*Dr. Ngoie Joël Nshisso est titulaire d'un doctorat PhD en commerce international et en management. Il détient aussi un certificat en diplomatie/Relations Internationales. Il est Professeur à Strayer University aux Etats Unis et formateur au Bureau de l'Education et des Affaires culturelles, une branche du Département d'Etat Américain.
Il dirige un cabinet d'études spécialisées dans le commerce international et Management (https://www.gtmco.org) dans le cadre duquel continue d'organiser des formations et des consultations sur l'AGOA et d'autres programmes commerciaux. En 2020 - 2021, il fut le principal rédacteur et négociateur de la pétition pour la réintégration du Congo RDC dans le AGOA. (+1704-910-7185 – Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)
Alors que la date d’expiration de la loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA) approche à sa fin en 2025, de nombreuses questions se posent quant à l’avenir des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l'Afrique Sub-Saharienne et, en particulier, la République Démocratique du Congo.
Malgré les diverses tentatives pour expliquer les objectifs de l'AGOA, quelques mythes de ce programme dans notre pays continuent d'exister. L'AGOA ne se concentre pas uniquement sur l'exportation de produits congolais vers les Etats-Unis en franchise de droits, mais vise également entre autres objectifs la promotion de la croissance économique et le développement durable, la réduction des barrières commerciales, la promotion de l'intégration régionale, le soutien de la société civile et le développement du secteur privé, spécialement l'entreprenariat féminin et de la jeunesse. Outre ces objectifs l'AGOA finance des programmes spéciaux pour soutenir les économies africaines. A titre d'exemple il a financé des projets d'électrification (Power Africa), de lutte contre le sida et des recherches agronomiques.
Qui sont les acteurs de l'AGOA ?
Un autre mythe de l'AGOA est l'idée qu'il ne travaille qu'avec le secteur privé au profit des exportations. L'AGOA a trois piliers qui collaborent étroitement à sa mise en œuvre dont le gouvernement pour la gouvernance et la coopération économique, le secteur privé pour la production locale, la création d'emplois, les investissements et les exportations, et la société civile en tant que gardien et lanceur d'alertes sur les abus contre la démocratie, les droits de l'homme et la corruption.
L'AGOA est comparable à un buffet où chacun peut manger un peu de tout ou uniquement son menu préféré. Mais, si dans un buffet quelqu’un s’assoit et attend qu’on vienne lui servir, il attendra longtemps ou encore s’il s'éloigne de la table à cause du menu qui est en face de lui qu’il n’aime pas, il restera sans manger alors qu’au-delà de la table, il y a encore d'autres choix à faire.
Pourquoi la RDC n’a pas encore pleinement bénéficié de l'AGOA ?
Notre pays ne bénéficie pas encore pleinement de l'AGOA depuis sa réintégration pour plusieurs raisons liées à son environnement structurel et conjoncturel comme c'est le cas pour d'autres pays.
La première cause et la plus importante est le manque de la mise sur pied de sa structure organisationnelle et juridique appelée "Bureau de Coordination Nationale de l'AGOA" Cette structure est dirigée par un coordinateur nommé par le Président de la République soit par sa propre initiative au cas où l’AGOA est rattachée à la présidence, soit sur recommandation d’un ministre de tutelle sous lequel l’AGOA est placée.
Ce ministère varie d’un pays Africain à un autre. La coordination a aussi un conseil d’administration dans lequel siège les délégués des ministères dont les tâches concourent à la réalisation de ce programme et enfin il a une équipe d'experts spécialisés dans chaque domaine d'intérêt pour sa matérialisation.
Toute cette équipe met sur pied un plan d’action de 5 ans appelé Plan National de l’AGOA ou Stratégie Nationale de l'AGOA. Ce plan est partagé avec les institutions américaines afin d'être connecté aux différents programmes américains d’investissements, d’aide au commerce, de formation… Les autorités congolaises ont ignoré ou négligé cette condition, empêchant ainsi le pays de bénéficier pleinement de l’AGOA au cours des quatre dernières années.
Qu’adviendra-t-il à l’AGOA après 2025 ?
Initialement l'AGOA fut créée pour une période initiale de huit ans, depuis lors elle a été renouvelée quatre fois pour expirer en 2025. Des consultations et des études sont en cours pour une éventuelle prolongation jusqu'en 2041. Les autorités américaines qui s'opposent à sa prolongation suggèrent la création d'un nouveau programme de commerce dont on ignore encore le contour. Mais cette pensée était née sous l'administration Trump qui défendait uniquement la signature des accords de commerce qui n'entraînent pas les Etats Unis dans les dépenses budgétaires pour des aides à la coopération.
Quelle que soit la décision, certaines exigences subsistent en rapport avec la fameuse "Trade Act of 1974" qui guide le commerce extérieur des Etats Unis. Cette loi du Congrès Américain donne au Président Américain le plein pouvoir d'initier et de signer les accords ou les programmes commerciaux avec uniquement les pays qui adoptent l'économie du marché, instaurent l'Etat de droit, protègent les droits des travailleurs et ne s'engagent pas dans des activités qui menacent les intérêts et la sécurité américaines.
Que doit faire la RDC pour bénéficier de l'AGOA ?
Depuis la réintégration de notre pays dans l’AGOA, ses exportations vers les Etats Unis sont constituées essentiellement des produits déclarés par les voyageurs en avion à leurs arrivées sur le sol américain. Les véritables grandes exportations auraient pu être faites par la voie maritime. Cinq grands obstacles se dressent contre les exportateurs congolais :
L'absence d'un port en eau profonde qui handicape les exportations du pays sur sa sortie par l'océan Atlantique ;
La guerre à l'Est du pays influe négativement sur les exportations par l'océan indien ;
Le régime des explorations et la lourdeur administrative qui découragent les explorations, spécialement celles des PME ;
La faible connaissance des régulations américaines et du programme de système de préférences généralisées (SPG) ;
La faible connaissance du marché et des consommateurs américains.
Il n'est pas encore tard pour le gouvernement congolais de mettre en place la coordination de l'AGOA telle qu'elle a été décrite ci-dessus afin d'établir rapidement le Plan National de l’AGOA ou La stratégie National de l'AGOA pour la période restante c'est-à-dire jusqu'en 2025 et être bien positionnée soit lors de l'extension de ce programme soit à l'avènement d'un nouveau programme commerciale qui se basera toujours sur les conditionnalités du Trade Act of 1974.
En outre, cet organe pourra :
Mettre en œuvre la “Certification AGOA” pour permettre l'entrée facile aux Etats Unis des exportations en containers ;
Mettre en place quelques mesures d'assouplissement et d’incitation des exportations congolaises aux Etats Unis ;
Contacter l’USAID et d’autres agences américaines pour connaître les programmes de formation des acteurs directs et indirects de l'AGOA dans les secteurs public, privé, de la société civile, de l'entreprenariat féminin et de la jeunesse ;
Contacter l’USAID et d’autres agences américaines pour connaître les programmes d’assistance capable de vulgariser l’AGOA à travers la formation et l’assistance technique ;
Explorer les possibilités d'engager la RDC dans le programme d'aide au commerce extérieur fourni par les Etats Unis dans le cadre de l'AGOA et de la coopération commerciale.
En conclusion, il faut noter que l'AGOA reste la meilleure porte d'accès de notre pays aux programmes de développement offerts par la Société américaine de financement du développement international (DFC) dont stratégiquement son directeur général était le Chef de la délégation officielle américaine à la cérémonie d'investiture du Chef de l'Etat en Janvier dernier. Cette géante structure américaine se présente comme le concurrent du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC). Compte tenu des défis majeurs du développement de la République Démocratique du Congo et de l'ambitieux programme du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi durant son deuxième quinquennat, le choix ne devrait pas être d'un programme contre un autre, la capacité et l'urgence de tirer profit de tous les programmes de coopération économique qui accélèrent son plan de développement national.
Il l’Arrêté ministériel de mise en place des cadres dans la Ville-Province de Kinshasa ou feignait–il de l’exécuter ?
(Par Jean Joseph Ngandu Nkongolo)
« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.
Chères lectrices, chers lecteurs ;
1. J’utilise souvent le terme gangstérisme administratif pour stigmatiser l’usage des services de l’administration publique congolaise à des fins personnelles. Le gangstérisme administratif est donc la violation de la constitution congolaise du 18 février 2006 qui dispose en son article 193 « L’Administration publique est apolitique, neutre et impartiale. Nul ne peut la détourner à ses fins personnelles. (…) ».
2. En effet, la même constitution congolais e dispose en ses articles 90 « Le gouvernement est composé du premier ministre, de ministres, de vice ministres et, le cas échéant, de vice premiers ministres, de ministres d’Etat et de ministres délégués » et 93 « Le ministre est le responsable de son département. Il applique le programme gouvernemental sous la direction et la coordination du premier ministre. Il statue par voie d’arrêté ».
3. Amplifiant l’article 93, ci-haut cité, l’ordonnance n°20/016 du 27 mars 2020 portant organisation et fonctionnement du gouvernement, modalités de collaboration entre le pressent de la république et le gouvernement ainsi qu’entre les membres du gouvernement stipule en son article 17 « conformément à l’article 93 de la constitution, le Ministre est le responsable de son département. Il applique le gouvernement dans son ministère sous la direction et la coordination du premier ministre. Il statue par voie d’arrêté ».
4. C’est donc dans le cadre de ses prérogatives prescrites les écrits documentaires précédents que le Ministre d’Etat, Ministre de l’Urbanisme et Habitat a produit en sa qualité de ministre national l’arrêté ministériel n°0032/CA/MIN.UH/2023 du 26 février 2023 portant mise en place des Chefs des divisions et des bureaux de l’administration provinciale de l’urbanisme et habitat des circonscriptions de la ville Province de Kinshasa.
5. Selon la formule déontique, c’est le Secrétaire Général à l’urbanisme et habitat qui était chargé de l’exécution dudit arrêté.
6. Dans cet arrêté, Monsieur Nyembo Mubombo Matricule 600.504 est désigné Chef de Division Urbaine de l’Urbanisme, circonscription de Mont Ngafula. Curieusement, l’ancien chef de Division, Monsieur Panda Nzala Joseph, a refusé de procéder à la remise reprise avec le nouveau chef de division jusqu’à ce jour.
7. Ayant pris conscient de cette aberration administrative, le secrétaire général à l’urbanisme et habitat a, en date du 31 octobre 2023, adressé une correspondance à Monsieur Panda Nzala ayant pour objet Mise en place des Agents et Cades dans la Ville Province de Kinshasa. Dossier Panda Nzala Joseph, Matricule 751.151, Grade 140.
8. L’extrait de cette lettre qui m’a paru intéressant parce que contraignant est « A cet effet, je vous enjoins toutes affaires cessantes de procéder à la remise reprise avec le nouveau Chef de Division et par conséquent, vous êtes rappelés au niveau de l’administration centrale pour exercer d’autres fonctions ». Malgré que le secrétaire général à l’urbanisme et habitat ait dit dans cette lettre, je cite : » il y a ordre », cette remise reprise n’a jamais eu lieu et l’ancien chef de division urbaine de l’urbanisme, circonscription de Mont Ngafula n’a jamais rejoint l’administration centrale pour ses nouvelles fonctions.
9. Du point de vue de la hiérarchie administrative, le chef de division est un subalterne par rapport au ministre et au secrétaire général. Comment alors l’ancien chef de division urbaine de l’urbanisme de Mont Ngafula a –t-il défié et le ministre et le secrétaire général à l’urbanisme et habitat ?
10. L’on comprend que l’ancien Chef de Division Urbaine de l’Urbanisme de Mont Ngafula ne veut pas quitter la Division Urbaine de l’Urbanisme de Mont Ngafula, car, il utilise cette division à ses fins personnelles. La lettre n°D.U.U/CMN/SEC/715/2022 du 17 octobre 2022 qu’il aurait adressée au Directeur Général de Total Energies en est une preuve irréfutable. Cette lettre a pour objet « transmission Note de Calcul des frais administratifs et confirmation du numéro de Compte pour son paiement ».
11. Dans sa lettre précitée, le Chef de Division Panda Nzala Joseph transmettait à son destinataire le numéro de compte 00014 – 11014- 20120865717-94 : USD-FBNBank au nom de NZALA KAWAMBA pour le versement des frais administratifs pour le compte de la Division urbaine de l’urbanisme de Mont Ngafula.
12.Ainsi, Nzala Kawamba serait-il donc un parent du Chef de division Panda Nzala Joseph qui a bénéficié des recettes de la Division Urbaine de l’Urbanisme.
13. Un autre fait curieux est le flou nominal créé par le Chef de Division Panda Nzala Joseph dans la production des documents devant servir pour la perception des différents frais revenant de droit à la Division Urbaine de l’Urbanisme de Mont Ngafula. Le Chef de Division Panda Nzala Joseph a signé la lettre n°D.U.U/CMN/SEC/715/2022 du 17 octobre 2022 qu’il aurait adressée au Directeur Général de Total Energies sous le nom de Nzala Panda Joseph.
14.La procuration annexée à sa lettre du 17 octobre 2022 sus évoquée est signée avec la Fonction de Chef Urbaine de l’Urbanisme, circonscription de Mont-Ngafula, mais avec le nom de Nzala Panda.
15. Tous ces actes ci-haut cités qui sont posés par l’ancien Chef de Division urbaine de l’Urbanisme, Circonscription de Mont Ngafula montrent que la la Division Urbaine de l’Urbanisme est sous la privatisation de Monsieur Panda Nzala Joseph.
16.Pourtant, le décret – loi n°017/2002 du 03 octobre 2002 portant Code de conduite de l’agent public de l’Etat stipule en son article 15 « dans l’exercice de ses fonctions, l’Agent public de l’Etat doit éviter de faire usage abusif des ressources publiques tant matérielles que financières. Il ne peut utiliser les biens publics pour des fins personnelles que s’il obtient une autorisation légale écrite(…) ».
17. En refusant de procéder à la remise reprise, l’ancien Chef de Division Urbaine de l’urbanisme montre qu’il s’est approprié le poste de Chef de Division Urbaine de Mont Ngafula. Cependant, l’une des six caractéristiques de l’administration publique, selon Max Weber cité par GOULD (1975), est que « le fonctionnaire ne peut ni s’approprier le poste ni les ressources qui s’y attachent ». Curieusement, en RDC, certains Secrétaires Généraux de l’administration publique, Directeurs, Chefs de Division, Chefs de Bureau et Directeurs Généraux des Etablissements ou Services de l’Etat ont fait de leurs postes des chasses gardées.
18. La privatisation des services de l’administration publique congolaise est déjà stigmatisée par Theodore Trefon(2009). « L’administration congolaise : pourquoi existe-elle toujours ? » tel est le sujet abordé par Trefon.
19. Répondant à sa question, Trefon montre entre autres que « la recherche de la survie des fonctionnaires contribue à expliquer la persistance de l’administration ». Pour Trefon, « il s’agit ici d’une forme de privatisation des services qui ne peut être appréhendée que dans la manière dont les fonctionnaires exploitent habilement les avantages qui découlent de leur statut ou leur occupation d’un espace d’autorité ».
20. Qu’à cela ne tienne, le Secrétaire Général, Chef de l’administration, à l’urbanisme et habitat allait livrer un combat sans merci contre la privatisation de la Division urbaine de l’Urbanisme, Circonscription de Mont Ngafula afin d’installer , par toute voie légale, le nouveau Chef de Division dans ses nouvelles fonctions.
21. Le refus d’obtempérer à la lettre du Secrétaire général à l’urbanisme et habitat du 31 octobre 2023 est un manquement de la part de l’ancien Chef de Division urbaine de l’urbanisme, circonscription de Mont Ngafula. Ce manquement devait faire objet d’une sanction disciplinaire suivant la loi n°16/013 du 15 juillet 2016 qui dispose en ses articles 64 « Tout manquement par un agent aux devoirs de son état, à l’honneur ou à la dignité de ses fonctions, constitue une faute disciplinaire » et 65 « Tout agent investi à un degré quelconque du pouvoir disciplinaire a qualité pour ouvrir d’office ou sur réquisition de ses supérieurs hiérarchiques, l’action disciplinaire à charge d’un agent placé sous ses ordres (..) ». L’ordonnance n°81- 067 du 7 mai 1981 portant règlement d’administration relatif à la discipline stipule en son article 10 « Tout agent qui refuse d’exécuter les ordres de son chef hiérarchique (…) est passible de la retenue du tiers de son salaire. (…) ».
22. C’est ici que tout porte à croire que le Secrétaire Général à l’Urbanisme et Habitat feindrait d’exécuter l’arrêté ministériel n°0032/CA/MIN.UH/2023 du 26 février 2023 portant mise en place des Chefs des divisions et des bureaux de l’administration provinciale de l’urbanisme et habitat des circonscriptions de la ville Province de Kinshasa.
23. J’ai fait ma part par ma coupe pleine. Fait à Kinshasa, le 1er février 2024 Jean Joseph NGANDU NKONGOLO Anthropobibliologue, Expert en Anthropobibliologie du Travail, Formateur PsychoSocio-Professionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail
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(Par l’Activiste, Penseur et Notable de Madimba, Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Jephthé)
Mingiedi Mbala N’zeteke Charlie Jephthé
Aujourd’hui, j’écris cette tribune avec des larmes aux yeux et de l’amertume dans mon cœur. Demandez-moi, pourquoi ? Parce que, comme vous tous, j’ai suivi sur les réseaux sociaux, la façon dont certains compatriotes sont en train de se moquer de notre capitaine des Léopards, je cite : Chancel Mbemba. J’ai aussi suivi par la même occasion avec beaucoup d’attention, la réaction ô combien pertinente et importante de l’une des filles de l’artiste musicien Ferré Gola, de son vrai nom Hervé Gola BATARINGE, qui a recadré poliment les Kongolais qui se moquent de son père biologique, du fait qu'il ne maitriserait pas bien la langue Molière, selon eux. Chers compatriotes, laissez-moi vous dire comme je suis choqué, indigné, écœuré et blessé dans mon amour propre quand je vois des Kongolais qui se sentent fiers de manier la langue du colonisateur, anciennement appelée la langue des évolués, de triste mémoire. Je me rends compte aujourd’hui que plusieurs d’entre nous qui ont cette habitude de publier partout ou même de porter des T-Shirts avec cette phrase : « NOIR ET FIER DE L'ETRE ! » ne comprennent pas sa quintessence. Manier les langues coloniales n’est pas synonyme de réussir dans la vie ou encore moins la preuve d’être savant, que je sache !!! Le Feu maréchal Mobutu avait totalement raison de prôner la politique de « RECOURS A L’AUTHENTICITE » qui voulait justement dire, une idéologie de DESALIENATION CULTURELLE et d’enracinement dans les valeurs authentiquement africaines ; en parvenant même à créer "la société zaïroise de linguistique" qui était une institution chargée de définir les règles des langues du pays. Le Feu Maréchal Mobutu avait rassemblé des historiens, des linguistes comme le professeur Isidore Ndaywel, Elikia Mbokolo et d’autres spécialistes en la matière, pour cette noble tâche. Ces grandes personnalités s'étaient mises au travail (un travail qui s’est arrêté faute de la politique de continuité de l’état) et en 1976, la société zaïroise linguistique va adopter un système plus adapté à nos langues avec deux étapes : La première étape: c’était oser parler nos langues officiellement; La deuxième étape: c’était créer la société zaïroise de linguistique pour fixer les règles de la langue. Le Maréchal Mobutu ne s’était pas arrêté là, comme les Français Ronsard et Du Bellay qui étaient les fervents défenseurs de la langue française, Mobutu a utilisé aussi l’art pour propager la langue. Nous devons reconnaître que la RD-CONGO est un Etat hautement plurilingue, qui a un territoire immense avec d’énormes potentialités économiques. Avoir une politique linguistique, ce n’est pas seulement avoir dans la Constitution un article concernant la langue officielle mais, c’est d’abord prendre conscience que la langue est un fait de culture et un facteur de développement et social tout à fait primordial, pour un peuple, une nation. Il y va aussi de soi que le fait de choisir telle ou telle langue pour exercer telle ou telle fonction dans la nation notamment, la fonction de « langue de l’Etat », que celle-ci soit appelée langue officielle ou langue nationale, ne doit pas faire oublier l’ensemble des autres langues pratiquées à l’intérieur des frontières nationales, celles qui, précisément, constituent la parole ordinaire des citoyens. Ce fait revêt une importance capitale car, la responsabilité de l’Etat ne consiste pas seulement à développer la ou les langues officielles mais aussi à promouvoir toutes les langues parlées sur son territoire, quelle qu’en soit l’importance, parce que toutes font partie intégrante du patrimoine culturel national. Tous mes remerciements à Monsieur M.M. NGALASSO pour ce riche travail qu'il a abattu sur l’Etat des langues et la langue de l’Etat au Zaïre, qui m’a permis de compléter ma tribune. Saviez-vous qu’en 1983 l’ATLAS LINGUISTIQUE DU ZAÏRE a vu le jour pour pouvoir combler la lacune en donnant le chiffre de 221 langues au Zaïre ? Est-ce que nos chers étudiants utilisent encore ce livre ? La constitution de 2006 dans son article 1er stipule : « Sa langue officielle est le français » « Ses langues nationales sont: le Kikongo, le Lingala, le Swahili et le Tshiluba ». L’Etat en assure la promotion sans discrimination. Fin de citation. J’étais estomaqué de suivre une sénatrice de son état (que je tais le nom pour ne pas faire sa publicité) qui proposait de faire de l’anglais une deuxième langue officielle et d’intégrer la RDC dans le Commonwealth. Avec de telles propositions comment voulez-vous que nous puissions être respectés et surtout nous développer ? Et aussi, le fait de qualifier d'"officielle" la langue étrangère, et de surcroît, celle de nos bourreaux colonisateurs, et de ramener au "vernaculaire" la langue qui est notre facteur d'indentification, est la preuve que nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge de l'aliénation mentale nous imposée par le colonisateur ! Nos cerveaux doivent être lavés et vidés de ce retard mental ! C'est un véritable complexe d'infériorité à annihiler de notre mental ! Par là, l’on comprend pourquoi les complexés sont en train de se moquer de notre capitaine des Léopards et notre artiste musicien qui sont de par leurs statuts respectifs, des véritables ambassadeurs de la culture de la RD. Congo. Le complexe qui anime ces moqueurs inconscients leur fait oublier qu'un véritable ambassadeur d’un pays, est avant tout un vecteur culturel de son pays, que nous devons soutenir positivement. Nous avons toujours réclamé et exigé que nos 4 langues nationales puissent devenir des langues officielles comme en Afrique du Sud qui détient 11 langues officielles qui sont les suivantes: une langue coloniale qui est l’Anglais, et 10 langues maternelles (pour ne pas dire nationales ou langues du terroir) : Ndebele, Pedi, Swati , Sotho, Tsonga, Tswana, Venda, Xhosa, Zoulou et Afrikaans. Pourquoi ne pas faire comme les sud-africains dont même leur hymne national est chanté dans la langue du pays et non dans la langue coloniale ?!? Un autre exemple à suivre, c'est notre voisin, la Tanzanie qui a officiellement remplacé le swahili comme langue d’enseignement aux dépens de la langue coloniale, anglaise. La place du swahili dans l’enseignement en Tanzanie et au Kenya a conduit à l’émergence de leurs pays respectifs, parce qu'elle a facilité la communication entre le sommet (dirigeants) et la base (peuple). Et, ils ont éliminé le valeureux John Pombe Magufuli parce qu’il avait compris que la réussite de son pays se basait dans la révolution culturelle. La révolution culturelle chinoise a apporté des fruits inimaginables aujourd’hui et vous ne verrez jamais un chinois être complexé en parlant les langues étrangères, même quand il y a des lapsus dans son expression, parce qu’il est fier de parler mandarin partout. Moi, j’ai personnellement honte quand je m’exprime dans la langue coloniale que dans nos langues maternelles. Tout va changer et tout doit changer, était une phrase prophétique du feu Maréchal Mobutu. Sentez-vous fiers de vous exprimer dans nos langues maternelles car, c’est notre IPSÉITÉ. Sachez aussi que la langue est liée à la terre. Les Kongolais doivent s’en prendre à un Kongolais qui ne maîtrise pas nos langues maternelles et non au Kongolais qui ne maîtrise pas les langues du colonisateur. Le français ne se moquera jamais de son compatriote parce qu'il a fauté dans la langue germanique! Valorisons nos cultures éducatives et linguistiques, dans l’enseignement des langues maternelles. Qu’on se comprenne bien , je ne dis pas que parler les langues étrangères était un handicap. Notre culture est notre âme, et nos langues sont notre identité qui ne peut être respectée que notre fierté y manifestée.
Un regard réfléchi de Feu Etienne Tshisekedi wa Mulumba
Feu Dr Etienne Tshisekedi wa Mulumba aux côtés de son épouse, l’infatigable Marthe Kasalu
Isidore Kwandja Ngembo
*L’homme qui a marqué l’histoire politique congolaise au cours des quatre dernières décennies, et dont le combat démocratique a transcendé le temps et les générations, s’est éteint mercredi 1er février 2017 à Bruxelles, loin de sa terre natale qu’il chérissait tant. Le colosse incontournable qui régentait la vie politique en République démocratique du Congo (RDC) et déplaçait les foules, ne pourra plus jamais les haranguer.
Comme tout bon sportif de haut niveau qui préfère se retirer au sommet de sa gloire, l’intraitable Etienne Tshisekedi wa Mulumba a préféré tirer sa révérence au summum de sa popularité, et ce, à un moment crucial où le peuple congolais avait encore besoin de lui pour qu’il joue un rôle clé en accompagnant sagement la classe politique congolaise dans le processus transitionnel qui s’annonce tumultueux et dangereux pour l’avenir de ce pays.
Premier Congolais docteur en droit, Etienne Tshisekedi était un homme de principes et de convictions qui aura passé toute sa vie jusqu’au bout à lutter pour défendre et promouvoir les valeurs démocratiques et le respect de la primauté du droit en RDC. Malgré le caractère pacifique de son combat politique, l’homme était radical dans sa façon de percevoir l’avenir de son pays. Il prônait un changement radical nécessaire pour réformer la gestion politique et économique pour le bien ses concitoyens. Il luttera toute sa vie pour un changement social et politique qu’il ne verra malheureusement pas.
Tshisekedi est resté fidèle aux idéaux de justice, de liberté d’expression, d’égalité et de dignité humaine, auxquels il croyait fermement jusqu’à sa mort. Son engagement au service du peuple congolais était total et sans failles. Et, ce peuple lui a aussi bien servi. Pour preuve, sa popularité remarquable ne s’est jamais démentie et n’avait cessé de croître au fil des années. L’homme était devenu incontournable sur l’échiquier politique congolais. Toute tentative de vouloir le contourner était vouée à l’échec. Il avait un charisme naturel qui n’était pas forcement lié à ses talents d’orateur, mais à la force de ses convictions et son engagement, qui inspiraient confiance et respect même auprès de ses adversaires.
Un parcours de combattant de la liberté
Tshisekedi était l’un des personnages les plus éminents qui, en RDC, ont combattu pour la démocratie, la liberté d’expression, les droits humains, et se sont opposés aux régimes successifs de Mobutu, Kabila père et fils. Il a personnellement payé lourdement le prix de son combat politique. Durant la quarantaine d’années d’opposition politique, l’homme a subi toutes sortes de violations des droits humains par les régimes qui se sont succédé au pouvoir en RDC : arrestations abusives, emprisonnement, actes de torture physique, mentale et psychologique, relégations au village sans adduction d’eau ni électricité, etc.
Mais, toute cette cruauté inacceptable n’a pas altéré son engagement.
Par sa constance et sa ténacité, l’homme a su vaincre la peur et les intimidations.
Maintenant qu’il a disparu, on ne saura jamais le secret de sa longévité dans le combat politique et la résistance à la dictature. L’homme a emporté avec lui également, dans sa tombe, des pans entiers de l’histoire politique du Congo dont il fut un des principaux acteurs.
Quel héritage laisse-t-il ?
La disparition brutale de Tshisekedi, certes prévisible étant entendu que la mort est une conséquence naturelle de la vie et un phénomène qui touche tout être humain, est tout de même survenue à un très mauvais moment pour l’avenir de son pays.
A l’exemple de Moïse, dans la bible, qui avait vaincu de nombreuses difficultés et conduit le peuple Hébreux à traverser la Mer rouge hors d’Egypte, Etienne Tshisekedi aura également conduit le peuple congolais jusqu’aux portes de la terre promise sans y entrer et leur a dit « prenez-vous en charge ». Avec la disparition de cette figure emblématique, c’est sans nul doute que la vie politique ne se fera plus de la même manière qu’avant.
Etienne Tshisekedi était un modèle d’exemplarité pour les Congolais qui se battent pour l’instauration d’un Etat de droit. Mais, l’homme n’était pas qu’un opposant historique comme on aimait bien l’appeler, c’était toute une « école » qui a formé la classe politique et aussi une pépinière où les différents régimes qui se sont succédé allaient débaucher les faibles d’esprit.
Nombreux dans la majorité présidentielle, aussi bien à l’époque du Marechal Mobutu, de Laurent Désiré Kabila, qu’actuellement avec Joseph Kabila, sont passés par cette « école Tshisekedi ». Nombreux dans la classe politique congolaise, toutes tendances confondues, doivent leur ascension, soit directement, soit indirectement, à Etienne Tshisekedi. Certains, pour leur acharnement farouche contre Tshisekedi, d’autres pour leur rapprochement à Tshisekedi et leur éloquence à pourfendre le régime, finissaient par se faire acheter au prix fort par le régime.
En effet, même si Tshisekedi n’a pu atteindre son objectif, il a réussi à semer l’idée dans la tête de Congolais, d’imaginer un avenir meilleur pour leur pays. C’est ça le précieux héritage que Tshisekedi a laissé au peuple congolais : « Prenez-vous en charge ».
Rendre hommage à Tshisekedi
Etienne Tshisekedi a fait sa part. Tout sa vie, il a mené avec acharnement un combat pacifique pour la démocratie et l’État de droit. Il savait bien qu’en politique il faut savoir négocier, mais il n’était pas prêt à faire des compromissions, à se compromettre lui-même dans les combines politiciennes, les mensonges et les déshonneurs.
Il s’est sacrifié en faisant passer, avant tout, l’intérêt général aux intérêts personnels, en renonçant à tous les privilèges et en résistant à toutes tentatives de succomber aux sirènes du pouvoir tant et aussi longtemps que celui-ci ne servait pas les intérêts de son peuple.
Maintenant que cette boussole qui guidait le peuple congolais n’est plus, le meilleur moyen de lui rendre hommage et d’honorer sa mémoire pour ce combat noble qu’il a mené pour l’édification de la démocratie dans son pays, serait de poursuivre sa lutte pacifique pour la démocratie et le respect de la primauté du droit en RDC.
Il revient donc à chaque Congolais, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, selon ses capacités, ses moyens et ses compétences, de prendre le relais et de faire sa part pour continuer ce combat pour la démocratie, la liberté d’expression, l’état de droit et le respect des droits de la personne, dont le pays a fondamentalement besoin pour opérer des changements substantiels pour le bien des Congolais.
A la classe politique qui négocie la période transitoire, elle doit avoir à l’esprit que Tshisekedi a payé de sa vie pour le Congo.
A son âge, 84 ans, il ne serait pas en train de travailler jour et nuit, de présider des réunions et des audiences pour son pays. Il serait plutôt en train de s’occuper de sa santé et de sa famille. Alors négocier, de bonne foi, une transition pacifique qui devra conduire le pays vers des élections démocratiques, libres et transparentes fin 2017 et asseoir le respect des principes de la démocratie constitutionnelle, du respect strict des lois et de la bonne gestion des affaires publiques. C’est de cette façon que vous allez honorer la mémoire de l’illustre disparu.
Tshisekedi était grand, il le restera dans la mémoire collective de Congolais.
Son combat pour la démocratie est aussi le vôtre, et est loin d’être gagné.
Vous tous ensemble, mettez tout en œuvre pour entretenir la flamme de l’espoir et de la liberté qui a été allumée par Etienne Tshisekedi wa Mulumba, et faites de sorte qu’elle ne s’éteigne pas mais continue de brûler dans le cœur de chacun et de tous.
(Par Isidore Kwandja Ngembo, analyste des politiques publiques)
Félix Tshisekedi
La réforme des structures organisationnelles, des méthodes de travail et des procédures administratives garantes de la transparence, est essentielle pour établir le cadre d’une fonction publique professionnelle, gage d’une administration publique qui assure l’efficacité de l’État tout en visant son efficience, essentielle pour rationaliser la gestion des finances publiques.
En République Démocratique du Congo, le Président Félix Tshisekedi s’est engagé à bâtir un État stable, pacifique et prospère, fondé sur des institutions démocratiques solides, pour faire face aux défis énormes de développement socio-économique du pays, en général, et aux causes fondamentales des conflits armés qui perdurent et ne cessent d’ensanglanter les populations vivantes dans la partie est du pays, particulier.
Il est évident que cela passera inévitablement par la création des conditions favorables à l’amélioration et au renforcement de la transparente dans la gestion publique, notamment la gestion des ressources humaines et financières, et ce, en combattant vigoureusement la corruption, la concussion, les malversations économiques et financières, et les emplois fictifs payés par des fonds publics, qui saignent à blanc l’économie et les finances du pays et nuisent à l’amélioration rapide des conditions de vie de la population.
Le gouvernement des Warriors, qui a des idées de l’orientation à prendre en matière de politiques publiques et des objectifs à atteindre, devra néanmoins pouvoir compter sur une administration publique professionnelle, composée d’un personnel possédant des connaissances et compétences essentielles à une saine gestion publique et résolu à exécuter efficacement les politiques publiques. Seulement voilà, depuis des années, la réforme de l’administration publique congolaise n’a que très peu progressé et demeure fondamentalement traditionnelle.
Il importe donc de réformer, non pas la fonction publique congolaise, mais bien l’administration publique congolaise, pour permettre un bon fonctionnement des politiques publiques mises en œuvre par le gouvernement. Cela devra passer ultimement par la réforme des structures organisationnelles, des méthodes de travail et des procédures administratives garantes de la transparence et essentielles pour établir le cadre d’une fonction publique professionnelle, efficace et exempte de toute ingérence politique.
Point n’est besoin d’insister ici sur la différence entre l’administration publique et la fonction publique. Toutefois, il convient de clarifier brièvement que l’administration publique est chargée de gérer et de diriger les affaires publiques en suivant les directives du pouvoir exécutif de l’État. Elle dispose pour se faire de différents types de moyens pour assurer l’intérêt général, notamment les moyens juridiques (prérogatives de puissance publique), les moyens matériels et les moyens humains dont la fonction publique composée des fonctionnaires. En terme simple, la fonction publique est au service de l’administration publique.
Ceci étant dit, l’administration publique en tant qu’un ensemble des structures, du personnel et des moyens que l’État met au service de sa population, a pour objectif essentiel d’assurer des services considérés comme utiles à la société. Elle a donc pour mission principale de matérialiser l’exercice des pouvoirs publics, notamment par la mise en œuvre efficace des politiques publiques initiées par le gouvernement.
Or, l’administration publique congolaise actuelle est fondamentalement lourde et intrinsèquement peu efficace, pour accompagner efficacement le gouvernement qui a des objectifs à atteindre à court, moyen et long termes.
Une série de réformes indispensables devront être exécutées de toute urgence dans l’administration publique congolaise pour plus d’efficacité, d’efficience et d’économie. Il faudrait impérativement revoir les structures fonctionnelles actuelles, les moyens matériels nécessaires et les ressources humaines actuellement pléthoriques.
En ce qui concerne notamment les ressources humaines, un volet important de cette réforme devra consister à la formation et au perfectionnement professionnel continus, nécessaires pour optimiser le rendement des fonctionnaires et agents publics. La jeune École nationale d’administration (ENA) de la RDC, comme instrument de l’État au service de son administration publique, devra s’assurer que tous les employés de l’État ont une compréhension commune de leur rôle en tant que fonctionnaires et agents publics, qu’ils ont une bonne compréhension de l’action publique, et ont les connaissances et les compétences requises pour faire leur travail de façon efficace et professionnelle.
En effet, dans une administration publique professionnelle, un fonctionnaire travaille au service de l’intérêt général. Il est astreint à des règles strictes dans l’exercice de ses fonctions. Il se doit d’assurer un traitement impartial, de respecter la neutralité, d’obéir à la hiérarchie, de ne faire état à des tiers ni divulguer à l’extérieur du service des informations confidentielles dont il a eu connaissance dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, hormis les exceptions prévues par la loi.
À toutes fins utiles, si le gouvernement des Warriors voudrait promouvoir une fonction publique professionnelle, il devra se doter d’un plan d’action détaillé qui examine toutes les pistes de solutions à mettre en place pour une administration publique efficace et faire preuve de détermination nécessaire pour mener à bien une telle réforme.
Les réformes incontournables du deuxième mandat du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo
(Par Daniel MAKILA KANTAGNI, Senior Manager de Sociétés de Droit OHADA, Manager des Travaux Publics, Nationaliste de Gauche et Analyste Politique)
(Texte mis à jour, 27 janvier 2024)
I. INTRODUCTION
Le 20 décembre 2023, le Président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo rempile pour un second et dernier mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Depuis son indépendance le 30 juin 1960, Ce vaste pays-continent à dimension géostratégique de premier plan a toujours figuré dans l’ordre du jour des toutes les cellules des politiques diplomatiques où les grandes décisions de ce monde sont réfléchies et prises.
Cette donne contraignante qui aurait normalement astreint les politiciens congolais à une veille patriotique anticipative tout azimut est complètement embourbée dans l’inconscience de la course aux avantages personnels.
Il est tout de même inadmissible de relever avec impuissance que les cartels des capitaux étrangers contrôlent outrancièrement toute l’économie du pays, et dans la plupart de cas avec la bénédiction de certains responsables publics. La « république de la Gombe » ne tire-t-elle pas sa force de cette inconséquence politique de laisser le sort de l’économie du pays à la merci des intérêts étrangers ?
Cette sorte de recolonisation capitaliste semble pire que l’emprise de la puissance coloniale d’autrefois sur le destin du pays, en ce que ce sont les propres fils du pays qui l’accompagnent impunément. Le Président réélu n’aura donc pas la tâche facile à dénouer le paradoxe du choix des hommes en harmonie avec ses propres objectifs annoncés lors de sa récente investiture.
Outre les réformes correctives évidentes attendues en vue de réajuster le cadre institutionnel issue du régime politique du 18 février 2006, cap doit désormais être mis sur les questions de développement à la base impliquant ainsi le plus grand nombre d'acteurs dans l’immense espace territorial de notre arrière-pays.
C’est là que doit être menée en priorité la plus grande lutte contre la pauvreté endémique que connaît le République Démocratique du Congo. Cinq ans après la première accession au pouvoir du président Felix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, des signaux forts en terme de politique publique structurée et visant la guerre contre la pauvreté se font toujours attendre. Le PDL-145 T, retenu comme l’une des solutions à terme, brille plus par des slogans et des discours politiciens que par des actions et résultats impactant véritablement les lignes de la pauvreté dans laquelle baignent des millions des congolais avec un revenu de moins de deux dollars US par jour.
D’autant plus que le maigre bilan à mi-parcours du PDL 145 T présenté par la Ministre d’Etat, Ministre du plan en novembre dernier témoigne d’une mise en œuvre confrontée à des ratés de programmation et des improvisations qui auraient pu être solutionnés avec un peu de rigueur managériale et de vision patriotique. La problématique de l’accessibilité dans l’arrière-pays, aujourd’hui à l’état moyenâgeux et prévue dans le programme, devraient pourtant être cochée dans la case priorité de premier ordre du chronogramme de mise en œuvre du PDL 145 T.
Ce qui malheureusement et étonnement n’a pas préoccupé le pilotage opérationnel.
Si des minuscules ouvrages du types écoles ou centres de santé, réalisable en moins de trois (3) mois dans les conditions qui n’appellent pas les équations d’éloignement, mais qui au finish ont purgés plus d’une année pour sortir des terres, combien de fois sera-t-il laborieux d’attaquer avec des grandes ambitions le volet déterminent du PDL 145 T, sa séquence névralgique, dont la mise en œuvre se fait toujours attendre par nos populations.
Devant s’exécuter dans les profondeurs de l’arrière-pays, loin de la « REPUBLIQUE DE LA GOMBE », Le deuxième volet du PDL 145 T appelle à un investissement moral et intellectuel de grande envergure. C’est un engagement sans alternative à travailler honnêtement, loyalement, rigoureusement, sérieusement, durement, abondamment, assidument, patriotiquement, normativement, qualitativement, dans les sacrifices et l’esprits d’abnégation, en mettant en avant l’intérêt général et l’atteinte à terme raisonnable des meilleurs IDH (Indice du Développement Humain) du pays. Dans l’optique de démanteler l’immobilisme consécutif au mauvais casting jusque-là constaté, ce deuxième mandat du Président de la République doit opérer un correctif substantiel en conjurant toutes les erreurs du passé et imprimer ainsi une nouvelle dynamique impulsant à terme l’émergence des principaux indicateurs du développement.
D’où, la nécessité incontournable d’engager des réformes audacieuses et douloureuses, ayant un caractère interpellateur en ce qu’elles contraignent l’élite du pays, élite intellectuel encadrée par une élite idéologique d’avant-garde, et toutes les forces vives de la nation à se tourner résolument et de manière participative, plus vers les questions de développement que sur celles des contradictions politiciennes qui tirent ainsi le pays vers l’arrière. Les projets de réformes décrits ci-dessous, censés être entrepris dans le cadre du changement radical, sont tous interactifs et n’ont pas d’alternatives à l'étape actuelle, quels qu’en auraient été les acteurs et les idéologies au pouvoir en RD-Congo.
Pour la raison que leur mise en œuvre reste politiquement incontournable, mais aussi d'évidence naturelle comme schéma logique de la feuille de route d’un engagement pour des grands travaux d’aménagement social visant la refondation de l’Etat congolais.
II. Les préalables idéologiques
Le discours du président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo doit être interpellateur, invocateur et incitateur à une révolution des mentalités. Le président de la république et son Gouvernement doivent aller plus loin et davantage dans la bataille pour la prise de conscience collective des enjeux de la marche vers ce changement crucial. Les chantiers idéologiques ne sauraient se réaliser dans les demi-mesures.
Notre pays est à la traine des autres depuis plusieurs années, alors que ceux-ci avancent. Le Président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est donc impérativement soumis à l’obligation de résultats à l’issu de son dernier mandat qui commence.
Le premier chantier idéologique auquel le président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo doit s’attaquer au risque de voir son dernier mandat virer à l’échec, c’est de soumettre le personnel politique congolais, toute chapelle confondue, en commençant par ses plus proches collaborateurs, au devoir de sacrifice, à l'exemplarité positive et au leadership du changement comportemental, avec à la clé la sanction sans exception à tous égard.
Le deuxième chantier idéologique, c’est d’exorciser le congolais de sa foi aux miracles, à la facilité et de sa perversion à s’attendre à tout et tout de suite de l’Etat sans effort de sa part. La meilleure manière d'y contribuer activement, c'est de remettre l'ensemble des forces vives au travail en les détournant de la paresse physique, spirituelle et intellectuelle. Il s’agit entre autres de lutter contre les attitudes parasitaires des biens et ressources de l’Etat, pour lesquelles depuis des années l’affairisme s’est substitué au service public.
Le troisième chantier idéologique, c'est de poursuivre le renforcement de l'Etat de Droit, de la bonne gouvernance et de la justice pour tous. Dans le même ordre d'idée, encadrer efficacement la rationalisation du train de vie de l'Etat en y intégrant le combat acharné de tolérance zéro contre les antivaleurs sous toutes ses formes dans l’administration publique, l’appareil judiciaire et la police nationale.
Le quatrième chantier idéologique, c’est de dépolitiser totalement le recours à l’expertise nationale dans tous les domaines du management des structures de production et stratégiques de l’Etat. Il s’agit de promouvoir les critères de compétences, de moralité, d’engagement patriotique en mettant fin au clientélisme partisan et au népotisme dans le choix des cadres à tous les niveaux de commandement. La RDC n’est nullement la propriété des partis politiques, dont la quasi-totalité est dépourvue d’idéologie, en tant que ligne conducteur d’une gouvernance moderne et de résultat.
Le cinquième chantier idéologique consiste à créer en s’appuyant sur des mesures institutionnelles des pools de réflexions thématiques axés sur le développement des secteurs productifs de manière à généraliser la gestion participative à tous les niveaux de la vie nationale. De sorte qu’autant existe-t-il une conférence annuelle sur les mines, chaque domaine stratégique ayant une incidence notoire sur le développement à la base devrait également se doter de son organisation de rencontre annuelle ou semestrielle respective et d’un organe structurel de suivi pris en charge par le trésor public. Chaque province et chaque territoire devraient se doter de sa conférence annuelle ou semestrielle et d’un secrétariat permanent.
On citera à titre d'exemple la conférence annuelle sur l’agro-industrie, sur les PME-PMI, les coopératives de développement, la formation professionnelle, l’artisanat, les mutuelles et les micro-assurances etc….Et pourquoi pas pour les besoins de synergie, un congrès tous les trois ans de toutes les organisations de réflexions des forces productives et paysannes. Ainsi, il devrait être supprimé le Conseil Economique et Social de manière à mettre à l’avant plan l’organisation des conférences annuelles évoquées ci-haut.
III. objectifs visés
*Les réformes proposées, ci-dessous, entendent fédérer toutes les intelligences et toutes les énergies nécessaires en vue de booster les facteurs du produit intérieur brut* à des niveaux permettant l’atteinte à bref échéance de l’autosuffisance alimentaire et l’amélioration de l’Indice du Développement Humain (IDH) en RDC. Nul n’ignore la part significative des importations dans la balance commerciale de notre cadre macroéconomique. Il s’agit d’impulser des projets économiques permettant de capter et recycler à l’intérieur les devises englouties dans l’extraversion de nos besoins de consommation.
Dans ce même élan, encourager à consommer congolais et à renforcer la valeur de la monnaie nationale de sorte à agir positivement sur le pouvoir d'achat de notre marché intérieur.
La conséquence qui s'en dégage naturellement c'est de contribuer par effet multiplicateur à hausser le niveau du budget national et celui des investissements des infrastructures de base. Bien entendu, l’objectif au plan social consisterait à créer les nouveaux emplois à l’effet de résorber le chômage des jeunes et Inverser la courbe de l’exode rural avec comme incidence à terme la déconcentration progressive des agglomérations urbaines et l’éradication des phénomènes de délinquance de besoin qui s’y développe sans cesse.
IV. Les politiques publiques attendues pour créer les emplois massifs et lutter contre la pauvreté
1. De l’instauration d’une gouvernance de performance, de résultats et de redevabilité sous contrôle de l’Inspection Générale d'Etat (IGE)
Nous avons dit « INSPECTION GENERALE D’ETAT, IGE en sigle ». La meilleure manière d’optimaliser la gouvernance institutionnelle c’est de placer en ordre prioritaire les enjeux cruciaux des réformes à mener par le Président Felix-Antoine Tshisekedi dans le cadre de son présent et dernier mandat. Car, l'Etat de Droit, tout comme la force de l'autorité de l'Etat, dont l'un des corollaires est la bonne gouvernance, a pour socle essentiel l'application des grands principes des valeurs cardinales qui fondent l’administration publique, en les revalorisant à tous les niveaux de l'appareil de l'Etat.
Il en est ainsi du juste accès aux services publics, de la proximité des institutions de l'Etat avec les usagers et administrés, *mais surtout de la performance de ses missions. C'est dans cette optique que depuis 2016, termes de références de création en RDC à l’appui, votre humble serviteur hurle chaque jour, à l'impérieuse urgence de doter la République Démocratique du Congo d’une INSPECTION GÉNÉRALE D'ETAT (IGE).
En effet, l’INSPECTION GÉNÉRALE D'ETAT (IGE), est une importante institution de l’ordre administratif supérieur, du reste stratégique et opérationnelle dans la quasi-totalité des nations du monde moderne. Malheureusement, elle manque cruellement à notre pays. Lorsqu’elle fonctionne à plein régime, L’IGE est un facteur important de valeur ajouté monétaire et non monétaire à l'ensemble du fonctionnement de l'Etat et à la bonne marche économique et sociale du pays. Devant relever de la haute autorité du Chef de l'Etat en vertu de l’article 69 de notre constitution, l’IGE a dans sa mission de veille et d’alerte les actions de vérification, d’investigation, d’enquête, d’audit des services publics, d’évaluation des politiques publiques, d’études et de recherches sur la gouvernance de qualité.
Comme partout ailleurs, Les missions de l’IGE s’exercent indistinctement sur l’ensemble des services de l'Etat, quelle que soit leur mode de gestion ou leur localisation géographique. Sont ainsi concernés par les missions de l’IGE, les entités publiques et parapubliques, y compris les inspections sectorielles, parmi lesquelles l’Inspection Générale des Finances (IGF), les établissements publics quel que soit leur statut ou leur appellation, les entreprises du secteur parapublic et les personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique, notamment les attributaires des marchés et contrats de l’Etat.
Ainsi, par ses activités, l’IGE produit plusieurs types de rapport, tels que des rapports d’inspection, désignés sous le vocable de Vérification administrative et financière (VAF) ; Des rapports de vérification intégrée, en particulier de vérification de l’optimisation des ressources (VOR) ; Des rapports d’audit interne supérieur (AIS) ; Des rapports d’études, Des rapports d'enquête et d'investigation, un rapport annuel d’activités ; un rapport annuel sur l'état de la gouvernance et de la reddition des comptes. Les rapports de *l’IGE* sont destinés au Président de la République qui décide, selon le cas, de leur diffusion ou de leur déclassification.
2. De la recherche à l'intérieur du nerf de la guerre
Il s'agit de structurer et de dynamiser le marché financier local en le rendant au bout de l'effort, performant, inclusif et fiable. C’est l’un des moyens principaux qui visent à booster la production intérieure, sans recours au financement extérieur, dont les conditions d’accès ne favorisent nullement le développement autocentré en toute indépendance. *En RDC, le flux d’argent circulant hors du circuit financier formel serait estimé selon certains économistes à plus de 250 Milliard de dollars US*. Ce flux financier peut être capté, recyclé et orienté vers le système bancaire de manière à structurer l’épargne nationale en appui au financement monétaire encadré selon les grandes règles prudentielles.
Sans aller dans les détails de sa faisabilité opérationnelle, l’Etat congolais se doit d’engager des réformes audacieuses axées sur le développement et l’encadrement institutionnel des réseaux des commerce, de mutualités et autres intérêts coopératifs, d’une part, grâce aux systèmes adaptés de microfinance et de microcrédit, et d’autre part, par la fiabilisation et l’encadrement optimal du secteur des assurances et des micro-assurances, à l’effet de créer et développer l’épargne nationale inclusive en appui au système bancaire. Il n’y a aucune roue à réinventer ici.
La Suisse ne doit le dynamisme de son industrie qu’à la prospérité de son système d'épargne national financé par les grandes compagnies d’assurances et réassurances, ainsi que par son système bancaire légendaire. C’est dans cette optique qu'en RD-Congo, il sera déterminant de renforcer la politique de bancarisation à tous les niveaux des strates de la population active, en encourageant l'implantation géographique à grande échelle des banques et des établissements de microfinances à vocation populaire et accessibles à toutes les bourses.
3. De l’encadrement progressif du secteur informel
Les politiques publiques en cette matière devront se reposer sur deux piliers :
1. La mise en place des systèmes d’intervention institutionnelle de promotion, d'encadrement multiforme, d’assistance managériale, technique spécifique et financière en faveur des coopératives et regroupements des acteurs évoluant jusque-là dans l’informel. Ainsi, va-t-il falloir les susciter dans tous les domaines en commençant par le secteur de la production paysanne. Cette politique peut s’exercer par la mutualisation des moyens de production au profit des sociétaires, par l’inspection, la facilitation et le suivi du cadre d’exploitation, mais aussi et surtout en application d’une organisation commerciale structurée.
Elle va s’appuyer sur la vulgarisation à grande échelle des mesures institutionnelles auprès des sociétaires et sur le renforcement de l'encadrement professionnel de la main d’œuvre spécialisée du développement paysan. La dite politique devrait se matérialiser par l’engagement à structurer et développer les infrastructures de proximité de conservation, de commercialisation et de transformation manufacturée ou semi-industrielle.
2.L’engagement de mettre en œuvre le cantonnage manuel et semi-mécanique en vue de maintenir en permanent état praticable les voies de desserte paysanne, comme ce fut le cas pendant la période coloniale et celle d’avant la zaïrianisation décidée sauvagement en 1973.Aussi, envisager la possibilité de créer un Office des Routes dans chaque Province.
4. De l'appui institutionnel renforce au profit des pme et pmi existantes
Il devient impérieux dans le contexte actuel de besoin de création massive d'emplois et des richesses de promouvoir à grande échelle les Petites et moyennes Entreprises PME-PMI, avec la mission d’accompagnement par des nouvelles solutions économiques intégrées et adaptées. Dans un ensemble d'action directe, le Gouvernement de la république se doit d’élaborer et mettre en place une politique de financement massif des activités productives durables à l’actif des PME et PMI, en insistant sur celles implantées dans l'arrière-pays.
Cette intervention devra tirer ses ressources en grande partie de l’épargne nationale générée par le produit du secteur financier, ainsi que celui des mutualités évoquées ci-haut. Dans le secteur de la production agricole et agro-industriel, réfléchir à l’idée de recourir, en observant strictement les règles prudentielles conséquentes, au financement monétaire lorsqu’il s’agira d’intervenir en amont des grandes campagnes agricoles rigoureusement et préalablement planifiées.
5. Du plan de développement de l’habitat
Elaboré par une équipe d’experts, sous la direction d’un compatriote architecte et ancien ministre, plusieurs fois conseiller dans divers cabinets ministériels, il existe un plan national de développement de l’habitat à échelle multisectorielle et multidimensionnel Impliquant directement les institutions nationales, en commençant par le Président de la République, Chef de l’Etat. Ce plan est déjà disponible attend d’être approuvé par la hiérarchie suprême du pays, censé conduire son pilotage politique et opérationnel.
Les institutions du pays interviennent à toutes les étapes dans la finalisation conceptuelle des programmes d’exécution, dans le pilotage et dans la réalisation concrète de ce plan, car, celui-ci vise à terme la construction, dans deux cents agglomérations du pays, d’un million de logements socioéconomiques et de standing, qu’accompagne le développement des infrastructures composants l’habitat. A terme, ce plan prévoit la création de plus d’un millions d’emplois directs aux travers les industries, les services et les activités connexes au bâtiment.
Pour y parvenir, ce plan se base sur les normes architecturales, urbanistiques et techniques modernes, ainsi que sur les éléments essentiels d’une Politique nationale d’Habitat, avec intégration rationnelle des composantes universelles de l’Habitat que sont les Logements, les équipements administratifs, les équipements sociocommunautaires, les Infrastructures de base, énergétiques, socioéconomiques et de transport, ainsi que les éléments d’environnement. Le tout intégré dans un urbanisme moderne et un aménagement du territoire cohérent, équitable et équilibré des 26 provinces du pays.
Les logements sont prévus d’être attribués aux populations aux conditions les plus favorables de crédit à court, moyen et long termes. Une partie des logements (10%) est destinée à l’élargissement du parc immobilier propre de l’État et aux logements de fonction des agents de l’État. Contenu dans une étude de faisabilité de près de 500 pages ainsi que plusieurs synthèses, ce Plan est appelé à être une œuvre sociale de grande envergure et de longue durée au profit des populations du Congo, entrainant la réalisation et la modernisation de plusieurs autres projets intégrés de principaux secteurs de la vie nationale.
V. Conclusions
En conclusion, les reformes impératives et incontournables que doit engager le Président de la République fraichement élu se résument comme suit :
1. Créer en République Démocratique du Congo une Inspection Générale d’Etat (IGE) afin de doter le pays d’un instrument efficace et moderne de contrôle et de suivi de la gouvernance à tous les niveaux des institutions publiques, avec à la clé le retour à la sanction.
2. Supprimer le Conseil Economique et Social pour le remplacer par une institution d’organisation et de suivi des conférences sectorielles des forces vives de la nation totalement décentralisées.
3. Elaborer et mettre en place une politique publique de choc visant l’encadrement progressif des activités du secteur informel, le renforcement de capacité des PME/PMI existant et en formation, le captage et le recyclage des flux financier circulant hors des circuits des institutions financières agrées, afin de pourvoir à la création d’un système d’épargne national fiabilisé.
4. Adopter et mettre en œuvre le plan de développement de l’habitat déjà disponible et soumis à la haute hiérarchie du pays.
5. Elaborer et mettre en place une politique publique d’encadrement des ressources humaines qui permette son emploi optimal en dépolitisant totalement le recours à l’expertise nationale à tous les niveaux de la gouvernance publique.
Nonobstant quelques avancées de ces deux dernières décennies, la pauvreté en RD Congo se maintient encore à un niveau élevé par rapport aux normes internationales. La lutte contre la pauvreté demeure ainsi la première mission de toute gouvernance politique dans les pays sous-développé comme le nôtre. Car, la pauvreté ne connaît, ni de parti politique, ni de clivage ethnique, encore moins de conflit de génération ; mieux, de tendance idéologique.
De l'avis de tout observateur, le seul grand parti politique d'opposition connu à ce jour en RD-Congo, c'est la précarité ambiante et le ventre affamé du citoyen. Celui-ci a l’inconvénient d’avoir les oreilles complètement bouchées, car n’ayant la vertu de ne pas prêter attention au discours lui adressé par ceux qui ont la bouche pleine. Il ne sait qu’une seule chose.
Voir les réalisations à impact positif sur son sort. Raison pour laquelle, Le président Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a l’obligation de se détourner de la distraction politicienne vers laquelle il est attiré par les coalitions factices et opportunistes créées pour les besoins de positionnement politicien.
Le Président se doit de recourir à l’engagement patriotique et à l’expertise des fils du pays prêt au sacrifice, en saisissant à bras-le-corps toutes les opportunités à valeur ajoutée réelle ayant une incidence certaine sur la réduction du taux de pauvreté, de l'insécurité alimentaire et des inégalités sociales.
(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite à l’Université de Kinshasa)
Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emerite
Un correspondant m’a posé une question d’actualité, la question de savoir s’il était légal que des députés qui venaient à peine d’être élus aux élections de décembre 2023 sur les listes présentées par l’Opposition tournent aussitôt casaque et déclarent soutenir le Pouvoir. De même des députés élus sur la liste du Pouvoir qui déclareraient embrasser l’Opposition parce qu’ils n’ont pas obtenu satisfaction auprès du Pouvoir. Je n’ai pas su quoi lui répondre, et me suis contenté de dire que c’était de la compétence de la Commission constitutionnelle. A elle de se prononcer et de statuer.
Pour moi, ces politiciens qui bradent la confiance des électeurs sont des gens sans conviction, de vils opportunistes à la recherche de prébendes et de mangeoires.
Ma conviction est que notre démocratie a besoin de « critiques constructives », bien que nos compatriotes congolais n’aiment pas la critique, ni la contradiction. Formulez une critique objective, et vous vous serez fait un ennemi juré.
Tirant les leçons du passé, le Constituant a retenu dans l’article 8 de la Constitution une loi organique pour déterminer le statut de l’Opposition politique. La loi a été faite.
Mais, pensez-vous qu’on a désigné « chef de l’Opposition » le chef du parti qui a le plus d’élus ? Nenni.
On a préféré des concertations entre les partis à l’Assemblée nationale en vue d’un vote. Finalement on n’a pas réussi à désigner le chef de l’Opposition. Et actuellement, c’est le parti Ensemble de Moïse Katumbi qui a le plus d’élus dans l’Opposition ; mais certains d’entre eux viennent de faire défection. Et, lui-même n’a pas postulé à la députation nationale, et il est contesté pour les raisons que l’on connaît.
Si Muzito a été élu, le poids politique de son parti pose problème. Certains de ses députés ont d’ailleurs déclaré quitter le parti. Fayulu n’a aucun député, et lui-même n’a pas postulé. Que faire ?
Je me félicite que dans son discours d’investiture, soucieux de la cohésion nationale, le Président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo ait déclaré qu’il exhortera le Parlement d’assurer l’effectivité du rôle de « Porte-parole de l’Opposition » qui sera désigné conformément à la Constitution.
A mon avis, cet homme ou cette femme qui conduira l’Opposition devra jouer un rôle autre que celui de Mende Omalanga avec Joseph Kabila et de Patrick Muyaya avec le gouvernement Sama Lukonde.
Certes, les deux ont été brillants dans leur rôle de porte-parole du gouvernement. Mais le chef de l’Opposition devra constituer un contre-pouvoir. L’Opposition n’est pas une sinécure.
Si minoritaire soit-elle, l’Opposition parlementaire doit être intelligente, courageuse, persévérante, courtoise. Elle doit proscrire les insultes et les coups au bas de la ceinture.
En observant la vie politique française, j’ai toujours été agréablement surpris de voir comment le Gouvernement et l’Opposition se rencontraient à certaines occasions pour échanger et résoudre des problèmes lancinants qui engageaient l’avenir de leur pays. Sera-ce possible chez nous ?
En étudiant la vie politique de la Grande-Bretagne, j’ai été subjugué par l’institution du SHADOW CABINET.
Le Cabinet fantôme organise la stratégie parlementaire de l’Opposition, et permet aux députés d’acquérir de l’expérience. Chaque membre du cabinet fantôme est chargé de surveiller et critiquer l’action d’un ministre du gouvernement. Les membres du cabinet fantôme sont généralement appelés « ministre fantôme du ministère surveillé ».
Pendant les vacances de Noël, au cours d’une promenade, Ryan, mon garçon de 16 ans qui a remarqué que le seul livre que j’avais sur ma table de travail était le premier volume du Capital de Karl Marx me posa la question de savoir qui était Karl Marx. Ma réponse était aussi spontanée que la question de Ryan.
Marx était un communiste. La seconde question ne s’est pas faite attendre : c’est quoi un communiste ? J’en ai profité pour tenter de lui expliquer ce que c’est que le communisme. J’ai commencé par un constat : nous sommes restés en Pennsylvanie alors que beaucoup de nos voisins sont partis en vacances en Floride où il fait moins froid. Nous sommes pourtant mieux que la plupart de nos voisins à Kinshasa au Congo. Bref, les inégalités sociales opposent les hommes les uns aux autres. Le constat de Marx en 1840 était que l’ouvrier souffrait dans son existence et le capitaliste souffrait dans son veau d’or du profit.
Au plus haut niveau de la richesse, il y a une pauvreté stationnaire. Le travailleur est toujours perdant. Dans le capitalisme l’accord entre l’ouvrier et le patron est supposé être un accord entre des égaux. Marx réfute cette assertion car la seule issue pour le travailleur est d’accepter le salaire le plus bas possible. Il définit ainsi le capital comme du travail accumulé, stocké en réserve, du travail volé et rémunéré. Le profit vient du fait qu’au lieu de payer un ouvrier pour 10 heures de travail, on le paye pour seulement 5h. C’est la seule façon de faire le profit. Alors qu’une machine qui vous a couté 100$ utilise 100$ jusqu'à son usure. Il ne produit rien. La clé dans la compréhension de Marx dans ce contrat est que le profit provient essentiellement de l’exploitation du travailleur et jamais des machines.
En déclarant cela, Karl Marx s’oppose aux idées des économistes de son temps comme Adam Smith. Pour Smith, si chacun poursuivait son propre intérêt, les choses iraient mieux car il existe une harmonie préétablie entre les intérêts individuels. Les vices privés sont une bénédiction commune.
La prostitué qui doit envoyer ses enfants à l’école devrait leur acheter des nouveaux habits, ce qui va donner du travail aux tailleurs.
Les conflits sociaux vont donner du travail aux juristes, etc… Bernard Mandeville explique cela dans la fable des abeilles. Des abeilles vivent une vie communautaire prospère, mais dans le péché et le désordre. Cependant lorsque la niche d’abeilles se décide de devenir vertueux, elle s’écroule. C’est l’égoïsme postulé dans la nature humaine où la moralité de l’économie politique fait l’économie de la moralité.
L’économie politique d’Adam Smith et Ricardo font de l’homme une monade isolée et repliée sur elle-même. L’économie politique ne reconnaît pas l’aliénation dans le travail. Le travailleur est une machine à produire. Pas de travail, pas de salaire, pas d’importance sauf entant qu’ouvrier. Le salaire paie la main d’œuvre et non la personne humaine. Dans la Richesse des Nations Adam Smith fait allusion à une loterie où 20 personnes échouent pour chaque personne qui gagne. L’économie politique repose sur la propriété privée. Pour Karl Marx, l’argent transforme les désirs de son propriétaire. Il est le seul entremetteur qui rassemble les opposés : l’argent rend le noir blanc, il rend le laid beau .
C’est un métal maudit…c’est la prolifération anarchique des besoins. Marx lie l’argent a un développement historique et aux idéologies qui l’expriment. Seule la lutte des classes permet à faire bouger l’histoire.
Ryan me reprend gentiment en me disant, papa, c’est beau tout ce que tu dis mais, le communisme c’est quoi ?
Et je lui répondis alors. Notre attachement à la communauté, c’est-à-dire, le désir de vivre avec les autres, avec ton frère ou tes parents n’est pas quelque chose d’extérieur, c’est enraciner en nous, c’est notre naturalité première. Un singe de deux mois saute déjà d’un arbre à un autre.
Le petit de singe devient Independent en très peu de temps. Le petit enfant né-inachevé. La relation sociale est le noyau. Sans relation à l’autre, on n’est pas viable. Le collectif n’est pas un bricolage ultérieur, ce n’est pas une construction, mais une fondation première de la communion initiale. Un homme est un sujet historique de communauté obligatoire. L’homme tout seul ne produit rien, c’est la communauté qui produit. En tant qu’humanisme, un naturalisme achevé, en tant qu’abolition possible de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, le communisme est la vraie solution de la lutte entre l’existence et l’essence, entre objectification et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l’énigme résolu de l’histoire, et il se connait comme solution. (Marx, Manuscrit de 1844). Le désir infini qui brille dans les yeux des hommes et des femmes, c’est le désir du communisme ; notre désir profond, c’est la relation communiste à la réalité de l’histoire.
Dans la vie communautaire, dans le communisme, il n’y a pas d’économie car l’économie sert à produire pour le marché et non pour les besoins de la communauté. Dans le communisme, il n’y a pas de politique car la politique réarrange des espaces de docilités après la dislocation des communautés de l’être et l’introduction des sociétés de l’avoir propres au capitalisme qui dévore tout sur sa route. Le capitalisme a confisqué notre vie car désormais nous n’avons de vie que pour l’argent. Le capitalisme est la course a un argent que nous ne contrôlons plus, mais qui nous contrôle. Dans le capitalisme on ne prend pas le pouvoir, c’est le pouvoir qui vous prend.
Cependant, pour Marx, mon cher Ryan, Le capital peut tout bouffer, il peut tout dévorer. Il a dévoré les espaces, les forêts, les corps, les sexualités. C’est le grand vampire, le grand cannibale. Il a tout mangé, mais il n’est pas invalidable. Le capital peut tout avaler, peut nous écraser dans le narcissisme, dans la marchandisation. Un jour dans la rue, un homme, avec ses yeux, regarde une femme et il sent dans ses yeux briller une lumière d’éternité. Le capital ne peut pas dévorer ça ! Le capital ne peut pas digérer ça !
L’amour est la mesure de notre relation à l’autre. C’est la vielle taupe qui surgit encore et toujours comme nous dit Marx. L’amour est notre rempart contre la marchandisation de nos vies et la dictature démocratique de l’avoir.
« Nous sommes conscients que le chemin sera long et semé d’embûches, mais nous croyons fermement que grâce à votre leadership et votre détermination, le Congo démocratique et républicain peut atteindre des sommets jusqu’alors insoupçonnés. Nous sommes persuadés que votre gouvernement saura mettre en place des politiques publiques ambitieuses, garantissant un accès équitable aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi pour tous les citoyens. Nous avons confiance en votre capacité à renforcer la démocratie et l’Etat de droit, à lutter contre la corruption et à promouvoir la diversité culturelle et linguistique de notre pays ». Tel est l’extrait du message de soutien de Sa Majesté Mfum’ Ngol’ Ntwal Moka Mpati, Roi des Yansi, au Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Conscient de nombreux défis à relever, il a témoigné et rassuré le soutien de sa juridiction au programme gouvernemental du Chef de l’Etat axé sur six axes prioritaires. Ci-dessous, l’intégralité de son message.
Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo,
La Cour Royale Yansi, ainsi que son peuple, tient, en ce jour, à vous assurer de sa parfaite loyauté à la Constitution, aux lois et aspirations légitimes du Congo démocratique et républicain.
Dans ces temps particuliers où les nations se réorganisent autour de nouveaux paradigmes, notre merveilleux pays se doit de conjuguer toutes les bonnes volontés afin de donner une place et un avenir radieux à tous les Congolais et Congolais qui, depuis trop longtemps, ont été la proie d’appétits féroces et insensibles à leurs souffrances.
Nous avons été attentifs à votre discours d’investiture et nous sommes en phase avec les priorités que vous y avez évoquées.
Nous serons donc à vos côtés et soutiendrons vos efforts de développement de justice sociale et de modernisation de tous les aspects de la Nation. En effet, la simple circulation dans le pays est parfois si difficile qu’il faut des jours, des semaines voire des mois pour parcourir des distances qui, en temps normal, ne devraient prendre que quelques heures tout au plus.
Nous sommes conscients que le chemin sera long et semé d’embûches, mais nous croyons fermement que grâce à votre leadership et votre détermination, le Congo démocratique et républicain peut atteindre des sommets jusqu’alors insoupçonnés. Nous sommes persuadés que votre gouvernement saura mettre en place des politiques publiques ambitieuses, garantissant un accès équitable aux soins de santé, à l’éducation et à l’emploi pour tous les citoyens.
Nous avons confiance en votre capacité à renforcer la démocratie et l’Etat de droit, à lutter contre la corruption et à promouvoir la diversité culturelle et linguistique de notre pays. Nous souhaitons que la voix de chaque Congolais soit entendue et prise dans les décisions qui concernent leur vie quotidienne.
En tant que représentants de la Cour Royale Yansi, nous sommes honorés de pouvoir vous exprimer notre soutien et notre engagement à vos côtés. Nous sommes persuadés que la collaboration et la dialogue constructif entre toutes les forces vives de la Nation permettront de bâtir un avenir meilleur pour le Congo démocratique et républicain.
Nous sommes convaincus que la paix et la sécurité sont des éléments essentiels pour le développement durable et l’épanouissement de notre pays. Nous appelons donc à une coopération régionale et internationale renforcée pour relever les défis qui se présentent à nous, notamment en matière de lutte contre les groupes armés et les trafics illicites.
Nous sommes également conscients de l’importance de la protection de l’environnement et de la biodiversité pour l’avenir de notre planète. A cet égard, nous encourageons votre gouvernement à mettre en place des politiques environnementales ambitieuses, visant à préserver nos richesses naturelles pour les générations futures.
Enfin, nous tenons à vous remercier pour votre engagement en faveur de la promotion des droits de l’homme, de la femme et de l’enfant. Nous sommes convaincus que la participation active des femmes et des jeunes dans tous les secteurs de la société est essentielle pour la construction d’un Congo démocratique, équitable et prospère.
Dans l’espoir d’une collaboration fructueuse et durable, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération et de notre profond respect.
*‘’L’exemple français du nouveau cadre pour le financement de la vie politique peut nous inspirer. Il ne s’agit pas de nous calquer fidèlement sur ce modèle, mais d’instaurer un débat parlementaire sur les voies et moyens d’aboutir à une solution qui permettrait le financement public des partis politiques et qui contribuerait à la stabilité des partis et au renforcement de l’unité nationale’’, écrit depuis Paris, M. David Menge, Docteur en Histoire des Sciences, à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président
Excellence Monsieur le Président,
Je suis citoyen congolais vivant à l’étranger depuis plusieurs années et je n’ai jamais rompu des liens avec notre pays. Cette marque de patriotisme m’a conduit à m’intéresser à l’organisation des élections 2023 et à la campagne qui a suivi jusqu’à la proclamation des résultats, renforçant l’adhésion des Congolais à votre projet politique. C’est un exercice social auquel tous les acteurs politiques se sont prêtés, même s’il y a eu beaucoup de candidatures non fondées, pour faire vivre la démocratie et cela mérite d’être mentionné.
Nous savons tous, sauf quelques esprits malveillants, que notre pays est dans un processus continu d’apprentissage de la démocratie appelant à une collaboration entre les citoyens et les acteurs politiques de tout bord. Même si tout n’a pas été parfait, sur ce point, je tiens à vous féliciter, au-delà de votre victoire sans appel, pour votre engagement politique sans faille et pour votre esprit patriotique. Les Congolais, en regroupement politique ou les Congolais en indépendant, ont contribué au débat politique et l’ont enrichi. A l’issu de ce scrutin multiforme chacun devrait tirer de bons enseignements de l’expérience acquise afin de préserver la cohésion et l’efficacité de notre unité nationale.
Excellence Monsieur le Président,
En votre qualité de père de la nation qui assure, par votre arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat, vous savez plus que nous, du fait de votre appartenance passée à un grand parti politique de notre pays, que la démocratie ne peut pas s’ancrer fondamentalement dans nos traditions sans la participation active des partis politiques dans leur esprit de compétition. Pour fonctionner et vivre selon les lois, les partis politiques ont besoins de moyens financiers. Aujourd’hui, les partis politiques congolais sont financés par des ressources privées. Il s’agit des cotisations de leurs adhérents et les dons des personnes privées qui restent modestes pour couvrir toutes les dépenses liées à leurs activités (financement des campagnes électorales, locations des bureaux, etc.).
Pour besoin d’équilibre entre les forces politiques et celui de mettre fin à tout esprit de suspicion de la part de l’opposition politique qui accuse souvent le parti au pouvoir de se servir des moyens de l’Etat à leur dépens, nous nous tournons vers vous, Excellence Monsieur le Président, afin que vous puissiez, au cours de ce second mandat ouvrir un débat et une réflexion sur le financement public des partis politiques dans notre pays.
Excellence Monsieur le Président,
En France pour ne citer que ce pays qui nous est proche culturellement, le financement des partis politiques a fait l’objet de nombreux et graves scandales dans l’histoire de leur démocratie. Sous pression de l’opinion publique et des associations, l’encadrement par l’Etat du financement des partis politiques français a été renforcé progressivement par des lois à partir de 1988. Aujourd’hui pour qu’un parti politique bénéficie d’un financement public, il doit obtenir au moins 5% des suffrages aux présidentielles et plus de 1% des voix dans au moins 50 circonscriptions en ce qui concerne les législatives. A cela s’ajoute les sanctions financières pour le non-respect de la parité hommes-femmes parmi les candidats du parti.
Cet exemple français du nouveau cadre pour le financement de la vie politique peut nous inspirer. Il ne s’agit pas de nous calquer fidèlement sur ce modèle, mais d’instaurer un débat parlementaire sur les voies et moyens d’aboutir à une solution qui permettrait le financement public des partis politiques et qui contribuerait à la stabilité des partis et au renforcement de l’unité nationale.
Dans l’espoir que cette première lettre ouverte que je vous adresse rencontre votre assentiment, je promets de vous écrire régulièrement pour vous suggérer les sujets de débat correspondant à votre vision de la société congolaise.