce que, d’après nous, c’est là où se situe le véritable problème relatif au redressement d’un Congo aujourd’hui totalement couché. Nous sommes en pleine campagne électorale pour renouveler la confiance ou sanctionner négativement les gouvernants à tous les niveaux (local, provincial et national). Très peu parmi nous sont conscients qu’avec le type de gouvernance actuellement appliquée, il est totalement illusoire d’espérer répondre, de façon satisfaisante, aux attentes des populations que sont notamment : une éducation et des soins de santé de qualité pour tous, des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires à la hauteur du grand Congo, de l’eau potable et de l’électricité pour tous dans les délais les plus courts, des emplois de qualité pour le plus grand nombre… bref, le redressement fulgurant de ce pays aujourd’hui, totalement grabataire. Dès le début de son premier quinquennat, Félix Antoine Tshisekedi a suscité d’immenses espoirs en déclarant que le changement de l’homme congolais serait l’un des principaux chantiers de son mandat. Il est presqu’immédiatement passé de la parole à l’acte en créant ce qu’il croyait être l’instrument de sa politique de changement des mentalités : il s’agit de la fameuse «Coordination pour le changement des mentalités. «Au bout de ce premier quinquennat, force est de constater que les mentalités du Congolais n’ont pas du tout changé ! Son reflexe est toujours celui du « chacun pour soi » et non celui du travail en équipe, de la mise en commun des efforts. Sa mentalité est toujours celle d’éternel assisté et non celle de quelqu’un qui prend enfin conscience d’avoir devant lui un pays à bâtir et à mettre en valeur d’abord pour lui-même ; de nombreuses opportunités à saisir pour ces jeunes entrepreneurs avides de créativité et un immense espace territorial à conquérir et à occuper de façon effective. Le candidat président de la République Denis Mukwege est depuis l’indépendance du Congo, cette personnalité d’envergure mondiale et totalement immergée dans la société congolaise à avoir des chances de devenir le futur Chef de l’Etat. Nous le soutenons parce qu’il promet une véritable rupture avec le système de gestion de la chose publique actuellement en place. Par ce fait, il offre de meilleures garanties pour mettre effectivement fin à la descente aux enfers illustrée par la guerre, la faim et les vices de toutes sortes, comme par exemple cette corruption quasiment institutionnalisée et …banalisée. Son directeur de campagne, Didier Mumengi, est sur la même lancée. C’est ainsi qu’il a, depuis plusieurs mois, appelé les Congolais à observer une pause pour pouvoir se poser les questions de fond sur notre existence en tant qu’État digne de ce nom… Transformer le Congolais, aujourd’hui complaisant et laxiste, pour en faire un acteur rigoureux et exigeant, est en effet, pour nous, la clé qui ouvre sur le véritable redressement de la Nation congolaise, plus que jamais menacée de disparition.
C365 : Avez-vous confiance en la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au regard du processus électoral en cours ? Croyez-vous que des élections véritablement libres, transparentes et démocratiques se tiendront le 20 décembre prochain ?
MM : Dans la conclusion de notre précédente publication qui a engendré cette interview, nous avons en substance explicitement dit, je cite : «En 2002, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples avait organisé un séminaire d’évaluation des processus électoraux en Afrique dont la conclusion fut sans équivoque : Il faut imaginer des formules nouvelles en matière électorale pour sortir notre continent de sa léthargie actuelle ! Vingt ans plus tard, nous sommes fiers d’annoncer au monde que nous avons trouvé la formule qui permettrait à un pays comme le Congo de se doter des meilleurs élus d’Afrique (voire du monde !) à tous les niveaux de gouvernance (local, provincial et national) », fin de citation. Or, à la suite de Frantz Fanon qui, à l’aube des indépendances africaines (nous sommes au début des années 1960), disait que l’Afrique avait la forme d’un revolver dont la gâchette se trouvait au Congo, Moustapha Niasse est revenu à la charge, quelques décennies plus tard, pour marteler que trente-cinq États africains (sur cinquante quatre !) étaient directement affectés par ce qui se passait au Congo Kinshasa ! Pourquoi ne pas profiter de ce vent nouveau pour le changement qualitatif de la gouvernance qui nous vient d’Afrique de l’Ouest pour permettre à notre pays de répondre enfin à sa vocation naturelle, déjà esquissée par Frantz Fanon et Moustapha Niasse, de locomotive de la sous-région, voire de tout le continent ? Pour nous, la réponse à votre question est toute simple : Il faut tout recommencer, il faut remplacer la CENI, pour que, suite à la Division du travail citoyen, il soit définitivement mis fin à un système électoral qui n’a jamais réussi à placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ! En plus, nous avons aujourd’hui des dépenses électorales scandaleusement budgétivores face à des résultats tout à fait dérisoires au vu des qualités intrinsèques du personnel politique issu de ces élections. Réduire à sa plus simple expression le budget consacré aux élections, tout en garantissant la participation au vote de tous les Congolais en âge de voter, tel est le tour de force que la « Division du travail citoyen » permet de réaliser, en transformant en or chaque bulletin de vote. Montrons au monde que nous sommes des êtres doués de bon sens en adhérant à ce schéma qui, selon notamment Frantz Fanon et Moustapha Niasse, doit impérativement partir du Congo Kinshasa, avant de gagner le reste du continent. Ainsi, notre pays aura définitivement renoué avec sa vocation presque naturelle que, du reste, personne ne lui conteste : celle de véritable leader continental.
Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage – Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Une décision du FMI qui montre que la RDC est sur la bonne voie
L’enjeu majeur, pour les pays africains, est de continuer à obtenir des bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque Mondiale) des facilités de crédit au moment où les financements destinés à l’Afrique se réduisent. Les facilités de crédit que le FMI accorde sont soumises à des conditions qui « appellent à des politiques budgétaires prudentes, notamment la limitation les dépenses non essentielles et l’amélioration de l'efficacité des dépenses, de la gouvernance et de la transparence. Des efforts pour renforcer la mise en œuvre de la politique monétaire sont également nécessaires. » Or, le FMI, par la décision qu’il vient de prend, vient confirmer la légitimité de la candidature de Félix Tshisekedi pour un second mandat.
En effet, au moment où s’achève son premier mandat et qu’il se présente à sa réélection, Félix Tshisekedi peut être satisfait : « Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la cinquième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC), approuvé le 15 juillet 2021. L'achèvement de la cinquième revue permet un décaissement immédiat équivalent à 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars) afin de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 913,8 millions de DTS (environ 1219,1 millions de dollars). »
Une politique budgétaire qui va dans le bon sens
Cet accord de facilité élargie de crédit avec le RDC vient confirmer que la politique budgétaire du gouvernement va dans le bon sens avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe, qui s’exacerbe dans le contexte actuel (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays), la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. »
La conclusion du FMI peut satisfaire le président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Parmi, les points positifs que note le FMI, on retiendra les mesures prises par la Banque centrale du Congo (BCC) pour atténuer les effets négatifs provoqués par la dépréciation du franc congolais. Ces mesures ont permis de faire diminuer une inflation qui avait atteint les 23 % en juillet 2023. Or, la dépréciation de la monnaie et l’inflation sont des impôts supplémentaires pour les populations.
La maîtrise de l’inflation a été l’une des priorités du gouvernement. Mais, selon le FMI, « malgré les efforts de la Banque centrale du Congo (BCC) pour freiner l’inflation, la dépréciation et les pressions inflationnistes persistent. » Une situation préoccupante avec, cependant, le double constat suivant : « l'économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique » et « les réformes structurelles avancent, bien qu’à un rythme plus lent : sur les neuf repères structurels, six ont été atteints, deux ont été mis en œuvre avec des retards, et le dernier concernant la recapitalisation de la banque centrale a été partiellement atteint et reporté. » Conclusion du FMI : « Malgré ces difficultés, la performance au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) reste globalement satisfaisante », avec des perspectives de croissance favorables pour 2024. À la conclusion de la discussion du Conseil d'administration, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante : « Les réformes qui renforcent la gouvernance et la transparence budgétaires, améliorent la crédibilité budgétaire et limitent le recours aux procédures d’urgence et les dérapages dans la gestion de la trésorerie devraient se poursuivre afin de renforcer les cadres de gestion des finances publiques et des investissements publics. »
L’action de Vital Kamerhe, qui, depuis le 23 mars 2023, occupe le poste de Vice-Premier ministre, ministre de l'économie nationale de la RDC, a permis de renforcer la résilience de l’économie congolaise et d’installer cette économie sur la trajectoire d’une croissance plus inclusive. Même s’il est économiste de formation, Vital Kamhere n’oublie pas l’importance de la décision politique, lorsqu’il déclare : « la croissance n’est pas une fin en soi, elle ne constitue pas un projet de société. Seuls, les grandes orientations des politiques publiques et les choix budgétaires du gouvernement constituent un projet de société.C’est un projet de société que nous défendons, pour une nation unie et prospère. »
Ce qu’il faut retenir
Il faut interpréter le décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur de la RDC comme un signe de confiance du FMI qui constate que les autorités ont respecté l’engagement de maintenir la stabilité et assurer la continuité des réformes économiques, malgré une situation socio-politique et sécuritaire difficile. Le FMI souligne la résilience de l’économie congolaise avec une croissance qui devrait se situer autour de 6,2 % du PIB réel.
La politique budgétaire s’appuie sur les points suivants : la capacité du gouvernement à tirer parti des secteurs-clés comme l'extractif ; les efforts pour améliorer l'efficacité des dépenses et limiter les dépenses non essentielles ; une approche prudente et responsable de la politique budgétaire afin de préserver la stabilité macroéconomique ; l’évolution positive dans la mise en œuvre des réformes structurelles ; l’amélioration du climat des affaires ; la mise en œuvre des pratiques de bonne gouvernance, notamment avec l’amélioration de la transparence et la lutte contre la corruption. L’opacité de l’écosystème du secteur minier favorise la corruption et prive l’Etat de recettes fiscales importantes. L’évolution est donc positive, mais beaucoup reste à faire, car certains objectifs n’ont pas été atteints.
Autre secteur-clef : la politique monétaire. Le FMI note que l'accumulation de réserves a permis de renforcer la stabilité monétaire et la résilience externe du pays, ce qui rassure les bailleurs de fonds internationaux, comme me FMI et la Banque Mondiale, et les investisseurs étrangers. On sait que le renforcement du cadre de mise en œuvre de la politique monétaire est essentiel pour parvenir à la stabilité des prix et renforcer l'attractivité du franc congolais.
La dimension politique de la candidature de Félix Tshisekedi
Toutes les analyses du FMI qui montrent que la RDC est installée sur une bonne trajectoire ne doivent pas nous faire oublier la dimension politique de l’élection de Félix Tshisekedi et sa candidature à un second mandat. L’élection de Félix Tshisekedi, le 25 janvier 2018, a permis la réalisation d’une transition démocratique dont le Congo avait besoin pour rejoindre le camp des grandes nations en développement. La démocratie oblige les gouvernements à rendre des comptes à la nation et à faire en sorte que l’enrichissement du pays descende jusqu’aux populations. Pour cela, le pays a besoin de stabilité, stabilité politique et stabilité économique, les deux sont indispensables. Lors de son premier mandat, Félix Tshisekedi a créé les conditions pour que le Congo retrouve le chemin de la croissance. S’il est réélu pour un second mandat, il devra faire en sorte que les réformes entreprises, que le FMI salue en accordant, ce qui est un signe de confiance, un décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur de la RDC, profitent aux assiettes des Congolais. Pour que les réformes profitent aux assiettes des Congolais, il faut accélérer la construction d’une économie diversifiée créatrice d’emploi, moderniser l’agriculture et définir l’architecture d’un meilleur partage des richesses.
Marx et Engels établissent toutes les articulations dialectiques de la méthodologie objective qui permettra la rédaction du Grundrise et du Capital dans leur idéologie allemande (1845-1846). La méthodologie, également connue sous le nom de meta hodos, ne peut être extraite de l'esprit des individus que nous sommes. Le mouvement réel dans l'histoire est la méthode. Elle s'expose sur le plan historique. Nous accueillons humblement l'automouvement objectif historique réel de la méthode. En fait, c'est le tout qui s'expose dans sa radicalité essentielle. Cependant, quelle est la signification d'une situation historique spécifique, telle que les élections congolaises?
C'est une situation historique qui exprime un degré spécifique distinctif du devenir mondial de la valeur d'échange néolithique.
Comme vous pouvez le comprendre, nous utilisons la clé de lecture que l'Idéologie Allemande nous fournit. En général, il est impossible de comprendre un sujet particulier comme les élections congolaises en se concentrant uniquement sur sa singularité. En se concentrant exclusivement sur le Congo, on ne peut rien comprendre. Marx et Engels nous apprennent qu'il est nécessaire de comprendre les déterminations historiques générales d'un sujet, quel qu'il soit, et le mouvement d'ensemble qui l'a généré et engendré. Il est difficile de percevoir le visible électoral au CONGO en partant de la CENI ou des pancartes des candidats qui sont présents dans les rues de Kinshasa. La compréhension du visible dépend de la compréhension des fondements invisibles et des forces invisibles qui ont créé, produit et produit ce qui est visible dans nos rues. Le mouvement réel de l'histoire, qui est fait de la dialectique des forces productives qui s'extériorisent dans un seuil donné, dans un temps donné et dans un espace donné, en l'occurrence le Congo, est connu sous le nom de soubassements invisibles. Pour ne pas se disperser dans un tas d'explications idéologiques (Union Sacrée de la Nation), religieuses (La CENCO a son serveur et ses témoins) ou géopolitiques (les observateurs de l'UE qui quittent), il faut tenir cette clé de lecture des évènements.
La méthode consiste à comprendre ce qui fait l'histoire et à comprendre le mouvement dialectique des forces productives qui la font. Le président et son club des jouisseurs gèrent l'argent congolais tiré de la vente de ses minerais, tandis que les autres lui disputent à juste titre ce monopole sur le gaspillage du potentiel congolais. Le seuil de l'acceptable au Congo sera surdéterminé par le marché mondial, et cela ne sera jamais à l'avantage des Congolais, mais plutôt pour la circulation de la valeur d'échange. Par conséquent, nous sommes conscients de ce qui se passe au Congo, de ce qui s'est passé et de ce qui se passera. Il sera possible de prévoir et d'anticiper, et donc de gouverner le Congo de la manière la plus efficace possible.
Nous devrions arriver à la logique du tout en analysant dialectiquement les élections congolaises. La totalité est responsable de tout ce qui se passe. Ses parties sont déterminées par le tout. Les élections sont simplement des parties. Si l'on est coupé de sa totalité, on ne peut rien comprendre de ce moment électoral congolais. Le spectacle électoral fétichiste n'est qu'une fragmentation du capitalisme. Il y a bien entendu la réalité de tout le temps dans toute réalité historique du temps présent. Les élections au Congo n'ont pas un scénario autonome en termes géopolitiques. Les forces productives, qui résulteront de la vente de lithium sur le marché mondial, les ont surdéterminées. L'histoire du Congo n'est que le devenir de la valeur d'échange, comme l'histoire du monde dans son ensemble. De la valeur néolithique qui a conduit les communautés de chasseurs-cueilleurs au stade civilisé de l'avoir territorial appropriatif de la rente agraire, commerciale et industrielle, aujourd'hui où le Congo fournit le lithium nécessaire au progrès industriel. Le commerce du cobalt à Kolwezi est fortement influencé par la phénoménologie de la valeur d'échange. Tout est lié à la longue histoire du développement du marché mondial où le Congo a toujours fourni des matières premières depuis l'invention de l'automobile avec le caoutchouc congolais, la découverte de l'électricité maintenue par le cuivre congolais, L'uranium congolais a été utilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale, le coltan est utilisé dans l'industrie de la téléphonie et le lithium est utilisé pour les batteries des voitures électriques. Qui sera choisi au Congo pour continuer à fournir les besoins du marché mondial? Les protagonistes du marché mondial prendront la décision et non le cirque électoral auquel nous assistons dans l'espace national. Celui qui « gagnera » les élections congolaises sera le plus apte pour le marché mondial. Ce ne sont pas les Congolais qui décideront sur cet élu. Depuis les premiers échanges de valeur d'échange au néolithique, le marché mondial a toujours été le principal déterminant. Marx avait mieux compris cela que tout le monde.
(Par Anthony Nkinzo Kamole, Directeur Général de l’ANAPI)
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Ministère du Plan
Agence Nationale pour la Promotion des Investissements
(ANAPI)
Mutualisation des investissements productifs : opportunités, défis et préalables
Novembre 2023
Introduction
Avec une superficie de 30 415 873 km2 et une population estimée à 1,4 milliard d'habitants, l'Afrique occupe une place singulière sur la scène mondiale, détenant un potentiel économique colossal. Elle possède à elle seule plus de 60 types de minerais différents, totalisant ainsi un tiers des réserves minérales mondiales, tous minerais confondus. A titre d’exemple, elle est dotée de 90 % des réserves de platinoïdes ; 80% de coltan ; 60% de cobalt ; 70% du tantale, 46% des réserves de diamant ; 40 % des réserves aurifères et 10 % des réserves pétrolières.
Cependant, malgré ses ressources naturelles abondantes, le continent demeure confronté à une réalité paradoxale, où les richesses du sol et du sous-sol coexistent étrangement avec une pauvreté persistante qui touche 54,8 % de sa population. Alors qu’elle compte près de 60 % des terres arables mondiales, l’Afrique ne génère que 9% de la production agricole mondiale . La montée des conflits et de la violence en Afrique subsaharienne laisse à craindre un ralentissement de la croissance par rapport à l’année 2022 dans cette région qui pourrait être exacerbé par le choc climatique.
La République démocratique du Congo (RDC), joyau africain d'une superficie équivalente à toute l'Europe occidentale, incarne cette dualité de manière particulièrement frappante. En tant que premier producteur mondial de cobalt, avec 60 % des réserves mondiales prouvées , la RDC détient des richesses naturelles exceptionnelles, du cobalt au cuivre en passant par le coltan. Cependant, son économie, bien que dynamique avec un taux de croissance de 8,9% en 2022 , demeure tributaire du secteur minier, l’exposant à la volatilité des prix des matières premières.
Etant donné le contexte de mondialisation de l’économie, l’interdépendance économique des pays pousse ces derniers à coaliser les moyens en vue d’imposer le rythme qui le convient à la marche de l’économie mondiale. Ainsi, mus par la volonté de former une masse critique pour contrebalancer le poids commercial des économies avancées, les Etats africains ont opté pour une plus grande intégration économique par la création d’une zone de libre-échange, initiative à laquelle la RDC a adhéré par la ratification de l’Accord portant création de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) le 28 janvier 2022.
Cet accord vise notamment à (i) contribuer à la circulation des capitaux et des personnes physiques et faciliter les investissements en s’appuyant sur les initiatives et les développements dans les États parties et les Communauté Economique Régionale (ii) renforcer la compétitivité des économies des États parties aux niveaux continental et mondial (iii) promouvoir le développement industriel à travers la diversification et le développement des chaînes de valeurs régionales, le développement de l’agriculture et la sécurité alimentaire.
Cet accord s’accompagne notamment d’un protocole qui traite des questions liées à l’investissement entre les états parties dont la visée, entre autres, est (i) d’encourager les flux et les opportunités d’investissement intra-africains et promouvoir, faciliter, retenir, protéger et développer les investissements qui favorisent le développement durable des États parties ; (ii) établir un cadre juridique et institutionnel continental équilibré, prévisible et transparent pour les investissements, en tenant compte des intérêts des États parties, des investisseurs et des communautés locales ; (iii) fournir un cadre juridique solide pour la prévention, la gestion et le règlement des différends en matière d’investissement ; (iv) encourager l’acquisition et le transfert de technologies appropriées et pertinentes en Afrique ; et (v) promouvoir, renforcer et consolider les positions coordonnées et la coopération sur les questions liées à la promotion, la facilitation et la protection des investissements sur le continent.
Le Protocole sur l’Investissement de la ZLECAf promeut la collaboration entre Etats parties, notamment à travers des investissements mutualisés permettant un bien meilleur rendement pour les parties prenantes. En effet, la mutualisation des investissements productifs peut être compris dans le cadre de la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo. Ce dernier soutient que les pays ont intérêt à se spécialiser dans la production des biens et services pour lesquels ils ont un avantage comparatif en termes de coûts d'opportunité.
Avec tous les potentiels dont regorge la RDC et pour lesquels en général elle dispose d’un avantage comparatif, il apparait clairement que la ZLECAf est une opportunité à saisir pour le pays. Cet article explore les enjeux de la mutualisation des investissements et examine de près les opportunités qui s'offrent à la RDC dans ce nouveau paradigme économique continental.
Alors que l'Afrique s'efforce de transformer ses richesses en prospérité partagée, comment la RDC peut-elle tirer profit de cette mutualisation pour stimuler sa croissance économique et favoriser une transformation structurelle significative ? C'est à cette interrogation que nous tenterons de répondre au fil de cet article.
Mutualisation des investissements productifs
La mutualisation des investissements productifs se définit comme une collaboration étroite entre plusieurs pays visant à optimiser l'utilisation de leurs ressources et compétences respectives dans le dessein de stimuler la croissance économique. Elle implique la mise en commun des ressources financières, technologiques et humaines en vue de créer des synergies capables de dépasser les frontières nationales. Ce concept s'inscrit dans le cadre plus vaste de l'intégration régionale, où les nations collaborent pour maximiser leurs avantages comparatifs, favorisant ainsi une spécialisation efficace et une prospérité partagée.
Dans le cadre d'une zone de libre-échange, la mutualisation des investissements va au-delà de la simple réduction des barrières tarifaires. Elle implique une harmonisation des politiques économiques, des infrastructures et des réglementations pour créer un environnement propice aux échanges et aux investissements. Pour la RDC, cela signifie non seulement une ouverture accrue aux marchés régionaux, mais aussi la possibilité de partager des technologies, des connaissances et des compétences.
Opportunités
La mutualisation présente un grand nombre d’opportunité pour un pays tel que la RDC. Les principaux avantages pouvant en résulter sont notamment :
• L’accélération de la diversification de l’économie par la création des chaines de valeur intégrées ;
• L’optimisation des avantages comparatifs ;
• L’amélioration de l’accès aux marchés régionaux ;
• Le partage de connaissances et des technologies ;
• La réduction des risques et le renforcement de la stabilité économique.
a) Diversification économique et création de chaînes de valeur
La RDC, en mutualisant ses investissements avec d'autres nations africaines, peut diversifier son économie au-delà du secteur minier. En collaborant avec des pays spécialisés dans l'industrie manufacturière, par exemple, la RDC peut créer des chaînes de valeur intégrées. Cette diversification est cruciale pour réduire la dépendance aux fluctuations des prix des matières premières, offrant ainsi une stabilité économique à long terme.
b) Optimisation des avantages comparatifs
En identifiant et capitalisant sur ses avantages comparatifs, la RDC peut tirer profit de ses ressources naturelles exceptionnelles. La spécialisation dans la production de matières premières, combinée à une collaboration avec des partenaires régionaux spécialisés dans la transformation, permet à la RDC d'optimiser son potentiel économique. Par exemple, en exploitant sa position de premier producteur mondial de cobalt, la RDC peut contribuer à la fabrication de batteries pour le secteur en plein essor des véhicules électriques.
c) Accès accru aux marchés régionaux
La mutualisation des investissements favorise l'ouverture des frontières économiques, offrant à la RDC un accès élargi aux marchés régionaux au sein de la ZLECAf. Ce nouveau cadre économique élimine les barrières tarifaires et non tarifaires, facilitant ainsi les échanges commerciaux. Pour la RDC, cela signifie une expansion des débouchés pour ses produits et services sur le continent, contribuant à stimuler la croissance des exportations.
d) Partage des connaissances et des technologies
La collaboration au sein de la ZLECAf permet à la RDC de bénéficier du partage des connaissances et des technologies. Les échanges d'expertise entre les nations membres favorisent l'innovation et la montée en compétence. Dans le contexte de la RDC, cela pourrait se traduire par des transferts de technologie dans le secteur minier, l'amélioration des pratiques agricoles et le renforcement des capacités industrielles, contribuant ainsi à une croissance économique plus durable et diversifiée.
e) Réduction des risques et renforcement de la stabilité économique
La mutualisation des investissements crée une interdépendance économique entre les pays participants, réduisant ainsi les risques liés aux chocs économiques nationaux. Pour la RDC, cela peut se traduire par une plus grande résilience face aux fluctuations des prix des matières premières. Une économie diversifiée et intégrée dans une zone de libre-échange offre une stabilité accrue, attirant davantage d'investissements étrangers et favorisant la croissance durable.
Défis
Bien que la mutualisation des investissements pourrait être vectrice des nombreuses opportunités pour la RDC, il faut relever l’existence des goulots d’étranglement dont la suppression constitue un réel défi pour le Gouvernement. Ces défis, principalement d’ordre structurel, pourraient entraver la réalisation pleine et efficace de ces opportunités. Parmi les défis majeurs, on peut mentionner :
La précarité des infrastructures de communication ;
La nécessité d’une gouvernance de qualité pour une stabilité politique ;
L’opacité dans la gestion des ressources naturelles ;
Les capacités institutionnelles faibles ;
L’absence de l’inclusion sociale pour une diffusion plus large des retombées positives de l’action publique ;
Le retard technologique.
a) Infrastructures et Connectivité :
Les déficiences en matière d'infrastructures, notamment les routes, les ports et les réseaux de communication, constituent un défi majeur pour la RDC. Pour que la mutualisation des investissements soit pleinement efficace, il est crucial de disposer d'infrastructures de qualité permettant le transport fluide des marchandises et la connectivité entre les différents pays membres de la ZLECAf. La modernisation de ces infrastructures demeure un enjeu prioritaire pour garantir la facilitation des échanges.
b) Gouvernance et Stabilité Politique :
La RDC a connu des périodes d'instabilité politique, ce qui peut créer un environnement d'investissement incertain. Une gouvernance stable et transparente est essentielle pour attirer les investissements étrangers et instaurer la confiance nécessaire à la collaboration économique au sein de la ZLECAf. La garantie de la sécurité juridique et la prévisibilité des politiques économiques sont des éléments clés pour surmonter ce défi.
c) Défis liés aux ressources naturelles :
Bien que le secteur minier soit une source de richesse pour la RDC, il est également confronté à des défis, notamment la gestion durable des ressources naturelles, la transparence dans les contrats miniers, et la réduction des impacts environnementaux. Pour maximiser les avantages de la mutualisation, il est nécessaire de relever ces défis afin d'assurer une exploitation minière responsable et socialement bénéfique.
d) Capacité Institutionnelle et Réglementaire :
La RDC doit renforcer ses capacités institutionnelles pour mettre en œuvre et réguler efficacement les accords de mutualisation des investissements. Cela comprend la mise en place de réglementations claires, la formation de personnel qualifié et le renforcement des organes de contrôle. Une coordination efficace entre les différents niveaux d'administration est également cruciale pour assurer la cohérence des politiques et des actions.
e) Inclusion Sociale et Répartition Équitable des Bénéfices :
La mutualisation des investissements doit bénéficier à l'ensemble de la population congolaise. Le défi réside dans la garantie d'une répartition équitable des bénéfices économiques, en particulier dans un pays aux disparités socio-économiques marquées. Des politiques inclusives, la promotion des petites et moyennes entreprises, ainsi que des mécanismes de protection sociale sont nécessaires pour garantir que tous les segments de la société participent aux fruits de la croissance économique.
f) Adaptation aux Changements Technologiques :
La RDC doit également relever le défi de l'adaptation aux changements technologiques, en particulier dans le contexte d'une économie mondiale en mutation. Cela nécessite des investissements dans la formation et le développement des compétences, ainsi que l'adoption de technologies de pointe pour rester compétitif sur le marché international.
Les préalables
La suppression des goulots d’étranglement est un préalable essentiel à la réussite de la mutualisation. Le pays doit inlassablement travailler sur des mécanismes permettant d’aboutir à un cadre propice aux investissements mutualisés. Partant donc des principaux défis relevés ci-haut, les actions préalables du gouvernement devraient aller dans le sens à :
i. Favoriser une intégration physique du pays par la construction des infrastructures permettant d’améliorer la connectivité physique du pays aux autres Etats parties en vue de faciliter les échanges commerciaux et la mobilité des capitaux et des personnes.
ii. Garantir la stabilité des engagements publics : il faut que les projets et programmes dans lesquels le gouvernement s’est engagé soient moins dépendants des changements politiques qui peuvent intervenir dans le pays. L’annulation ou la révision systématique des contrats signés avec des partenaires étrangers pour des motifs pas clairs nourrit dans le chef de ces derniers, un sentiment d’insécurité juridique et un risque financier important.
iii. Assurer la transparence dans la gestion des ressources naturelles suppose le devoir de publicité des contrats publics dans le secteur minier ou agricole. Mais, également la nécessité de ne pas s’écarter des orientations stratégiques définies en matière notamment de respect des engagements environnementaux et sociétaux.
iv. Renforcer en ressources diverses (matériels, humaines et financières) les acteurs œuvrant dans la promotion, l’encadrement et le contrôle des investissements productifs.
v. Veiller à ce que les canaux de redistribution des bénéfices soient totalement opérationnels.
vi. Moderniser l’administration publique et promouvoir des solutions numériques.
Au-delà de ces préalables, il est impérieux pour le gouvernement de :
• Encourager et Renforcer les chaînes de valeur dans les filières porteuses
• Adapter les stratégies nationales d'industrialisation à la ZLECAf
• Favoriser la production agricole à plus forte valeur ajoutée pour réduire la dépendance aux importations ;
• Généraliser les systèmes de paiement régionaux intégrés
• Harmoniser et renforcer les systèmes de normes de qualité
• Adopter une politique fiscale souple pour encourager et inciter la production interne.
• Promouvoir les secteurs ciblés et les produits « made in DRC »
Conclusion
Les prévisions faites par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), révèlent que la ZLECAf devrait stimuler le commerce intra-africain d’environ, réduire le déficit commercial, favoriser la croissance industrielle et accroître la prospérité sur le continent. La ZLECAf est de ce point de vue, l’opportunité qui vient bouleverser la donne dans le processus d’industrialisation du continent, plus de quarante ans après la première décennie du développement industriel de ce dernier.
Il ne fait cependant aucun doute qu’un effort coordonné de mutualisation des investissements contribuera à une mise en œuvre réussie de la ZLECAf. Ce travail de mutualisation requiert des préalables des Etats-parties, parmi lesquelles figure la RDC, notre grand et riche pays. Il s’agit notamment d’un renforcement des capacités institutionnelles pour mettre en œuvre et réguler efficacement les accords de mutualisation des investissements. Cela comprend la mise en place de réglementations claires, la formation de personnel qualifié et le renforcement des organes de contrôle. Aussi, combler les déficiences en matière d'infrastructures, telles que les ports et les réseaux de communication, constituant à ce jour, un défi majeur pour le pays. En effet, disposer d'infrastructures de qualité permet le transport fluide des marchandises et la connectivité d’une part des zones à l’intérieur du pays et d’autre part, entre le pays et les autres Etats-membres.
Cet article sur la mutualisation des investissements productifs entre la RDC et les autres Etats de la ZLECAf, met un accent particulier sur la collaboration étroite entre pays, dans le but d’optimiser l'utilisation de ressources et compétences respectives, afin de stimuler la croissance économique. Cela implique la mise en commun des ressources financières, technologiques et humaines en vue de créer des synergies capables de dépasser les frontières nationales.
La campagne électorale en cours relève la capacité et le degré de nuisance de l'outil informatique, surtout dans les réseaux sociaux. Parmi les candidats victimes, pas de doute : les premiers visés sont, par ordre décroissant, Moïse Katumbi, Denis Mukwege, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi. En dépit de l'arrêt de la Cour constitutionnelle validant son dossier contenant parmi les pièces exigées le certificat de nationalité, Moïse Katumbi ne sort pas du viseur des francs-tireurs qui continuent de le traiter d'étranger. Pire, il lui est imputé la responsabilité des tueries survenues dans le Katanga ; les victimes étant les Congolais ressortissants du Kasaï.
Au nombre des vidéos mises en ligne, une porte sa voix sur des images de distribution des machettes. Vérification faite : les images sont authentiques puisque c'est en Haïti, et encore dans une cité urbaine déterminée à lutter contre les gangs. Donc, c'est du montage.
D'autres vidéos ne sont pas du montage. Les intervenants s'assument.
Le problème est de les localiser. Bien qu'à un moindre degré, Félix Tshisekedi n'est pas épargné. Lui aussi se retrouve dans des vidéos et des audios à caractère tribal et xénophobes.
Cependant, c'est moins, comparé à tout ce qui se raconte sur Dr Denis Mukwege et sur Martin Fayulu qui, à deux, passent pour des candidats étrangers à l'instar de leur collègue Moïse Katumbi.
Ce qui étonne et inquiète, c'est le silence de la Justice alors que depuis le 13 mars 2023, elle est dotée de l'ordonnance-loi n°23/010 portant Code Numérique qui lui permet de sévir.
En effet, cette ordonnance-loi a trois articles qui nécessitent rappel :
- Article 356 : « Quiconque aura, intentionnellement, créé, téléchargé, diffusé ou mis à la disposition du public par le biais d'un système informatique des écrits, contenus, messages, photos, sons, vidéos, dessins ou toute autre représentation d'idées ou de théories, de nature raciste, tribaliste ou xénophobe ou sous quelque forme que ce soit, au sens de la présente ordonnance-loi et conformément aux dispositions de l'ordonnance-loi n°66-342 du 07 juin 1966 portant répression du racisme et du tribalisme, sera puni d'une servitude pénale d'un mois à deux ans et d'une amende d'un million à dix millions de francs Congolais ou de l'une de ces peines seulement ».
- Article 358 : « Quiconque initie une communication électronique qui contraint, intimidé, harcèle ou provoque une détresse émotionnelle chez une personne, en utilisant un système informatique dans le but d'encourager un comportement haineux, tribal et hostile aux bonne mœurs et aux valeurs patriotiques est puni d'une servitude pénale d'un mois à deux ans et d'une amende de cinq cent mille à dix millions de Francs Congolais ».
- Article 359 : « Quiconque aura harcelé, pat le biais d'un système informatique ou d'un réseau de communication électronique, une personne alors qu'il savait ou aurait dû savoir qu'il affectera gravement par ce comportement la tranquillité de la personne visée, sera puni d'une servitude pénale d'un mois à deux ans et d'une amende de cinq cent mille à dix millions de Francs Congolais ou de l'une de ces deux peines seulement ».
- Article 360 : « Quiconque initie ou relaie une fausse information contre une personne par le biais des réseaux sociaux, des systèmes informatiques, des réseaux de communication électronique de ou toute forme de support électronique, est puni d'une servitude pénale d'un à six mois et d'une amende de cinq cent mille à un million de Francs congolais ou de l'une de ces peines seulement ».
Tous les trois cycles électoraux précédents (2005-2006, 2011, 2018) se sont caractérisés par la violence verbale et physique. Jamais cependant, mais alors jamais ils n'ont atteint la dimension ethnotribale du cycle électoral en cours.
C'est vrai que Eco Umberto nous a prévenus avec sa sentence : « Les réseaux sociaux ont donné le droit à la parole à des légions d'imbéciles qui avant ne parlaient qu'au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd'hui ils ont le même droit de parole qu'un prix Nobel ».
Mais, l'ennui - donc le danger - est que cette fois, c'est l'élite qui se radicalise dans le tribalisme. La campagne ayant formellement commencé, c'est maintenant - et non demain - que la Justice doit agir, ouvrir des informations judiciaires là où c'est utile, entamer des poursuites judiciaires là où c'est nécessaire. Et, au besoin, condamner !
Car la liberté d'opinion ou la liberté d'expression a des limites. La Constitution déclare à l'article 23 : « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs ». Il y a lieu de relever l'incise : « Sous réserve de la loi ».
Peut-être que pour n'avoir pas été enseigné ni renseigné sur ça, le Citoyen lambda n'a pas conscience des risques qu'il court en croyant que la liberté d'expression ou d'opinion est sans garde-fou !
Erreur !
D'ailleurs, la même Constitution tranche à son article 62 : «Nul n’est censé ignorer la loi. Toute personne est tenue de respecter la Constitution et de se conformer aux lois de la République ».
En d'autres termes, le lettré ou le non lettré qui crée, télécharge, diffuse ou met à la disposition du public par le biais d'un système informatique des écrits, contenus, messages, photos, sons, vidéos, dessins ou toute autre représentation d'idées ou de théories, de nature raciste, tribaliste ou xénophobe ou sous quelque forme que ce soit, au sens de la présente ordonnance-loi et conformément aux dispositions de l'ordonnance-loi n°66-342 du 07 juin 1966 portant répression du racisme et du tribalisme, est puni d'une servitude pénale d'un mois à deux ans et d'une amende d'un million à dix millions de francs Congolais ou de l'une de ces peines seulement.
A chacun de réaliser les risques auxquels il s'expose en croyant manipuler des supports du Numérique...
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(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Technical Lead Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)
*Alors que la campagne électorale est officiellement lancée et que la marche vers les élections générales de décembre prochain semble inéluctable, cet article prend le contre-pied des certitudes molles. Les récentes révélations sur les imperfections du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote, ainsi que des difficultés logistiques importantes ont jeté le doute sur la capacité de la CENI à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Un report pourrait bien être inévitable et, dans ce cas, la restructuration de la CENI en serait une conséquence logique.
Une récente sortie médiatique de Moise Katumbi a probablement fragilisé sa position au sein de l’opposition et subséquemment conforté les chances du Dr Mukwege d’être désigné candidat commun de l’opposition. Privé de la course à la présidentielle, Martin Fayulu pourrait bien participer à un gouvernement de transition, en même temps que d’autres personnalités comme Delly Sesanga et Marie-Josée Ifoku. Le retour du FCC dans le processus démocratique pourrait amener Matata Ponyo à prendre les rênes du Sénat, en dépit de ses démêlées judiciaires.
Une prédiction politique n’est pas une prophétie religieuse. Elle n’a pas vocation à véhiculer des prescriptions soi-disant divines auprès des masses croyantes et crédules. Elle procède par une analyse froide de la situation politique courante et utilise un raisonnement par inférence basé sur des expériences politiques récentes, afin de délimiter les champs des possibles et de les mettre à la disposition des opérateurs politiques et du grand public. C’est clair.
Prédiction #1 : Report des élections et restructuration de la CENI
Les insuffisances du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote auraient pu être évitées si la CENI avait accepté un audit international indépendant. Rien ne peut justifier l’hostilité de la direction de la CENI face à un tel audit, qui aurait pourtant renforcé sa propre crédibilité. Mais il y a un risque encore plus grand qui guette les élections de décembre prochain, c’est le casse-tête logistique dont on peut légitimement douter qu’il puisse être résorbé en un mois, durant la campagne électorale.
Si les élections sont organisées dans ces conditions, elles risquent de se faire sur la base d’une participation qui ne reflètera peut-être pas fidèlement le corps électoral, et les résultats qui en découleront ne reflèteront peut-être pas fidèlement la volonté populaire. Le pays irait donc droit vers un mur.
Mais, ce scénario catastrophe n’est pas inévitable. Il est quasiment acquis qu’à partir d’un moment, la réalité des difficultés logistiques va rattraper la CENI et l’option du report des élections s’imposera d’elle-même. Il se raconte que les états-majors des partis politiques tablent déjà sur cette éventualité, et que l’assurance affichée d’une marche inexorable vers le 20 décembre n’est qu’une posture politique, ni plus ni moins. Personne aujourd’hui ne veut porter la responsabilité d’un report des élections, et lorsque l’annonce en sera faite, tous les doigts seront pointés vers Kadima et son équipe, même si, par ailleurs, il est de notoriété publique que le gouvernement a parfois trainé les pieds pour allouer les fonds nécessaires au travail de la CENI.
Si les élections de décembre sont reportées, la restructuration de la CENI sera nécessaire pour continuer le processus électoral sur de nouvelles bases. Il n’y aurait pas de sens de reconduire une équipe qui aurait échoué, mais remplacer Dennis Kadima et son équipe ne sera pas une tâche facile. Ma proposition personnelle est que les forces en présence se mettent d’accord pour qu’une personnalité non-congolaise ou une organisation internationale assure la continuation et la conclusion du processus électoral.
Nous avons attribué un intervalle de confiance de 80% à la prédiction #1.
Prédiction #2 : Dr Mukwege – candidat commun de l’opposition
Il est bien connu que les négociations en Afrique du Sud – mais aussi à Kinshasa ! – pour désigner un candidat commun de l’opposition sont plutôt âpres. Le récent faux bond de Martin Fayulu signifie que même si à l’arrivée un candidat commun est désigné, des dissensions restent possibles. Mais tout observateur averti reconnaitra que le véritable duel se déroule entre les candidats Mukwege et Katumbi.
Chacun des deux candidats a des atouts propres. Pour Moise Katumbi, c’est une certaine assise nationale, un bon carnet d’adresses international, une expérience politique de gestion en tant que gouverneur du Katanga (quoique ceci peut aussi apparaitre comme un passif encombrant), et des moyens de campagne importants. Le Dr Mukwege, quant à lui, est un homme de terrain, proche de la misère et des souffrances du peuple, d’une notoriété et d’une reconnaissance internationales sans pareilles, connecté à des réseaux internationaux puissants qui peuvent l’aider à faire avancer son agenda pour la paix.
La véritable base électorale du Dr Mukwege, c’est le peuple d’en bas, c’est une majorité silencieuse de laissés-pour-compte et d’opprimés de tous ordres qui se reconnaissent dans son combat. En 2018, c’est cette majorité silencieuse qui avait porté le candidat commun de l’opposition alors même qu’il n’était pas forcément une figure familière pour des millions d’entre eux.
Le processus de Genève avait rallumé la flamme de l’espoir, en dépit des faiblesses rédhibitoires de l’opposition congolaise qui en avaient un peu terni les mérites. En 2023, la candidature du Dr Mukwege suscite le même espoir auprès de la majorité silencieuse, et s’il parvient à se faire désigner candidat commun de l’opposition, ses chances de gagner la présidentielle vont augmenter considérablement.
Dans le processus initié en Afrique du Sud, le critère dominant est et devrait être celui de l’électabilité – pardonnez ce néologisme – de chaque candidat. Et par rapport à ce critère, la récente interview que Moise Katumbi a accordée à une chaine locale au Katanga était probablement un faux pas. L’utilisation d’un identifiant inconvenant pour désigner une communauté nationale spécifique a un peu écorché sa stature de candidat national. Il n’y a aucun doute que Moise Katumbi n’avait aucune intention méprisante à l’endroit de la communauté en question, mais en politique la perception est, bien souvent, la réalité. Si Katumbi est désigné candidat commun de l’opposition, son interview sera rediffusée des millions de fois dans les médias proches du pouvoir, et partagée des millions de fois sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, l’opposition sera perçue non pas comme une alternative au président sortant, mais comme un front commun contre une communauté nationale spécifique dont il a été question dans l’interview du candidat Katumbi. Il est possible que l’effet antagonisant que ces propos ont eu est plus profond qu’on le pense et qu’il est probablement irréparable. Pour cette raison, nous pensons que le Dr Mukwege a aujourd’hui plus de chances que Moise Katumbi d’être désigné candidat commun de l’opposition.
Nous avons attribué un intervalle de confiance de 70% à la prédiction #2.
Prédiction #3 : Participation de Martin Fayulu et d’autres personnalités à un gouvernement de transition
Si les élections de décembre sont reportées et que la CENI entame une restructuration de sa direction, il est évident que le gouvernement aussi sera affecté et qu’un remaniement sera inévitable. La portée de ce remaniement reste encore à déterminer, mais elle verra presque certainement le remplacement du premier ministre et l’entrée au gouvernement de certaines figures de l’opposition. Le pays se trouvera de fait dans une période de glissement, même si beaucoup s’évertueront à éviter cette terminologie. Tout dépendra de la longueur de ce glissement. S’il se réduit à quelques mois pour résoudre les problèmes logistiques de la CENI et renforcer sa crédibilité, alors un gouvernement de transition restreint sera mis en place pour soutenir le processus électoral.
Notre point de vue est qu’un glissement, au sens commun du terme, de plus de six mois sera inacceptable pour tout le monde dans le contexte politique et constitutionnel actuel. En revanche, une transition limitée permettra de renouveler la direction de la CENI, de rationaliser le processus électoral, et d’apaiser l’environnement politique dans le pays. Le Président de la République nommera certainement un de ses proches comme nouveau premier ministre, et des personnalités importantes de l’opposition seront approchées pour participer à ce gouvernement. En particulier, si Martin Fayulu abandonne sa course à la présidentielle, il se verra attribuer des responsabilités importantes dans la nouvelle équipe. Il ne sera pas seul : Delly Sesanga, autant que Marie-Joseé Ifoku pourront, eux aussi, participer à ce gouvernement.
Nous avons attribué un intervalle de confiance de 60% à la prédiction #3.
Prédiction #4 : Matata Ponyo pourrait remplacer Bahati au Sénat
La formation d’un gouvernement de transition, dans la foulée du report des élections, devrait aussi avoir un impact sur la représentation nationale. Une stratégie efficace du Président de la République pour convaincre le FCC de Joseph Kabila de rejoindre le processus démocratique serait, en l’occurrence, de leur céder la direction d’un organe de l’Etat. A défaut de la primature, la présidence du Sénat, deuxième personnalité de la république, semble bien convenir à cet objectif. Matata Ponyo a le parfait profil pour cela. Il est aussi la personnalité du FCC la plus en vue et son élévation à la présidence du Sénat pourra être présentée comme une victoire de son camp et de leurs exigences (parmi lesquelles l’abandon définitif des poursuites judiciaires contre Matata Ponyo) pour participer de nouveau au processus électoral. Mais son élévation sera aussi présentée par le camp présidentiel comme un rapprochement objectif avec le FCC en vue de ratisser un électorat plus large. En dernière analyse, les deux cas de figure servent un processus électoral rasséréné.
Nous avons attribué un intervalle de confiance de 50% à la prédiction #4.
Conclusion
De nouveau, l’analyse présentée ici n’est pas parole d’Evangile. Elle décrit avec un certain degré de confiance ce qui peut arriver demain, et tout ou partie de ces prédictions peut être démenti par l’actualité politique des prochains jours. Mais, ce qui est certain, c’est que des élections bâclées auront un effet dévastateur sur la stabilité du pays. Les soubresauts et les conflits communautaires qui apparaissent ici et là, comme les récents évènements de Malemba-Nkulu, sont une indication claire que le pire n’est pas loin de nous. Peut-être que la meilleure façon de conclure cette analyse est d’évoquer ces mots, qu’un détenu politique en Amérique Latine avait peints sur les murs de sa cellule avant de succomber aux tortures les plus atroces et abominables :
« Que nos combats soient sans haine. Qu’en nos cœurs règnent l’amour, la miséricorde et le pardon. Attendons-nous d’être heureux ensemble ».