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Fatshi has had a dream

(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite / Université de Kinshasa)

Félix Tshisekedi  has had a dream

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Jean-Marie Mutamba Makombo,  Professeur Emérite / Université de Kinshasa

Pour le lecteur averti, le titre pastiche « I have a dream » et fait un clin d’œil à Martin Luther King. Oui, Fatshi a eu un rêve, et s’est exprimé le 15 novembre 2019 à Berlin lors d’un voyage officiel en Allemagne : « Venez avec nous, et je vous promets de faire du Congo l’Allemagne de l’Afrique ».

On s’est demandé : « Pourquoi l’Allemagne ? ». Fatshi n’a pas parlé de la Belgique, la métropole coloniale, qui a été son deuxième pays de résidence. Il n’a pas parlé de la France, le pays du Siècle des Lumières et des Droits de l’Homme, le pays dont le Congo a adopté la langue officielle.

Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a parlé de l’Allemagne. Pas parce que le 15 novembre est la date anniversaire de l’ouverture de la conférence africaine de Berlin en 1884. Pas parce que l’Etat Libre du Congo, le Free State of Congo, est né à Berlin le 26 février 1885. Mais c’est à cause de l’exemple donné au monde par « le miracle allemand ». Ne voilà-t-il pas un pays né en 1870 à la suite de l’unité allemande, qui a connu deux guerres mondiales qui l’ont laissé exsangue et humilié (1914-1918, 1940-1945).

A chaque fois le pays s’est relevé – et de quelle manière ?

Et il s’est réunifié le 3 octobre 1990. L’Allemagne est devenue le pays le plus peuplé d’Europe, et son économie est devenue la plus puissante en Europe, faisant d’elle la première nation motrice de l’Union Européenne. C’est l’exemple, le paradigme qu’entend suivre Fatshi : Transformer la République Démocratique du Congo en locomotive économique de l’Afrique.

Beaucoup de personnes disent que le Congo n’a pas eu beaucoup de chances : des sécessions à l’origine, un pouvoir autocrate et prédateur qui a entretenu « le mal zairois », des viols, des massacres à l’est du pays, des tentatives d’implosion et des menaces de balkanisation depuis trente ans. Le géant traîne un boulet. Pourtant de nombreux atouts sont là, qui font du Congo un pays convoité parce que « scandaleusement riche ».

Des esprits chagrins Congo bashing ont fait des gorges chaudes du rêve de Fatshi : « Transportez les R.D. Congolais en Allemagne, et versez les Allemands en R.D.Congo. Vous verrez les transformations une génération plus tard ! ».

C’est donc un problème de mentalités. Fatshi n’est pas dupe. Au cours de cette interview, il a reconnu que rien ne pourrait se faire si les réformes en cours ne s’accompagnaient pas d’un véritable changement de mentalités en R.D.C. Il faut nettoyer les écuries d’Augias. Le prédécesseur de Fatshi avait déjà eu à déplorer qu’il ne trouvait pas 15 Messieurs-Dames « Propre «  pour la tâche. Les R.D. Congolais doivent acquérir le sens du TRAVAIL et de la DISCIPLINE propre aux Allemands.

Ce n’est pas impossible. Je me rappelle qu’en 1997 Laurent Désiré Kabila venait à son cabinet de travail au Palais de la Nation avant 7h30 du matin. La grille était fermée à cette heure-limite. Et tous les collaborateurs qui venaient après étaient pénalisés. Nous en avions pris de la graine.

A bas le défaitisme : « Mosala ya l’Etat esilaka te ! On arrive à 10 heures, et on repart à 14 heures ».

Il y a 32 ans, la Conférence Nationale Souveraine a laissé une boussole. La Commission de l’Ethique a conclu : « La IIIème République sera morale ou ne sera pas ». Il faut éradiquer les antivaleurs qui ont élu domicile dans l’homme et dans la cité. Il faut recourir à une nouvelle « race » de gestionnaires (savoir, savoir-être et savoir-faire ». C’est la condition pour réaliser les prophéties de Frantz Fanon et de Baba Ibrahima Kaké : « L’Afrique est un revolver dont la gâchette se trouve au Congo », « Quand le Zaïre s’éveillera, le monde s’étonnera ».

Je termine comme j’ai commencé, par un pastiche : « KISALU FWETE BANDA ! ».

Jean-Marie Mutamba Makombo

Professeur émérite/Université de Kinshasa

Fatshi has had a dream
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Prison ou Maison Blanche : le sort extraordinaire de Donald Trump

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Discuter de la politique américaine est extrêmement difficile car le sujet suscite de nombreuses opinions polarisantes. D’un côté, le Parti démocrate considère Trump, à tort ou à raison, non seulement comme une personne désagréable, mais surtout comme quelqu’un qui n’est pas qualifié pour être président des Etats-Unis parce qu’il est trop grossier, masochiste et superficiel. D’un autre côté, une grande partie des Républicains ne jurent que par Trump, qu’ils soutiennent sondage après sondage  et,  surtout,  accusation après accusation.

Entre les deux partis, un grand pourcentage d’Américains sont encore indécis quant aux prochaines élections. Ils ne sont ni pour Trump ni pour Biden, et cela, pour de nombreuses raisons. L’existence de ces « indécis » montre le niveau de polarisation de l’opinion qui paralyse une certaine partie de l’électorat américain. Il faut aussi ajouter à ce groupe le Parti démocrate, certains sous-groupes, comme les électeurs africains ou latino-américains qui penchent davantage vers Trump que vers Biden. Et au sein du Parti républicain, il y a des anti-Trump qui voteront certainement pour son adversaire s’il y a un remake entre les deux. 

L’ancien président Trump a été accusé  de deux crimes graves par le gouvernement fédéral américain. La possession de documents secrets qui n'auraient pas dû se trouver chez lui. L'incitation à la violence dans la soirée du 6 janvier 2021.

L'Etat de Géorgie l'a également accusé d'avoir faussement allégué une fraude lors des élections de 2020 en Géorgie, et enfin l'Etat de New York le poursuit en justice pour avoir payé le silence d'une prostituée lors des élections de 2016.

Ce qui est le plus surprenant, c'est que toutes ces allégations ne semblent  pas avoir stoppé, du moins dans les sondages, la ferveur d'amour d'un large parti d'électeurs américains pour l'ancien président Trump.

On a l’impression que plus on publie les accusations, plus les gens sont attirés par ce personnage de Trump.

Il est  rare de souligner qu’une personne soit à la fois sur le point d’aller en prison et sur le point d’occuper le siège présidentiel le plus puissant du monde. Il s'agit d'une situation inhabituelle. Comment sommes-nous arriver là?

Nous posons des questions caractéristiques du MDW. Nous avons volontairement laissé de côté l’aspect éthique pour nous concentrer sur la généalogie.  Je partage avec les démocrates l’opinion selon laquelle Trump est un personnage peu sympathique. C'est ce que nous appelons un Hyppolite mal léché.

Je regrette cependant que les démocrates se concentrent uniquement sur le phénomène Trump et ne vont pas jusqu’à se demander ce qui a rendu  Trump possible. Trump, de qui est-il le nom ? 

Dans une condamnation quelque peu esthétique de Donald Trump, les démocrates n’ont pas pris la peine de comprendre pourquoi ce milliardaire a remporté les voix de tant d’Américains ? Au cours des dix dernières années, le pouvoir américain s’est de plus en plus tourné vers l’élite au détriment des autres classes sociales. La division du pouvoir entre les aristocrates a clairement éliminé une grande partie des Américains sans diplôme universitaire.

En fait,  la misère de l'Amérique a été sous-estimée, en particulier dans le Midwest, le Sud et le Sud-Ouest.

De nombreuses familles américaines ont fait défaut sur leurs dettes et ont dû quitter leur domicile car elles ne pouvaient plus payer leur hypothèque. Lorsque j'enseignais à l'Université de Notre Dame dans l'Indiana, dans la ville de South Bend, il y avait des maisons abandonnées. Hormis la ville de Notre Dame où se trouve l'université, toutes les zones entourant South Bend dégagent un sentiment de désolation sociale.

La même chose est arrivée à une ville appelée Jacksonville dans l'Indiana, une ville presque morte qui symbolisait la pauvreté d'une Amérique où les élites se battaient pour autre chose que relever le niveau des plus pauvres.

Les énergies sont occupées par les enjeux de la culture ou de la foi en matière d’avortement. Je pense que Trump a réussi à devenir porte-parole des personnes qui se sentent exclues et marginalisées ; des situations de misère qui sont encore courantes aujourd’hui.

Tous les partisans de Trump ne sont pas stupides ou répréhensibles, et encore moins ceux qui campent sur leurs positions de porteurs d’armes à feu. S'ils ne sont pas scolarisés, ces habitants qui portent sur eux toute la pauvreté américaine ont une intelligence pratique et  cherchent avant tout à offrir un avenir réaliste à leurs enfants.

Trump ouvre  pour eux cette lueur d’espoir ;

C'est ainsi qu'ils se sont accrochés à lui. Les élites qui sous-estiment cette situation condamnent Trump par le biais du système juridique du pays. C’est là que l’on voit la disparité entre les attentes de certains – d’un côté les démocrates et ceux qui sont absolument anti-Trump – et de l’autre les agriculteurs, les petites gens sans diplômes. 

Nous pensons qu'il serait extrêmement sage que les démocrates, s'ils veulent vraiment remporter les élections et s'ils veulent vraiment empêcher Trump de revenir à la Maison Blanche, aient le courage d'évaluer la situation ; l’orientation qu’ils ont donnée à la société américaine, et d’autre part, avoir le courage de parler à Biden pour lui demander de céder la place à quelqu’un de plus jeune et de plus rigoureux pour le remplacer aux prochaines élections.

Trump a compris qu’une grande partie de l’Amérique se sentait marginalisée par les puissants et il a décidé de les protéger. C'est ainsi qu'il a remporté les élections contre Mme Clinton.

Trump est donc le nom de toute cette partie oubliée ou marginalisée de l’Amérique.

A  mon avis, les opinions sur Trump, même en Europe, se limitent à la surface des choses. Il faut dépasser le personnage pour voir l'espoir qu'il porte à ses supporters. Le MDW ne soutient pas Trump personnellement, mais nous sommes attentifs à ceux qui ont rendu Trump possible : les milliers de vies oubliées dans une Amérique élitiste. Ces choses méritent  notre attention.

Prison ou Maison Blanche : le sort extraordinaire de Donald Trump
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Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une réélection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une réélection !
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Je dénonce…

(Par Richard Babadi Tuendelepenyi)

Richard Babadi Tuendelepenyi

Je dénonce ‘’la circulaire N°001/UDPS/CEP/2024 du 09/01/2024 relative à la convocation des élections des Gouverneurs, Vice-gouverneurs et Sénateurs.’’, sous la signature de son Président SHABANI LUKOO B. Jacquemain. Cette circulaire est discriminatoire et ne tient nullement compte du noble combat des combattants de la base. Un combat de plus de 30 ans, à mains nues, à zéro argent et qui a vu nombreux de combattants perdre leur travail et leurs biens, fuir leurs résidences, croupir dans des cachots et prisons ou perdre leur vie…

A  lire la circulaire au point relatif aux Eléments constitutifs du dossier, elle ignore royalement les combattants compétents, honnêtes et loyaux (et il y en a beaucoup) qui ne peuvent pas réunir cette somme d’argent pour privilégier les affairistes et les copains qui ont eu le « Nguya » d’être aux affaires lors du 1er  mandat : Pour le candidat Gouverneur ou Vice-gouverneur :

- Le curriculum vitae détaillé, le tout se terminant pas la formule « Je jure sur l’honneur que les renseignements ci-dessus sont sincères et exacts » ; - Quatre (4) photos format passeport ;

- Le symbole du logo du parti ;

- Une (1) photocopie de la carte d’électeur ; - Une (1) photocopie de l’acte de naissance ou de l’attestation de naissance ;

- Une (1) photocopie certifiée conforme du diplôme d’études supérieures ou universitaires ou de l’attestation en tenant lieu ou de l’attestation justifiant d’une expérience professionnelle d’au moins cinq ans dans le domaine politique, administratif ou socio-économique.

- Une preuve bancaire du paiement de la caution non remboursable du traitement du dossier aux comptes du Parti. Pis encore, vous l’avez lu la fameuse Circulaire, elle ne fait aucune mention d’honnêteté et de loyauté…même si je sais qu’à ce niveau, la Cour rendra toujours le puissant, blanc comme neige et le misérable, noir comme le fond d’une vieille poêle. Et pour tout couronner, lisez le dernier trait :« … la CEP de l’UDPS doit faire payer de l’argent (caution) aux combattants (démunis) avant de traiter leurs dossiers… scandaleux !».

 Un combattant a dit : « Toutes les grandes options politiques comme, entre autres, la gestion des ambitions, devraient tenir compte des organes de base.

Les candidatures à présenter par le parti devraient tenir compte des avis et considérations des organes de base, c’est-à-dire, analyser, proposer, gérer et décider avec le concours de fédérations des entités concernées même si, pour des raisons stratégiques (c’est moi qui ajoute :«si stratégie il y a, elle est d’un intérêt privé), les organes centraux peuvent décider de coopter ou de présenter un ou plusieurs autres candidats !

 La collaboration est la clé d’un meilleur climat post-compétition ! La notion de caution non remboursable ne reflète pas le combat de notre très regretté, ya TSHITSHI d’heureuse mémoire. L’UDPS est un parti de masse. Pas étonnant que nos mandataires et élus sur les listes UDPS une fois aux affaires, ne se sentent pas redevables vis-à-vis du parti (mais des individus). Avec cette loi du plus offrant, ne soyons pas surpris que nos bourreaux d’hier, même les très impopulaires, se retrouvent demain majoritaires dans nos organes de décision. Nous avons le devoir, dans l’intérêt du parti, de faire le distinguo entre organes techniques et organes délibérants afin de clarifier toutes les situations futures ».

Le Kasaï Oriental en est un exemple parfait : Depuis 2019, ce sont des gouverneurs incompétents et voleurs qui ont été nommé par Kinshasa (des individus) en lieu et place de l’Assemblée provinciale qui devrait les élire. Bref, au lieu de respecter les organes de base (les fédérations), Kinshasa a respecté ses deals avec ses copains allant jusqu’à sacrifier toute une province.

Nous avons dit et il faut que les instances du parti (des individus, d’ailleurs bien identifiés) se ravisent pour que le 2è mandat de FATSHI soit meilleur que le premier.

Fait à Kinshasa, le 13/01/2024

 

Je dénonce…
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8  janvier  1996 : les 300 victimes oubliées du marché «Type K»

Lundi  8 Janvier  1996. Un mauvais lundi comme tous les lundis. Gueule de bois. Re-retour au point mort de la semaine.  28 ans après la tragédie, je continue, comme un rituel, à prêter ma plume et ma voix  de témoin compatissant,  afin de  traduire  maladroitement en français la douleur indicible de Moseka,  ma voisine, orpheline d’une des mamas- maraîchères  et victimes fatales du crach de l’avion ANTONOV .

Voici le récit de Moseka  dans les limites de sa traduction… ( mais serais-je capable de traduite la densité des émotions de la pauvre  orpheline avec mes mots  dépouillés…) :

« … Lundi 8 janvier 1996. Un mauvais lundi pour ma mère, et pour toutes les mamas-maraîchères. Lundi d’épreuves : inflation de la monnaie « Zaïre »   dollarisée, instable. Des marchandises invendues, mal vendues. Le bruit court que les routes de Bandundu et du Bas-Zaïre sont endommagées à cause des pluies diluviennes qui s’y sont abattues sans répit pendant tout le week-end. Les fruits,  les légumes et le petit gibier  stockés pour la vente sont  arrivés  au  Marché TYPE K en piteux état. Mais,  les mamas-maraîchères sont là, debout   depuis l’aube. Et sans rechigner. Et toujours avec les mêmes gestes mécaniques d’aménagement des étalages, de nettoyage des marchandises. Pêle-mêle, ces marchandises : fruits toutes saisons beaucoup trop mûrs, légumes en partie rabougris, du petit gibier quelque peu défraîchi …

8 janvier 1996. Une mauvaise prémonition. . Soudain un coup de tonnerre sans préavis, dans un ciel pourtant clair et serein. Puis aussitôt après, le début  d’un film d’horreur : un avion ANTONOV zigzagant au ciel  suite à un décollage périlleux, comme en tangage. Une partie de la foule de la foule paniquée a commencé à fuir pour chercher quelqu’abri dans le complexe Type K, temple multifestif de l’artiste Tabu Ley, en périphérie du marché ; je suis parmi ces fuyards. En vain j’ai cherché à arracher maman de ses étalages, de son patrimoine vital.  Têtue, elle semblait   seule à ne pas sentir et voir le film macabre au-dessus de nos têtes.

Cet épisode -là  de ma mère abandonnée par moi, parce que gardienne de son patrimoine, cet épisode-là restera à jamais mon calvaire, le cauchemar de ma vie…

8 janvier 1996. L’avion fou négocie à perte une descente en vrille .  Cris des marchandes et des clients. Au secours ! Au secours !  Mais,  trop tard ! Où fuir dans ce marché archicomble ? trop tard ! la masse  des ferrailles s’est  écrasée   sur les mamas-maraîchères, sur les innombrables clients. Vacarme infernal. Débandade. Sauve-qui-peut. Puis, immense, immense explosion et immense,  immense incendie. Corps déchiquetés au milieu des mares de sang et d’essence boueuse éparpillées. J’ai quitté précipitamment mon abri et court, affolée, vers la tragédie, du côté de l’étal de ma mère. Odeur étouffante  de viande grillée.

8 janvier 1996. Ce jour-là, Mon Dieu, j’ai vu l’enfer de mes propres yeux ;  je l’ai senti  dans ma propre chair. Je reconnais, ô à peine ! le pagne de maman, et son bracelet sur une main ballante. Je m’écroule à corps perdu  sur les restes de maman, couverte de sang des victimes, du cendre de l’incendie et de l’essence boueuse.

 Trop tard !  Trop tard, l’arrivée des forces de l’ordre désemparées. Trop tard, l’irruption des secouristes de la Croix-Rouge perdus et éperdus. Trop tard les pleurs stridents des parents survivants, éplorés.

8 janvier … 2024. Aujourd’hui. Comme chaque année, depuis vingt-huit ans, je suis en pèlerinage sur les lieux de la tragédie. Méconnaissables. Je me  sens terriblement seule, vraiment seule, au milieu des vestiges   balayés,   effacés exprès par les hommes d’affaires. A la place des vestiges du drame : des monstres d’immeubles insolents ont surgi, comme  construits  dans une  précipitation  suspecte…. Ces immeubles, ces « éléphants blancs »,   ont ratiboisé et effacé à jamais  les tombes d’infortune des 300 victimes  doublement ensevelies.

8 Janvier 2024. Un pèlerinage solitaire douloureux,  au milieu des bruits du marché et des odeurs mélangées, aigres- poivres. Mon pèlerinage est ce qui me reste comme travail de deuil. A défaut de toute consolation, de toute compassion, de toute réparation officielle ( ni matérielle ni  morale).

Puis, soudain, le vertige, le film d’il y a vingt-huit ans. Et la sensation fantomale  de l’ombre de maman…

8 janvier 2024.  28ème  anniversaire. 28ème  pèlerinage. J’y serai encore en 2025, Inh’Allah ! Et en 2026, et en 2036. Peut-être même un lundi, le mauvais jour…»

YOKA Lye (Pour la traduction littéraire du témoignage de MOSEKA, l’orpheline)

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Avons-nous encore besoin de l’Université ?Le Chat GPT et l'enseignement supérieur

(Par le Prof. Patience Kabamba)

A  la fin de cette année civile et électorale, il y a un certain nombre de sujets sur lesquels nous pouvons écrire. Notre première tâche est de souhaiter à tous les lecteurs de MDW une merveilleuse année 2024. Deuxièmement, nous voulons dire un mot sur les élections qui viennent de se dérouler en République Démocratique du Congo et dont nous espérons que les résultats seront annoncés le Dimanche 31 Décembre 2023. Le sujet principal de notre MDW n’est pas les élections au Congo. Cependant, comme il s'agit d'une question d'actualité, le MDW a seulement déclaré que les élections qui viennent de se dérouler au Congo ne se sont pas déroulées conformément à la constitution congolaise, qui exige que le vote ait lieu dans un jour et dans un délai de 10 heures.

La dernière élection organisée par M. Kadima,  Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), s'est déroulée sur trois jours pour un certain nombre d'électeurs. Le résultat d'un vote pris en dehors des règles constitutionnelles ne peut être accepté par la même constitution. Il est donc nécessaire d'organiser un nouveau vote avec les nouveaux dirigeants de la CENI. Après avoir rempli nos obligations en matière d’information électorale, revenons maintenant à notre sujet.

Il n’y a pas si longtemps, un ami qui enseigne à Nairobi m’a dit qu’il ne comprenait plus pourquoi il enseignait. Les étudiants peuvent  trouver sur Internet tout ce qui permet d’accumuler des connaissances.

Il s'est également senti découragé lorsque très peu d'étudiants lui ont apporté des dissertations à corriger, car la fonction Quillbot  faisait un excellent travail et proposait même de très bonnes formulations de phrases.

Les scénaristes d'Hollywood se sont mis en grève pendant plusieurs mois  pour sauver leur emploi.

Les films que vous regardez à l’écran ont tous des intrigues écrites par des écrivains ou des scénaristes. Ils grèvent car Chat GPT d'OpenAI a la capacité de créer de  très beaux scénarios en connaissant des sujets et des mots-clés. 

Chat GPT permet également de créer le texte d'une thèse de licence ou d'une thèse de doctorat simplement en lui donnant votre sujet de thèse et les mots-clés que vous souhaitez avoir.

La soi-disant intelligence artificielle peut éditer des essais, mon collègue a perdu son emploi ; Chat GPT offre la possibilité de produire des scénarios à Hollywood, les  scénaristes se sont mis en grève pour éviter de perdre leurs moyens de subsistance.

Nous pensons que plutôt que de vouloir lutter contre les évolutions numériques de l’IA qui envahissent l’espace médiatique et intellectuel, les universités doivent les intégrer dans leur fonctionnement. Par exemple, aujourd’hui, les étudiants disposent de smartphones dotés de fonctions de correction grammaticale et orthographique ; Si les enseignants consacraient du temps à corriger les erreurs de grammaire, ce temps pourrait être utilisé à d’autres fins. Mon point de vue est d’accepter ces innovations numériques dans les cursus universitaires.

Le véritable problème, cependant, réside dans le grand fossé culturel qui existe entre les enseignants qui appartiennent souvent à une époque et les étudiants qui appartiennent à une autre ; et les deux époques n’ont plus rien à voir l’une avec l’autre. Nos professeurs ordinaires ont généralement la soixantaine et n'ont pas de compte Instagram ni même de site Web, certains n'ont même pas d'adresse e-mail. Je me souviens de ma propre expérience lorsque j'étais professeur d'anthropologie à l'Université de l'Utah Valley, dans l'Utah, aux Etats-Unis d’Amérique.

Epistémologiquement, je connais parfaitement l’anthropologie après avoir suivi dix ans de formation doctorale à l’Université Columbia de New York. J'étais donc très bien placé pour enseigner ce cours. Cependant, mon plus gros problème avec les étudiants de 20 à 30 ans était que je ne connaissais pas leur culture. Je n'avais pas vu les films qu'ils avaient regardé, je ne maîtrisais pas bien leur terminologie. Bref, culturellement nous étions dans deux espaces culturels différents ;

Moi, le professeur et eux, mes étudiants, nous ne partagions pas le même espace culturel. Je me souviens d'un jour où j'ai entendu un de mes étudiants dire à sa copine en anglais « Let’s Netflix  and chill ». Mon anglais a un fort accent français, mais je le parle assez bien et je comprends tout ce que je dois comprendre, mais cette expression de mes plus jeunes étudiants m'avait laissé complètement désemparé. Alors après le cours, j'ai demandé à un collègue, qui m'a expliqué que mon étudiant invitait sa copine à sortir avec lui. J'ai été abasourdi lorsque j'ai entendu ceci : « Let’s Netflix and chill». On m'a expliqué que ce que voulait dire cet étudiant, c'était "regardons un film sur Netflix et après on se détendra (sous-entendu on fera l’amour)". Je rappelle cette période de ma vie de professeur dans l'Utah pour montrer qu'au Congo nous avons atteint une séparation fondamentale entre l'époque de nos étudiants et celle des enseignants. Les universités doivent être réformées et adaptées aux nouveaux espaces cognitifs créés par le numérique. Nos étudiants passent beaucoup de temps sur leur téléphone et c'est un espace qu'il faut pénétrer pour adapter l'apprentissage au développement cognitif du monde.

Certains universitaires ont appelé à réformer l'université congolaise. Je pense au Professeur Dr. Aimé Mpevo Mpolo, qui a publié avec Harmattan les 4 tournants manquants de l'Université du Congo (1971-2011). Nos étudiants ne sont plus parmi nous, ils apprennent différemment et séparément grâce au numérique. Ils viennent à l'université uniquement parce qu'ils sont victimes de chantage des diplômes.

L'université sert aujourd'hui également de garderie pour prévenir les soulèvements de jeunes.

L’université les occupe tellement qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe dans la société. Nous envoyons nos étudiants les plus brillants en médecine ou en pharmacie pendant sept ans, nous les formons pour devenir  distributeurs de molécules occidentales.

Nous formons le personnel commercial des fabricants de médicaments occidentaux. Les médecins et les pharmaciens peuvent être formés à produire des molécules à partir de nos  plantes - nous avons une grande biodiversité - mais  cela nécessite une autre université.

Avons-nous encore besoin de l’Université ?Le Chat GPT et l'enseignement supérieur
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2ème campagne pour la paix post-électorale, Message au candidat Moïse Katumbi Chapwe

 Leçon d’une démocratie des dupes.

Lubumbashi, le 26 décembre 2023. L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) est vivement préoccupé par le discours prononcé le 24 décembre dernier, par le « Haut Représentant au Grand Katanga » du parti politique Ensemble pour la République, l’Honorable MWANDO KABULO Christian. L’Institut écrit au Candidat KATUMBI CHAPWE Moïse, Président d’Ensemble, dans l’intérêt de la Paix et le pansement des plaies causées par ce processus électoral à la nation congolaise.

Voici la substance du message qui inquiète :

« […] En tant que Haut Représentant de Moïse KATUMBI dans le Grand Katanga, je demande à tout le Katanga à se tenir prêt. Prêt au combat, pour la bataille, au sacrifice suprême, parce que la terre de nos ancêtres, celle de TSHOMBE, NGUZ et KYUNGU. Notre terre ne nous sera jamais volée […] »

En effet, l’appel au « sacrifice suprême » vient en réaction à la publication des résultats partiels du suffrage exprimé par des congolais de la Diaspora et une partie des circonscriptions du pays. De celle-ci, il ressort une victoire du Candidat Félix TSHISEKEDI, devançant son principal challenger, le Candidat Moïse KATUMBI. 

Monsieur le Président, l’IRDH trouve inacceptable que votre parti ravive la mémoire du leadership sécessionniste katangais et des acteurs de l’épuration ethnique, dans le contexte où des millions de vos partisans sont légitimement touchés dans leur amour propre, du fait du dysfonctionnement des institutions de la République.

L’Institut rappelle que contrairement à son devoir constitutionnel d’encadrer le peuple, l’opposition politique a créé de la confusion. En précampagne, elle prophétisait le chaos électoral, dénonçait la planification d’une massive fraude électorale et dénigrait la CENI. Pendant la campagne, cette même opposition a entraîné des millions des congolais à participer au vote, l’appelant à « rester vigilants » et surveiller la publication des résultats « Bureau par Bureau ».

Certes ! Il y a eu une fraude massive. Un très grand nombre de candidats corrupteurs a trouvé, proportionnellement, des corrompus agents de la CENI. Dans cet imbroglio, des candidats de l’opposition ont aussi acheté des voix. Toutes les parties prenantes à l’élection sont marquées par cette image d’une RDC corrompue.  Conscient de cette démocratie des dupes, l’Honorable MWANDO devrait avoir de la retenue, au lieu de demander d’aller au combat, jusqu’au « sacrifice suprême ».

M. KATUMBI, IRDH est resté attentif à toutes les atteintes ou tentatives d’atteintes à vos droits et libertés, autant que ceux des autres opposants politiques. Il a mené 22 plaidoyers pour des élections inclusives, auxquelles vous avez cru et participé librement. Il a obtenu la libération des membres de votre parti, emprisonné à Lubumbashi. Il a obtenu l’abandon de la « Loi Tshiani » qui visait à vous écarter de la course. Il a dénoncé toutes les tentatives de vous attribuer la nationalité zambienne, en dépit de votre Certificat de nationalité congolaise. Il continue le plaidoyer pour la libération de votre Conseiller Spécial, Salomon KALONDA.

La précampagne et la campagne électorales ont été méchantes avec vous. Cependant, vous avez prouvé que rien ne pouvait vous arrêter. Vous avez démontré votre sens élevé d’audace et de détermination. Homme politique non-violent et patriote, vous êtes resté attaché à la paix et la cohésion nationale. 

Face à la stratégie du découragement, du dénigrement, du mépris, de la stigmatisation et d’injures, vous n’avez pas cédé. Vous ne vous êtes pas rapproché des terroristes du M23, soutenus par le Rwanda. De même, vous n’avez pas répondu aux appels de la nouvelle rébellion de Corneille NANGAA.

L’IRDH estime que des irrégularités observées pendant le vote ne devraient vider votre profonde conviction dans la paix.

Si, nonobstant vos remarques, la CENI proclamait Félix TSHISEKEDI comme le gagnant de cette présidentielle, appelez-le pour le féliciter. A défaut, votre équipe d’avocats devrait suivre la procédure légale du contentieux des résultats. 

Eloignez-vous de ce discours insinuant une nouvelle sécession, une nouvelle rébellion ou une nouvelle épuration ethnique. Restez égal et logique avec vous-même.

Me Hubert Tshiswaka Masoka

Directeur Général de l’IRDH

2ème campagne pour la paix post-électorale, Message au candidat Moïse Katumbi Chapwe
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L’urgence de rebâtir le système d’enseignement de la RDC…

J’ai hâte que cette séquence électorale que vit la RDC soit rapidement tournée pour qu’on revienne à l’essentiel: la reconstruction du pays, en commençant par rebâtir le système d’enseignement, dans le cadre global d’une refonte du secteur de l’éducation qui comprendrait plusieurs volets: 

✅faciliter l’accès et le maintien de tous les enfants et jeunes à l’école primaire et secondaire (gratuité !!!!);

✅réviser les contenus des programmes scolaires pour les rendre plus pertinents, plus pratiques, plus adaptés aux réalités de la RDC;

✅privilégier la création des filières technologiques et professionnelles (il n’est pas nécessaire que tous les élèves aillent à l’université !); 

✅former et recycler les enseignants (à tous les niveaux) pour qu’ils soient en mesure d’enseigner les nouveaux contenus; les motiver par des salaires décents et des conditions de vie acceptables; mettre à leur disposition les outils didactiques nécessaires; 

✅améliorer les infrastructures (construire davantage d’écoles et les équiper); 

✅aider les élèves à acquérir les outils et matériels d’apprentissage (livres, outils nécessaires et pourquoi pas tablettes et laptops…); 

✅adopter une politique de « tolérance zéro » vis-à-vis des tricheurs lors des évaluations (Tenafep, Examens d’Etat…); 

✅mettre en place des programmes de santé scolaire et de cantines scolaires afin de contribuer à améliorer la qualité des apprentissages chez les élèves, notamment dans les milieux défavorisés; 

✅Renforcer les mécanismes de contrôle pour une meilleure gestion des ressources humaines et du budget alloué au secteur de l’éducation (par exemple les frais de fonctionnement des écoles) et pour démanteler les enseignants fictifs et les écoles fictives…

-Une telle réforme globale peut être réalisée avec succès en cinq ans si l’éducation devient une réelle priorité dans ce pays. 

Faire de l’éducation une vraie priorité en RDC signifie consacrer au moins un quart du budget national à l’éducation, du niveau primaire au niveau universitaire ! 

-La RDC n’émergera pas sans disposer de ressources humaines de qualité: qu’on se le dise !

Mabiala Ma-Umba

Ancien directeur de l’éducation et de la jeunesse à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

L’urgence de rebâtir le système d’enseignement de la RDC…
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