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Remaniement ministériel de la dernière chance, RDC : le duo Bemba-Bazaïba au chevet de l’avenir et du destin de l’Etat-Congo

*« Le remaniement ministériel de la dernière la chance : le couple BEMBA-BAZAÏBA au chevet de l’avenir et du destin de l’Etat-Congo. Une analyse prospective sur l’ambiguïté et la lassitude politico-militaire au sommet du pouvoir»

1.« Pour Jean-Pierre Bemba « j’ai protesté et accusé »
Lorsque l’AFDL avait fait son irruption, sans prévenir ni avertir personne, pendant les méandres de la Conférence Nationale Souveraine, je n’étais alors qu’un maigre petit assistant à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe, et finalement emporté, à la surprise générale, le Maréchal Mobutu et le mobutisme, je me trouvais alors en études et recherches doctorales puis postdoctorales respectivement en Belgique (1992-1998) et en France (2002-2013). De même que le partage du pouvoir en la faveur d’une formule satanique, diabolique du 1+4 inventé par le trop machiavélien et cynique Louis Michel alors ministre belge des affaires étrangères, et dans la foulée l’arrestation totalement injustifiée du leader du MLC, que j’ai vécu également et impuissamment en dehors de mon pays.
De Belgique, contrairement à plusieurs intellectuels récipients, qui ne sont intéressés que par le beurre et l’argent du beurre, j’ai écrit un ouvrage en Belgique : « Affaire Jean-Pierre Bemba Gombo (JPBG). Les dessous de l’affaire et de la vente accélérée du Congo-Kinshasa, Louvain-La-Neuve, Institut Africain du Savoir (ISAS), 2008, pour protester contre l’arrestation du leader du MLC et surtout dénoncer ce qui fût encore à l’époque qu’un soupçon sur l’occupation de la partie est de la RDC voire de sa balkanisation. J’y indiquais le complot d’expropriation des terres, d’eugénisme, d’impérialisme, d’hégémonisme et de balkanisation, que nous dénonçons aujourd’hui. Déjà en 2008, -pendant que d’autres compatriotes se partageaient les postes politiques et se les partagent encore maintenant et toujours, sans y épingler les danseurs et chanteurs insouciants subsistant dans les populations congolaises toutes tendances confondues, sans stratégie ni conscience politique ni idéologie ni encore moins âme conséquente-, je pressentais déjà cette menace contre laquelle Félix Tshisekedi est totalement impuissant pour y faire face.
Dans cet ouvrage, je présentais en Belgique, et à visage découvert, l’arrestation de Bemba comme un complot contre la nation et le peuple congolais. Je présentais Jean-Pierre Bemba, surtout après l’assassinat du très estimé camarade Mzee Laurent-Désiré Kabila, comme un leader charismatique « à la Mobutu » capable de redresser et de stabiliser surtout la situation politique à l’est du pays et dans son ensemble. Démocratie, dictature ne sont que des mots. Jamais le Zaïre de Mobutu et le Congo de Mzee Kabila ne sont devenus des poubelles et ingouvernables que sous la démocratie « arrachée » sous la pression des gouvernements et lobbies occidentaux le 24 Avril 1990. Je ne m’avance pas, loin s’en faut, à une apologie de la dictature. Je dis seulement que lorsqu’on est peu préparé, la démocratie ressemble à la situation d’un revolver mis dans la main d’un enfant. L’avènement d’un pouvoir fort et puissant, me semblait, le bienvenu.
Or, Bemba incarnait, selon moi, pareil avènement. On sait tous combien l’Occident n’a que très peu d’estime des dirigeants politiques affirmant de plus en plus leur indépendance et autonomie. Je signale, donc, que par peur du quand dira-t-on, l’ouvrage que j’ai consacré au leader du MLC n’a pas été officiellement commercialisé en RDC. Il a fait toute sa carrière en Europe occidentale. Même si, achetés sous les mentaux, plusieurs exemplaires on put franchir les frontières de notre pays.
J’ai écrit cet ouvrage, sans avoir jamais, ni vu, ni connu, ni rencontré Jean-Pierre Bemba et, ni encore moins, été membre de son parti politique. Je l’ai écrit, non pas pour attendre une récompense en nature ou en numéral, le leader du MLC se trouvait déjà enfermé injustement à La Haye, mais pour alerter l’opinion tant nationale qu’internationale sur le destin et l’avenir de la République Démocratique du Congo. Dès le début, j’ai clamé son innocence, mon livre en main, en faisant dans Bruxelles le siège des officines européennes. J’ignore si à cette époque–là, -excepté la très dynamique engagée MLC madame Eve Bazaïba et sa famille biologique, son épouse surtout qui a été systématiquement harcelée voire violentée par les policiers belges sous-ordre de Louis Michel et compagnies -, il y avait autant du monde aux côtés de Jean-Pierre Bemba pour défendre sa cause ou ne-fût-ce que se montrer ?
Les congolais c’est comme des mouches ou des abeilles. Ils font le surnombre autour de leurs leaders politiques que lorsqu’ils sentent mauvais ou le miel. Dès lors, ils ne jurent que sous et par ceux qu’ils appellent éhontement voire ridiculement leurs autorités morales. C’est du reste pour cela que le pays n’avance jamais. Parce que ce qui compte c’est uniquement l’esprit du miel. On le voit, aujourd’hui, comment après autant de diatribes incendiaires contre le régime du raïs Joseph Kabila Kabange, ceux qui lui ont succédé ne se sont distingués que dans le tourisme politique, des voyages insalubres, la gabegie, le gaspillage, les vols, les détournements des deniers publics. Tous les pauvres venus et émergés de nulle part se sont refaits, en moins de quatre ans d’exercice de pouvoir au sommet de l’Etat, une grande bourgeoise à laquelle ils n’y avaient jamais parié. En même temps, rien de surprenant, c’est le Congo-Kinshasa, « chance eloko pamba », disait le prophète artiste musicien Papa Wemba d’heureuse mémoire. Tout cela malgré les avertissements et les mises en garde répétés du chef de l’Etat, dont des transfèrements à la prison centrale de Makala. Sortis de prison en la faveur des alliances contre nature, ces inciviques répètent leurs forfaits sordides en liberté, en toute illégalité et impunité, en obéissant jamais aux injonctions du Chef de l’Etat, trop tolérant voire laxiste, à mon goût.
En choisissant Jean-Pierre Bemba déjà en 2008 et pour le future de la RDC, après les mandats politiques de Félix Tshisekedi, aux élections prochaines en 2028, c’est justement pour espérer que cesse ce laisser-aller actuel dans la gouvernance en cours, que l’on avait jamais ni constaté ni remarqué à l’époque de Joseph Kabila Kabange. L’homme faisait peur. Il n’y avait pas de blague. C’était encore mieux comme ça à l’époque du maréchalat mobutien. On avait la paix sociale et politique. On pouvait se promener partout dans tout le pays comme chez soi, sans jamais y être inquiété au nom du « Tata bo, bokonzi bo, ekolo bo ». Je vois très bien Jean-Pierre Bemba relever ce défi mobutien. Parce que pour progresser, évoluer, l’homme congolais n’entend en réalité que le langage de la force.
2.Madame Eve Bazaïba comme la porte d’entrée chez Jean-Pierre Bemba et au MLC
Cette brave dame, que je n’ai jamais rencontrée et ne connais pas non plus, avait fait preuve d’une fidélité et d’une loyauté incroyables au moment de l’enlèvement, l’arrestation et l’enfermement de son leader à La Haye. Si mes souvenirs sont bons, elle n’était qu’un des seconds couteaux du parti. Quand les autres couteaux, les hommes en particulier, avaient commencé à se disputer le leadership et pire à quitter le bateau MLC pour transhumer vers d’autres officines politiques ou encore à trahir l’idéal du parti, madame Bazaïba n’a pas fui ses responsabilités et a au contraire accepté de porter le poids d’un parti désormais amputé de son leader emprisonné. Qui l’eut cru ? En tout cas personne ne voyait le MLC survivre à Jean-Pierre Bemba otage des lobbies occidentaux, des capitalistes, des impérialistes, des colonialistes, des eugénistes et des hégémonistes. Pourtant petit à petit, elle a commencé par remettre l’ordre à l’intérieur de son camp politique, à assainir le parti des brebis galeuses ; réussit à maintenir le cap jusqu’à son entrée au gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde I et à y rester dans Sama Lukonde II.
Si son entrée dans ce gouvernement me surprit, non pas parce que je doutais de la sincérité de Félix Tshisekedi, que je soutiens, tout le monde le sait, mais parce que je pensais que ça disqualifierait Jean-Pierre Bemba dans son aura nationaliste et patriotiste. Mais, c’est avec l’entrée au gouvernement du leader du MLC lui-même que j’ai compris, enfin, le travail de sape engrangé par Eve Bazaïba dans son rôle d’éclaireuse de Jean-Pierre Bemba. Son travail au ministère d’Etat de l’Environnement est inédit. Plusieurs organismes gouvernementaux ou non-gouvernementaux n’ont cessé de saluer son implication dans la gestion de l’environnement pour la survie et la responsabilité du futur de la planète.
Grâce à Eve Bazaïba, le MLC n’est plus seulement vu comme un ancien mouvement rebelle et Jean-Pierre Bemba non plus comme un ancien chef de guerre, mais au contraire un parti politique investi dans la cause de la salubrité environnementale. A l’étranger, grâce à l’investissement de cette ministre pas comme les autres, on salue les efforts du gouvernement de la république Démocratique du Congo, dans sa lutte pour la gestion, l’évaluation de l’état de la planète.
Sans le savoir peut-être, j’ai constaté comment à la tête de son ministère madame Bazaïba a développé une véritable politique humaniste proche des écologistes profonds où l’on montre que l’humanisme et/ou l’humanité ne peut se réduire à l’homme seul, mais devait s’élargir également à tous les êtres vivants, et en ce compris non-humains. Ce concept est inventé par Arne Næss dans un article fondateur publié pour la première fois en 1973 : « Le mouvement écologique superficiel et le mouvement profond », dans lequel il rejette l'idée que les êtres vivants puissent être classés en fonction de leurs valeurs respectives. Par exemple, le fait de savoir si un animal a une âme, s'il utilise la raison ou s'il a une conscience est souvent utilisé pour justifier la position dominante de l'animal Homme sur les autres animaux. Næss affirme que « le droit de toute forme de vie à vivre est un droit universel qui ne peut pas être quantifié. Aucune espèce vivante n'a plus de ce droit particulier de vivre et de s'étendre qu'une autre espèce ». Cette idée métaphysique est soulignée par la phrase de Warwick Fox disant que nous et tous les autres êtres vivants sommes des « aspects d'une même réalité émergente ».
La tradition philosophique, avant les « écologistes profonds » considéraient comme Aristote, la plante et l'animal ne sont que des moyens pour l'homme. De même pour Descartes qui justifie cette utilisation de la nature par son caractère entièrement mécaniste : l'animal n'est qu'une « machine » au fonctionnement remarquable. En sens inverse, Montaigne met en doute la place privilégiée de l'homme dans la nature : quand je joue avec ma chatte, dit-il, qui sait si elle ne me prend comme un passe-temps plus encore que je ne le fais d’elle ? D'un point de vue philosophique, l'éthique de l'environnement découle de principes éthiques généraux définis entre autres par le philosophe allemand Hans Jonas et l'écologiste René Dubos (penser global, agir local). En remontant plus loin dans l'Histoire, on peut trouver des philosophes du droit naturel comme John Locke, Samuel von Pufendorf, et Jean-Jacques Rousseau.
La plupart des penseurs modernes doctrinaux ne donnent une valeur morale qu'aux êtres libres ou doués de raison, c’est-à-dire aux hommes, selon eux. Pour Rousseau, certes l'animal est une « machine ingénieuse », mais son caractère d'être sensible interdit à l'homme de le considérer comme une simple chose et de le maltraiter inutilement. La différence entre l'homme et l'animal, pour Rousseau, n'est que quantitative sur le plan de l'intelligence. Ce qui distingue essentiellement l'homme, c'est sa capacité d'abstraction, sa liberté d'agir ou de ne pas agir ; c'est aussi sa capacité de perfectionner la technologie au cours de sa vie (éducation) et d'effectuer ce transfert d'une génération à l'autre (histoire). Kant fonde son éthique sur la volonté et la liberté. Les animaux, qui en sont dépourvus, selon lui, ne sont donc que des choses et non des personnes : les hommes peuvent les utiliser comme moyens.
L'éthique environnementale, au XXe siècle, s'est surtout développée dans le monde anglo-saxon sous l'influence de deux sources : la pensée utilitariste anglaise et la fascination des Américains, depuis Thoreau et John Muir, pour la nature vierge (wilderness) perdue en Europe et retrouvée à grande échelle par les pionniers aux Etats-Unis. A la fin du XVIIIe siècle, Jeremy Bentham s'interrogeait : les animaux souffrent-ils ? Si oui, la perspective utilitariste du « plus grand bonheur pour le plus grand nombre » devrait prendre en compte leur bien-être au même titre que celui des humains. Au XXe siècle, Peter Singer développe cette thèse. La dignité d'être moral ne naît pas de la raison, puisque nous ne l'attribuons pas à des enfants ou à des fous, mais de la sensibilité, et, par extension, de la capacité à souffrir. Par analogie avec les théories racistes ou sexistes qui refusent la prise en considération égale des intérêts des Noirs ou des femmes, Singer désigne sous le nom de spécisme (speciesism) un comportement qui donne plus de poids aux intérêts humains qu'à ceux des animaux. Tom Regan, contre l'utilitarisme, place la valeur de l'individu non dans la maximisation des plaisirs, mais dans un certain accomplissement de vie qui fait de l'individu un « sujet de vie » : a une valeur l'être qui a conscience de soi, désire et construit son avenir. Les mammifères et en particulier les primates entrent dans cette catégorie. Cette dignité, dans la tradition kantienne, interdit de le traiter comme un moyen et lui confère des droits moraux. Il en déduit l'interdiction de les chasser, les élever ou de les consommer.
A ces éthiques individualistes s'opposent des éthiques de l'espèce ou de l'écosystème. Le land ethic d'Aldo Leopold associe dans une même « communauté biotique » le chasseur, le gibier et le milieu naturel dans lequel ils évoluent. Chasser n'est pas illégitime, mais l'homme doit s'inscrire dans le monde naturel sans le bouleverser contrairement à ce que fait l'agriculteur ou l'industriel par exemple. Leopold Aldo a beaucoup influencé le philosophe John Baird Callicott, considéré comme le père de l'éthique environnementale contemporaine aux États-Unis.
La guerre de l’environnement est, en réalité, celle de la quête de l’humanisme. Dans cet humanisme se trouve l’avenir de l’être humain, de toutes les autres espèces vivantes et que nous appelons l’humanité. Je profite évidemment de ces pages pour y instruire notre maman écologie de la RDC sur certains aspects de son combat, qui lui auraient échappés soit par indifférence soit par inadvertance d’esprit. Madame la ministre chargée de la question environnementale est donc priée de savoir que dans l’environnement, il y a aussi et surtout le sens de ce que l’on entend toutes les fois qu’on parle d’humanisme. D’où ces questions : au fait, en quoi un homme handicapé mental, privé de raison, d’esprit logique, ou encore de volonté et de choix, peut-il revendiquer la seule humanité, alors que dans le même temps, il y a des chimpanzés, des perroquets, des chiens pisteurs qui font preuve des aptitudes plus développées que lui ? Jean-Claude Guillebaud n’en serait pas un des adeptes de la cause animale où, au nom de la « notion chérie » d’humanité, était remise en question la condition humaine. Il estime que si cette notion chérie d’humanité s’en tenait à cette solidarité militante à l’égard des animaux, la rhétorique » des promoteurs du Gret Ape Project serait simplement contestable dans son extrémisme, voire un peu ridicule dans sa formulation. Malheureusement, reconnait-il, le détail des arguments employés, le ton qui affleure ici et là n’invitent pas à la plaisanterie.
Mais J-C. Guillebaud laisse quand même ici la porte ouverte à la notion « chérie » d’humanité, selon laquelle, on vient de le dire, il y a un instant, l’homme ne serait pas le seul dépositaire d’humanité, l’animal de même. « Pour contester le concept de « condition humaine » qu’ils jugent trop exclusif, fait-il remarquer, Singer et Cavalieri abordent à plusieurs reprises la question des handicapés mentaux ou des traumatisés cérébraux. Ils estiment – et c’est là le nœud du problème – que, si l’on accorde les droits liés au statut d’humain à ces personnes dont l’entendement est diminué, alors il faut accorder le même privilège à certains animaux. « Les chimpanzés, les chiens, les porcs et les membres adultes de bien d’autres espèces, écrivent-ils, dépassent de loin un enfant au cerveau endommagé, du point de vue de leur capacité qui pourrait raisonnablement être considérée comme donnant une valeur à la vie, car même avec les soins les plus intensifs, certains enfants gravement déficients ne pourront jamais atteindre le niveau d’intelligence d’un chien ».
En d’autres termes, ils (ces défenseurs de la cause animale) trouvent injuste que l’on fasse bénéficier ces handicapés d’un statut supérieur qui ne correspond pas à leurs capacités mentales réelles. Evidemment que faisant cela, J-C. Guillebaud prévient qu’ils introduisent au cœur même du principe d’humanité une distinction, une hiérarchie que l’on est en droit de trouver abjectes. Ne serait-ce que parce qu’elles débouchent de facto sur l’idée d’une sous-humanité dont l’Histoire garde un sinistre souvenir. Pour eux, il est clair que certains humains (les arriérés mentaux, les fœtus, les enfants au cerveau endommagé, etc.) disposent de capacités mentales inférieures à certains animaux, des animaux dont nous savons mieux que par le passé évaluer l’intelligence ». Or, « pour leur défense, remarque J-C. Guillebaud, Singer et ses adeptes objectent qu’il n’est pas dans leur intention de dévaluer le concept d’humanité en révisant à la baisse les droits imprescriptibles qui y sont attachés, mais au contraire de hausser jusqu’à lui la condition de certains animaux ». Pour J-C. Guillebaud la tentative n’en est pas moins insidieuse, car « sauf à se réfugier dans une fausse naïveté, on ne peut nier que le raisonnement est virtuellement – et abominablement – réversible. Le souci d’humaniser l’animal – ou du moins notre rapport avec lui – peut dissimuler ou favoriser une complaisance pour la rétrogradation de l’humain au statut d’animal. Fonctionnant de haut en bas, le rapprochement se fait aussi de bas en haut ».
Parlant d’humanisme préhistorique, le pertinent philosophe français E. Morin fait suppléer sa notion d’humanisme par une leçon de Préhistoire et d’Histoire où il montre en effet comment « Pendant des dizaines de milliers d’années, les sociétés « archaïques » de chasseurs-ramasseurs se sont répandues sur les terres. Elles sont devenues étrangères les unes aux autres par la distance, le langage, les rites, les croyances, les mœurs. Elles se sont différenciées, les unes ouvertes et libérales, les autres closes et contraignantes, les unes à l’autorité diffuse ou collective, les autres à l’autorité concentrée. Mais, si diverses qu’elles aient été, elles ont constitué un type fondamental et premier de société d’homo sapiens. Pendant plusieurs dizaines de millénaires, cette diaspora de sociétés archaïques, s’ignorant les unes les autres, a constitué l’humanité ». Pour E. Morin, donc, « le développement des civilisations urbaines/rurales a ignoré puis détruit cette humanité-là. L’extension des sociétés historiques a rejeté les sociétés archaïques dans les forêts et les déserts, où les explorateurs et prospecteurs de l’ère planétaire les découvrent pour bientôt les anéantir. Aujourd’hui, sauf rarissimes exceptions, elles sont définitivement assassinées, sans que leurs assassins aient assimilés la part la plus importante de leurs savoirs millénaires. L’histoire, impitoyable pour les civilisations historiques vaincues, a été atroce sans rémission pour tout ce qui a été préhistorique. La préhistoire ne s’est pas éteinte, elle a été exterminée. Les fondateurs de la culture et de la société d’homo sapiens sont aujourd’hui définitivement génocidés par l’humanité, elle-même, qui a progressé ainsi dans le parricide ».
Quant à l’histoire, fait remarquer E. Morin, elle « naît il y a peut-être dix mille ans, en Mésopotamie, il y a quatre mille ans en Egypte, il y a deux mille cinq cents ans dans la vallée de l’Indus, et dans la vallée du Haung Po en Chine. Dans une formidable métamorphose sociologique, les petites sociétés sans agriculture, sans Etat, sans ville, sans armée font place à des cités, royaumes et empires de plusieurs dizaines de milliers, puis centaines de milliers et millions de sujets, avec agriculture, villes, Etat, division du travail, classes sociales, guerre, esclavage, puis grandes religions et grandes civilisations ». Dire histoire, c’est, pour E. Morin, « L’Histoire (comme) le surgissement, la croissance, la multiplication et la lutte à mort des Etats entre eux ; c’est la conquête, l’invasion, l’asservissement, et c’est la résistance, la révolte, l’insurrection ; c’est batailles, ruines, coups d’Etat et conspirations ; c’est le déferlement de la puissance et de la force, c’est la démesure du pouvoir ; c’est le règne terrifiant de grands dieux assoiffés de sang ; c’est l’asservissement de masse et temples, pyramides grandioses, c’est le développement de l’écriture ; c’est le commerce par mer et par terre des marchandises, puis des idées ; c’est aussi ici et là un message de pitié et de compassion, ici et là une pensée qui interroge le mystère du monde ». Un des chantres de « l’humanisme écologique », comme j’ose lui en imputer, E. Morin estime que « la conscience écologique est devenue la prise de conscience du problème global et du péril global qui menacent la planète. Comme le dit Jean-Marie Pelt : « L’homme détruit un à un les systèmes de défense de l’organisme planétaire ».
Reste que pour bien mener sa guerre écologique en Afrique et en RDC voire dans le monde, Eve Bazaïba devait se mettre aux diapasons de ses collègues européens qui s’inspirent des toutes ces théories écologiques ou géo-environnementales. L’apport des conseillers avertis, plutôt que des militants du parti à faire mouche sur tout ce qui bouge, des frères, cousins, amis et connaissances, s’avère plus qu’indispensable pour y arriver. Même s’il est vrai qu’en écoutant madame la ministre parler, discourir, on sent que ses multiples interventions sur les questions environnementales sont très bien préparées, encadrées par un cabinet très bien formé. Il y a-t-il des philosophes ? Je serai très satisfait qu’un jour madame la ministre prenne en compte l’étude de Hans Jonas, un philosophe considéré comme incontournable en matière écologique par ses paires euro-occidentaux. Ce philosophe qui n’est pas souvent cité est à la tête d’un humanisme de la responsabilité écologico-environnementale.
H. Jonas évoque le Principe responsabilité où il s’agit de prémunir par nos comportements au présent, l’avenir des générations futures. Sans être avare de commentaires, je considère ces préoccupations jonassiennes comme relevant de l’éthique intergénérationnelle. Et cette éthique intergénérationnelle est aussi la marque de fabrique de son humanisme. Avec la parution en 1979 de Das Prinzip Verantwortung, les bases d’une nouvelle éthique sont jetées. A la différence de la responsabilité juridique, la responsabilité trouve maintenant sa source dans le futur (« pour ce qui est à faire », Jonas, 1993, p.132) et non plus dans des obligations passées ou présentes. L’origine de ce changement d’éthique réside dans les menaces issues de la puissance de la technologie engendrée par l’homme. La limitation de l’agir humain résulte de l’obligation que nous avons à l’égard de l’avenir qui nous oblige à être responsable aujourd’hui. L’éthique environnementale de Jonas est tout d’abord une éthique ouverte sur la biosphère et de nature englobante (Jonas, 1993).
De ce point de vue, elle est un « anthropocentrisme biocentrique » et vise à la préservation de la vie sous toutes ses formes, humaines et non humaines, dans le but ultime de préserver l’humanité. Sans la nature, celle-ci ne peut perdurer. Les générations successives sont donc solidaires entre elles du fait de leur relation avec les éléments naturels : préserver la nature, c’est se donner les moyens de préserver les conditions d’existence de l’humanité, à condition que les actions réalisées par l’homme soient responsables, c'est-à-dire qu’elles préservent les conditions d’existence de l’humanité (Larrère, Larrère, 1997).
Dans un tel contexte, la nature de la responsabilité est directement liée au pouvoir de l’agir humain devenu dangereux pour l’espèce humaine du fait de la puissance de la technique qu’il a créée. L'homme contrôle la nature à l'aide de techniques qu'il ne contrôle pas. L’exemple le plus marquant est celui révélé par l’impact d’origine anthropique sur le climat, exemple qui révèle l’incapacité des sociétés à assurer leur responsabilité en matière environnementale (Bourg, 2003). Considérant l’existence de nombreuses incertitudes et les limites des savoirs scientifiques sur les effets futurs de nos actes (dégradations environnementales), Jonas propose de recourir à un jugement éthique soutenu par une heuristique de la peur : « La peur qui fait essentiellement partie de la responsabilité n’est pas celle qui déconseille d’agir, mais celle qui invite à agir » (Jonas, 1993, p. 300). La peur a chez le philosophe une origine bienveillante : elle invite à passer à l’action. Les générations présentes ont le devoir d’anticiper les menaces qui découlent de leur toute puissance : l’obligation provient de l’avenir. Dès lors, la responsabilité à l’égard des générations futures est infinie dans le temps : les générations actuelles ont le devoir d’exercer une responsabilité à l’égard de leur descendance. L'intervention de l'éthique est alors légitime : c’est elle qui régule le pouvoir d'agir des individus en tant qu’être responsables de leurs actes. « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre » (Jonas, 1993, p. 30).
Une première obligation découle du principe responsabilité. Elle s’exprime à l’égard des individus et implique à la fois les générations présentes et les générations futures dans une relation spécifique. Plus précisément, il existe une rupture temporelle des droits et obligations intergénérationnels qui fonde une équité intergénérationnelle asymétrique. Les générations présentes ont des droits et des obligations envers les générations futures parce qu'elles ont conscience de l'effet de leurs actions dans le futur, mais les générations futures ne peuvent ni revendiquer des droits, ni respecter des obligations à l'égard des générations présentes. Il y a donc une rupture avec la réciprocité qui lie traditionnellement obligations et droits. La conséquence majeure de cette obligation réside dans l’impossibilité d’envisager la justice intergénérationnelle sur la base d’une justice redistributive entre les générations : toute ressource environnementale irréversiblement dégradée ou détruite du fait des actions humaines présentes ne pourra pas faire l’objet d’un échange intergénérationnel. Seul le recours à l’impératif jonassien permet d’éviter que les actions entravent les possibilités futures de la vie humaine sur terre : l’éthique limite ex ante les dégradations majeures de nature irréversible (Ballet, Mahieu, 2003). Une seconde obligation, indirecte, s’exprime à l’égard de la nature et fonde la justice environnementale chez Jonas. En effet, les éléments de la nature font l’objet d’une obligation de la part des sociétés humaines parce qu’ils contribuent à la préservation des conditions d’existence de l’humanité et parce qu’ils sont dotés d’une valeur intrinsèque, indépendante de tout usage. Implicitement, les ressources environnementales sont dotées de valeurs de non-usage telles que les valeurs d’option, de legs ou d’existence. Il est important de noter que l’ensemble des valeurs associées aux éléments de la nature doit être préservé pour l’ensemble des générations. Le bien-être des générations non encore nées dépend explicitement de la qualité de l'environnement naturel : « (...) la solidarité de destin entre l'homme et la nature, solidarité nouvellement découverte à travers le danger, nous fait également redécouvrir la dignité autonome de la nature et nous commande de respecter son intégrité par-delà l'aspect utilitaire » (Jonas, 1993, p.188).
Finalement, il existe une harmonie entre les êtres vivants, humains et non humains, harmonie qui ne doit pas être menacée car elle est garante de la survie des espèces en général et de celle de l'espèce humaine en particulier. La nature en tant qu'objet de la responsabilité humaine entre directement dans le champ de l'éthique. La dimension éthique de l'environnement naturel a pour fondement l'existence d'une solidarité intergénérationnelle qui est portée par le principe responsabilité chez le philosophe.
La portée éthique de la responsabilité est globale dans la mesure où elle contient les interdépendances qui existent entre l’espèce humaine et les systèmes naturels. Dès lors, bien que la nature ne soit pas un sujet de droit, et qu’à ce titre elle n’a ni obligation ni devoir (droit) à l’égard de l’humanité, elle ne peut être exclue de la portée des enseignements du philosophe.
En s’inscrivant sur un horizon de très long terme, à l’échelle du temps de la biosphère, Jonas propose une éthique environnementale qui interpelle les activités économiques : des changements profonds dans la sphère économique, au niveau des modes de production et des modes de consommation, sont nécessaires pour autoriser la préservation des ressources environnementales dans leur globalité (dimensions temporelle et spatiale).
Dans le cadre du développement durable, il est possible de formuler une approche englobante de l’éthique environnementale à partir du principe responsabilité. L’obligation de préserver l’humanité de toute disparition constitue un impératif catégorique qui structure la pensée de Jonas. L’argument éthique, qui doit faire en sorte que l’humanité « doit être » dans un environnement viable (idée d’humanité), se traduit par une responsabilité exprimée au travers de l’équité intergénérationnelle.
Une nouvelle responsabilité environnementale portée par l’équité intergénérationnelle peut alors fonder un rapport nouveau au temps dans les actes économiques dotés du pouvoir de dégradation irréversible de la nature. La crise écologique contemporaine n’est plus celle d’une nature limitée mais plutôt celle d’une nature vulnérable (Bourg, 2003). La question ici est de savoir comment articuler les différents temps en présence (temps économique et temps de la biosphère) au regard d’une éthique universelle de la responsabilité qui habite le très long terme, et d’en mesurer la portée et les limites en termes compensatoires (justice distributive).
Armée des tous ces principes éthico-écologico-géo-environnementaux, madame la min,istre Eve Bazaïba, qui en est déjà pas mal à ce stade eu égard de son valeureux mandat politique, creusera encore davantage encore sa place dans l’esplanade des grands théoriciens et défenseurs de l’environnement.
3.Le retour de Jean-Pierre Bemba à la politique active entre espoir et désespoir ?
En nommant Jean-Pierre Bemba au ministère d’Etat de la Défense Nationale et des Anciens combattants, Félix Tshisekedi a, à mon avis, pris la plus responsable des décisions qu'il depuis son accession à la magistrature suprême. En effet, contrairement à certains nommés, l’opinion tant intérieure qu’extérieure a applaudi des deux mains l’arrivée du leader du MLC à cette fonction ô combien régalienne. Jean-Pierre Bemba n’est pas que craint pour sa personnalité, il est aussi paradoxalement apprécié pour la rigueur, la témérité, la fermeté qui font justement cette personnalité ! Donc, à l’absence de tout sondage ; et rien qu’aux commentaires des rues et ruelles de Kinshasa et de l’ensemble du pays, il y a plus d’espoir que de désespoir dans le retour de Jean-Pierre Bemba dans la politique active.
Même s’il devait accepter le rôle du second couteau, lui qui est habitué à commander et à décider d’instinct. C’est là, me semble-t-il, le seul bémol dudit retour de Bemba. Aura-t-il les mains libres dans la guerre contre le Rwanda et le M-23, dont on sait qu’ils ne sont que des simples valoir, car derrière se cachent des gouvernements et lobbies occidentaux qui financent en armes, en argent la guerre d’agression, d’occupation, de déstabilisation voire de balkanisation de la RDC ? On se rappellera qu’une seule fois l’aviation de l’air congolaise était entrée en action, faisant même une incursion dans l’espace aérien rwandais, où tout le monde a cru qu’enfin Félix Tshisekedi avait fait entrer son armée et la guerre dans une dimension afin de mettre fin à cette guerre injuste qu’on impose à son pays et après plus rien ! Où sont-ils ces chasseurs de fabrication russe, qui avaient fait reculer les rebelles du M-23 et fait craindre le pire à Paul Kagamé ? Pourquoi les Fardc n’ont-elles plus jamais bombardé les positions desdits rebelles comme si de quelque part quelqu’un avait mis un veto pour qu’on arrête ça et très rapidement sinon ? Jean-Pierre Bemba, le temps de dix ans d’emprisonnement à La Haye, serait-il devenu un peureux, un insoumis qui obtempérera illico aux sirènes des occidentaux, de son premier ministre voire de son président face à ce en quoi il a toujours cru en l’unité, la dignité nationales ? Ce sera à Bemba et à son parti politique de nous en dire davantage dans quelques mois. En revanche, si le leader du MLC est resté le même, après la prison, il y a fort à parier qu’il n’ira pas jusqu’au terme de son mandat politique si jamais il venait à s’en apercevoir qu’au nom de certains accords louches, dont on parle et dont personne n’en a non plus jamais vus, qu’il ne pouvait pas ordonner certains bombardements sur certaines parties du territoire rwandais. Je mets mon Bic à couper. Il quittera le gouvernement.
De quel camp politique est Jean-Pierre Bemba ? A gauche ou à droite ? Dans le lexique politique les socialistes, les communistes sont à gauche et les capitalistes, les hégémonistes, les impérialistes, les eugénistes sont à droite. A gauche, il y a les russes, les chinois, les cubains, les vénézuéliens, les brésiliens…, à droite les étasuniens, les canadiens, les belges, les français, les allemands, les espagnols, les portugais (tous les ex-colonisateurs, exploiteurs). Il se fait par ailleurs que pour se donner bonne conscience, les Etats africains (qui, en réalité, n’existent que par la seule volonté des pays occidentaux), se sont trouvés un camp dit « non-alignés », c’est-à-dire ni à gauche ni à droite ni même au centre. Malgré ce « non-alignement » plus théorétique que praxique, les chefs d’Etat africains sont non seulement placés au pouvoir par la droite occidentale au nom de ses intérêts politiques, économiques, sociaux, culturels, civilisationnels à défendre coûte que coûte, mais également qui leur dictent la politique à mener, sans quoi ils y sont dégagés sans ménagement. Patrice-Emery Lumumba, Thomas Sankara, Modibo Keita, Sékou Touré, Nelson Mandela, Mzee Laurent-Désiré Kabila, Barthélemy Boganda, Mouammar Kadhafi… ont été violemment assassinés pour leur entêtement à trouver à l’Afrique sa propre voie.
Jean-Pierre Bemba lui-même s’est retrouvé à méditer entre quatre murs à cause de cet entêtement. S’y entêtera-il toujours ou bien changera-t-il de fusil d’épaule pour danser comme son président Félix Tshisekedi, son premier ministre, leurs sénateurs, députés qui dansent nuitamment avec les Biden, les Macron qui, en dépit de leurs discours trompe l’œil et hypocrites condamnant l’agression de la RDC par les pays voisins et en particulier par le Rwanda de Paul Kagamé, ne font rien de concret pour stopper cette agression ignoble, qui a tué plus de dix millions de morts, de viols et de déplacés au vu et au su de ce qu’on appelle ridiculement la communauté internationale ? Ces questions sont des défis qui attendent le leader du MLC. A lui de se donner des bonnes réponses s’il ne veut pas couler avec ceux qui ont raté le décollage de la navette gouvernementale.
A Jean-Pierre Bemba de se mettre, pour se sauver et sauver son pays de la mainmise étrangère et du profond danger de la balkanisation, à l’école de Mao Tsé Toung. Il doit apprendre la lutte. Et apprendre la lutte jusqu’à la prise du pouvoir, il n’y a pas de modèle autre que Mao Tsé Toung des années 40. La RDC ne manque pas de leaders charismatiques. Elle manque au contraire de leaders idéologiquement formés. Nous avons, en Afrique, des citoyens qui prennent une arme et entrent dans le maquis pour combattre. Sans y avoir jamais eu à évaluer leur état psychique et psychologique. C’est pourquoi la différence entre les combattants rwandais et congolais est que le premier quand il est touché par une balle et qu’il en meurt sait pourquoi il meurt, il est conscient que c’est pour l’idéologie suprémaciste kagamiste, l’hégémonisme de l’empire hima ; le second non seulement ne sait pas pourquoi il est dans le maquis et encore moins pour qui et quoi il meurt. Ces deux combattants face à l’adversité non pas la même motivation. Le rwandais qui meurt conscient de sa cause meurt en héros, le congolais meurt inconscient, abruti par manque d’idéologie préalable.
Donc, Jean-Pierre Bemba devait s’astreindre à lire ces mots du Camarade Mao Tsé Toung selon lesquels « Le noyau dirigeant de notre cause, c’est le parti communiste chinois. Le fondement théorique sur lequel se guide notre pensée, c’est le marxisme-léninisme. Pour faire la révolution, il faut qu’il y ait un parti révolutionnaire. Sans un parti fondé sur la théorie révolutionnaire marxiste-léniniste et le style révolutionnaire marxiste-léniniste, il est impossible de conduire la classe ouvrière et les grandes masses populaires à la victoire dans leur lutte contre l’impérialisme et ses valets ». C’est dans ces quelques phrases que se trouvent résumés l’avenir, le destin, le succès de l’homme chinois et évidemment sa victoire consacrée aujourd’hui contre l’impérialisme américano-européen et leurs valets éparpillés dans le reste du monde, et en Afrique noire, en particulier.
Pour rappel, la révolution culturelle chinoise ou grande révolution culturelle prolétarienne est une période de l'histoire de la Chine populaire qui se déroule entre 1966 et 1969. Elle correspond à la lutte pour le pouvoir entre deux groupes de dirigeants communistes chinois. D'un côté il y a les « économistes » avec pour leaders Liu Shaoqi et Deng Xiaoping qui veulent introduire des stimulants matériels accordés aux travailleurs pour développer l'économie chinoise. De l'autre côté il y a les « maoïstes » avec Mao Zedong et Lin Biao qui veulent que le chinois à venir soit détaché de l'idée de propriété privée et soit prêt à se sacrifier pour la collectivité. Les maoïstes s'appuyant sur l'armée et la mobilisation des jeunes « gardes rouges » triomphent après une période de violence physique contre leurs opposants et après avoir détruit une partie du patrimoine du passé chinois.
Après la victoire vinrent les dissensions. Deux tendances apparurent au sein du parti communiste chinois. Au début des années 1960, les dirigeants communistes chinois se divisèrent sur l'appréciation des résultats de la période précédente appelée le « grand bond en avant » imposé par Mao Zedong et sur les effets de la rupture économique (et politique) avec l'URSS, principal allié et soutien de la Chine, est survenu en 1960. Le « Grand bond en avant » a désorganisé la production agricole. Il pariait sur le fait que l'emploi massif de la main-d'œuvre, abondant en Chine, permettrait de compenser le manque de matériel, de capitaux et de cadres expérimentés. La dispersion des usines dans les campagnes a également réduit la production industrielle en quantité et en qualité.
Le Stalinisme a été condamné par les dirigeants soviétiques en 1956. Or le PC chinois reste fidèle aux idées de Staline. La rupture politique est définitive en avril 1960, quand Mao Zedong critique violemment les dirigeants soviétiques. Il les accuse d'être des « révisionnistes » de la doctrine marxiste, de s'entendre avec l'Occident capitaliste et de vouloir rétablir le capitalisme. Les soviétiques retirent leurs 10 000 techniciens, ce qui désorganise encore plus l'économie chinoise.
Devant les mauvais résultats du « grand bond en avant », dès 1960, le gouvernement chinois doit modifier l'organisation agricole et rétablir les lopins privés permettant une amélioration de la production agricole et du niveau de vie des paysans. On ferme les petites installations industrielles peu productives. On encourage la limitation des naissances afin d'alléger la pression alimentaire (alors que Mao est favorable à de nombreuses naissances fournissant en deux décennies une main-d'œuvre abondante). De ce fait des éléments d'économie individualiste ont été réintroduits.
Cette nouvelle politique est mise en œuvre par Liu Shaoqi (président de la république chinoise depuis 1959) et Deng Xiaoping et est soutenue par le premier ministre Zhou EnLai. Elle mécontente Mao Zedong et certains cadres de l'armée chinoise dont le maréchal Lin Biao. Ceux-ci veulent transformer les mentalités, créer un homme nouveau, qui ne recherche pas la satisfaction de ses besoins personnels jugés égoïstes, mais qui accepte de consacrer ses efforts pour le bien-être de la collectivité.
Cette divergence majeure déclenchera inéluctablement la révolution culturelle chinoise, dont le déroulement est très brièvement le suivant : Isolé dans le parti communiste et dans l'appareil de État, Mao Zedong, appuyé par Lin Biao, le chef de l'armée chinoise, lance la révolution culturelle à l'automne 1965. Il décide de lancer les jeunes « gardes rouges » (collégiens, lycéens et étudiants) contre les dirigeants aussi bien du parti communiste et des syndicats qu'il contrôle, que des collectivités locales ou du sommet de l'État. La première victime est Pen Zhen le maire de Pékin et surtout ami de Liu Shaoqi, il est accusé de révisionnisme, destitué après des humiliations publiques.
Pendant l'été 1966, les gardes rouges, qui ont été mis en vacances, affluent des campagnes vers les villes. Organisant des défilés, équipés des millions d'exemplaire du « petit livre rouge » (un résumé des pensées de Mao Zedong) ils dénoncent les autorités dans tous les domaines. Ils leur imposent des confessions publiques humiliantes et souvent violentes, leur enlèvent leurs fonctions officielles, les envoient en camp de rééducation... La culture chinoise traditionnelle jugée rétrograde est mise à mal, les professeurs sont licenciés, les bibliothèques sont épurées des livres jugés dangereux, des œuvres d 'art sont détruites. En décembre 1966, Mao demande aux ouvriers chinois de participer au mouvement de contestation. Les opposants à la révolution culturelles s'organisent et ripostent ; il y a des heurts sanglants entre les deux camps. Le pays est totalement désorganisé. La situation semble échapper aux maoïstes.
La reprise en main de Mao Tsé Toung peut s’y installer, désormais. S'étant débarrassé de ses adversaires politiques, Mao peut laisser Chou En-Lai et l'armée (seule force qui est restée organisée) reprendre le pays en main. Dès janvier 1967, progressivement des comités révolutionnaires regroupant dans une triple alliance, l'armée, les gardes rouges et les cadres communistes maoïstes prennent la direction des collectivités, des industries, des universités. Cela ne se fait pas sans difficulté dans certaines villes où les gardes rouges continuèrent leurs actions. L'armée doit intervenir violemment avec du matériel lourd, des bombardements contre les gardes rouges récalcitrants. Cependant les gardes rouges retournent à leurs études à leurs ateliers, leurs champs et leurs bureaux. En fait beaucoup sont déportés dans les campagnes.
Liu Shaoqi a perdu ses fonctions de président (octobre 1968) et est emprisonné (il meurt maltraité en novembre 1969). En avril 1969, le IXè congrès du parti communiste chinois, voit le triomphe de Mao Zedong. Lin Biao est désigné comme successeur de Mao. Cependant dès 1970, Lin Biao qui passait pour un rival de Mao et de Zhou Enlai est écarté. Il meurt en septembre 1971 dans un accident d'avion alors qu'il s'enfuyait pour Moscou, après avoir tenté un coup d'État (selon la version officielle chinoise). Il est remplacé par la bande des quatre (où se trouve l'épouse de Mao) qui reprend la lutte contre les révisionnistes.
Pour conclure sans conclure
Ces leçons tirées de la lutte maoïste contre les impérialistes, hégémonistes, colonialistes, suprématistes euro-occidentaux sont pour les uns dépassées au regard des années 30-40, mais pas pour d’autres, dont moi-même en premier, qui leur rappelleront que c’est cette lutte-là (léninisme-marxiste) ayant conduit à la création et à la fondation de la Chine communiste en 1949, qui fait aujourd’hui de la Chine l’une des premières puissances politiques et économiques du monde, alors qu’il y a juste cinq décennies, elle faisait partie du cargo de pays du Tiers-Monde.
Il faut songer à créer des écoles de formation politique. Car plusieurs responsables politiques congolais n’en ont aucune. Les cabinets ministériels, députationnels, sénatoriels, des entreprises sont remplis des frères, sœurs, cousins, nièces, copines, copains, gendres, amis et connaissances, coiffeurs et coiffeuses, cordonniers du coin, n’y connaissant rien ni à la géopolitique ni au fonctionnement de la chose politique ; beaucoup viennent apprendre sur le tas et sur place, mais sans la moindre assurance de gravir en compétence pertinente, tout le monde est pressé, il faut s’y enrichir et plus vite, car les remaniements en Afrique c’est dingue.
Ainsi, fait à Kinshasa, le 1er avril 2023, 13 :22
Antoine-Dover OSONGO-LUKADI
-Habilité à Diriger des Recherches de Philosophie (Post-docteur, Université de Poitiers/France)
-Docteur en Philosophie et Lettres (Université Catholique de Louvain/Belgique)
-Professeur d’Universités
-Membre de l’Association des Philosophes Américains (APA)-2007
-Directeur-Editeur des Maisons et Revues Internationales-IFS-RFS/, CRPIC-RPp (RPSP)
-Contacts téléphoniques : 0994606432 (RDC)/0032494347934 (BELGIQUE)
et numérique : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Remaniement ministériel de la dernière chance, RDC : le duo Bemba-Bazaïba au chevet de l’avenir et du destin de l’Etat-Congo
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L’engagement international des Etats-Unis en faveur de la démocratie est quixotique !

(Par Dr. Prof Antoine Roger Lokongo)

C’est aujourd’hui que les rideaux tombent sur les travaux du deuxième
« Sommet pour la démocratie », organisé par les Etats-Unis pour deux jours, soit du 29 au 30 mars 2023. Après une introduction matinale mercredi, le Président Américain Joe Biden a dirigé un sommet virtuel à Washington axé sur la démocratie pour relever les défis mondiaux.
Co-organisé par les Pays-Bas, le Costa Rica, la Zambie et la Corée du Sud, chaque pays hôte se concentre sur un soi-disant « pilier » distinct de la démocratie lors des sessions plénières tout au long du sommet : soutenir des médias libres et indépendants, lutter contre la corruption, renforcer les réformes démocratiques et soutenir les droits de l'homme, faire progresser la technologie pour la démocratie et défendre des élections libres et transparentes. Le président Joe Biden devrait annoncer un financement de 690 millions de dollars par le biais des programmes de l'USAID et du Département d'Etat pour poursuivre les efforts visant à protéger les cinq "piliers", comme l’a déclaré un Responsable de l'administration à CNN.
En co-organisant ce deuxième Sommet pour la démocratie réunissant les dirigeants des gouvernements, de la société civile et du secteur privé, le Président Joe Biden entend développer les initiatives diplomatiques qu’il a mises en place en décembre 2021 « pour renforcer les démocraties du monde entier face à des défis globaux tels que la corruption, les violations des droits de l'Homme et surtout l'influence mondiale croissante des autocraties ».
Lors de ce deuxième sommet, l’administration Biden vient d’annoncer de nouvelles mesures pour contrer l'abus et l'utilisation abusive de la technologie, y compris un engagement conjoint « avec des partenaires étrangers pour contrer la prolifération et l’utilisation abusive des logiciels espions commerciaux », a déclaré le responsable.
L'annonce intervient quelques jours après que le Président a publié un décret interdisant aux agences gouvernementales américaines d'utiliser des logiciels espions considérés comme une menace pour la sécurité nationale des États-Unis ou impliqués dans des violations des droits de l'homme.
Dans le cadre de l'annonce de mercredi, l'administration et ses partenaires publieront un ensemble de « principes directeurs sur la manière dont les gouvernements respectueux des droits devraient utiliser plus largement la technologie de surveillance ». L'administration souligne que si les technologies de surveillance et de logiciels espions peuvent, « bien sûr, avoir des applications », ils « se sont révélés être largement utilisés à mauvais escient par des Etats autoritaires ».
Il est à noter que cette conférence incarne la continuité de la stratégie américaine de promotion de la démocratie dans le monde post-guerre froide, y compris par des méthodes coécrives au sein des régimes jugés hostiles aux Etats-Unis et à leur modèle de démocratie. C’est cette stratégie que James Baker, alors Secrétaire d’Etat de George H.W. Bush, a pompeusement annoncée au Senat Américain en février 1992, quelques semaines après l’effondrement de l’URSS.
En effet, selon James Baker, l’importance de l’engagement international des États-Unis en faveur de la démocratie comme alternatives au despotisme, au fascisme, au nazisme, au terrorisme, au communisme, etc., se justifie par le fait que « les États-Unis sont plus que la plus grande démocratie du monde. Les États-Unis sont aussi le porte-parole de la communauté démocratique partout dans le monde. » - Intervention de James Baker lors de l’audition du Committee on Foreign Relations du Sénat, Foreign Policy Overview, S. Hrg. 102-510, 5 février 1992.
L’objectif que les Etats-Unis s’efforcent d’atteindre c’est celui de « créer un nouveau monde dans lequel leurs valeurs fondamentales [liberté, démocratie, économie de marché] non seulement survivent mais s'épanouissent. », selon George Bush lui-même (George H.W. Bush, National Security Strategy of the United States, 1991, NSS-1991, 1er août 1991).
En d’autres termes, rendre le monde « sécurisé pour la démocratie », comme l’a dit Woodrow Wilson, le 28e Président des États-Unis (1913-1921). Cette idée des Etats-Unis de faire naître une « paix démocratique » pour l’humanité par l’usage de la puissance militaire comme un outil permanent de protection de la démocratie, a été réitérée, et par George W. Bush, lors de son discours devant une session conjointe du Congrès sur l'état de l'Union en janvier 2004 (WCPD, vol. 40, 20 janvier 2004); et par Madeleine Albright qui a décrit son pays comme étant « une nation indispensable », lors de son intervention pendant l'audition du « Committee on Foreign Relations, Senat, Nomination of Secretary of State » (S. Hrg. 105-36, 8 janvier 1997).
Voilà ce qui a justifié l’intervention américaine au nom de la démocratie au Moyen Orient – Irak, Afghanistan, Syrie, voire la Lybie en Afrique du Nord, proche du Moyen Orient - mais qui n’ont pas atteint leurs objectifs en termes de stabilité, de démocratie, de sécurité et de développement. La présence des troupes américaine n’a eu aucun impact réel et elles ont fini par se désengager sur les terrains d’opérations et se retirer totalement de la région.
La mission démocratique ou le « messianisme démocratique » que les Etats-Unis se sont attribués, qui consiste à globaliser les « valeurs démocratiques américaines », et susceptible de créer une dépendance politique, économique et militaire vis-à-vis des Etats-Unis, a connu un fiasco total entrainant l’enlisement des Etats-Unis en Afghanistan et en Irak ainsi que les difficultés à voir naître des institutions démocratiques et libérales (voir Boris Le Chaffotec, Les États-Unis et la promotion de la démocratie post-guerre froide: Une stratégie polymorphe. Dans Les cahiers Irice 2014/2 (n° 12), pages 74 à 88).
Voilà ce qui a donné raison au Président Chinois Xi Jinping, lorsqu’il a affirmé ultérieurement que «la pratique de la division et de la confrontation au nom de la démocratie est en soi une violation de la démocratie et ne recevra aucun soutien. Ce qu'il apporte n'est qu'un mal sans fin» - Référence au discours d’ouverture du Président Xi Jinping à l'occasion de la Réunion de Haut Niveau tenue le 16 mars 2023 à Beijing dans le cadre du Dialogue du PCC avec les Partis Politiques Mondiaux.
Vous n'avez même pas besoin de lire entre les lignes pour remarquer que la Russie et la Chine sont les États autoritaires fustigés dans ce sommet.
« Des guerres d'agression aux changements climatiques, à la méfiance sociétale et à la transformation technologique, il ne pourrait être plus clair que partout dans le monde, la démocratie a besoin de champions à tous les niveaux », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué conjoint avec les autres hôtes. Il s'agit évidemment de fournir un contrepoids américano-européen à la récente rencontre de Poutine avec Xi Jinping axée sur l’approfondissement des liens dans tous les domaines.
Dans le cadre de ce sommet, le Département d'Etat Américain en ce qui le concerne, vient d'organiser une table ronde, présidée par le Secrétaire d'Etat Antony Blinken, sur la nécessité d'une paix juste et durable en Ukraine ; le rassemblement virtuel mettant en vedette le Président de l'Ukraine, Volodymyr Zelenskyy pour discuter de sa vision d'une paix juste et durable, aux côtés des ministres des Affaires étrangères d'un groupe de pays diversifié sur le plan régional.
Ce rassemblement vient de viser à donner l'occasion d'entendre diverses perspectives sur les éléments nécessaires « pour mettre fin à la guerre de la Russie » et établir une paix durable en Ukraine conformément aux principes contenus dans la Charte des Nations Unies, c'est-à-dire, respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine « violée par Poutine ».
Le Sommet pour la démocratie de deux jours ne cache pas son objectif d'affronter la Chine.
Selon Politico, l'Europe prend conscience de la menace sécuritaire que représente prétendument la Chine telle qu’identifiée par Washington - référence à l'examen minutieux des opérations du géant chinois de la technologie Huawei en Europe et en Amérique. Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement néerlandais a cédé à la pression américaine et a déclaré qu'il imposerait des restrictions à l'exportation sur les machines clés pour la fabrication de micropuces destinées à la Chine. Plusieurs pays de l'UE ordonnent également à leurs responsables de rester à l'écart de TikTok accusé de maintenir des liens avec l'Etat Chinois, en plus ils invoquent des soi-disant abus contre la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang.
De plus, le président Américain Biden et le Premier Ministre Canadien Justin Trudeau ont récemment déclaré la Chine comme étant « un défi sérieux à long terme pour l'ordre international » dans une déclaration conjointe à la suite de leur rencontre à Ottawa. La déclaration a pointé du doigt les « actions perturbatrices de Beijing telles que la coercition économique, les politiques et pratiques non marchandes et les violations des droits de l'homme ».
N'oublions pas non plus le récent incident au cours duquel un ballon chinois apparu au-dessus des Etats-Unis a été immédiatement abattu par l'armée américaine parce qu'il était suspecté d'exercer une surveillance alors qu'il se livrait à des recherches météorologiques, comme l'a affirmé la Chine.
Plus tard, le Président Joe Biden a admis que « les objets aériens inconnus abattus au-dessus de l'Amérique du Nord étaient « très probablement » exploités par des entreprises privées ou des instituts de recherche plutôt que par la Chine » (The Guardian, 16 février 2023).
Cependant, la Russie et la Chine ne veulent pas être bousculées. Les pays ne doivent pas nécessairement partager le même modèle de démocratie, mais différents modèles doivent vivre ensemble et interagir, dialoguer, afin d’éviter l'affrontement et la confrontation (qui sont en elles-mêmes une négation de la démocratie) et la mentalité des blocs comme pendant la guerre froide et dont le Sommet pour la démocratie se fait le champion, s'appuyant sur le standard de « démocratie américaine » pour tenter de diviser le monde en pays « démocratiques » et « non démocratiques ».
Ils forcent même les pays Africains, asiatiques et sud-américains de ne choisir que le camp occidental sous peine de subir des conséquences. Ce qu’elle sorte de démocratie ça ! Lorsqu’on pas la liberté de diversifier ses partenaires, on est esclave !
En sélectionnant les pays "démocratiques" invités à participer au sommet, les Etats-Unis cherchent à établir un bloc ou un camp, dirigé par eux-mêmes, afin d'isoler et d'affronter les pays qu'ils considèrent comme des ennemis, des adversaires ou des concurrents, a récemment affirmé Monsieur Davor Gjenero, un analyste politique croate, au cours d'un entretien avec Xinhua, réalisé le 26 mars 2023.
En outre, M. Gjenero a souligné que la « démocratie américaine » traversait une crise alors que de graves problèmes sociaux frappent les Etats-Unis, comme la division sociale, les conflits raciaux, la polarisation politique et l'écart grandissant entre les riches et les pauvres.
«Chaque pays du monde est spécifique, chaque pays a sa propre histoire, ses coutumes et ses traditions. Par conséquent, chaque pays a le droit d'avoir sa propre voie de développement démocratique et aucun pays ne peut avoir de monopole là-dessus», a-t-il insisté.
L'analyste politique estime que la Chine suit sa propre voie de développement démocratique en accord avec ses conditions nationales.
« Le développement économique de la Chine a attiré l'attention du monde entier et il en va de même pour son développement démocratique, même si les Etats-Unis et quelques pays occidentaux l'ignorent volontairement ou refusent tout simplement de l'admettre, » a ajouté M. Gjenero.
Comme l’a déclaré le Président XI Jinping, la pratique de la division et de la confrontation au nom de la démocratie ne recevra aucun soutien. Il sera voué à l'échec. Cela veut aussi dire que l’engagement international des Etats-Unis en faveur de leur modèle de démocratie est voué à l’échec et par conséquent, est « quixotique ».
Un quixotic c’est quelqu'un qui défend ses idéaux avant tout et qui s'efforce d'atteindre des objectifs imaginaires dont la réalisation est plus qu’improbable voire même impossible ; en d’autres termes, l'illusion ou la prétention qu'il peut briller sur les autres.
Les Etats-Unis d'Amérique sont un pays obsédé par l'intimidation à l'étranger pour faire avancer leur agenda hégémonique et leurs groupes d'intérêts capitalistes. La politique et la démocratie américaines ne sont que de la politique et de la démocratie basées sur l'argent (voir: Rapport de la Chine sur l'état de la démocratie aux Etats-Unis, 2022).
C'est une démocratie de quelques individus seulement, ce qui explique une polarisation politique aggravée dans le pays, un écart de richesse grandissant, une fracture sociale croissante dont les femmes sont les plus touchées et une profonde discrimination raciale (voir : Rapport de la Chine sur les violations des droits de l'homme aux Etats-Unis, 2022).
Graduellement les Etats-Unis sont confrontés aux rapports de force internationaux dans un monde qui devient de plus en plus multipolaire. Les Etats-Unis sont par conséquent brutalement rattrapés par la réalité qui les plonge face à leur destin imaginaire de « rester toujours le N°1 mondial », « la cité construite sur une colline afin qu'elle apporte la lumière au monde », « un phare de la démocratie » au monde qui n’a pas vraiment servi de point de repère à d’autres peuples du monde qui n’ont connu de la part des Etats-Unis qu’un enfer sans fin. L’histoire tragique de la République Démocratique du Congo l’atteste :
Tout d’abord, après avoir dépeuplé le Congo avec la traite des esclaves, ce sont les Etats-Unis qui ont été les premiers à reconnaitre sans tarder «l’Etat Indépendant du Congo » de Léopold II, avec son drapeau bleu avec étoile d'or au centre. C’est ainsi que l’Etat Indépendant du Congo a été placé sous la tutelle personnelle du roi des Belges entre 1885 et 1908. Or, nul n’ignore que pendant cette période, le premier génocide sur le sol africain de plus de 11 millions de Congolais a été commis au Congo, un génocide dû aux actes de cruauté, aux atrocités, aux amputations des mains des travailleurs qui a acquis une notoriété internationale particulière (celles-ci étaient parfois coupées par des soldats de la Force Publique qui devaient rendre compte de chaque coup de feu tiré en ramenant les mains de leurs victimes), aux maladies épidémiques (maladie du sommeil, variole, grippe porcine et amœbose), à la famine, aux tueries, les villages entiers rayés de la carte, à la baisse du taux de natalité… associées aux méthodes de travail utilisées pour collecter le caoutchouc naturel pour l'exportation perpétrées sur l'ensemble de la population congolaise pendant l'Etat Indépendant du Congo.
Deuxièmement, sans les ressources minières du Congo, les Etats-Unis avec leurs alliés Européens n’allaient pas gagner la deuxième guerre mondiale contre l’Allemagne Nazie.
Rappelons que c’est lorsque la première bombe atomique a été larguée sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki que la deuxième guerre mondiale a définitivement pris fin. Et cette première bombe atomique a été fabriquée à partir de l’uranium congolais extrait à Shinkolobwe, au Katanga. Evidemment, les intérêts américains se sont accrus au Congo surtout après la seconde guerre mondiale et les richesses du Katanga sont passées aux mains des Américains qui ont détrôné les Belges.
En fait, l'architecte juridique du règlement des intérêts du gouvernement Mobutu et de la Belgique dans l'industrie minière commune n'était autre que Theodore Sorensen, procureur du gouvernement américain - ancien assistant spécial du Président Kennedy et rédacteur de ses discours. Theodore Sorensen a également été l'architecte juridique de la Gécomines : Générale Congolaise des Mines ou GECOMIN : General Congolese Ore Company, devenue Gécamines (Générale des Carrières et des Mines) en 1969 ayant le statut d'une société minière publique congolaise. Le groupe américain THOMAS RYAN et Daniel Guggenheim avaient participé à la création de la FORMINIERE et détenait 25% de son capital. (voir: Stewart Smith, U.S. Neocolonialism in Africa. New York: International Publishers, 1974, p.168). Le Groupe Rockefeller avait des intérêts dans l’Union Minière du Haut Katanga (UMHK) au travers de la Tanganyika Concessions Limited, dans laquelle il détenait des participations au capital. Le Groupe souscrivit en 1946 au tiers du capital des Filatures et Tissages Africains « FILTISAF », entreprise créée par la Société Générale de Belgique et l’Union Cotonnière. The United States Plywood Corporation et la Société Forestière et Agricole du Mayombe « AGRIFOR », filiale de la COMINIERE, constituèrent ensemble la compagnie de placages et de contreplacages du Congo « KORINACONGO » (voir: RDC, Ministère des Mines, Plan de Référence du Plan Minier, Mai 2006.).
Troisièmement, en février 2014, le Département d’Etat des USA a reconnu, dans un document, son implication dans le renversement et l’assassinat du Premier Ministre Congolais, Emery Patrice Lumumba.
Ce document de 900 pages nommé « Congo 1960-1968 » a été déclassifié. Il est expliqué dans ce document que « Dès août 1960, le gouvernement américain a lancé un programme politique secret au Congo qui a duré près de 7 ans, d’abord en vue d’éliminer Lumumba du pouvoir et de le remplacer par un leader pro­occidental plus modéré ». Inutile de préciser que ce fameux leader fut Joseph­ Désiré Mobutu qui était à l’époque chef d’Etat­Major de l’armée congolaise. Tyran sanguinaire, mais fidèle allié des Etats-Unis et au service de leurs intérêts pendant la guerre froide, Joseph-Désiré Mobutu est resté 37 ans à la tête du Congo, un État immense, aux richesses potentielles énormes où il a instauré un régime immoral des massacres et un système de prédation caractérisé par une saignée à blanc des richesses du pays.
Et enfin, quatrièmement, l’Occident en général et les Etats-Unis en particulier veulent arrêter leur déclin sur base de la recolonisation du Congo et du pillage de ses richesses à travers des guerres par procuration depuis le début de la « première guerre mondiale africaine » en 1998 à ce jour. Tout simplement parce que le nationaliste Mzee Laurent Désiré Kabila, à l’instar de Patrice Lumumba, voulait reposséder le Congo et ses richesses au profit du peuple Congolais car ces richesses sont de droit, le patrimoine ancestral du peuple Congolais.
En effet, le peuple Congolais demeure le propriétaire N°1 de son patrimoine !
Il faut pour cela utiliser les régimes mono-ethnique Tutsi du Rwanda et de l’Ouganda avec la complicité de certains Congolais autochtones au sommet de l’Etat, pour piller, massacrer (nous comptons déjà plus de 10 millions de morts au Congo), occuper des terres, utiliser le viol comme arme de guerre pour affaiblir le Congo et finalement le balkaniser.
C’est un défi à relever pour le peuple Congolais qui émergera victorieux.
C’est ça l’enfer sans fin que nous vivons au Congo, signé par les Etats-Unis d’Amérique, pourtant engagés à répandre les valeurs démocratiques partout à travers le monde. Jugez-en vous-mêmes !

L’engagement international des Etats-Unis en faveur de la démocratie est quixotique !
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Chronique de Jean-Baptiste Placca, RDC: l’intérêt général, cause orpheline

Deux poids lourds de la classe politique intègrent le gouvernement congolais. Difficile de ne pas y voir une esquisse des alliances et ralliements autour du président sortant, Félix Tshisekedi, à quelques mois de la prochaine présidentielle. C'est à qui vendra le plus cher son soutien… Ils étaient de possibles candidats à la présidentielle prévue pour le 20 décembre 2023 en République démocratique du Congo. Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe sont, désormais, deux des plus importants ministres du gouvernement. Doit-on, pour autant, présenter ce remaniement comme une manœuvre visant à faciliter la réélection de Félix Tshisekedi ?
Peut-être faudrait-il commencer par présenter la donne en des termes plus conformes à la réalité.
Par respect pour les électeurs, on pourrait remplacer la formulation « faciliter la réélection du président sortant » par quelque chose de plus réaliste. Par exemple « rendre sa réélection moins compliquée».
Car, même si leurs choix ne sont pas toujours scrupuleusement respectés par les hommes politiques, les électeurs congolais ont fait la preuve de leur capacité à déjouer les préférences de leurs dirigeants.
Bemba et Kamerhe auraient probablement été candidats si on ne leur avait pas trouvé, in extremis, ces places de choix au bord de la mangeoire. Et cela les engage. On imagine mal comment, si près de l’échéance présidentielle, ils seraient entrés au gouvernement pour, neuf mois plus tard, en sortir pour défier dans les urnes leur bienfaiteur, l’actuel président.
Le fait de les soustraire à cette équation, et même de se les rallier, peut donc, en effet, simplifier un peu la tâche à Félix Tshisekedi.
D’où, justement, la désagréable impression que la classe politique en RDC est en permanence dans un rapport mercantile et jouissif au pouvoir, presque au mépris des populations.
Que dire de la forme et du poids du gouvernement ?
Il a un côté bouffi, presque difforme ! Cinq vice-premiers ministres ! Neuf ministres d’Etat ! Vingt-huit ministres ! Douze vice-ministres ! Pour un pays de moins de 100 millions d’âmes, c’est d’autant plus attristant que ces gouvernements pléthoriques n’ont jamais fait que décevoir, acceptant même l’échec avec une inébranlable constance. Et nous ne reviendrons pas ici sur les polémiques récentes sur la rémunération de certains députés.
Il y a, dans ce pays, une propension à considérer le pouvoir politique comme des privilèges à se partager, et c’est profondément déplaisant. La RDC n’est, certes, pas seule en cause.
Mais, le désordre, l’insécurité, la guerre et tant de maux qui minent ce pays sont déjà la conséquence des irresponsabilités politiques passées, mal assumées. Tout homme d’État devrait être effrayé à l’idée de voir ces populations, de plus en plus excédées, en arriver à manifester plus vivement leur agacement.
Dans les années 2000, un ministre belge s’est fait rabrouer par la classe politique congolaise pour avoir osé déclarer qu’il avait trouvé, à Kigali, davantage d’hommes politiques ayant le sens de l’Etat, qu’il n’en avait rencontré à Kinshasa.
En même temps, Kinshasa accuse ouvertement Kigali de piller ses ressources et de massacrer sa population…
La mobilisation contre le Rwanda est sans doute ce que les dirigeants actuels de la RDC ont le mieux réussi, par rapport à leur peuple. Ils s’agacent d’entendre que le Rwanda se développe. Car, pour eux, ce sont les richesses du Congo qui servent à développer ainsi le Rwanda.
Mais, cette mobilisation n’a d’avenir que si les dirigeants congolais inspirent confiance à leurs concitoyens, par leur aptitude à œuvrer pour l’intérêt général, et non pour la jouissance de clans politiques et autres.
Cela ne se règle pas par des gouvernements pléthoriques, mais par la capacité des dirigeants à assumer de manière franche et honnête leurs responsabilités.
Sans quoi, la jeunesse continuera de se jeter dans les bras de marchands d’illusions et autres terroristes. Il est définitivement plus viable de mobiliser pour des réussites collectives, que contre un ennemi extérieur, forcément passager.

 

Chronique de Jean-Baptiste Placca, RDC: l’intérêt général, cause orpheline
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«Comment libérer le Chef de l’empirisme familiale, clanique ou tribale ? la solution des Bakuba »,

(Par Thomas Luhaka Losendjola)


Le point faible du leadership en Afrique noire
L’Afrique subsaharienne a un problème séculaire qui constitue pour elle un véritable handicap dans la course au développement entre nations.
Pour amortir le poids du malheur potentiel et faciliter la vie en communauté, la civilisation négro-africaine a multiplié les relations de parenté et renforcé les liens de solidarité entre les membres de la famille, du clan et de la tribu. Ces liens de solidarité sont tellement solides qu’ils posent de réels problèmes dans la gouvernance des pays africains à tous les niveaux.
Un poste administratif ou politique devient un patrimoine familial.
Un poste de mandataire public, de gouverneur de province, de ministre ou de président de la république devient un bien familial, clanique, tribal … Les membres de la famille du détenteur du poste se considèrent comme des ayants droit. Par solidarité ou par faiblesse de caractère du responsable, les positions administratives ou politiques dépendantes du poste en question sont envahies par « les frères ou sœurs » tribaux. Le plus souvent sans tenir aucunement compte des compétences (ou absence de compétences) des uns et des autres.
La catastrophe
Et cette complaisance dans la gestion d’un Etat moderne se paye cash : la plupart des pays de l’Afrique noire tournent en rond ou carrément régressent sur le plan économique et social depuis leur accession à l’indépendance il y a une soixantaine d’années.
Les solutions du Royaume Kuba
Parmi les entités politiques précoloniales de la RDC, le royaume Kuba a trouvé deux mécanismes socio-politiques qui ont permis à leurs rois (Nyim) de se libérer de ces liens qui, parfois, deviennent très pesants en matière de gouvernance. Ces mécanismes sont le privilège polyandrique et l’inceste rituel.
Avec nos valeurs morales actuelles, ces solutions peuvent choquer certains. Mais il faut savoir que nos ancêtres ont cherché des solutions adaptées à leur époque et à leur culture. Et qu’il nous revient à nous de trouver des solutions actuelles à ce problème récurrent de leadership.
I. Le privilège polyandrique
Dans le royaume Kuba (17e – 19e siècle) la succession au trône était assurée par le neveu du roi ; plus précisément le fils de la sœur du roi ; que les Bakongo appellent « Muana nkazi ».
La femme qui choisit et épouse son mari.
C’est ainsi que la sœur du Nyim (Roi) était la seule femme du Royaume Kuba à bénéficier du privilège polyandrique. Le privilège polyandrique est le droit d’avoir plusieurs maris. Ce privilège donnait à cette femme principalement deux droits. Premièrement, le droit de choisir dans la communauté Kuba un homme qui était à son goût et d’en faire son mari. Si cet homme était déjà marié, il devait divorcer pour se faire épouser par la sœur du roi. Après le mariage, le nouveau mari de la princesse Kuba venait habiter dans la maison de sa femme.
Un mari sous surveillance
Lorsque, pour une raison quelconque, il devait sortir de la maison, il était accompagné par des personnes au service de sa femme qui devaient s’assurer qu’il ne rencontre pas ou ne fasse pas connaissance avec d’autres femmes en cours de route.
La femme aux multiples amants
Deuxièmement, le privilège polyandrique faisait en sorte que l’infraction d’adultère (non-respect de l’engagement d’exclusivité des rapports sexuels entre époux) n’existait pas pour la sœur du roi lorsqu’elle était mariée. En effet, c’était la seule femme du Royaume Kuba qui pouvait avoir des amants au vu et au su de tout le monde.
L'enfant sans père
La conséquence de cette pratique est que l’enfant de cette femme, qui bénéficie de ce privilège, n’est pas considéré ni par le mari, ni par la famille du mari, ni par la communauté tout entière comme l’enfant du mari. Ce dernier sera considéré juste comme le père nourricier. Vu les multiples amants que la maman a connus, l’enfant apparaît donc comme un enfant qui n’a pas de père, l’enfant de tout le monde, l’enfant de la communauté.
On voit comment, de manière intelligente, le privilège polyandrique a fait que le futur roi Kuba se retrouve sans famille paternelle.
Il reste à couper maintenant le lien avec la famille maternelle.
II. L’inceste rituel
L'élection du roi
A la mort du roi régnant, les dignitaires Kuba se réunissent pour élire, parmi les neveux, candidats à la succession de leur oncle maternel, celui qui, à leurs yeux, a les qualités nécessaires pour faire un bon roi : courage, sagesse, intelligence, intégrité morale… Il faut aussi noter que chez les Kuba, comme chez tous les peuples bantous, le chef ne devait pas avoir de défauts physiques.
Le roi incestueux est banni de la famille maternelle.
Après l’élection du nouveau Nyim et à la veille du jour de l’intronisation, le nouveau roi va être surpris en train de commettre l’inceste avec sa sœur. S’il n’a pas de sœur, avec sa cousine, fille de son oncle maternel. Les membres de la famille maternelle, l’oncle en tête, qui prennent le nouveau roi en flagrance d’inceste, vont le maudire et le chasser de leur famille parce qu’il a violé un tabou ancestral : l’interdiction des relations sexuelles entre proches parents.
L'intronisation du roi libéré
Chassé de sa famille maternelle et n’ayant jamais eu de famille paternelle, le candidat élu est investi Nyim c'est-à-dire roi des Bakuba. Durant tout son règne, il ne sera plus guidé que par l’intérêt général de toute la communauté Kuba sans aucune interférence des intérêts familiaux, claniques ou tribaux.
Ce système a permis au Royaume Kuba d’être, pendant des siècles, l’une des entités politiques le plus puissantes et le plus prospères de l’Afrique précoloniale.
Patrice Lumumba avait compris la problématique
Cette impérieuse nécessité de se libérer de l’emprise familiale, clanique ou tribale a conduit Patrice Emery Lumumba à déclarer ceci :
« Je n’ai pas de père, je n’ai pas de mère. Je n’ai pas de tribu, je n’ai pas de religion. Je suis une idée. Le Congo m’a façonné et je chercherai à mon tour à le façonner».
Cet état d’esprit du premier Premier Ministre du Congo indépendant n’est-il pas l’une des clés de sa grandeur ?
«Omenyama»
Vos observations, corrections et critiques sont les bienvenues

«Comment libérer le Chef de l’empirisme familiale, clanique ou tribale ? la solution des Bakuba »,
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Loyauté en politique : mythe ou réalité ?

*Brève analyse basée sur l'observation empirique et sur les expériences décennales faites par Me Jean-Bosco Badibanga*
Il s'est développé au début du 21ème siècle, dans la sphère politique, le phénomène appelé débauchage qui renvoie généralement aux manœuvres frauduleuses tendant à persuader un acteur politique d'abdiquer son camps politique vers un autre qui paraît meilleur offrant.
Dans les vieilles démocraties comme les USA, la France et le Canada, ce phénomène a consisté plus en une persuasion idéologique qui motive par exemple les acteurs de droite à migrer vers la gauche et vis-versa.
Cependant, en Afrique et spécialement en RDC, la plupart des cas de débauchage enregistrés ont été motivés par l'envie politique démesurée, l'égoïsme et le désir personnalisé de gagner précocement sans avoir suffisamment donné. Et les expériences décennales ont démontré que, très souvent les débaucheurs sont dépourvus d'idéologie politique, d'agenda politique clair,encore moins d'éthique. Mais ils sont souvent nantis et économiquement forts. Ils partagent parfois la proximité et l'influence politiques des décideurs dont ils sont des jouisseurs situationnistes. Leur force réside souvent en des promesses imaginaires et fallacieuses, seul argumentaire de taille pour réussir à débaucher les acteurs politiques naturellement faibles, sans vision et sans ambitions.
Si la loyauté en politique est un principe, la déloyauté en est une exception. Cette dernière est visiblement occasionnée par le débauchage.
Lors du 85ème Congrès de l'Association Francophone pour le Savoir tenu en Avril 2017, le concept "loyauté" a été défini sous deux volets : le volet juridique et le volet moral. Du point de vue juridique, est loyale toute personne qui se conforme aux lois et aux règlements en vigueur. Tandis que sur le plan moral, une personne loyale est celle qui est fidèle aux engagements pris et aux instructions d'honneur fournies par la hiérarchie.
Il est évident que les deux définitions susvisées intéressent étroitement la vie politique du monde et de la RDC.
Le manque de loyauté dans toutes les relations humaines et interpersonnelles, engendre inévitablement le doute, la diminution de confiance, bref la dislocation.
Ainsi, par exemple, un employé qui ne garde pas les secrets professionnels de son patron est déloyal. Un élève qui n'a plus du temps pour répondre aux charges que lui assigne son maître naturel serait visiblement en train de servir un second maître, une preuve de déloyauté. Il en est ainsi, dans un couple, d'une femme qui brandit les signes d'insatisfaction vis-à-vis de son mari et qui se mettrait à le comparer à d'autres hommes.
Dans cette occurrence, il convient d'admettre "qu'entre la loyauté et la traîtrise il n'y a qu'un pas".
La loyauté en politique implique les choses suivantes, la liste n'est pas exhaustive :
- L'amour de sa famille politique et l'amour de son leader, quels que soient ses défauts ;
- La défense publique et farouche des valeurs idéologiques et de son leader, et la disponibilité à laver les linges sales en famille ;
- La disponibilité aux réunions et aux activités, y compris les cotisations inconditionnelles qui contribuent à la vie et à la survie du parti ;
- Le respect légendaire des prescrits des Statuts, du règlement intérieur et des instructions hiérarchiques ;
- Le travail rendu avec abnégation, compétence et professionnalisme ;
- Les sacrifices normaux consentis dans le but d'atteindre un objectif connu ;
- La solidarité et le respect réciproque entre les différents acteurs du parti. Ce principe exige que tout le monde travaille pour générer la paix intérieure du parti et que toute personne qui s'avise à troubler sciemment cette paix intérieure se retrouve contre tous.
- La volonté et la ponctualité d'alerter la hiérarchie sur une menace ou un danger imminent contre l'intérêt supérieur du parti ou de ses dirigeants ;
Depuis les temps immémoriaux, l'absence de loyauté a été à l'origine de renversement des régimes par des coups d'État, de l'effritement des Communautés, de l'effondrement des églises, des divisions familiales et des faillites des entreprises.
Aujourd'hui, la guerre à l'Est de la République Démocratique du Congo est loin d'être vaincue à cause de la déloyauté de certains congolais qui vivent de cette guerre en collaborant avec l'ennemi.
La loyauté, à l'instar du patriotisme, est une vertu civique, morale et spirituelle qui mérite d'être enseignée de l'école maternelle jusqu'à l'Université. L'obligation devra être faite à tous ceux qui aspirent à des fonctions publiques de s'embrigader à l'école de la loyauté.
*Ce récit est tiré d'une réflexion délibérée de Me Jean Bosco BADIBANGA, chercheur scientifique indépendant. *

Lubumbashi, le 30 Juin 2022

Loyauté en politique : mythe ou réalité ?
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Union sacrée : Aimé Kaykong Kayembe félicite et encourage André-Alain Atundu Liongo

Message de Félicitation et d'encouragement
A Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur, Conseiller Spécial Technique honoraire de la RDC, Directeur Général honoraire de Sozacom, Directeur Général Adjoint honoraire de la GCM et PCA honoraire de la SNEL, M. André Atundu Liongo à Kinshasa en RDC.
Au moment où notre pays est occupé dans sa portion de l'Est de la RDC et suite à votre courage et décision patriotique consistant à rejoindre le camp de la majorité silencieuse, permettez-moi de vous adresser ce message d’encouragement plein de patriotisme, de nationalisme, d'oubli de soi et d'intérêt et da Vision de la nation congolaise tant convoitée par les maraudeurs et aventuriers nationaux et étrangers.
Que les autres congolais emboîtent votre exemple car la nation est en danger.
A l’unisson, nous te soutenons vivement et suis convaincu que la nation te confiera de nouvelles fonctions pour l'intérêt commun suite à vos qualités pleines d'expérience avérées.
Que Dieu Tout-Puissant vous accorde une santé de fer et bonne chance dans un avenir radieux.
@Aimé Kaykong Kayembe
Acteur politique, Rdc

Union sacrée : Aimé Kaykong Kayembe félicite et encourage André-Alain Atundu Liongo
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LA PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT CHINOIS XI JINPING SUR LES RELATIONS CHINE-RDC

(Par Dr. Prof. Antoine Roger Lokongo)

ON NE CHANGE PAS UNE EQUIPE QUI GAGNE !
*Le Président Chinois Xi Jinping a été reconduit à l'unanimité pour un troisième quinquennat à la présidence de la République Populaire de Chine vendredi 10 mars 2023. Il a été réélu avec un total de 2.952 voix pour et zéro contre des députés présents à la troisième réunion plénière de la première session de la 14ème Assemblée Populaire Nationale (APN) pour exercer leur droit constitutionnel d’élire les dirigeants de l’Etat chinois.
Tous les délégués nationaux étaient largement représentatifs de la société chinoise, y compris les représentants des provinces de Hong Kong, de Macao, de Taïwan mais aussi de l’Armée Populaire de Libération (APL).
A cette occasion, Xi Jinping a été également réélu Président de la Commission Militaire Centrale du pays par un vote unanime. Ce poste fait de lui le chef des plus grandes forces armées du monde en termes de personnel actif.
Lors du Congrès du Parti Communiste Chinois (PCC) en octobre dernier, Xi Jinping avait déjà obtenu une prolongation de cinq ans au sommet du PCC comme Secrétaire Général du Parti et Président de la Commission Militaire du Parti, les deux postes de pouvoir les plus importants en Chine.
En 2018, le pays a modifié sa constitution, supprimant la limite de deux mandats à la présidence de la république.
La réélection de Xi Jinping n'est pas une surprise étant donné qu’u cours de sa décennie à la tête de la Chine, le pays vient de connaitre des avancées remarquables sur tous les plans, faisant de la Chine une société modérément prospère.
Sur le plan politique ou de la gouvernance, la corruption a été essentiellement éradiquée. En 2012, Xi Jinping a lancé une campagne de répression contre la corruption. Plus d'un million de fonctionnaires ont été disciplinés.
Sur le plan socio-économique, au cours de la dernière décennie, la Chine sous le leadership de Xi Jinping a connu des changements historiques, son économie ayant plus que doublé pour atteindre 114.000 mille milliards (trillion) de yuans (soit 16.000 mille milliards ou trillion de dollars). Le pays a donc connu une croissance sans relâche (6 % en moyenne par an) même si elle a connu un ralentissement pendant la pandémie de Covid-19, mesures strictes de confinement obligent. Toujours au cours de la dernière décennie, la richesse du peuple chinois a augmenté régulièrement. Le revenu disponible par habitant en Chine s'est établi à 36.883 yuans (environ 5.487 dollars) en 2022, en hausse de 5% en glissement annuel en termes nominaux, selon les données publiées mardi par le Bureau d'Etat des statistiques en janvier 2023. Le ratio de revenu urbain-rural a été réduit à 2,5 (Xinhua, 24 octobre 2022).
La construction d’infrastructures modernes (chemins de fer avec lignes ferroviaires à grande vitesse, autoroutes, aéroports) reliant tous les coins d’un pays immense a été achevée; sans oublier une montée en gamme réussie des productions (fabrication de produit haute de gamme, comme les meilleurs smartphones, ordinateurs, etc.).
L’économie a été ouverte au commerce extérieur et aux investissements étrangers à tel point qu’en 2020, « la Chine a dépassé les États-Unis pour l’accueil des investissements directs étrangers (IDE) : 253 milliards de dollars d’entrées, contre 211 milliards. Ils ont encore augmenté en 2021, notamment dans le secteur des services et de la haute technologie » (David Dollar, China Leadership Monitor, n° 73, Washington, DC, automne 2022). La pauvreté absolue a été éradiquée (aucun chinois ne vit plus au seuil de la pauvreté absolue). Les dépenses du gouvernement pour l’élimination de la pauvreté ont doublé pendant le premier mandat du Président Xi Jinping. La Chine a déclaré avoir élevé plus de 55 millions de personnes au-dessus du seuil de pauvreté absolue de 2013 à 2016. Xi Jinping a également mis fin à la politique de l'enfant unique en vigueur pendant des décennies.
Sur le plan technologique, Xi Jinping a fait de l’innovation dans le high-tech le prochain moteur de croissance, investissant massivement dans la recherche scientifique et la haute technologie, y compris spatiale, ce qui a considérablement amélioré la capacité de la Chine en tant que superpuissance mondiale. A long terme, l’économie nationale misera sur les investissements directs étrangers tout comme sur les investissements étatiques, le développement high-tech et la consommation locale.
Sur le plan de la politique étrangère et ouverture au monde, Xi Jinping est apparu sur la scène mondiale comme un défenseur de la mondialisation et du multilatéralisme. Il a étendu l’influence de la Chine à l’étranger. Dans le cadre de son plan commercial « Belt and Road Initiative » (« l’Initiative une Ceinture, une Route »), la Chine a investi plus de 60 milliards de dollars américains en Asie, en Europe, en Amérique Latine et en Afrique (plus de détails ultérieurement).
Sur le plan militaire, sous le Président Xi Jinping, l’Armée Populaire de Libération (APL) a subi une refonte radicale de la modernisation pour la rendre plus prête au combat, restructurant ainsi son système de commandement. Sous les mandats successifs de Xi Jinping, la Chine est devenue plus affirmée dans la gestion des différends territoriaux tout en évitant les conflits armés avec d'autres États.
Sur le plan environnemental, Beijing a constamment réaffirmé son engagement envers l'Accord de Paris sur le changement climatique, qu'il a ratifié en septembre 2016, malgré le retrait américain de cette année-là. Xi Jinping a fait de la protection de l'environnement une priorité et à cet effet de nombreux responsables et entreprises ont été sanctionnés dans le cadre de la lutte contre la pollution.
En outre, dans son discours d’investiture qui a suivi l’hymne national chinois et une garde d’honneur qui a escorté une copie de la Constitution dans le Grand Palais du Peuple, le Président Xi Jinping s’est engagé, à « travailler dur pour construire un pays socialiste moderne, prospère, fort, démocratique, civilisé, harmonieux et beau». Et cela dans le cadre du contrat social du Parti Communiste Chinois avec le peuple et de la réalisation du rêve chinois du rajeunissement national et de la restauration de la grandeur de la Chine sur la scène mondiale. A cet effet, le dirigeant Chinois s’est engagé pratiquement à travailler pour relever les défis économiques et sécuritaires, notamment l'escalade des tensions avec les États-Unis et ses alliés, condamnant sans passer par le dos de la cuillère « la politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine mise en place par des pays occidentaux menés par les Etats-Unis; et qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement du pays. »
A cet égard, les tentatives des États-Unis « d’aider » la province chinoise de Taiwan d’étendre sa soi-disant stature internationale et ses liens avec d’autres pays, en particulier avec les États-Unis eux-mêmes qui ne cessent de saper la vérité fondamentale de la légitimité d’une seule Chine, échoueront.
VOICI COMMENT « LA DEMOCRATIE A LA CHINOISE » FONCTIONNE:
A ce stade, il est nécessaire de rappeler la quintessence de l’Assemblée Populaire Nationale (APN) qui constitue d’office le parlement chinois, ce qui nous aide à mieux comprendre comment la « démocratie à la chinoise » marche. La Chine a trouvé sa propre voie de démocratie et de développement pacifique basée sur la mondialisation économique et la révolution scientifique et technique qui s'attache au maintien de la paix mondiale et qui aspire à promouvoir la prospérité commune entre les pays, et cela conforme à sa propre histoire (la Chine est un pays doté d'une civilisation très ancienne), sa propre culture et ses propres conditions socio-politiques, bref, un socialisme à la chinoise.
L’APN qui compte 3000 membres, est la législature nationale chinoise et, en principe, l'organe d’État le plus puissant en vertu de la constitution chinoise. Elle est dans la pratique, inféodée au Parti Communiste Chinois au pouvoir.
En plus de se réunir chaque année pour délibérer sur la législation et nommer le personnel du gouvernement, il supervise le Conseil des Affaires d’État ou le cabinet chinois. Son organe suprême, le Comité Permanent de l’APN, composé d'environ 170 membres, se réunit plus fréquemment pour adopter des lois. Le Comité Permanent a également le pouvoir de modifier la mini-constitution semi-autonome de Hong Kong, connue sous le nom de Loi Fondamentale.
Les réunions de l’APN chevauchent celles de la Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois (CCPPC), un organe consultatif politique. Ensemble, les réunions annuelles sont connues sous le nom de «lianghui» en chinois ou «deux sessions», et durent généralement entre une et deux semaines.
La Chine n’a aucune intention d’imposer à d’autres pays son modèle de « démocratie populaire intégrale » (c-à-d, de la base au sommet, car les députés sont élus à la base et doivent se contenter de leur emplois ou carrières. Ils ne sont pas payés en étant députés). D’ailleurs, le Président Xi Jinping est convaincu que «la pratique de la division et de la confrontation au nom de la démocratie est en soi une violation de la démocratie et ne recevra aucun soutien. Ce qu'il apporte n'est qu'un mal sans fin. Une Chine modernisée renforcera la paix mondiale et la justice internationale» - Référence au discours d’ouverture du Président Xi Jinping à l'occasion de la Réunion de Haut Niveau tenue le 16 mars 2023 à Beijing dans le cadre du Dialogue du PCC avec les Partis Politiques Mondiaux.
PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT XI JINPING SUR LES RELATIONS INTERNATIONALES EN GENERAL
Le résultat du vote des députés en faveur de Xi Jinping a été accueilli par un tonnerre d’applaudissements des parlementaires réunis à Beijing, dans l’immense Palais du Peuple bordant la Place Tiananmen.
Et ce tonnerre d’applaudissements a certainement eu un écho au niveau international car nul n’ignore que le troisième mandat de Xi Jinping en tant que Président de la première puissance économique mondiale aura certainement une portée sur les relations internationales aujourd’hui quasiment multipolaires, qu'on le veuille ou non. En d’autres termes, les décisions qui seront prises au sommet de l’Etat à Beijing se répercuteront bien au-delà des frontières de la Chine pour influencer l'économie mondiale, le développement de la technologie, la gouvernance internationale, le changement climatique, la santé mondiale, la guerre et la paix, ect., comme l’a confirmé Michael Schuman dans un article publié dans le magazine américain « Atlantic Council» du 7 octobre 2022.
Et l’influence chinoise se veut positive et interpellatrice « dans un monde où l’écart de développement se creuse, l’environnement écologique se détériore et la mentalité de la guerre froide persiste et qui nous met devant un choix : Polarisation ou prospérité commune ? Poursuite matérialiste pure ou avancement matériel, morale, éthique et culturel coordonné ? « Vider l’étang pour attraper le poisson » ou créer une harmonie entre l’homme et la nature ? Jeu à somme nulle ou coopération gagnant-gagnant ? Copier le modèle de développement d'autres pays ou réaliser un développement indépendant à la lumière des conditions nationales ?» - Référence au discours d’ouverture du Président Xi Jinping à l'occasion de la Réunion de Haut Niveau tenue le 16 mars 2023 à Beijing dans le cadre du Dialogue du PCC avec les Partis Politiques Mondiaux.
En tous cas, d’après le Chef de l’Etat Chinois, pour parvenir à un type de modernisation (ou mondialisation) dont nous avons tous besoin, il nous faut :
- Conférer au peuple la première place ou le placer au premier plan (le peuple d’abord) et veiller à ce que la modernisation soit centrée sur le peuple, sur son bien-être intégral et son aspiration à une vie meilleure, à la stabilité sociale, à un environnement de vie propre et agréable et au progrès de la civilisation.
- Promouvoir une modernisation qui favorise le développement durable de l’humanité en augmentant non seulement le bien-être de cette génération mais aussi en protégeant les droits et les intérêts des générations futures.
- Garantir le droit du peuple d’un pays de suivre non seulement les lois générales régissant le processus de modernisation, mais aussi de prendre en considération ses propres conditions et caractéristiques nationales dans ce processus. En effet, la modernisation ne peut pas être réalisée par une approche à l’emporte-pièce (universellement uniformisée ou cloisonnée) ou par un simple copier-coller.
C’est le peuple d'un pays qui est le mieux placé pour dire quel type de modernisation lui convient le mieux. Les pays en développement ont le droit et la capacité d’explorer indépendamment la voie de la modernisation avec leurs caractéristiques distinctives en fonction de leurs réalités nationales. Ce n'est qu’ainsi que nous pourrons inaugurer ensemble une nouvelle perspective de modernisation de l’humanité qui ressemble à un jardin où s'épanouissent cent différentes fleurs.
- Les pays avancés doivent sincèrement soutenir les autres pays dans leur développement. Nous devons les aider à réussir tout en recherchant notre propre succès et en veillant à ce que tous puissent profiter des fruits de la modernisation, par la solidarité et la coopération, en suivant les principes de contribution conjointe, de bénéfices partagés et de résultat gagnant-gagnant. L’humanité vit dans une communauté de destin où nous progressons ou sombrons ensemble. On ne sera pas vu sous un jour plus favorable après avoir soufflé pour éteindre la lampe des autres, et on n’ira pas plus loin en bloquant le chemin des autres.
C’est dans ce contexte qu’à à l'occasion de la Réunion de Haut Niveau tenue le 16 mars 2023 à Beijing dans le cadre du Dialogue du PCC avec les Partis Politiques Mondiaux, le Président Xi Jinping a proposé la nouvelle « Initiative pour la Civilisation Mondiale ».
Dans le cadre de cette initiative, Xi Jinping a appelé au respect de la diversité des civilisations, défendant les valeurs communes de l’humanité. « L’Initiative pour la Civilisation Mondiale » stipule que les pays doivent respecter la diversité des civilisations mondiales et défendre les principes d’égalité, d’apprentissage mutuel, de dialogue et d’inclusion, et laisser les échanges culturels transcender la marginalisation, laisser l'apprentissage mutuel transcender les affrontements et la coexistence transcender les sentiments de supériorité. ‘'L’initiative défend donc les valeurs communes de l’humanité. Les pays doivent garder l’esprit ouvert pour apprécier les perceptions des valeurs par les différentes civilisations et s’abstenir d’imposer leurs propres valeurs ou modèles aux autres et d’alimenter la confrontation idéologique.
« L’Initiative pour la Civilisation Mondiale » vient s’ajouter à d’autres initiatives lancées par le Président Xi Jinping, notamment « l’Initiative pour le Développement Mondial », «l’Initiative la Ceinture et la Route» et « l’Initiative pour la Sécurité Mondiale ». Toutes ces initiatives visent à aider l’humanité à parvenir à une communauté de destin partagé.
En effet, s’adressant à la 76ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies le 21 septembre 2021 en format virtuel, le Président Xi Jinping a proposé « l’Initiative pour le Développement Mondial » en tant que bien public mondial. Elle vise à galvaniser l’attention mondiale sur le développement, à renforcer le partenariat mondial pour le développement, à promouvoir la coopération internationale pour le développement et à donner un nouvel élan à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) 2030. Lors de l’annonce de l’initiative, le Président Xi Jinping a évoqué huit domaines prioritaires de coopération : (i) la réduction de la pauvreté, (ii) la sécurité alimentaire, (iii) la COVID-19 et les vaccins, (iv) le financement du développement, (v) le changement climatique et le développement vert (vi) l’industrialisation, (vii) l’économie numérique, et (viii) la connectivité. En outre, il a appelé à l’accélération de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 des Nations Unies pour les ODD comme moyen de «construire une communauté mondiale de développement avec un avenir partagé ».
Une autre initiative lancée par le Président Xi Jinping et qui continue de stimuler le développement mondial c’est «l’Initiative la Ceinture et la Route» (ICR), ou «Belt and Road Initiative (BRI), ou encore « One Belt, one Road » (IBOR) par ses acronymes anglais; proposée et lancée en 2013 et à travers laquelle la Chine a répondu aux besoins vitaux des pays en développement en coopérant avec eux pour construire des infrastructures telles que des routes, des chemins de fer et des ports, et en leur apportant une aide financière. Cette nouvelle Route de la Soie fait référence à l’ancienne route commerciale de la Chine à la Méditerranée il y a 2000 ans. La Chine affirme qu’à travers cette Initiative, elle vise à construire un destin commun pour l’humanité, le développement et la sécurité du monde.
Et les peuples du monde voient clairement que ce développement de «  la Ceinture et de la Route » présente une des opportunités précieuses, pour la paix et le développement mondial durable.
Le 21 avril 2022, à l’occasion du Forum de BAO (Forum pour l’Asie initié par 25 pays asiatiques et l’Australie), le Président Xi Jinping a proposé « l'Initiative pour la Sécurité Mondiale » pour construire une communauté de sécurité mondiale avec un avenir partagé pour l'humanité. 10 mois plus tard, Beijing vient de publier le « Document Conceptuel » de cette Initiative pour l’expliquer en détail. Le Document Conceptuel contient six principes clés de la sécurité mondiale. En outre, la Chine a identifié 20 domaines prioritaires pour la coopération internationale dans le domaine de la sécurité mondiale, plus particulièrement la promotion de la coordination et des interactions saines entre les grandes puissances (pour éviter une troisième guerre mondiale qui ne peut qu’être nucléaire).
Le premier principe comprend la nécessité d’adhérer à la vision d’une sécurité commune, globale, conjointe et durable, en général; et de respecter et de garantir la sécurité de chaque pays, de promouvoir la coopération, d'assurer la sécurité par le dialogue politique et des négociations pacifiques, en particulier.
Deuxièmement, il est nécessaire de rester attaché au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les pays. Le document dit que tous les pays – grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres – sont des membres égaux de la communauté internationale. Il est nécessaire de respecter leur souveraineté et le droit de choisir leur propre système social et voie de développement. L’ingérence dans leurs affaires intérieures est inacceptable.
Troisièmement, il est nécessaire de rester attaché aux buts et principes de la Charte des Nations Unies. La Chine appelle tous les pays à adhérer à une approche multilatérale, à défendre le système international avec le rôle central de l’ONU. Le document déclare également que la mentalité de guerre froide, l’unilatéralisme, la confrontation des blocs et l’hégémonisme contredisent l’esprit de la Charte des Nations Unies et doivent être rejetés.
Le quatrième principe est de prendre au sérieux les préoccupations légitimes de sécurité de tous les pays. Il est souligné que la sécurité d’un pays ne doit pas être assurée au détriment de la sécurité des autres. Tout pays qui s’efforce d’assurer sa propre sécurité doit tenir compte des préoccupations raisonnables de sécurité des autres pays.
Cinquièmement, il est nécessaire de rester attaché au règlement pacifique des différends entre les pays par le dialogue et les consultations. Comme indiqué, la guerre et les sanctions ne sont pas des solutions fondamentales aux différends. La communauté internationale doit soutenir tous les efforts qui contribuent au règlement pacifique des crises et encourager les parties en conflit à instaurer la confiance, régler les différends et renforcer la sécurité par le dialogue.
Le sixième principe est de maintenir la sécurité dans les directions traditionnelles et non traditionnelles. Il est souligné que dans le monde moderne, les menaces de sécurité traditionnelles et non traditionnelles sont devenues largement interdépendantes. La Chine appelle tous les pays à travailler ensemble pour résoudre les différends régionaux et les problèmes mondiaux tels que le terrorisme, le changement climatique, la cybersécurité et la sécurité biologique.
Il est clair que la Chine, sous la direction de Xi Jinping, propose une communauté de destin partagé pour l’humanité et un ordre international exempt des préjugés (occidentaux) inhérents à l'ordre international existant et plutôt fondé sur un partenariat égal, une nouvelle architecture de sécurité, un développement commun, des échanges constructifs entre les civilisations marquées par le respect à chaque culture et civilisation et le développement vert. Cela résume « la pensée de Xi Jinping », désormais inscrite dans la Constitution chinoise.
Cependant, à la lumière de toutes ces initiatives, nous constatons que le seul objectif des États-Unis est de ne pas perdre sa position de « numéro un mondial » à tous égards, peu importe le coût et par tous les moyens nécessaires. Bien que la Chine soit déjà la première puissance mondiale sur le plan économique, elle demeure la deuxième puissance mondiale à tous autres égards. Logiquement, les États-Unis sont déterminés à maintenir leur hégémonie mondiale en empêchant l’ascension légitime de la Chine vers une superpuissance politique, économique, technologique et militaire mondiale en étroite collaboration avec la Russie. Notons que juste après l’émission d’un mandat d’arrêt contre le Président Russe Vladimir Poutine par la Cour Pénale Internationale et la réaction immédiate du Kremlin dénonçant « l’insignifiance » de la décision, le Président Xi Jinping est en visite d’Etat « d’amitié, de coopération et de paix » du 20 au 22 mars, à l’invitation de son homologue Russe Vladimir Poutine pour « promouvoir la collaboration stratégique et la coopération pratique bilatérale », selon Hua Chunying, porte-parole du Ministère Chinois des Affaires Etrangères.
PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT XI JINPING SUR LES RELATIONS CHINE-RDC EN PARTICULIER
La République Démocratique du Congo (RDC), trop longtemps victime dans ses rapports historiques avec l’Occident fait encore trop confiance à l’Occident et continue de croire que son salut réside dans le « Pax Americana » (période de paix sous la domination étasunienne à tous égards). En effet, les Congolais demeurent trop occidentalisés à tous égards ! L’ascension de la Chine demeure une opportunité que le RDC doit saisir pour s’affranchir de la tutelle occidentale, car il est absolument indisputable que la RDC, bien qu’en restant dans l’orbite de l’Occident et bien qu’étant un pays riche en ressources naturelles et minières, elle demeure pauvre et loin derrière en matière de développement économique, infrastructurel et technologique.
Désormais, pour s’en sortir, le peuple Congolais, faute de puissance militaire, doit s’engager dans la bataille des idées avec l’Occident (je dis bien « avec » et non « contre ») et la gagner pour un Congo meilleur. Et cette victoire logique sera la meilleure des victoires. Face à l’Occident, les Congolais doivent tout simplement et logiquement pousser l’Occident à jeter le regard sur la Chine, un pays qui, il n’y a pas longtemps été sous-développé, mais qui, en un lapse de temps, a changé son destin en comptant sur ses propres efforts et est devenu une superpuissance, susceptible de changer l’ordre mondial (la Chine comme changeur de jeu d’abord puis meneur de jeu). Si la Chine a fait un tel exploit, pourquoi pas la RDC ? ,
L’ascension de la Chine demeure sans doute l’unité de mesure pour la RDC dans le cadre de ses relations avec l’Occident sauf si la RDC choisit de continuer à faire la politique de l’autriche et refuse de voir que ce que la Chine lui propose constitue pour elle une question de vie et de mort en tant qu’Etat.
Et qu’est-ce que la Chine propose à la RDC ? Réponse : Tout ce que l’Occident n’a jamais proposé à la RDC !
Premièrement, la République Démocratique du Congo se trouve dans une situation dans laquelle elle doit relever le défis géopolitique et géostratégique de préserver ses frontières du 30 juin 1960, en tant qu’un Etat indépendant, souverain, uni et indivisible, menacé par une guerre par procuration sans fin lui imposée par les puissances anglo-saxonnes, surtout les Etats-Unis (que le Président Xi Jinping a pointée du doigt dans son discours d’investiture) et la Grande Bretagne, utilisant les régimes Tutsi du Rwanda et de l’Ouganda jouissant des complicités congolaises internes, interposés. De même, les États-Unis ne lâchent pas prise et se servent toujours de la province chinoise de l’Ile de Taïwan pour faire à la Chine ce qu’ils ont fait avec l’Ukraine à la Russie, une guerre interposée. La RDC plus vulnérable que jamais doit se liguer avec la Chine pour faire face à cette résurgence de la mentalité néocoloniale et de la guerre froide qui vient de l’Occident. Dans sa situation actuelle, la RDC ne peut trouver la force morale, le courage et la conviction de poursuivre sa lutte de libération; ainsi que la compréhension sous toutes ses formes, qu’auprès de la Chine - y compris la formation et le soutien logistique militaire, la RDC ayant besoin d’une armée forte et dissuasive, pourquoi pas devenir une puissance nucléaire dissuasive ? Mais face aux pressions occidentales, il faut un gouvernement congolais fort et nationaliste avec des dirigeants sérieux, soutenus par tout le peuple. Il faut renforcer la capacité de l’Etat à assurer la sécurité et la justice, ce qui donne lieu à un contrat social plus fort et plus inclusif, grâce auquel le gouvernement acquiert la légitimité populaire, ce qui contribue à une stabilité accrue (Sipri, 2019). Tout cela en vue du recouvrement de son intégrité territoriale, à l’instar de la Chine qui va réaliser la réunification de tout son territoire. C'est question de temps. Dernièrement, ce sont la Chine et la Russie qui se sont investies au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU pour que l’embargo sur les armes imposé à la RDC soit levé pour lui permettre de defender sa souveraineté et son intégrité territoriale violées (malheureusement depuis cette levée, aucune localité occupée n’a été libérée ! C’est l’ennemi qui continue à s’emparer de nouvelles localités ! Où est le sérieux ?!) ,
Deuxièmement, la Chine n’est pas ici pour recoloniser le Congo. Ce n’est pas de la culture de la Chine de coloniser d’autres peuples. Là où les Occidentaux créent des guerres pour piller les ressources d’autres pays, la Chine propose une coopération gagnant-gagnant mais à chacun selon son apport et sa contribution.
« Quel que soit le niveau de développement atteint par la Chine, elle ne cherchera jamais l’hégémonie ou l’expansion. Une fois au stade de la modernisation avancée, la Chine ne suivra ni l’ancienne voie de la colonisation et du pillage, ni la voie tortueuse empruntée par certains pays pour rechercher l’hégémonie une fois qu’ils étaient devenus plus forts», comme le Président Xi Jinping l’a beau martelé.
Preuves : chaque fois que la RDC est en grande difficulté financière, c'est toujours la Chine qui vient à son secours et intervient d’une manière conséquente.
En 1997, il n’y avait que la Chine qui était prête à soutenir inconditionnellement le nouveau régime du Président Laurent Désiré Kabila (immédiatement mis en difficultés dès sa prise de pouvoir); et cela sur base de la solidarité entre les peuples Congolais et Chinois et sur base d’un partenariat ou d’une mentalité gagnant-gagnant. Rappelons aussi qu’en 2008, l’année où les contrats chinois ont finalement été signés, la RDC était au bord de la faillite. Reuters a rapporté que les réserves de change de la RDC, qui s’élevaient à plus de 225 millions de dollars en avril 2008, ont chuté à seulement 36 millions de dollars au début du mois de février 2009. La Banque Mondiale a réagi rapidement et Marie Françoise Marie-Nelly, alors directrice nationale de la Banque Mondiale pour la RDC, a annoncé que la Banque proposait de prêter au pays 100 millions de dollars en fonds d’urgence à partir du début du mois de mars pour l’aider à compenser les effets de la baisse des revenus d’exportation de minerais. La proposition de la Banque Mondiale était intervenue alors que le gouvernement de la RDC accélérait ses efforts pour obtenir 200 millions de dollars supplémentaires de la «facilité contre les chocs exogènes» du FMI alors que le pays attendait un rebond de la demande pour ses exportations de minerais (voir: A.R. Lokongo, Sino-DRC contracts to thwart the return of Western patronage, Pambazuka, 06.03.2009).
Aujourd’hui, les autorités congolaises, faisant preuve d’une mémoire courte, cèdent aux injonctions et au chantage du même FMI et de la même Banque Mondiale pour annuler les contrats chinois d’une manière cavalière ! C’est comme si, comme le dit un proverbe Bongando, « Boombo alanga elye nk’ena losingo », cela veut dire, « l’esclave opte toujours pour la maison où il est exploité le plus sévèrement » ! Sous pression occidentale, les investissements chinois ont été réduits à $6milliards et donc le nombre de projets prévus pour la construction a été lui aussi réduit. Mais la Chine continue à nous construire des infrastructures sous formes de dons comme ce qui sera le plus grand Centre Culturel en Afrique centrale en face du Palais du Peuple, en plus du Bâtiment Administratif déjà occupé dans le même emplacement. A ce jour, le régime de Felix Tshisekedi n’a rien construit comme nouvelles infrastructures (rappelons-nous du procès de 100 jours plus la route Tshilejelu pour ne citer que ces deux cas mafieux !). Nous n’utilisons que le peu d’infrastructures construites sous Kabila par les Chinois dans le cadre des mêmes contrats aujourd’hui mis en question. Cependant, le même régime de Felix Tshisekedi sous le dictat occidental harcèle et fait chantage aux Chinois. Quelle trahison ? Quelle ingratitude ? Quelle humiliation pour les Chinois ? Et pourtant la convention sino-congolaise par laquelle Sicomines, une joint-venture sino-congolaise a été créée prévoit des mécanismes de revisitassions et le règlement des couacs entre les parties prenantes chinoises et congolaises, mais pas à la place publique quand même ! La compagnie américaine Alpha Mines exploite nos minerais (voir documentaire d’Alain Foka) dans les territoires sous occupation par les agresseurs Tutsi. Pourquoi le régime du Président Felix Tshisekedi ne dénonce-t-il pas cet état de chose à la place publique ? Si « le sol et le sous-sol appartient à l’Etat Congolais », comme le stipule la Constitution de la République, et bien, Banro, une compagnie étrangère canadienne revend « ses concessions aurifères » au Sud Kivu et ce sont les dignitaires du régime du Président Felix Tshisekedi qui en achètent ! Une compagnie estrangère qui revend aux Congolais leur propre patrimoine ancestral, c’est du jamais vu et du jamais entendu sauf sous le régime du Président Felix Tshisekedi !
Revenons en 2008. Dans quelle mesure ces montants du FMI et de la Banque Mondiale étaient-ils viables par rapport aux 20 milliards de dollars américains que la Chine proposait à la RDC, un pays post-conflit qui avait et qui a toujours besoin des infrastructures en contrepartie des minerais dont la valeur de remboursement est dictée par le marché?
Qui pourrait nous expliquer comment le prêt de 100 millions de dollars de la Banque Mondiale et le prêt de 200 millions de dollars du FMI à la RDC n’allaient pas alourdir sa dette ? Pourquoi devrions-nous nous inquiéter que des prêts chinois et non occidentaux ?
Les 100 millions de dollars américains alors proposés à la RDC en 2008 par la Banque Mondiale n'étaient qu’une goutte d’eau dans l’océan compte tenu des énormes défis auxquels la RDC était et reste toujours confrontée. Toute suggestion selon laquelle une telle goutte d’eau dans l'océan était en fait un avant-goût d’un prêt d’un milliard de dollars, à condition que la RDC résilie l’accord avec la Chine, était inacceptable, à l’époque comme aujourd'hui. Le régime du Président Tshisekedi sait mieux que quiconque que toutes les promesses qui lui ont été faites en Occident n’ont pas été tenues.
Joseph Kabila a vécu la même expérience. Réitérons que sous pression occidentale, les investissements chinois ont été réduits à $6milliards en contrepartie de l’effacement de la dette de $14 milliards nous léguée par Mobutu.
Mais, à présent, pour nous maintenir dans un cercle vicieux, le FMI et la Banque Mondiale nous ont re-prêtés presque la même somme (la dette de la RDC s’élève aujourd’hui à plus de $10 milliards après seulement quatre ans de pouvoir de Felix Tshisekedi, S’il fait deux mandats, on arrivera à plus de $20 milliards, plus que la dette que Mobutu nous a léguée) et on ne voit pas les travaux effectués avec cet argent au profit du peuple Congolais. C’est parti dans les poches des individus et c’est le peuple Congolais qui portera le pot cassé de cette jouissance ! Du moins avec les contrats chinois, on voit des infrastructures palpables qui commencent à se détériorer et le nouveau régime ne construit ou ne reconstruit rien !
Troisièmement, bien que regorgeant de vastes ressources naturelles et minérales, mais sans ses propres capitaux, technologies, connaissances scientifiques et industries, il est absolument inenvisageable de voir la RDC se tirer de la marginalisation à l’ère de la mondialisation et surtout de son statut programmé de fournisseur de matières premières, ou remonter l’échelle des chaînes de valeur. L’exploitation et l’exportation des minerais et de bois à l’état brut ne profite qu’aux pays voisins pratiquant la razzia au Congo et les puissances anglo-saxonnes qui les soutiennent dans cette entreprise, qu’aux opportunistes locaux au pouvoir et leurs bailleurs de fonds Occidentaux personnels qui gardent la mainmise sur les richesses du Congo.
Et parce que ce statu quo leur profite, ils se battront bec et ongles pour que les choses restent comme elles sont. Ils se contentent de seules paroles en l’air quand il s’agit de la transformation de nos ressources sur place pour créer des emplois et des marchés au profit de notre peuple. Seule la Chine est prête à aider la RDC à apprendre, à se prendre en charge, à sortir des chemins battus, à sortir de sa torpeur pour entrer dans la mondialisation comme un partenaire égal, pris au sérieux, respecté et respectable.
Le Président Xi Jinping vient de s'engager à « continuer à soutenir et à aider les pays en développement dans leur poursuite d’un développement, d’une industrialisation et d’une modernisation plus rapides et à offrir des solutions et une force chinoises pour réduire l’écart Nord-Sud et parvenir à un développement commun ».
Avec ses énormes réserves stratégiques et ses technologies de pointe, la Chine peut aider la RDC à se doter de son propre satellite pour mieux assurer le contrôle de ses frontières poreuses (1.100 km) à partir de l’espace (tous les pays de la région, sauf la RDC, se sont dotés des satellites à cet effet. C’est pourquoi la RDC demeure facilement envahissable et se contente d’externaliser sa sécurité au profit de la Monusco et des pays l’EAC parmi lesquels se trouvent les régimes Tutsi du Rwanda et de l’Ouganda avec des velléités expansionnistes). La Chine peut aider la RDC pour s’industrialiser à court, moyen et long terme, en commençant par la construction des infrastructures de base (routes de desserte agricole, chemins de fer et autoroutes qui relient toutes les provinces), l’électrification de tout le pays, la mécanisation de l’agriculture pour booster l’économie et le développement ruraux ; puis passer simultanément à l’industrie lourde. Pour la première fois depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, grâce à l’implantation des compagnies, chinoises au Katanga, on parle déjà de la transformation sur place de notre cobalt en batteries. A nos partenaires occidentaux traditionnels, nous disons : c'est la voie à suivre !

 

LA PORTEE DU TROISIEME MANDAT DU PRESIDENT CHINOIS XI JINPING SUR LES RELATIONS CHINE-RDC
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Changer la conception de l'éducation à nouvelle citoyenneté en RDC

C'est dans les rythmes du changement local et national de l'ordre existant que l'on se construit comme soi, dans une nouvelle identité citoyenne de relation avec son environnement comme sphère de vie à transformer.
Ceux qui comprennent cela deviennent guides pour les autres, les leaders de changement en profondeur. Mais, malheureusement, nous subissons une grande fracture socio-politique chronique dont sa guérison nécessité un diagnostic régulier et complexe de l'homme congolais.
Les leaders congolais doivent acquérir de nouvelles connaissances sur l'agir ensemble qui produit en eux un soi créateur : le soi de créer une relation sociale, politique et économique dans laquelle le leader renouvelle l'être de son peuple par une éducation conscientisante et une animation culturelle.
Cela signifie pour nous en RDC :
- la nouvelle citoyenneté congolaise n'est pas une simple identité de terroir ou d'appartenance à un sol imaginaire. Elle est construite par une volonté ferme et riche de se relier au Congo de grandeur pour changer la qualité des relations que l'on noue avec les différentes couches citoyennes du pays, telles que nous en rêvons.
On n'est pas forcément congolais parce qu'on a une identité de terroir au Congo (la chair de nos tribus). On devient nouveau congolais parce qu'on se décide de créer un autre Congo (le souffle de nos ambitions) dans un être-ensemble, un vivre-ensemble, un agir-ensemble et un rêver-ensemble tournés vers un Congo de P.E Lumumba, de Kimpa vita, de Kimbangu, de Kashamura, de Pierre Mulele.
La nouvelle citoyenneté devient ainsi un type d'esprit, une démarche pour l'émergence de nouvelles utopies créatrices congolaises, un mode de pensée autrement et un style de Vie au cœur d'une autre nation congolaise possible.
Cette identité n'est pas donnée, elle se crée, et c'est le rôle de tous les leaders congolais de bonne foi, de tous les enseignants, des animateurs des organisations de la société civile et des chercheurs, de la promouvoir et de la diffuser dans le corps social congolais.
Les nouveaux congolais sont alors ceux qui créent des solutions adaptées aux besoins des citoyens et citoyennes, ceux congolais qui luttent pour en finir avec la victimisation sécuritaire et économique, en vue de chercher d'autres mécanismes rationnels pour la sauvegarde de notre souveraineté politique, économique et sécuritaire.
C'est en fonction de cette substance et de ce sens qu'il convient de penser les valeurs de la nouvelle citoyenneté. Des valeurs en rupture avec l'esprit d'une congolité sauvage, absurde, qui va tout droit vers l'abîme.
La question éthique par excellence dans la nouvelle citoyenneté est celle-ci : comment dois-je vivre, comment devons-nous vivre ensemble pour que l'avenir du Congo ne soit plus abime ?
Les principes pour répondre à cette question en termes des valeurs et d'exigences sont ceux que nombreux penseurs de notre temps exaltent.
Il y a avant tout le principe de responsabilité citoyenneté et politique sur le quel tout nouveau congolais doit s'appuyer pour le renouveau de la RDC.
Il y a aussi le principe de dignité humaine, le principe de créativité et de progrès pour mettre notre cerveau au service de promotion des droits humains, du développement social et de la nouvelle technologie.
Après un diagnostic citoyen, nous devons relativiser que les plus grands défis en RDC, ne sont pas la faim, la pauvreté, l'insécurité à l'Est du Congo, la paix, la corruption, les détournements des fonds publics, la prolifération des partis politiques, le chômage exagéré des jeunes, la protection de l'environnement, la gestion des ressources naturelles mais, notre capacité à nous organiser collectivement au niveau local, national et international pour pouvoir les résoudre.
Mapenzi Manyebwa
Ecrivain, Chercheur et Expert en développement communautaire

Changer la conception de l'éducation à nouvelle citoyenneté en RDC
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Tribune libre : Radioscopie d’un voyage étrange

(Par l’Ambassadeur André-Alain Atundu Liongo)

Après les clapotis politico-médiatiques provoqués par les propos du Président MACRON lors du point de presse avec son homologue congolais et par son passage inédit dans une guinguette à Bandalungwa, le moment est peut-être venu d’interpréter les scories de l’histoire et de faire une lecture métaphysique des faits pour tenter et d’en déterminer la dynamique et de comprendre le sens des évènements.

Tribune libre : Radioscopie d’un voyage étrange
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