*‘’Concrètement, après ces enjeux de haut niveau, Pius Muabilu Mbayu Mukala, Ministre d’Etat à l’Urbanisme et Habitat, parle d’un succès diplomatique réalisé sous le leadership de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui conduira certainement à beaucoup d’avantages en termes de construction des logements abordables à travers le partenariat, désormais, scellé entre ACOPRIM-Shelter, d’une part, et SHELTER FONHAB, d’autre part, ainsi qu'à la création d’emplois Directs et indirects’’, précise, dans une dépêche, la Cellule de Communication du Ministère de l’Urbanisme et Habitat, en marge des travaux d’Abuja, au Nigeria. Bonne nouvelle C'est la grande bonne nouvelle du jour. La candidature du Congo Démocratique au Conseil d’administration de Shelter Afrique a été entérinée. C’est le Ministre d’Etat à l’Urbanisme et Habitat qui l'a annoncé, peu après la cérémonie de clôture des travaux de l’Assemblée Générale annuelle de Shelter Afrique. Victoire diplomatique ‘’Il s’agit d’une importante victoire diplomatique’’, a déclaré Pius Muabilu Mbayu Mukala, le Ministre d’Etat à l’Urbanisme et Habitat, qui se réjouit ainsi de voir l’approche diplomatique du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, produire des fruits escomptés. Selon lui, en effet, l’entérinement de la candidature du Congo Démocratique au Conseil d’Administration de Shelter Afrique prouve à suffisance que le géant Congo est de nouveau debout grâce au leadership du Président Tshisekedi. ‘’Ceci est une preuve intangible qu’avec la volonté et l’Amour du peuple, beaucoup de choses peuvent changer’’, renchérit-il. Vers des logements sociaux abordables Concrètement, Pius Muabilu, après ces enjeux de haut niveau, parle d’un succès diplomatique réalisé qui conduira à beaucoup d’avantages en termes de construction des logements abordables à travers le partenariat, désormais, scellé entre ACOPRIM-Shelter, d’une part, et SHELTER FONHAB, d’autre part, ainsi qu'à la création d’emplois Directs et indirects. Le représentant de la RDC portera non seulement la voix du Congo en matière de logement et financement mais également celle de 10 pays composant le groupe 5 ayant porté sa candidature. ‘’J’ai été envoyé comme un soldat au front par le Président de la République dans l’objectif de batailler en faveur du pays. Je sors de ces assises avec le sentiment du devoir accompli’’, a soutenu. ‘’Le Boulevard est donc ouvert pour la matérialisation de différentes promesses faites en faveur de la RD. Congo’’, espère-t-il. Pour rappel, le Groupe 5 ayant porté cette candidature-là, telle qu’elle a été tractée avec un éclatant succès par Pius Muabilu, est composé, outre la RD. Congo, de la République du Congo, du Cameroun, le Bénin, le Gabon, le Niger, le Madagascar, îles Maurice, Seychelles, Sao tomé et principes. LPM
La coordination estudiantine de l'Université de Kinshasa et le café juridique ont organisé la présentation du livre intitulé "Rwanda, assassin sans frontières", ce jeudi 11 mai 2023 dans la salle Monekoso dans l'enceinte de la même institution d'enseignement. Durant près de deux heures, la journaliste internationale et auteure du livre a vivement échangé avec les étudiants venus nombreux dans cette salle. Ces derniers n'ont pas hésité à poser des questions sur la sécurité de l'auteure et des relations qu'elle entretient avec son pays, le Royaume-Uni, mais également sur la perception de Kigali et de Kinshasa sur ce qui est raconté. "C'était une bonne discussion. Il y a eu pleines de questions, surtout des questions difficiles et j'ai réfléchi. J'étais très contente parce qu'il y a eu un grand public. J'ai beaucoup apprécié leur soutien et leur intérêt accordé à mon livre" a-t-elle indiqué. Seule, dans son aventure, Wrong n'a pas bénéficié d'aucun appui financier ni moral ni matériel d'un quelconque pays européen ou du monde ni d'une association de défense des droits de l'homme. Au contraire, il demande à son gouvernement de couper le soutien au Rwanda. Elle pense que les gouvernements occidentaux ne sont pas encore prêts à lâcher Kagame et son régime. "Souvent, chez nous, au Royaume-Uni, le peuple ne connait pas vraiment l'histoire des problèmes qui se passent en Afrique. Il connaît mieux ce qui se passe en Amérique et en Europe. Raison pour laquelle je me suis tournée vers l'Afrique pour faire connaître sa riche histoire au reste du monde"a-t-elle ajouté. S'agissant de la rédaction de "Rwanda assassin, sans frontières", elle a été motivée d'écrire ce livre quelques années après la mort de Patrick Karegeya en Afrique du Sud, commanditée par Paul Kagame. Cet opposant décédé le 31 décembre 2013, demeure encore d'actualité dans le régime de Kagame. Le personnage principal est Patrick Karegeya, un pilier du Front Patriotique Rwandais (FPR), le parti au pouvoir depuis la fin de cette guerre civile qui a été marquée par le génocide des Tutsis en 1994. C’était un vrai personnage, drôle et redoutablement intelligent. Il aimait bien les journalistes, qui le lui rendaient bien. A la question de savoir comment est-ce que ce livre a été accueilli en Occident, principalement au Royaume-Uni ? Michela a révélé qu'il a bouleversé les lignes. "Les points de vue sont partagés parce que Paul Kagame et son régime ont vendu au monde, une belle image du Rwanda sur tous les plans. Or, c'est faux. La liberté n'existe pas là-bas. Les élections sont tous les temps truqués. Il gagne les élections avec des scores drôles. Ce pays bénéficie du soutien de l'Europe", a-t-elle déclaré. De poursuivre : "Le régime Kagame est actuellement soutenu par le Royaume-Uni et la France par rapport à leurs intérêts. Ces deux pays aiment le Rwanda parce qu'il se présente aussi comme modèle de développement en maquillant ses chiffres". Michela Wrong reconnaît que la politique congolaise de ces dernières années a sensiblement changé et a bouleversé le monde, précisément le Rwanda qui était approché par la République Démocratique du Congo pour un partenariat gagnant gagnant et pour le retour de la paix dans la sous-région des Grands Lacs d'Afrique. Les deux structures organisatrices de cette rencontre n'ont pas caché leur satisfaction. Elles l'ont témoigné. "Nous étions ravis du fait qu'elle ait accepté notre invitation pour nous présenter son livre très percutant qui a fait le tour du monde. Nous sortons de cette séance satisfait avec beaucoup de matières qui nous accompagnent dans ce combat dans lequel nous sommes engagés pour soutenir nos autorités. Nous profitons de votre micro pour informer au monde que notre organisation est intéressée aux questions d'actualité qui touchent notre pays la République Démocratique du Congo, spécifiquement les questions liées à la sécurité et à la paix dans l'Est de notre pays", a témoigné Sharonne Rose Kapinga, présidente de la coordination estudiantine de l'université de Kinshasa.
Placide Lumpungu, chancelier du Café Juridique de l'Unikin a, au nom de sa structure scientifique, aimé cette rencontre scientifique qui a sûrement rajouté un plus dans le chef des étudiants. Après Kinshasa, elle sera la semaine prochaine à Bruxelles pour échanger à propos de son livre avec la communauté congolaise et rwandaise. Il sied de rappeler que Michela Wrong a été journaliste à l’agence Reuters et au Financial Times. Jusque-là, elle est l’auteure de cinq livres dont « Rwanda, assassins sans frontières » publié aux Editions Max Milo en 2021 (anglais) et en 2023 (français). Ce livre est préfacé par Stephen Smith. (Avec la Cellcom/Communications et Médias)
Denis Kadima, le Président de la CENI Les agents temporaires de la commission électorale nationale indépendante (CENI) ayant presté dans des territoires durant les opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs dans la deuxième aire opérationnelle s'inquiètent du retard que prend leur paie du deuxième mois ainsi que d'autres frais dédiés aux jours supplémentaires des contentieux et au ramassage des kits d'enrôlement. Ils disent ne plus en vouloir de leur patience plus d'un mois après la clôture définitive de ces activités destinées à la révision du fichier électoral et s'étonnent du silence de la CENI qui ne leur a fait aucune assurance. Ces agents temporaires des territoires parmi lesquels les contrôleurs techniques provinciaux et territoriaux ( CTpro et CTT ) qui ont assuré la supervision, les membres des centre d'inscription ( MCI) et les points focaux juristes dénoncent une politique de "deux poids, deux mesures " de la centrale électorale qui aurait payé ne serait-ce que leurs homologues de grands centres urbains, sans les fixer. « Nous ne comprenons pas comment nous pouvons être traités différemment par la CENI alors que nous avons fait le même boulot. Nos collègues de grands centres urbains, dans tous les chefs-lieux des provinces de notre aire opérationnelle ont été servis et nous on ne nous dit rien. Il y a plus d'un mois que ces opérations d'enrôlement se sont pliées, nous ne comprenons pas le Silence de la CENI par rapport à notre situation », lâche un des intervenants dans ces opérations au Kasaï Central, sous le sceau d'anonymat Et à l'autre d'enchaîner : « Apparemment, ils ont privilégié nos collègues des chefs-lieux des provinces pour calmer la tension éventuelle et nous laisser en stand bye, dans ce flou qui ne dit pas son nom. Ce n'est pas juste. Qu'ils nous disent ce à quoi on peut s'attendre », renchérit-il. Pour d’ailleurs, exprimer leur ras-le-bol, les contrôleurs techniques provinciaux du Kasaï Central affectés dans les territoires gardent encore les motos neuves leurs distribuées par la CENI assurer la supervision ; Ils conditionnent la remise de ces engins par le paiement de leurs dus. La commission électorale nationale indépendante (CENI) n'a pas clairement communiqué sur cette affaire. Et, pourtant, les démarches pour avoir la réaction des officiels de la centrale électorale sont en cours. C’est depuis le 4 avril 2023 que la clôture définitive des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs est intervenue dans cette zone opérationnelle comprenant neuf provinces, à savoir : Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kasaï, Kasaï-Central, Lualaba, Tanganyika, Kasaï-Oriental, Lomami et Sankuru mais aussi, dans les trois pays étrangers dont l’Afrique du Sud, la Belgique et la France. Van Frédéric Tshilanda
Dans son ouvrage intitulé ‘’Militariser l’agriculture, Guerre sans fin contre la faim’’, paru aux éditions Book Express, en 2022, Didier Mumengi propose la Création de la Force Agricole Militaire comme moyen d’atteindre, tant soit peu, l’autosuffisance alimentaire. Il insiste sur l’urgence de forger, au plus vite et à marche forcée, une économie agro-alimentaire et rurale. D’après l’auteur, l’objectif stratégique de la Force Agricole Militaire est ‘’de contribuer de manière décisive et durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population congolaise, au développement des territoires, ainsi qu’à la sécurité au quotidien des territoires ruraux et frontaliers’’. Selon Didier Mumengi, le défi à relever pour cette force doit consister à envisager un modèle rigoureux de volontarisme économique, porté par un Etat immergé dans son rôle d’organisateur du bonheur public, incarnant le mode vertical et hiérarchique nécessaire à l’application efficace de toute action organisée. ‘’Il s’agit de recourir au savoir-faire du professionnel de la guerre, celui dont la vie est rythmée par la dimension coactive et coercitive du travail, autrement dit, le redressement autoritaire de l’économie productive’’, a-t-il mentionné dans son ouvrage. Pour lui, un autre enjeu de taille est de créer, au-delà de trois principales forces qui structurent l’armée congolaise, entre autres, la force terrestre, la force aérienne et la force navale, une quatrième force, à savoir, la Force Agricole Militaire, qui aura pour missions de préparer et assurer en tout temps et en toutes circonstances, la sécurité alimentaire nationale, tout en favorisant l’entrepreneuriat agricole national. Ce qui va permettre la défense de la patrie contre toute forme de famine grâce à l’autodétermination nationale. ‘’En s’appuyant sur des agriculteurs militairement organisés ou des militaires organisés en agriculteurs, la militarisation de l’agriculture permettra non seulement d’expérimenter une façon totalement inédite d’assurer le développement de la production agro-pastorale, mais aussi et surtout de construire les fondements d’une économie agro-alimentaire et rurale qui nourrit le peuple tout en protégeant la nation’’, a renchéri l’écrivain . Ainsi, pour faire comprendre les propriétés fondamentales de ce modèle et bien ressortir l’intérêt de l’approche pour son opérationnalisation, le sénateur Mumengi estime qu’il est nécessaire de les résumer en quelques simulations qui en dégagent les propriétés essentielles et permettent d’apprécier le fondement de la stratégie proposée. A l’en croire, la modélisation s’organise autour des domaines d’opérations agricoles et sécuritaires qui sont des espaces physiques et non physiques, avec leurs propres caractéristiques différenciées, qui conditionnent les aptitudes et les procédures des moyens, des forces et des capacités devant opérer en eux. ‘’Ces différents domaines d’opérations agricoles et sécuritaires ne peuvent nullement se concevoir isolement. Ils sont et demeureront un ensemble dans lequel les actions qui ont lieu dans l’un d’entre eux ont des effets dérivés sur le reste. Ces schémas procèdent eux-mêmes du développement d’un modèle simple qui s’inspire de la doctrine traditionnelle d’emploi des forces armées et de leur mécanisme aussi bien de fonctionnement que de commandement’’, préconise Didier Mumengi. Nelly Somba
Les avocats près les Cours d’Appel ou appartenant à des barreaux près les Cours d’Appel sont souvent distraits et négligent de remplir et de respecter cette première condition légale d’avoir un cabinet dans le ressort de la Cour. Car ils ne se donnent souvent pas la peine de lire la loi du barreau en combinaison avec leur Règlement Intérieur Cadre pour en dégager une première exigence légale : établir un cabinet dans de ressort. Un stagiaire qui est au cabinet de Maître MBU ne LETANG dans le ressort de la Cour d’Appel de la Gombe ne peut pas être admis au serment par la Cour d’Appel de Matete, si le cabinet du stagiaire n’est pas dans le ressort de Matete. C’est une des conditions de la validité des actes de ce stagiaire, notamment son premier serment ; sa robe non conforme à l’article 71, conforte cette nullité à cette audience solennelle. En principe un avocat près la Cour Suprême de Justice ne doit pas être patron d’un avocat stagiaire. Car l’avocat de cassation n’est plus sous l’autorité du Conseil de l’ordre près une Cour d’Appel. Avant donc de prêter serment, le futur avocat à la Cour d’Appel doit être dans le cabinet d’un avocat déjà installé dans le ressort de la Cour (voir l’ordonnance du Premier Ministre règlementant les deux ressorts des Cours d’Appel et des barreaux. Ces avocats disent, souvent : « ce n’est pas grave, ils disent aussi ceci : Matete et Gombe c’est à Kinshasa ! » ; en réplique il faut dire le ressort de la Cour d’Appel Matete est différent de celui de de la Cour d’Appel de la Gombe. Pour être convaincu, il faut lire l’ordonnance n°91/35 du 3 Avril 1991 portant fixation des ressorts des Cours d’Appel de la ville de Kinshasa (Journal Officiel R.J n°23 du 1er Décembre 1996). Le ressort d’un barreau est celui de la Cour d’Appel. Il est fixé par un texte d’une autorité publique et non d’une autorité ordinale. En ne soulevant pas d’office cette absence de cabinet dans le ressort où l’avocat a accompli l’acte, le juge a violé ces dispositions légales qui exigent l’établissement oblogatoire d’un cabinet dans le ressort pour accomplir sa compétence territoriale. Ces dispositions violées et par l’avocat et par le juge sont les articles 29, 38 et 51 ou 111 de la loi du barreau où le cabinet dans le ressort est une condition de validité des actes de l’avocat. Pour violation de la loi du barreau par l’avocat et le juge, la décision attaquée a reconnu une fausse compétence territoriale à l’avocat qui n’a pas un cabinet installé dans un ressort ne peut ni y prêter serment ni y poser un quelconque acte professionnel valable. Le rapporteur de la plénière de la haute juridiction n’a-t-il pas constaté que devant le juge de fond l’incompétence territoriale de l’avocat n’était pas soulevée d’office à cause du défaut par l’avocat d’établir son cabinet dans le ressort comme exigent impérativement les articles 29, 38 et 51 de la loi et 1 point 5 du RIC ? En délibéré, tout juge de cassation et même celui de la Cour Constitutionnelle doit d’office déclarer irrecevable la requête qui ne porte pas la signature d’un avocat à la Cour Suprême de Justice. Car, lui seul, est admis dans tous les ressorts en vertu de l’article 111 de la loi du barreau sans avoir un cabinet dans un ressort autre que Kinshasa ! C’est cet article 111 qui a été pris en compte avec 108. KALALA MUENA MPALA • Avec robe professionnelle et qualité conformes aux articles 71 et 111 de la loi du barreau • Chercheur Judiciaire, légaliste et Indépendant • Eco-garde de la dénomination authentique de son barreau de cassation ainsi que des procédures spécifiques devant les hautes juridictions alignées à l’article 223 de la Constitution et du Règlement de procédure devant la CCJA tous les délais des Avis, des Jugements et Arrêts.
Les Fondateurs Historiques de l'UDPS posent avec le Ministre Augustin Kibassa Maliba, Autorité Morale de l'UDPS/KIBASSA
Ce jeudi 11 mai 2023, la délégation des Fondateurs Historiques de l'UDPS a rencontré l'Autorité Morale de l'UDPS/KIBASSA, le Ministre Augustin Kibassa Maliba, dans le cadre de la mission de réunification des tendances et sensibilités de l'UDPS Originelle. En l'absence du Fondateur Historique François Lusanga Ngiele en déplacement à Likasi, la délégation des Fondateurs Historiques était composée des Honorables Charles Dia Oken-a-Mbel, le doyen, Paul-Gabriel Kapita Shabangi et Protais Lumbu Maloba Ndiba. Si rien n'a filtré de cette rencontre, on croit savoir que le sujet le plus marquant aurait été la réunification de l'UDPS fondée le 15 Février 1982 par les Treize Parlementaires. Faut-il rappeler que la Haute Autorité Politique de Référence du Parti, le Président de la République, Chef de l'Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a dernièrement chargé les Fondateurs Historiques de tout mettre en œuvre pour la refondation de l'UDPS Originelle. Selon certaines indiscrétions, l'entretien entre l'Autorité Morale de l'UDPS/KIBASSA et ses hôtes se serait très bien déroulé. Affaire à suivre. JKMN/CP
Mgr Donatier Nshole et Rév. Eric Senga MISSION D’OBSERVATION ELECTORALE CENCO-ECC Communiqué N° 005/MOE CENCO-ECC/Mai/2023 1. La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a, en date du 08 mai 2023, rendu public l’Avis d’appel à candidatures concernant la Mission d’audit externe du fichier électoral 2022-2023 de la RD Congo, faisant ainsi suite à son Communiqué de presse N°022/CENI/2023 du 05 mai 2023. 2. La MOE CENCO-ECC rappelle que la constitution d’un fichier électoral fait souvent l’objet de moult controverses dans la plupart d’Etats d’Afrique. En RD Congo, les opérations d’identification et enrôlement des électeurs n’ont pas échappé à cette réalité, au regard des conditions dans lesquelles elles se sont déroulées et les prises des positions de certains acteurs politiques et ceux de la société civile. 3. L’audit externe d’un fichier électoral fait partie de bonnes pratiques électorales. Beaucoup d’Etats africains où il y a méfiance entre les acteurs politiques et le déficit en confiance du public au processus en font recours. Il est normalement conduit par une Organisation ou un Organisme indépendant sélectionné dans la transparence, conformément aux principes d’Avis d’appels à candidatures et au cahier de charge de l’OGE. 4. L’audit du fichier électoral a permis à plusieurs Etats d’obtenir un consensus autour des listes des électeurs et de restaurer la confiance du public au processus électoral ainsi qu'aux résultats qui en ont résulté, ce dont la CENI et le processus électoral en RD Congo ont besoin aujourd’hui. 5. Le Point 17 de l’Appel à Candidature de la Mission d’Audit externe publié par la CENI indique clairement que la Centrale électorale va recruter des consultants qu’elle-même va organiser pour conduire l’audit du fichier constitué par elle-même (CENI). En outre, le Point 14 permettra à la CENI de censurer la méthodologie de l’audit (elle doit la valider) et le rapport qui en résultera (elle doit l’approuver). 6. Ces dispositions sus-évoquées sont par ailleurs en contradiction avec une autre du Point 17 qui voudrait qu’aucune partie prenante ne soit en situation de conflit d’intérêt. En revanche, la durée de 6 jours semble insuffisante pour analyser le cadre juridique et règlementaire dont toutes les procédures y afférentes, évaluer l’unicité de chaque électeur de l’échantillon (quelle qu’en soit la taille), évaluer l’inclusivité, l’exactitude et l’exhaustivité du fichier, et rédiger les différents rapports. 7. Il ressort de ce qui précède que l’équipe qui sera mise en place par la CENI ne sera pas indépendante et son rapport pourrait être orienté ou manipulé. En conséquence, il y a risque élevé de ne pas trouver un consensus sur le fichier électoral, la méfiance entre les acteurs politiques va être renforcée et la confiance du public au processus électoral va de plus en plus se détériorer. In fine, la crédibilité du processus électoral et des résultats qui en résulteront sera de plus en plus entamée. 8. La MOE CENCO-ECC prévient la CENI et l’ensemble des parties prenantes que si le processus d’audit externe du fichier est mené comme tel, il y a lieu de craindre la radicalisation du doute sur la sincérité du processus électoral et créer ainsi les conditions de contestations des résultats des scrutins attendus. La CENI aura ainsi manqué une de bonnes occasions pour crédibiliser ce processus. Il est donc de l’intérêt de la CENI et du processus électoral lui-même qu’un Organisme indépendant expérimenté sur la matière soit identifié et invité pour réaliser, en impliquant quelques experts nationaux, ce travail dans les délais convenables, respectant les conditions qui préservent la souveraineté nationale, sans offenser l’indépendance dudit organisme. 9. La MOE CENCO-ECC annonce la publication de son rapport final sur l’inscription des électeurs pour le lundi 15 mai 2023 prochain. Elle attend encore les réponses à son questionnaire soumis lors des Journées portes ouvertes et réitère sa demande à la CENI consistant à la convocation d’un Cadre de concertation où certaines préoccupations liées aux opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs devraient être traitées. Fait à Kinshasa, le 10 mai 2023 Pour la CENCO, Mgr Donatien NSHOLE Pour l’ECC, Révérend Eric NSENGA
*La Maison des Droits de l'homme en partenariat avec le Centre Carter ainsi que le Centre pour les droits civils et politiques, a procédé, le mercredi 3 mai 2023 à Kinshasa, au lancement d’une réunion de consultation finale qui a conduit à l’adoption formelle des indicateurs du monitoring des recommandations du comité des droits de l'homme aux Nations Unies.
Mme Marie Joséphine Ntshaykolo, Coordonnatrice de Programme Voix et Leadership des Femmes (VLF), a fait savoir que cette consultation s’inscrit dans le cadre des activités réalisées par les organisateurs pour promouvoir la mise en œuvre des observations finales (recommandations) adoptées par les mécanismes conventionnels des Nations Unies relatif aux droits de l’homme et en particulier les recommandations du Comité des droits de l’homme.
A l'en croire, ladite consultation met un terme au long processus participatif mené durant l’année 2022 et va permettre d’officialiser le lancement de ces indicateurs.
Pour elle, cette réunion était aussi l’occasion d’engager le dialogue sur les prochaines étapes permettant de renforcer le monitoring de ces recommandations.
A son tour, le Directeur du Centre pour les Droits Civils et Politiques (CCPR), une ONG Suisse basée à Genève, M. Patrick Mutzenberg a souligné que le suivi de la mise en œuvre des recommandations par le comité des droits de l’homme des Nations Unies doit être muni d'un plan de monitoring et des plaidoiries pour améliorer les cas sur terrain.
" La société civile doit s’imprégner des indicateurs de monitoring pour la mise en œuvre des recommandations faites à la Rdc. Nous devons faire le monitoring et des plaidoiries sur la mise en œuvre des recommandations et aussi être en contact avec les comités interministériels », a laissé entendre M. Patrick Mutzenberg.
Pour sa part, le Secrétaire du sous-comité pour la prévention de la torture, haut -commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme , M. Joao Nataf, a martelé sur la prévention de la torture et le jugement des responsables . Il a fait valoir les mécanismes des préventions pour aider les victimes de la torture.
Dans la recommandation adoptée sur la protection et la jouissance à l'égalité des droits reconnus dans le pacte pour toutes les personnes atteintes d'albinisme, les indicateurs se situent dans la vulgarisation et la mise en œuvre de la loi de promotion et protection des personnes avec handicap et autres groupes vulnérables ; l'adoption d'une loi sur la lutte contre les discriminations et violence y relatives ; la création d'une stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur les genres.
Il y a lieu de noter que le Centre pour les droits civils et politiques et le Centre carter ont développé, en étroite collaboration avec les représentants de la société civile nationale pour l'adoption de ces indicateurs.
Par ailleurs, une discussion a été engagée au cours de ladite réunion avec les autorités siégeant au sein du comité interministériel des droits de l’homme de la RDC.
Il sied de préciser que grâce à des éléments objectifs, ces indicateurs vont permettre le suivi des progrès réalisés pour mettre en œuvre les recommandations du comité des droits de l’homme.
Le Centre de Recherches en Finances Publiques et Développement Local (Crefdl) a pris connaissance des termes de références de l’appel à candidature publiés en date du 8 mai 2023 par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) dans le cadre de la révision du fichier électoral. Après analyse du document, CREFDL relève les faits suivants :
La procédure de sélection entamée par la CENI s’inscrit dans le cadre d'un processus de marché public. Il s'agit ici d’un marché de prestations intellectuelles, dont l’élément prédominant n’est pas physiquement quantifiable (Article 40 de la Loi relative aux marchés publics). Ce processus requiert à cet effet une mise en concurrence des candidats pré qualifiés conformément aux critères définis dans le cahier des charges, compte tenu de la sensibilité de l’Offre.
Le délai de de publicité de quatre (4) jours accordé aux compétiteurs pour soumettre leurs dossiers viole la loi précitée. L'article 88 alinéa 2 et 3 du décret relatif à la procédure de passation des marchés publics renseigne que le délai minimum requis pour la publicité est fixé à trente (30) jours, à compter de la date de publication de l'avis d'appel à la concurrence jusqu'à la date limite de dépôt des offres. Ce délai peut être ramené à quinze (15) jours, en cas d'urgence dûment motivé et après autorisation spéciale de la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (GDCMP).
En cas de demande de dérogation ou de contrôle préalable avant toute publicité des offres, la commission spéciale de marchés d'études, d'audits et organisation de la DGCMP dispose d'un délai de dix (10) jours pour donner son avis favorable. Ce délai peut être réduit à sept (7) jours en cas d'un projet d'urgence (article 26 du décret portant création, organisation et fonctionnement de la DGCMP). Nous rappelons que, l’audit du fichier électoral est une matière très sensible ne peut être traité avec légèreté. Face à ces obligations réglementaires, il est inconcevable de voir la CENI organiser la sélection des consultants chargés d'audit du fichier électoral en marge des principes de la Loi relative aux marchés publics. Le délai de publicité est un élément clé de transparence et d'équité dans un processus de passation des marchés publics. L'opacité qui l’entoure pourrait entrainer le discrédit du rapport final par les différents acteurs du processus électoral.
Recommandations :
la Cour des Comptes : de saisir le gouvernement pour solliciter le non-paiement de cette activité lancée par la CENI en violation des articles 40 de la Loi relative aux marchés publics et 88 du manuel des procédures en vigueur en RDC;
A la CENI : de respecter les principes fondamentaux de la Loi relative aux marchés publics pour obtenir la confiance des parties prenantes ;
A la population: de rejeter cette procédure opaque qui risquerait d’entrainer le discrédit du processus électoral.
Moïse Katumbi est-il plus influent Fatshi Beton ? Pas de mots plus forts pour qualifier les aberrations de certains affidés du pouvoir qui dirigent le pays avec beaucoup de légèreté. Heureusement, le ridicule ne tue pas. La déclaration au vitriol de Nicolas Kazadi et autres chantres du régime de connivence et de convenance, attribuant à Moïse Katumbi la responsabilité de la pénurie du maïs en RDC et plus particulièrement au Katanga, est une comédie qui mérite un Oscar. Comment expliquer que des pays souverains et puissants tels que la Zambie et l'Afrique du Sud puissent se plier à la volonté d'un individu, bien qu'acteur politique de premier rang en RDC ? Comment expliquer que les économistes et des diplomates très alertes que regorgent le gouvernement et même l'entourage du président béton puissent oublier les notions élémentaires, mieux primaires des relations entre les Etats basées sur les intérêts ? Comment des économistes de haut rang comme Kazadi, un chancelier de l'échiquier congolais, et Kamerhe peuvent-ils oublier les Abc de la loi de l'ofre et de la demande ? On peut relancer son économie par la production, la consommation, l'exportation et par la conservation. La Zambie et l'Afrique du Sud, en refusant de fournir du maïs en RDC, optent pour des mesures conservatoires pour leurs économies. Pas d'intérêts, pas d'action, dit-on. Quel est aujourd'hui leur intérêt d'exporter le maïs en RDC lorsqu'ils subissent eux-mêmes les effets de la sécheresse suite au dérèglement climatique ? Qu'est-ce que ces pays peuvent s'attendre en contrepartie de la RDC, surtout avec un régime décadent qui souffre de légitimité et qui est arrivé fin mandat ? C'est la réponse que les neuf membres du gouvernement en mission dans ces pays devrait donner au peuple congolais pour ne fût-ce que justifier leurs frais de mission. Certes, je suis partisan de l'économie de type keynésiste où l'État a un rôle moteur et régulateur à jouer. Mais l'économie dominante est aujourd'hui de type libéral, où le marché s'auto-régule sur base des bénéfices. Au non de quoi dans cette logique, un Moïse Katumbi, à Lubumbashi, peut-il pousser un Sud-Africain de ne pas vendre le maïs à l'Etat congolais ? Dans la même logique, le gouvernement Zambien ou Sud Africain peuvent-ils interdire à un fermier, homme d'affaires de son pays à vendre ses farines de maïs au plus offrants ? La règle d'or dans ce milieu c'est le bénéfice, business is business. Si on dit tout et n'importe quoi sur Moïse Katumbi, ceci me pousse à dire qu'un autre Congo est possible avec cet homme à qui on donne le pouvoir d'arrêter le temps, alors que ce pouvoir est exclusivement de DIEU maître des temps et des circonstances. Pour cette raison, nous devons être avec lui ce 13 mai pour dénoncer ce qui ne va pas dans ce pays et baliser le chemin vers l'avenir : la vie chère, le périple de la balkanisation de notre pays, le processus bancal des élections... Héritier authentique et politique d'Etienne Tshisekedi, d'heureuse mémoire, j'ai retenu que c'est des partisans et courtisans de Mobutu qui ont été les premiers à faire la publicité d'Étienne Tshisekedi. Au lieu de réfléchir à répondre aux vrais problèmes sociétales que posait le Sphinx de Limete, les 13 parlementaires et les pionniers de l'UDPS que nous étions, Mobutu et ses ouailles passaient tout leur temps à les diaboliser. Cet acharnement inconsidéré et exagéré contre le premier docteur en droit, traité de “ grand fou”, était devenu improductif et a, à la longue, produit l'effet contraire. Tshisekedi était devenu l'homme le plus populaire de la RDC.
Kabila et ses hommes ont commis la même erreur en s'encharnant maladroitement sur Katumbi, ce qui fait de lui aujourd'hui un homme politique incontournable. Qui aime bien, conseille bien. Il faut opposer à Moïse Katumbi un projet, une vision, un argument, pour la refondation du pays, que de faire gratuitement sa publicité. Toutes les autres tracasseries et traquenards du genre loi Tshiani ou dossier Beveragui ne feront qu'augmenter sa popularité. Il va apparaître comme victime de l'arbitraire du régime. La politique de « Katumbi est à la base de tout » dessert ce régime. Outre la pénurie du maïs, l'ancien gouverneur du Katanga est à la base de la flambée des prix des denrées alimentaires, de la dégringolade du franc congolais face au dollar, de la contre-performance des Léopards foot, de la non homologation des nos stades, du non financement du championnat national de football, du budget fantaisiste des 16 milliards, de la non efficacité des forces de l'EAC, de la non motivation de nos militaires au front, du non paiement de nos fonctionnaires, de l'enterrement dans les fausses communes des nos frères morts à Kalehe, de l'insécurité grandissante avec plusieurs morts à Kinshasa, Kindu, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Ituri ... Bientôt c'est la saison sèche, il sera responsable de l'étiage du fleuve Congo. Je peux savoir ce qui reste à faire pour les fanatiques zélés : approcher humblement cet homme, lui demander sa recette. Il est capable de trouver les solutions idoines. Moïse Moni DELLA Porte-parole du peuple
*Dans une note interceptée sur la toile, les agents constitués essentiellement des journalistes et autres professionnels impliqués dans la gestion de la communication à la Présidence de la République, désapprouvent les raisons évoquées pour justifier leur licenciement abusif. Ils épinglent beaucoup de vices et formulent des observations, ci-dessous.
Quelques observations relatives à la compression du personnel de la Direction de la Communication opérée, le 4 mai 2023
1. ASPECT ADMINISTRATIF
1.1. La lettre de licenciement se limite à évoquer comme motif du licenciement " des nouvelles dispositions prises ". Sans plus.
1.2. Pour avoir été remerciés » pour avoir accompli avec succès les tâches " qui leur " ont été confiées à la Cellule de Communication du Président de la République " et du fait d'avoir appris dans la même lettre la disponibilité du Cabinet à recourir en cas de nécessité à leur expertise ", les agents concernés en viennent à déduire une injustice pratiquée à leur égard. Et pour cause !
2. ASPECT SOCIAL ET POLITIQUE
2.1. La Présidence de la République est le cabinet de la Première Institution du pays, en l’occurrence le Président de la République.
2.2. De ce fait, la gestion de l'emploi doit se faire différemment des autres institutions en ce que la Hiérarchie est censée savoir que lorsqu'on quitte une telle institution même avec ou sans félicitation, on n'a peu de chances, voire aucune de trouver rapidement un emploi ailleurs. A la base : les couleurs politiques dont on devient forcément porteur.
2.3. Parti présidentiel, l'Udps promeut le Progrès Social dans sa dénomination et dans son projet de société.
2.4. Il va de soi que tout licenciement, qui ne peut que l'engager directement ou indirectement, doit obéir à certaines règles de bienséance. Par exemple : aviser six ou trois mois avant l'agent à mettre en congé, de façon à le préparer à une sortie honorable.
2.5. Or, là, on vient d'assister à un licenciement brusque et brutal ne reflétant nullement le contenu de la lettre de Son Excellence le Directeur de cabinet mettant en évidence les bons et loyaux services rendus ainsi que la promesse de recourir à l'expertise (!) des agents concernés en cas de nécessité.
3. ASPECT BUDGÉTAIRE
3.1. Faute de connaître les raisons véritables de leur licenciement, les agents concernés se contentent des rumeurs pouvant se référer fondées, rumeurs selon lesquelles il est question de restrictions budgétaires.
3.2. A supposer qu'il en soit ainsi, il est indiqué de révéler que pour 23 agents avec une moyenne de USD 1.250 le mois, l'enjeu budgétaire susceptible d'être évoqué est de USD 28.750.
3.3. Avec des indemnités de sortie représentant six mois de salaire, l'enjeu budgétaire est de USD 28.750 x 6, soit USD 172.500.
3.4. Ces six mois correspondent au laps de temps séparant la date de licenciement de la date de lancement de la campagne électorale pour un scrutin prévu le 20 décembre 2023.
3.5. En d'autres termes, on aurait pu garder les agents concernés jusqu'aux échéances électorales que ça n'affecterait aucunement l'enveloppe budgétaire de la Direction de la Cellule de Communication, ni du Cabinet.
3.6. L'exemple pourrait choquer, mais au moins traduit-il la réalité : un décompte final de USD 172.500 pour les 23 agent représente à peine 2 véhicules Toyota Land Cruiser 5p 2023 dont le coût varie entre 60 et 85.000 euros l'unité !
3.7. Nous doutons fort que les agents concernés aient été sacrifiés pour si peu !
3.8. D'où l'alternative d'un nouveau recrutement au sein de la Direction de la Cellule de Communication.
3.9. Dès lors que la compétence et l’expertise des agents concernés sont reconnues dans la lettre de licenciement, rien ne peut justifier un nouveau recrutement pour des nouveaux agents qui feront le même travail que ceux qui sont remerciés.
CONCLUSION
Ces quelques observations (aspect administratif, aspect social et politique et aspect budgétaire) annihilent tout argument devant justifier les restrictions budgétaires et/ou le nouveau recrutement.
Par voie de conséquence, les agents licenciés sont en droit de faire valoir leurs revendications auprès de la Très Haute Hiérarchie et espèrent être entendus et compris, car leurs collègues restés ne doivent pas se sentir en insécurité.
Il est juste question d'éviter tout précédent pouvant faire jurisprudence.
M. Aaron Lutete, Coordonnateur du CERPECS ASBL Contexte international de crise alimentaire De nos jours, la crise alimentaire frappe sévèrement la plupart des pays notamment en Afrique, suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, deux plus grands exportateurs des céréales. Afin de lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires, les pays producteurs ont limité leurs exportations dans l’espoir d’accroître leurs réserves internes. Ces restrictions aggravent la situation des pays dépendants des importations alimentaires. Aussi, la RDC est-elle aux prises avec les difficultés de couvrir les besoins des populations en maïs dans les provinces du Sud de son territoire. Dans cette interview exclusive, M. Aaron Lutete Kusidi, Coordonnateur Technique du Centre de recherche CERPECS ASBL, livre à La Prospérité des pistes de solution à cette problématique d’édification d’un système alimentaire solide permettant d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable en RDC. Décryptage. Interview exclusive La Prospérité : la plupart des pays africains sont en proie à une crise alimentaire qui s’amplifie au jour le jour. Comment expliquez-vous cette situation ? Aaron Lutete : Après la COVID-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a perturbé les chaines d’approvisionnement des biens et services dans le monde, du fait que ces deux pays sont de grands producteurs de céréales et d’engrais. Cette situation menace la sécurité alimentaire des pays africains dont la population est en pleine croissance, nécessitant le triplement d’importations nettes de produits alimentaires d’ici 2025, pour atteindre 110 milliards de dollars par an selon la BAD. Faute d’un système agricole efficace, la dépendance de l’Afrique va s’accentuer d’après les prévisions des Nations Unies, lesquelles fixent à 13 % la couverture de ses besoins alimentaires en 2050. Qui pis est, le réchauffement climatique a provoqué la sécheresse au Nord et au Sud de l’Afrique, en bloquant toute perspective de relèvement de la production agricole. Face à cette menace, le gouvernement de la RDC a entrepris la réforme du secteur agricole depuis 2011, en mettant en œuvre la loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture. La Pros. : Est-ce que la RDC a un potentiel qui peut lui permettre de relever ce défi alimentaire ? A.L : la RD Congo dispose de 80 millions d'hectares de terres arables dont seulement 10% sont mises en valeur. Elle est le 2ème pays de la planète en termes de terres arables cultivables disponibles après le Brésil. En outre, 70 % de la population active travaille dans le secteur agricole. La Pros. : Quelles sont les contraintes qui bloquent le progrès dans le secteur agricole ? A.L : Le développement de l’agriculture est entravé d’abord par les incohérences de la politique agricole, on bloque les prix agricoles et on veut que les producteurs accroissent la production. Ensuite, il y a le problème de coordination des marchés, dominés par la présence des intermédiaires ou mamans manœuvres qui spéculent à la baisse au niveau des producteurs et à la hausse au niveau des consommateurs. De même, l’extraversion de la demande alimentaire et de l’industrie locale tournée vers les importations au lieu d’utiliser les matières produites localement, ainsi que les contraintes techniques d’exploitation agricole, particulièrement la carence de laboratoires de recherche, de services d’encadrement des moniteurs agricoles, d’infrastructures agricoles telles que des entrepôts, abattoirs, chambres froides, magasins d’intrants… Et, par-dessus tout, il y a lieu d’épingler la dégradation des moyens de communications ou les routes de dessertes agricoles, et la sous-administration et l’insécurité dans les campagnes. En ce qui concerne spécifiquement l’agriculture vivrière, le problème est l’absence d’un marché national intégré et la prédominance de l’agriculture de subsistance, l’absence de dispositifs de stockage et de moyens de transport faisant qu’une bonne partie de la production pourrisse et soit jetée à la poubelle, au grand dam des paysans. La Pros. : vous insinuez que l’agriculture vivrière n’est pas structurée. Pouvez-vous illustrer cette affirmation ? A.L : Dans de nombreux pays africains, le football est mieux organisé que l’agriculture. A titre indicatif, le football, un hobby pour le peuple, est démocratiquement mieux structuré que l’agriculture. Sur base des contrats de performance et se fondant sur un plan de développement à moyen et long termes, la loi sportive délègue les pouvoirs aux fédérations avec des ramifications au niveau local : ligues locales, sociétés à objet sportif, cercles des fans, commissions techniques et de discipline, arbitrage… Si nous pouvons nous permettre de faire la comparaison entre l’agriculture et les sports, on peut dégager les ressemblances dans la conduite de la politique de l’Etat dans ces 2 secteurs. De même que l’Etat ne peut pas lui-même directement gérer les sports, notamment créer des clubs de football, organiser des matchs, encadrer les supporters, fonder des écoles de football, former des techniciens, des arbitres… de la même manière l’Etat ne peut pas directement gérer l’agriculture, faire des projets à partir des bureaux, gérer les parcs agroindustriels, acheter et vendre des produits agricoles, mettre en place les chaînes d’approvisionnement en intrants et de distribution des produits vivriers… Que ce soit dans les sports que dans l’agriculture, le progrès ne peut venir que par la création des écoles professionnelles qui permettront de transformer les informels et les amateurs en vrais professionnels évoluant dans le secteur formel avec des entreprises coopératives gérées de manière moderne, respectant les règles de management, de comptabilité, d’audit et les nouvelles techniques informatiques et de communication. La Pros. : Pouvez-vous nous donner le modèle d’un pays où l’agriculture est bien structurée? A.L : Nous pouvons présenter le modèle français d’institutionnalisation de l’agriculture. En France, l’agriculture est gérée par des institutions fortes constituées, d’une part, du Gouvernement et, d’autre part, le parlement des agriculteurs. L’agriculture, c’est un Etat dans un Etat. Au niveau national, l’Assemblée Permanente des Chambres Agricoles (APCA) appuie le réseau des Chambres d’agriculture locales. En effet, la politique agricole commune (PAC) est implémentée au travers d’un système démocratique fédérant les agriculteurs, au niveau de chaque circonscription (ETD), en vue d’assurer leur participation dans le développement de l’agriculture et de toutes les branches de l’économie rurale. Ils sont activement engagés dans la conception, le choix, le dimensionnement et la mise en œuvre de projets de développement. La Pros. : Certes, il faudrait libéraliser le secteur agricole, mais certains y voient les risques de perte de souveraineté et d’expropriation des terres des populations rurales. Qu’en pensez-vous ? A.L : Il faut libéraliser le secteur agricole en vue d’attirer les investisseurs qui apporteront les capitaux et les innovations techniques. Mais, cette réforme devrait privilégier les intérêts des populations rurales. Pour le Chercheur Kumi Naidoo, le loup est à la porte. Dans le monde entier, plus de 46 millions d’hectares de terres agricoles ont été achetés par des étrangers, et pour la grande part en Afrique. Il ne faudrait pas commettre l’erreur du Brésil, qui, après avoir chassé les populations autochtones de leurs terres, en vue de développer l’agriculture d’exportation et l’exploitation de bois, amène aujourd’hui, le Président LULA, à corriger cette forfaiture, en signant des Décrets pour restituer les terres aux peuples autochtones à réserver à leur usage exclusif. La Pros. : Comment peut-on concilier les deux objectifs contradictoires, le dilemme entre les impératifs de libéralisation et de protection de nos terres ? A.L : Pour protéger la souveraineté de l’Etat sur ses terres et attirer en même temps les investisseurs surtout étrangers, il serait impérieux d’organiser les populations en coopératives agricoles qui auront du poids juridique et économique pour traiter de plain-pied avec des partenaires. Il ne faudrait pas laisser les paysans individuels entrer en contact avec l’Etat et les investisseurs. En outre, le Gouvernement se doit de concéder les terres cultivables aux groupements de coopératives représentant les exploitations familiales de paysans. Ainsi, les paysans, par leurs coopératives, pourront avoir des actifs pour participer au capital des grandes entreprises agricoles industrielles. La Pros. : Est-ce que cette réforme n’est pas celle qui a échoué jadis dans les pays communistes où l’Etat avait nationalisé les terres arables et créé des fermes collectives ? A.L : Cela n’a rien à voir avec la collectivisation des terres d’inspiration marxiste-léniniste qui a intégralement donné toutes les terres arables à l’Etat communiste, lequel imposait des quotas de culture obligatoire. La nomenklatura faisait travailler les paysans avec des bas salaires et collectait le produit du travail des agriculteurs à bas prix, afin d’accumuler des plus-values devant financer à toute allure l’industrialisation. A contrario, Le système coopératif protège les libertés des paysans, à savoir : propriété privé de terres et de production, gestion démocratique et apolitique, marché libre, répartition équitable de surplus dégagé suivant le travail de chacun, attribution d’intérêt au taux du marché sur les capitaux investis, contrôle par tous les membres… Contrairement aux ONG ou mutuelles traditionnelles, les coopératives sont des vraies entreprises modernes, utilisant les techniques modernes de management et d’audit, aptes à assurer les hauts rendements et des hauts revenus aux agriculteurs qui auront le nouveau statut d’entrepreneurs. En fait, le système coopératif moderne s’adapte parfaitement à la culture communautariste millénaire africaine. Il prône une plateforme de mutualisation et professionnalisation des efforts productifs et la redistribution des produits sans discrimination ethnique, ni tribale, ni raciale, ni religieuse. On ne le dira jamais assez, en Afrique, le développement ne peut passer par un système qui élève le profit individuel comme moteur de l’histoire, mais par une structure sociale unioniste combinant le communautarisme et la coresponsabilité des palabres, promouvant les valeurs humanistes africaines, notamment : le caractère sacré de la vie humaine, la solidarité, la négation du profit individuel comme tremplin de domination sociale, l’homogénéité sociale, l’identité entre superstructure et infrastructure, entre gouvernants et gouvernés. La Pros. : Quelles sont vos recommandations en vue du progrès dans l’agriculture et de la poursuite de l’objectif d’autosuffisance alimentaire ? A.L : Le problème de la sécurité alimentaire ne devrait pas être traité isolément. La réforme du secteur agricole est à intégrer dans celle de l’ensemble des politiques macroéconomiques, car ce sont les structures économiques héritées de l’époque coloniale qui doivent être transformées. C’est à juste titre que l’économiste Peter Bauer préconise la réforme de l’ensemble du système économique national, parce qu’en ce qui le concerne, la crise et l’insécurité en Afrique résulte de la persistance des structures socioéconomiques archaïques et extraverties, sous forme d’une économie de quasi-subsistance, à mi-chemin entre le moderne et le traditionnel, le formel et l’informel. La réforme vise à recentrer les activités économiques dans notre pays sur les intérêts nationaux, et non plus sur ceux de la métropole. Le potentiel économique et le capital humain seront mis à contribution pour développer des échanges internes, afin d’accumuler les capitaux et les connaissances technologiques nécessaires à la conquête du marché international. En vue d’instituer un bon système national de l’agriculture, les paysans devraient être formés dans la gestion des coopératives agricoles pour transformer rapidement l’agriculture de subsistance en entreprises coopératives, capables de couvrir les besoins alimentaires de la RDC et de générer, en plus, des devises avec les produits d’exportation. Il faudrait rapidement inscrire le système coopérative dans la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture pour promouvoir les coopératives agricoles et leur union à tous les échelons de la territoriale, à savoir : village, secteur, commune, ville, province, et au niveau national et régional. La Pros.: De manière pratique comment la réforme agricole sera mise en œuvre ? Comment elle sera financée ? A.L : La démarche consiste à réinvestir une bonne part du revenu minier à l’investissement dans les infrastructures, et dans l’accroissement du rendement à l’hectare dans le secteur de l’agriculture vivrière, ainsi que dans l’industrie de transformation locale, en priorisant la professionnalisation et l’autonomisation des populations rurales dans les entreprises coopératives. Dans cette perspective, il serait judicieux de réaffecter progressivement les 2 milliards de dollars US actuellement consacrés chaque année à l’importation des denrées alimentaires, à booster la filière nationale de production et distribution des produits de l’agriculture, pêche et élevage, particulièrement pour substituer le manioc au blé dans la panification et les produits surgelés par la production locale. Il s’agit pour nous de proposer une version coopérative du modèle de développement des pays du Sud-Est asiatique, tel que conçu par l’Economiste Kaname Akamatsu en partant d’une base modeste. Selon sa « théorie des oies sauvages », le pays couvre ses besoins avec les importations, puis sélectionne les biens à faible technicité à produire localement, développe la formation améliorant les connaissances technologiques de ses habitants, exporte ces biens après avoir rendus ses coûts compétitifs, poursuivant l’expansion en réinvestissant le revenu créé dans les industries à plus haute valeur ajoutée. A la vérité, le nouveau paradigme coopératif s’inscrit en droite ligne de ce modèle de développement. Il a des vertus pour mobiliser les populations vivant actuellement dans le secteur informel et rural, dans des unités petites, mais avec de mécanismes internes de fédération et de mutualisation de ressources aux fins de construire, par étapes, de puissantes unions coopératives réalisant des économies d’échelles tout en boostant continuellement la production et le revenu. Par ailleurs, le gouvernement n’aura de cesse d’interdire l’exploitation minière artisanale et de fermer toutes les mines à petites échelles, qui détournent les paysans de leur rôle de producteurs agricoles, en les livrant malencontreusement dans la contrebande des minerais sous les auspices des groupes armés. Et, face au sempiternel problème d’insécurité dans les campagnes, il serait impérieux d’installer le Service National universel dans chaque territoire, aux fins de la formation des paysans à la protection civile. Ils pourront ainsi créer leurs propres coopératives de gardiennage à relier au réseau de défense nationale et sécurité intérieure en collaboration avec la gendarmerie. La Pros. : Comment pouvez-vous résumer la réforme agricole sous les auspices du mouvement coopératif ? A.L : La promotion des coopératives dans l’agriculture combinée avec l’attribution de titres de propriété foncière aux groupements des peuples ruraux, assurera la mutation des paysans en entrepreneurs agricoles, spécialement l’autonomisation de la femme et son émancipation en tant qu’agent principal de développement rural, au grand renfort des dispositions constitutionnelles relatives à la parité.
M. Aaron Lutete, Coordonnateur du CERPECS ASBL Contexte international de crise alimentaire De nos jours, la crise alimentaire frappe sévèrement la plupart des pays notamment en Afrique, suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, deux plus grands exportateurs des céréales. Afin de lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires, les pays producteurs ont limité leurs exportations dans l’espoir d’accroître leurs réserves internes. Ces restrictions aggravent la situation des pays dépendants des importations alimentaires. Aussi, la RDC est-elle aux prises avec les difficultés de couvrir les besoins des populations en maïs dans les provinces du Sud de son territoire. Dans cette interview exclusive, M. Aaron Lutete Kusidi, Coordonnateur Technique du Centre de recherche CERPECS ASBL, livre à La Prospérité des pistes de solution à cette problématique d’édification d’un système alimentaire solide permettant d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable en RDC. Décryptage. Interview exclusive La Prospérité : la plupart des pays africains sont en proie à une crise alimentaire qui s’amplifie au jour le jour. Comment expliquez-vous cette situation ? Aaron Lutete : Après la COVID-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a perturbé les chaines d’approvisionnement des biens et services dans le monde, du fait que ces deux pays sont de grands producteurs de céréales et d’engrais. Cette situation menace la sécurité alimentaire des pays africains dont la population est en pleine croissance, nécessitant le triplement d’importations nettes de produits alimentaires d’ici 2025, pour atteindre 110 milliards de dollars par an selon la BAD. Faute d’un système agricole efficace, la dépendance de l’Afrique va s’accentuer d’après les prévisions des Nations Unies, lesquelles fixent à 13 % la couverture de ses besoins alimentaires en 2050. Qui pis est, le réchauffement climatique a provoqué la sécheresse au Nord et au Sud de l’Afrique, en bloquant toute perspective de relèvement de la production agricole. Face à cette menace, le gouvernement de la RDC a entrepris la réforme du secteur agricole depuis 2011, en mettant en œuvre la loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture. La Pros. : Est-ce que la RDC a un potentiel qui peut lui permettre de relever ce défi alimentaire ? A.L : la RD Congo dispose de 80 millions d'hectares de terres arables dont seulement 10% sont mises en valeur. Elle est le 2ème pays de la planète en termes de terres arables cultivables disponibles après le Brésil. En outre, 70 % de la population active travaille dans le secteur agricole. La Pros. : Quelles sont les contraintes qui bloquent le progrès dans le secteur agricole ? A.L : Le développement de l’agriculture est entravé d’abord par les incohérences de la politique agricole, on bloque les prix agricoles et on veut que les producteurs accroissent la production. Ensuite, il y a le problème de coordination des marchés, dominés par la présence des intermédiaires ou mamans manœuvres qui spéculent à la baisse au niveau des producteurs et à la hausse au niveau des consommateurs. De même, l’extraversion de la demande alimentaire et de l’industrie locale tournée vers les importations au lieu d’utiliser les matières produites localement, ainsi que les contraintes techniques d’exploitation agricole, particulièrement la carence de laboratoires de recherche, de services d’encadrement des moniteurs agricoles, d’infrastructures agricoles telles que des entrepôts, abattoirs, chambres froides, magasins d’intrants… Et, par-dessus tout, il y a lieu d’épingler la dégradation des moyens de communications ou les routes de dessertes agricoles, et la sous-administration et l’insécurité dans les campagnes. En ce qui concerne spécifiquement l’agriculture vivrière, le problème est l’absence d’un marché national intégré et la prédominance de l’agriculture de subsistance, l’absence de dispositifs de stockage et de moyens de transport faisant qu’une bonne partie de la production pourrisse et soit jetée à la poubelle, au grand dam des paysans. La Pros. : vous insinuez que l’agriculture vivrière n’est pas structurée. Pouvez-vous illustrer cette affirmation ? A.L : Dans de nombreux pays africains, le football est mieux organisé que l’agriculture. A titre indicatif, le football, un hobby pour le peuple, est démocratiquement mieux structuré que l’agriculture. Sur base des contrats de performance et se fondant sur un plan de développement à moyen et long termes, la loi sportive délègue les pouvoirs aux fédérations avec des ramifications au niveau local : ligues locales, sociétés à objet sportif, cercles des fans, commissions techniques et de discipline, arbitrage… Si nous pouvons nous permettre de faire la comparaison entre l’agriculture et les sports, on peut dégager les ressemblances dans la conduite de la politique de l’Etat dans ces 2 secteurs. De même que l’Etat ne peut pas lui-même directement gérer les sports, notamment créer des clubs de football, organiser des matchs, encadrer les supporters, fonder des écoles de football, former des techniciens, des arbitres… de la même manière l’Etat ne peut pas directement gérer l’agriculture, faire des projets à partir des bureaux, gérer les parcs agroindustriels, acheter et vendre des produits agricoles, mettre en place les chaînes d’approvisionnement en intrants et de distribution des produits vivriers… Que ce soit dans les sports que dans l’agriculture, le progrès ne peut venir que par la création des écoles professionnelles qui permettront de transformer les informels et les amateurs en vrais professionnels évoluant dans le secteur formel avec des entreprises coopératives gérées de manière moderne, respectant les règles de management, de comptabilité, d’audit et les nouvelles techniques informatiques et de communication. La Pros. : Pouvez-vous nous donner le modèle d’un pays où l’agriculture est bien structurée? A.L : Nous pouvons présenter le modèle français d’institutionnalisation de l’agriculture. En France, l’agriculture est gérée par des institutions fortes constituées, d’une part, du Gouvernement et, d’autre part, le parlement des agriculteurs. L’agriculture, c’est un Etat dans un Etat. Au niveau national, l’Assemblée Permanente des Chambres Agricoles (APCA) appuie le réseau des Chambres d’agriculture locales. En effet, la politique agricole commune (PAC) est implémentée au travers d’un système démocratique fédérant les agriculteurs, au niveau de chaque circonscription (ETD), en vue d’assurer leur participation dans le développement de l’agriculture et de toutes les branches de l’économie rurale. Ils sont activement engagés dans la conception, le choix, le dimensionnement et la mise en œuvre de projets de développement. La Pros. : Certes, il faudrait libéraliser le secteur agricole, mais certains y voient les risques de perte de souveraineté et d’expropriation des terres des populations rurales. Qu’en pensez-vous ? A.L : Il faut libéraliser le secteur agricole en vue d’attirer les investisseurs qui apporteront les capitaux et les innovations techniques. Mais, cette réforme devrait privilégier les intérêts des populations rurales. Pour le Chercheur Kumi Naidoo, le loup est à la porte. Dans le monde entier, plus de 46 millions d’hectares de terres agricoles ont été achetés par des étrangers, et pour la grande part en Afrique. Il ne faudrait pas commettre l’erreur du Brésil, qui, après avoir chassé les populations autochtones de leurs terres, en vue de développer l’agriculture d’exportation et l’exploitation de bois, amène aujourd’hui, le Président LULA, à corriger cette forfaiture, en signant des Décrets pour restituer les terres aux peuples autochtones à réserver à leur usage exclusif. La Pros. : Comment peut-on concilier les deux objectifs contradictoires, le dilemme entre les impératifs de libéralisation et de protection de nos terres ? A.L : Pour protéger la souveraineté de l’Etat sur ses terres et attirer en même temps les investisseurs surtout étrangers, il serait impérieux d’organiser les populations en coopératives agricoles qui auront du poids juridique et économique pour traiter de plain-pied avec des partenaires. Il ne faudrait pas laisser les paysans individuels entrer en contact avec l’Etat et les investisseurs. En outre, le Gouvernement se doit de concéder les terres cultivables aux groupements de coopératives représentant les exploitations familiales de paysans. Ainsi, les paysans, par leurs coopératives, pourront avoir des actifs pour participer au capital des grandes entreprises agricoles industrielles. La Pros. : Est-ce que cette réforme n’est pas celle qui a échoué jadis dans les pays communistes où l’Etat avait nationalisé les terres arables et créé des fermes collectives ? A.L : Cela n’a rien à voir avec la collectivisation des terres d’inspiration marxiste-léniniste qui a intégralement donné toutes les terres arables à l’Etat communiste, lequel imposait des quotas de culture obligatoire. La nomenklatura faisait travailler les paysans avec des bas salaires et collectait le produit du travail des agriculteurs à bas prix, afin d’accumuler des plus-values devant financer à toute allure l’industrialisation. A contrario, Le système coopératif protège les libertés des paysans, à savoir : propriété privé de terres et de production, gestion démocratique et apolitique, marché libre, répartition équitable de surplus dégagé suivant le travail de chacun, attribution d’intérêt au taux du marché sur les capitaux investis, contrôle par tous les membres… Contrairement aux ONG ou mutuelles traditionnelles, les coopératives sont des vraies entreprises modernes, utilisant les techniques modernes de management et d’audit, aptes à assurer les hauts rendements et des hauts revenus aux agriculteurs qui auront le nouveau statut d’entrepreneurs. En fait, le système coopératif moderne s’adapte parfaitement à la culture communautariste millénaire africaine. Il prône une plateforme de mutualisation et professionnalisation des efforts productifs et la redistribution des produits sans discrimination ethnique, ni tribale, ni raciale, ni religieuse. On ne le dira jamais assez, en Afrique, le développement ne peut passer par un système qui élève le profit individuel comme moteur de l’histoire, mais par une structure sociale unioniste combinant le communautarisme et la coresponsabilité des palabres, promouvant les valeurs humanistes africaines, notamment : le caractère sacré de la vie humaine, la solidarité, la négation du profit individuel comme tremplin de domination sociale, l’homogénéité sociale, l’identité entre superstructure et infrastructure, entre gouvernants et gouvernés. La Pros. : Quelles sont vos recommandations en vue du progrès dans l’agriculture et de la poursuite de l’objectif d’autosuffisance alimentaire ? A.L : Le problème de la sécurité alimentaire ne devrait pas être traité isolément. La réforme du secteur agricole est à intégrer dans celle de l’ensemble des politiques macroéconomiques, car ce sont les structures économiques héritées de l’époque coloniale qui doivent être transformées. C’est à juste titre que l’économiste Peter Bauer préconise la réforme de l’ensemble du système économique national, parce qu’en ce qui le concerne, la crise et l’insécurité en Afrique résulte de la persistance des structures socioéconomiques archaïques et extraverties, sous forme d’une économie de quasi-subsistance, à mi-chemin entre le moderne et le traditionnel, le formel et l’informel. La réforme vise à recentrer les activités économiques dans notre pays sur les intérêts nationaux, et non plus sur ceux de la métropole. Le potentiel économique et le capital humain seront mis à contribution pour développer des échanges internes, afin d’accumuler les capitaux et les connaissances technologiques nécessaires à la conquête du marché international. En vue d’instituer un bon système national de l’agriculture, les paysans devraient être formés dans la gestion des coopératives agricoles pour transformer rapidement l’agriculture de subsistance en entreprises coopératives, capables de couvrir les besoins alimentaires de la RDC et de générer, en plus, des devises avec les produits d’exportation. Il faudrait rapidement inscrire le système coopérative dans la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture pour promouvoir les coopératives agricoles et leur union à tous les échelons de la territoriale, à savoir : village, secteur, commune, ville, province, et au niveau national et régional. La Pros.: De manière pratique comment la réforme agricole sera mise en œuvre ? Comment elle sera financée ? A.L : La démarche consiste à réinvestir une bonne part du revenu minier à l’investissement dans les infrastructures, et dans l’accroissement du rendement à l’hectare dans le secteur de l’agriculture vivrière, ainsi que dans l’industrie de transformation locale, en priorisant la professionnalisation et l’autonomisation des populations rurales dans les entreprises coopératives. Dans cette perspective, il serait judicieux de réaffecter progressivement les 2 milliards de dollars US actuellement consacrés chaque année à l’importation des denrées alimentaires, à booster la filière nationale de production et distribution des produits de l’agriculture, pêche et élevage, particulièrement pour substituer le manioc au blé dans la panification et les produits surgelés par la production locale. Il s’agit pour nous de proposer une version coopérative du modèle de développement des pays du Sud-Est asiatique, tel que conçu par l’Economiste Kaname Akamatsu en partant d’une base modeste. Selon sa « théorie des oies sauvages », le pays couvre ses besoins avec les importations, puis sélectionne les biens à faible technicité à produire localement, développe la formation améliorant les connaissances technologiques de ses habitants, exporte ces biens après avoir rendus ses coûts compétitifs, poursuivant l’expansion en réinvestissant le revenu créé dans les industries à plus haute valeur ajoutée. A la vérité, le nouveau paradigme coopératif s’inscrit en droite ligne de ce modèle de développement. Il a des vertus pour mobiliser les populations vivant actuellement dans le secteur informel et rural, dans des unités petites, mais avec de mécanismes internes de fédération et de mutualisation de ressources aux fins de construire, par étapes, de puissantes unions coopératives réalisant des économies d’échelles tout en boostant continuellement la production et le revenu. Par ailleurs, le gouvernement n’aura de cesse d’interdire l’exploitation minière artisanale et de fermer toutes les mines à petites échelles, qui détournent les paysans de leur rôle de producteurs agricoles, en les livrant malencontreusement dans la contrebande des minerais sous les auspices des groupes armés. Et, face au sempiternel problème d’insécurité dans les campagnes, il serait impérieux d’installer le Service National universel dans chaque territoire, aux fins de la formation des paysans à la protection civile. Ils pourront ainsi créer leurs propres coopératives de gardiennage à relier au réseau de défense nationale et sécurité intérieure en collaboration avec la gendarmerie. La Pros. : Comment pouvez-vous résumer la réforme agricole sous les auspices du mouvement coopératif ? A.L : La promotion des coopératives dans l’agriculture combinée avec l’attribution de titres de propriété foncière aux groupements des peuples ruraux, assurera la mutation des paysans en entrepreneurs agricoles, spécialement l’autonomisation de la femme et son émancipation en tant qu’agent principal de développement rural, au grand renfort des dispositions constitutionnelles relatives à la parité.