La Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, a participé à l'appel de don de sang en soutien aux soldats engagés dans des conflits armés ce jeudi 30 janvier 2025 au Palais du peuple dans la commune de Lingwala, initiative du ministère de la Santé publique, hygiène et prévoyance sociale. Ces actions visent à sensibiliser la population à l'importance du don de sang et à renforcer les stocks des centres de transfusion sanguine, afin de pouvoir soigner les blessés de guerre et leur prouver la solidarité.
"C'est la moindre des choses que l'on peut faire pour soutenir ces héros, blessés de guerre. Ils sont dans le besoin. J'encourage tous ceux qui peuvent donner leur sang à se joindre à cet élan de solidarité pour soutenir nos frères et sœurs blessés de guerre", a-t-elle indiqué.
«C’est un acte simple, mais il peut sauver des vies. A travers ce don, je veux témoigner de mon soutien indéfectible à nos braves soldats, à toutes les victimes innocentes et à leurs familles. Vous n’êtes pas seuls. Unis par la compassion et l’amour de notre pays, nous surmonterons cette épreuve. J’invite chacun, selon ses moyens et ses possibilités, à poser un geste, aussi modeste soit-il. L’unité et la solidarité sont nos plus grandes forces. Leur sang a coulé pour défendre notre pays, offrons le nôtre pour les sauver ! Comme j’aime bien le dire : « Ensemble, nous serons toujours plus forts ! », un message poignant de la Première Dame, écrit sur son compte X, envoyé aux FARDC pour exprimer sa solidarité envers ces vaillants soldats qui ont accepté de donner leurs vies pour la défense de l’intégrité territoriale et un appel également lancé à chaque congolais pour poser un geste d’amour, de solidarité et d’unité envers les victimes de cette agression injuste à laquelle est soumis la République Démocratique du Congo.
L'épouse du Chef de l'Etat, accompagnée de la Première Ministre Judith Suminwa, du Ministre de la Santé, Hygiène et Prévoyance Sociale, Dr Roger Kamba, de la Ministre de Culture, des Arts et Patrimoine, Yollande Elebe, et plusieurs autres congolais ont été les premiers à se mobiliser. Une présence qui va bien au-delà du symbole. La présidente de la FDNT a tenu à donner son propre sang, à poser un acte fort, à être aux côtés de ces anonymes venus offrir une partie d’eux-mêmes pour sauver des vies. Cette initiative intervient dans un contexte marqué par la montée des tensions dans l’Est du pays, où les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) affrontent les rebelles du M23.
Pour renforcer cette action, la Fondation Denise Nyakeru Tshisekedi a mis à disposition son véhicule de transport de sang, habituellement destiné aux patients atteints de drépanocytose et autres maladies nécessitant des transfusions régulières.
Le mardi 21 janvier 2025 à partir du marché appelé « SOKO YA BA REFUGIES » sis le long de l’Avenue Lumumba, Quartier Kataki II, Commune du Lac, ville de Kalemie ; le Gouverneur de Province, M. Christian Kitungwa Muteba a procédé au lancement officiel des travaux de modernisation des certains axes routiers de la ville de Kalemie.
Sur l’ensemble des tronçons des routes exécutables, 12.5 Kms de longueur seront construits par l’Entreprise Kipelo Mashind Multiservices Sarl, EKMM en sigle, sur financement du Gouvernement Provincial du Tanganyika, pour une durée de 24 mois.
Parmi les axes routiers ciblés par le Gouvernement Kitungwa, le premier à exécuter sera celui qui va du marché SOKO YA BA REFUGIES jusqu’à l’Hôpital Général de Référence de Kalemie en faisant jonction avec l’Avenue Lumumba, en passant par l’Avenue Kalumbi II dans le Quartier Kataki II.
Dans les rues de Kalemie, les avis sont partagés tant le doute persiste quant à la faisabilité desdits travaux, du reste lancés plusieurs fois, sans un démarrage effectif.
Au cours de l’émission « A VOUS LA PAROLE » de la Radio communautaire émettant de Kalemie-ville, « Ndenga FM », animée le mercredi 22 janvier 2025, un jour après le lacement desdits travaux, d’aucuns parmi les intervenants ont dit que : « Ce projet date du Gouvernement Julie Ngungwa. Cette dernière avait lancé les travaux de cette même voirie urbaine en date du 04 octobre 2023, lesquels n’ont pas été exécutés.
Il est à signaler que lors de notre ronde, ce mardi 28 janvier 2025 sur certains axes routiers, des engins ont été visibles en plein travail.
Par ailleurs, le lancement de ces travaux est intervenu à quelques mois après ceux ayant conduit à la réhabilitation et modernisation de la route Kalemie-Manono (RN33 et RN5) en date du 29 octobre 2024. Une route d’une longueur de 440 Kms, concédée à « PHAEPON CONSTRUCTION SARL » pour une durée prévisionnelle de 5 ans. Néanmoins, les travaux sont déjà en cours.
Le nouveau Ministre britannique des Affaires Étrangères, David Lammy, ne s'inscrit pas dans la dynamique non-chanlate des travaillistes sur le dossier de l'agression de la République Démocratique du Congo. Il ne cautionne pas l'invasion de la RDC par le Rwanda aux côtés des rebelles du M23.
Cité par le quotidien britannique Guardian, le chef de la diplomatie britannique a menacé le Président rwandais, Paul Kagame, dimanche dernier, lors d'un appel téléphonique, soit 48 heures avant que les forces rwandaises et les rebelles du M23 ne franchissent les portes de la ville de Goma.
David Lammy a déclaré que le Rwanda mettait en péril, par cette invasion, l'aide internationale estimée à plus d’un milliard de dollars américains qu'il reçoit chaque année, dont environ 32 millions de livres sterling d’aide bilatérale du Royaume-Uni.
«Tout cela est menacé lorsque vous attaquez vos voisins, et nous sommes clairs sur le fait que nous ne pouvons pas laisser des pays remettre en cause l’intégrité territoriale d’autres pays. Tout comme nous ne le tolérerons pas sur le continent européen, nous ne pouvons pas le tolérer où que ce soit dans le monde. Nous devons être clairs sur ce point», a-t-il déclaré.
Selon un rapport du Gouvernement britannique publié en 2023, le Rwanda a obtenu du Royaume-Uni plus d’un milliard de livres sterling d’aide au développement depuis 1998, « pour sortir plus de deux millions de personnes de l’extrême pauvreté après le génocide de 1994».
Entretemps, suite à la recrudescence de la violence dans l'Est de la République Démocratique du Congo, marquée par l'offensive du M23 sur la ville de Goma avec le soutien militaire du Rwanda, l'Allemagne a annoncé la suspension de ses discussions avec le Rwanda concernant l'aide au développement.
Dans une déclaration transmise à l'Agence France Presse (AFP), le ministère allemand du Développement et de la Coopération économique a indiqué avoir annulé des "consultations gouvernementales" bilatérales prévues en février avec le Rwanda. Berlin exige par conséquent le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et la cessation de son soutien au M23, dont les actions déstabilisent gravement l'est de la RDC.
Une forte mobilisation a réuni, dans la matinée de jeudi 30 janvier, plusieurs étudiants de l’Université de Kinshasa pour manifester contre l’agression rwandaise et le M23. Au moment où la mobilisation va grandissante dans plusieurs parties du pays et dans plusieurs couches de la population, les étudiants ont également fait parler d'eux. C’est depuis mercredi dernier qu'il a été décrété la journée de jeudi sans cours pour se consacrer aux actions de soutien aux Forces armées de la RDC dans la protection de l’intégrité territoriale du pays.
En dépit de la décision prise par le Gouverneur de la ville de Kinshasa, Daniel Bumba, interdisant strictement toutes sortes de manifestation dans la capitale, les étudiants de l’Unikin, ont fini par descendre dans la rue.
Une mobilisation encadrée par les gardes universitaires. Les étudiants scandant des slogans anti rwandais et occidentaux, ont appelé à une auto prise en charge. Certains d'entr'eux se sont dits prêts à rejoindre l’armée pour combattre l'agresseur. Pour un étudiant: « Nous irons faire la formation militaire qui, du reste, est gratuite. Nous irons au Rwanda».
A un autre d’ajouter : «Nous sommes reconnaissants envers les FARDC et tout ce qu’elles font pour nous. Nous leur promettons qu’elles ne sont pas seules, nous allons nous mobiliser ici et s’il faut cotiser des fonds, nous le ferons. Nous sommes derrière elles».
D’autres groupes d’étudiants ont suivi le groupe qui descendait en direction de la route de Rond-Point Ngaba. Ils ont été dispersés avant d'atteindre le point de chute. Des tirs de la police ont retenti. Des unités de police étaient visibles jusqu’aux environs de 13h sur la route Université pour dissuader les manifestants. Autour de l’arrêt Intendance jusqu’au Rond-point Ngaba, la circulation était timide cet avant-midi. Les petits commerces n’ont pas fonctionné.
Cette marche fait suite à la mobilisation contre la situation dégradante qui prévaut à Goma. Ce mardi 28 janvier, plusieurs autres manifestants se sont rassemblés devant différentes ambassades pour exiger une implication plus forte de la communauté internationale dans la pacification de l’Est de la RDC. Ils dénonçaient la présence des combattants du M23 et des forces rwandaises à Goma et réclamaient leur retrait immédiat. Des pneus ont été brûlés et des slogans hostiles aux puissances occidentales ont été scandés.
Rappelons que Daniel Bumba a manifesté sa joie suite à un climat de paix observé dans la ville de Kinshasa, après une journée marquée par des tensions et des actes de vandalisme. Cette joie a été au cours d’une réunion tenue en conseil de sécurité provincial pour la deuxième fois en 24 heures.
Ayant évalué la situation, le Gouvernement local a décidé de maintenir l’interdiction des manifestations, une mesure instaurée la veille afin de prévenir de nouvelles violences. Pour le Ministre provincial de l’Intérieur, Thierry Tshitenga Kabuya, il a justifié cette décision par la nécessité de mettre un terme aux saccages et aux pillages ayant ciblé des ambassades, des commerces et des résidences privées.
Dans son adresse à la Nation, faite mercredi 29 janvier 2024, depuis la Cité de l’Union Africaine, sur les hauteurs du Mont-Ngaliema, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a réaffirmé son engagement ferme à combattre toute occupation étrangère en RDC. D’un ton ferme, il a condamné la situation de crise que traverse la population de Goma, due à l’agression rwandaise. Il a également dénoncé le silence de la Communauté internationale face aux conséquences macabres de la guerre imposée à la RDC par le régime de Kagame. A la lumière des assurances données par le Président Tshisekedi, l’armée loyaliste et les Wazalendo sont pleinement engagés à défendre chaque centimètre du territoire national. Le Chef de l’Etat a annoncé qu’une contre-offensive musclée est en cours pour pouvoir déloger l’ennemi dans sa position, aussi bien à Goma, mais également dans l’Est de la RD. Congo. ‘’Face à cette situation, permettez-moi de vous rassurer : une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours. Nos vaillantes Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), symbole de courage et de patriotisme, sont pleinement mobilisées, prêtes à défendre chaque centimètre de notre territoire. J’ai personnellement convoqué et présidé des réunions de crise avec une équipe restreinte du Gouvernement, le haut commandement militaire ainsi qu’une réunion interinstitutionnelle, afin d’évaluer les récents développements de la situation et de lever les options pour repousser les agresseurs et reconquérir chaque parcelle de notre territoire’’, a indiqué le Président de la République, dans son adresse à la Nation dont voici l’intégralité.
ADRESSE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR FELIX-ANTOINE TSHISEKEDI TSHILOMBO, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, A LA POPULATION CONGOLAISE ET A L’OPINION INTERNATIONALE SUITE A LA DEGRADATION DE LA SITUATION SECURITAIRE A L’EST DE LA REPUBLIQUE
Kinshasa, 29 janvier 2025
Mes très chers compatriotes,
En ces instants critiques pour notre nation, je m'adresse à vous avec la gravité et la solennité qu'impose la situation. L’Est de notre pays, en particulier les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, fait face à une aggravation sans précédent de la situation sécuritaire. Les Forces de Défense du Rwanda (RDF), en soutien de leurs marionnettes du M23, poursuivent leur entreprise terroriste sur notre territoire, semant la terreur et la désolation parmi nos populations.
Je partage avec vous la douleur et l’indignation face à ces attaques barbares. Ces actes ne sont pas seulement une attaque contre la République, mais une offense à l’histoire et à la dignité de notre peuple. En ces moments difficiles, je vous appelle à la résilience et surtout à la résistance.
Face à cette situation, permettez-moi de vous rassurer : une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours. Nos vaillantes Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), symbole de courage et de patriotisme, sont pleinement mobilisées, prêtes à défendre chaque centimètre de notre territoire.
J’ai personnellement convoqué et présidé des réunions de crise avec une équipe restreinte du Gouvernement, le haut commandement militaire ainsi qu’une réunion interinstitutionnelle, afin d’évaluer les récents développements de la situation et de lever les options pour repousser les agresseurs et reconquérir chaque parcelle de notre territoire.
A cet effet, j’ai nommé ce 28 janvier le Général-Major Évariste SOMO KAKULE au poste de Gouverneur militaire du Nord-Kivu pour renforcer la coordination des opérations militaires et restaurer l’autorité de l’État.
Parallèlement, nous avons engagé d’importantes démarches diplomatiques, notamment au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi que dans le cadre du Processus de paix de Luanda, auquel nous restons pleinement engagés malgré les obstacles. Nous privilégions la voie du dialogue mais toujours avec lucidité, tout en restant fermement résolus à défendre notre territoire et notre souveraineté par tous les moyens nécessaires.
Mais ce combat n’est pas celui des seules FARDC. C’est le combat de tout un peuple, le combat de notre identité congolaise, afin de léguer aux générations futures un pays prospère et en paix.
À tous nos compatriotes, dans chaque province, chaque ville, chaque territoire et chaque village, ainsi que ceux de la diaspora, sans distinction d’appartenances ethniques ou politiques, unissons nos efforts. Apportons un soutien indéfectible, moral et matériel, à nos vaillants soldats. Mobilisonsnous comme un seul homme pour défendre notre souveraineté et sauvegarder notre intégrité territoriale.
Je suis pleinement conscient des souffrances de nos compatriotes qui fuient les hostilités. Le gouvernement est instruit d’activer le plan d’urgence humanitaire pour venir en aide aux déplacés.
À vous, habitants de Goma et des environs, je ressens profondément votre douleur, qui est aussi la mienne. Elle traverse nos cœurs et nos âmes en tant que fils et filles d’une même patrie. Mais face à cette épreuve, je vous exhorte à puiser dans cette force intérieure qui fait la grandeur du peuple Congolais. Résistez avec courage, faites preuve de vigilance constante et gardez votre calme malgré l’adversité.
Sachez que nous ne sommes pas restés inactifs. Des plans de contingence sont préparés pour assurer la protection de la population civile et prévenir toute escalade de la violence. Les dispositifs de sécurité ont été renforcés pour protéger les zones stratégiques, et nous travaillons sans relâche pour garantir le fonctionnement des services essentiels.
Je tiens à rendre un hommage solennel à tous ceux qui ont payé le prix ultime dans cette lutte pour notre dignité et notre souveraineté. J’ai une pensée pieuse pour le Général-Major Peter CIRIMWAMI, Gouverneur militaire du Nord-Kivu, tombé l’arme à la main.
Je m’incline avec respect devant la mémoire de tous nos militaires et les Wazalendo tombés sur le champ d’honneur, des soldats de la Mission de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) en République démocratique du Congo (SAMIDRC) qui combattent à nos côtés, des casques bleus de la MONUSCO qui ont sacrifié leur vie pour la paix, ainsi que des innombrables civils victimes de la barbarie ennemie. Leur courage et leur sacrifice ne seront jamais oubliés, et nous portons leur flambeau avec la ferme détermination d’achever leur noble combat.
Je voudrais ici interpeller directement la communauté internationale et l’Union Africaine : le Rwanda continue de violer ouvertement et sans scrupule les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies ainsi que les accords régionaux.
Pire, ces agissements se déroulent dans une impunité totale, et ce, avec un mépris manifeste des règles internationales et des valeurs que ces institutions sont censées défendre. Cette attitude arrogante, qui ne cherche même plus à masquer ses forfaits, est une provocation inacceptable à l’égard de notre souveraineté et de la stabilité régionale.
La présence de milliers de soldats rwandais sur notre sol, leur soutien politique, logistique et militaire à leurs pantins du M23, ainsi que leur implication dans l’exploitation illégale de nos ressources naturelles nous conduisent tout droit à une escalade aux conséquences imprévisibles, mettant en danger toute la région des Grands Lacs.
Votre silence et votre inaction face à la barbarie du régime de Kigali et aux atrocités perpétrés par ses supplétifs sur notre territoire constituent un affront non seulement à la République Démocratique du Congo, mais également aux valeurs universelles de justice et de paix.
Le peuple Congolais prend acte de cette passivité, qui frôle la complicité. Soyez sûrs d’une chose : la République Démocratique du Congo ne se laissera pas humilier, ni écraser. Nous nous battrons et nous triompherons.
Congolaises et Congolais,
L’heure est certainement grave mais notre détermination est encore plus inébranlable. Ce moment critique nous offre l’opportunité de montrer au monde ce qui fait notre force : notre unité sans laquelle tous nos efforts seraient vains. Je vous appelle à être vigilants, mais à ne pas céder à la haine, aux divisions ou à la violence.
Je condamne avec la plus grande fermeté les actes de vandalisme et de pillage qui ont visé certaines missions diplomatiques accréditées en République Démocratique du Congo ainsi que des intérêts privés dans la Ville de Kinshasa. Ces comportements irresponsables dénaturent l’expression saine de notre colère face à l’agression barbare nous imposée et jettent une ombre sur les manifestations pacifiques de soutien à nos vaillantes Forces Armées, qui luttent avec courage et abnégation pour défendre notre souveraineté.
Notre engagement doit rester ferme et discipliné. Nous gagnerons cette guerre par notre unité, notre courage et notre sens de responsabilité, et non par la violence aveugle et l’anarchie.
Cette victoire ne sera possible que si chaque Congolais, où qu’il soit, prend toute la mesure du combat qui est le nôtre. J’appelle donc la nation entière : hommes et femmes ; jeunes et vieux ; acteurs politiques ; opérateurs économiques ; membres de la société civile, confessions religieuses, artistes et sportifs, à se mobiliser, à faire bloc derrière nos vaillantes Forces Armées et à contribuer, chacun à son niveau, à l’effort de guerre.
J’ai instruit le Gouvernement de mettre en place des mesures rigoureuses de réduction du train de vie des institutions et de leurs animateurs, afin que les ressources ainsi économisées soient directement réorientées vers le soutien à nos Forces Armées. Dans cet effort national, j’en appelle également à la responsabilité du secteur privé, qui est invité à contribuer activement à cette cause commune.
Nos soldats se battent avec héroïsme pour la défense de notre intégrité territoriale et de notre souveraineté. Ils ont besoin de notre soutien total, qu’il soit moral, matériel ou logistique.
À la jeunesse congolaise, pilier et espoir de notre nation, je vous exhorte à répondre massivement à l’appel de la patrie. Le moment est venu de vous lever, de mettre votre énergie et votre créativité au service de la nation. Nous devons renforcer nos rangs, et chaque jeune Congolais prêt à défendre son pays a une place au sein de nos Forces Armées. Enrôlez-vous massivement dans l’armée ! Vous êtes le fer de lance de notre projet, et votre mobilisation est déterminante pour la victoire finale.
Aux braves populations du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, vous êtes le symbole de la résilience congolaise, une source d’inspiration pour toute la nation. Vous n’êtes pas seuls dans cette épreuve : la République tout entière se tient à vos côtés, unie dans l’espoir et la lutte. Ensemble, nous ferons face et triompherons de cette épreuve.
À nos vaillantes Forces Armées et aux Wazalendo, véritables sentinelles de la souveraineté nationale, je rends un hommage appuyé et vous exprime, au nom de toute la République, notre reconnaissance infinie et notre fierté inébranlable. Votre bravoure, votre discipline et votre engagement sans faille inspirent et mobilisent tout un peuple déterminé à défendre son territoire. Sachez-le, la République ne vous abandonnera jamais. Votre combat est le nôtre, et vos sacrifices ne seront jamais oubliés. Vous incarnez l’honneur de la nation congolaise.
A tous mes compatriotes d’ici et de la diaspora, la République Démocratique du Congo ne pliera pas. La République Démocratique du Congo ne reculera pas. Je ne vous abandonnerai jamais, j’en ai fait le serment. Le soleil n’a pas cessé de briller sur notre patrie. Ensemble, main dans la main, nous surmonterons cette tempête et nous ouvrirons une ère nouvelle de paix et de prospérité pour les générations futures.
Que Dieu bénisse la République démocratique du Congo et son peuple,
Après trois jours de combats intenses, soit du 26 au 28 janvier, entre les forces loyalistes de FARDC et les terroristes du M23 soutenus par l’armée rwandaise, les questions restent pendantes dans l’opinion publique et surtout sans réponses sur le motif principal des attaques perpétrées dans la ville de Goma. La réaction squelettique de l’Union africaine face à ce conflit qui a duré plus de trois décennies ainsi que le refus, des pays africains représentant le continent au Conseil de sécurité des Nations Unies, de nommer le Rwanda comme véritable agresseur de la RDC sont là les principales questions auxquelles Christophe Lutundula, Ministre honoraire en charge des Affaires Etrangères et aujourd’hui sénateur et président de la Commission des relations extérieures du Sénat RD Congolais, tente de répondre dans une interview qu’il a accordé sur RFI.
RFI : Christophe Lutundula, bonjour
Christophe Lutundula : bonjour.
Pourquoi le M23 et le Rwanda ont-ils décidé d’attaquer Goma à la fin de ce mois de janvier ?
Je pense qu’il y a les raisons suivantes. La première, c’est que Goma, c’est une plaque tournante économique, particulièrement en ce qui concerne le commerce de produits miniers. Mais il y a une autre raison, une raison politique, c’est la soif d’hégémonie du président [Paul] Kagame. Il veut démontrer à la communauté internationale qu’il est le seul interlocuteur valable avec lequel il faut traiter en ce qui concerne les questions de sécurité, de paix et même les questions de coopération avec la région des Grands Lacs. C’est comme qui dirait qu’il veut devenir le successeur du président Mobutu Sese Seko qui a joué le même rôle pendant la période de la guerre froide.
Toujours sur le plan politique, en fait, il veut humilier le peuple congolais, en obligeant [Félix] Tshisekedi de négocier avec ses protégés qui constituent son cheval de Troie, les M23.
Cette attaque survient en effet cinq semaines après l’échec de la rencontre de Luanda, où Paul Kagame avait exigé que Félix Tshisekedi ouvre un dialogue avec les rebelles du M23. Le président congolais avait refusé, est-ce qu’aujourd’hui Paul Kagame cherche à imposer ce dialogue par la force ?
Mais, il ne s’en est jamais caché, il a toujours dit qu’il n’y a pas de négociations directes avec les M23. Mais là, je crois qu’il se trompe. Le président Tshisekedi, il a des fondamentaux. Quand il dit que c’est la ligne rouge, je crois que, j’ai travaillé avec lui pendant trois ans, ce sont des lignes, pas seulement le dialogue, il y a l’intégrité territoriale, la souveraineté. Je ne crois pas du tout que le président Tshisekedi va accepter. Il est vraiment catégorique et c’est toujours le fils de son père.
Vous pensez que Félix Tshisekedi va refuser ce dialogue direct avec les M23. Mais ce qui frappe les observateurs depuis trois jours, Christophe Lutundula, c’est le refus de l’Union africaine et des trois pays qui représentent l’Afrique au Conseil de sécurité, l’Algérie, la Sierra Léone, la Somalie, de nommer le Rwanda comme pays solidaire des rebelles du M23 dans l’attaque sur Goma. Comment expliquez-vous cette bienveillance à l’égard du président Kagame ?
Mais, c’est très simple. Ce sont des modus operandi, je n’ose pas dire l’ADN de l’Union africaine. Nous, nous en avons l’expérience. Nous avons connu une crise politique grave du temps du président Mobutu, de la Conférence nationale et ainsi de suite. L’Union africaine n’a rien fait. Il y a le grand barrage de la Renaissance qui oppose l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte, l’Union africaine s’est mise à l’écart. Donc, ce n’est pas une surprise.
De toute façon, l’Afrique a un problème à assumer sa souveraineté. Etre souverain, c’est être capable de résoudre ses problèmes par soi-même. Donc, il y a des intérêts économiques, les connexions avec les multinationales et les Etats qui soutiennent le président Kagame et qui profitent du pillage des ressources naturelles de la RDC. Donc, des pays africains évitent de bousculer, d’indisposer ces Etats tutélaires.
En Afrique centrale, l’armée rwandaise est redoutée. Est-ce qu’elle fait peur à certains pays qui, du coup, n’osent pas se fâcher avec Kigali ?
On sait aujourd’hui que l’armée rwandaise est présente dans certains pays où elle protège justement certains intérêts. Je ne veux pas énerver la susceptibilité diplomatique de ces pays-là, il y a le Mozambique, où elle protège ce que vous savez, il y a la Centrafrique. Au Bénin, le Rwanda forme l’armée et on peut continuer la série ! Donc, effectivement, c’est un élément qui intervient en conjugaison avec le fait d’éviter d’énerver la susceptibilité des tuteurs.
Je crois que, dans les circonstances actuelles, on doit être un peu plus ferme au niveau des décideurs. Et, je crois que, dans ces sens-là, tous les mécanismes de vérification qui ont été mis en place ne valent pas la peine. Il faut les remplacer, à mon avis, par un dispositif de garanties mutuelles. Qu’est-ce que je veux dire par là ? Si on peut déployer le long de la frontière entre la RDC et le Rwanda une force internationale tampon, garantie par le Conseil de sécurité, l’Union européenne et peut-être l’Afrique avec le Conseil paix et sécurité, cela pourra permettre que les Rwandais sortent et que cette force garantisse qu’il n’y aura pas d’incursions.
Parce que le Rwanda parle des FDLR. Que de notre côté, le Rwanda va sortir, le M23 va se replier, rentrer dans ses positions d’antan, et cette force va créer les conditions du dialogue avec le Rwanda. Il faut ouvrir cette perspective-là, me semble-t-il.
C'est un signal fort au regard de la guerre d'agression que subit la RDC. Même si les autres membres des institutions pourront par la suite leur emboiter les pas, mais on leur reconnaîtra le mérite de penser aux Forces Armées de la République. Ils sont cinq ministres du Gouvernement Suminwa qui ont accepté de se délester de leurs salaires en réponse à l’appel patriotique lancé par le Président Félix Tshisekedi, le 29 janvier dernier, invitant chaque Congolais à contribuer à l’effort de guerre. Un geste fort dans un contexte où l’armée congolaise livre une bataille décisive pour la souveraineté nationale.
Ils s’appellent Noëlla Ayeganagato, Ministre de la Jeunesse ; Constant Mutamba, Ministre d’Etat en charge de la Justice ; Thérèse Kayikwamba, Ministre d’Etat en charge des Affaires Etrangères ; Doudou Fwamba, Ministre des Finances et Guy Loando, Ministre de l’Aménagement du territoire. Cinq personnalités, une seule cause : la défense du territoire national.
Renoncer à leurs salaires pour soutenir ceux qui, au péril de leur vie, affrontent l’ennemi sur le terrain. Ce sacrifice symbolique traduit une prise de conscience, celle de la guerre que mène la République démocratique du Congo est l’affaire de tous.
Guy Kabombo Muadiamvita, Vice-Premier Ministre en charge de la Défense et Anciens Combattants, est marqué par la vaillance démontrée par l’armée nationale, sur la ligne du front, pour défendre l’intégrité territoriale face à l’ennemi. Dans un message, publié hier, jeudi 30 janvier 2025, il exprime sa gratitude à tous les militaires pour leur patriotisme inébranlable et les encourage à persévérer dans leur lutte noble, suivant la voie édictée par le Commandant suprême, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, jusqu’au retour de la paix en RDC. ‘’En ce jour, je m'adresse à vous, Allez- vous permettre à nos audacieux ennemis de violer impunément l'intégrité du Territoire de la République ?
Allez-vous permettre que s'échappe l'armée qui a porté la terreur dans vos familles ? Vous ne le ferez pas. Marchez donc contre elle. Arrachez à son front les territoires actuellement sous son emprise. Votre engagement est la fidélité à votre devise : « Ne jamais trahir le Congo. Toutes ces guerres sont causées par la convoitise de nos ennemis. Ces derniers vont venir pour tenter de vous corrompre. Il ne faut donc pas trahir le Congo. Vous devez vous rappeler les conséquences d'une armée défaite. Apprenez au monde que la malédiction s’abat sur ceux qui violent le Territoire du GRAND Peuple. Le résultat de nos efforts ne sera qu'une paix durable’’, insiste, dans son message, le Vice-Premier Ministre Guy Kabombo.
MESSAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE VICE-PREMIER MINISTRE, MINISTRE DE LA DEFENSE NATIONALE ET ANCIENS COMBATTANTS AUX FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATOQUE DU CONGO
-Officiers Généraux ;
-Officiers Supérieurs ;
Officiers Subalternes ;
-Sous- Officiers ;
-Caporaux ;
-Matelots et Soldats,
Le Président de la République, Chef de l'Etat et Commandant Suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo s'est adressé à la National en date du 29 janvier 2025, suite à l'agression du Rwanda et le silence coupable de la Communauté Internationale.
En ce jour, je m'adresse à vous,
Allez- vous permettre à nos audacieux ennemis de violer impunément l'intégrité du Territoire de la République ?
Allez-vous permettre que s'échappe l'armée qui a porté la terreur dans vos familles ? Vous ne le ferez pas. Marchez donc contre elle. Arrachez à son front les territoires actuellement sous son emprise.
Votre engagement est la fidélité à votre devise : « Ne jamais trahir le Congo. Toutes ces guerres sont causées par la convoitise de nos ennemis. Ces derniers vont venir pour tenter de vous corrompre. Il ne faut donc pas trahir le Congo. Vous devez vous rappeler les conséquences d'une armée défaite.
Apprenez au monde que la malédiction s’abat sur ceux qui violent le Territoire du GRAND Peuple. Le résultat de nos efforts ne sera qu'une paix durable.
Vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Il n'y a aucun orgueil à tirer d'une victoire facile vis-à-vis de l'ennemi,
Pour le service rendu dans cette grande lutte dans laquelle nous nous sommes engagés, je vous présente les sincères remerciements du Commandant Suprême, de ma part et du Pays tout entier.
Ce n'est pas seulement pour aujourd'hui, mais pour tous les temps à venir que nous devons perpétuer pour les enfants de nos enfants cette grande et libre Nation dont nous avons bénéficié toute notre Vie.
Je vous prie de vous souvenir, non seulement pour moi, mais aussi pour vous que la Nation vaut la peine que l'on se batte pour elle, pour s'assurer un tel joyau inestimable qu'est la République Démocratique du Congo.
Nous avons devant nous une épreuve de plus pénible. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de lutte et de souffrance. Vous vous demandez : quelle est notre Politique ?
Je peux le dire ici : c'est faire la guerre par terre et par air, de toutes nos forces et avec toute la force que Dieu peut nous donner ; de faire la guerre contre la tyrannie monstrueuse, jamais surpassée dans le sombre et lamentable catalogue du crime humain. Telle est notre politique.
Il s'agit d'une question de vie ou de mort pour la République Démocratique du Congo. Il s’agit particulièrement de savoir si le peuple Congolais restera libre ou tombera dans l'esclavage postcolonial. Il ne doit pas y avoir de place dans nos rangs pour les pleurnichards et les lâches, pour les marchands de panique et les déserteurs. Notre peuple ne doit connaître aucune peur au combat et doit se joindre de manière désintéressée à notre guerre contre les asservisseurs fascistes.
Dans la situation actuelle, la crédibilité de notre armée est pourquoi, vous devez assumer sans faiblesse votre mission
défendre les frontières de la RDC contre toutes les menaces d'où qu'elles viennent. Vous devez donc faire face aux menaces qui se présenteront, dans tous les domaines de conflictualité. Chacun d'entre vous doit se sentir concerné par cette mission.
Ici, nous resterons débout et nous nous battrons ; il n'y aura pas d'autre retrait. J'ai ordonné que tous les plans et instructions concernant un prétendu dialogue avec les terroristes M23 supplétifs de l'armée rwandaise soient complètement brulés et ce, immédiatement. Nous allons rester ici au Congo et nous Si nous ne pouvons pas rester vivants ici, alors restons ici morts.
Vous êtes sur le point de vous embarquer dans la grande croisade vers laquelle nous avons lutté pendant de nombreuses années. Les yeux du monde entier sont braqués sur vous. Les espoirs ct les prières des personnes éprises de liberté partout dans le monde entier sont braqués sur vous. En compagnie de nos courageux alliés et frères d'armes sur d'autres fronts, vous parviendrez à la destruction de la machine de guerre Rwandaise, à l'élimination de la tyrannie Rwandaise sur les peuples opprimés d'Afrique, et à la sécurité pour nous- mêmes dans un monde libre.
Nous irons au combat à notre manière et nous serons accompagnés par l'esprit de millions de nos martyrs, de nos ancêtres torturés et brulés vifs pour leur patriotisme, de nos pères assassinés et de nos mères, nos sœurs ainsi que nos filles massacrées et violées, de nos frères mutilés et de nos enfants étranglés.
Et dans cette bataille, nous briserons l'ennemi et apporterons le salut à notre peuple, éprouvé dans la fournaise de la persécution, assoiffé seulement de liberté, de droiture et de justice.
La voie que nous avons choisie pour le présent est pleine de danger, comme tous les chemins le sont ; mais c'est celle qui est la plus conforme à notre caractère et à notre courage en tant que nation et à nos engagements dans le monde. Le coût de la liberté est toujours élevé, mais les Congolais l'ont toujours payé.
Votre force, c'est la cohésion qui vous rassemble et la constance de votre engagement.
Votre honneur, c'est le respect de la mission pour laquelle vous donnez tout, avec un courage et un enthousiasme qui font l'honneur de notre pays.
Votre fierté, c'est de servir la République Démocratique du Congo, de la défendre et de la protéger toujours et partout, sous tous les climats et toutes les latitudes,
Honneur pour toujours, à notre Armée et à son Commandant Suprême.
Honneur à notre Peuple, que des épreuves terribles n'ont pu réduire ni fléchir !
Honneur à la Nation congolaise.
Honneur aux Nations de la SADC qui ont mêlé leur sang à notre sang, leur peine à nos peines, leur espérance à notre espérance, et avec eux, nous allons triompher.
Je pense aussi à nos blessés ainsi qu'aux familles, aux soignants ct aux camarades qui les accompagnent dans leur reconstitution. Qu'en notre soutien, tous puisent le courage et la force de continuer à aller de l'avant.
J’ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n'accepterons que la victoire totale.
La guerre nous imposée injustement sera vaincue et la République Démocratique du Congo restera une et indivisible !
« Nous sommes victimes de l’agression d’un pays qui se prétend aussi être francophone. Alors, comment peut-on parler de la paix au niveau international, au niveau de l’espace francophone, si un pays qui a d’ailleurs des responsabilités au sein de la gouvernance de la francophonie accepte et assure qu’il agresse la République Démocratique du Congo et a envoyé ses troupes ? » L’auteur de ces propos, le Rapporteur de l’Assemblée nationale de la RDC Jacques Djoli, a affirmé que la crise sécuritaire dans son pays a été prise en compte, après insistance,dans le rapport final des assises de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) tenues en ce mois de janvier 2025 à Can Tho au Vietnam.
Effectivement, au lendemain de la prise de la ville de Goma au Nord-Kivu, le Sénateur français Christophe-André Frassa, qui est de surcroît Président de la commission politique de l’APF, est monté au créneau en posant une question pertinente au ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la France la veille de son périple de Kinshasa et Kigali : « Depuis plus de 30 ans le conflit qui ensanglante la région du Kivu et plus largement l’Est de la RDC ne cesse de préoccuper la communauté internationale sans pour autant qu’elle prenne une position claire et sans ambiguïté […]
Hier, notre ambassade à Kinshasa et plusieurs autres ont été les cibles d’attaques inadmissibles. Pour autant, ces actes condamnables en disent long sur la perception par l’opinion locale de l’inaction de la communauté internationale face aux crimes de guerre commis en République démocratique du Congo. Alors n’est-il pas temps, monsieur le ministre, d’aller au cœur et au fond du problème c’est-à-dire de prendre enfin des sanctions ciblées contre le M23 et surtout contre les deux pays qui le soutiennent et l’arment depuis bien trop longtemps, à savoir : l’Ouganda et le Rwanda ? »
N’ayant pas été convaincu par la réponse du patron de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, le parlementaire du groupe Les Républicains est revenu à la charge. Sans langue de bois, voici sa réaction : « Monsieur le ministre, on condamne, on condamne, mais il manque l’essentiel. C’est-à-dire que, rien que pour vous rappeler, l’Union européenne finance à hauteur de 20 millions [d’euros] l’armée rwandaise pour intervenir au Mozambique sans aucune garantie ni aucun contrôle que ce financement n’aille pas ailleurs. Le Rwanda est un exportateur de Coltan alors il n’y en a pas un gramme sur son sol. Et 60% à 80% des réserves mondiales de Coltan se trouvent, comme par hasard, à l’Est de la RDC. Là aussi, il y a quand même de quoi s’étonner qu’il n’y ait pas des sanctions là-dessus… »
Le Président de la commission politique de l’APF, Christophe-André Frassa a conclu sa brillante intervention comme suit : « Je relaye et je fais au nom des 95 parlements francophones l’appel solennel à ce qu’il y ait des sanctions. Ce serait l’honneur de la France d’être à la tête des demandes de sanctions contre l’Ouganda et contre le Rwanda. Ce serait son honneur. » Le Professeur Jacques Djoli Eseng’Ekeli a donc raison de dire qu’il s’agit là du fruit des échanges au sein du Parlement francophone. Il a applaudi cette intervention de ce parlementaire.
Depuis le début de cette nouvelle législature en RDC, le Président Vital Kamerhe et l’ensemble du Bureau de l’Assemblée nationale ont relancé la diplomatie parlementaire qui, petit à petit, commence à donner des résultats palpables. Cet épisode aux allures d’une passe d’armes au Palais du Luxembourg (siège du Sénat de la République française) en est une parfaite illustration. Il sied de rappeler que le Professeur Kamerhe avait pris la décision d’interrompre sa mission au Vietnam pour retourner au pays afin de suivre de près la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, aux côtés du Président de la République, Félix Tshisekedi. Aussi, le Rapporteur Jacques Djoli y était-il resté jusqu’à la fin comme chef de délégation.
Dans son message à la nation tant attendu, le Chef de l’Etat congolais a, lui aussi, fustigé cette inaction de la communauté internationale face aux atrocités de cette guerre d’agression que subit la RDC dans sa partie Est depuis trois décennies. Cependant, « une riposte vigoureuse et coordonnée contre ces terroristes et leurs parrains est en cours », a annoncé Félix Tshisekedi. Le front diplomatique n’a pas aussi dit son dernier mot.
Le Président américain Donald Trump s’est exprimé, jeudi 30 janvier 2025, sur la dégradation de la situation sécuritaire en RDC. Il a qualifié l’agression rwandaise de "problème très grave".
Il l’a fait lors d'une conférence de presse sur une collision aérienne à Washington. Une préoccupation a été soulevée à l’attention de Trump pour savoir ce qu’il pense de la guerre qui sévit en République démocratique du Congo, situation qui coïncide avec son investiture à la tête des Etats-Unis.
«Vous me posez une question sur le Rwanda, et c'est un problème très sérieux, j'en conviens, mais je ne pense pas qu'il soit approprié d'en parler maintenant. Mais c'est un problème très sérieux», a indiqué le 47ème Président américain devant les professionnels des médias.
Premier Ministre horaire, Adolphe Muzito, n’a cessé de penser que la question de l’agression rwandaise mérite une bonne dose de pragmatisme dans la prise d’initiatives pour imposer la paix dans l’Est de la RDC. Faire la guerre directe, construire une muraille frontalière, rompre les relations diplomatiques, annuler les accords existants, c’est toute une catéchèse à revisiter. Dans une réflexion pertinente, faite il y a deux ans, Adolphe Muzito proposait, justement, des solutions aux dirigeants actuels pour réussir le pari de la restauration de la sécurité face à la menace du pouvoir de Kigali. Au total, il parlait des dix recommandations à mettre en marche pour une victoire écrasante sur l’ennemi. Voici, d’ailleurs, les dix mesures du Leader du parti Nouvel Elan.
LES DIX RECOMMANDATIONS D'ADOLPHE MUZITO POUR GAGNER LA GUERRE CONTRE LE RWANDA
Je suis interpellé par les congolaises et congolais depuis l'occupation de BUNAGANA, les prises récemment des villes de RUTSHURU, de KIWANDJA et autres. Étant moi-même aussi très préoccupé par la tournure que prend la situation sécuritaire, humanitaire et sociale particulièrement dans cette partie Est de notre pays et dans l'ensemble du territoire national, je réitère mon appel du 19 décembre 2019 selon lequel : IL FAUT FAIRE LA GUERRE CONTRE LE RWANDA POUR SECURISER L'EST DU CONGO ».
Voici ce que je propose :
1. Organiser la sécurité du territoire national et la résistance populaire ;
2. Soutenir dans l'unité les forces vives de la Nation et les FARDC qui se battent au front contre le Rwanda ;
3. Ne négocier ni avec le Rwanda, moins encore avec le M23, mais avec leurs maîtres ;
4. Dénicher et Exfiltrer, tout infiltré dans nos institutions, nos forces de renseignement et notre armée ;
5. Punir tout acte de détournement des soldes de nos vaillants soldats, et radier conformément à la loi, tout fonctionnaire qui se rendrait coupable des détournements des soldes destinés aux militaires et aux agents des services de renseignement ; ceci quelle que soit sa position hiérarchique ;
6. Procéder à l'annulation de tous les accords signés avec le Rwanda ;
7. Dénoncer et suspendre l'adhésion de la RDC à la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est, EAC ;
8. Affecter prioritairement les recettes excédentaires réalisées par l'Etat à l'équipement de notre armée, aux soldes des unités au front, ainsi qu'aux salaires des agents et fonctionnaires, pour assurer une meilleure défense du territoire national afin de maintenir la cohésion sociale ;
9. Mobiliser le peuple contre cette guerre d'agression Rwandaise sur toute l'étendue du territoire national pour barrer la route à l’occupant ;
10. Avoir présent à l'esprit le principe selon lequel perdre une bataille n'est pas synonyme de perdre la guerre et nous mobiliser pour l'unité et l'intégrité du territoire ainsi que et la souveraineté de la Nation.
Hier, jeudi 30 janvier 2025, à la Cité de l’Union Africaine, le Président Félix Tshisekedi a reçu Jean-Noël Barrot, Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères de France. Cette première visite du patron de la diplomatie française à Kinshasa fait suite à une série de communications téléphoniques entre les Présidents Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron.
Au cours de cet échange de plus d’une heure, le Président Tshisekedi a expliqué la situation actuelle que vit le pays, marquée par un pillage des ressources naturelles et des massacres et autres violations massives des droits de l’homme. Le Chef de l’Etat a réitéré ses regrets à la suite des incidents malheureux survenus à l’Ambassade de France au cours de la manifestation pacifique organisée le 28 janvier dernier à Kinshasa.
Paris et Kinshasa entretiennent des relations bilatérales fortes marquées par plusieurs accords de coopération qu’ils souhaitent consolider davantage.
Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto, la France a apporté un soutien important à la RDC lors des deux dernières réunions urgentes de cet organe des Nations Unies consacrées à la situation sécuritaire et humanitaire dégradantes dans le Nord-Kivu, après l’intensification de l’Invasion de troupes rwandaises autour de la ville de Goma.
La RDC attend un peu plus d’actions après l’invasion avérée des troupes rwandaises dans plusieurs territoires du Nord-Kivu. A l’issue de cette entrevue avec le Président de la République, Monsieur Jean-Noël Barrot n’a pas fait de déclaration à la presse.
Deux ans après le début du conflit intercommunautaire dans la Tshopo, la cohabitation reste difficile entre les communautés en conflit, ce qui pourrait constituer un risque majeur pour la stabilité de la province.
Au moins 303 civils ont été victimes des graves violations et atteintes aux droits de l’homme dans le cadre du conflit intercommunautaire opposant les Mbole et Lengola et leurs alliés respectifs depuis février 2023. Selon les sources gouvernementales et humanitaires, au moins 107,000 personnes ont été déplacées à cause du conflit et vivent dans des conditions très précaires dans trois sites des déplacés dans la ville de Kisangani et dans la commune de Lubunga.
Des missions de monitoring et d’enquêtes du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans la province de la Tshopo, ont permis d’établir que des graves violations et atteintes aux droits de l’homme, telles que des exécutions sommaires, des traitements cruels, inhumains et dégradants, des violences sexuelles, des enlèvements et des pillages et destructions systématiques des biens et des villages ont été commises par toutes les parties en conflit.
Au moins 97% des cas documentés par le BCNUDH concernent des victimes d’atteintes commises par des assaillants Mbole ou Lengola et 3% par des acteurs étatiques, en particulier, la Légion Nationale d’Intervention, une unité spéciale de la Police nationale congolaise déployée dans la zone depuis aout 2023.
Au cours d’une mission d’enquête en août 2024, le BCNUDH a réalisé des entretiens confidentiels avec 100 personnes et a recensé un total de 228 victimes d’atteintes des droits de l'homme commises par des assaillants civils armés appartenant aux communautés Mbole ou Lengola ainsi que leurs alliés.
Parmi ces victimes, 149 personnes ont été tuées et 39 ont été blessées ou soumises à des traitements inhumains et dégradants entraînant des handicaps permanents, tels que la cécité et l'amputation des bras, y compris à l'encontre d'une fillette âgée de huit ans, ainsi que des rituels comprenant l'enlèvement et le traitement inhumain et dégradant d’un bébé de six mois. En outre, des maisons et, parfois des villages entiers, ont été systématiquement pillées et incendiés.
L'équipe a également documenté des cas de violence sexuelle particulièrement violents à l'encontre de quatre femmes, dont des viols collectifs, des viols précédés, accompagnés ou suivis de traitements inhumains et dégradants (d’un meurtre par décapitation, de mariage forcé ou d'esclavage sexuel.
Les suspects des atteintes ont été unanimement identifiés comme étant de jeunes parlant dans la majorité des cas le Mbole/Lingala ou le Swahili/Lengola. Ils détenaient des armes à feu, des machettes, des couteaux et de flèches empoisonnées. Les groupes Mbole en particulier ont atteint un certain niveau d'organisation interne et de chaîne de commandement.
Le conflit intercommunautaire a pour origine un litige foncier portant sur un désaccord sur la propriété de 4.000 hectares cédés par les autorités provinciales à la société agro-pastorale CAP-Congo dans la commune de Lubunga, ainsi que l’installation d’une administration parallèle dans la commune de Lubuya Beda et des tensions ethniques sous-jacentes.
Suite au plaidoyer du BCNUDH mené auprès des différentes autorités provinciales et nationales, le Bureau note des développements importants dans la recherche d'une solution pacifique au conflit.
Le BCNUDH salue la visite du Chef de l’Etat dans la province de la Tshopo le 23 octobre 2024 et l’organisation du Forum de Paix, Sécurité et Développement lancé par le Vice premier Ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières du 17 au 19 décembre, auquel toutes les communautés en conflit ainsi que le BCNUDH ont été associés. Le BCNUDH reconnait aussi les efforts du FONAREV, qui, depuis le 28 août 2024, apporte un soutien logistique et financier pour l'organisation et le déroulement des audiences foraines en procédure de flagrant délit ainsi qu’un soutien juridique et judiciaire à environ neuf victimes dans le cadre de ce conflit. Le BCNUDH a assuré le monitoring de ces audiences foraines.
Le BCNUDH note également l'annulation des contrats de CAP-Congo en raison des soupçons sérieux d'irrégularités, tout en permettant à la société de poursuivre ses activités, ce qui pourrait contribuer au développement économique de la région et aux réparations pour les victimes.
Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, 44 personnes ont été arrêtées, 13 ont été acquittées et 31 condamnées par la justice militaire au premier degré pour terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel et détention illégale d'armes de guerre. Parmi les condamnés, un agent de la PNC et un militaire des FARDC ont été condamnés à 5 ans de prison, respectivement pour violation de consigne, désertion simple et violation de consigne et terrorisme. Cinq détenus ont été condamnés à la peine de mort pour terrorisme et participation à un mouvement insurrectionnel et les autres ont été condamnés entre 5 à 20 ans de prison.
En attendant la cérémonie coutumière de réconciliation du 27 janvier 2025 dans la localité d’Osio, le BCNUDH invite le Gouvernement à s'attaquer d'urgence aux causes profondes du conflit, y compris la gouvernance foncière, les questions d'administration parallèle et les tensions ethniques sous-jacentes pour créer les conditions permettant le retour des personnes déplacées en toute sécurité et dignité dans leurs villages d'origine et assurer une cohabitation pacifique entre les communautés.
Les autorités sont encouragées à ouvrir des enquêtes indépendantes sur les conditions d’attribution de la concession agricole ainsi que des atteintes et violations des droits de l’homme commises dans le cadre du conflit intercommunautaire. Dans le cadre de son mandat, le BCNUDH est prêt à soutenir les procédures judiciaires ouvertes et à apporter un soutien aux victimes.
Le BCNUDH invite aussi les acteurs humanitaires à soutenir les autorités provinciales dans la gestion des sites, en répondant d'urgence aux besoins immédiats des personnes déplacées et au secteur privé de veiller à ce que tout achat futur de terres soit effectué avec le consentement libre, préalable et éclairé de toutes les communautés affectées bénéficiant de ces terres.