Plus de 150 prêtres, consacrés et agents pastoraux de 32 paroisses catholiques du diocèse de Kabinda ont pris part active à une session de formation sur la liturgie sacramentelle, les rites et les fondements doctrinaux, dans la salle polyvalente du diocèse, Commune de Kabuelabuela, ville de Kabinda.
En organisant cette formation du jeudi 7 au samedi 9 mars 2024, l’Equipe Diocésaine d’Animation Pastorale, EDAP, a donné aux participants l’occasion de redécouvrir les fondements bibliques et théologiques de la liturgie, la richesse des rituels, de mettre en œuvre et de s’exercer à l’art de célébrer, de partager les expériences. Un véritable moment de prière et de convivialité, a fait observer Mgr le Vicaire Général et Président de l’EDAP, Lambert Kankeza Muteba.
Faisant partie des conférenciers à cette session de formation, et intervenant sur les abus liturgiques en rapport avec l’eucharistie, l’Abbé Sylvain Nkongolo Lupuishi a rappelé aux prêtres qu’ils ne peuvent modifier la liturgie de leur propre initiative, sous peine de rendre le sacrement «invalide». Si la liturgie, concède la note, peut admettre des « adaptations », suivant les cultures où elle se déroule, elle reste cependant « une discipline à respecter ». Les prêtres sont appelés à conserver « les éléments essentiels des sacrements » dans la « pleine fidélité aux rites prescrits », pour assurer leur « validité » et « l’unité » de l’Eglise.
Dans son mot de clôture et mettant en garde les pasteurs de Kabinda contre la « tentation de se sentir propriétaires de l’Eglise » ou contre une « volonté de manipulation », Mgr Félicien Ntambue Kasembe, Evêque de Kabinda, affirme que « modifier la forme d’un sacrement ou sa matière est toujours un acte gravement illicite et mérite une peine exemplaire ».
Par les abus d’avant, pendant la liturgie : posture, ornements liturgiques, les moments de silence à observer pour passer d'une étape à une autre, appel aux prêtres et chrétiens à prier et prononcer certains mots et formules avec intelligence et sagesse, du remplacement du " pain azyme de pur froment" et le vin de raisin "pur et non corrompu, sans mélange de substances étrangères. Aucun prétexte ne peut justifier le recours à d'autres boissons, même dans les villages où le vin n'est ni produit ni traditionnellement consommé". S’arroger le droit de composer, modifier d’autres prières de consécration, ne pas omettre le nom du Pape ou de l’Evêque, joindre la messe à un dîner ordinaire, permettre aux époux de se donner la communion, ne pas distribuer les hosties non consacrées, toute forme de suppléance ou de "simulation" du prêtre est invalide. La communauté n'est pas habilitée à se donner elle-même des ministres ordonnés (prêtres et diacres) ou à déléguer aux laïcs des pouvoirs qui ne sont réservés qu'au prêtre, comme celui de célébrer la messe, de lire l'Évangile et même de prêcher ou de distribuer la communion» précisent dans leurs exposés les Abbés Evariste Mayamba et Sylvain Nkongolo.
L'ordinaire du lieu, a enfin lancé à tous les prêtres le défi de la traduction des livres liturgiques afin d'éviter les acrobaties observées dans la plupart de cas.
Une formation appréciée des participants
De l’avis de Johnny Kasongo, Jeune agent Pastoral, ce genre de formation est louable « au regard de la situation socioreligieuse au diocèse de Kabinda : « vu l’évolution de notre pays, on a besoin de ces bases pour changer les mentalités ». Pour lui, il faut penser à former la génération de demain sur la doctrine sociale.
Quant à Félicienne Mutumpe, Maman catholique, cette session de formation sur la liturgie sacramentelle vient de leur donner des armes nécessaires « pour non seulement former ceux avec qui, ils travaillent, mais aussi d’être capables d’animer pleinement leurs fonctions dans la sainte Eglise ».
Ces participants ont, par ailleurs, pris l’engagement une fois de retour dans leurs paroisses et centres pastoraux, de faire fructifier ces acquis et font remarquer qu’il serait important d’associer plusieurs jeunes catholiques parce que c’est une urgence de notre temps.
Précisons que cette session coïncide avec la célébration du 60ème anniversaire du martyr, Anuarite Marie Clémentine Nengapeta tel que voulu par la Conférence nationale des Evêques du Congo, CENCO en sigle.
Caritas Congo Asbl a organisé une formation des prestataires des soins et des membres des Equipes-Cadre des Zones de Santé d’Uvira (34 participants au total) et Nundu (35 participants). Animée par le PRONANUT (Programme National de Nutrition) Sud-Kivu, cette session s’est déroulée du 1er au 03 mars 2024 à Uvira. A cette occasion, TPO DRC a aussi aligné 53 prestataires des soins et membres d’ECZS de la Zone de Santé de Fizi afin de leur faire bénéficier de cette formation facilitée par le PRONANUT.
En effet, les modules dispensés ont concerné la mise en place de la Nutrition à Assise Communautaire (NAC), l’organisation de la Consultation Préscolaire Redynamisée (CPSr), l’Alimentation du Nourrisson et du Jeune Enfant (ANJE) et la Prise en Charge Intégrée de la Malnutrition Aigüe (PCIMA).
Pour les Organisateurs et les Facilitateurs, toutes ces notions abordées concourent à la lutte contre la malnutrition sous toutes ses formes. Ils se devaient alors d’en faire un rappel ou un briefing à l’intention des prestataires des soins avec lesquels les équipes du projet PMNS-NAC sont appelés à travailler étroitement.
A ces deux catégories, deux membres des Equipes-Cadre des Zones de Santé concernées ont été associés.
Grâce à cette formation, les Organisateurs, les Facilitateurs ainsi que les responsables des Zones de Santé espèrent que toutes les zones d’ombre ont été levées pour la mise en œuvre de la Nutrition à Assise Communautaire dans les Aires de Santé des Zones de Santé concernées. Ainsi, les résultats auxquels attendus devraient témoigner d’un changement positif du point de vue nutritionnel sur fond de la maîtrise des notions apprises, pour les uns et rappelées pour les autres.
Pour rappel, cette formation s’inscrit dans le cadre du Programme Multisectoriel de Nutrition et Santé, dans sa Composante Nutrition à Assise Communautaire (PMNS-NAC, financé par la Banque Mondiale, à travers l’Unité de Gestion du Programme de Développement du Système de Santé (UG-PDSS). Il est mis en œuvre conjointement par le Groupement Caritas Congo Asbl, TPO/DRC et CHWID, en collaboration avec les Partenaires étatiques (Ministère de la Santé, DPS/PRONANUT et BCZS), les Structures sanitaires, les Organisations non-gouvernementales internationales et locales ainsi que les Relais Communautaires regroupés au sein des Cellules d’Animation Communautaire (CAC). Les 13 Zones de Santé concernées sont Katana, Fizi, Kadutu, Lulingu, Nundu, Shabunda, Uvira, Miti-Murhesa, Minova, Kaniola, Mubumbano, Walungu et Idjwi
Jaynet Kabila, la Présidente de la Fondation Mzee Kabila
*La Présidente de la Fondation Mzee Kabila lance un vibrant appel à la protection de cette œuvre qui, en principe, constitue la mémoire de l’histoire de ce pays. Jaynet Kabila, dans une lettre ayant enflammé la toile, hier, toute la journée, parle d’installations de la Fondation Mzee Kabila qui, selon elle, ont été littéralement vandalisées. Elle promet d’user de toutes les voies légales pour recouvrer les droits dus à la Fondation Mzee Kabila. Mais, de toute urgence, elle en appelle à l’implication de toutes les autorités du pays, en commençant, évidemment, par Félix Tshisekedi, le Président réélu, pour interpeller les services au nom desquels les assaillants disent avoir reçu des ordres pour parvenir à une telle entreprise somme toute répréhensible.
*La délégation d’Harvard Africa Caucus d’Havard Kennedy School poursuit son séjour à Kinshasa. Après avoir échangé avec quelques membres du gouvernement, le lundi 11 mars 2024 au Salon Bleu de l’Hôtel du Gouvernement et au ministère de la Défense Nationale, elle a participé à la journée d’échanges d’expériences scientifiques avec les étudiants et enseignants congolais à l’Université Pédagogique Nationale.
Dans son mot introductif, le ministre de la Communication et Médias a laissé entendre que cette rencontre fait partie des efforts du gouvernement Congolais de standardiser l’enseignement supérieur universitaire.
« Nous avons choisi l’Université Pédagogique Nationale, Madame la Rectrice, non pas seulement parce que vous êtes au centre des efforts que le gouvernement fournit, mais vous incarnez ce que le Président de la République a toujours porté en terme de masculinité positivité. Mais, aussi parce que cette activité rentre dans la symbolique du mois de mars», a souligné le Ministre Muyaya.
Et d'ajouter : « Nous sommes venus aussi ici, parce que mon collègue Ministre Mohindo Nzangi de l’Enseignement Supérieur et Universitaire qui porte la vision du Chef de l’État qui n’est entre autre que la réforme de son secteur dans le fond comme dans la forme. Je vais vous dire qu’il y a un effort qui est en train d’être fait en termes de modernité et qui ira dans toutes les universités du pays pour une mise à niveau et un meilleur encadrement de tous les étudiants congolais. Nous avons voulu que cette journée d’échanges soit un moment de rencontre pour les étudiants congolais qui viendront de plusieurs universités de Kinshasa et vous qui êtes venus d’Havard. Je dis merci à vous étudiants pour vous être mobilisés, aux professeurs et au comité de gestion pour que cette journée soit réussie. Alors il faut profiter de ces échanges parce que vous ne savez pas ce que cela peut produire dans le cadre de votre cursus universitaire », a déclaré, par ailleurs, Patrick Muyaya.
Ravi par cette initiative prise par son collègue de la Communication et Médias, Mohindo Nzangi a succinctement présenté son secteur et les défis auxquels il fait face, mais surtout, les efforts entrepris par le gouvernement sous le leadership de Félix Antoine Tshisekedi.
Il a souligné, en outre, que cette démarche rentre dans les objectifs du programme LMD lancé il y a trois ans en République Démocratique du Congo qui vise à connecter les étudiants congolais entre eux, mais également avec ceux des autres pays du monde. Pour clore son intervention, il a fait un clin d’œil à l’Université Pédagogique Nationale qui forme les enseignants des autres universités et l’Université de Kinshasa, la toute première en République Démocratique du Congo, fondée en 1954.
« L'objectif pour nous est de commencer déjà ce premier système LMD qui est celui de la mobilité des étudiants, de chercheurs et les enseignants. Dès lors que nous, nous sommes alignés au standard international, je crois que ça va être très facile... Aujourd'hui, nous avons beaucoup de sollicitations des étudiants étrangers qui veulent venir en République Démocratique du Congo pour avoir des échanges », a dit Mohindo Nzangi.
«De la même manière que nous avons beaucoup d’étudiants congolais qui veulent aller à l'étranger pour avoir des échanges, nous croyons qu'avec le système LMD que nous avons mis en place, ça va être plus facile pour nous d'avoir d'autres qui viennent et nous qui allons à l'extérieur. Nos remerciements s'adressent au Ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya pour avoir facilité le dialogue avec Harvard. Cela ne s'arrêtera pas là, mais elle continuera », a-t-il poursuivi.
Plusieurs intervenants, étudiants comme professeurs ont loué cette initiative du porte-parole du gouvernement qui ne cesse de multiplier des initiatives pour le rayonnement de la RDC à l’international.
*C’en est donc fini avec l’exécution de l’Arrêté Ministériel n°028/MINESU/CAB.MIN/MNB/RMM/2024 qui, depuis le 5 janvier 2024, portait désignation d’un Directeur Général à l’Institut Supérieur de Développement Rural, ISDR en sigle, à Mbandaka. Ainsi, en a décidé le Conseil d’Etat, siégeant en matière relevant de ses attributions sur les actes d’administration posés par les autorités de tutelle en violation des lois de la République.
Aujourd’hui, plusieurs jours après, alors qu’à un certain moment, ces mêmes Autorités aussi bien académiques que de tutelle sont passées aux actes jusqu’à suspendre le Professeur Giscard Loando Bakombo de ses fonctions, le Conseil d’Etat suspend, désormais, les effets de cet Arrêté-là par une Ordonnance rendue en matière de référé-liberté dont l’acte de Notifitcation a été, du reste, adressé à toutes les parties concernées, y compris le Ministère de l’ESU, pour la tutelle, et le Ministère de la Justice et Garde des Sceaux, agissant au nom de la RD. Congo.
Selon les informations glanées dans les hautes sphères de la justice congolaise, il y a lieu de noter que les documents, ci-dessous, rapportent, par conséquent, toutes les effets y afférents.
D’où, le Prof. Giscard Loando Bakombo ainsi réhabilité, peut reprendre le chemin du travail, conformément aux lois de la République ainsi qu’à la Constitution qui consacre le principe sacro-saint de séparation des pouvoirs en RD. Congo, s’il faut le rappeler à tous.
Dieudonné Kamuleta Badibanga, le Président de la Cour Constitutionnelle
Une vue de la composition de la Cour Constitutionnelle lors du dernier verdict ayant permis de repêcher 49 Députés Nationaux et de vider les contentieux
Après l'arrêt définitif de la Cour constitutionnelle, seuls ceux qui se reprochent de quelque chose s'agitent. En effet, il sied rappeler que de par la volonté de la Constitution, en son article 168, " les arrêts de la Cour constitutionnelle ne sont susceptibles d'aucun recours et sont immédiatement exécutoires. Ils sont obligatoires et s'imposent aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles et militaires ainsi qu'aux particuliers".
L’article 93 de la Loi organique sur la Cour constitutionnelle ajoute que ces arrêts ne peuvent être susceptibles d'être examinés qu'en cas d'interprétation pour en clarifier le sens ou pour erreur matérielle.
Pour ce qui concerne l'examen d'un recours en erreur matérielle, il est utile de préciser qu'en droit, il faut entendre par erreur matérielle, une erreur dans la transcription du nom, d'un mot (il doit s'agir d'un problème d'orthographe) ou du chiffre ou nombre. De par la jurisprudence de la Cour, une requête en erreur matérielle n'a pas pour vocation de changer la décision de la juridiction ou d'en modifier le sens.
Elle n'a donc pas techniquement pour vocation d'être un substitut au recours de révision. Elle ne modifie donc pas en réalité une décision, d'autant plus que dans le cas des arrêts de la Cour constitutionnelle, ils ne peuvent absolument pas être remis en cause. Ainsi est le postulat pris par le peuple congolais.
Mis à part le débat sur l'impossibilité de renverser par voie de droit une décision de la Cour constitutionnelle, il importe d'opiner sur une autre question, celle liée à l'invalidation d'une personne qui ne s'est pas présentée au procès ou qui n'a pas été partie ou appelée en dans un procès électoral.
En effet, la Cour constitutionnelle a le pouvoir même, sans être saisi par un candidat ou un regroupement politique, d'annuler une élection sur base des P.V et pièces lui transmis par la CENI.
D’après la doctrine dominante en droit électoral, du pays comme de l'étranger, il est affirmé que la Cour constitutionnelle est le régulateur du processus électoral. Elle peut même, invalider un candidat pour un comportement immoral.
Dans ce cas, elle est en tant que juge électoral, juge de la sincérité des résultats. Elle vérifie si les résultats publiés par la CENI sont conformes aux procédures indépendamment de la personne qui est contestée.
Après cette analyse, il sied de noter qu'après les arrêts de la Cour constitutionnelle aucun particulier ou autorité ne devrait commenter pour discréditer la haute juridiction constitutionnelle du pays.
Comment comprendre qu'après l'arrêt de la Cour qu'une autorité se permette de faire de tweet et qu'un autre se permette de faire circuler un message WhatsApp, envoyé à une autorité de manière privée, dans les réseaux sociaux juste pour discréditer les autorités judiciaires ?
Comment comprendre pour l'invalidation d'un fils à papa que l'on puisse acheter une partie de la presse pour faire l'écho d'une prétendue erreur matérielle ?
Il est étonnant qu'un regroupement politique puisse perdre 5 sièges seulement, mais alerte l'opinion sur la perte de 9 sièges ? Ceci juste pour s'attirer la pitié et la compassion après utilisation des moyens frauduleux pour acquérir les sièges ?
Comment comprendre qu'un regroupement perd 5 sièges mais alerte l'opinion que pour l'invalidation du seul cas du fils à Papa ? Le cas des autres invalidés ne compte pas -t-il pas ?
Comment comprendre pour l'invalidation d'un fils à papa que l'on puisse menacer de tenir un point de presse avec chantage sur les institutions de la République ?
D'après certains témoignages recueillis, tout porte à croire, que le contentieux des élections législatives de 2024 a été géré en toute impartialité, sans scandale et sans cas avéré de corruption.
A ce sujet, il sied de rappeler qu'au lendemain du prononcé de l'arrêt définitif, il n'y est enregistré aucune manifestation devant le siège de la Cour, ni des tensions, ni des appels à scandale au sein de la classe politique sauf du côté des fils à papa et des fraudeurs avérés.
A comparer avec les contentieux de 2018-2019 où il y avait des preuves avérées de corruption, des arrêts à scandale et des manifestations le lendemain de la publication des arrêts, des tensions au sein de la classe politique et une opinion publique qui était totalement divisé et qui criait à la honte de la justice.
D'ailleurs, après l'arrêt définitif qui du reste contient les noms de tous les élus, aucun autre recours ne peut changer le sort de ce qui est scellé par un arrêt définitif.
Ainsi, sans le sens de l'Etat et de la soumission aux lois de la République, les émotions pour les besoins de victimisation prennent le dessus et annihilent la raison.
Il faut pour ceux qui ont le sens de l'Etat, que ces émotions puissent céder à la raison et à la justice... sinon, tout est cirque.
Sud-Kivu, les populations de Kabare exigeant Serge Bahati ou rien…
De la capitale Kinshasa passant par les montages de l’Est jusque dans le territoire de Kabare dans la province du Sud - Kivu, l’invalidation du député Serge Bahati Maygende, secrétaire - rapporteur du bureau d’âge de l’assemblée nationale, mardi soir par la cour constitutionnelle, a provoqué une vague d’indignations.
Meilleur élu du territoire de Kabare au Sud-Kivu, l’un des benjamins de cette législature s’est vu invalider par la cour constitutionnelle qui n’a pourtant reçu aucune requête en contestation de sa victoire.
La requête de Claude Nyamugabo du regroupement FPAU dirigée contre la ministre Claudine Ndusi du regroupement AEDC - A s’est de façon surprenante tournée contre M. Bahati qui avait remporté le scrutin haut la main avec 14 846 voix certifiées par la commission électorale nationale indépendante (CENI) et nullement contestées.
« En invalidant injustement l'Honorable Serge Bahati Maygende meilleur élu de kabare, la cour constitutionnelle vient de saboter à ciel ouvert les sud-kivutiens et plus particulièrement les populations du territoire de kabare qui avaient jetté leur dévolu sur ce jeune leader jusqu'à faire de lui le meilleur élu de cette circonscription électorale », s’est emporté Patient Katembera, manifestant mercredi dans la matinée à Kabare.
Des centaines d’électeurs et sympathisants de l’élu ont déferlé dans les rues ce mercredi 14 Mars, banderoles, pencartes et affiches en mains pour exprimer leur désarroi.
« Etant convaincus de sa brillante élection à kabare, personne n'a intenté une action en justice contre l'Honorable Serge Bahati et aucune action ne lui a été signifiée par qui que ce soit dans ce sens », a fait remarquer Elie, un autre manifestant affirmant que « les populations de kabare se voient être humiliées par la Cour constitutionnelle en invalidant leur meilleur élu ».
Des manifestants espèrent voir ce qu’ils qualifient de « grossière erreur matérielle » être corrigée par la haute cour dont les décisions sont susceptibles d'aucun recours, mais la loi loi permet aux juges d’y revenir seulement en cas d'erreur matérielle.
L’ONG congolaise de défense des droits de l’homme, ACAJ, a dénoncé mercredi soir « plusieurs incohérences qui violent les principes de l’Etat de Droit et de la Démocratie ».
L’organisation de la société civile pilotée par Georges Kapiamba a noté qu’il est « important que des mesures correctives soient prises au profit des victimes et une enquête indépendante soit menée ».
Dans la foulée, l’ACAJ a réclamé des sanctions « pour redorer l’image de la Justice ternie ! ».
Le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a pris la parole au nom du Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lors du culte œcuménique célébrant la Journée internationale des Droits des Femmes. La cérémonie s’est déroulée à la majestueuse cathédrale du Centenaire, le vendredi 8 mars dernier.
La solennité de l’occasion était accentuée par le contexte douloureux qui prévaut dans l’Est de la République démocratique du Congo. Nos compatriotes de cette région ont été les victimes atroces de la guerre d’agression menée par les supplétifs du M23, soutenus par le Rwanda. En signe de compassion et de solidarité, cette journée a été marquée par des moments de prières intenses, d’adoration et de déclarations ferventes.
Le Premier Ministre a souligné l’importance de la masculinité positive, un concept prôné par le Président Tshisekedi Tshilombo. Selon lui, l’égalité des sexes ne peut être atteinte sans l’engagement actif des hommes en faveur des droits et de l’autonomie des femmes. Il a réitéré l’engagement ferme du gouvernement à soutenir les initiatives féminines, qu’il considère comme des piliers essentiels pour la construction d’une société plus juste et équilibrée.
Dans son discours, le Premier Ministre a appelé à la fin des hostilités dans l’Est du pays. Il a exhorté la communauté internationale à se mobiliser pour mettre un terme à cette guerre dévastatrice. Le Président Tshisekedi Tshilombo, quant à lui, continue de travailler sans relâche pour instaurer la paix et la stabilité dans la région.
La célébration de cette journée mémorable a été un rappel poignant de la nécessité de protéger les droits des femmes, de promouvoir leur participation active dans tous les domaines de la société, et de construire un avenir où l’égalité et la justice prévalent. A cette occasion, Sama Lukonde a, ainsi, encouragé les femmes à continuer à faire entendre leur voix pour l'avènement de la paix et de l'égalité dans le pays.
"En cette date du 8 mars, les femmes doivent continuer à faire monter leur plaidoyer pour encourager le Chef de l'Etat dans cette quête non seulement de la représentation mais surtout de la paix", a-t-il déclaré dans son discours.
Le Premier ministre a également rappelé les violences dont sont victimes les femmes dans l'est du pays, en proie à des conflits armés. "Nous voyons nos femmes, nos filles violentées, en errance à cause de cette guerre injuste qui nous est imposée par le Rwanda", a-t-il souligné.
Investir dans les femmes pour accélérer le développement
Célébrée sous le thème international "Investir en faveur des femmes, accélérer le rythme", la Journée internationale de la femme a donné l'occasion au Premier ministre de réaffirmer l'importance de l'autonomisation des femmes pour le développement du pays.
"Le gouvernement s'engage à investir dans les femmes et les filles pour qu'elles puissent jouer pleinement leur rôle dans la société", a-t-il déclaré.
Plaidoyer pour le renforcement du statut de la femme
La représentante de la société civile et la représentante de la ministre du Genre, Famille et Enfants ont également pris la parole lors de la cérémonie. Elles ont plaidé pour le renforcement du statut de la femme et l'amélioration de ses conditions de vie.
Plusieurs femmes membres du Gouvernement, des organisations féminines, des organismes internationaux et des différentes couches de la population ont pris part à cette célébration.
Journée d'échange entre quelques membres du gouvernement de la RDC et une délégation de Harvard Africa Caucus ce lundi 11 mars 2024 au Salon Bleu de l'immeuble du Gouvernement. Cette délégation est composée d'une trentaine d'étudiants de Harvard Kennedys School qui ont chosi la République démocratique du Congo comme un cas d'étude dans toutes ses facettes.
Les échanges ont porté sur plusieurs thématiques entre ces étudiants et quelques membres du gouvernement, à savoir, le Ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya; le ministre de la santé, hygiène et prévention Roger Kamba; la ministre des Mines, Antoinette Nsamba ainsi que la Ministre d'Etat, ministre de l'environnement et développement durable, Eve Bazaiba sans oublier le ministre de la défense, Jean-Pierre Bemba.
Dans son mot d'introduction le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya a circonscrit le contexte de ces échanges et la présence de cette délégation d'étudiants et chercheurs de Harvard.
Les échanges ont porté essentiellement sur la République démocratique du Congo ou pays solution choisi comme thème de leur immersion.
" Le rôle central que joue la RDC dans le monde. L'uranium qui a fabriqué la bombe atomique est venu de la RDC. Dans vos téléphones et ordinateurs, il y a le coltan qui vient de la RDC. Aujourd'hui on parle du changement climatique et la RDC a de bassins forestiers qui épargnent toute l'humanité " a indiqué le porte-parole du gouvernement congolais.
Pour sa part, le ministre de la santé publique, hygiène et prévention a axé son message sur la couverture de la santé universelle car, selon lui, pas de développement si on n'a pas le capital humain en bonne santé.
"Avec ses 100 millions d'habitants, la RDC a une grande masse et elle doit avoir une bonne capacité de production. Le poids de la santé est très élevé dans le développement du pays surtout quand on regarde l'espérance de vie de congolais qui tourne autour de 60 ans qui est inférieure de 3 ans à la moyenne africaine" a expliqué le patron de la santé en RDC.
Ainsi, la couverture santé universelle s'est assignée deux objectifs majeurs à savoir rallonger cette espérance de vie et contribuer au développement du pays.
De son côté, la Ministre de mines a mis l'accent sur l'apport du secteur minier dans l'économie du pays.
D'après elle, la RDC reconnaît sa possibilité de booster son économie grâce au secteur minier. Antoinette N'samba a insisté sur une exploitation minière responsable qui respecte l'écologie. Aussi, un accent devrait être mis sur les énergies renouvelables, a-t-elle affirmé. Elle a, enfin, évoqué les différents contrats miniers dont certains ont été révisés.
Ces échanges ne pouvaient pas manquer de s'intéresser au secteur de l'environnement. Eve Bazaïba est revenue sur le rôle essentiel de la RDC par rapport à la transition verte et la gestion abondante de ressources minières. Également sur comment les ressources actuelles du bassin du Congo peuvent être améliorées pour garantir une conservation durable; quels sont les défis et opportunités associés à l'implémentation de mise en œuvre de projets REDD+; comment la RDC bénéficie-t-elle du crédit carbone pour la réduction de gaz à effet de serre ; Comment les initiatives actuelles de protection du bassin du fleuve Congo peuvent être améliorées pour garantir une conservation durable.
La ministre d'Etat et ministre de l'environnement a édifié cette délégation sur toutes ces questions.
Enfin, le ministre de la défense est revenu sur la position stratégique de la RDC au regard de tous les enjeux notamment, sécuritaires auxquels le pays fait face.
Rappelons que Harvard Policy Trake est une initiative des étudiants de Harvard Africa Caucus qui réunit trente universitaires d'Harvard comprenant des étudiants en troisième cycle et des professeurs pour une expérience d'immersion. Ce qui leur permet de comprendre à la fois le secteur privé et public.
Ces échanges ont permis à ces étudiants, issus de 11 nationalités, de comprendre le contexte géopolitique de la RDC. Durant leur séjour, ils ont non seulement visité quelques sites touristiques mais aussi quelques institutions du pays. Ces discussions serviront de base pour leurs travaux qui relateront l'histoire de la RDC dans un nouveau narratif.
Prenant part à la conférence ministérielle tenue à Yaoundé au Cameroun, les ministres de la santé de onze pays africains détenant le record continental de la morbidité palustre (Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Soudan, Ouganda et République-Unie de Tanzanie) ont signé, le 6 mars dernier, une déclaration commune pour combattre ensemble le Paludisme à une charge élevée et à un impact fort. Cette initiative facilitée par Impact santé Afrique (ISA) s'inscrit dans la logique de réduire sensiblement la mortalité due au paludisme en Afrique. La République démocratique du Congo a été représentée valablement par le directeur général du programme national de la lutte contre le paludisme et le secrétaire général au ministère de la santé publique, le Dr Samuel Yuma Ramazani. Ce dernier a ramené la déclaration à Kinshasa au ministre de tutelle qui l'a signée ce lundi 11 mars 2024.
Des résolutions ont été prises en vue d'accélérer au mieux la lutte contre le Paludisme dans leurs pays respectifs. En effet, s’appuyant sur les outils et des systèmes disponibles qui soutiennent leur combat, et au-delà des embuches liées notamment aux bilans qui s’avèrent décevants tels que présentés chaque année depuis 2017 dans le Rapport de l’OMS sur le paludisme qui font état d’une absence alarmante de progrès précisément dans la Région africaine de l’OMS, où persistent environ 95 % de la morbidité et de la mortalité palustres ; du lourd fardeau porté par 11 pays africains qui, ensemble, représentent plus de 70 % de la charge de morbidité palustre dans le monde ; de l’urgence de s’attaquer aux causes profondes de cette stagnation, les membres des gouvernements des pays africains signataires de la déclaration de Yaoundé ont souscrit au principe fondamental selon lequel, malgré l’incidence élevée des cas, personne ne doit mourir du paludisme dans leurs pays.
«Nous sommes unis dans notre détermination à prévenir tous les décès liés au paludisme. Nous nous engageons par la présente déclaration à mener une action concertée pour mettre fin aux décès dus au paludisme en poursuivant la mise en œuvre de l’approche « D’une charge élevée à un fort impact » (HBHI)3, afin de lutter de manière durable et équitable contre le paludisme en s’appuyant sur quatre piliers (volonté politique, utilisation stratégique de l’information pour l’action, meilleures orientations techniques, coordination) et deux environnements porteurs (systèmes de santé nationaux fonctionnels et adoption d’une approche multisectorielle) », ont souligné les ministres signataires dans leur déclaration.
Les ministres de la santé d'Afrique se sont engagés, de plus, à renforcer, dans leurs pays respectifs, la volonté politique et à exercer un leadership dans le soutien aux programmes nationaux de lutte contre le paludisme et aux autres programmes de santé (santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent) afin qu’ils fournissent des services intégrés.
« Nous nous engageons en outre à tirer parti de l’engagement de nos chefs d’État, ainsi que de l’engagement des autorités administratives, traditionnelles et religieuses et des responsables communautaires pour accroître l’efficacité de nos programmes de santé. Nous nous engageons également à renforcer la sensibilisation à tous les niveaux par le biais des messages clés et de la mobilisation des financements pour mettre fin au paludisme afin de tirer parti du leadership et des ressources d’autres secteurs pour combattre et éliminer le paludisme en Afrique », ont-ils mentionné.
Les signataires se sont également engagés à augmenter des ressources nationales consacrées à la lutte contre le paludisme et, par un plaidoyer à l’endroit de leurs assemblées législatives et de leurs ministères des finances respectives, à œuvrer pour combler les déficits financiers afin d’assurer une couverture suffisante des interventions de lutte contre le paludisme. Profitant de cette occasion, les pays signataires ont ensemble lancé un vibrant appel à leurs partenaires régionaux et internationaux pour qu’ils augmentent leurs aides financières et les rendent plus prévisibles dans le respect des priorités nationales.
Dans leur déclaration, les ministres de santé des pays africains à forte morbidité du paludisme ont pris l’engagement d’investir conséquemment dans le déploiement des systèmes d’information sanitaires efficaces et fiables, y compris les technologies d’analyse et de systèmes d’information géographique. Aussi, rechercher et appliquer les orientations techniques les plus récentes et les meilleures pratiques pour combattre et éliminer le paludisme, faciliter et renforcer des capacités des institutions nationales afin qu’elles soutiennent les programmes nationaux de lutte contre le paludisme en s’appuyant sur les meilleures données disponibles pour permettre l’adoption et la mise en place rapides de l’éventail d’interventions et de stratégies le plus adapté au contexte, à une échelle ayant un impact sur la lutte contre le paludisme et son élimination.
Parmi les engagements pris, ils ont souligné de même celui de renforcer la coordination et l’action multisectorielle et à décentraliser les mécanismes de coordination de la lutte contre le paludisme aux niveaux infranationaux. Renforcer les systèmes de santé nationaux en accentuant l’investissement global dans le secteur de la santé et à faire un usage judicieux de tout le financement consacré à la santé pour mettre en place des infrastructures sanitaires, des ressources humaines et des mécanismes efficaces d’exécution des programmes… ; Établir des partenariats fondés sur la collaboration pour la mobilisation des ressources, la recherche et l’innovation avec des institutions et organisations nationales et continentales etc.
A tout prendre, les Ministres de la santé de 11 pays africains, réunis à Yaoundé ont réitéré leur engagement en faveur de la réduction accélérée de la mortalité due au paludisme et « nous engageons à nous tenir, ainsi que nos pays, mutuellement comptables des engagements énoncés dans la présente déclaration. Publiée dans la plus grande urgence en ce jour ».
Une nouvelle plateforme interparlementaire contre le paludisme
Par ailleurs, en marge de la signature de ladite déclaration, une nouvelle plateforme interparlementaire a vu le jour, sur l’initiative de la députée Juliette Nzinga du Sénégal. Il s’agit de la COPEMA, Coalition des parlementaires pour l’élimination du paludisme en Afrique (COPEMA). Celle-ci se veut une mouvance qui réunit les parlementaires africains autour d’un même objectif contre le Paludisme. C’est celui de changer l’histoire du paludisme par des actions de redevabilité dans l’élaboration des lois de finances publiques. Le parlement congolais a été représenté par l’Honorable Dieudonné Mposhi, Député national de cette nouvelle législature.
La 17ème Conférence Internationale de l'Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS) sur les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) dans le domaine de la sécurité sociale a pris fin le 8 mars 2024 à Bali, en Indonésie. Durant trois jours, plus de 350 participants venus des cinq continents ont exploré les dernières tendances et innovations en matière de TIC et leur impact sur la sécurité sociale. La République Démocratique du Congo était représentée à la conférence par une délégation conduite par le Directeur Général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), Charles Mudiay Kazadi, qui assume actuellement la présidence du Bureau de Liaison des Administrations de Sécurité Sociale d'Afrique Centrale (Blaisac).
Un programme riche et varié
La conférence a proposé un programme riche et varié, avec dix zones d'innovation permettant aux participants de découvrir des solutions technologiques concrètes, quatre tutoriels approfondissant des sujets spécifiques et des panels de discussion animés par des experts de renommée internationale.
Intelligence artificielle, cybersécurité, cloud computing et bien plus encore
Les thèmes abordés lors de la conférence étaient nombreux et variés, couvrant notamment l'intelligence artificielle et son importance dans les institutions de sécurité sociale, la sécurité des données, la résilience numérique opérationnelle, l'approche agile axée sur l'usager, la cybersécurité, l'utilisation efficiente du cloud et ses implications, ainsi que la sécurisation des endpoints.
L'avenir des TIC dans la sécurité sociale
La commission technique de l'AISS en charge des TIC a clôturé la conférence en dressant un panorama des perspectives d'avenir des TIC dans les institutions de sécurité sociale. L'accent a été mis sur l'importance de tirer parti de l'intelligence artificielle, de rester constamment à jour des dernières technologies, de développer les compétences internes en matière de TIC et de faire de la transformation numérique un allié pour améliorer la qualité des services offerts aux citoyens.
Restitution des travaux et remerciements
Le Secrétaire Général de l'AISS, Marcello Abi-Ramia Caetano, a clôturé les assises en remerciant les participants et les panélistes pour leurs contributions fructueuses. Il a également annoncé l'organisation d'un webinaire pour restituer les travaux de la conférence et partager les recommandations formulées.
Satisfaction et défis
M. Mudiay s'est dit satisfait de la participation de la RDC à la conférence et des échanges fructueux qui ont eu lieu. Il a également souligné l'importance de la transformation numérique pour la CNSS, en particulier dans le contexte de la récente intrusion informatique dont le site web de l'institution a été victime.
In globo, la 17ème Conférence Internationale de l'AISS sur les TIC a été un succès retentissant, offrant aux participants une plateforme unique pour partager leurs connaissances et expertises et explorer les solutions innovantes qui façonnent l'avenir de la sécurité sociale.
Chacun a une responsabilité morale cruciale envers la préservation et le respect de la vie humaine. En tant que citoyen, il est essentiel de contribuer activement à la sauvegarde de la sacralité de la vie humaine en veillant au bien-être et à la sécurité de ses concitoyens. Chaque gouvernement, en tant qu'entité, détient une responsabilité encore plus grande que celle d'un simple citoyen conscient de ses devoirs.
En RDC, cette dynamique semble avoir été altérée, puisque depuis la plus haute autorité, le chef de l'État, jusqu'au citoyen ordinaire, la priorité a été accordée à la terre et les ressources naturelles plutôt qu'à la vie humaine. Cette inversion de valeurs souligne une déconnexion inquiétante par rapport à l'importance fondamentale de la vie humaine, entraînant ainsi d'importants défis moraux au sein de la société congolaise.
La mise en lumière la plus frappante de cette contradiction se retrouve dans les slogans et les attitudes des Congolais face aux attaques du M23, soutenues et justifiées par Kagame. Un message puissant émane lorsque le président Tshisekedi déclare avec fermeté que la RDC ne cédera aucune partie de son territoire au Rwanda, une position largement soutenue en principe par tous les Congolais à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Cette affirmation revêt une importance particulière en soulignant que Kagame persiste dans l'utilisation de groupes armés rebelles Tutsi congolais pour assurer le flux de coltan et d'autres minéraux de la RDC vers le Rwanda. Par conséquent, il est interprété comme un crime commercial motivé par les objectifs de développement économique du Rwanda, justifié par des considérations tribales.
Toutefois, une analyse économique approfondie révèle que d'importantes portions de notre économie nationale, de nos industries et de nos terres sont actuellement sous le contrôle d'entités étrangères. Il est crucial de noter que ni les Chinois, les Suisses, ni les Américains n'ont eu recours à la force armée pour s'approprier de nos mines, et les Kényans ou Nigérians n'ont pas adopté cette approche pour prendre le contrôle du réseau bancaire congolais.
En réalité, l'exploitation des ressources congolaises requiert des transactions financières, parfois assorties de pots-de-vin, pour accéder et exploiter les précieuses richesses du pays, sans forcément avoir recours à la violence armée. La question pertinente qui se pose est : pourquoi Kagame n'opte-t-il pas pour une stratégie similaire ? Une explication plausible pourrait être sa situation économique précaire et son approche dépassée. Cette réalité souligne de manière impérative la nécessité de démêler le commerce des ressources naturelles de la violence armée, afin de qualifier correctement les crimes commis et d'établir des sanctions appropriées.
Crime et péché
L'histoire tisse souvent des trames dramatiques, des récits d'espionnage et de trahison, parfois empreints de romantisme. Pourtant, elle ne glorifie pas la voie des meurtriers, contrairement à ce qui se passe en RDC.
Dans un contexte plus large, le discours sur la conquête économique ou foncière sert de récit divergent, détournant l'attention des graves crimes commis par Kagame et les membres du M23 sur le sol congolais. Ces crimes vont bien au-delà de simples transgressions, incluant des actes de violence et, osons le dire, des atrocités de masse contre le peuple congolais.
D'autre part, le péché est que le peuple congolais et son gouvernement semblent implicitement cautionner l'horrible crime en excusant le meurtre de Congolais sans conséquence, pourvu que l'auteur ou les auteurs soient affiliés à un groupe armé ou prétendent agir en défense des droits d'une tribu. Cette attitude permissive contribue à perpétuer un climat d'impunité, où des actes de violence brutale restent impunis en raison de ces justifications fallacieuses. En conséquence, cela alimente le cycle de violences et compromet la quête de justice et de paix pour le peuple congolais.
Quant à la perplexité entourant le ralliement de membres éminents des forces armées au M23, immortalisant leur choix à travers des vidéos, suivis maintenant par des politiciens, il est plausible de supposer qu'ils sont motivés par des avantages résultant de leur implication passée dans ces mouvements ou des bénéfices découlant de leur adhésion. Dans le passé, après des négociations, les meurtriers ont été parés de galons sur leurs épaules ou ont obtenu des responsabilités de premier plan dans les services secrets, tandis que les technocrates ont été promus à des postes éminents au sein du gouvernement. Ainsi, il est possible de conclure que, plus que tout, tout comme par le passé, les monstres et les âmes ordinaires sont tous animés par un sentiment d'impunité en rejoignant cette aventure morbide.
La cure
Comment les Congolais peuvent-ils oser nourrir l'espoir de construire une puissance économique et une nation moderne alors que des générations entières sont marquées par le traumatisme ?
Incontestablement, Mobutu incarne la quintessence d'un dictateur, engendrant ainsi un traumatisme national résultant de l'adoration perpétuelle envers une seule personne et du risque de perdre sa vie en s'opposant à sa volonté, aussi ignoble ou stupide soit-elle. Toutefois, les actions de Laurent Kabila, avec le soutien de déplorables alliances, ont conduit à la tolérance envers les groupes congolais qui attaquent d'autres groupes ou l'ensemble des Congolais, marquant ainsi l'avènement de l'ère de la dévaluation totale de la vie humaine, laquelle constitue le traumatisme le plus inhumain.
Quels seraient les premiers pas à entreprendre désormais dans la bonne direction ?
Tout d'abord, il est impossible de promouvoir le bien commun sans reconnaître et défendre le droit à la vie. Nommons ce qui se passe en RDC pour ce qu'il est : un génocide.
Deuxièmement, établir une nouvelle norme : en aucun cas, les autorités congolaises ne devraient négocier avec des groupes criminels. Des sanctions doivent être émises sur les membres de ces organisations et sur le Rwanda dans le cas du M23, ainsi que sur tous les autres groupes armés et leurs sponsors. Autrement, il serait nécessaire de libérer tous les individus impliqués dans des activités criminelles, les kulunas, de les apaiser en leur présentant les mêmes propositions faites à ces groupes.
Troisièmement, une société manque de bases solides lorsqu'elle affirme des valeurs telles que la dignité de la personne, la justice et la paix, tout en permettant ou en tolérant diverses formes de dévalorisation et de violation de la vie humaine. Il est impératif que le gouvernement fasse respecter le droit à la vie, le fondement des biens précieux de la société, tels que la démocratie et la paix. Actuellement, la constitution ne les oblige pas à le faire. Des lois cohérentes, directes et adéquates visant à protéger la vie humaine potentielle se font attendre depuis trop longtemps. C'est pourquoi, dans la constitution révisée que nous proposons, nous énonçons :
ARTICLE 4.
L’article 11 est modifié comme suit :
Chaque vie est sacrée.
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
Toute fois la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls congolais sauf exceptions établies par la loi.
Les congolais coexistent en tant qu’individus et non en tant que groupe.
Nul ne peut exercer le droit de tuer autrui, sauf dans les cas de légitime défense reconnus par la loi.
La légitime défense, en stricte conformité avec les dispositions légales, ne peut, en aucune circonstance, être invoquée comme justification ou excuse pour l'homicide, que celui-ci soit commis par un individu ou un groupe agissant au nom d'un individu ou d'un groupe.
L'État est tenu de présenter devant un tribunal congolais toute personne impliquée dans le meurtre d'un citoyen congolais, sans tenir compte du genre, de la religion, de la situation socio-économique, de la résidence, de l'appartenance culturelle ou de la nationalité de l'auteur, même si le crime a été commis au-delà des frontières nationales.
Comment réparer le vase brisé ?
Les ravages de la guerre, tels que ceux en RDC, engendrent une perte collective d'innocence morale et sexuelle, impactant l'ensemble de la société. La volonté des auteurs de crimes de commettre des atrocités démontre la capacité de la guerre à dépouiller l'humanité de sa vertu. Parallèlement, la destruction et le déplacement de citoyens désespérés priveraient la nation de son humanité, entravant le développement économique et social.
Plus préoccupant encore, la terreur de la guerre affecte profondément l'avenir d'une nation, surtout pour un enfant. Les études soulignent que les enfants témoins de guerres développent une anxiété accrue et d'autres effets qui les handicapent dans leur capacité à rivaliser avec leurs contemporains d'autres régions, entravant ainsi leurs chances de briser le cycle de la pauvreté. Malgré cela, l'adaptabilité, la créativité et l'ingéniosité des enfants offrent un rayon d'espoir.
Néanmoins, une sortie collective de cette tourmente nécessitera expertise, programmes, et surtout des ressources financières, un sujet que j'ai déjà exploré en détail dans mes écrits antérieurs.
Jo M. Sekimonyo
Écrivain, théoricien, défenseur des droits de l'homme et économiste politique