Face à l’intensification de la violence et des déplacements dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), l’UNICEF appelle à des mesures d’urgence pour sauver l’année scolaire de centaines de milliers d’enfants.
Avant même cette récente escalade du conflit, le système éducatif à l’est du pays était déjà sous une immense pression, notamment en raison du nombre élevé de personnes déplacées. Plus de 6,5 millions de personnes, dont 2,6 millions d’enfants, ont été contraintes de fuir leur foyer dans la région.
Depuis le début de l’année, les violents affrontements ont entraîné la fermeture de plus de 2 500 écoles et espaces d’apprentissage dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, y compris ceux dans les camps de personnes déplacées.
Entre les écoles fermées, endommagées, détruites ou transformées en abris, 795 000 enfants sont désormais privés d’éducation – contre 465 000 en décembre 2024. En incluant la province de l’Ituri, plus de 1,6 million d’enfants dans l’est de la RDC sont actuellement déscolarisés.
« La situation est catastrophique pour ces enfants » alerte Jean Francois Basse, Représentant par intérim de l'UNICEF en RDC. « C’est l’éducation – et tout l’accompagnement qu’elle offre – qui permet aux enfants de retrouver un semblant de vie normale, de se reconstruire et d’envisager l’avenir après ce conflit. »
Bien que les écoles de Goma aient rouvert leurs portes le 10 février, très peu d’élèves ont repris les cours, de nombreux parents craignant que la situation sécuritaire reste trop dangereuse.
Lors de son récent passage en Allemagne alors qu'il participait à une conférence à Munich sur la sécurité internationale, le 14 février, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a évoqué avec le Procureur Général de la CPI, Karim Khan, la situation dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RC). Ce dernier a décidé d'arriver sur place pour poursuivre ses enquêtes.
La situation sécuritaire qui prévaut dans la partie Est de la RDC où les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise poursuivent leur avancée a été au cœur de l'entretien entre Félix Tshisekedi et Karim Khan, Procureur Général de la Cour pénale internationale (CPI). Le Chef de l'Etat congolais a fait part à son interlocuteur des massacres et autres crimes contre l’humanité commis par les Forces rwandaises de défense (RDF) depuis le début de leur invasion de la RDC avec une emphase sur les récents massacres perpétrés sur la population civile dans la foulée de leur entrée à Goma. Un fait dénoncé par plusieurs organisations de défense des droits humains, tant locales qu’internationales.
Par ailleurs, le Président de la RDC a, de ce fait, encouragé la juridiction internationale à sévir contre l’administration Kagame tout en insistant sur la nécessité de voir tous les criminels d’hier et d’aujourd’hui relevant du mandat de la CPI répondre de leurs actes.
Prenant acte de la requête du Chef de l’Etat congolais, le Procureur général de la CPI a promis d’effectuer une descente sur place en RDC d'ici à la fin de ce mois pour poursuivre les enquêtes sur les crimes présumés commis à l’Est de ce pays. Karim Khan profitera de son séjour congolais pour faire le point de la situation et pousser très loin les investigations de la CPI au sujet des présumés crimes imputés au M23/AFC/RDF de sorte à se bâtir une solide conviction.
Le bureau du Procureur Général est à pied d’œuvre. L’action vers la justice pour crimes internationaux est déjà en cours. Des enquêtes indépendantes ainsi que des partenariats divers avec les parties impliquées dans le conflit dans l’Est de la RDC sont initiés pour vérifier les allégations de crimes internationaux commis par les forces rwandaises et leurs supplétifs du M23/AFC.
La CPI, par la voix de son procureur, a assuré qu’elle continuera d’enquêter sur les crimes présumés commis par toute personne, quelle que soit son affiliation ou sa nationalité, et ne se limitera pas à des individus, des parties ou des membres de groupes spécifiques.
Le Secrétaire Général des Nations Unies (U.N) s’est une fois de plus prononcé au sujet de la situation sécuritaire qui prévaut dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Répondant à une question au cours d’une interview de France 24 concernant les aventures de Corneille Nangaa annonçant ses ambitions d’atteindre Kinshasa, António Guterres a déclaré que cela ne sera pas acceptable. “C’est un bluff. Je crois que c’est une chose inacceptable”, a-t-il déclaré.
Dans son message sur X, António Guterres appelle au dialogue. Sauf que le Gouvernement congolais ne souhaite pas, jusqu'ici, négocier directement avec l'Afc/M23 qu'il qualifie du groupe terroriste.
Par ailleurs, malgré que l’ONU a reconnu le Rwanda comme parrain du M23/AFC tout en l’imposant de retirer ses troupes sur le sol congolais, António Guterres a toutefois appelé à un commencement de dialogue afin de trouver la solution à cette crise sécuritaire.
En attendant, la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a échangé avec le Secrétaire général de l’ONU, en marge de ce 38ᵉ sommet d'Addis-Abeba. Les deux personnalités ont discuté de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, marquée par l'occupation du chef-lieu du Sud-Kivu et des efforts régionaux de paix.
Selon Stéphane Dujarric, porte-parole du Chef de l’ONU, «António Guterres a réitéré l’engagement des Nations Unies à fournir une assistance humanitaire aux populations dans le besoin ».
De son côté, la Cheffe du gouvernement congolais, condamnant fermement l’agression rwandaise, a plaidé pour des sanctions sévères contre l’Administration Kagame. Cette rencontre a eu lieu 24 heures après la séance de haut niveau du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, au cours de laquelle Judith Suminwa a rappelé que l’occupation rwandaise viole l’Acte constitutif de l’UA et menace la stabilité régionale.
« Des milliers de déplacés et des atrocités documentées exigent une réaction immédiate de l’UA pour le rétablissement de la paix », a-t-elle déclaré, alertant les dirigeants africains sur la formation d’une nouvelle rébellion et appelant à une réponse ferme pour éviter un précédent dangereux.
Volonté d'œuvrer pour la cohésion sociale et l'intérêt général. Engagement profond et concerté en faveur d'un futur prospère. Solidarité totale pour des solutions durables aux défis sécuritaires actuels. Pour la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC), l'heure est venue d'envisager des mesures réalistes et efficaces pour le retour d'une paix réelle dans la partie Est de la RDC. Les deux Confessions Religieuses insistent sur un forum pour un consensus national, cadre qui devra planter le décor de la stabilité interne dans un contexte de crise occasionnée par l'agression rwandaise. Au cours d'une interview accordée hier, lundi 17 février 2025, depuis Bruxelles, à la Radio Top Congo FM, Monseigneur Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO, est revenu sur la démarche portée par les églises catholique et protestante.
Halte à la confusion
Il a rappelé les différentes étapes amorcées, mettant en avant les consultations menées, la semaine dernière, auprès des responsables du M23/AFC, à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, et de Paul Kagame, Président du Rwanda, à Kigali.
« Je tiens à préciser que dans la phase actuelle, il ne s'agit pas d'une médiation qui suppose deux parties. Il s'agit ici d'une sensibilisation des uns et des autres pour s'engager à trouver une solution qui mettrait un terme aux drames humanitaires que nous sommes en train de vivre... Si nous sommes allés vers le M23, c'était aussi pour les interpeller. Les contenus de nos échanges n'ont pas été rendus publics. On a parlé aussi des morts. On a parlé de la problématique du nombre de morts... Si je dois dire un mot aujourd'hui, c'est la nécessité d'engager une enquête parce que les voix sont discordantes... La conclusion c'est qu'ils nous ont entendus et ont trouvé censé ce que nous leur avons demandé. Ils ont promis de réagir par un document. Nous pensons que s'ils continuent dans cette perspective, on peut aller de l'avant dans la direction que nous souhaitons. Ils sont prêts au dialogue aux conditions qui sont les leurs. Le Forum pour le Consensus national que nous proposons est différent des autres dialogues qui étaient demandés par les acteurs politiques et qui étaient régis par les agenda politiques. Ici c'est la société civile qui s'engage à demander ce forum. L'idée est de réfléchir sur la façon dont le pays doit être conduit prochainement de façon à permettre une paix durable. Il y aura une commission économie et paix transfrontalière. Je crois que les scientifiques peuvent nous aider à repenser notre gouvernance économique de façon à garantir la paix à l'intérieur avec les voisins », a confirmé le Chapelain du Pape.
Droite ligne avec la Communauté internationale
Toujours dans son intervention, Donatien Nshole a indiqué que l'initiative des églises catholique et protestante, pour l'heure, entend tracer une voie claire afin de préserver les vies humaines.
« Nous voulons que les choses aillent vite. J'ai regretté qu’après Goma, qu'il ait eu des voix discordantes qui ne pourraient pas encourager notre plaidoyer... Il ne s'agira pas d'une réussite pour nous. Ça sera le Congo qui va réussir. Ce que nous allons faire se complète avec les efforts de la Communauté internationale », a-t-il affirmé.
Descente à Kigali
Pour Monseigneur Donatien Nshole, le déplacement effectué par les responsables de la Cenco et l'ECC à Kigali, tout dernièrement, reflète leur détermination à rassembler toutes les voix discordantes en vue de voir comment déployer les mécanismes censés aboutir à la fin du conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo.
« Nous avons cherché à le rencontrer et nous l'avons fait. L'avantage que nous avons c'est que nous allons comme religieux... C'est nous qui avons demandé l'audience, il nous l'a accordée. A toutes nos questions, il a répondu. L'entretien a duré près de deux heures. Pour l'instant, c'est ce que je peux dire », a explicité Monseigneur Donatien Nshole, depuis Bruxelles, capitale du Royaume de Belgique.
A ce jour, faut-il rappeler, les ténors de ces deux Confessions Religieuses ont également rencontré les opposants Franck Diongo et Jean-Claude Vuemba, Moïse Katumbi et les cadres de son parti Ensemble pour la République, ainsi qu’une délégation du Front Commun pour le Congo, plateforme politique chère à l’ancien Chef de l’Etat et Sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange.
Au vu de la progression alarmante de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, dominée par l’occupation, par l’armée rwandaise et ses supplétifs, de la ville de Goma, province du Nord-Kivu, et la menace d’asphyxie de Bukavu, au niveau du Sud-Kivu, le Gouvernement attire l’attention de tous les congolais sur la nécessité de maintenir l’élan de résilience, de cohésion et de mobilisation pour contribuer aux efforts de défense de la patrie contre l’ennemi.
Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a exprimé cette exhortation hier, lundi 17 février 2025, lors de son passage dans une tranche matinale à la télévision nationale. Dans son message, il a réaffirmé la détermination des dirigeants à mettre en œuvre tous moyens nécessaires en vue de contrer tout plan de l’ennemi et de rétablir la paix. Pour le Ministre Patrick Muyaya, cette guerre imposée par le Rwanda, avec la complicité des rebelles du M23 et de l’AFC, ne concerne pas que le Président de la République, Félix Tshisekedi, mais l’ensemble du peuple congolais. Le Porte-parole du Gouvernement a ainsi saisi l’occasion pour appeler à la mobilisation totale derrière les vaillants militaires des Forces armées de la RDC et les Wazalendo pour les pousser véritablement à vaincre l’ennemi et à faire échec à tout plan d’occupation préparé par le Rwanda. Il a annoncé, d’ailleurs, le lancement prochain d’une campagne 26 égale 1 pour rappeler la sacralité de la souveraineté du territoire de la RDC.
S’agissant de la situation de Bukavu, province du Sud-Kivu, le Ministre Patrick Muyaya a expliqué l’engagement du Gouvernement à rétablir la sécurité le plus vite que possible. Il a recommandé à la population la confiance, la sérénité et la vigilance, l’appelant à ne pas se livrer à des actes de vandalisme ou de pillage durant cette période de crise.
‘’Nous recommandons à tous nos compatriotes qui sont à Bukavu de rester à la maison pour ne pas s’exposer. Nous connaissons comment les ennemis opèrent. Ils ont la gâchette facile’’, a dénoncé Patrick Muyaya, lors de sa communication sur la situation qui sévit, présentement, dans la partie Est de la RDC.
Kinshasa a vibré au rythme des ondes ce jeudi 13 févriers 2025, lors de la célébration de la 14 ème Journée Mondiale de la Radio. Absent à cet évènement, Patrick Muyaya, Ministre de la Communication et des Médias, s’est fait représenter par Nicolas Lianza, son Directeur de cabinet. Organisée par la Fédération des radios de proximité du Congo (FRPC), cette journée avait pour thème : ‘’La Radio et le changement climatique’’.
Alors qu’il s’apprête à prendre la tête de l’Union africaine ce 15 février, le Président angolais, médiateur désigné de l’UA dans la crise entre la RDC et le Rwanda, a confirmé qu’il va céder ce rôle de médiateur à quelqu’un d’autre.
Le 15 décembre à Luanda, il était à deux doigts de réussir enfin sa mission. Mais le sommet programmé pour la signature d’un accord de paix entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame a capoté en dernière minute, la partie rwandaise ayant ajouté l’obligation pour le gouvernement congolais de dialoguer directement avec le M23, ce que Kinshasa refuse catégoriquement.
Le Chef de l'Etat angolais a déclaré, à ce propos: « Notre continent traverse une période difficile marquée par des conflits – entre la RDC et le Rwanda, mais aussi au Mozambique et au Soudan –, par le terrorisme et par des changements de régime anticonstitutionnels. Ce sont autant de dossiers à gérer dans le cadre de la présidence de l’UA. De ce fait, il est temps pour moi de passer le témoin à un autre chef d’État concernant la médiation entre Kinshasa et Kigali ».
Le Président rwandais n’avait donc pas effectué le déplacement de la capitale anglaise. Tout l’inverse de son homologue congolais, Félix Tshisekedi.
Depuis, l’impasse est totale. Fin janvier, la rébellion du M23 soutenue par l’armée rwandaise, s’est emparée de la ville de Goma et progresse désormais dans la province voisine du Sud-Kivu.
La Chambre Haute du Parlement a bouclé, hier jeudi 13 février 2025, la session extraordinaire de février 2025, convoquée pour proposer au Chef de l'Etat des stratégies diplomatiques et politiques afin de faire face l'agression rwandaise sous couvert de ses supplétifs du M23/AFC. C'est le Président, l'Honorable Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge qui a procédé à la clôture de cette session. Convoquée conformément aux dispositions de l'article 116, al 1 de la Constitution et l'article 84 al 1 du règlement d'ordre intérieur de la chambre haute du Parlement, cette session extraordinaire a comporté deux points importants à son ordre du jour à savoir : l'examen de la situation sécuritaire à l'Est de la RDC : Proposition des stratégies diplomatiques et politiques de sortie de crise et la présentation de deux juges de la Cour Constitutionnelle.
Dans son mot de clôture, le Président du Sénat a rappelé le contexte ayant concouru à la convocation de cette session extraordinaire, marquée par l'occupation de la ville de Goma par l'armée rwandaise. Il a invité les Sénateurs à garder à l'esprit l'appel à la mobilisation générale lancé par le Chef de l'Etat pour mettre fin à cette barbarie rwandaise sous couvert de ses supplétifs du M23/AFC.
Faisant la restitution de cette session à la presse, la Rapporteure du Sénat est revenue sur la matière abordée au cours de cette session et a rappelé un message important lancé à la population durant cette session.
« Le Message que nous avons passé à l'opinion ce jour est celui de retenir que les institutions de la République sont en train de travailler en synergie pour que notre pays puisse sortir de la crise dans laquelle il est engagé présentement. C'est vrai qu'à l'appel du Chef de l'Etat, le Parlement, c'est-à-dire le Sénat et l’Assemblée Nationale, a eu à se réunir en session extraordinaire en ce mois de février pour pouvoir échanger sur deux points qui ont été retenus à l’ordre du jour comme nous le savons tous. Il s'agit de la situation sécuritaire à l'Est et aussi comme nous l'avons vu dernièrement, de la présentation de deux juges qui ont été nommés récemment à la Cour Constitutionnelle. Voilà nous avons ouvert et nous avons eu à travailler pratiquement en Commission paritaire Assemblée nationale-Sénat pour pouvoir présenter au Chef de l’Etat des stratégies sur le plan politique et diplomatique, pour que nous puissions finalement arriver à cette sortie de crise. Le Sénat et l'Assemblée Nationale ont présenté des stratégies qui feront en sorte que notre diplomatie ainsi que notre politique puissent vraiment avancer en ce qui concerne la recherche de la paix à l'Est. Nous avons accompagné le Chef de l'Etat à recevoir le serment de deux juges qui ont été nouvellement nommés et voilà pourquoi en ce jour, il a été convoqué cette plénière pour pouvoir clôturer solennellement la session extraordinaire de février qui a été convoquée », a déclaré l'Honorable Nerfititi Ngudianza.
Signalons que les Sénateurs sont de nouveaux renvoyés en vacances parlementaires et n'attendront que le 15 mars prochain pour l'ouverture de la session ordinaire de Mars 2025.
Telle est l’invitation lancée par l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) aux chefs religieux membres de la CENCO et de l’ECC afin d’intégrer, à leur démarche pour la recherche de la paix et le bien-vivre ensemble, l’obligation de plaider pour la justice, en faveur des victimes dans les conflits à l’Est de la RDC. Dans leur communiqué publié ce jeudi 13 février, cet Etablissement d’Utilité Publique fustige le fait que, « pendant la rencontre des leaders religieux avec la hiérarchie militaire et politique de l’AFC/M23, sous ordre de l’armée rwandaise, leurs troupes continuent à causer morts et désolations sur la route vers Bukavu». Rencontre qui a eu lieu le 12 février dernier à Goma. Une violation de plus des droits humains et du Droit International Humanitaire.
COMMUNIQUE IRDH/2025/02/003
GUERRE DU RWANDA CONTRE LA RDC, LES EGLISES DEVRAIENT INTEGRER LE PLAIDOYER POUR LA JUSTICE DU PRIX NOBEL DE LA PAIX, Dr MUKWEGE.
« Pour que votre démarche ne soit confondue à un trophée des crimes graves ».
Lubumbashi, le 13 février 2025. L’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) invite les chefs religieux de l’Eglise Catholique et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), en séjour à Goma, d’intégrer, à leur recherche de la paix, l’obligation de plaider pour la justice, en faveur des victimes. L’Institut est préoccupé par le fait que, pendant la rencontre des leaders religieux avec la hiérarchie militaire et politique de l’AFC/M23, sous ordre de l’armée rwandaise, leurs troupes continuent à causer morts et désolations sur la route vers Bukavu. Cette nouvelle attaque a augmenté le nombre de victimes des graves violations des droits humains et du Droit international humanitaire (DIH).
En fait, le mardi 11 février, au parlement européen de Strasbourg, le Prix Nobel de la Paix, Dr Mukwege avait appelé à la condamnation de l’agression de la République Démocratique du Congo (RDC) par la République du Rwanda, des subséquentes graves violations des droits humains, du pillage des ressources minières et de la signature d’un accord d’achat desdits minerais par l’Union Européenne. Le 05 février dernier, la Commission onusienne des droits de l’Homme de Genève avait déjà décidé de créer une commission d’enquête sur ces présumés violations des droits humains. En ce même moment, le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) lançait une demande urgente à la coopération et à la soumission d’informations de la part de tous ses partenaires, sur cette horrible situation de la RDC. Enfin, bien qu’ayant des approches divergentes, les communautés des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et ceux de l’Afrique australe (SADC) s’accordent de mettre fin à la présence rwandaise et de soutenir la souveraineté de la RDC. Pour rappel, l’ONU avait dressé une cartographie (rapport mapping) des crimes graves commis en RDC, entre 1993 et 2003, citant un grand nombre de personnes rencontrées.
En définitive, l’IRDH recommande aux chefs religieux Catholique et de l’ECC :
« Pour que votre démarche ne soit perçue comme allant dans le sens contraire d’autres initiatives de paix et de justice des organisations nationales et internationales, vous avez le devoir de communiquer clairement votre position, relativement aux activités militaires du Rwanda en RDC ».
Les évêques ne devraient pas laisser planer un doute sur leur action ou ne devraient pas laisser croire qu’ils soutiendraient « des congolais courageux » à s’allier au projet rwandais, en causant d’autres millions de victimes congolaises.
Aux politiciens de l’opposition, de ne pas interpréter la démarche des églises comme un trophée pour ceux qui ont pris des armes et ont tué leurs compatriotes, afin de mettre le Gouvernement à genou, avant un énième éventuel round de partage de pouvoir. Massacrer des civils, dans le but d’atteindre un objectif politique est une violation du Droit international ;
Aux membres de l’Union Sacrée au pouvoir, principalement à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), de tirer des leçons de son narratif politique et mettre fin à ses actions contre la Constitution qui énervent la population. Toute tentative de modifier le nombre de mandats est une faute grave, aux conséquences politiques incommensurables ;
A la population, de continuer à : - dénoncer des présumés auteurs des graves atteintes aux droits humains, - participer à la recherche de la justice et la paix, - soutenir la consolidation des institutions de la République.
Le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, Guylain Nyembo, a participé à la publication du Rapport National de la troisième Enquête Démographique et de Santé (EDS-RDC III). La cérémonie s’est tenue à l’hôtel Hilton hier jeudi 13 février, en présence de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, de la Directrice Générale de l’Institut National de la Statistique (INS), ainsi que des partenaires financiers et techniques du gouvernement congolais.
Dans son allocution, le VPM du Plan et CAD a salué les résultats de cette enquête, qui enrichissent le paysage statistique national avec des données essentielles pour la planification d’un développement durable et inclusif, conformément aux ambitions du Programme National Stratégique de Développement (PNSD).
Guylain Nyembo a souligné l’importance d’utiliser des données inclusives dans l’élaboration et l’évaluation des programmes gouvernementaux, expliquant que ces statistiques facilitent la planification.
« Grâce à cette enquête, nous disposons d’une mine d’informations précieuses sur la démographie et la santé en République Démocratique du Congo. La photographie qui vient de nous être présentée montre le chemin qu’il nous reste à parcourir dans des domaines tels que la vaccination, la nutrition, la planification familiale, l’hygiène, la salubrité publique, les violences basées sur le genre et les maladies chroniques émergentes », a déclaré le VPM Guylain Nyembo.
Lancée en mars 2022, cette troisième Enquête Démographique et de Santé en RDC permettra au gouvernement de disposer de données statistiques précises pour la mise en œuvre des projets et programmes actuels et futurs. Ces données seront complétées par celles de l’enquête sur les conditions de vie des ménages (ECVM), dont les résultats sont attendus d’ici avril 2025.
La 2ème tripartite technique entre la République Démocratique du Congo, l'Union européenne et les Etats-Unis, s’est tenue en milieu de semaine au siège de l’UE à Kinshasa, marquant une étape décisive dans le développement du projet ambitieux du Corridor de Lobito. Cet événement a eu lieu en présence de personnalités de premier plan, dont le Vice-Premier Ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, le Ministre d'Etat aux Infrastructures, Alexis Gisaro, et le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde. Les Ambassadeurs de l'Union européenne et des Etats-Unis en RDC ont également honoré cette rencontre de leur présence.
Ce sommet a rassemblé divers représentants du secteur public et privé, ainsi que des délégués de la Banque européenne d'investissement (BEI) et des Etats membres de l'Union européenne. Tous étaient réunis pour examiner les avancées et les prochaines étapes de la mise en œuvre de la feuille de route du comité technique du projet Lobito, une initiative visant à renforcer les infrastructures de transport et à stimuler la croissance économique dans la région.
Le Corridor de Lobito est un projet stratégique d'envergure qui vise à améliorer les liaisons de transport entre la RDC, l'Angola et la Zambie, facilitant ainsi le commerce et les échanges régionaux. Ce corridor permettra non seulement de désenclaver certaines régions, mais aussi de dynamiser les économies locales et de promouvoir l'intégration régionale.
Lors de cette deuxième rencontre tripartite, les participants ont abordé les différentes phases de la mise en œuvre du projet, en mettant l'accent sur la coopération internationale et les partenariats public-privé. Jean-Pierre Bemba a souligné l'importance de ce projet pour le développement du pays.
‘’Le Corridor de Lobito est essentiel pour renforcer nos infrastructures de transport et stimuler notre croissance économique. La coopération avec nos partenaires internationaux est cruciale pour assurer le succès de cette initiative’’.
Les Ambassadeurs de l'Union européenne et des Etats-Unis ont réaffirmé leur engagement à soutenir la RDC dans ce projet. Ils ont salué les efforts déployés par le gouvernement congolais pour améliorer les infrastructures et ont promis de continuer à apporter leur aide technique et financière.
Les discussions ont également porté sur les défis à relever et les opportunités à saisir pour garantir la réussite du projet. Les représentants de la Banque européenne d'investissement ont présenté des plans de financement et des propositions pour optimiser les ressources disponibles. De leur côté, les acteurs du secteur privé ont exprimé leur volonté de participer activement à cette initiative, en investissant dans des projets d'infrastructure et en créant des emplois locaux.
Cette réunion a permis de renforcer la coopération entre les différents partenaires et de définir les prochaines étapes de la mise en œuvre de la feuille de route. Avec le soutien des partenaires internationaux et l'engagement des acteurs locaux, le Corridor de Lobito a le potentiel de transformer les infrastructures de transport en RDC et de stimuler le développement économique régional.
Ce projet, qui incarne l'esprit de collaboration et d'innovation, promet de jouer un rôle clé dans l'avenir de la RDC et de ses voisins, en ouvrant de nouvelles perspectives pour le commerce, les investissements et la prospérité partagée.
Catherine Russell, Directrice Générale de l’UNICEF, a exprimé hier, sa profonde préoccupation face à l’escalade de la violence en République Démocratique du Congo, affectant gravement les enfants. Elle a dénoncé les viols, enlèvements et recrutements d’enfants par les groupes armés, avec une augmentation alarmante du nombre de victimes. Des enfants non accompagnés sont exposés à des dangers accrus et les structures de santé manquent de médicaments essentiels. La responsable du Fonds des Nations Unies pour l’enfance a appelé les parties au conflit à cesser les violations des droits des enfants et a insisté sur la nécessité d’un accès humanitaire sans entrave pour protéger les enfants et restaurer la paix.
Dans l’est de la République démocratique du Congo, les enfants sont de plus en plus exposés à la violence sexuelle, aux enlèvements et aux recrutements – UNICEF
Déclaration de Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF
KINSHASA/NEW YORK, le 13 février 2025 – « Je suis extrêmement préoccupée par l’intensification de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo et par les conséquences de cette situation sur les enfants et les familles. Dans les provinces du Kivu du Nord et du Sud, les informations qui nous parviennent, terrifiantes, font état de graves violations commises contre les enfants par les parties au conflit, notamment des viols et d’autres formes de violence sexuelle, lesquels atteignent des niveaux jamais connus ces dernières années.
Les partenaires de l’UNICEF affirment que, au cours de la semaine du 27 janvier au 2 février 2025, le nombre de victimes de viol accueillies au sein de 42 structures de santé ont quintuplé. Parmi elles, 30 % étaient des enfants. Or, ces chiffres sont très probablement bien inférieurs à la réalité car un très grand nombre des survivantes et survivants de viol hésitent se manifester. Nos partenaires présents sur place nous ont en outre signalé qu’ils étaient à court de médicaments visant à réduire le risque d’infection à VIH après une agression sexuelle.
Une mère a confié à nos équipes que ses six filles, dont la plus jeune âgée d’à peine 12 ans, étaient systématiquement violées par des hommes armés lorsqu’elles partaient chercher de la nourriture.
Dans une grande partie de l’est de la RDC, les enfants et les familles sont par ailleurs en proie à des bombardements et à des tirs incessants. Au cours des derniers mois, des milliers d’enfants vulnérables déplacés dans des camps ont été contraints de fuir à de multiples reprises pour échapper aux combats.
Au milieu du chaos, des centaines d’enfants ont été séparés de leurs familles, se retrouvant ainsi exposés à des risques accrus d’enlèvement, de recrutement et d’utilisation par des groupes armés, mais aussi de violence sexuelle. Au cours des deux dernières semaines, plus de 1 100 enfants non accompagnés ont été identifiés dans le Kivu du Nord et du Sud, et leur nombre ne cesse d’augmenter.
Le personnel de l’UNICEF travaille sans relâche pour enregistrer les enfants non accompagnés et séparés de leur famille, les placer dans des familles d’accueil temporaires et s’assurer qu’ils reçoivent les soins médicaux et psychosociaux nécessaires.
Avant même que la crise ne s’intensifie, le recrutement d’enfants par des groupes armés était en hausse dans la région. Les parties au conflit appelant désormais à la mobilisation de jeunes combattants, les taux de recrutement risquent très probablement d’augmenter davantage. Des informations révèlent en effet que des enfants âgés de 12 ans seulement sont recrutés au sein des groupes armés ou contraints de rejoindre leurs rangs.
Les parties au conflit doivent cesser et empêcher sans délai les violations graves commises contre les droits des enfants, et prendre des mesures concrètes pour protéger les civils et les infrastructures vitales, conformément aux obligations mises à leur charge par le droit international humanitaire.
Enfin, les partenaires humanitaires doivent pouvoir bénéficier d’un accès sûr et sans entrave à la région pour atteindre tous les enfants et toutes les familles dans le besoin, où qu’ils se trouvent. L’UNICEF continue également d’appeler à un renforcement des efforts diplomatiques pour mettre fin à l’escalade militaire et trouver une solution politique durable à ce conflit, de sorte que les enfants puissent enfin vivre en paix. »
Après plusieurs jours de travaux de maintenance, le groupe n°2 de la centrale hydroélectrique de la Tshopo a été remis en exploitation ce mercredi 12 février 2025 à 20h24 TU. Cette intervention majeure a permis de réparer le groupe de secours n°2 et d’éliminer une fuite d’huile au niveau des alvéoles de la tête de machine. Les équipes techniques de la SNEL ont désormais placé la situation sous observation afin de garantir la stabilité du fonctionnement.
Jean-Claude Liandja Lokombi, Directeur Technique de la SNEL, avait expliqué la nécessité de ces travaux par un défaut critique au niveau du système de refroidissement. “Le percement du radiateur d’huile aurait pu entraîner une panne plus grave. Cette intervention permet de sécuriser durablement la machine et de rétablir une production optimale”, a-t-il précisé.
Alphonse Kitambala, Directeur provincial de la SNEL pour la région Nord-Est, avait pour sa part assuré que toutes les précautions avaient été prises pour sécuriser les lieux avant les travaux. Des équipes avaient été mobilisées jour et nuit afin de respecter les délais et d’assurer une reprise rapide de la production. Durant l’arrêt, trois groupes électrogènes avaient été déployés pour maintenir l’éclairage public dans plusieurs axes stratégiques de Kisangani.
Avec cette remise en service, la centrale retrouve une capacité de production de 5 MW, ce qui devrait améliorer la desserte électrique dans la ville de Kisangani et ses environs. La SNEL réitère ses excuses aux abonnés pour les désagréments causés et les remercie pour leur compréhension. Ces travaux s’inscrivent dans la volonté de l’entreprise de garantir un réseau électrique plus stable et fiable pour ses usagers.