Moïse Katumbi est-il plus influent Fatshi Beton ? Pas de mots plus forts pour qualifier les aberrations de certains affidés du pouvoir qui dirigent le pays avec beaucoup de légèreté. Heureusement, le ridicule ne tue pas. La déclaration au vitriol de Nicolas Kazadi et autres chantres du régime de connivence et de convenance, attribuant à Moïse Katumbi la responsabilité de la pénurie du maïs en RDC et plus particulièrement au Katanga, est une comédie qui mérite un Oscar. Comment expliquer que des pays souverains et puissants tels que la Zambie et l'Afrique du Sud puissent se plier à la volonté d'un individu, bien qu'acteur politique de premier rang en RDC ? Comment expliquer que les économistes et des diplomates très alertes que regorgent le gouvernement et même l'entourage du président béton puissent oublier les notions élémentaires, mieux primaires des relations entre les Etats basées sur les intérêts ? Comment des économistes de haut rang comme Kazadi, un chancelier de l'échiquier congolais, et Kamerhe peuvent-ils oublier les Abc de la loi de l'ofre et de la demande ? On peut relancer son économie par la production, la consommation, l'exportation et par la conservation. La Zambie et l'Afrique du Sud, en refusant de fournir du maïs en RDC, optent pour des mesures conservatoires pour leurs économies. Pas d'intérêts, pas d'action, dit-on. Quel est aujourd'hui leur intérêt d'exporter le maïs en RDC lorsqu'ils subissent eux-mêmes les effets de la sécheresse suite au dérèglement climatique ? Qu'est-ce que ces pays peuvent s'attendre en contrepartie de la RDC, surtout avec un régime décadent qui souffre de légitimité et qui est arrivé fin mandat ? C'est la réponse que les neuf membres du gouvernement en mission dans ces pays devrait donner au peuple congolais pour ne fût-ce que justifier leurs frais de mission. Certes, je suis partisan de l'économie de type keynésiste où l'État a un rôle moteur et régulateur à jouer. Mais l'économie dominante est aujourd'hui de type libéral, où le marché s'auto-régule sur base des bénéfices. Au non de quoi dans cette logique, un Moïse Katumbi, à Lubumbashi, peut-il pousser un Sud-Africain de ne pas vendre le maïs à l'Etat congolais ? Dans la même logique, le gouvernement Zambien ou Sud Africain peuvent-ils interdire à un fermier, homme d'affaires de son pays à vendre ses farines de maïs au plus offrants ? La règle d'or dans ce milieu c'est le bénéfice, business is business. Si on dit tout et n'importe quoi sur Moïse Katumbi, ceci me pousse à dire qu'un autre Congo est possible avec cet homme à qui on donne le pouvoir d'arrêter le temps, alors que ce pouvoir est exclusivement de DIEU maître des temps et des circonstances. Pour cette raison, nous devons être avec lui ce 13 mai pour dénoncer ce qui ne va pas dans ce pays et baliser le chemin vers l'avenir : la vie chère, le périple de la balkanisation de notre pays, le processus bancal des élections... Héritier authentique et politique d'Etienne Tshisekedi, d'heureuse mémoire, j'ai retenu que c'est des partisans et courtisans de Mobutu qui ont été les premiers à faire la publicité d'Étienne Tshisekedi. Au lieu de réfléchir à répondre aux vrais problèmes sociétales que posait le Sphinx de Limete, les 13 parlementaires et les pionniers de l'UDPS que nous étions, Mobutu et ses ouailles passaient tout leur temps à les diaboliser. Cet acharnement inconsidéré et exagéré contre le premier docteur en droit, traité de “ grand fou”, était devenu improductif et a, à la longue, produit l'effet contraire. Tshisekedi était devenu l'homme le plus populaire de la RDC.
Kabila et ses hommes ont commis la même erreur en s'encharnant maladroitement sur Katumbi, ce qui fait de lui aujourd'hui un homme politique incontournable. Qui aime bien, conseille bien. Il faut opposer à Moïse Katumbi un projet, une vision, un argument, pour la refondation du pays, que de faire gratuitement sa publicité. Toutes les autres tracasseries et traquenards du genre loi Tshiani ou dossier Beveragui ne feront qu'augmenter sa popularité. Il va apparaître comme victime de l'arbitraire du régime. La politique de « Katumbi est à la base de tout » dessert ce régime. Outre la pénurie du maïs, l'ancien gouverneur du Katanga est à la base de la flambée des prix des denrées alimentaires, de la dégringolade du franc congolais face au dollar, de la contre-performance des Léopards foot, de la non homologation des nos stades, du non financement du championnat national de football, du budget fantaisiste des 16 milliards, de la non efficacité des forces de l'EAC, de la non motivation de nos militaires au front, du non paiement de nos fonctionnaires, de l'enterrement dans les fausses communes des nos frères morts à Kalehe, de l'insécurité grandissante avec plusieurs morts à Kinshasa, Kindu, Lubumbashi, Kisangani, Goma, Ituri ... Bientôt c'est la saison sèche, il sera responsable de l'étiage du fleuve Congo. Je peux savoir ce qui reste à faire pour les fanatiques zélés : approcher humblement cet homme, lui demander sa recette. Il est capable de trouver les solutions idoines. Moïse Moni DELLA Porte-parole du peuple
*Dans une note interceptée sur la toile, les agents constitués essentiellement des journalistes et autres professionnels impliqués dans la gestion de la communication à la Présidence de la République, désapprouvent les raisons évoquées pour justifier leur licenciement abusif. Ils épinglent beaucoup de vices et formulent des observations, ci-dessous.
Quelques observations relatives à la compression du personnel de la Direction de la Communication opérée, le 4 mai 2023
1. ASPECT ADMINISTRATIF
1.1. La lettre de licenciement se limite à évoquer comme motif du licenciement " des nouvelles dispositions prises ". Sans plus.
1.2. Pour avoir été remerciés » pour avoir accompli avec succès les tâches " qui leur " ont été confiées à la Cellule de Communication du Président de la République " et du fait d'avoir appris dans la même lettre la disponibilité du Cabinet à recourir en cas de nécessité à leur expertise ", les agents concernés en viennent à déduire une injustice pratiquée à leur égard. Et pour cause !
2. ASPECT SOCIAL ET POLITIQUE
2.1. La Présidence de la République est le cabinet de la Première Institution du pays, en l’occurrence le Président de la République.
2.2. De ce fait, la gestion de l'emploi doit se faire différemment des autres institutions en ce que la Hiérarchie est censée savoir que lorsqu'on quitte une telle institution même avec ou sans félicitation, on n'a peu de chances, voire aucune de trouver rapidement un emploi ailleurs. A la base : les couleurs politiques dont on devient forcément porteur.
2.3. Parti présidentiel, l'Udps promeut le Progrès Social dans sa dénomination et dans son projet de société.
2.4. Il va de soi que tout licenciement, qui ne peut que l'engager directement ou indirectement, doit obéir à certaines règles de bienséance. Par exemple : aviser six ou trois mois avant l'agent à mettre en congé, de façon à le préparer à une sortie honorable.
2.5. Or, là, on vient d'assister à un licenciement brusque et brutal ne reflétant nullement le contenu de la lettre de Son Excellence le Directeur de cabinet mettant en évidence les bons et loyaux services rendus ainsi que la promesse de recourir à l'expertise (!) des agents concernés en cas de nécessité.
3. ASPECT BUDGÉTAIRE
3.1. Faute de connaître les raisons véritables de leur licenciement, les agents concernés se contentent des rumeurs pouvant se référer fondées, rumeurs selon lesquelles il est question de restrictions budgétaires.
3.2. A supposer qu'il en soit ainsi, il est indiqué de révéler que pour 23 agents avec une moyenne de USD 1.250 le mois, l'enjeu budgétaire susceptible d'être évoqué est de USD 28.750.
3.3. Avec des indemnités de sortie représentant six mois de salaire, l'enjeu budgétaire est de USD 28.750 x 6, soit USD 172.500.
3.4. Ces six mois correspondent au laps de temps séparant la date de licenciement de la date de lancement de la campagne électorale pour un scrutin prévu le 20 décembre 2023.
3.5. En d'autres termes, on aurait pu garder les agents concernés jusqu'aux échéances électorales que ça n'affecterait aucunement l'enveloppe budgétaire de la Direction de la Cellule de Communication, ni du Cabinet.
3.6. L'exemple pourrait choquer, mais au moins traduit-il la réalité : un décompte final de USD 172.500 pour les 23 agent représente à peine 2 véhicules Toyota Land Cruiser 5p 2023 dont le coût varie entre 60 et 85.000 euros l'unité !
3.7. Nous doutons fort que les agents concernés aient été sacrifiés pour si peu !
3.8. D'où l'alternative d'un nouveau recrutement au sein de la Direction de la Cellule de Communication.
3.9. Dès lors que la compétence et l’expertise des agents concernés sont reconnues dans la lettre de licenciement, rien ne peut justifier un nouveau recrutement pour des nouveaux agents qui feront le même travail que ceux qui sont remerciés.
CONCLUSION
Ces quelques observations (aspect administratif, aspect social et politique et aspect budgétaire) annihilent tout argument devant justifier les restrictions budgétaires et/ou le nouveau recrutement.
Par voie de conséquence, les agents licenciés sont en droit de faire valoir leurs revendications auprès de la Très Haute Hiérarchie et espèrent être entendus et compris, car leurs collègues restés ne doivent pas se sentir en insécurité.
Il est juste question d'éviter tout précédent pouvant faire jurisprudence.
M. Aaron Lutete, Coordonnateur du CERPECS ASBL Contexte international de crise alimentaire De nos jours, la crise alimentaire frappe sévèrement la plupart des pays notamment en Afrique, suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, deux plus grands exportateurs des céréales. Afin de lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires, les pays producteurs ont limité leurs exportations dans l’espoir d’accroître leurs réserves internes. Ces restrictions aggravent la situation des pays dépendants des importations alimentaires. Aussi, la RDC est-elle aux prises avec les difficultés de couvrir les besoins des populations en maïs dans les provinces du Sud de son territoire. Dans cette interview exclusive, M. Aaron Lutete Kusidi, Coordonnateur Technique du Centre de recherche CERPECS ASBL, livre à La Prospérité des pistes de solution à cette problématique d’édification d’un système alimentaire solide permettant d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable en RDC. Décryptage. Interview exclusive La Prospérité : la plupart des pays africains sont en proie à une crise alimentaire qui s’amplifie au jour le jour. Comment expliquez-vous cette situation ? Aaron Lutete : Après la COVID-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a perturbé les chaines d’approvisionnement des biens et services dans le monde, du fait que ces deux pays sont de grands producteurs de céréales et d’engrais. Cette situation menace la sécurité alimentaire des pays africains dont la population est en pleine croissance, nécessitant le triplement d’importations nettes de produits alimentaires d’ici 2025, pour atteindre 110 milliards de dollars par an selon la BAD. Faute d’un système agricole efficace, la dépendance de l’Afrique va s’accentuer d’après les prévisions des Nations Unies, lesquelles fixent à 13 % la couverture de ses besoins alimentaires en 2050. Qui pis est, le réchauffement climatique a provoqué la sécheresse au Nord et au Sud de l’Afrique, en bloquant toute perspective de relèvement de la production agricole. Face à cette menace, le gouvernement de la RDC a entrepris la réforme du secteur agricole depuis 2011, en mettant en œuvre la loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture. La Pros. : Est-ce que la RDC a un potentiel qui peut lui permettre de relever ce défi alimentaire ? A.L : la RD Congo dispose de 80 millions d'hectares de terres arables dont seulement 10% sont mises en valeur. Elle est le 2ème pays de la planète en termes de terres arables cultivables disponibles après le Brésil. En outre, 70 % de la population active travaille dans le secteur agricole. La Pros. : Quelles sont les contraintes qui bloquent le progrès dans le secteur agricole ? A.L : Le développement de l’agriculture est entravé d’abord par les incohérences de la politique agricole, on bloque les prix agricoles et on veut que les producteurs accroissent la production. Ensuite, il y a le problème de coordination des marchés, dominés par la présence des intermédiaires ou mamans manœuvres qui spéculent à la baisse au niveau des producteurs et à la hausse au niveau des consommateurs. De même, l’extraversion de la demande alimentaire et de l’industrie locale tournée vers les importations au lieu d’utiliser les matières produites localement, ainsi que les contraintes techniques d’exploitation agricole, particulièrement la carence de laboratoires de recherche, de services d’encadrement des moniteurs agricoles, d’infrastructures agricoles telles que des entrepôts, abattoirs, chambres froides, magasins d’intrants… Et, par-dessus tout, il y a lieu d’épingler la dégradation des moyens de communications ou les routes de dessertes agricoles, et la sous-administration et l’insécurité dans les campagnes. En ce qui concerne spécifiquement l’agriculture vivrière, le problème est l’absence d’un marché national intégré et la prédominance de l’agriculture de subsistance, l’absence de dispositifs de stockage et de moyens de transport faisant qu’une bonne partie de la production pourrisse et soit jetée à la poubelle, au grand dam des paysans. La Pros. : vous insinuez que l’agriculture vivrière n’est pas structurée. Pouvez-vous illustrer cette affirmation ? A.L : Dans de nombreux pays africains, le football est mieux organisé que l’agriculture. A titre indicatif, le football, un hobby pour le peuple, est démocratiquement mieux structuré que l’agriculture. Sur base des contrats de performance et se fondant sur un plan de développement à moyen et long termes, la loi sportive délègue les pouvoirs aux fédérations avec des ramifications au niveau local : ligues locales, sociétés à objet sportif, cercles des fans, commissions techniques et de discipline, arbitrage… Si nous pouvons nous permettre de faire la comparaison entre l’agriculture et les sports, on peut dégager les ressemblances dans la conduite de la politique de l’Etat dans ces 2 secteurs. De même que l’Etat ne peut pas lui-même directement gérer les sports, notamment créer des clubs de football, organiser des matchs, encadrer les supporters, fonder des écoles de football, former des techniciens, des arbitres… de la même manière l’Etat ne peut pas directement gérer l’agriculture, faire des projets à partir des bureaux, gérer les parcs agroindustriels, acheter et vendre des produits agricoles, mettre en place les chaînes d’approvisionnement en intrants et de distribution des produits vivriers… Que ce soit dans les sports que dans l’agriculture, le progrès ne peut venir que par la création des écoles professionnelles qui permettront de transformer les informels et les amateurs en vrais professionnels évoluant dans le secteur formel avec des entreprises coopératives gérées de manière moderne, respectant les règles de management, de comptabilité, d’audit et les nouvelles techniques informatiques et de communication. La Pros. : Pouvez-vous nous donner le modèle d’un pays où l’agriculture est bien structurée? A.L : Nous pouvons présenter le modèle français d’institutionnalisation de l’agriculture. En France, l’agriculture est gérée par des institutions fortes constituées, d’une part, du Gouvernement et, d’autre part, le parlement des agriculteurs. L’agriculture, c’est un Etat dans un Etat. Au niveau national, l’Assemblée Permanente des Chambres Agricoles (APCA) appuie le réseau des Chambres d’agriculture locales. En effet, la politique agricole commune (PAC) est implémentée au travers d’un système démocratique fédérant les agriculteurs, au niveau de chaque circonscription (ETD), en vue d’assurer leur participation dans le développement de l’agriculture et de toutes les branches de l’économie rurale. Ils sont activement engagés dans la conception, le choix, le dimensionnement et la mise en œuvre de projets de développement. La Pros. : Certes, il faudrait libéraliser le secteur agricole, mais certains y voient les risques de perte de souveraineté et d’expropriation des terres des populations rurales. Qu’en pensez-vous ? A.L : Il faut libéraliser le secteur agricole en vue d’attirer les investisseurs qui apporteront les capitaux et les innovations techniques. Mais, cette réforme devrait privilégier les intérêts des populations rurales. Pour le Chercheur Kumi Naidoo, le loup est à la porte. Dans le monde entier, plus de 46 millions d’hectares de terres agricoles ont été achetés par des étrangers, et pour la grande part en Afrique. Il ne faudrait pas commettre l’erreur du Brésil, qui, après avoir chassé les populations autochtones de leurs terres, en vue de développer l’agriculture d’exportation et l’exploitation de bois, amène aujourd’hui, le Président LULA, à corriger cette forfaiture, en signant des Décrets pour restituer les terres aux peuples autochtones à réserver à leur usage exclusif. La Pros. : Comment peut-on concilier les deux objectifs contradictoires, le dilemme entre les impératifs de libéralisation et de protection de nos terres ? A.L : Pour protéger la souveraineté de l’Etat sur ses terres et attirer en même temps les investisseurs surtout étrangers, il serait impérieux d’organiser les populations en coopératives agricoles qui auront du poids juridique et économique pour traiter de plain-pied avec des partenaires. Il ne faudrait pas laisser les paysans individuels entrer en contact avec l’Etat et les investisseurs. En outre, le Gouvernement se doit de concéder les terres cultivables aux groupements de coopératives représentant les exploitations familiales de paysans. Ainsi, les paysans, par leurs coopératives, pourront avoir des actifs pour participer au capital des grandes entreprises agricoles industrielles. La Pros. : Est-ce que cette réforme n’est pas celle qui a échoué jadis dans les pays communistes où l’Etat avait nationalisé les terres arables et créé des fermes collectives ? A.L : Cela n’a rien à voir avec la collectivisation des terres d’inspiration marxiste-léniniste qui a intégralement donné toutes les terres arables à l’Etat communiste, lequel imposait des quotas de culture obligatoire. La nomenklatura faisait travailler les paysans avec des bas salaires et collectait le produit du travail des agriculteurs à bas prix, afin d’accumuler des plus-values devant financer à toute allure l’industrialisation. A contrario, Le système coopératif protège les libertés des paysans, à savoir : propriété privé de terres et de production, gestion démocratique et apolitique, marché libre, répartition équitable de surplus dégagé suivant le travail de chacun, attribution d’intérêt au taux du marché sur les capitaux investis, contrôle par tous les membres… Contrairement aux ONG ou mutuelles traditionnelles, les coopératives sont des vraies entreprises modernes, utilisant les techniques modernes de management et d’audit, aptes à assurer les hauts rendements et des hauts revenus aux agriculteurs qui auront le nouveau statut d’entrepreneurs. En fait, le système coopératif moderne s’adapte parfaitement à la culture communautariste millénaire africaine. Il prône une plateforme de mutualisation et professionnalisation des efforts productifs et la redistribution des produits sans discrimination ethnique, ni tribale, ni raciale, ni religieuse. On ne le dira jamais assez, en Afrique, le développement ne peut passer par un système qui élève le profit individuel comme moteur de l’histoire, mais par une structure sociale unioniste combinant le communautarisme et la coresponsabilité des palabres, promouvant les valeurs humanistes africaines, notamment : le caractère sacré de la vie humaine, la solidarité, la négation du profit individuel comme tremplin de domination sociale, l’homogénéité sociale, l’identité entre superstructure et infrastructure, entre gouvernants et gouvernés. La Pros. : Quelles sont vos recommandations en vue du progrès dans l’agriculture et de la poursuite de l’objectif d’autosuffisance alimentaire ? A.L : Le problème de la sécurité alimentaire ne devrait pas être traité isolément. La réforme du secteur agricole est à intégrer dans celle de l’ensemble des politiques macroéconomiques, car ce sont les structures économiques héritées de l’époque coloniale qui doivent être transformées. C’est à juste titre que l’économiste Peter Bauer préconise la réforme de l’ensemble du système économique national, parce qu’en ce qui le concerne, la crise et l’insécurité en Afrique résulte de la persistance des structures socioéconomiques archaïques et extraverties, sous forme d’une économie de quasi-subsistance, à mi-chemin entre le moderne et le traditionnel, le formel et l’informel. La réforme vise à recentrer les activités économiques dans notre pays sur les intérêts nationaux, et non plus sur ceux de la métropole. Le potentiel économique et le capital humain seront mis à contribution pour développer des échanges internes, afin d’accumuler les capitaux et les connaissances technologiques nécessaires à la conquête du marché international. En vue d’instituer un bon système national de l’agriculture, les paysans devraient être formés dans la gestion des coopératives agricoles pour transformer rapidement l’agriculture de subsistance en entreprises coopératives, capables de couvrir les besoins alimentaires de la RDC et de générer, en plus, des devises avec les produits d’exportation. Il faudrait rapidement inscrire le système coopérative dans la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture pour promouvoir les coopératives agricoles et leur union à tous les échelons de la territoriale, à savoir : village, secteur, commune, ville, province, et au niveau national et régional. La Pros.: De manière pratique comment la réforme agricole sera mise en œuvre ? Comment elle sera financée ? A.L : La démarche consiste à réinvestir une bonne part du revenu minier à l’investissement dans les infrastructures, et dans l’accroissement du rendement à l’hectare dans le secteur de l’agriculture vivrière, ainsi que dans l’industrie de transformation locale, en priorisant la professionnalisation et l’autonomisation des populations rurales dans les entreprises coopératives. Dans cette perspective, il serait judicieux de réaffecter progressivement les 2 milliards de dollars US actuellement consacrés chaque année à l’importation des denrées alimentaires, à booster la filière nationale de production et distribution des produits de l’agriculture, pêche et élevage, particulièrement pour substituer le manioc au blé dans la panification et les produits surgelés par la production locale. Il s’agit pour nous de proposer une version coopérative du modèle de développement des pays du Sud-Est asiatique, tel que conçu par l’Economiste Kaname Akamatsu en partant d’une base modeste. Selon sa « théorie des oies sauvages », le pays couvre ses besoins avec les importations, puis sélectionne les biens à faible technicité à produire localement, développe la formation améliorant les connaissances technologiques de ses habitants, exporte ces biens après avoir rendus ses coûts compétitifs, poursuivant l’expansion en réinvestissant le revenu créé dans les industries à plus haute valeur ajoutée. A la vérité, le nouveau paradigme coopératif s’inscrit en droite ligne de ce modèle de développement. Il a des vertus pour mobiliser les populations vivant actuellement dans le secteur informel et rural, dans des unités petites, mais avec de mécanismes internes de fédération et de mutualisation de ressources aux fins de construire, par étapes, de puissantes unions coopératives réalisant des économies d’échelles tout en boostant continuellement la production et le revenu. Par ailleurs, le gouvernement n’aura de cesse d’interdire l’exploitation minière artisanale et de fermer toutes les mines à petites échelles, qui détournent les paysans de leur rôle de producteurs agricoles, en les livrant malencontreusement dans la contrebande des minerais sous les auspices des groupes armés. Et, face au sempiternel problème d’insécurité dans les campagnes, il serait impérieux d’installer le Service National universel dans chaque territoire, aux fins de la formation des paysans à la protection civile. Ils pourront ainsi créer leurs propres coopératives de gardiennage à relier au réseau de défense nationale et sécurité intérieure en collaboration avec la gendarmerie. La Pros. : Comment pouvez-vous résumer la réforme agricole sous les auspices du mouvement coopératif ? A.L : La promotion des coopératives dans l’agriculture combinée avec l’attribution de titres de propriété foncière aux groupements des peuples ruraux, assurera la mutation des paysans en entrepreneurs agricoles, spécialement l’autonomisation de la femme et son émancipation en tant qu’agent principal de développement rural, au grand renfort des dispositions constitutionnelles relatives à la parité.
M. Aaron Lutete, Coordonnateur du CERPECS ASBL Contexte international de crise alimentaire De nos jours, la crise alimentaire frappe sévèrement la plupart des pays notamment en Afrique, suite à la guerre entre la Russie et l’Ukraine, deux plus grands exportateurs des céréales. Afin de lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires, les pays producteurs ont limité leurs exportations dans l’espoir d’accroître leurs réserves internes. Ces restrictions aggravent la situation des pays dépendants des importations alimentaires. Aussi, la RDC est-elle aux prises avec les difficultés de couvrir les besoins des populations en maïs dans les provinces du Sud de son territoire. Dans cette interview exclusive, M. Aaron Lutete Kusidi, Coordonnateur Technique du Centre de recherche CERPECS ASBL, livre à La Prospérité des pistes de solution à cette problématique d’édification d’un système alimentaire solide permettant d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle durable en RDC. Décryptage. Interview exclusive La Prospérité : la plupart des pays africains sont en proie à une crise alimentaire qui s’amplifie au jour le jour. Comment expliquez-vous cette situation ? Aaron Lutete : Après la COVID-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a perturbé les chaines d’approvisionnement des biens et services dans le monde, du fait que ces deux pays sont de grands producteurs de céréales et d’engrais. Cette situation menace la sécurité alimentaire des pays africains dont la population est en pleine croissance, nécessitant le triplement d’importations nettes de produits alimentaires d’ici 2025, pour atteindre 110 milliards de dollars par an selon la BAD. Faute d’un système agricole efficace, la dépendance de l’Afrique va s’accentuer d’après les prévisions des Nations Unies, lesquelles fixent à 13 % la couverture de ses besoins alimentaires en 2050. Qui pis est, le réchauffement climatique a provoqué la sécheresse au Nord et au Sud de l’Afrique, en bloquant toute perspective de relèvement de la production agricole. Face à cette menace, le gouvernement de la RDC a entrepris la réforme du secteur agricole depuis 2011, en mettant en œuvre la loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l'agriculture. La Pros. : Est-ce que la RDC a un potentiel qui peut lui permettre de relever ce défi alimentaire ? A.L : la RD Congo dispose de 80 millions d'hectares de terres arables dont seulement 10% sont mises en valeur. Elle est le 2ème pays de la planète en termes de terres arables cultivables disponibles après le Brésil. En outre, 70 % de la population active travaille dans le secteur agricole. La Pros. : Quelles sont les contraintes qui bloquent le progrès dans le secteur agricole ? A.L : Le développement de l’agriculture est entravé d’abord par les incohérences de la politique agricole, on bloque les prix agricoles et on veut que les producteurs accroissent la production. Ensuite, il y a le problème de coordination des marchés, dominés par la présence des intermédiaires ou mamans manœuvres qui spéculent à la baisse au niveau des producteurs et à la hausse au niveau des consommateurs. De même, l’extraversion de la demande alimentaire et de l’industrie locale tournée vers les importations au lieu d’utiliser les matières produites localement, ainsi que les contraintes techniques d’exploitation agricole, particulièrement la carence de laboratoires de recherche, de services d’encadrement des moniteurs agricoles, d’infrastructures agricoles telles que des entrepôts, abattoirs, chambres froides, magasins d’intrants… Et, par-dessus tout, il y a lieu d’épingler la dégradation des moyens de communications ou les routes de dessertes agricoles, et la sous-administration et l’insécurité dans les campagnes. En ce qui concerne spécifiquement l’agriculture vivrière, le problème est l’absence d’un marché national intégré et la prédominance de l’agriculture de subsistance, l’absence de dispositifs de stockage et de moyens de transport faisant qu’une bonne partie de la production pourrisse et soit jetée à la poubelle, au grand dam des paysans. La Pros. : vous insinuez que l’agriculture vivrière n’est pas structurée. Pouvez-vous illustrer cette affirmation ? A.L : Dans de nombreux pays africains, le football est mieux organisé que l’agriculture. A titre indicatif, le football, un hobby pour le peuple, est démocratiquement mieux structuré que l’agriculture. Sur base des contrats de performance et se fondant sur un plan de développement à moyen et long termes, la loi sportive délègue les pouvoirs aux fédérations avec des ramifications au niveau local : ligues locales, sociétés à objet sportif, cercles des fans, commissions techniques et de discipline, arbitrage… Si nous pouvons nous permettre de faire la comparaison entre l’agriculture et les sports, on peut dégager les ressemblances dans la conduite de la politique de l’Etat dans ces 2 secteurs. De même que l’Etat ne peut pas lui-même directement gérer les sports, notamment créer des clubs de football, organiser des matchs, encadrer les supporters, fonder des écoles de football, former des techniciens, des arbitres… de la même manière l’Etat ne peut pas directement gérer l’agriculture, faire des projets à partir des bureaux, gérer les parcs agroindustriels, acheter et vendre des produits agricoles, mettre en place les chaînes d’approvisionnement en intrants et de distribution des produits vivriers… Que ce soit dans les sports que dans l’agriculture, le progrès ne peut venir que par la création des écoles professionnelles qui permettront de transformer les informels et les amateurs en vrais professionnels évoluant dans le secteur formel avec des entreprises coopératives gérées de manière moderne, respectant les règles de management, de comptabilité, d’audit et les nouvelles techniques informatiques et de communication. La Pros. : Pouvez-vous nous donner le modèle d’un pays où l’agriculture est bien structurée? A.L : Nous pouvons présenter le modèle français d’institutionnalisation de l’agriculture. En France, l’agriculture est gérée par des institutions fortes constituées, d’une part, du Gouvernement et, d’autre part, le parlement des agriculteurs. L’agriculture, c’est un Etat dans un Etat. Au niveau national, l’Assemblée Permanente des Chambres Agricoles (APCA) appuie le réseau des Chambres d’agriculture locales. En effet, la politique agricole commune (PAC) est implémentée au travers d’un système démocratique fédérant les agriculteurs, au niveau de chaque circonscription (ETD), en vue d’assurer leur participation dans le développement de l’agriculture et de toutes les branches de l’économie rurale. Ils sont activement engagés dans la conception, le choix, le dimensionnement et la mise en œuvre de projets de développement. La Pros. : Certes, il faudrait libéraliser le secteur agricole, mais certains y voient les risques de perte de souveraineté et d’expropriation des terres des populations rurales. Qu’en pensez-vous ? A.L : Il faut libéraliser le secteur agricole en vue d’attirer les investisseurs qui apporteront les capitaux et les innovations techniques. Mais, cette réforme devrait privilégier les intérêts des populations rurales. Pour le Chercheur Kumi Naidoo, le loup est à la porte. Dans le monde entier, plus de 46 millions d’hectares de terres agricoles ont été achetés par des étrangers, et pour la grande part en Afrique. Il ne faudrait pas commettre l’erreur du Brésil, qui, après avoir chassé les populations autochtones de leurs terres, en vue de développer l’agriculture d’exportation et l’exploitation de bois, amène aujourd’hui, le Président LULA, à corriger cette forfaiture, en signant des Décrets pour restituer les terres aux peuples autochtones à réserver à leur usage exclusif. La Pros. : Comment peut-on concilier les deux objectifs contradictoires, le dilemme entre les impératifs de libéralisation et de protection de nos terres ? A.L : Pour protéger la souveraineté de l’Etat sur ses terres et attirer en même temps les investisseurs surtout étrangers, il serait impérieux d’organiser les populations en coopératives agricoles qui auront du poids juridique et économique pour traiter de plain-pied avec des partenaires. Il ne faudrait pas laisser les paysans individuels entrer en contact avec l’Etat et les investisseurs. En outre, le Gouvernement se doit de concéder les terres cultivables aux groupements de coopératives représentant les exploitations familiales de paysans. Ainsi, les paysans, par leurs coopératives, pourront avoir des actifs pour participer au capital des grandes entreprises agricoles industrielles. La Pros. : Est-ce que cette réforme n’est pas celle qui a échoué jadis dans les pays communistes où l’Etat avait nationalisé les terres arables et créé des fermes collectives ? A.L : Cela n’a rien à voir avec la collectivisation des terres d’inspiration marxiste-léniniste qui a intégralement donné toutes les terres arables à l’Etat communiste, lequel imposait des quotas de culture obligatoire. La nomenklatura faisait travailler les paysans avec des bas salaires et collectait le produit du travail des agriculteurs à bas prix, afin d’accumuler des plus-values devant financer à toute allure l’industrialisation. A contrario, Le système coopératif protège les libertés des paysans, à savoir : propriété privé de terres et de production, gestion démocratique et apolitique, marché libre, répartition équitable de surplus dégagé suivant le travail de chacun, attribution d’intérêt au taux du marché sur les capitaux investis, contrôle par tous les membres… Contrairement aux ONG ou mutuelles traditionnelles, les coopératives sont des vraies entreprises modernes, utilisant les techniques modernes de management et d’audit, aptes à assurer les hauts rendements et des hauts revenus aux agriculteurs qui auront le nouveau statut d’entrepreneurs. En fait, le système coopératif moderne s’adapte parfaitement à la culture communautariste millénaire africaine. Il prône une plateforme de mutualisation et professionnalisation des efforts productifs et la redistribution des produits sans discrimination ethnique, ni tribale, ni raciale, ni religieuse. On ne le dira jamais assez, en Afrique, le développement ne peut passer par un système qui élève le profit individuel comme moteur de l’histoire, mais par une structure sociale unioniste combinant le communautarisme et la coresponsabilité des palabres, promouvant les valeurs humanistes africaines, notamment : le caractère sacré de la vie humaine, la solidarité, la négation du profit individuel comme tremplin de domination sociale, l’homogénéité sociale, l’identité entre superstructure et infrastructure, entre gouvernants et gouvernés. La Pros. : Quelles sont vos recommandations en vue du progrès dans l’agriculture et de la poursuite de l’objectif d’autosuffisance alimentaire ? A.L : Le problème de la sécurité alimentaire ne devrait pas être traité isolément. La réforme du secteur agricole est à intégrer dans celle de l’ensemble des politiques macroéconomiques, car ce sont les structures économiques héritées de l’époque coloniale qui doivent être transformées. C’est à juste titre que l’économiste Peter Bauer préconise la réforme de l’ensemble du système économique national, parce qu’en ce qui le concerne, la crise et l’insécurité en Afrique résulte de la persistance des structures socioéconomiques archaïques et extraverties, sous forme d’une économie de quasi-subsistance, à mi-chemin entre le moderne et le traditionnel, le formel et l’informel. La réforme vise à recentrer les activités économiques dans notre pays sur les intérêts nationaux, et non plus sur ceux de la métropole. Le potentiel économique et le capital humain seront mis à contribution pour développer des échanges internes, afin d’accumuler les capitaux et les connaissances technologiques nécessaires à la conquête du marché international. En vue d’instituer un bon système national de l’agriculture, les paysans devraient être formés dans la gestion des coopératives agricoles pour transformer rapidement l’agriculture de subsistance en entreprises coopératives, capables de couvrir les besoins alimentaires de la RDC et de générer, en plus, des devises avec les produits d’exportation. Il faudrait rapidement inscrire le système coopérative dans la loi portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture pour promouvoir les coopératives agricoles et leur union à tous les échelons de la territoriale, à savoir : village, secteur, commune, ville, province, et au niveau national et régional. La Pros.: De manière pratique comment la réforme agricole sera mise en œuvre ? Comment elle sera financée ? A.L : La démarche consiste à réinvestir une bonne part du revenu minier à l’investissement dans les infrastructures, et dans l’accroissement du rendement à l’hectare dans le secteur de l’agriculture vivrière, ainsi que dans l’industrie de transformation locale, en priorisant la professionnalisation et l’autonomisation des populations rurales dans les entreprises coopératives. Dans cette perspective, il serait judicieux de réaffecter progressivement les 2 milliards de dollars US actuellement consacrés chaque année à l’importation des denrées alimentaires, à booster la filière nationale de production et distribution des produits de l’agriculture, pêche et élevage, particulièrement pour substituer le manioc au blé dans la panification et les produits surgelés par la production locale. Il s’agit pour nous de proposer une version coopérative du modèle de développement des pays du Sud-Est asiatique, tel que conçu par l’Economiste Kaname Akamatsu en partant d’une base modeste. Selon sa « théorie des oies sauvages », le pays couvre ses besoins avec les importations, puis sélectionne les biens à faible technicité à produire localement, développe la formation améliorant les connaissances technologiques de ses habitants, exporte ces biens après avoir rendus ses coûts compétitifs, poursuivant l’expansion en réinvestissant le revenu créé dans les industries à plus haute valeur ajoutée. A la vérité, le nouveau paradigme coopératif s’inscrit en droite ligne de ce modèle de développement. Il a des vertus pour mobiliser les populations vivant actuellement dans le secteur informel et rural, dans des unités petites, mais avec de mécanismes internes de fédération et de mutualisation de ressources aux fins de construire, par étapes, de puissantes unions coopératives réalisant des économies d’échelles tout en boostant continuellement la production et le revenu. Par ailleurs, le gouvernement n’aura de cesse d’interdire l’exploitation minière artisanale et de fermer toutes les mines à petites échelles, qui détournent les paysans de leur rôle de producteurs agricoles, en les livrant malencontreusement dans la contrebande des minerais sous les auspices des groupes armés. Et, face au sempiternel problème d’insécurité dans les campagnes, il serait impérieux d’installer le Service National universel dans chaque territoire, aux fins de la formation des paysans à la protection civile. Ils pourront ainsi créer leurs propres coopératives de gardiennage à relier au réseau de défense nationale et sécurité intérieure en collaboration avec la gendarmerie. La Pros. : Comment pouvez-vous résumer la réforme agricole sous les auspices du mouvement coopératif ? A.L : La promotion des coopératives dans l’agriculture combinée avec l’attribution de titres de propriété foncière aux groupements des peuples ruraux, assurera la mutation des paysans en entrepreneurs agricoles, spécialement l’autonomisation de la femme et son émancipation en tant qu’agent principal de développement rural, au grand renfort des dispositions constitutionnelles relatives à la parité.
Désormais, c’est le divorce consommé entre le bon sens et la médiocrité autour de Vital Kamerhe, le Président national de l’union pour la nation congolaise. Seules, les vraies valeurs et le sens d’équité qu’il a toujours soutenus sont à ce jour la pomme de discorde entre, d’une part, la majorité des combattants du parti réunis au sein du mouvement syndical dénommé : ‘’Vital Kamerhe libela », VKL" en sigle, et d'autre part, un groupuscule de gens qui, manifestement, tentent, à tout prix, de tirer le parti vers les antivaleurs ainsi que d’autres actes inadmissibles. VKL ayant comme mission, d'assister leur Président Vital Kamerhe dans sa noble mission consistant à rendre la RD. Congo, le pays où il fera beau vivre, la locomotive d'Afrique, un pays des valeurs et non d’antivaleurs, un pays où le traitement sélectif et la discrimination n'auront plus droit de cité, comme cela l’a été jusqu’ici à l’UNC. Ce qui a été la base de frasques et autres déchirures internes au sujet, à la fois, des responsabilités au sein du parti et, même, de la gestion des ambitions. D’ailleurs, à ce propos, l’on a appris hier, la démission de l’Honorable Mirindi Cyarangabo, un Député National, de toutes ses fonctions au Conseil National de l’UNC. C’est un malaise qui risque de se généraliser, si en amont, des dispositions ne pas prises pour neutraliser l’élan d’égoïsme et d’égocentrisme observé dans l’attitude de certains responsables, y compris dans la gestion de Billy Kambale, l’actuel Secrétaire Général de l’Unc. Aujourd’hui, un mouvement syndical constitué des Kamerhistes à vie, VKL en sigle, est né pour protéger les valeurs prônées par leur Président Vital Kamerhe contre la montée en puissante d’une caste des jouisseurs prônant, curieusement, le népotisme, le clientélisme, le monnayage des postes, la transformation de certains Ministres en club d'amis et en une affaire familiale, au mépris des cadres et membres du parti qui, pourtant, ont consenti, depuis des années, des efforts pour l'avènement du parti au pouvoir. Face à la perspective de la tenue de nouvelles élections 2023, VKL s’inscrit en faux contre toutes les dérives et fonde son action sur la nécessité de consolider les bases essentielles autour des valeurs sacrées orientées vers la lutte pour l’aboutissement du combat de Vital Kamerhe dans le cadre de ses engagements souscrits au sein de l’Union sacrée, sous la bannière de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, Chef de l’Etat. Ainsi, VKL, à l’avant-garde, œuvrera-t-il sous le prisme des orientations de Vital Kamerhe jusqu’au bout, quel qu’en soit le prix. Les contrevenants ne s’en prendront qu’à eux-mêmes ! La Pros.
A eu lieu, ce 2 mai dans l’enceinte du Musée de Sinchon (l’un des musées des atrocités des USA dans la Guerre de Corée 1950-1953 RPDC-USA sis dans la Province Hwanghae-Sud et créé en 1958 pour révéler le génocide d’un quart -35.000- des habitants d’un seul arrondissement, perpétré par une compagnie de l’Armée US pendant 52j - 17/10-07/12/1950 -, NDLR), le rassemblement de prestation de serment des jeunes et étudiants pour se venger et châtier, sans merci, les USA (les plus obsédés à l’expansion d’outre-mer dès leur création, en tentant d’agresser la Corée en 1866, et occupants de la moitié Sud de la Péninsule coréenne depuis 1945, NDLR), Pays de gangsters peu commun et Empire du mal, ayant révélé, ouvertement, les tentatives d’une guerre nucléaire contre la République Populaire Démocratique de Corée (RPDC créée en 1948, berceau de la Civilisation Taedong-gang et de l’Esprit Paektu-san de la Nation homogène fière de ses 5.000 ans, Superpuissance politico-militaire, NDLR) et la clique fantoche YOON Seok Yeol (1960- ; No 1 de la Corée du Sud, alliée fort fidèle aux USA depuis 1948 pour être obligée ou forcée, afin de survivre ou subsister, de désigner le côté Nord -RPDC- comme ennemi principal en ignorant ou négligeant, totalement, son homogénéité nationale, NDLR), folle de la confrontation intercoréenne. Y ont pris part; - MUN Chol, Président du Comité Central de l’Union de la Jeunesse Patriotique Socialiste (UJPS créée en 1946, NDLR) - PAK Thae Sop, Secrétaire du comité provincial du Parti du Travail de Corée (créé en 1945 et au pouvoir dès lors, NDLR) - les cadres du secteur concerné - les permanents de l’UJPS - les représentants des 5 millions de jeunes et étudiants du Pays (123.214km2). La réunion a écouté les interventions. Les orateurs ont; - qualifié la visite (24-30/04/2023) de la clique traîtresse de YOON Seok Yeol aux USA d’un périple on ne peut plus hostile, agressif et humiliant, périple de guerre nucléaire, et les «Déclaration de Washington» et «Déclaration Conjointe» forgés par le maître US et son acolyte hors classe d’un produit des ambitions noires de nature criminelle de ceux pénétrés d’un sentiment d’hostilités à l’égard de la RPDC jusqu’à la moelle des os - condamné et rejeté lesdits documents, avec véhémence, au nom de la jeunesse de la RPDC - épanché leur volonté d’anéantir, sans merci, les ennemis se démenant pour priver de la vie, du bonheur et de l’avenir de la RPDC. Les participants à la réunion ont; - effectué l’autodafé au cours duquel ils ont brûlé, en effigie, les provocateurs de guerre avec le sentiment d’écraser les ennemis abominables - clamé des slogans vengeurs, animés de la conception claire des ennemis principaux et d’une ferme volonté d’en finir, à coup sûr, avec les agresseurs et les fanatiques de guerre.
Des milliers des militants, membres et cadres du Parti des démocrates congolais dynamiques (PDCD) ont pris d’assaut le stade de martyrs de la pentecôte, le 29 avril dernier, à l’occasion de la sortie officielle de la méga plateforme politique ‘’Union sacrée de la Nation’’. Derrière leur président national, M. Médard Kankolongo, les membres et cadres de ce parti membre de la famille politique du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ont prouvé, avec fierté, leur marque d’allégeance à la vision du Président de la République, pour le développement du pays pour sa réélection en décembre prochain. Conduit par le secrétaire général du parti, M. Willy Masumbuku et la présidente de la ligue des femmes, affectueusement appelée maman Helene Fwamba, jeunes, vieux, filles et garçons membres du PDCD n’ont pas manqué à ce grand rendez-vous qui a prouvé, une fois de plus, la popularité du Président de la République, pour qui cet espace à plus de 80.000 places a refusé du monde. Du bon côté de l’histoire… Oui, nous sommes du bon côté de l’histoire, scandait la population, au moment même de la tenue du meeting des membres du présidium de l’Union sacrée de la Nation au stade. Pour le numéro un de cette formation politique, cette marge de popularité, le flux des congolais qui ont débordé au stade de martyrs est, en quelque sorte, une des preuves qui prouvent l’amour que porte la population congolaise envers leur Président. Il précise également qu’avec cette marque de démonstration, la victoire du Chef de l’Etat n’est plus à prouver. «Il est inégalable », a-t-il lâché. Plus que déterminés à soutenir le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le leader Médard Kankolongo et sa formation politique, le PDCD, ne ménagent aucun effort pour que cela deviennent une réalité. Déjà, des actions de grande envergure ont été lancées depuis l’année passée dans ce sens. Des descentes sur terrain en vue du contact direct avec la population ne cessent d’être vécues. Très récemment, la présidente de la ligue des femmes, Helene Fwamba, a mis sur pied son programme de descente sur terrain dans toutes les 24 communes de la ville-province de Kinshasa, pour communier avec la base. En décembre prochain, ce parti membre de l’Union sacrée de la nation entend aligner des candidats à tous les niveaux, dans l’objectif d’offrir une majorité écrasante au chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Fidel Songo
La 49èmeAssemblée Générale du Conseil du Fonds Mondial a ouvert ses portes, ce 8 mai 2023 à Hanoï au Vietnam où les différents conseils d'administration venus de l’Europe, de l’Amérique, de l’Asie et de l’Afrique y prennent part pour discuter sur les Stratégie de développement, Surveillance de la gouvernance, Engagement de ressources financières, Evaluation de la performance organisationnelle, Gestion des risques, Engagement de partenariat, mobilisation des ressources et plaidoyer. La délégation du Conseil africain est conduite par Dr. Jean-Jacques Mbungani Mbanda, Président du Conseil d'Administration de l'African Constituency Bureau (ACB) du Fonds Mondial. C’est une forte délégation représentative constituée d’une vingtaine d’administrateurs de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ainsi que ceux de l'Est et du Sud. Ce meeting international du Fonds Mondial est une véritable aubaine pour le Chairman, l'infatigable Jean-Jacques Mbungani de faire le plaidoyer pour l'Afrique tel que discuté antérieurement lors de la réunion d'Addis-Abeba. Aussitôt arrivés dans la Capitale Vietnamienne, le Chef de file de la Zone Afrique et toute sa délégation se sont réuni, dans la matinée de ce lundi 8 Mai 2023, pour peaufiner les dernières stratégies et s’accorder sur les points essentiels et les termes de référence qui font l’objet de cette rencontre internationale. Une raison de plus pour que le continent parle d'une même voix lors de cette conférence au Vietnam. Juste après cette réunion, le Président du Conseil d'Administration d’ACB et son équipe ont entamé une série de discussions préliminaires et consultations avec d’autres Conseils et bureaux des circonscriptions du monde. La délégation américaine a été l’une des premières circonscriptions à s’intéresser de la position du Conseil africain sur l'apport du Fonds Mondial dans la lutte contre les maladies que sont la Tuberculose, le VIH et la Malaria. Au cours de leurs échanges, le Président du Conseil Africain Dr Jean-Jacques Mbungani s'est exprimé dans la droite ligne des assises d'Addis-Abeba. C’est-à-dire, il a mis un accent particulier sur la politique du renforcement des capacités locales, implications des gouvernements ainsi que des structures régionales et continentales tels que Africa CDC avec l'accompagnement de l'Union Africaine. Le patron du Conseil africain a aussi plaidé en faveur de l'approvisionnement des médicaments produits localement. Après la rencontre avec le bureau américain, Dr Jean-Jacques Mbungani et son équipe ont aussi échangé avec les délégués du secteur privé, l'inspection générale du Fonds, les Conseils de l'Allemagne, de la France et de l'Angleterre pour des discussions spécifiques. Le Conseil africain a également pris langue avec l'office de développement du Commonwealth. Une journée très chargée pour le Président du Conseil d’Administration d’ACB qui a été clôturée par le dîner de bienvenue offert aux délégations par le gouvernement Vietnamien. Notons que ces discussions préliminaires se font en marge de la session proprement dite de la 49ème Assemblée générale qui commence du 10 au 11 Mai 2023 à Hanoi. Elle connaîtra la participation la participation de tous les board (Conseils) du monde ainsi que les donateurs et autres parties prenantes du Fonds Mondial. Le Conseil d'administration du Fonds mondial se réunit en moyenne deux fois par an. Le Conseil comprend 20 membres votants, avec une représentation égale des exécutants et des donateurs. Organisations non-gouvernementales ; communautés affectées par le VIH, la tuberculose et le paludisme ; le secteur privé ; et les fondations privées sont également représentées en tant que membres votants. De plus, il y a huit membres sans droit de vote, dont le président et le vice-président du conseil ; des représentants d'organisations partenaires, dont l'Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale ; ainsi que la circonscription des donateurs publics supplémentaires. L'Afrique compte deux sièges au conseil d'administration du Fonds Mondial sur les 28 disponibles. Jordache Diala
COMMISSION ELECTORALE NATIONALE INDEPENDANTE CENI MISSION D'AUDIT EXTERNE DU FICHIER ELECTORAL 2022-2023 AVIS D'APPEL ACANDIDATURES TERMES DE REFERENCE I. Contexte 1. Dans son Communiqué de presse N° 022/CENI/2023 du 05 mai 2023, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) annonçait qu'elle allait lancer un appel à candidatures en vue de constituer une mission mixte d'audit externe du fichier électoral composée d'experts nationaux et internationaux. 2. Il sied de noter qu'en plus de la Constitution, de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI et de la loi électorale, l'article 56 de la Loi portant identification et enrôlement des électeurs en République Démocratique du Congo (RDC) reconnait à la CENI l'exclusivité de la mise en œuvre en matière de l'identification et l'enrôlement des électeurs. La CENI a réalisé les opérations relatives à la Révision du Fichier Electoral (RFE) du 24 décembre2022 au 24 avril 2023. 3. La RFE est une phase cruciale du processus électoral en cours, car elle conduira à l'établissement d'un fichier électoral. Ce dernier constituera la base non seulement de l'allocation des sièges de la représentation parlementaire nationale, provinciale et locale, dans les différentes circonscriptions électorales, mais également de toutes les autres opérations liées à l'organisation matérielle des scrutins proprement dits. 4.Le calendrier électoral publié le 26 novembre 2022 par la CENI prévoit la tenue des scrutins directs couplés du Président de la République, des Députés nationaux, des Députés provinciaux et des Conseillers Communaux le 20 décembre 2023, des élections directes des Conseillers de Secteur ou de Chefferie ainsi que l'organisation décalée des scrutins indirects des Sénateurs, des Gouverneurs et Vice-gouverneurs, des Conseillers urbains, des Bourgmestres et Bourgmestres adjoints, des Maires et Maires adjoints dans la première moitié de l'année 2024. Selon le calendrier sus-évoqué, ces différents scrutins devaient être précédés par l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs, dont le produit final, à savoir le Fichier Electoral, devra être audité à l’interne et par une mission externe. 5. Une particularité des opérations de la RFE 2022-2023 en RDC est qu'elles reposent sur la mutualisation des efforts et surtout des ressources que le Gouvernement a mis à la disposition des institutions appropriées pour relever à court terme les défis (i) d'identifier la population congolaise en vue de doter chacun des citoyens d'une carte d'identité nationale et (i) d'inventorier la population dans ses diverses caractéristiques démographiques et socioéconomiques. Le Décret N° 22/09 du 02 mars 2022 circonscrit la mutualisation opérationnelle qui consiste en la mise en commun des ressources humaines, techniques, logistiques et matérielles dédiées à la réalisation des activités communes, en vue de contribuer à la production des cartographies opérationnelles, du fichier électoral et du fichier général de la population. 6. De manière générale, un fichier électoral, base de données contenant l'ensemble des listes électorales, des centres et bureaux de vote, est un document national d'une extrême importance et sensibilité dans tout processus électoral. Elément central de ce processus, le fichier électoral soulève des enjeux multiples, notamment légaux, politiques, économiques, financiers et technologiques. Parmi ces enjeux, on peut citer entre autres choses la sécurité du fichier ainsi que la protection des données personnelles. Un fichier électoral comme celui de la CENI qui servira de base au registre de l'état-civil de ONIP comporte des données biographiques, biométriques et numériques dont l'accès doit être de plus protégés et de plus sécurisés. 7. De manière pratique, la CENI a déployé un dispositif de mise en œuvre de la RFE dont le produit final va être déversé à l'Office National d'Identification de la Population (ONIP) pour servir de base au déploiement de son propre dispositif d'identification de la population. 8. Il convient de signaler que, contrairement à la majorité des pays africains qui ne délivrent qu'un récépissé au moment de l'identification et enrôlement, suivi après plusieurs mois par l'émission de la carte d'électeur, le cadre légal et réglementaire en vigueur en RDC dispose que la carte d'électeur doit être remise directement aux requérants lors des opérations d'identification et d'enrôlement des électeurs. Chacun de ces deux systèmes a ses avantages et désavantages. En RDC, des mineurs ainsi que des électeurs qui se seraient fait enrôler plus d'une fois pourraient donc se retrouver titulaires de cartes d'électeur, même en cas de leur radiation du fichier électoral. En conformité avec la loi et le principe de l'unicité de l'électeur, la CENI ne retiendra, dans la version finale de son fichier, que le dernier enregistrement en cas d'enrôlement multiple. 9. Après la stabilisation de la cartographie des Centres d'Inscription (CI), le fichier électoral actuel a été constitué par la récolte de données réalisée sur terrain, dans trois (3) Aires Opérationnelles. Ensuite, la CENI a poursuivi les opérations avec le ramassage et la centralisation de toutes les données récoltées dans une base de données unique. Enfin, le fichier électoral a été consolidé à travers des opérations majeures, notamment la détection des doublons, des mineurs et des photos invalides à l'aide du logiciel ABIS, fourni par l'un des leaders mondiaux du traitement des données biométriques. A l'issue de la consolidation du fichier électoral, la CENI planifie d'identifier un groupe des prestataires, à même de l'aider à auditer son fichier électoral. 10. Lors de la réunion de son Assemblée Plénière du 05 mai 2023, la CENI a levé l'option de constituer une équipe mixte composée d'experts nationaux et internationaux pour conduire la mission d'audit externe du fichier électoral, par le biais d'un appel à candidatures. Le présent appel à candidatures est destiné aux personnes physiques ayant un profil conséquent et répondant aux exigences pour cette mission. La sélection et la constitution de la mission mixte seront validées par la Plénière de la CENI. 1. L'audit, cette analyse qualitative et quantitative des données du fichier électoral, fait partie des bonnes pratiques que la CENI a inscrit dans son Plan Stratégique et Opérationnel2022-2026 qui, dans son axe 3, consacre le principe de transparence à chaque étape du processus électoral. II. Objectifs 12. L'objectif global de l'audit externe du fichier électoral est, d'une part, d'évaluer le système actuel d'identification et d'enrôlement des électeurs, afin d'en identifier les forces et les faiblesses et d'en dégager éventuellement des mesures correctives, et d'autre part, de formuler, le cas échéant, des recommandations conséquentes visant à améliorer la qualité et l'intégrité du fichier électoral. 13. Les objectifs spécifiques de l'audit externe du fichier électoral sont : a. Analyser le cadre juridique et réglementaire de la RFE, et d'en évaluer sa pertinence; b. Procéder aux examens nécessaires du fichier électoral en termes d'inclusivité, d'exhaustivité et d'exactitude; c. De faire des recommandations en rapport avec le fichier électoral de la CENI. III. Méthodologie de travail et Code de bonne conduite 14. Les prestataires vont proposer à la CENI une méthodologie de travail qui devra être validée par celle-ci. Il convient de souligner que les conditions de réussite de la mission sont les suivantes : • Validation des TDR par l'Assemblée Plénière de la CENI; Consultation des prestataires qualifiés et intéressés, dans le respect des procédures de passation de marchés; • Choix des prestataires et l'agrément de l'équipe technique ainsi composée; • Cadrage initial de la méthodologie et du déroulement de la mission par les prestataires retenus par l'Assemblée Plénière de la CENI; • Validation de la méthodologie de l'audit externe; • Approbation des résultats de l'Audit par l'Assemblée Plénière; • Publication des résultats de l'Audit. 15. Un code de bonne conduite sera défini en vue de mettre en évidence la possibilité de poursuite judiciaire en cas de violation des principes et des règles établis, notamment la duplication et la publication sous quelque forme que ce soit des données personnelles des électeurs ou des données du fichier électoral ou même leur exploitation pour autre but que celui de l'audit en question. IV. Produits attendus 16. Les livrables attendus dans le cadre de cette mission sont : a. Un Rapport d'audit externe, incluant une note de synthèse, est élaboré ; b. Toutes les réponses et explications fournies par la CENI sont, dans la mesure du possible, annexées au Rapport. A V. Profil des Auditeurs- Conditions des élections 17. Le présent appel à candidatures est destiné aux personnes physiques intéressées de faire partie de l'équipe pluridisciplinaire d'audit externe du fichier électoral de la CENI. Les candidats potentiels à cette mission devraient répondre aux conditions suivantes : • Etre titulaire d'une Licence, d'un Master (Bac+5) ou d'un diplôme équivalent en sciences politiques, relations internationales, droit, sciences sociales, démographie, statistiques, sciences informatiques ou du domaine de l'ingénierie; • Justifier d'un minimum de 10 ans d'expérience professionnelle spécifique dans le domaine des élections ou d'autres domaines connexes, notamment : • la gestion des systèmes électoraux; • la législation et la gestion des processus électoraux; • La démographie et les statistiques; • les applications informatiques relatives à l'enrôlement des électeurs. • Avoir des références solides dans le domaine de gestion et d'audit des systèmes d'informations, et particulièrement dans l'audit des fichiers électoraux; • Ne pas être dans une situation de conflit d'intérêt, notamment : • Etre ou avoir été Membre du Bureau ou de la Plénière de la CENI, Agent ou Cadre de la CENI aussi bien au niveau national qu'au niveau des démembrements; a. Une lettre de motivation adressée au Président de la CENI • Militer et exercer des fonctions dans une structure dirigeante d'un parti ou d'un regroupement politique; • Etre détenteur d'un poste de responsabilité dans une structure accréditée pour l'observation électorale; • Etre observateur électoral, national ou international, d'une organisation dûment accréditée par la CENI. 18. En ligne avec sa politique Genre, la CENI encourage vivement les candidatures féminines. VI. Durée de l'audit externe 19. En conformité avec le calendrier du processus électoral en cours en RDC, tel que publié par la CENI le 26 novembre 2022, l'audit externe estprévupour6 jours. Il y a lieu de noter que des délais calendaires stricts n'offrent pas beaucoup de flexibilité à la Centrale Electorale, rendant toute prolongation incertaine. VII. Présentation d'un rapport d'audit externe du fichier électoral 20. La présentation du rapport d'audit comprendra les étapes suivantes : VI I I. a. Soumission d'un rapport préliminaire; b. Validation du rapport préliminaire par la CENI; c. Soumission d'un rapport définitif ; d. Publication du rapport d'audit externe par la CENI. Procédure et délai de soumission de candidature 21. Les personnes physiques intéressées par le présent Appel à candidatures sont priées de soumettre à la CENI un dossier complet soit par voie électronique (de préférence) soit par livraison physique du dossier sous pli fermé aux adresses suivantes a) Adresse électronique : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. b) Adresse physique: Siège de la CENI, 4471 Boulevard du 30 Juin, à Kinshasa-Gombe 22. Le dossier devra comprendre les éléments ci-après : b. Un Curriculum Vitae détaillé incluant les coordonnées complètes du candidat (nom et prénom, adresse, téléphone et email); c. L'identité complète de trois personnes de référence n'ayant aucun lien de parenté et pouvant attester des qualités professionnelles et morales du candidat. 23. Le dépôt des dossiers débute dès la publication du présent avis et sera clôturé ce jeudi 11 mai 2023à 17h00précises, l'accusé deréception ou l'empreinte digitale de l'email faisant foi. Fait à Kinshasa, le 08 mai 2023 Patricia NSEYA MULELA Rapporteur
« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli. Chères lectrices, chers lecteurs, 1. Cette lettre sociale congolaise analyse, explique et montre le mode opératoire d’un des maux dont sont victimes certains agents de carrière des services publics de l’Etat admis sous statut en bonne et due forme. Ce mal est la correction portée aux noms sur les arrêtés ministériels d’admission sous statut des agents de carrière des services publics de l’Etat. 2. La correction portée aux noms sur les arrêtés ministériels d’admission des agents sous statut est une extorsion des numéros matricules des agents de l’Etat par voie de vente ou achat des numéros matricules attribués aux agents de carrière des services publics de l’Etat. 3. La finalité de cette extension est de faire gagner frauduleusement à une tierce personne les droits et avantages reconnus à l’agent titulaire du numéro matricule extorqué. 4. Pourtant, la loi n°16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat définit le numéro matricule comme « identification individualisée et exclusive des agents des services publics de l’Etat, exprimée en chiffres, lettres ou autres symboles, conférée par le Ministre ayant la Fonction Publique dans ses attributions ». 5. Cette même loi dispose en son article 11 : « Tout agent porte un numéro matricule. Ce numéro lui est attribué dans les trente jours suivant la fin de la période probatoire par le ministre ayant la fonction publique dans ses attributions. (…) ». 6. Dès lors, après l’attribution d’un numéro matricule à un agent, les conséquences logiques qu’il faut tirer des prescriptions documentaires des articles 3 et 11 ci –haut cités sont : d’un côté, aucun autre agent n’a eu antérieurement le numéro matricule attribué à l’agent et, de l’autre, aucun autre agent n’aura non plus postérieurement ce même numéro matricule. D’ ailleurs les numéros matricules sont reconnus par leurs séries d’émission. 7. Tout numéro matricule déjà attribué à un agent individuellement et exclusivement est protégé par le principe d’intangibilité des droits acquis et ce, quel que soit la position administrative de l’agent. 8. En tout état de cause, la précision sur la protection d’un numéro matricule attribué à un agent de l’Etat telle que prescrite par la loi devrait être donc l’une des conclusions à la quelle aboutirait le sous point 6 du Point 1 de la Note Circulaire n° 008/CAB. VPM/FP.MA. ISP/JPL/TKB/JMM CKK/AMAT/2022 du 22 décembre 2022. Le dit sous point énonce ceci : « Tout agent porte obligatoirement un numéro matricule qui lui est attribué par le Ministre ayant la Fonction Publique dans ses attributions. (…) ». 9. J’estime donc qu’au-delà de l’Interdiction du recrutement des « Nouvelles Unités », l’une des conclusions de ce sous point devrait être : par conséquent, nul peut extorquer ni s’arroger le numéro matricule attribué à un agent de carrière des services publics de l’Etat 10.Car, l’extorsion du numéro matricule par correction portée aux noms sur les arrêtés ministériels d’admission des agents sous statut vise à contourner maladroitement l’interdiction du recrutement des nouvelles unités. A dire vrai, les noms bien écrits, mais l’on tente les remplace par ceux qui n’ont aucun lien logique ni cohérent avec le numéro matricule identifiant les noms figurant sur les arrêtés ministériels d’admission des agents sous statut. Ce remplacement des noms est une extorsion dans la mesure où il est opéré plusieurs années après la publication des arrêtés ministériels d’admission des agents sous statut. 11. La prétendue correction portée aux noms se fait plusieurs années après par ce que les vendeurs des numéros matricules prennent du temps pour chercher des ressemblances de certains éléments linguistiques entre les noms des agents admis sous statut et ceux de leurs clients acheteurs des numéros matricules. 12. Pire encore, ces cyniques corrections portées aux noms sont opérées pendant que les agents titulaires de ces numéros matricules sont actifs et les réclamer. 13. L’extorsion des numéros matricules par la prétendue correction portée aux noms a atteint son point culminant quand l’agent titulaire d’un numéro matricule est mis dans la position de partager son numéro matricule avec les personnes qui l’ont extorqué. 14. Cette triste réalité est à comprendre à travers la lecture d’un des points saillants du communiqué de presse de l’Inspection Générale des Finances du 27 avril 2023. Dans ce communiqué, le Chargé de Communication de l’Inspection Générale des Finances a montré qu’il y a : « 93.356 agents qui partagent un même numéro matricule avec d’autres agents également payés ». 15. A voir de près le partage d’un numéro matricule par plusieurs personnes l’on a l’impression que la bibliophobie se porte en merveille à la fonction publique congolaise. Disons en passant que la bibliophobie est la haine contre l’écrit, voire l’écriture. Pourtant, Joseph Ki-Zerbo (1967 :273) montre que « Seule l’écriture permet la mise en place d’un appareil étatique de grande envergure ». Ceci justifie le choix du type d’administration juridico-rationnel opéré par la République démocratique du Congo. Les archives constituent la 3ème caractéristique de ce type d’administration. 16. Dorénavant, s’il faut s’en tenir aux archives produites par le Ministère de la Fonction Publique dans la création des arrêtés ministériels d’admission des agents sous statut, il y a lieu de dénoncer la complicité, voire la participative active, de certains services notamment les services utilisateurs( d’appartenance) des agents de différents ministères au niveau tant national que provincial , la Direction de contrôle des effectifs et éléments de la paie et la Direction de Gestion de la Base des Données Numériques des Ressources Humaines de l’Etat et Recensement du Ministère de la Fonction Publique qui auraient aligné, enregistré et fait payer des personnes dont les noms n’ont jamais figuré pas sur les arrêtés d’admission sous statut. 17.Ce sont donc les auteurs et co-auteurs d’extorsion des numéros matricules qui empêchent les titulaires des numéros matricules à accéder à la restitution de leurs numéros matricules. Ils procèdent au gel ou à la cache des correspondances des victimes d’extorsion. Profitant de l’ignorance de ces victimes d’extorsion des numéros matricules, ces auteurs et co - auteurs d’extorsion des numéros matricules imposent aux victimes d’avoir, sur leurs correspondances, la mention « sous couvert voie hiérarchique » afin que leurs correspondances soient réceptionnées pour les destinataires. 18.Il s’agit d’une véritable crise humaine. Comment une autorité hiérarchique qui est auteure ou co-auteure d’extorsion d’un numéro matricule peut-elle apposer sa signature sur une correspondance qui va à l’encontre de ses intérêts ? 19. Dois-je rappeler que l’extorsion d’un numéro matricule d’un agent n’est pas une sanction disciplinaire pour que l’agent victime d’extorsion de son numéro matricule use de la voie hiérarchique telle qu’énoncée à l’article 6 de l’ordonnance n°82 – 031 du 19 mars 1982 portant règlement d’administration relatif au régime disciplinaire et aux voies de recours du personnel de carrière des services publics de l’Etat. 20. Il importe de préciser que la loi n°16/013 du 15 juillet 2016 portant Statut des Agents de carrière des services publics de l’Etat, qui est conforme à la Constitution congolaise du 18 février 2006, a déjà émondé en son article 97 la voie hiérarchique du recours contre une sanction disciplinaire. 21. C’est dans ce contexte de contractualisation du droit de la Fonction Publique qui a pour toile de fond le respect des droits de l’Homme pour reprendre l’expression d’Evariste Boshab Mabudj-ma- Bilenge(2001 : 2) que je situe les audiences que le Vice Premier Ministre en charge de la Fonction Publique accorde aussi chaque mercredi aux agents de carrière des services publics de l’Etat sans les autorisations préalables de leurs chefs hiérarchiques. A travers ces audiences, les agents de carrière des services publics de l’Etat utilisent leur liberté pour exprimer oralement leurs doléances au gestionnaire des ressources humaines de l’Etat Congolais. De la même manière, ils peuvent aussi les lui exprimer par écrit afin de protéger leurs doléances contre les limites temporelles et spatiales. 22. Disons donc que la généralisation de la pratique anachronique de « voie hiérarchique » est donc une atteinte grave aux libertés et droits fondamentaux reconnus et garantis aux agents de carriere des services publics de l’Etat qui sont des citoyens à part entiere. Cette pratique vient de la 2ème République. Elle fait encore des victimes dans la fonction publique congolaise à cause de la présence nombreuse des agents qui ont fait la plus grande partie de leur carrière administrative dans le régime du Parti Etat. Avec l’Etat de droit prôné par le Président de la République, il importe de stigmatiser la généralisation de la pratique « voie hiérarchique » qui n’est fondée ni sur la constitution congolaise du 18 février 2006 ni sur la loi n°16/013 du 15 juillet 2016. 23. La situation alarmante de l’extorsion des numéros matricules à la fonction publique Congolaise appelle à raisonner et réfléchir d’une façon indicative sur la manière dont il est possible de s’en débarrasser définitivement. 24. A mon humble avis, la correction portée aux noms sur les arrêtés ministériels et qui est à la base d’extorsion des numéros matricules doit être une pratique normée, c. à. d fondée sur les faits consignés par écrit. 25. Ainsi donc, par le principe de parallélisme de forme, l’autorité compétente d’attribution des numéros matricules aux agents étant le Ministre de la Fonction Publique, il n’y a que ce dernier qui peut porter correction à un nom sur un arrêté ministériel d’admission des agents sous statut s’il y a eu erreur. Cette correction ne peut être réalisée par cette autorité que moyennant une enquête minutieuse et contradictoire. Cette enquête porte sur l’analyse diachronique de la traçabilité documentaire du dossier administratif de l’Agent ou des agents. 26.Le délai de sollicitation d’une correction à porter à un nom sur un arrêté ministériel d’admission sous statut est quinze (15) jours pour les personnes qui habitent la Capitale (Kinshasa) et trente (30) jours pour les personnes qui habitent les provinces. 27. Pour cela, même si l’ Ordre et l’Urgence annoncés par la Note Circulaire n°12/CAB/FP-MA-ISP/JPL/CKK/2023 du 12 avril 2023 ayant pour objet Processus de mise à la retraite des agents de carrière des services publics de l’Etat n’ont qu’une valeur déclarative dans certains Services Publics de l’Etat comme l’Inspection du Travail où les retraités continuer de prester alors que le Vice Premier Ministre en Charge de la Fonction Publique avait stigmatisé cette aberration administrative, je postule que la production et la diffusion d’une note semblable pour la correction à porter à un nom sur un arrêté ministériel va contribuer non seulement à la protection des numéros matricules des agents contre l’extorsion, mais aussi à la rationalisation de la pratique de correction à porter aux noms sur les arrêtés ministériels d’admission des agents sous statut. Pour des raisons d’efficacité, cette note doit être assortie des sanctions pour son respect comme le précise Jon Elster. 28.Faisant mien l’appel du Papa François (2023 : 2) à Kinshasa qui a dit : « Dès le début de mon voyage, je souhaite donc lancer un appel : que chaque congolais se sente appelé à jouer son rôle ! », je pense avoir donné, par la présente lettre sociale congolaise, certains éléments susceptibles d’être exploités dans le nettoyage du fichier de paie tel qu’annoncé par le Communiqué de Presse de l’Inspection Générale des Finances du 27 Avril 2023. Je n’ai pas oublié qu’il y a des agents abusivement révoqués dans leurs services, mais dons les noms sont encore dans le fichier de la paie. 29.J’ai fait ma part. Si vous êtes intéressés par cette lettre sociale congolaise, rejoignez la coupe pleine au numéro + 243 994 994 872 par appel normal, WhatsApp ou twitter et par e-mail Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour la suite. Fait à Kinshasa, le 10 mai 2023 Jean Joseph Ngandu Nkongolo Anthropobibliologue, Expert en Anthropobibliologie du Travail, Formateur Psycho Socio-professionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail
Du communiqué final du sommet de la Troïka de la Sadc tenu le lundi 8 mai 2023 à Windhoek, capitale de la Namibie, il ressort au point 9 que « Le Sommet a approuvé le déploiement d’une force de la SADC, en vertu du cadre de la Force en attente de la SADC, en tant que réponse régionale pour soutenir la République démocratique du Congo dans ses efforts de restauration de la paix et de la sécurité à l’est du pays» et au point 10 : « Le Sommet a approuvé la position commune de la SADC, à savoir une approche plus coordonnée, compte tenu des nombreux déploiements effectués en vertu d’ententes multilatérales et bilatérales à l’Est de la République démocratique du Congo et a exhorté le gouvernement de la République démocratique du Congo à mettre en place les conditions et les mesures nécessaires devant faciliter la coordination efficace des forces sous-régionales et des partenaires bilatéraux qui opèrent dans le pays». Bien entendu, il s’agit d’un succès diplomatique à mettre au crédit du Président Félix Tshisekedi… Cependant, il y a lieu de se demander si, après l’Eac, au travers de sa Force régionale constituée jusque-là d’armées gouvernementales kényanes, burundaises, ougandaises et sud-soudanaises, auxquelles vont se joindre les troupes angolaises, il n’y a pas risque de tomber de Charybde à Scylla avec l’entrée en lice de la force régionale de la Sadc. La préoccupation se situe dans l’exhortation faite à la RDC de coordonner toutes les forces armées à déployer sur son sol. Déjà, l’Union africaine s’est engagée à tenir un sommet quadripartite réunissant les pays membres de la Sadc, de l’Eac, de la Cirgl et de la Cééac. Vice-Premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a affiché son optimisme. «Je pense que la grande annonce se trouve dans le communiqué final de ce sommet des Chefs d'État de la Sadc. Le sommet a approuvé le déploiement de la Force de la Sadc (...) pour soutenir la RDC afin de restaurer la paix et la sécurité à l'Est. Donc, c'est clair que la Sadc s'engage militairement sur le terrain et va déployer incessamment une force. La Sadc recommande que la RDC réunisse toutes les conditions requises pour un sommet de coordination de tous les intervenants et tous les acteurs internationaux sur le terrain afin d'arriver à une action efficace et harmonisé», a-t-il déclaré. Interprétation facile de la pensée du médiateur João Lourenço Pourquoi la responsabilisation de la RDC alors qu'en matière d'organisation militaire, le pays est en train de procéder à des ajustements organisationnels ? La réponse n’est pas éloignée de la position exprimée par le Président Joao Lourenço dans une interview à France 24 diffusée le même jour (8 mai 2023) du sommet de la Troïka de la Sadc. «Après le dernier sommet d'Addis-Abeba, c'est le Président Kagame qui, à ma demande, a mis l'Angola en contact avec les dirigeants du M23. Nous avions quelques difficultés pour contacter les éléments du M23. Nous avions pour mission de créer ce contact. Et c'est le Président Paul Kagame qui a facilité cette relation. Et quelques jours plus tard, les dirigeants du M23 sont venus en Angola et nous avons travaillé avec eux à Luanda. Nous n'avons rien à reprocher à Kagame», a-t-il dit. Parlant du calendrier de retrait tel que fixé dans la feuille de route du mini-sommet de Luanda tenu en septembre 2022, le Chef de l’Etat angolais va révéler : «Ce qu'on aimerait, c’est que le calendrier pour mettre en place le cantonnement soit un petit peu raccourci, mais cela ne se passe pas comme ça. Toutefois, il faut rester confiant», avant d’ajouter : « Nous sommes en contact permanent avec les autorités congolaises haut plus haut niveau. Le Président Félix Tshisekedi vient régulièrement à Luanda afin de travailler exclusivement sur cette question du M23». D’une confrontation possible entre les armées congolaises et rwandaises, Joao Lourenço fait preuve de pragmatisme. «Personnellement, je ne pense pas que cela va se passer comme ça. En ce qui me concerne, nous ferons tout ce qui est à notre pouvoir pour éviter cette confrontation de deux pays voisins la RDC et le Rwanda». Information-clé est dans la partie suivante : «Nous savons qu’à ce jour le M23 respecte le cessez-le-feu. Malheureusement, la prochaine étape ne s’est pas encore concrétisée. Cette étape ne dépend pas uniquement du M23. Elle dépend aussi du pays, la RDC. C’est le cantonnement des forces du M23. Nous avons mis en place un cessez-le-feu ; à présent, nous devons cantonner ces forces et lancer le processus de réintégration de ces citoyens congolais dans la société congolaise». Interprétation facile de la pensée du médiateur africain Joao Lourenço pour la Cirgl, l’un des dirigeants principaux de la Sadc : le M23 respecte le cessez-le-feu (ce qui n’est pas l’avis de la partie congolaise) ; la balle est plutôt dans le camp de la RDC et la confrontation entre les armées gouvernementales congolaises et rwandaises est juste une illusion. La balle est désormais dans le camp de la RDC A partir de cet instant, on est en droit de chercher, à savoir ce qu’il faut attendre de la Force régionale de la Sadc dont, primo, les troupes angolaises, zimbabwéennes et namibiennes avaient été déployées en RDC lors de la guerre du 2 août 1998; secundo, les troupes sud-africaines, tanzaniennes et malawites avaient été intégrées dans la Brigade d’intervention aspirée par la Monusco après la défaite du M23 en 2013 ! Ce qu'il faut en attendre, c'est probablement le déploiement des troupes d'autres pays membres comme Botswana, Lesotho, Madagascar, Maurice, Mozambique, Seychelles, Swaziland, Zambie et Comores. Quand on a alors une lecture géopolitique et géostratégique pragmatique, on doit reconnaître pour la partie négro-africaine du continent l'emprise française sur l’Afrique occidentale et l’Afrique centrale et l'emprise britannique, mieux anglo-saxonne sur l’Afrique orientale et l’Afrique australe. Dans cette logique, étant sous emprise anglo-saxonne, l’Eac et la Sadc ne feront jamais la guerre au Rwanda anglo-saxon si des informations fournies par Washington et Londres confirment la présence des troupes rwandaises en RDC avec ou non aux côtés du M23. Par contre, elles feraient la guerre au M23 en l’absence totale des troupes rwandaises. En définitive, à l’analyse des propos du Président Joao Lourenço et du communiqué final du sommet de la Troïka de la Sadc, la balle est désormais, dans le camp de la RDC. Formons l’espoir que ce ne soit pas un énième piège à se refermer sur Kinshasa. D’où devoir de vigilance pour tous ceux qui se savent en charge du « Desk Guerre de l’Est». Omer Nsongo die Lema/CP
... Je reviens de loin, de Kalehe. De l'enfer. J'ai accompagné mon patron, SE le ministre d'Etat, en mission d'inspection et de compassion. Je comprendrai plus tard que mon patron, sous le stress avant le voyage, et sous le choc prévisible après la mission, avait besoin de consolation...Alors, j'ai accepté l'offre. ... C'est la première fois que je mettais les pieds à l'Est du pays. Pour un Kinois, l'Est est une sorte de planète-Far West : avec des hordes de martiens canailles à chaque colline, avec comme chants de réveil les rafales des Kalachnikov à chaque quartier. Mais aussi avec des enfants-soldats-sorciers disséminés dans les maquis. Et avec des femmes violentées. "Trop, me confesse mon ministre. Trop, c’est trop, pour une simple planète coincée entre les grabens, et traversée par une mer intérieure et initiatique, comme l'Acheron des Anciens, tunnel du Purgatoire " ... J'ai vu le Purgatoire. Aussi macabre que les massacres de Bunagana. Aussi apocalyptique que les fosses communes autour du Rutshuru. Les Kinois ne connaissent pas l'Est. Ne connaissent pas Kalehe. Ne connaissent pas Nyamukushi. Ne connaissent pas Shimakuru. Ne connaissent pas Bamishi. Ne connaissent pas Bushushu. A présent, moi je connais tout ça : la géographie entre le Purgatoire et l'Enfer. Moi je reviens avec sous les yeux des spectacles de torrents de pluies et de magmas de boues dévalant les collines, et ravalant tout, absolument tout, sur leur passage, sur les flancs et dans les vallées sens dessus-dessous. Facture en chiffres et en lettres : 400 morts. Un. Deux. Trois. Cinq. Dix. Cent. Quatre cents morts. Dont beaucoup d'enfants. Les survivants sont hagards, interloqués, interlopes. Ils nous voient à peine, nous de la délégation ministérielle. Ils s'en foutent des cortèges et des escortes officielles. Ils n'ont d'yeux que vers les trous de boue, à la recherche de leurs morts. ... Le ministre croise un Chef de la Croix-Rouge locale, perdu et éperdu. Le ministre s'enquiert de la situation sanitaire et sécuritaire. Monsieur Croix-Rouge rétorque : "Qui êtes-vous, monsieur ? Que voulez-vous ? Nous, nous ne savons rien, nous ne pouvons rien. Vous, non plus, monsieur. Allez, circulez, il n'y a rien à voir !" ... Cette nuit-là, je n'ai pas voulu dormir à l'hôtel de fortune aménagé pour la délégation. Je dormirai à la belle étoile, pour ainsi dire, en signe de deuil... ... Je suis en face du Lac ; il paraît que nos cadavres y ont dévalé vers le Rwanda voisin. Il paraît que les cadavres rwandais ont dérivé sur le Lac vers notre Kalehe. Échanges et diplomatie macabres. Migrations funèbres sous des eaux impardonnables... Yoka Lye
Dans l’optique de familiariser les acteurs de la lutte libre aux normes d’organisation de cette discipline, le directeur national des IXe jeux de la Francophonie, Isidore Kwandja, a organisé du vendredi 5 au dimanche 7 mai 2023, une compétition test de lutte libre (une des disciplines phares de cette édition), pour permettre à tous les pratiquants de cette discipline d’être à niveau lors de ces jeux. Plus de quarante combats ont été livrés entre les athlètes masculins et féminins de la République Démocratique du Congo, l’Angola et la République du Congo. Une compétition qui a attiré beaucoup de supporters qui ont enflammé la salle durant tous les trois jours de cette compétition, donnant déjà l’image de ce que seront les Jeux de la Francophonie. Le département des sports du Comité national des Jeux de la Francophonie, les différentes commissions notamment, la sécurité, l’accueil et le protocole, la restauration, la billetterie et l’accréditation se sont donnés au maximum à ce test qui constitue une véritable «mise en bouche» avant le début effectif des Jeux de la Francophonie. Se confiant à la presse, le directeur national Isidore Kwandja dit avoir noté les points forts et faibles de ce test. « Le Comité national a noté tous les points forts et faibles en vue d’améliorer les Jeux en juillet prochain », dit-il. Par ailleurs, par cette même occasion il a annoncé que cette série de tests va s’étendre avec les différentes disciplines pour permettre aux équipes de maîtriser en avance tous les aspects avant le coup d’envoi. Test évent pour la lutte libre Voici le Tableau des Médailles des trois pays qui ont pris part à cette compétition : 1. République Démocratique du Congo : 16 Médailles (9 en Or, 4 Argent, 3 Bronze); 2. Angola : 10 Médailles (1 Or, 6 Argent (3 Messieurs et 3 Dames), 3 Bronze (1 Monsieur et 2 Dames); 3. République du Congo : 10 Médailles (4 en Argent (2 Messieurs et 2 Dames), 6 Bronze (4 Messieurs et 2 Dames). Israël Mpoyi