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Identité des Mamans Catholiques, selon la vision du Fondateur du Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa

(Par l’Abbé José MPUNDU au 1er Forum du Mouvement des Mamans Catholiques du Diocèse de Kolwezi)

Introduction
Il m’a été demandé par les organisateurs de ce 1er Forum du Mouvement des Mamans Catholiques du Diocèse de Kolwezi de vous entretenir sur le sujet suivant : « Identité des Mamans Catholiques selon la vision du Fondateur du Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa ».
Je tiens tout d’abord à remercier Monseigneur Richard pour m’avoir invité à participer à ce premier forum des mamans catholiques du diocèse de Kolwezi comme intervenant. Merci aussi à la Maman Présidente ainsi qu’à l’aumônier diocésain pour avoir rendu possible ma participation à ce forum ! Merci pour l’accueil qui m’a été réservé par les organisateurs de ce forum ! Notre Vénéré Père Joseph-Albert Cardinal Malula, d’illustre mémoire, puisque c’est de lui qu’il s’agit lorsqu’on parle du Fondateur du MMCK, a toujours été préoccupé, comme pasteur, par la place de la femme dans l’Eglise et dans la société. Après avoir créé la Congrégation religieuse féminine, les Sœurs de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Kinshasa, il a fondé le Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa.
Mon propos sera divisé en trois grandes parties. Dans une première partie, je vous parlerais du Fondateur du Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa, le Cardinal Malula. Ensuite, je vais vous parler de ce Mouvement en précisant les conditions de sa création, les objectifs que lui a assignés son fondateur et l’organisation qu’il a mise en place pour son fonctionnement. Enfin, je vais évoquer quelques défis que ce Mouvement des Mamans Catholiques est appelé à relever aujourd’hui.
1. Cardinal Joseph-Albert Malula, fondateur du Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa Né à Léopoldville (Kinshasa), le 17 décembre 1917, Joseph-Albert Malula est un véritable enfant de Léopoldville, un vrai citadin. Je voudrais plutôt lui laisser la parole pour qu’il se présente lui-même. Au cours d’une interview qu’il a accordée au journaliste Kwebe Kimpele à l’occasion du 25e anniversaire de son ordination épiscopale, interview diffusée en septembre 1984, parlant de lui-même, le Cardinal Malula a dit : « Je suis né d’une famille chrétienne, profondément chrétienne.
Mon père, Ngalula Rémacle, est un ancien élève des Frères des Ecoles Chrétiennes de Boma. Ma mère, Jeanne Bolumbu, c’est une ancienne fille des Sœurs de Charité de Moanda. On les appelait 2 Mabota ya Moanda.
Mon père était à l’école artisanale des Frères des Ecoles Chrétiennes à Boma et ma mère était à Moanda. A cette époque-là, les élèves de l’école qui voulaient se marier, les prêtres les orientaient vers le pensionnat de Moanda. C’est ainsi que mon père est allé chercher une femme au pensionnat de Moanda. Et je ne sais pas, peut-être que ma mère l’a tapé un peu à l’œil, et alors ils se sont mariés. Donc, ils se sont mariés dans l’église catholique à Kangu, au Mayombe.
Mes parents sont venus d’abord s’installer à Boma et puis, par après, à Kinshasa, où je suis né. Nous étions sept dans notre famille, moi je suis le 5e enfant de la famille. Ça fait que tout ça c’est pour dire que j’ai grandi dans une famille chrétienne, vraiment chrétienne. Et j’ai appris à prier dans la famille. Ce sont mes parents qui m’ont appris à réciter le « Notre Père », à réciter le « Je vous salue Marie », à faire le signe de la croix, à prier le matin, midi et soir, avant de manger et avant de se coucher. Tout ça j’ai appris dans la famille. Et arrive l’âge de l’école. Je suis allé à l’école. Et vous comprenez, dans la famille, j’ai appris à connaître Dieu, appris à connaître Jésus-Christ, c’est la foi. Et je suis allé dans une école catholique. Ça n’a fait que renforcer cette foi que j’ai eue.
J’ai commencé à croire grâce à l’éducation et à la formation que mes parents m’ont données en famille ».
Après sa formation au Petit Séminaire de Mbata Kiela, dans le Mayombe, et au Grand Séminaire de Kabwe, au Kasaï, Joseph-Albert Malula est ordonné prêtre le 9 juin 1946. Après son ordination, l’abbé Joseph-Albert Malula a été successivement : Professeur au Petit Séminaire de Bokoro au Lac Léopold II, dans le Bandundu, Vicaire à la paroisse Saint Pierre à Kinshasa, vicaire puis curé à la paroisse Christ-Roi et, avant de devenir Evêque, il fut curé à la paroisse Saint Pierre.
Ordonné évêque, le 20 septembre 1959, Mgr Malula est le troisième évêque congolais et premier évêque noir de Kinshasa. Il a choisi comme leit-motiv de son engagement pastoral ce qu’il a exprimé dans son discours : « Une Eglise congolaise dans un Etat congolais ». Il a œuvré pour un Laïcat responsable, adulte et engagé. Il s’est consacré aussi à la pastorale de la famille qui devait être éducatrice de la foi. Il a été très préoccupé par la promotion et la libération de la jeune fille et de la femme.
C’est dans ce souci pour la jeune fille et la femme, qu’il a envoyé plusieurs jeunes filles aux études en Europe, qu’il a créé le Lycée Motema Mpiko et fondé la congrégation des Sœurs de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus de Kinshasa. C’est dans cette même lancée qu’il va créer le Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa.
En mars 1969, Mgr Malula est créé Cardinal de la Sainte Eglise Catholique par le Pape Paul VI.
Pasteur et Prophète, le Cardinal Malula a été engagé dans la lutte pour l’indépendance de notre pays en travaillant à la rédaction d’un grand document historique qui a contribué à l’obtention de notre indépendance : le Manifeste de la Conscience Africaine.
Travail qu’il a réalisé avec les élites chrétiennes catholiques de ce temps-là parmi lesquelles, nous citerons Iléo, Ngalula, et bien d’autres. Après un temps de maladie et d’hospitalisation en Belgique, à Leuven, le Cardinal Malula est rentré dans la maison du Père Eternel le 14 juin 1989. Paix à son âme !
2. Le Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa A l’origine de sa création Le début du Mouvement des Mamans Catholiques se situe à la paroisse Saint Augustin de Lemba, où le Cardinal fut invité, le 13 juillet 1986, à l’occasion d’une journée de la famme organisée dans cette paroisse. Maman Véronique Kokolo Kitsisi, membre à l’époque de l’équipe pastorale de la paroisse, s’est adressée au Cardinal Malula et, parlant des Mamans, elle a sorti l’expression « Nous, Mamans Catholiques de Lemba ».
Et c’est dans sa lettre pastorale du 15 octobre 1986 que le Cardinal Malula, reprenant ce qu’il avait déjà exprimé dans le Directoire de la Pastorale de la Famille, va annoncer sa décision d’organiser un « Mouvement Féminin Catholique » qui « s’attachera à l’étude systématique des problèmes féminins et à l’action dynamique pour la réhabilitation et la promotion de la femme ».
C’est au cours d’une conférence qu’il donnera, le 3 septembre 1986 que le Cardinal Malula va concrétiser sa décision de fonder un « Mouvement des Femmes Catholiques ». Répondant à la question de savoir « pourquoi un « Mouvement des Femmes Catholiques », le Cardinal Malula répondra en ces termes : « Il existe déjà dans la ville de Kinshasa des associations féminines telles que les mamans protestantes, kimbanguistes, musulmanes.
Il existe aussi plusieurs associations des anciennes élèves des écoles catholiques des Sœurs. Pour éviter tout malentendu, il est bon de dire clairement ici que dans ce que nous voulons faire, nous respecterons la diversité et les activités de ces associations.
Mais, elles seront représentées dans notre organisation par leurs déléguées choisies par elles-mêmes. Notre intention est d’avoir aussi, les catholiques, une organisation qui s’appelle « Les Mamans Catholiques » reconnue par l’autorité ecclésiastique compétente de l’archidiocèse et qui pourra représenter valablement toutes les Mamans Catholiques auprès des autorités du pays » (Léon de Saint Moulin s.j., Œuvres Complètes du Cardinal Malula, Volume 6, pp. 272-273).
La vision du Fondateur
Au-delà de cette raison historique et conjoncturelle, ce qui a motivé le Cardinal Malula a créé ce Mouvement des Mamans Catholiques, c’est sa conviction profonde que « toute femme, de par la volonté de son Créateur, est avant tout : un homme, une personne humaine, libre et responsable ; elle est enfant de Dieu, égale à l’homme par nature, ; elle est cependant différente de l’homme : raison de leur complémentarité ; elle est mère, et sa place est avant tout au foyer » (ibidem, p. 275).
En créant le « Mouvement des Mamans Catholiques », le Cardinal Malula voyait la « nécessité d’avoir un mouvement de libération de la femme zaïroise » de l’époque et de tous les temps. « Le chemin de la libération véritable et totale de la femme zaïroise est long : c’est le chemin de la vérité et de l’amour. C’est un travail de longue haleine ». « La femme zaïroise doit, elle-même la première, se convaincre que sa libération authentique et totale sera une conquête.
Elle ne lui sera pas donnée. Elle doit, non plus la revendiquer, mais la conquérir. Ce n’est pas l’homme, dans son égoïsme jouisseur et dominateur, qui la libérera ou 4 lui facilitera sa libération vraie.
Elle-même doit mettre tout en œuvre pour se libérer de toutes les formes d’esclavage dont elle est sujette aujourd’hui. Les problèmes de la libération de la femme ne se réduisent pas aux seuls problèmes de situations malheureuses des femmes au foyer et au travail. Ces problèmes sont très complexes et débordent le cadre des problèmes familiaux et professionnels.
La libération de la femme concerne toute la vie de la femme, dans le foyer, dans la société et dans l’Eglise » (ibidem, p. 276).
Enfin, le Cardinal Malula insistera aussi sur le caractère collectif de la lutte de libération de la femme qui ne sera pas l’œuvre d’une seule femme mais de toutes les femmes unies car l’union fait la force. Organisation du Mouvement des Mamans Catholiques Pour une existence réelle et fonctionnelle du Mouvement des Mamans Catholiques, le Cardinal Malula a, dès le départ, créé un cadre organique. Il a commencé par constituer un Comité provisoire composé de quelques mamans choisies en fonction de leur engagement, de leurs compétences et de leur témoignage de foi chrétienne catholique.
Par la suite, il va doter le Mouvement des Mamans Catholiques des Statuts qui vont régir son fonctionnement. Le texte de ces Statuts approuvé le 8 décembre 1987 sera promulgué officiellement lors d’une messe à la cathédrale le 14 février 1988. Il est important que vous puissiez prendre connaissance de ce texte pour mieux s’imprégner des objectifs de cette Association sans but lucratif dénommée « Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa » en sigle M.M.C.K. Méthode à suivre Pour que ce mouvement de libération de la femme zaïroise soit efficace et aboutisse au résultat escompté, le Cardinal Malula lui a indiqué une méthode à suivre.
Il ne s’agit ni plus, ni moins que de la méthode chère à la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, J.O.C. en sigle, qui se résume en trois verbes d’action : VOIR – JUGER – AGIR.
L’organisation des Mamans Catholiques sera une organisation pour un engagement solidaire de toutes les Mamans Catholiques en vue d’un monde meilleur : une organisation de combat dont l’unique arme est l’amour qui touche le cœur et la vérité qui s’attaque à la conscience.
Il sera une organisation d’option catholique afin que le règne de Dieu arrive : règne d’amour et de vérité, règne de justice et de paix. Explicitant cette méthode à suivre pour le combat de libération de la femme zaïroise, le Cardinal distingue trois étapes. La première est celle de la prise de conscience critique sur les situations concrètes d’oppression, contraires au dessein de Dieu, au plan de Dieu que la femme subit aujourd’hui qui viennent de certaines de nos traditions ancestrales et de certaines conceptions dites modernes. Il s’agit donc, ici de VOIR avec des yeux critiques. La deuxième étape consiste à porter un jugement sur toutes ces situations à la lumière de la Parole de Dieu et de l’Enseignement social de l’Eglise.
C’est l’étape du 5 discernement. Il s’agit ici de JUGER ces situations en référence à la Parole de Dieu et à l’enseignement social de l’Eglise. La troisième et dernière étape est celle qui débouche à l’action transformatrice et libératrice. C’est l’AGIR.
En effet, « il ne suffit pas, dit le Cardinal Malula, de connaître le plan de Dieu, vérité éternelle, d’apprécier les différentes situations que vit la femme aujourd’hui, mais il faut faire la vérité dans la charité : il faut AGIR. C’est dans la mise en pratique concrète du plan de Dieu que se réalisera la libération véritable et totale de la femme zaïroise. C’est ici qu’un engagement solidaire de toutes les Mamans Catholiques trouve son importance, voir même sa nécessité ; un engagement solidaire dans l’Eglise et dans la société pour le triomphe de la vérité, de l’amour, de la justice et de la paix » (ibidem, p. 277-278). Pour résumer la vision du Cardinal Malula en créant le Mouvement des Mamans Catholiques, nous reprendrons ses propres paroles : « il faut considérer l’organisation des Mamans Catholiques comme une organisation d’apostolat pour la libération de la femme.
Les Mamans Catholiques, qui connaissent les situations indignes dans lesquelles la plupart d’entre elles vivent, s’uniront dans une vaste organisation de libération, pour lutter afin de conquérir leur dignité de personnes humaines, d’enfants de dieu et de mères.
Elles collaboreront avec tous les hommes de bonne volonté pour construire un monde meilleur, conforme au dessein de Dieu ; un monde juste et fraternel. Et pour employer l’expression de Paul VI : « pour construire une civilisation de l’amour » (ibidem, p. 278). 3. Quelques défis actuels à relever par les Mamans Catholiques Le Mouvement des Mamans Catholiques qui est né à Kinshasa, s’est répandu pratiquement dans tout le pays.
En effet, dans beaucoup de diocèses de notre pays, le Mouvement des Mamans Catholiques a pris corps. C’est le cas ici à Kolwezi. On les reconnaît à leur uniforme, le pagne des Mamans Catholiques, et à leur slogan : « Maman Catholique, Nzambe liboso, Zala Mwinda » ce qui se traduit par « Maman Catholique, Dieu avant tout, Sois Lumière ». Mais cela ne suffit pas.
Aujourd’hui plus que hier, le Mouvement des Mamans Catholiques, qui a une vocation universelle, se trouve confronter à trois défis importants à relever :  concevoir et engendrer non seulement des êtres humains mais aussi un pays,  éduquer et former les êtres humains pour aujourd’hui et demain, protéger  et sauvegarder la vie des humains. Concevoir et engendrer Comme mère, la Maman Catholique a comme mission lui confiée par le Créateur de concevoir et d’engendrer la vie humaine. Toutefois, nous pensons que cette mission ne se limite pas seulement à concevoir et à mettre au monde des enfants, mais aussi à concevoir et à mettre au monde une nouvelle terre des hommes, pour nous un Nouveau Congo.
Dans l’accomplissement de cette mission sacrée, la Maman Catholique doit s’unir à l’homme selon le plan merveilleux qui a créé l’homme, homme et femme il les créa et qui leur a confié la mission de continuer l’œuvre de création. Elle ne sera pas la concurrente de l’homme mais sa partenaire, sa compagne de lutte pour engendrer un monde meilleur. Eduquer et former Comme mère, la Maman Catholique a comme deuxième mission celle d’éduquer et de former l’homme dans toutes ses dimensions essentiellement la dimension spirituelle et éthique sans oublier la dimension sociale.
La Maman nourrit l’enfant de son lait mais aussi des valeurs de la vie : vérité, amour, fraternité, pardon et réconciliation, altruisme et gratuité, et j’en passe. La Maman forme le cœur et la conscience de l’enfant pour qu’il devienne un homme de valeur qui met l’ETRE au-dessus de l’AVOIR.
Comme Marie, la Maman par excellence, la Maman Catholique apprend à l’enfant à connaître Dieu, à l’aimer et à le servir.
Protéger et sauvegarder la vie Comme mère, la Maman Catholique a le devoir de protéger et de sauvegarder la vie de ses enfants, de tous ses enfants. Elle devrait veiller à ce qu’elle ne perde aucun de ses enfants. Elle devrait veiller à ce que tous ses enfants soient unis et puissent vivre dans la concorde et l’entente mutuelle. Elle devrait veiller à ce que la paix puisse régner entre tous ses enfants. Pour relever tous ces défis, la Maman Catholique doit s’informer, se former afin de transformer.
Le Mouvement des Mamans Catholiques doit donc mettre en place là où elles n’existent pas et renforcer là où elles existent, des structures de formation de toutes les Mamans afin qu’elles sortent de l’ignorance et de l’obscurité. Le Mouvement des Mamans Catholiques doit outiller toutes les mamans sur le plan spirituel, intellectuel et moral pour qu’elles soient à mesure d’accomplir parfaitement la mission qui leur confiée par le Créateur depuis le début du monde. Je termine en disant que le Congo et le monde seront sauvés par la femme ou ils ne seront pas.
Que la Vierge Marie, modèle de toute femme, inspire toutes les Mamans Catholiques du diocèse de Kolwezi et de toute la RD Congo !
Je vous remercie.
Faite à Kolwezi, le 12 juillet 2023
José MPUNDU
Prêtre de l’archidiocèse de Kinshasa
Psychologue clinicien
Tél. : +243997030932/+243818133765/+243856467887
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Identité des Mamans Catholiques, selon la vision du Fondateur du Mouvement des Mamans Catholiques de Kinshasa
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Afrique : Non à l'homosexualité et oui à la polygamie ?

Oui, dans la culture africaine, l'homosexualité et le lesbianisme sont absolument considérés comme une déviance (la Bible condamne sans ambages l'homosexualité) ! On a vu récemment le cas d'un mort homosexuel à son enterrement dans la tradition des Ovimbudus du sud de l'Angola. S'agissant du cadavre d'un jeune Angolais était homosexuel en Afrique du Sud, à Cape Town, après sa mort, son corps a été rapatrié dans son ville natal, et quand les sages du village ont appris qu'il est mort étant gay, ils l'ont infligé ce traitement pour dissuader et décourager les vivants à ne pas suivre ce chemin de vergogne pour selon les traditions Bantu, au risque de subir le même châtiment ou traitement dégradant.
Cependant, la Bible, surtout le Nouveau Testament, interdit aussi la polygamie qui est considérée comme une valeur dans la culture africaine. Condamner l'homosexualité et valoriser la polygamie ne constitue-t-il pas une contradiction de la part des chrétiens Africains ? Même le premier Cardinal Catholique du Kenya Maurice Otunga est né d'une famille polygame. L'Eglise d'Afrique réclame que l'interdiction de la polygamie soit levée mais s'opposent farouchement à l'homosexualité.
Et bien avant l'arrivée de l'homme blanc, avoir plusieurs enfants, c'était augmenter le nombre d'enfants (les mâles étaient préférés) donc des membres de sa tribu pour se défendre contre les attaques des autres tribus et bien sûr pour augmenter la main d'œuvre. Les rois Africains épousaient des femmes ressortissantes de chaque province du royaume voire même d'autres royaumes pour cimenter la stabilité et l'unité de leurs royaumes.
Après l'arrivée de l'homme blanc et surtout après la traite des esclaves, il restait peu d'hommes (le plus grand nombre ayant été emporté en dehors du continent africain) mais de nombreuses femmes qui avaient besoin de la protection sur tous les plans. La polygamie était donc incontournable.
La pratique de la polyandrie, par exemple parmi les Bakongo, était aussi courante. Il fallait aussi repeupler le continent dévasté après la traite des esclaves. Après l'évangélisation et les conditions sociales actuelles difficiles, la monogamie (qui aussi fait partie intégrante de la culture occidentale) est devenue préférable à la polygamie ; difficilement préférable à juger par le développement de l'autre culture : celle du concubinage (Makango). Tous nos dirigeants et nantis ont des concubines !
Cependant, nombreux sont les Africains et Africaines qui ont renoncé aux relations sexuelles et au mariage pour le Royaume des Cieux même si la pédophilie, les relations amoureuses secrètes entre prêtres et religieuses, entre prêtres homosexuelles, les prêtes et religieuses ayant des enfants illégitimes dans le secret le plus total, etc. Mais, les hommes mariés intègres et les femmes mariées intègres sont déjà ordonnés au sein du clergé dans des églises protestantes.
A l'Eglise Catholique, on parle de plus en plus de la possibilité de l'ordination des hommes mariés intègres comme prêtres. Pour conclure, il faut considérer la hiérarchie des valeurs.
Pour nous autres Africains, l'homosexualité est une déviance, et un acte homosexuel est considéré comme un péché mortel ou cardinal et la polygamie considérée comme un péché véniel (non contre la charité tant qu'on traite équitablement ses épouses) pour utiliser le langage théologique catholique. Mais, ça ne clôt pas le débat.
La solution, c’est la rupture total avec l'homosexualité, avec la polygamie et avec le concubinage pour vivre selon l'Evangile.
Dr. Prof. Antoine Roger Lokongo

Afrique : Non à l'homosexualité et oui à la polygamie ?
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Inacceptable abus de pouvoir du Ministre Provincial de l’Intérieur et du Commandant de la 22ème Région militaire du Haut-Katanga

Me Hubert Tshiswaka Masoka,
Directeur Général de l’IRDH
IRDH exige des enquêtes aux fins des poursuites des présumés auteurs du détournement des camions de MAJ LOGISTICS LTD et du vol des minerais de Tenke Fungurume Mining (TFM).
L’Institut de recherche en droits humains (IRDH)est vivement préoccupé par la plainte faisant état d’abus de pouvoir du Ministre provincial de l’intérieur du Haut-Katanga et du Commandant de la 22ème région militaire basée à Lubumbashi.
L’institut demande des enquêtes urgentes, afin d’élucider le détournement des trois camions de la société MAJ LOGISTICS LTD transportant 120 Tonnes de cathodes de cuivre appartenant à la société Tenke Fungurme Mining (TFM).
En effet, dans une correspondance datée du 05 juillet dernier, reçue à l’Ambassade de la RDC à Lusaka, le Directeur Général de la société zambienne MAJ LOGISTICSLTD porte à la connaissance de S.E. Monsieur l’Ambassadeur que depuis le30juin2023, trois de ses camions immatriculés BCF 348, BCE 8677 et BCF1013, transportant des cathodes de cuivre appartenant à la société TFM, sous Bonde Sortie numéro 2023/X/5372, du 17 juin 2023, étaient forcés de retourner à Lubumbashi, pourtant déjà arrivés à WHISKY, la frontière zambienne de Kasumbalesa.
Les autorisations de transport des cuivres dûment signées par les autorités compétentes de la province du Lualaba, les Passeports et téléphones des chauffeurs, ont été confisqués par des agents du Ministère de l’intérieur de la province du Haut-Katanga, ne produisant aucun mandat ni tout autre Acte signé par le Parquet Général motivant ou autorisant telles saisies.
Dans leur lettre datée du 05 juillet adressée à l’Auditeur Supérieur près la Cour Militaire du Katanga, les Avocats de MAJ LOGISTICS LTD trouvent inexplicable que :
1. Des agents du Ministère provincial de l’Intérieur saisissent, sans aucun acte du parquet, une cargaison se trouvant à la frontière, après toutes les vérifications des documents, par des services compétents commis à l’exportation du cuivre ;
2. Plus de 120 tonnes de cuivre que transportaient les trois camions, soient déchargées nuitamment, le 02 juillet 2023, par des militaires des FARDC, dansl’enceinte de la 22e Région Militaire de Lubumbashi ;
3. Ni le Ministre provincial de l’Intérieur, ni le Commandant de la 22ème Région Militaire ne soient plus en mesure de retracer une si grande quantité de cuivre;
4. Les trois chauffeurs et leurs camions vidés de leurs contenus soient reconduits, manu militari, et forcés à traverser la frontière zambienne d’où ils étaient enlevés;
Au regard des faits, ci-dessus, l’IRDH soutient la plainte de la société MAJ LOGISTICS LTD à l’Auditeur Supérieur près la Cour Militaire du Katanga, pour ce vol invraisemblable des cathodes de cuivre de TFM ; Recommande des enquêtes urgentes, afin d’élucider les rôles joués respectivement, par le Ministre provincial de l’Intérieur du Haut-Katanga et le Commandant dela22 e Région Militaire basée à Lubumbashi.
Lubumbashi, le 10 juillet 2023
Me Tshiswaka Masoka Hubert
Directeur Général de l’IRDH

 

Inacceptable abus de pouvoir du Ministre Provincial de l’Intérieur et du Commandant de la 22ème Région militaire du Haut-Katanga
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Pourquoi les Congolais jouent-ils contre leurs propres intérêts ?

(Par le Prof. Patience Kabamba)

 

*Lorsqu’on débarque au Congo après une longue absence, on est surpris par un sentiment de normalité qui habite les gens sur des rues pleine immondices, le marché alimentaire sur des surfaces d’une insalubrité indescriptible, les “super marche” réservés aux personnes nanties qui constituent une infime minorité. Bref, le pays est dans une insalubrité physique, politique, économique et environnementale. Tout questionnement sur cette situation est considéré comme une perturbation qu’il faut éliminer.
Au Congo, l’intelligence est devenue le contraire de la pensée. Il me semble que l’homme ou la femme congolaise n’est plus du tout le dépositaire de la conscience humaine. Une fois, j’étais convoqué pour “une séance de travail” par les services de sécurité pour avoir demandé que nous engagions une lutte contre ce qui en nous joue contre nous.
Et cela, au propre comme au figuré. Nous semblons approuver notre propre servitude et de ce fait, nous jouons contre nos propres intérêts. Bref, nous sommes aliénés, et cela se voit sur toutes les couches de la société.
De plus humbles au plus nantis. Il suffit de se mettre dans la rue pour voir défiler des visages renfrognés comme des conducteurs de corbillards. Les gens vivent des situations sur lesquelles ils n’ont aucun control. Ils sont simplement aliénés, c’est-à-dire qu’ils vivent des conditions qui ne leur appartiennent plus (Orwell 1984). Paradoxalement, on lit sur les visages des gens la crainte de perdre leurs moyens d’existence même si c’est une existence confisquée par un conditionnement dont ils ne sont pas responsables. Le thème de l’aliénation se retrouve chez Karl Marx sous l’expression de fétichisme de la marchandise.
Marx était un économiste qui a fait une analyse critique de la société capitaliste naissante du XIXème siècle.
Il était aussi et surtout un philosophe qui a proposé une vision du monde. Karl Marx s’était inspiré de Hegel, un philosophe Allemand pour qui l’histoire est le lieu de déploiement de la raison universelle. Selon Hegel, l’histoire se déroule en suivant une ligne directrice. En d’autres termes, l’histoire se déploie en suivant la raison. Pour Hegel, l’esprit conduit la matière. La matière est organisée et se déploie selon une logique rationnelle. Pour Hegel, nous sommes donc des concepteurs rationnels de notre vie matérielle. Notre conscience rationnelle donne un sens et une direction à notre histoire. Pour comprendre donc la marche de l’histoire du monde, de l’histoire congolaise, il nous suffit simplement d’identifier la direction que prend l’histoire dans notre pays. Hegel proclame ainsi la primauté de la raison, de la conscience, de l’idée sur le vécu ou sur l‘histoire.
Marx va se départir de Hegel en arguant que ce n’est pas l’idée, la raison ou la conscience qui guident le monde, mais plutôt un principe matériel ; l’histoire humaine est l’histoire de la lutte des classes. Selon Marx, le conflit est à l’origine de la marche du monde. Le monde avance par le conflit et la compétition. La conscience humaine ne peut avancer que si elle est confrontée à la contradiction. C’est le conflit et non la raison qui est le moteur de l’histoire, pour Karl Marx.
Ce dernier a donc une vision éristique (conflictuelle) de l’histoire. Saint Exupéry disait que l’homme se découvrait lorsqu’il se mesurait devant un obstacle. C’est exactement ce que soutient Karl Marx, pour qu’il y ai un déroulé historique, le conflit doit avoir lieu. L’histoire est orientée par des rapports économiques dans lesquels deux acteurs principaux – les propriétaires et les prolétaires (l’Etat et le peuple Congolais) se confrontent. La lutte entre les deux classes déterminera le devenir du monde. Si le peuple congolais veut avoir un avenir (devenir) radieux, il doit gagner ce combat contre un Etat prédateur qui l’aliène. Il est donc capital de prendre tous les moyens pour vaincre ce molok, ce monstre, ce Léviathan qui écrase le peuple.
J’entends souvent dire que pour que le Congo change, il faut un changement de mentalité de l’homme congolais. Mais, justement la mentalité des Congolais est celle qui provient de leurs conditions matérielles. Nous avons la conscience de nos conditions matérielles. Pour le dire en des termes marxiens, c’est la matière qui détermine l’esprit. Le monde n’est pas la projection d’un esprit spirituel qui, à la manière d’un roi, trônerait autour de lui. La raison, la conscience ou les idées sont générées par le monde et non le contraire. Comme c’est la matière qui guide l’esprit chez Karl Marx, dans l’histoire de la lutte des classes tout changement social est tributaire du changement des niveau de vie matérielle.
C’est le matérialisme dialectique ou la dialectique matérialiste. Et tout ce qui a lieu dans la vie est le produit de cette dialectique. Marx l’exprime dans la phrase qui résume le mieux toute la dialectique matérialiste:
“Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, mais c’est leur être social qui détermine leur conscience.” En d’autre termes, nous avons les idées ou la mentalité de notre situation matérielle, notre conscience est le produit de notre rapport au monde. Un individu qui a toujours eu trois repas par jours possède une mentalité différente de celle d’un individu qui ne mange que tous les deux jours. Pour changer la mentalité des Congolais, il faut changer leurs conditions matérielles. Si la population gagne la bataille contre ceux qui confisquent son devenir (le gouvernement actuel) et si elle met en place un gouvernement dont le but sera de rendre sa prospérité aux Congolais, alors la mentalité va changer.
La mentalité des Congolais se construit à travers des influences qu’ils reçoivent. Nos différences de mentalités sont souvent liées à nos conditions matérielles, à notre rapport concret au monde. Notre situation matérielle fait de nous ce que nous sommes. Notre situation matérielle nous conditionne à penser de telle ou telle manière. Un vécu diffèrent va induire une mentalité différente.
Notre rapport actuel au monde se vit sur un mode d’aliénation, c’est-à-dire que notre conscience est déterminée par des rapports matériels qui nous sont défavorables et que nous ne contrôlons pas. Notre intérêt réside donc dans le control de notre rapport matériel à notre pays. Continuer à vivre comme nous vivons aujourd’hui dans une insalubrité politique, économique et environnementale, c’est travailler contre nos propres intérêts.

Pourquoi les Congolais jouent-ils contre leurs propres intérêts ?
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Lettre ouverte au Président de la République Démocratique du Congo (RDC), S. E. Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo

(Par Me Hubert Tshiswaka Masoka)

Hémiplégie de la Justice, pendant le processus électoral dans le Haut-Katanga : condamnation sans motifs et déni du droit d’Appel
Lubumbashi, le 05 juillet 2023
Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat,
A cinq mois des élections générales, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) est vivement préoccupé par le déni systématique du droit d’interjeter appel contre le jugement prononcé le 05 juin 2023, sous RP 15786, par le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi, à la suite d’une procédure de flagrance, condamnant sur dispositif, sans aucune motivation, Messieurs KYUNGU NTAMBWE, TSHIKALA NGOY et NKULU KAMUNGA, membres du parti d’opposition Ensemble pour la République, en détention au Centre pénitentiaire et de rééducation de la Kassapa (CPRK) à Lubumbashi. En effet, les avocats de l’IRDH commis pro deo à la défense des précités, avaient interjeté appel, depuis le 06 juin 2023, sous RPA 7760. Un mois après, l’absence de motivation du jugement viole l’article 21 de la Constitution en vigueur dans le pays qui exige que TOUT JUGEMENT SOIT ECRIT ET IMMEDIATEMENT MOTIVE. Quand bien même l’article 9 de l’Ordonnance-loi n°78-001, du 24 février 1978, relative à la répression des infractions flagrantes, accorderait au Tribunal la possibilité de motiver le jugement, dans un DELAI MAXIMAL DE 48 HEURES. En plus, l’abstention est coupable, pour les agents du Greffe près le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi qui se refusent de transmettre le dossier administratif sous RP 15786. Ce comportement piétine le droit de former recours contre un jugement que garantit l’article 21 de la Constitution, sus évoqué. Et, il empêche à la Cour d’Appel du Haut-Katanga de statuer et constater l’arbitraire, la violation flagrante des droits de la défense, le mal jugé ainsi que toutes les irrégularités plombant l’acquittement des prévenus. Monsieur le Président de la République, L’IRDH se trouve dans l’obligation de porter à votre connaissance que les errements judiciaires ci-dessus sont téléguidés par le Ministre provincial de l’Intérieur, Monsieur MUTA Eric qui aurait reçu instruction de sa « hiérarchie » de maintenir en détention ces trois citoyens, afin de « passer un message fort à tous les anciens membres de son parti politique UNAFEC qui gonfleraient les rangs de l’opposition, via le parti Ensemble pour la République ».
Dès l’arrestation de ces trois personnes, l’IRDH avait dénoncé, sans succès, cette motivation politique qui transgresse la procédure judiciaire, auprès du Vice- Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, le Premier Président ainsi que le Procureur Général de la Cour d’Appel du Haut-Katanga, après avoir rencontré le Président du Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi.
Cet incident est inacceptable, dans le contexte politique de forte compétition électorale qui exige l’égalité des citoyens devant la loi et la jouissance de l’égale protection des lois, conformément à l’article 12 de la Constitution du pays.
Face à cette paralysie partielle de l’appareil judiciaire qui ne fonctionne plus, quand il s’agit de statuer sur les mérites des causes portées par des justiciables affichant ou présumés avoir des opinions politiques divergentes à celles du parti au pouvoir ;
Etant le dernier rempart de la protection de l’état de droit ;
Qu’il vous plaise de rétablir l’équilibre rompue, dans le traitement des citoyens devant la Justice ;
Que vous instruisiez la transmission immédiate du dossier physique sous RP 15786 au Greffe Principal près la Cour d’Appel du Haut-Katanga ;
Afin que la Cour d’Appel du Haut-Katanga statue, conformément à la loi, sur l’affaire sous RPA 7760.
Me Hubert Tshiswaka Masoka
Directeur Général de l’IRDH

 

Lettre ouverte au Président de la République Démocratique du Congo (RDC), S. E. Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo
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Moïse Moni Della : ‘’Il faut une décrispation avant les élections’’

*La libération des prisonniers politiques et l'inclusivité comme préalable à l'organisation des élections est une exigence constitutionnelle et patriotique qui s'impose à nous et dépasse largement le cadre de concertation initié par le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce dernier, avouons-le, est dans l'incapacité d'organiser les élections crédibles et inclusives dans le délai constitutionnel.
Il est injuste, inadmissible et inconcevable d'organiser les élections en excluant la population d'une bonne partie du territoire de notre pays (Nord-Kivu et Kwamouth) et certains acteurs majeurs de la vie politique comme Mike Mukebayi, Kabund a Kabund, François Beya, Fortunat Biselele, Salomon Kalonda Della, Franck Diongo ...
Il y a une jurisprudence dans notre pays qui date de très longtemps.
En 1959, alors que la délégation congolaise dans sa diversité et sa divergence se trouvait à Bruxelles pour participer à la Table ronde, elle avait exigé dans un front commun la libération et la participation de Patrice-Emery Lumumba. Ce qui fut obtenu de l'administration coloniale belge.
En 1964, Antoine Gizenga a été relaxé sur décision du Président Mobutu, sorti de la prison de Bulambemba où il était incarcéré pour participer à la conférence de Louabourg.
A la veille de la conférence nationale en 1992, les participants ont exigé la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques. Le Maréchal Mobutu, du haut de son autoritarisme, avait accédé à la demande.
En 2016 à la demande des participants aux assises de la Cenco, le président Kabila a accepté la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés dans ce que ils ont qualifié « cas emblématiques». C'est dans cette circonstance que Bruno Tshibala, Roger Lumbala et moi- même avions retrouvé la liberté et participer aux élections.
Ce petit rappel historique montre que la décrispation politique, mieux la réconciliation nationale est dans nos gênes, dans notre tradition à la veille de grands rendez-vous politiques. C'est aussi une condition sine qua non pour une élection apaisée. Comment peut-on expliquer qu'à la veille des élections, quelques acteurs majeurs soient interdits de se déplacer à l'intérieur du pays et subissent toutes sortes de brimades, tracasseries et humiliations ? C'est le cas de Moïse Katumbi qui a été empêché d'effectuer sa tournée dans les provinces de l'ex Bandundu et au Kongo central. Mais aussi, de l'ancien Premier ministre, Matata Ponyo.
En dépit de toutes les différences et divergences qui nous caractérisent, je souhaite, malgré les enjeux à six mois de la compétition, que le fair-play domine les esprits et que les meilleurs gagnent en respectant scrupuleusement les règles du jeu consignées dans la Constitution et les lois de la République puissent être de stricte observance.
Le président de la République, conformément aux pouvoir que lui confère la constitution peut initier la décrispation avant les élections. Mieux, il peut obtenir par la même occasion la réconciliation nationale au tour des confessions religieuses à leur tête l'église catholique qui a une longue et riche expérience en la matière.
Pour éviter le bidouillage, le tripatouillage et le cafouillage des élections portant les germes de la balkanisation et de la division du pays, j'exhorte le président et très cher frère Fatshi d'écouter la voix de la raison exprimée par une bonne partie du peuple congolais, relayée plusieurs fois par le cardinal Fridolin Ambongo, Mgr Donatien Nshole ou encore l'archevêque Fulgence Muteba et de ne pas suivre les chansons des flatteurs, zélateurs, partisans et courtisans qui, à l'instar de ceux de Mobutu, étaient les premiers à le renier et le conduire au cimetière politique comme des corbillards.
Et pourtant, ces croque-morts politiques chantaient matin, midi et soir « 100 ans tumu tombele ».
Ils ont même dit à Mobutu qu'il venait du ciel, donc immortel. Ce dernier a fini par y croire. Et on connaît la suite. C'est presque les mêmes avec les mêmes qui ont dit à Kabila « Wumela », « Nanu to tondi yo te ». Curieusement, ils ont été le premier à le vilipender.
Le président Felix risque de subir le même sort s'il écoute cette catégorie de personnes. Vaut mieux celui qui te blesse avec la vérité que celui qui te tue avec les mensonges.
Le cardinal Malula disait : « Il est préférable d'être crucifié pour avoir dit la vérité que de crucifier la vérité ».
C'est dans cette condition que Félix, fils de Tshisekedi wa Mulumba, père de la démocratie naissante congolaise, écrira une partie de l'histoire de notre pays avec l'encre indélébile et concrétisera le rêve de Lumumba de voir l'Afrique écrire sa belle histoire.
Moïse Moni Della Idi Saluka 'Onya
Porte-parole du peuple

 

Moïse Moni Della : ‘’Il faut une décrispation avant les élections’’
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