"Gouverner, c'est prévoir ", dit-on. Dès la première incursion du M23 le 27 mars 2022, Kinshasa devrait l'avoir pour parer à toute éventualité. Par exemple le retournement favorable ou défavorable de la situation sur le terrain, tous domaines confondus !
Félix Tshisekedi a effectué le mardi 11 février 2025 un séjour éclair à Luanda où il a échangé avec son homologue angolais Joao Lourenço, président en exercice de l'Union africaine pour l'exercice 2025. La veille, ce dernier a reçu en audience la délégation de la synergie CENCO-ECC. Peut-on établir un lien de cause à effet entre les deux visites ? Peut-être oui, peut-être non. On peut au moins retenir que le Pacte Social que promeut cette synergie ne peut qu'intéresser le Président angolais dans tous ses casquettes dès lors qu'il s'applique à toute la sous-région des Grands Lacs, intégrant ainsi les enjeux sécuritaires du Processus de Nairobi et du Processus de Luanda fusionnés lors du sommet conjoint CAE-EAC du 8 février 2025 à Dar Es Salam.
KINSHASA RENTRE DANS LE CALENDRIER DES PRIORITÉS DIPLOMATIQUES DE L'UA ET DE LA SADC
Pour l'heure, l'essentiel à retenir de l'échange Tshisekedi-Lourenço du mardi 11 mars est l'annonce, faite par la présidence de la République d'Angola, d'établir des contacts avec le M23, afin que des délégations de la RDC et du M23 mènent des négociations directes qui auront lieu à Luanda dans les prochains jours, en vue de négocier une paix définitive dans ce pays frère".
Réaction mesurée de Tina Salama, porte-parole du chef de l'État congolais : "Nous prenons acte et attendons de voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli, qui est le processus de Nairobi, et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773 ».
Tout aussi prudente, celle de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement : "Il faudra attendre dans les prochains jours les précisions qui pourraient être faites sur comment les choses devraient se faire".
Bref, personne ne veut prendre les risques de s'aventurer sur la "cour des grands".
Fait important à noter : l'annonce de la Présidence de l'Angola s'est faite 48 heures avant le Sommet extraordinaire de la SADC, par visioconférence, prévu le jeudi 13 mars 2025 avec unique point à l'ordre du jour la "situation sécuritaire en RDC".
Ainsi, en l'espace de 3 jours (mardi, mercredi et jeudi), Kinshasa rentre dans le calendrier des priorités diplomatiques de l'UA et de la SADC.
L'ERREUR A NE PAS COMMETTRE
Quelle que soit la nature de la réponse du M23, l'évidence à admettre est que la RDC a su se doter d'un Plan B en prévision de l'échec du Plan A, et cela par rapport à toute situation donnée. Car, quoi que fusionnés, les Processus de Nairobi et de Luanda ont leurs spécificités respectives. Ils vont générer trois dialogues :
-le premier Dialogue est d'Etat à État, entendez RDC et Rwanda ;
-le deuxième Dialogue est celui qui met face-à-face Gouvernement/M23-AFC, quitte à l'ouvrir à tous les autres groupes armés sans cependant perdre de vue que l'un occupe des villes et des localités du Nord Kivu et du Sud Kivu ; et
-le troisième Dialogue va venir de soi en ce qu'il mettra face au Gouvernement deux partenaires incontournables : Opposition politique et Société civile.
Des trois fora, le plus important, on s'en doute, est le dernier en ce qu'il décidera de la gouvernance institutionnelle du pays d'ici à 2060, à l'occasion du Centenaire de l'Indépendance du pays.
Nous l'avions annoncé en 2023 dans le Groupe WhatsApp "MOI, PRÉSIDENT" et la synergie CENCO-ECC l'a formalisé dans le Pacte Social.
L'erreur (à ne pas commettre) alors est de compter sur le conjoncturel (par exemple le rapprochement avec Washington par la "politique des minerais") alors qu'il y a le structurel.
Le structurel, en effet, c'est la prise de position des partenaires extérieurs favorables à Kinshasa qui se prononcent, eux, pour un dialogue avec le Rwanda et un autre avec le M23-AFC. Cas des Présidents Joao Lourenço et Cyril Ramaphosa, mais aussi de l'UA, de la SADC, de l'EAC, de la CÉÉAC, de même que des Nations Unies, de l'Union Européenne, des États-Unis, des 27 pays membres de l'UE, de la Russie, de la Chine etc.
Le conjoncturel consiste à croire que le succès diplomatique met la RDC en position de force et que, de ce fait, elle peut se passer du structurel et imposer à tous les protagonistes sa position. Erreur ? Non ! Plutôt bavure à éviter.
POUR L'HEURE, ELLE POURRAIT ÊTRE LE "TRIPLE DIALOGUE
Ce que nous allons relever à ce stade pourrait frustrer d'aucuns, et ça se comprendrait. Cependant, c'est la réalité choquante même : ce n'est ni par la volonté, ni par la capacité de Kinshasa qu'il y a avalanche de condamnations et sanctions à l'encontre du Rwanda de Paul Kagame. Autrement, ces décisions auraient été prises dès la première incursion du M23 le 27 mars 2022.
Pour peu qu'on fasse preuve de lucidité, on est tous d'accord que jusqu'à la veille de la chute de Goma le 27 janvier 2025, les initiatives diplomatiques congolaises se heurtaient à une sorte de mur d'indifférence dans le chef de la Communauté internationale.
En d'autres termes, il a fallu le carnage de Goma pour que cette communauté s'émeuve et réagisse comme elle le fait aujourd'hui. En d'autres termes encore, s'il n'y avait pas eu carnage, il n'y aurait pas succès diplomatiques.
Que Kinshasa s'en attribue le mérite, tant mieux. Mais, il est de notoriété publique qu'en diplomatie, il n'y a rien pour rien. Il y a toujours, et toujours une contrepartie.
Si la RDC continue de rester intransigeante par rapport aux exigences des partenaires extérieurs, elle ne sera pas surprise de perdre les dividendes qu'elle croit avoir "conquis et acquis".
Et c'est justement là que le "piège" pourrait se refermer sur elle.
C'est quoi alors la contrepartie escomptée ?
Pour l'heure, elle pourrait être le triple dialogue. Dont, le troisième, le plus décisif.
C'est à Kinshasa de s'organiser en conséquence, s'il entend garder l'initiative politique et avancer.
Il est à espérer que pour chaque dialogue, l'Autorité a un Plan A et un Plan B. Sinon, toute navigation à vue serait terrible pour le pays. En témoignent, du reste, les premières réactions des "faucons" à l'annonce de la Présidence de la République d'Angola. Des "faucons" sans conscience des enjeux des jeux politiques, diplomatiques, économiques et socio-culturels qui se jouent en terre congolaise. Terre prise pourtant, et visiblement, en étau entre enchères et jachères!
Omer Nsongo die Lema
@omernsongo
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Jadis fleuron de la formation des enseignants du secondaire, l'UPN apprend à devenir université avec plusieurs ratés dans son parcours de maturation. Le Mercredi dernier nous en avons vécu un. Une centaine des professeurs se sont déplacés pour assister à une réunion dûment convoquée par président de l'APUPN de retour de sa suspension professionnelle.
Une petite heure avant la réunion, la rectrice de l'université a envoyé un communiqué interdisant à tout groupe de se réunir au sein de notre Alma mater. Des professeurs attendaient dans la salle de réunion de l'APUPN espérant que la rectrice pourrait se dédire après la conversation avec un groupe dépêché d'urgence pour la rencontrer.
Évidemment que la rectrice ne pouvait pas se dédire. La rencontre était renvoyée sine die.
Pourquoi en sommes-nous arrivé là ? Qu'est ce qui s'est passé pour que le syndicat des professeurs ressemble à un groupe des collégiens obéissants à des ordres contradictoires ?
Le présent MDW va tenter d'y répondre.
Le cœur du problème au sein du comité exécutif de l'APUPN est, me semble -t-il, la gestion des cotisations des professeurs. Nous sommes en face des deux théories de gestion totalement légitimes mais diamétralement opposées. Une des théories soutient un usage parcimonieux de l'argent des cotisations des professeurs. C'est la mentalité que j'ai rencontrée à l'est du pays. L'argent est à gérer avec parcimonie et modération. Cette attitude est juste et correcte, me semble-t-il.
L'autre théorie soutient que l'argent des cotisations des professeurs appartient aux professeurs qui cotisent et il faut donc le leur donner lorsqu'ils en ont besoin pour des situations d'urgence. La gestion de l'argent des professeurs doit par conséquent se faire avec une grande libéralité. C'est une attitude aussi correcte et légitime que la première.
Le couac au sein du comité exécutif de l'APUPN provient du fait que les deux attitudes semblent s'opposer irrémédiablement : la parcimonie contre la libéralité. Madame la rectrice a demandé aux deux groupes d'harmoniser leurs positions pour la paix au sein de notre Alma mater. Nous assistons à un déchaînement d'invectives aussi bien sur le fond que sur la forme. Il est évident ici que la forme épouse le fond et le fond s'explicite en la forme qui exprime son dire.
A travers la tyrannie de l'argent comme exemplifiée dans le conflit au sein de l'association des professeurs de l'UPN, nous pouvons constater que nous vivons un temps très particulier ; celui où l'histoire du savoir et le savoir de l'histoire sont appelés à mourir définitivement dans l'accomplissement de la fabrication de l'ignorant congolais stupéfié même avec un diplôme de doctorat. C'est ainsi que la liberté despotique du profit a programmé des générations entières des cerveaux neutralisés depuis plusieurs décennies d'éducation aux rabais en République Démocratique du Congo. La tyrannie démocratique de l'argent a détruit l'élite intellectuelle congolaise. Elle l'a mise hors- la loi logique dialectique de conflits radicaux des luttes des classes.
La dislocation du système académique congolais dont l'exposition graphique nous est présentée par les propos des uns et des autres au sein de l'APUPN s'inscrit dans le cadre de la domination réalisée de la marchandise totale et de la libération capitaliste des mœurs incultes d'une société dirigée par des jouisseurs politiques pleinement marchandises et qui se la coulent douce alors que les Congolais tirent la langue.
La solution aussi bien au niveau de l'APUPN qu'au niveau du pays, est l'avènement d'un prolétariat instruit et clairvoyant en lieu et place d'une masse abrutie, disparate et bariolée des diplômes mais la plus illettrée possible en mesure d'être déplacée, replacée et remplacée au gré des victoires rwandaises rendues possibles par la corruption au cœur même du dispositif de la défense du pays.
Il est temps qu'une génération d'intellectuels congolais se lève contre le fétichisme de la marchandise, de l'argent, qui tend à faire disparaitre le logos du percevoir et du comprendre historique et d'abord toutes les formes de langage et de réflexion qui permettent d'en appréhender les origines, le développement et l'insoumission.
Il est absolument nécessaire que les Congolais gardent leur habileté de questionner les pouvoirs de l'histoire et l'histoire du pouvoir.
Quant au comité exécutif de l'APUPN, le MDW conseille aux uns et autres de pouvoir lutter contre le despotisme de l'argent et de savoir démissionner pour la paix sociale et le progrès révolutionnaire du groupe et du pays.
Nous devons sortir de l’impasse, patriotisme oblige. La mise en place d'un gouvernement composé de cadres non politiciens pourrait-elle être bénéfique pour le Congo ?
Chers compatriotes, Nous devons prouver aux yeux du monde que, nous Congolais, nous aimons notre cher Congo et nous devons faire des sacrifices pour le réhabiliter. L’égoïsme outre mesure et le gangstérisme politique ne sauveront pas le Congo.
Nous avons souvent parlé du comportement de certains de nos politiciens qui sont totalement dépassés par des événements en cours. Ils ne savent plus que faire pour rétablir l’ordre et l’harmonie au sein de la grande communauté congolaise. Il est difficile pour eux de se réunir afin de restaurer la cohésion nationale parmi les Congolais. Le peuple souffre chaque jour. Il vit dans une situation de souffrance difficile à imaginer. Les politiciens semblent ne pas tenir compte de ces réalités.
En fait, considérant les difficultés de redressement de notre pays, les politiciens semblent dépourvus de capacité indispensable de leadership. Cette observation nécessite une perspective différente de la vision générale de l'avenir du Congo. Avec la cohésion nationale quasi hypothétique, l'avenir d'un nouveau Congo semble de plus en plus compromis. Nous devons penser à autre chose pour sortir le Congo de ce bourbier, de cette casse-tête politique strictement congolaise qui n’honore personne.
Pour mettre de côté des tiraillements politiciens presque inconciliables, nous suggérons un gouvernement de transition composé totalement de non-politiciens. Les technocrates congolais issus des sociétés civiles, du monde académique et des penseurs indépendants peuvent initier un forum de discussions visant à réaliser un état des lieux de la situation générale que traverse notre pays, afin de déterminer la mission et les objectifs pour un nouveau Congo. Ceci permettrait aux politiciens de se préparer pour des élections crédibles après la période de transition sans les influences des politiciens.
Si les politiciens refusaient de considérer ces suggestions, chacun pourrait donc tirer des conclusions sur les états d’esprit des dirigeants politiciens du Congo actuel. Les personnes meurent de jour en jour, les politiciens devraient tout faire pour mettre fin à ce carnage par tous les moyens possibles ou impossibles.
Les citoyens congolais informés et responsables doivent choisir de ne pas laisser le Congo perpétuellement à la merci des politiciens. Des comportements qui dénotent d’antipatriotisme doivent être détectés et dévoilés. L’indifférence de politiciens devant la misère générale qui sévit à travers le pays est indécente et antipatriotique. En tant qu'éducateurs, il est de notre responsabilité d'informer le peuple congolais de causes profondes de leurs difficultés et de leurs souffrances.
Le monde se moque du Congo et des personnes bien éduquées civiles et militaires congolais. Les Africains ne comprennent plus ce que nous sommes, nous, Congolais. Il est essentiel, à l'heure actuelle, de nous réunir pour examiner en détail chaque problème majeur entravant le développement du Congo, en l'absence de politiciens. Cela nous permettra de définir des stratégies claires pour promouvoir le développement d'un nouveau Congo.
Nous devons mettre fin au comportement du fanatisme, car les fanatiques politiques ou non, ne raisonnent pas et vivent sous l’emprise de la pensée unique, et la pensée unique ne sauvera pas le Congo.
Un gouvernement des technocrates non politiciens recouvrera certainement la cohésion nationale et cela mettra fin à la guerre à l’Est et la paix profonde règnera au Congo de façon surprenante.
Nous sommes capables de sauver le Congo de la dérive.
Pour ceux qui ne le savent pas encore, Jean-Oscar Ngalamulume, Leader de la Convention des Institutions Démocratiques et Sociales (CIDES), son propre parti politique, a quitté ce monde depuis le 25 janvier 2025. Son inhumation est intervenue en date du 9 février dernier à Kinshasa. Pendant un long moment, il avait coutume à partager ses idées sur la conduite de la RDC à travers des tribunes inspirées et des analyses captivantes dans les colonnes de La Prospérité. Ici, Maître Emmanuel Kabemba, Avocat au Barreau de Kinshasa-Gombe, salue sa mémoire et lui rend un vibrant hommage pour ce qu’il aura incarné durant son pèlerinage sur la terre : homme intègre, patriote engagé, fervent serviteur, partisan du courant révolutionnaire dans la sphère politique RD. Congolaise.
Me Emmanuel Kabemba a longtemps collaboré avec le regretté Jean-Oscar Ngalamulume sur des questions juridiques dans le cadre du Cabinet Tshimanga et Associés. Pour Maître Kabemba, la RDC aura perdu toute une bibliothèque. Au cours d’un entretien, réalisé hier, jeudi 6 mars 2025, avec une équipe du Quotidien de Mont-Fleury, il a affirmé avoir gardé de Feu Ngalamume le souvenir d’un défenseur patenté des valeurs nationalistes.
‘’Je garde de l’illustre disparu le souvenir d’un homme d’Etat. Beaucoup de ce qu’il avait comme idée nous orientent jusqu’à ce jour. Ce n’est pas pour rien que je suis en train de lui rendre hommage. Tout le temps qu’on a passé avec lui m’a aidé à orienter la vie autrement… C’est quelqu’un qui était très intègre. En dehors de son intégrité, c’est quelqu’un qui avait un grand cœur. Il savait pardonner aux autres. Il avait la passion pour le Congo. Il est parti mais ses idées restent avec nous. Ses idées visaient à octroyer au Congo la dignité, instaurer véritablement un Etat de droit, instaurer la sécurité dans le pays, contrôler les neuf voisins avec qui nous partageons les frontières, garder le Congo un et indivisible. Il avait vraiment de la passion pour le Congo. On a réalisé après sa disparition qu’on a perdu une bibliothèque. Partant de ses idées, je crois qu’on doit travailler pour l’émergence de notre pays, l’intégrité, l’intangibilité de nos frontières. On doit travailler pour que le Congo reste un et indivisible. C’est-à-dire qu’on doit travailler pour la paix dans le pays’’, a-t-il expliqué.
Marque visible du patriotisme
Le regretté Jean Oscar Ngalamulume avait aussi développé un sens élevé de privation intense et de sacrifice profond pour l’amélioration de la gouvernance étatique en RDC. Maître Emmanuel Kabemba explique qu’il avait accepté, dans un élan de patriotisme, de quitter les Etats-Unis, laissant femme et enfant, il y a plus de 20 ans, pour revenir au pays et militer pour le changement avec des propositions plus concrètes, notamment sur des questions touchant à l’économie, son domaine de prédilection.
‘’Il a quitté les Etats-Unis, laissant sa femme et son fils, pour venir travailler pour son pays. Il a renoncé à tous les avantages qu’il y avait en Amérique pour s’installer ici. Cela nous a beaucoup marqués… Au Congo, aujourd’hui, il y a des gens qui sont prêts à céder leurs biens pour aller en Europe ou aux Etats-Unis, mais il a fait l’inverse. Pourtant, il avait un bon travail, un bon salaire. Il préférait parler des idées que de parler des individus… L’économie était son domaine de prédilection. Plusieurs fois, on lui a fait la proposition de travailler, avec Kabila, il n’a pas voulu parce qu’il trouvait qu’il n’y avait pas l’intérêt du peuple. C’était un homme très intègre’’, a salué, vivement, Me Emmanuel Kabemba.
Diplômé des Etudes supérieures spécialisées en stratégie de la défense et sécurité militaire, Jean Oscar Ngalamuleme a bouclé sa mission terrestre à l’âge de 72 ans. Il laisse une veuve, Aimérance Kapinga, et un fils, Jean Kabasele, basés aux Etats-Unis...
GM
A lire : Lettre ouverte de Jean-Oscar Ngalamulume portant sur des questions de gouvernance financière en RDC
Lettre ouverte
Son Excellence,
Quand on cherche l'équilibre, c'est donc l'ensemble des relations qu'il faut observer. La monnaie nationale vaut ce que vaut l'économie nationale. L'économie nationale vaut ce que valent les Institutions de la République en charge de la production, la consommation locale et la vente à l'extérieur. Donc, la monnaie nationale ne peut être stable que lorsque le pays produira plus pour la consommation locale en vendant plus les biens et services produits localement à l'extérieur et importer moins pour sa consommation interne. Pour votre gouverne, Son Excellence, Monsieur le Ministre des finances :
La température du taux de la monnaie nationale devrait se prélever au niveau de notre balance commerciale. Lorsqu'on reste à la base d'une distinction claire ou insister sur un système observatoire, il s'avère que notre pays ne produit presque rien, ne vend presque rien à l'exportation. Donc, il ne fait presque pas rentrer les devises étrangères qui sont les dollars américains. Par ailleurs il importe, malheureusement, presque tout de l'extérieur pour la consommation locale, voire même les cures dent qui sont fabriqués grâce aux bois dont la République Démocratique du Congo demeure le majeur producteur, le pays qui est gracieusement béni par le Très Haut, Dieu Vivant. Notre balance commerciale semblerait être déficitaire. En effet, le Congo dépense plus des dollars en achetant presque tout de l'extérieur en dollars dont il est incapable de mobiliser de l'extérieur en vendant les biens et services produits localement au Congo. Lorsqu'on a un malade, il faut lui administrer un traitement approprié à la place des calmants. Donc, la monnaie nationale ne sera stable que lorsque le Congo sera en mesure de produire plus pour la consommation locale, ainsi, elle ne dépensera pas plus des dollars en achetant les biens et services qu'il consomme de l'extérieur et rentrera plus des devises étrangères dans la caisse de l'Etat qui est la Banque Centrale du Congo. Son Excellence, peut-être que vous ne le savez pas. Les Congolais vivent dans état d'une propension marginale à consommer...C'est-à-dire, qu'ils dépensent plus des dollars qu'ils n'en gagnent. Tout ce qui est rare est cher... Le taux de dollars par rapport au franc congolais ne se stabilisera que lorsque la République Démocratique du Congo produira plus pour la consommation locale en exportant un bon volume des biens et services produits, d'origine congolaise dans le but de renflouer la caisse de la Banque Centrale avec les devises étrangères qui sont les dollars. Je ne le répéterai assez....
Jean Oscar-Ngalamulume
Président de la CIDES & Ambassadeur pour la Paix
Agression rwandaise : ce qu’en pensait Jean-Oscar Ngalamulume !
Libre opinion
La solution au problème tragique de la crise de l’Est du Congo est celui de la chèvre et du chou. Question cruciale de vie ou de mort pour les deux parties. En effet, la situation dramatique que traverse le Congo, interpelle à la chèvre et le propriétaire du chou de réaliser que personne d’entre eux ne comprendra le présent dans le but de construire l’avenir que lorsqu’il aura la connaissance profonde du passé en Afrique ou ailleurs.
Pour ce faire, j’interpelle les Etats-Unis d’Amérique (la chèvre) de réaliser que la porte du Congo dont ils se vantent de relations privilégiées, demeure amicalement ouverte pour venir négocier et s’assurer de la bonne gestion des matières précieuses sensibles à leur sécurité. Parce que c’est de cela dont il s’agit.Les Congolais vous invitent amicalement à venir négocier par la grande porte que de privilégier l’entrée par la fenêtre qui, malheureusement, cause la mort des êtres humains et amplifie la désolation Pour votre gouverne, les Congolais que vous semblez sous-estimer l’endurance et la détermination sont des réels Patriotes qui ne jurent que sur leur pays, et sont même prêts à signer le pacte avec un diable, pourvu que leur pays demeure intact, comme vous le jurez aussi sur le vôtre, les Etats-Unis d’Amérique. Malheureusement, il y a une observation capitale qui échappe à vos analystes de services stratégiques. Tenez ! Les Congolais, qui se disputent ou se bagarrent entre eux à couteau tiré. Leur bagarre peut en quelques secondes se transformer en dispute familiale, lorsqu’ils constatent l’ingérence d’un corps étranger qui s’y mêle. Les bagarreurs peuvent spontanément s’arrêter et former un bloc, afin de régler leurs différends entre eux, en transformant leur bagarre en linges sales qui se lave en famille. La dernière illustration qui devrait retenir votre attention particulière, ce sont les dernières élections présidentielles qui se sont déroulées au Congo en Décembre 2023. « Les Congolais du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest ont formé un bloc patriotique sans distinction d’ethnies, de Provinces ni de villages pour sanctionner les candidats aux nationalités douteuses. » D’où, la victoire éclatante du Président de la République avec 73%… Le Congo est entre le chou et la chèvre qui, pour des raisons stratégiques ne permet pas à l’Amérique de lâcher le pied, mais qui malheureusement se contente des analyses biaisées qui l’entrainent à privilégier la fenêtre à la place de la porte, dans le but de s’assurer de la gestion des matières sensibles à sa sécurité interne. Les Congolais savent que vôtre préoccupation majeure consiste à éviter que les matières stratégiques qui ne se trouvent qu’au Congo et nulle part ailleurs ne tombent sous la main de l’ennemi de l’Amérique. Et, c’est cela qui justifie votre détermination à ne pas se séparer de Congo. Par ailleurs, le bon sens devrait vous pousser à soutenir sincèrement le Congo que le Rwanda.
Dans la phase actuelle, l’Amérique ne respectera le Congo que si ce dernier prenait l’initiative courageuse de s’équiper militairement en conséquence, parce que la guerre que nous déclarerons, ne sera pas seulement contre le Rwanda, mais aussi contre ceux qui se cachent derrière ce dernier. Ce que nous ne ferons pas pour le Congo, personne d’autre ne le fera à notre place.
Au Congolais de se réveiller, l’heure n’est plus aux polémiques à caractère divisionniste, des tribus, d’ethnies ni des Partis politiques, nous sommes plutôt tous confrontés à la question majeure d’intérêt supérieur de la Nation d’un grand pays qui est le Congo. Le Congo ne sera jamais construit dans un climat de haine, d’exclusion et de vengeance. « Etouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, en étant unis, nous serons invincibles et serrons-nous tous autour de la République en face de l’invasion, en étant frères et sœurs. Ainsi, nous vaincrons l’ennemi », selon Victor Hugo. A défaut de n’observer que la rallonge de la présence des militaires rwandais sur le sol congolais, cela les encourage, leur donne du temps et les moyens de renforcer leur plan de balkaniser le Congo comme le disait le Père Machozi. Que son âme repose en Paix !
« La loi Kamba » vise à punir et décourager tout acteur politique civil ou militaire qui tenterait de prendre les armes pour combattre injustement et illégalement l’armée nationale Congolaise.
Dans sa tribune publiée le 23 mars 2023, Le coordonnateur de l’ONG Congo action pour la diplomatie agissante (CADA), Eric Kamba, avait préconisé, mardi 28 février 2021, que tout rebelle qui a pris les armes pour combattre l’armée nationale congolaise, soit interdit d’accéder aux fonctions publiques en RDC.
« Ces rebelles ne peuvent pas être intégrés dans l’armée car le brassage, le mixage, la démobilisation et la réinsertion affaiblissent l’armée qui devient infiltrée et incapable de défendre les personnes et leurs biens voire l’intégrité territoriale », a-t-il fait savoir.
Eric Kamba a souhaité que tout rebelle Congolais qui a combattu l’armée nationale congolaise puisse perdre non seulement sa nationalité, ses biens mais également tout droit politique et écope d’une peine allant de prison à vie à la peine de mort.
Il est d’avis que ces mesures vont dissuader tous ceux qui prennent les armes contre la nation congolaise.
Cette structure réunissant des Congolais vivant aux Etats-Unis d’Amérique promet de faire endosser cette proposition par un député pour son adoption au Parlement et sa promulgation comme loi par le chef de l’Etat.
L’ONG CADA regrette que la RDC ait été jalonnée par plusieurs rebellions ayant entravé sa bonne marche vers la démocratie.
« En RDC, la quasi-totalité des rébellions ont été menées contre la nation pour des raisons personnelles de conquête du pouvoir et ont engendré des conséquences néfastes sur la nation congolaise », a conclu Eric Kamba.
Ainsi, Éric Kamba appelle le Parlement à la discussion de la « « Loi Kamba » pour prévenir les rebellions à venir, et mettre hors d’état de nuire Corneille Nangaa et consorts.
Dans tous les pays du monde entier, le parlement joue un rôle crucial, celui de faire les lois et de contrôler le Gouvernement.
Vu le fait que la quasi-totalité des rébellions qui ont été menées contre la nation Congolaise ont été faites pour des raisons personnelles de conquête du pouvoir et vu les conséquences de ces rébellions et leurs résolutions sur la nation congolaise, nous pensons que des mesures doivent être prises pour décourager tout acteur politique, militaire ou civil, qui serait tenté de prendre les armes contre la nation congolaise.
Il est donc dans les prérogatives du parlement Congolais de passer ce genre des lois visant à décourager quiconque aurait ce genre d’ambition Cette loi tant attendue par la population Congolaise vise à renforcer la prévention et la répression contre la rébellion en RDC.
« La loi Kamba » vise à punir et décourager tout acteur politique civil ou militaire qui tenterait de prendre les armes pour combattre injustement et illégalement l’armée nationale Congolaise.
Accepter le brassage, le mixage de nos forces armées avec les rebelles quand nous savons que cette opération a conduit à affaiblir notre armée et favoriser l’infiltration de ces inciviques à tous les niveaux de notre administration est une démission de la part de notre parlement et ne doit pas être accepter par notre population.
Après trois décennies de désolation, la RDC se trouve ainsi dans un tournant décisif pour la quête de la paix afin de sortir son peuple du tourment qu’il vit à la suite des agendas bien connus des pays voisins, principalement le Rwanda et l’Ouganda, avec la complicité de certains membres de la Communauté Internationale, dans la perspective de jouir indument de ses ressources naturelles au détriment de ses populations plongées dans une misère noire.
Toute la population Congolaise invite le parlement Congolais à faire passer la Loi Kamba et se mobilise derrière le gouvernement et le Parlement Congolais afin de faire échec aux velléités du Rwanda et Ouganda et de défendre la souveraineté de la RDC.
Tribune d’Éric Kamba, initiateur de la Loi Kamba proposée au parlement congolais au mois de Février 2023
PhD candidat, UQAM, en minerais stratégiques et transition énergétique)
L’ARECOMS (Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques) a annoncé, ces derniers jours, le processus de suspension des exportations de cobalt congolais pour trois à quatre mois. Le Cobalt est l’un des minerais, avec le coltan et le germanium, déclarés minerais stratégiques en RDC, depuis 2018. La RDC regorge d’un large éventail des minerais stratégiques, en plus des terres rares, mais qui ne sont pas déclarés « minerais stratégiques » en RDC. Seuls ces trois minerais sont jusque-là déclarés stratégiques.
D’aucuns s’étonnent de ce minimalisme minier stratégique alors que nous sommes entrés dans l’ère de la diplomatie, de la géopolitique, de la géo économie, de la géostratégie des minerais stratégiques. Nous sommes entrés dans l’ère de la militarisation des matériaux miniers indispensables aux industries de défense, de sécurité et des systèmes d’armes modernes, de la conquête de l’espace et de la transition énergétique, entraînant ainsi une exorable entrée dans l’ère de la guerre des minerais stratégiques et des terres rares.
Les minerais stratégiques sont des minerais indispensables aux technologies modernes, aux batteries rechargeables, à la transition énergétique, à l’économie numérique et digitale, aux systèmes d’armes et de défense modernes, hypersoniques et de longue portée, aux applications à trois dimensions (3D), à l’aéronautique et à la conquête de l’espace ainsi qu’à la technologie des semi-conducteurs et de l’intelligence artificielle. Ce sont les matériaux de l’économie, de la transition écologique et de la défense et sécurité du futur.
L’ARECOMS est dans ses missions statutaires, tentant de réguler le marché du cobalt, comme minerais stratégique. Mais comment réagit ce marché ? Comment réagissent les acteurs du marché du cobalt ? Quels impacts pourraient avoir une telle décision au Congo et à l’international ? Quel crédit et quelle chance accordée à un tel projet ? Surtout quelle est la pertinence et l’efficacité d’un tel projet ? Peut-il atteindre ses objectifs de rééquilibrage du marché du cobalt ?
La mesure de l’ARECOMS fait bouger les lignes pour certains et fait sursauter, pour d’autres. Je livre ici quelques pistes de réflexions pouvant contribuer à mieux cerner la complexité d’un tel projet, ses chances et ses risques. L’hypothèse centrale de travail sur laquelle semble s’appuyer l’ARECOMS est l’effondrement du marché du cobalt, nécessitant un redressement, le Congo étant le premier producteur mondial de ce minerai.
Pour affronter une telle hypothèse, quelques éléments analytiques sont nécessaires pour espérer proposer un redressement équilibré du marché du cobalt : les technologies des matériaux cathodiques et anodiques des batteries ; la demande et l’offre en cobalt ; la production ; les exportations ; la transformation ; la géopolitique et la géostratégie des minerais critiques ; le protectionnisme des industries stratégiques et des minerais critiques.
Technologie des cathodes et des anodes des batteries
Habituellement, quand on parle du marché, on aborde en premier lieu la loi de l’offre et de la demande. Ce qui est compréhensible. Dans le cas du marché du cobalt, il faudrait partir plutôt en premier des technologies des cathodes et des anodes des batteries. C’est cette technologie qui structure le marché du cobalt et des autres minerais stratégiques avec la loi de la demande et de l’offre.
L’ARECOMS semble avoir placé la loi de l’offre et de la demande au premier plan avant les technologies. Pourtant, la technologie des batteries est essentielle sur le marché du cobalt et des batteries ainsi que sur leurs diverses applications. En proposant la suspension des exportations du cobalt congolais, pour trois à quatre mois, l’ARECOMS semble affirmer que l’effondrement du marché du cobalt est principalement lié à l’abondance de l’offre, de la production du cobalt au Congo, premier exportateur mondial. Ce qui est en partie vrai. Mais ce n’est pas la cause première. Ce n’est pas la raison fondamentale.
Le problème qu’affronte le marché du cobalt est avant tout un combat scientifique, un combat technologique. C’est la question des cathodes des batteries avec ou sans cobalt. Quelle est la technologie de l’avenir ? Quels sont les matériaux des cathodes de l’avenir ?
Le cobalt est une composante de la cathode de la batterie (matériau cathodique). C’est dans la batterie rechargeable classique MNC (Manganèse, Nickel, Cobalt), avec ses multiples variantes, qu’il a fait ses preuves. Le manganèse, le nickel, le cobalt, le lithium, le zinc… sont des matériaux cathodiques classiques de la batterie. Le graphite, le silicone…sont des matériaux des anodes de la batterie. Une batterie, - qui est une pile, est composée de trois éléments dans sa structure : les cathodes, les anodes et l’électrolyte. L’électrolyte est la composante qui sépare les cathodes des anodes, facilitant la circulation harmonieuse des ions. La cathode formant le pôle positif de la batterie et l’anode, le pôle négatif.
Le cobalt est essentiel dans la stabilité et la densité de la cathode de la batterie. Il est également essentiel dans la stabilité de toute la structure de la batterie. Une batterie à cathode cobalt classique (MNC), c’est environs 40% du cobalt. Et le prix d’une voiture électrique dépend à 40% du prix de la batterie. Du prix de la cathode, dépend le prix de la voiture. Or le cobalt était la cathode la plus chère entre le manganèse et le nickel en 2016, quand les prix du cobalt ont atteint 91.000$ /t.
C’est à ce moment-là que commencent les spéculations et les recherches scientifiques sur les batteries sans cobalt. Le fer est trouvé comme alternative au cobalt. Les batteries LFP (lithium, fer, phosphate) sont lancées sur le chantier de la concurrence avec les MNC et leurs variantes. Ce sont ces batteries et leur technologie qui ont bousculé le marché du cobalt.
Leur succès est dû au marché chinois, privilégiant le transport urbain de distance moyenne. Les voitures LFP ne sont pas adaptées pour le marché de longue distance comme aux USA, au CANADA, à cause de leur problème de densité. C’est pour les villes. Cela limite leurs capacités à percer le marché mondial de longue distance. C’est pourquoi le cobalt résiste dans l’automobile classique électrique et de haute qualité. Mais les LFP sont surement les cathodes de l’avenir et les batteries du futur, surtout pour le transport urbain. La ruée vers les LFP est indéniable.
Les recherches sur la substitution du cobalt se sont accompagnées de la technologie de la réduction de la quantité du cobalt dans les batteries MNC classiques. Certains types de batteries à cobalt ont vu la quantité du cobalt baisser de 20 à 5%, voire à 1% dans les batteries TELSA, par exemple, au profit de l’augmentation du nickel. Ce sont les meilleures batteries actuellement sur le marché de longue distance et de luxe. Les MNC classiques ont bien évolué avec plusieurs variantes.
Mais paradoxalement, le nickel qui coutait moins cher que le cobalt avait vu les prix de ce matériau s’envoler, rendant plus complexe la substitution ou la réduction du cobalt. En réduisant le cobalt à 1% et en augmentant le nickel à 80% les batteries à nickel renforcé ont gagné le marché, tout en augmentant les prix du nickel sur le marché, partant, de la batterie. Cette situation n’a pas modifié solidement l’hypothèse de réduction du cobalt pour des meilleurs prix de la batterie. Mais elle a permis au moins de diminuer l’influence du cobalt dans la batterie, sans l’évacuer. Car les propriétés du cobalt restent solides pour les batteries de haute qualité et de haut niveau.
Depuis, se sont multipliées les recherches sur la chimie et la physique des matériaux cathodiques des batteries de l’avenir en remplacement des classiques comme le lithium, le cobalt, le nickel, le manganèse, le zinc. Même le lithium dont la substitution est très difficile, semble trouver des modestes alternatives avec les batteries à Sodium.
Le marché des technologies de chimie et de physique des matériaux cathodiques et anodiques des batteries est le plus prospère actuellement pour tenter de gagner des parts des marchés aux cathodes et anodes habituelles. C’est ainsi qu’on est lancé non seulement sur les batteries sans cobalt, avec des LFP, sur des batteries à cobalt réduit, sur des batteries à Sodium, mais aussi sir des batteries en membrane à l’état solide, contrairement aux classiques à électrolyte liquide. A propos de l’électrolyte, le débat scientifique se focalise actuellement sur la question de savoir si les batteries du futur seront-elles des batteries à électrolyte liquide ou solide ?
Toutes ces technologies nouvelles essaient de marginaliser le cobalt, au regard de sa géopolitique et de sa géostratégie, étant détenu à 80% (production de la RDC) par la RDC en termes de production, un pays dont la stabilité et les défis sécuritaires restent encore une réelle préoccupation. Ces efforts scientifiques, réels ou supposés, cette campagne scientifique sur les alternatives au cobalt des batteries, n’a pas prouvé une efficacité à 100% des alternatives au cobalt. Mais elle a au moins eu le mérite de bousculer et de faire basculer le marché du cobalt, d’un produit hautement stratégique pour les batteries, à un produit dont la substitution est possible. Cette campagne n’a pas fait disparaître le cobalt du marché des batteries, mais l’a maitrisé aux profits des consommateurs finaux mais au détriment des producteurs.
C’est cette question qui a occasionné l’effondrement du marché. L’avenir des batteries étant suspendu à ce débat, les recherches sur les batteries sans cobalt ont vertigineusement ébloui les investisseurs de l’automobile, nécessitant une sorte de réalignement nouveau.
Si l’ARECOMS veut exercer une influence sur le marché du cobalt, sur les marchés des batteries, des véhicules électriques, il doit s’attaquer à la question de la chimie et de la physique des cathodes des batteries. Les technologies des batteries du futur sont essentielles dans les choix des cathodes de l’avenir et, partant, de leurs prix. Comment reprogrammer le cobalt comme cathode de l’avenir ? C’est un grand défi.
C’est par des études scientifiques, de même niveau que celles menées par l’industrie automobile et l’industrie des cathodes et des anodes de l’avenir, que l’on démontrera que le cobalt est sérieux comme élément cathodique de l’avenir ; que le cobalt ne disparaitra pas de batteries de qualité supérieure ; que le cobalt comme cathode améliorée peut être la meilleure des solutions à la transition énergétique propre. C’est par des études scientifiques de nos laboratoires, de nos chercheurs que cela doit être prouvé.
L’ARECOMS ne devrait pas attendre que les autres nous disent quelles sont les cathodes de l’avenir, quelles sont les batteries de l’avenir. Car l’orientation de l’exploitation minière devrait s’aligner sur les cathodes de l’avenir et non pas sur le volume, les prix, ni sur les taxes.
En raison d’un grand éventail des minerais stratégiques en RDC, l’ARECOMS devrait préparer une liste plus large des minerais stratégiques, mettre en place des laboratoires de chimie et de physique des anodes et des cathodes des batteries, à côté des cabinets d’analyses stratégiques, géopolitiques des minerais critiques. Car les retombées de recherches scientifiques n’ont des réels succès que si elles sont accompagnées aussi des succès diplomatiques économiques dans la manière de les présenter et de les vendre.
En conclusion, pour peser sur la structure des prix du cobalt, l’ARECOMS devrait remettre sur l’arène scientifique le cobalt comme cathode de l’avenir, et le prouver de manière scientifique, géostratégique et géopolitique. Vaste chantier qui aura des incidences sur la demande et l’offre en cobalt.
La demande et l’offre en cobalt
Le marché du cobalt est structuré comme tout marché selon la loi de la demande et d l’offre. La demande en cobalt est stimulée par plusieurs facteurs. Principalement, elle est actuellement menée par le secteur de l’automobile électrique, avec les batteries. Une autre part est détenue par l’électromobilité, les énergies renouvelables, le numérique et le digital, l’économie digitale 3D et l’intelligence artificielle, l’aéronautique, la conquête de l’espace, et surtout les industries de défense et les systèmes d’armes modernes, hypersoniques, de précision et de longue portée, ainsi que des drones militaires.
De tous ces secteurs, c’est l’automobile et l’électromobilité qui tirent vers le haut la demande en cobalt. Or la batterie est essentielle pour tous ces systèmes. Et le débat scientifique sur les batteries de l’avenir, et surtout sur les batteries sans cobalt, réduit l’impact du cobalt dans l’automobile et dans l’électromobilité, principaux leviers du marché du cobalt.
Ce débat entraîne des conséquences sur le marché du cobalt : le rétrécissement des parts du cobalt sur le marché des batteries. Avec un marché rétréci, diversifiant les cathodes des batteries, le cobalt se trouve coincé et piégé. Pour le sauver, il faut évacuer avant tout les premiers défis liés à la technologie des cathodes de cobalt de la batterie.
La demande en cobalt se rétrécie, non seulement à cause du débat sur la technologie des batteries du futur, mais également à cause de la politique du stockage. Les industries de transformation des matériaux de cathodes des batteries appliquant une politique à outrance de stockage des minerais bruts ou faiblement transformés, importés essentiellement du Congo.
Le stockage rassure le marché et fait disparaitre le doute sur les difficultés d’approvisionnements. L’on comprend pourquoi toutes les lois et diligences imposées sur les minerais du Congo sont marquées du sceau de « approvisionnements responsables ». Ce qui compte pour ces industries et leurs pays, c’est « l’approvisionnement » pour stocker. On ne parle jamais du stockage responsable en revanche. Le stockage inonde le marché virtuel, le sature et le rassure au profit des consommateurs finaux.
Actuellement, la Chine possède le plus grand lot de stockage de cobalt et de cuivre pouvant résister à trois mois de suspension des exportations du cobalt congolais. Elle s’approvisionne essentiellement en RDC. Une fois le choc de cette suspension a atteint son niveau le plus haut, les stocks en cobalt seront surement libérés en Chine pour rééquilibrer le marché.
Le Congo et l’ARECOMS n’ont pas de réserves stratégiques stockées. Nous avons cru, au Congo, que nos stocks sont sous le sol : mais nous avons oublié que cela n’est pas vraiment stratégique tant que nous n’avons pas les moyens de les sortir du sous- sol par nous-mêmes, de manière autonome et indépendante. L’ARECOMS ferait mieux de penser à se constituer, pour le pays, des réserves physiques en cobalt pour contrebalancer les systèmes de stockage étrangers. Ces réserves stratégiques serviraient de moyen de dialogue stratégique comme dans le cadre de l’OPEP, avec des partenaires clés du marché.
Au lieu d’exporter pour stocker en Chine, une stratégie devrait être mise en place pour exploiter, et ce qui ne peut pas être exporter selon les lois nouvelles du Congo, en stocker une large partie, au Congo. L’artisanat minier du cobalt et du cuivre ainsi que des autres minerais stratégiques, devrait bénéficier de cette politique. Cette politique permettrait de mieux tenir des leviers efficaces sur les prix. En même temps elle permettrait de ne pas perturber le marché interne du cobalt, du cuivre et des autres minerais stratégiques en RDC quand les prix chutent ou amorcent une tendance baissière vertigineuse.
La politique du stockage permettrait de racheter ce que les entreprises et l’artisanat minier ne peuvent pas écouler pendant le resserrement de la demande. Il faut éviter à tout prix que le stockage soit fait, par défaut, par les entreprises elles-mêmes, le cobalt congolais étant un sous-produit du cuivre. Etant un sous-produit du cuivre, la suspension des exportations du cobalt entraîne deux conséquences liées au cuivre. Soit elle entraîne la baisse de la production du cuivre, soit elle maintient le rythme de la production du cuivre en entrainant dans ce cas le stockage commercial, par défaut, du cobalt par les entreprises minières en RDC.
Une telle contrainte commerciale ne saurait corriger le marché du cobalt. C’est le stockage stratégique et non le stockage commercial qui pourrait être une mesure efficace sur le marché et sur les prix. Le stockage stratégique est le fait souverain d’un Etat.
Mais quand on court d’abord pour les taxes et les droits de douane afin de remplir les caisses de l’Etat, le stockage comme vision stratégique serait difficile à envisager pour la RDC. Avec le niveau de stockage du cobalt et du cuivre actuel en Chine, l’arrêt des exportations congolaises aura un impact moindre et très limité. Car le stockage de la Chine est avant tout stratégique avant d’être commercial.
Paradoxalement, c’est au niveau du marché du cuivre, qui est devenu actuellement le pétrole du XXIe siècle, avec des prix records à plus de 11.000$t, à cause de ses enjeux stratégiques liés à la transition énergétique, que la mesure de l’ARECOMS pourrait avoir un gros impact sur les prix. Si la suspension des exportations du cobalt -qui est un sous-produit du cuivre- entraîne la baisse de la production du cuivre au Congo, les prix du cuivre s’envoleront de manière vertigineuse au niveau global. Car la RDC est parmi les cinq premiers producteurs mondiaux du cuivre, et le premier au niveau africain. Se serait alors le phénomène des effets inattendus d’une politique publique. En voulant tirer profit du cobalt, on tirerait plutôt profit du cuivre. Voilà pourquoi il est plus que temps de déclarer le cuivre comme minerai stratégique en RDC.
Un autre facteur qui contribue au rétrécissement du marché du cobalt est l’offre. L’offre en cobalt est abondante ces dernières années. Alors que le marché se rétrécie, l’offre sur- abonde. C’est une aubaine pour les politiques de stockage et les consommateurs finaux. Mais c’est une perte pour les producteurs et exportateurs bruts.
La RDC, premier producteur mondial a, avec sa production en nette augmentation, inondé le marché, le saturant ; ce marché qui s’était déjà rétrécie par les débats scientifiques. Avec des prix actuellement autour de 27.000$, en comparaison de 91.000$ en 2016 et 81.000$ en 2022, la surproduction congolaise travaille en perte pour le Congo : surproduction, faibles prix, et moins des recettes. Pour gagner davantage, le Congo est obligé de pousser les entreprises à produire plus en termes de volume. Car si les prix s’effondrent, le seul moyen de gagner c’est de miser sur le volume. Or en misant sur le volume, la RDC vide et épuise de manière accélérée ses réserves et son cobalt, qui seront stockés ailleurs, en Chine. C’est du gaspillage et du pillage !
Si les mesures d’ARECOMS portaient sur cette considération de l’épuisement accéléré du sous-sol congolais pour peu des retombées, - un argument politique plus que commercial, sa mesure serait plus compréhensible. Mais du moment où cette mesure est d’abord commerciale, avec un impact peu probable au regard du stock en Chine, une telle mesure questionne sur son efficacité et sa pertinence.
En termes d’offre, il ne s’agit pas tant de mener une politique commerciale d’interdiction ou de suspension des exportations du cobalt que de repenser la politique de production, d’exportation et de transformation du cobalt congolais. Quand le marché des minerais stratégiques se rétrécie, nous devrions repenser notre politique : qu’exploiter ? Pourquoi exploiter ?
Qu’exploiter ? il ne s’agit pas de tout exploiter. Il ne s’agit pas de volume. Il ne s’agit pas d’épuisement du sous-sol congolais. Il faut plutôt miser sur les exploitations stratégiques, exploitations de niches, en petites quantité mais à très forte valeur ajoutée, alignées sur les marchés des technologies du futur.
Par exemple, il faudrait identifier quelles sont les batteries du futur ; comment seront structurés les véhicules électriques du futur et leurs matériaux des batteries ; quelles sont les cathodes du futur ; quels sont les systèmes d’armes et de défense du futur ; quelles sont les enjeux de la conquête de l’espace du futur et leurs minerais stratégiques ? L’exploitation minière stratégique doit être orientée vers les enjeux stratégiques, économiques, écologiques et géopolitiques du futur. Anticiper et exploiter en petite quantité ces produits à très haute valeur, c’est à la fois préserver notre sous-sol mais en gagnant davantage. Bref, produire peu (en volume) mais gagner plus, en qualité et prix.
Il est regrettable que tout le monde au Congo ne se lance qu’à la production de masse de mêmes matières premières minières ! Bifurquons vers les niches en diversifiant ; et réduisons les volumes en misant sur la qualité et la valeur ajoutée.
Pourquoi exploiter ?
Généralement nous avons exploité pour exporter et tirer profit des dividendes en termes fiscaux, douaniers, et de redevances…Mais aussi pour la création des emplois. Nous n’avons pas suffisamment investi, en revanche, dans la transformation locale ni surtout dans la consommation locale de nos minerais. Exploitons, non pas pour exporter, mais pour consommer nos minerais. Véritable défi ! Car nos structures et bases industrielles ne sont pas préparées à une telle révolution. Et pourtant, le marché interne congolais, avec ses plus au moins 120 millions des consommateurs, bien structuré, industrialisé, diversifié, soutenu par des infrastructures modernes et de qualité ainsi que par un environnement sécuritaire et une gouvernance de qualité, peut contenir une grande part de la consommation minière au niveau local en RDC. Le Congo est un vaste marché qui importe presque tout !
Nous sommes habitués à vendre le brut ou des produits faiblement transformés. Toutes sortes de raisons sont avancées pour justifier cette politique, en commençant par le déficit énergétique. Certains ne savent même pas à quoi servent les minerais dans une économie locale pour nombre de nos populations. Les exportations devraient être celles du plus, quand le marché interne ne peut pas tout absorber. Développons surtout le marché interne des minerais stratégiques, en l’occurrence du cobalt, du cuivre, du coltan, du germanium pour les semi-conducteurs, du nickel, du niobium, du zinc, de nos terres rares, du phosphate, du chrome ainsi que de tous les minerais congolais. Ici, on se demande, par exemple, pourquoi le cuivre traine à être déclaré minerai stratégique en RDC !
L’exploitation devrait s’accompagner des industries de la transformation et de la consommation du cobalt, du cuivre et de tous nos minerais au Congo. Consommons nos minerais au Congo. Consommons le cuivre, le cobalt, le germanium, le lithium, le coltan, le manganèse, le nickel, le phosphate, le chrome, le niobium, l’étain, le zinc, le gallium, le fer du Congo, au Congo. Cela suppose une base industrielle suffisante et des ressources humaines en compétences avérées. Une vision claire peut être capable de préparer tout cela.
Les industries minières gagneraient davantage dans une telle politique, car elles se rapprocheraient davantage de leurs consommateurs finaux, en réduisant la logistique, et profitant des infrastructures communes. Elles feraient plus du profit en collaborant avec la transformation et la consommation que de miser seulement sur les exportations et le trading.
Les exportations congolaises minières deviendraient ainsi des éléments à haute valeur ajoutée des produits et équipements transformés au Congo dans une base industrielle structurée. L’ARECOMS pourrait alors réussir à peser sur le marché du cobalt et des autres minerais stratégiques dont la RDC regorge, en position de force.
Géopolitique, géostratégie et protectionnisme des minerais stratégiques
Déjà avec l’IRA (Inflection Reduction Act) de Biden, les minerais stratégiques avaient atteint une dimension très géostratégique rare, une vision teintée de protectionnisme des technologies vertes, alimentées par les minerais stratégiques. Avec Trump, tout est clair : les minerais stratégiques font partie de la diplomatie de souveraineté, de la diplomatie militaire, de défense et de sécurité ; de la diplomatie économique ; des enjeux de paix et de guerre pour les USA et les grandes puissances mondiales. Le tout se jouant sur le protectionnisme minier des minerais critiques et des technologies stratégiques à l’interne.
Les droits de douane sont fixés à plus au moins 50% pour les véhicules électriques chinois et les composants des batteries importés de Chine. L’UE a fait de même avec des droits de douane de 30% pour les véhicules électriques chinois. Certains minerais stratégiques chinois ainsi que ses terres rares ont vu leurs quotas d’exportation rétrécir vers les Etats-Unis et vers l’Europe par une politique publique chinoise de protectionnisme, en réponse aux mesures américaines et européennes.
Comment l’ARECOMS et la RDC se situent-ils dans ce jeu ? Restent-ils spectateurs ou peuvent-ils être de vrais joueurs en tirant profit d’une pareille donne ? Que signifie pour ARECOMS et la RDC que les composants des batteries avec du cobalt congolais ou des véhicules électriques chinois avec du cobalt et du cuivre congolais, atterrissent aux USA avec des droits de douane à 50% ou en Europe à 30% alors que ce cobalt et les autres minerais stratégiques de la RDC sont taxés à seulement 10% ? Par ailleurs, comment comprendre que le cuivre n’entre pas toujours dans la catégorie des produits miniers stratégiques en RDC alors que ces enjeux sont de plus en plus stratégiques dans le monde ?
Pour garantir l’indépendance technologique, militaire, énergétique, et économique de grandes puissances, elles se sont lancées sur la conquête, mercantile, des approvisionnements en minerais stratégiques tout en pratiquant le protectionnisme technologique et miner à l’interne.
Pour que les mesures prises par ARECOMS aient une chance de succès, la suspension devait revêtir d’un caractère politique plutôt que commercial. La guerre économique ou commerciale que TRUMP mène aux autres pays, est un acte avant tout politique ; un levier de négociation, de diplomatie.
La mesure de suspension des exportations du cobalt congolais devrait entrer dans une stratégie plus diplomatique et politique de la RDC en temps de guerre. Une vision stratégique qui serait plus large. Ce sont les autorités politiques qui devraient annoncer ces mesures au niveau international vis-à-vis des entités, des pays, des industriels qui bénéficient de produits finaux venant des chaines de cobalt, cuivre, manganèse, germanium, coltan du Congo, mais qui ne prennent pas fait et cause de la RDC dans cette guerre d’agression de manière claire. En revanche l’on ouvrirait le marché des minerais stratégiques en priorité aux pays soutenant la RDC. C’est la question du contenu congolais stratégique. Quelle est la part du Congo dans les industries mondiales stratégiques ?
Le Congo devrait, par ARECOMS, savoir l’impact réel du contenu congolais dans les industries stratégiques mondiales. Suspendre les exportations de cobalt ou des autres minerais congolais alimentant les composants des batteries, des systèmes d’armes et de défense, les véhicules électriques, les énergies renouvelables, l’espace digital et numérique, des pays ne soutenant pas la cause de la RDC dans la guerre d’agression rwandaise serait un acte politique de haute volée et d’un impact réel sur les prix. Cela s’appelle : défendre le contenu congolais. Le Congo doit avancer sur cette piste du contenu congolais stratégique. Vous ne pouvez pas, par exemple, utiliser le matériel militaire américain de pointe que vous avez acheté et le revendre à d’autres sans l’accord des Américains. C’est au nom du principe du contenu américain stratégique que ces contrats sont signés.
Il s’agirait ici pour l’ARECOMS de faire une étude démontrant l’influence et la présence du cobalt, du cuivre ou des autres minerais stratégiques congolais dans des produits stratégiques ou dans les économies stratégiques desdits pays. Avec le suivi des chaines de valeur tout est possible pour mener une telle vérification. Ce travail serait plus facile à réaliser si la transformation des cathodes, des matériaux précurseurs des batteries, et la production de certains équipements stratégiques de défense et sécurité ainsi et les éléments entrant dans la composition de semi-conducteurs se produisaient en RDC.
Une simple annonce politique de suspension des exportations du cobalt aurait plus d’effets sur le marché que les annonces commerciales. En même temps, ces mesures politiques allaient pousser les puissances à négocier directement avec l’Etat congolais pour éviter la rupture des chaines d’approvisionnement (bottleneck).
En outre, au niveau diplomatique, pour que les mesures de l’ARECOMS aient du succès, l’ARECOMS ne peut pas travailler à une telle mesure sans associer les pays producteurs du cobalt. Ici, il faut suivre le modèle de l’OPEP et l’OPEP+ pour le pétrole. Il s’agit d’abord de former un cartel, une union des pays producteurs du cobalt, négocier les quotas, les volumes des exportations pour une ou deux ans. L’influence d’un tel cartel politique est plus grande que les annonces de la RDC, même s’il reste le seul grand jouer du cobalt, au niveau de la production, car la transformation est détenue par la Chine. La mesure d’ARECOMS, se limitant au niveau commercial, sans portée politique, risque de profiter davantage aux pays concurrents exploitant le cobalt.
En conclusion, il faut rester prudent sur les mesures d’ARECOMS. Le marché sera chauffé pour un temps, mais pas surchauffé. Faute d’inclusion des défis des éléments liés aux technologies des cathodes et des anodes des batteries, véritables moteurs du marché du cobalt. La faute également à la politique du stockage en Chine. En outre, limitée aux aspects commerciaux, sans intégrer la dimension politique et géopolitique du protectionnisme minier et des technologies stratégiques, la portée de ces mesures ARECOMS semble limitée. C’est le secteur du cuivre qui pourrait cependant, dans une moindre mesure, tirer profit de cette stratégie commerciale. Par ailleurs, le caractère solitaire, ignorant la force des cartels à l’image de l’OPEP+, ne peut pas favoriser l’épanouissement total d’une telle mesure.
La suspension devrait être intégrée plutôt à une vision minière politique plus large en termes de diplomatie, de commerce, de défense, de sécurité de la RDC, portée par les pouvoirs politiques et non pas par des techniciens de l’administration minière. Elle deviendrait ainsi une arme diplomatique garantissant le commerce et la paix.
Dans la sphère politique de la RDC, il est l'une des figures de proue et une icône au parcours irréprochable. Ancien Ministre de la Santé sous Mzee Laurent-Désiré Kabila, le Docteur Jean-Baptiste Sondji a longuement passé du temps à investir dans le commerce des idées et se porte mieux. Après un moment de silence observé, pour plusieurs raisons évidentes, il compte, cette fois-ci, repartir sur de nouvelles bases avec des initiatives concrètes qui pourront contribuer effectivement à l'avènement d'une RDC tournée vers son progrès. Il s’inscrit, justement, dans cette démarche, la publication, pour le mois de juin prochain, au plus tard, d'un bel ouvrage intitulé : ‘’Le Congo en perspective : Projet d'un nouvel Etat à construire’’. Fruit d'une riche expertise puisée durant son passage au summum du secteur sanitaire en RDC, mais également des diverses recherches à caractère scientifique, ce livre brosse avec pertinence les causes profondes de la situation globale que traverse le pays actuellement, tout en mettant en lumière des pistes clés, des stratégies claires et des mécanismes innovants pouvant offrir la possibilité d'accélérer un véritable changement.
Le livre du Docteur Jean-Baptiste Sondji se conçoit comme un creuset essentiel d'une approche de gestion adaptée aux besoins réels de développement en RD. Congo. L'auteur y aborde soigneusement la problématique de la relance du secteur agricole qui, à son avis, constitue un canal majeur d'amélioration de la qualité de vie des congolais et de création des richesses à l'heure des défis importants à résoudre. Au cours d’un entretien à bâtons rompus, organisé hier, mardi 4 mars 2025, à la rédaction centrale du Quotidien La Prospérité, à Mont-Fleury, commune de Ngaliema, le Secrétaire Général du Parti des Patriotes Congolais/Parti du Travail a expliqué l’importance de son ouvrage.
Contexte
"Je pars d'un constat pour dire que depuis 1960, nous pataugeons. Notre pays n'avance pas’’ a-t-il, de prime abord, fait remarquer.
‘’Léopold II, quand il est venu chez nous, comment est-il parvenu à créer un Etat ? Et quels étaient ses objectifs ? Mais, avant cela, je suis parti de la traite esclavagiste, qui a créé en Afrique un écart. La traite négrière a amené de la main d'œuvre en occident. Lorsque la révolution industrielle arrive, on se rend compte que le rendement de la machine est supérieur à celui de l'esclave. Donc, la traite esclavagiste était plus rentable... Quand Léopold II arrive chez nous, il va d'abord créer la richesse. L'organisation administrative, les écoles qu'il va créer, le système médical qu'il va mettre en place, le code colonial, avaient pour finalité de créer de ces richesses-là. Donc, quand vous regardez la production des richesses, c'est ce qu'on appelle l'infrastructure. Tout ce qui reste, l'organisation politique, le système d'enseignement, c'est la superstructure. Or, depuis l'indépendance, cela n'a jamais changé. Les blancs sont partis, ils nous ont laissé la superstructure et nous nous battons pour une superstructure qui était construite par les autres. (…), comment créer les richesses pour les congolais ? Quel est le type d'organisation que nous avons ? Je suis parti de là et j'ai essayé de voir qu'on peut partir de l'agriculture pour créer les richesses. Or, cette agriculture se trouve aux villages. C'est aux villages qu'il y a des terres cultivables, des personnes aptes pour faire ce travail. Aujourd'hui, quand vous regardez notre agriculture dans les villages, les mamans qui assurent les travaux champêtres sont sans aide, sans intrants, sans matériels. Aussi, elles changent souvent des places. Il n'y a pas de ce point de vue un problème d'espace. Mais, si vous voulez produire beaucoup plus, il faut commencer par augmenter les surfaces cultivables’’, a-t-il indiqué.
Vivement une nouvelle approche de gestion
Pour le Docteur Jean-Baptiste Sondji, pour arriver à capter tout le potentiel agricole dont dispose la RDC, le Gouvernement doit organiser les villages sur l’ensemble du pays.
‘’Je constate que le village congolais n'est pas organisé. Il fonctionne sous le mode traditionnel. Or, il faut commencer par organiser le village en lui confiant des missions précises. L'organisation doit partir de la base pour renforcer la production dans le domaine agricole. Quand vous avez, par exemple, 1 hectare de manioc, cela peut vous produire jusqu'à 20 tonnes de manioc. Imaginez que vous ayez un village où il y a 600 familles et si chaque famille dispose de 10 hectares et qu'elle doit consacrer 1 hectare au manioc. 20 tonnes à multiplier par 600 hectares, voyez les résultats. Et ce n'est que pour un seul village. Quand vous avez des stocks en quantité, vous devez les transformer. Il faut de l'énergie électrique. J'ai fait le tableau du potentiel économique de tout le pays… Quels sont les éléments qui entrent en compte pour produire ? Il y a la qualité des semences, la qualité du sol et le climat", a expliqué cet acteur politique majeur du pays.
Genèse de l’ouvrage et autres perspectives
‘’La réflexion date d'il y a longtemps. Ce que nous vivons aujourd'hui, ce n'est pas différent de ce que nous avons vécu il y a 60 ans. Nous nous battons pour assurer la survie d'un modèle laissé par les occidentaux. Vous avez une infrastructure économique qui était construite pour les étrangers’’, a-t-il ajouté. Selon lui, son chef-d’œuvre annoncé bouleversera la donne étant donné sa dimension pragmatique face à la situation du pays. ‘’Les livres qu'on écrit souvent ont un caractère académique. Ça ne vous donne pas ce qu'il faut faire. La différence c'est que je dis ce qu'il faut faire. Je dis premièrement qu'il faut organiser les villages. On doit ajouter des éléments plus modernes en nommant les comités de village. On doit identifier tous les habitants des villages", a-t-il explicité, finalement. Le Docteur Jean-Baptiste Sondji a renseigné également que son ouvrage sera disponible dans plusieurs langues étrangères telles que le russe, l’arabe ou encore l’anglais. A ce stade, les travaux de sa rédaction se poursuivent normalement malgré le contexte difficile actuel. Il encourage les passionnés du vrai savoir à réserver une attention particulière à son chef-d’œuvre qui promet de belles découvertes.
L'histoire politique nous renseigne que, lorsque dans un pays : la paix, l'intégrité du territoire national, l'indépendance nationale, la souveraineté nationale, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions, ... sont menacés et en danger, « on serre les rangs. » ¹
Pour ce faire :
Les querelles politiciennes sont balayées, et cela, pour un temps ;
Les clivages politiques aussi, se dissipent pour un temps ;
La Majorité et l'Opposition politiques n'existent plus pour un temps ;
La nation, toutes les forces vives et la classe politique, tous à l'unisson derrière une cause noble.
Cela ne peut être possible que lorsque la classe politique, cette influenceuse d'opinion, regorge des Hommes et Femmes d'État.
C'est ainsi que l'on se range derrière les décisions salvatrices prises par le Chef de l'État, le Gouvernement et le Parlement, afin de bouter l'ennemi ou les ennemis hors du territoire national, le ou les mettre hors d'état de nuire, car c'est bien cela l’objectif recherché, même si, parfois, on ne s'accorde pas sur les stratégies militaires à adopter ou adoptées, et les moyens militaires à déployer ou déployés pour cette finalité.
Dans ce cas, les suggestions, les discussions et les débats se font à l'interne, à huis clos, entre Hommes et Femmes d'État afin de régler les contradictions ou d’enlever les malentendus ; et cela donc, très loin de la place publique, des caméras, des médias, pour ne pas mettre l'ennemi ou les ennemis au parfum, ni le ou les servir, encore moins, s'offrir à lui ou à eux ; et surtout, pour ne pas décourager, démoraliser ou démotiver les hommes en uniforme, ces vaillants et braves militaires, policiers, Wazalendo, ... qui sont aux fronts et se battent afin de protéger ou sauver les populations, le pays, défendre son intégrité territoriale, et cela même, jusqu'au sacrifice suprême.
Ce surpassement de soi, est en réalité, l'apanage, le propre même des Hommes et Femmes d'État.
Des guerres ou conflits armés qu'ont connus ou connaissent nombre de pays en sont de belles illustrations.
D'autres événements ont suscité ou suscitent également ce même comportement ;
A titre d'illustrations, les attentats ou attaques terroristes :
- du 11 septembre 2001 à New-York, Arlington et Shanksville, aux Etats-Unis d'Amérique ² ;
- du 22 juillet 2011 à Oslo et à Utoya, en Norvège ³ ;
- du 22 mars 2016 à Bruxelles dans la région de Bruxelles-Capitale, et à l’aéroport de Zaventem dans la province du Brabant flamand, en Belgique ⁴ ;
- du 14 juillet 2016 à Nice, en France ⁵ ; en sont des belles illustrations.
Ces dimensions mises en relief, nous montrent à suffisance que, dans la vie d'un pays, d'une nation, il y a des événements qui, naturellement, rassemblent, demandent à ce qu’« on serre les rangs » quand la nation est en danger.
Sous cet angle, en RD Congo, l'heure ne doit plus être aux polémiques politiciennes, aux divisions, ….
La nation, la classe politique, l'Armée, la Police, les Services de renseignement et de sécurité, tous à l'unisson, afin de bouter définitivement l'ennemi ou les ennemis hors du territoire national et les mettre hors d'état de nuire.
« Autres temps, autres mœurs »
Il ressort de la consultation de l’importante littérature qui existe sur la résolution S/RES/2773 (2025) du 21 février 2025 ⁶, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations-Unies, condamnant directement, et cela, pour la première fois, le Rwanda, en le citant nommément, et en l’appelant à retirer immédiatement, sans conditions préalables, ses troupes du sol congolais ; et condamnant, par ailleurs, fermement l’offensive menée par les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense Rwandaises, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu ; les appelant de se retirer immédiatement des territoires congolais qu’ils occupent ; que les réflexions menées ont été dominées par une approche multilatérale.
L’attention a plus été portée sur la difficulté qui pourrait résulter de l’effectivité de cette résolution contraignant ces agresseurs à quitter immédiatement le sol congolais.
Nombre d’analystes dont je reconnais la qualité scientifique, sont ainsi tombés sous le charme de cette approche multilatérale, en se limitant à l'organe de l'ONU qui a adopté à l’unanimité, cette résolution ; l’ONU approchée ici comme une organisation supranationale, entretenant des relations multilatérales avec des États souverains qui en sont membres.
Selon ces analystes, la résolution S/RES/ 2773 (2025) risquerait de ne pas être appliquée à l’instar d’autres résolutions adoptées par le passé par ce même Conseil de Sécurité des Nations-Unies.
Si leur approche semble être légitime, cependant, me semble-t-il, elle apparait réductrice.
Car, sous cet angle, peu d'attention a donc été portée sur la corrélation qui pourrait exister entre le vote de certains pays ou certaines puissances, membres permanents ou pas, du Conseil de Sécurité de l’ONU, qui furent jadis des soutiens patentés du Rwanda ; et les relations bilatérales qu’ils entretiennent actuellement avec le Rwanda, à l’aube de l’avènement au pouvoir des nouveaux dirigeants dans certains de ces pays, puissances mondiales.
En effet, leur nouvelle politique étrangère vis-à-vis du Rwanda semble avoir été radicalement renversée par la suite de l’avènement au pouvoir d’une nouvelle administration aux États-Unis d’Amérique, en exercice depuis le 20 janvier 2025, dirigée par le Président Donald Trump ⁷ ; ainsi que de l’avènement au pouvoir en Angleterre, du parti travailliste, dont le leader, Chef du Parti et actuel Premier Ministre anglais, Keir Starmer, dirige le nouveau gouvernement anglais depuis le 5 juillet 2024 ⁸ ; mais aussi, de l’avènement au pouvoir en Belgique, depuis le 3 février 2025, d’une nouvelle coalition gouvernementale dénommée, Arizona, dirigée par Bart De Wever, le nouveau Premier Ministre belge ⁹.
Leur nouvelle posture face à la guerre imposée à la RD Congo par le Rwanda et ses Supplétifs terroristes du M23 et Alliés ; ainsi que la diplomatie agissante de la République Démocratique du Congo sous l’impulsion du Président Félix Tshisekedi, semblent changer radicalement la donne dans cette guerre d’agression.
C’est pourquoi, une lecture scientifique s’avère indispensable afin de tenter d’éclairer la lanterne des Congolais.
Ma réflexion
L’étau se resserre autour du pouvoir de Paul Kagame
D'aucuns le croyaient invincible, enfant gâté et chouchou des puissances occidentales, fort, fin Stratège, et courageux ;
D'autres croyaient qu'il était le commandant suprême d'une armée disciplinée, professionnelle, responsable, ...
Que des mythes construits autour du rwandais Paul Kagame et de son armée.
La promenade militaire qu'il pensait réaliser, en traversant l'Est de la RD Congo en un temps record, en conquérant et en occupant pour toujours, ses terres ; ainsi que son projet de renverser le régime de Kinshasa, deviennent plus que jamais, illusoires.
Paul Kagame et sa soldatesque, viennent d'être démasqués, démystifiés et réduits à leur plus simple expression.
En réalité, il est le commandant suprême d'une armée de pacotille, qui n'est même pas classée parmi les 36 armées les plus puissantes d'Afrique ¹⁰.
La fin de son régime se profile.
En effet, des signes avant-coureurs du début de sa descente aux enfers et du processus de son inéluctable chute, sont lisibles :
nonobstant nombreuses victoires acquises au fil du temps face aux Forces de Défense Rwandaises, et à ses supplétifs du M23 et Alliés ; et nonobstant le fait qu’il soit revigoré par son armée, classée successivement, huitième ¹¹ , dixième ¹² onzième ¹³ , et actuellement, huitième ¹⁴, puissances militaires d'Afrique ; le Commandant Suprême des Forces Armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC ) veut toutefois réorganiser son Armée afin de bouter définitivement les ennemis hors du territoire national, et cela, à la suite des quelques revers militaires subis, faute des trahisons, et de non encadrement des militaires ¹⁵
- la réorganisation de la résistance armée
- la mobilisation tous azimuts du peuple congolais et de l'opinion internationale contre le Rwanda, et son soutien au mouvement terroriste M23 et alliés ¹⁶
- l'unité et la détermination du peuple congolais à défendre la patrie ¹⁷
- la détermination du peuple congolais d’en finir avec le régime de Kagame¹⁸
- la fermeture par Kinshasa de son espace aérien aux avions rwandais ¹⁹
- la demande du Parlement européen au Conseil européen de suspendre l’accord sur les minerais et la coopération militaire avec le Rwanda, à la suite d’un vote écrasant des députés européens ²⁰
- des sanctions ciblées prises par l’Administration Trump à l’encontre de deux seigneurs de guerre, les terroriste et ministre d'État rwandais, James Kabarebe, et les terroriste et porte-parole du mouvement terroriste M23, Lawrence Kanyuka, ainsi qu’aux firmes lui appartenant ²¹
- la résolution S/RES/2773 (2025) du 21 février 2025 du Conseil de Sécurité de l’ONU, votée à l’unanimité, condamnant pour la première fois, directement le Rwanda, en le citant nommément, et l’appelant à quitter immédiatement, sans conditions préalables, le sol congolais ; et condamnant fermement l’offensive menée par les rebelles du M23, soutenus par les Forces de Défense Rwandaises, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, les appelant de se retirer immédiatement des territoires occupés ²²
- l’interdiction Formelle des États-Unis pour la fin immédiate de l’achat de minerais issus des zones contrôlées par le M23 ²³
- la suspension par l'Union Européenne des consultations en matière de défense (la Coopération militaire) avec le Rwanda ; et l’accord minier conclu avec celui-ci, sera réexaminé ²⁴
- la suspension par Londres de la majorité de ses aides financières au Rwanda ²⁵
- la convocation de l'Ambassadeur du Rwanda en Allemagne par les autorités allemandes ; ²⁶….
Toutes ces dimensions mises en relief, nous montrent à suffisance que Paul Kagame est démystifié et poussé à la porte.
Il agace, lasse et révolte l'opinion internationale.
À l'instar d'une vache folle capturée qui, se voyant acheminée directement aux abattoirs, donne désespérément ses derniers coups de sabots aux bouchers qui vont l'abattre afin de tenter de se sauver ; tout porte à croire que Paul Kagame, sa soldatesque, et ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, risquent de subir le même sort, nonobstant les derniers épisodes de la série, coups de sabots, donnés avec désespoir, afin de faire bonne figure et de sauver la face.
En effet, le Flibustier rwandais du pouvoir fait son baroud d'honneur.
Celui-là même qui est impliqué dans le génocide des Tutsis et Hutus au Rwanda ²⁷, mais qui, antinomiquement, a fait du génocide des Tutsis son fonds de commerce, afin de bénéficier des faveurs de ses parrains occidentaux et de tenter de réaliser son dessein tant rêvé, celui d'annexer la partie Est du territoire congolais, riche en matières premières ( or, coltan, ... ), pour en faire le " Tutsiland " ²⁸; mais aussi, pour tenter de renverser le régime de Kinshasa ; saute aux nues, tombe des nues, et perd des plumes, tous les jours un peu plus, en subissant plusieurs revers multiformes.
« Extremis malis extrema remedia » (aux grands maux, les grands remèdes) "²⁹
Il est bien réel que les remèdes trop doux, moins efficaces, ont parfois un défaut majeur, c'est celui d'irriter le mal sans le détruire.
Ce serait ce qui se serait passé depuis près de trois décennies de conflits armés dans la partie Est de la RD Congo.
Nonobstant certaines victoires et avancées militaires importantes ou significatives, plusieurs opérations militaires successives n'avaient pas réussi à restaurer définitivement la paix et la sécurité dans cette partie du territoire national congolais et, à neutraliser les pays frontaliers, principalement le Rwanda et l'Ouganda qui tentent de déstabiliser la RD Congo.
C'est pourquoi, il est communément admis et recommandé que, pour faire face à des situations exceptionnelles, plus complexes, il faut aussi prendre des décisions énergiques ou des mesures exceptionnelles.
Par ailleurs, il est aussi bien réel que les dimensions constitutives de l'épaisseur de la problématique des massacres des populations civiles dans la partie Est du territoire congolais, des exactions commises contre elles, du pillage des ressources minières et autres, nous montrent que l' on a affaire à une " guerre asymétrique " ; une guerre très loin d'être classique, où les FARDC en tant qu'une armée régulière, la Police Nationale, tous les Services de renseignement et de sécurité, la Nation dans son ensemble, sont en guerre contre des forces négatives étrangères notamment le mouvement terroriste M23 qui a resurgi, soutenu et réarmé par le Spasmophile Flibustier rwandais du pouvoir ; sans oublier des autorités qui tirent les ficelles ; certains militaires qui vendraient leurs munitions aux ennemis ; certains Officiers militaires congolais infiltrés, traîtres, ou affairistes, ...
C'est pourquoi, l'état de siège en tant qu'une décision énergétique et exceptionnelle, devra être considéré et compris comme un passage obligé, un pas de géant afin de stopper et détruire les ennemis de la RD Congo, et non comme une finalité pour ce faire.
C’est pourquoi, enfin de sauver le pays, et de restaurer la paix, et changer radicalement la donne ; je prône, et j’encourage le Chef de l’État à ordonner, en fonction des renseignements à sa possession et de l’évolution sur le terrain, ce qui pourrait être réaliser en urgence, concomitamment aux succès diplomatiques déjà engrangés, et ce qu’il pourrait réaliser par la suite :
La proclamation de l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire national
La fermeture de toutes les frontières de la RD Congo
Une option militaire plus radicale, centrée sur la purge au sein de l’armée, afin d’arrêter, de révoquer et de punir sévèrement tous les détourneurs des fonds alloués à l’armée, des infiltrés, des traîtres, …
La purge dans les institutions du pays, et dans les sphères de la vie nationale, afin de démasquer les infiltrés et les traîtres ; les arrêter et les punir sévèrement
- l’augmentation des soldes et primes des militaires en général, avec une attention particulière pour ceux qui sont envoyés aux fronts ; mais aussi, la prise des mesures sociales avantageuses et favorables pour leurs familles, dans leur vécu quotidien
L’encadrement responsable des militaires en général ; et des soldats et Wazalendo qui sont aux fronts, en particulier
La réorganisation de l’armée et du commandement militaire
Le recrutement accéléré dans l’armée
L’établissement du service militaire obligatoire dès l’âge adulte
La création des nouvelles écoles modernes de formation des Officiers militaires
La formation pointue des Officiers militaires patriotes, et des militaires patriotes
La création de nouveaux centres modernes d’entraînement et de formation militaires
La restauration de la discipline dans l’armée
- l’achat des matériels et des équipements militaires modernes et de dernier cri
- la construction en RD Congo, des fabriques d’armes de pointe et des équipements militaires modernes
- l’augmentation du budget alloué aux Services de renseignement afin de les renforcer
Une nouvelle organisation administrative des Provinces de la RD Congo, repensée par les patriotes congolais eux-mêmes, afin de restaurer la paix dans l'Est de la RD Congo en particulier et, dans l'ensemble du territoire national, en général.
J'y reviendrai.
Iii. Pour le raffermissent de la cohésion et de l’unité nationales
La Cohésion et l’Unité nationales en RD Congo, existent bel et bien, elles font déjà partie des acquis, mais qui pourraient toutefois être mises à mal.
C’est pourquoi, me semble-t-il, elles devraient être raffermies afin de décourager tous ceux qui tentent de les saper en divisant les Congolais.
C’est ainsi que, je prône le raffermissent de la Cohésion et de l’Unité nationales qui devraient s’appuyer à mon sens, sur deux piliers indispensables et incontournables :
Repenser l’organisation administrative territoriale de la RD Congo en abolissant la Territoriale des Originaires, nocive à la Cohésion et à l’Unité nationales
Encourager l’État à tenir compte et à satisfaire des revendications sociales, au nom de l’intérêt général
III.1. Premier pilier : au niveau de l’organisation administrative de la RD Congo
Je considère, pour ma part, que l’actuelle organisation administrative territoriale de la RD Congo, centrée sur la Territoriale des Originaires, est un stratagème, conçu et soutenu par le Rwanda et ses parrains afin de fragiliser la Cohésion et l’Unité nationales, et de faciliter la Balkanisation de la RD Congo.
Car, en analysant avec les jumelles du scientifique, la guerre que le Rwanda, ses mentors, et ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, imposent à la RD Congo, dans la partie Est de son territoire national, et en analysant en outre, avec les mêmes jumelles, le déplacement du centre de gravité du discours que tient Paul Kagame, en soutenant désormais, lors de ses déplacements à l’étranger, et cela, devant le monde entier, une thèse biaisée selon laquelle, le Rwanda aurait des terres à récupérer en RD Congo, une thèse que les scientifiques congolais initiés et chevronnés ont déjà détruit et peuvent encore la détruire davantage, et cela, sans difficultés, car ce genre de Scientifiques incarnent la connaissance scientifique, le savoir scientifique et la vérité scientifique non trafiqués.
Dans ce même ordre d’idées, comme Paul Kagame a ouvert un nouveau front, en s’aventurant sur le terrain scientifique, il serait légitime et plus que temps, me semble-t-il, que le gouvernement congolais mobilise et soutienne ses Scientifiques congolais afin qu’ils entrent en lice dans la perspective d’aller en croisade, à l’instar de Paul Kagame, aux fins de détruire sa thèse biaisée qu’il soutient devant la face du monde.
Cette contre-attaque scientifique devra être centrée sur deux missions principales :
Éclairer la lanterne des consciences collectives autochtones que Paul Kagame, a tenté, tente de séduire, a séduites et séduit lors de ses déplacements à l’étranger ;
- récupérer ces consciences collectives autochtones pour la cause congolaise car, dans cette guerre, outre les succès engrangés par la RD Congo sur les plans militaire, politique, diplomatique médiatique, … ; elle devra aussi gagner cette guerre sur le plan scientifique.
Ce déplacement du centre de gravité du discours de Paul Kagame, nous révèle ou nous aide à comprendre bien de choses :
1. Ce que nombre de scientifiques, de chercheurs, d’acteurs politiques, de spécialistes, et de témoins, de l’histoire politique et de la vie politique de la RD Congo, ont toujours soutenu ; c’est-à-dire, l’existence d’un plan de la balkanisation de la RD Congo ³⁰ ;
2. Il nous aide aussi à comprendre pourquoi les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) sont infiltrées par des éléments étrangers ennemis qui tentent, de les affaiblir de l'intérieur et d’entraver l'accomplissement de leur mission sacrée, qui est aussi celle de restaurer la paix et la sécurité dans la partie-Est de la RD Congo ³¹ ;
3. Il nous aide en outre, à comprendre qu’outre le Rwanda, il est bien réel que cette infiltration multiforme des éléments étrangers, est soutenue par nombre de pays tireurs de ficelles ³².
Pour preuves :
- l'invasion des territoires de l'Est de la RD Congo par des armées étrangères ennemies ³³ ;
- plusieurs rébellions ou agressions menées dans l'Est de la RD Congo, soutenues par des pays étrangers. ³⁴ ;
- les massacres des populations congolaises, les exactions commises contre elles, ainsi que le pillage des ressources minières et autres de la RD Congo, commis par l’armée rwandaise, et par d'autres armées étrangères soutenues par ces pays. ³⁵
Cela dit, une question s'avère importante et doit être posée :
Question :
Pourquoi c'est principalement dans la partie Est de la RD Congo que sévissent ces atrocités ?
Réponse :
Comme la balkanisation de la RD Congo, me semble-t-il, est leur objectif ; et comme militairement ils n'ont pas réussi, depuis bien d’années, à l’atteindre ; tout porte à croire qu’ils ont tenté de l’atteindre, en tant que soutiens de la soldatesque rwandaise et de ses supplétifs terroristes du M23 et Alliés, ... , de l'atteindre autrement, en influant sur l'organisation administrative territoriale de la RD Congo convenue lors de l'Accord de Sun city, de l'élaboration et de la rédaction de la Constitution importée et imposée de 2006.
C'est pourquoi, à mon sens, il faudrait repenser l'organisation administrative territoriale de la RD Congo et changer en profondeur la Constitution de 2006.
Des gymnastiques intellectuelles nous amènent à nous poser une autre question qui pourrait nous aider à ressortir des dimensions insoupçonnées.
Question :
Quelle est la plus-value du saucissonnage des Provinces de la RD Congo d'avant la Constitution de 2006 ?
Réponse :
Ce saucissonnage des Provinces de la RD Congo semble causer bien de problèmes alors qu’il était sensé les résoudre.
Effectivement, ce saucissonnage, est bien réel. Il est même stipulé et défini dans l'article 2 de la Constitution de 2006 ; Constitution que d’aucuns appellent, " la Constitution des Belligérants’’.
Pour s'en convaincre de ce saucissonnage, prenons quelques illustrations ³⁶ :
- la province du Bandundu est saucissonnée en trois tranches :
- Kwango
- Kwilu
- et , Mai-Ndombe
- la province de l'Équateur, saucissonnée en 5 tranches :
- Équateur
- Mongala
- Nord - Ubangui
- Sud - Ubangui
- Tshuapa
- la province de Katanga est saucissonnée en 4 tranches :
- Haut - Katanga
- Haut - Lomami
- Lualaba
- Tanganyika
Sous cette acception, l'actuelle organisation administrative territoriale caractérisée par l'instauration des gouvernements provinciaux et des assemblées provinciales, apparaît ainsi comme une revendication des ennemis de la République, faite dans le but de se partager le pouvoir pour que chacun de ses ennemis s'assure de sa part du gâteau dans le sens où, qu'il se retrouve dans son espace géographique afin de participer à la gestion du pays et d'oublier le Grand kivu convoité et visé comme pivot, comme une expérience pilote dans le plan de la balkanisation de la RD Congo.
Sous cet angle, le saucissonnage des Provinces de la RD Congo a comme corollaire, le repli provincial.
Ce dernier affecte ainsi l’Unité et la Cohésion nationales
Comment s'étonner que ce repli provincial ait à son tour, la montée du tribalisme, de l’ethnisme, du clanisme du provincialisme, du clientélisme.... comme corollaires !
Actuellement, même si la Constitution ne l'interdit pas, il est devenu quasiment impossible, suite à l'actuelle organisation administrative des provinces de la RD Congo, qu'un originaire d'une province quelconque dirige ou gouverne une province autre que celle dont il est originaire.
C'est bien cela, le propre du repli provincial.
Pour s'en convaincre, prenons l'exemple des Gouverneurs de provinces :
- hormis la Ville-Province de Kinshasa ; tous les Gouverneurs de provinces sont originaires de leurs provinces, ce sont donc des originaires, des autochtones,
Il est donc devenu pratiquement impossible, même si la Constitution ne l'interdit pas, qu’ :
- un (e) Mungala dirige la province du Kongo- Central ;
- un (e) Muluba dirige la province du Kwilu
- un (e) Mukongo dirige la province de Lualaba
- un (e) Mushwahili dirige la province de Mongala
Ce repli provincial, ce modèle d'organisation administrative territoriale, joue et continuera de jouer, si on laisse faire, sur le mental, la culture et le comportement des originaires, des autochtones, en réveillant le " vieux démon" des tendances séparatiste et sécessionniste des années 60 qui avait secoué la RD Congo par des rébellions et des sécessions.
Si on laisse faire, les originaires d'une quelconque province, les autochtones, pourraient aller plus loin en considérant un jour, qu'il est anormal qu’un originaire d'une autre province soit, par exemple, le commandant de la police de leur province ;
Qu'un originaire d'une autre province soit le représentant d'un service public ou d’un établissement public dans leur province, ....
Ce repli provincial semble avoir plusieurs variantes :
- il apparaît à l'heure actuelle comme une poutre qui est déjà rongée par des termites et n'attend qu'un fait anodin ou incompris pour s'effondrer.
Pour s'en convaincre, l'actualité nous révèle cette facette : il suffit qu'une tribu ou ethnie soit bien représentée dans une administration, une institution, un établissement public, un service public, une juridiction quelconque, …. Pour qu'on crie au tribalisme, à l'ethnisme, à l'injustice, .... sans pour autant faire au préalable un diagnostic, une analyse de fond pour comprendre le pourquoi !
C'est très inquiétant que cela soit devenu un réflexe !
Il convient aussi par ailleurs, que les décideurs politiques prennent en compte la dimension de cette réalité lors des nominations ou des promotions pour ne pas donner l’occasion aux détracteurs de jouer sur la fibre tribale, ethnique, clanique, clientéliste, …
Cela dit, ceci prouve à suffisance que le repli provincial est bien réel et endommage ou affecte la Cohésion ou l'Unité nationales très chèrement acquises.
Une autre variante de ce repli provincial est l'illusion de l’autosuffisance provinciale.
Comment s'étonner qu'un jour qu'une province se considère comme étant très bien organisée et réclame son " autodétermination " car elle s'était déjà repliée sur elle-même de par sa gestion telle que réalisée par ses originaires, les autochtones.
C'est pourquoi, il faudrait, me semble-t-il, repenser l'organisation administrative territoriale de l'État Congolais, c’est- à-dire repenser donc la Constitution.
Pour éviter, freiner ou arrêter l'apparition ou la résurgence des forces centrifuges, le travail devra se faire ou continuer de se faire sur tous les plans, notamment en renversant le Régime de Kagame.
III.2. Deuxième pilier : au niveau des missions essentielles de l’Etat
Ce pilier reposerait sur les missions essentielles de l’État, dans le sens où celui-ci devrait tenter de satisfaire, outre des revendications sociales déjà résolues, d’autres revendications sociales qui semblent être encore en souffrance, car la Cohésion et l’Unité nationales légendaires des Congolais, peuvent être raffermies si les Congolais se retrouvent encore dans leurs différentes revendications sociales qui semblent restées en souffrance.
C’est ainsi, qu’ils renforceront leur solidarité et leur patriotisme dans le sens où ils n’aimeraient pas perdre leurs revendications sociales déjà acquises, et défendraient encore, bec et ongles, celles qui les deviendront par la suite.
Sous cet angle, j’encourage l’État congolais, outre des réalisations, et faits, ô combien louables déjà accomplis, et des mesures ou orientations prometteuses déjà prises :
- à redistribuer équitablement les fruits de la croissance
- à réduire très sensiblement le train de vie des institutions
- à rémunérer équitablement et honorablement ses agents publics
- à rétablir son autorité partout, sur tout le territoire national ;
- à redevenir sous toutes ses formes, cette Puissance publique, détentrice de la contrainte physique légitime ;
- à raffermir ses trois missions traditionnelles : sociologique, organisationnelle et juridique
- à raffermir l’État de droit
- à remplir et à poursuivre une mission d'intérêt général
- à restaurer l’armée, aux fins d’une armée moderne, professionnelle et équipée
- à assurer la sécurité de ses concitoyens
- à assurer l'éducation et l'instruction de ses concitoyens
- à organiser les soins de santé de ses concitoyens
- à assurer la recherche Scientifique
- à créer des richesses
- à encourager et à soutenir l’entrepreneuriat congolais
- à assurer le social de ses concitoyens
- à améliorer la sécurité sociale de ses concitoyens ; ...
- à soutenir la recherche scientifique, centrale notamment des études stratégiques afin d’anticiper toutes les menaces dont pourrait faire l’état congolais sur tous les plans.
Dans cet ordre d’idées, je prône la création d’une Cellule d’Études stratégiques au niveau de la Présidence de la République, composée des Scientifiques outillés et redoutables.
" Scientia Vincere Tenebras " (« La Science Vaincra les Ténèbres »)
Professeur Jean-Denis Kasese
Professeur à l'Université Pédagogique Nationale (UPN)
Professeur Associé, Chercheur et Collaborateur Scientifique à l'Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre de la Faculté de Philosophie et des Sciences Sociales (ex - Faculté des Sciences Sociales et Politiques / Solvay Brussels School of Economics and Management) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre de l’Institut de Sociologie (IS) de l’Université Libre de Bruxelles (ULB)
Membre du Centre d'Étude de la Coopération Internationale et du Développement (CECID) de l'Université Libre de Bruxelles (ULB).
NOTES ET RÉFÉRENCES
1. KASESE OTUNG ABIENDA, Jean-Denis, " Treizième Réflexion du Professeur Jean-Denis Kasese. " L’état de siège dans le Nord-Kivu et en Ituri : architectonique holistique d'une stratégie retrempante ", in LA RÉPUBLIQUE, Journal, n° 1182, Kinshasa, du vendredi 13 au Dim.15 août 2021, p.8
2. RTS - INFO, " Le 11 septembre 2001, New York 8h46 : les événements minute par minute, publié le 11 septembre 2021 à 8h46, modifié le 11 septembre 2021, 8h54
3. HIVERT, Anne-Françoise, MALMO, Suède, Correspondante, " Attaques à Oslo et sur l'île d'Utoya : les survivants exigent un débat sur l'extrémisme ", in LE MONDE, Journal, publié le 21 juillet 2021 à 6h21, mis à jour le 22 juillet 2021, 6h35
4. AFVT, " Belgique-Attentats à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles’’, publié le 22 mars 2016
5. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - FRANCE ARCHIVES 2016-2018, " Attentat du 14 juillet à Nice’’, Archives municipales de Nice, 2018-2019
6. NATIONS UNIES-CONSEIL DE SÉCURITÉ, Résolutions du Conseil de Sécurité, S/RES/2773 (2025), la situation concernant la République Démocratique du Congo, 21 février 2025
7. LE PARISIEN - AFP, « Investiture de Donald Trump : le milliardaire a prêté serment et devient officiellement le 47e président des États-Unis », le 20 janvier 2025, 18h27, modifié le 20 janvier 2025, 19h19
8. SKUJINS, Angela, AP, « Royaume-Uni, Keir Starmer officiellement nommé Premier Ministre », in EURO NEWS, le 5/7/2024, 19 :31 UTC + 2
9. LA LIBRE, BELGA AGENCE, « Gouvernement De Wever : Bart De Weber a prêté serment comme Premier ministre », publié le 3/2/2025 9h13’, mis à jour le 3/2/2025 9h18’
10. MILITARY STRENGTH RANKING - GLOBAL FIRE POWER, " Classement des Etats d'Afrique par indice de puissance militaire en 2022’’, 2022
11. DIGITALCONGO.NET / POLITIQUE, " Les FARDC deviennent la 8 è puissance militaire africaine ", Kin, le 17 février 2020
12. RADIO OKAPI," La RDC occupe la 10 è place en Afrique du classement des armées en 2018 selon Global Fire Power, publié le samedi 21 avril 2018, 11h09, modifié le sam. 21 avril 2018, 20h37
13.AITN/AFRIQUEITNEWS. COM/TEC, Les 10 armées les plus puissantes d'Afrique et leur appartenance technologique ", 29 novembre 2021
14.DUDOUET, Maýlis, « Quelle est l’armée africaine la plus puissante ? », in JEUNE AFRIQUE, Publié le 15 janvier 2025
15. Le Président de la République, Félix Tshisekedi, l’avait souligné lors de son adresse du 22 février 2025 aux Députés et Sénateurs de sa plateforme électorale, l’Union Sacrée de la Nation, à la Cité de l’Union Africaine
16.RANDRIANARIMANANA, Philippe, " RDC : pourquoi la société civile congolaise est excédée par le Rwanda ", in TV5 MONDE - INFORMATIONS, le 16 juin 2022, mise à jour, le 17 juin 2022, 10h54
17.RANDRIANARIMANANA, Philippe, Op. Cit.
18.. Loc. Cit.
19. RFI, « Kinshasa fermé son espace aérien aux avions rwandais », le 13/02/2025, 5 :13
20. RFI, « Est de la RDC : le Parlement européen appelle l'UE à suspendre un partenariat avec le Rwanda », publié le 13/02/2025, 19 :04, modifié le 14/02/2025, 02 :44
21. LE MONDE, « Guerre en RDC : Washington sanctionne un ministre rwandais, l’EU et Berlin convoquent des ambassadeurs », publié le 21 février 2025 à 9h42’, modifié le 21 février 2025, 16h48’
22. NATIONS UNIES – CONSEIL DE SÉCURITÉ, Résolutions du Conseil de Sécurité, S/RES/2773 (2025), Op. Cit.
23. 24 NEWS AGENCY, « Est de la RDC : les USA interdisent formellement l’achat des minerais issus de zones contrôlées par le M23 »,
24. RADIO OKAPI, « Conflit dans l’Est de la RDC : l’EU suspend ses consultations sur les questions de défense avec le Rwanda », Publié le 24/02/2025, 17h45’, modifié le 23/02/2025 18 :11
25. France 24, « Londres suspend la majorité de ses aides financières au Rwanda », publié le 26/02/2025, 11 :28, modifié le 26/02/2025, 11 :52, Vidéo par Juliette MONTILLY
26. LE MONDE, « Guerre en RDC : Washington sanctionne un ministre rwandais, l’EU et Berlin convoquent des ambassadeurs », Op. Cit.
27. ONANA, Charles, « Paul Kagame a commis des crimes graves », in JMVN, BERTOLT, Boris, le 16 septembre 2010
28. SPITAELS, Steven, HILGENT, Filip, Cartographie des motivations derrière les conflits. Le cas de l'Est de la RDC, IPIS – FATAL TRANSACTIONS, Anvers, 11 mars 2008
29. KASESE OTUNG ABIENDA, Jean-Denis, « L’état de siège dans le Nord-Kivu et en Ituri : architectonique holistique d'une stratégie retrempante ", Op. Cit.
30. RADIO OKAPI, « L’échec de la balkanisation de la RD Congo passe par la prise de responsabilité de chaque Congolais, conseille Mgr Sikuli », publié le dimanche 4/12/2022 à 20 :33, modifié le lundi 5/12/2022 à 07 :39
31. TV5 MONDE, AFP, « RD Congo : Kinshasa ne veut plus intégrer d’anciens rebelles dans son armée », le 24 / novembre / 2022 à 11h31 (TU), mis à jour le 24 /novembre / 2022 à 13h02 (TU)
- POLITICO.CD, « Infiltration des Rwandais dans l’armée congolaise : la RDC accuse la Communauté internationale de jouer double jeu », Kinshasa, 30 juin 2022 à 15 :05
32. BUSSELEN, Tony, « Pourquoi l’Occident ferme les yeux sur la déstabilisation orchestrée par le Rwanda ? », in SOLIDAIRE.ORG, 16 février 2016
33. RDC-MINISTÈRE DES DROITS HUMAINS, « La guerre d’agression en RD Congo : Trois ans de massacres et de génocide « à huis clos » », in Livre blanc-Numéro spécial, Kinshasa, Octobre 2001, 89 p.
34. Ibidem
35. Ibidem
36. Article 2 de la Constitution de la RD Congo du 18 février 2006
Le lundi 3 mars 2025 à 13 heures, la Cour Constitutionnelle de la République Démocratique du Congo s’apprête à relancer le dossier de l’ancien Premier Ministre Matata Ponyo Mapon. Cette annonce, officialisée par un extrait de rôle signé par le Greffier en chef, François Aundja Isia Wa Bosolo, suscite une vague d’indignation. Non seulement cette procédure arrive dans un contexte politique et sécuritaire explosif, mais elle semble symptomatique d’une justice qui frappe sélectivement, laissant intacts ceux qui bénéficient du bon parrainage politique.
Pourquoi cette procédure est-elle engagée précisément maintenant ?
Le pays traverse l’une des crises les plus graves de son histoire récente : à l’Est, le M23, soutenu par le Rwanda, occupe des territoires, massacre des populations et menace l’intégrité nationale. Face à cette menace existentielle, la priorité ne devrait-elle pas être l’unité et la mobilisation générale ?
Pourtant, au lieu de resserrer les rangs, le pouvoir judiciaire décide d’orchestrer un procès qui divise. Cette manœuvre ressemble à une diversion calculée : plutôt que de répondre aux attentes urgentes du peuple congolais, on détourne l’attention avec un feuilleton judiciaire aux relents politiques.
Dans une situation normale, un Etat responsable mettrait toutes ses énergies dans la défense nationale. Mais ici, la Cour Constitutionnelle, censée être garante de la stabilité institutionnelle, choisit d’allumer un incendie interne au moment où la maison brûle déjà. Qu’y a-t-il de plus urgent : juger un ancien Premier Ministre pour des faits contestés depuis des années ou protéger des millions de Congolais menacés par une guerre ? Cette incohérence saute aux yeux.
L’acharnement contre Matata Ponyo contraste cruellement avec le silence assourdissant qui entoure d’autres affaires bien plus récentes et lourdes de conséquences. Où en est l’enquête sur le scandale RAM qui a ponctionné illégalement les Congolais sous prétexte d’un registre des appareils mobiles ? Pourquoi le dossier des forages et lampadaires surfacturés, impliquant des membres du Gouvernement actuel, n’a-t-il jamais été porté devant la justice ? Nicolas Kazadi et Augustin Kibassa, cités dans ces affaires, jouissent d’une impunité absolue.
L’opinion publique s’interroge : la justice congolaise est-elle devenue un instrument de règlement de comptes politiques ? Matata Ponyo est-il poursuivi parce qu’il représente une menace pour certains intérêts, tandis que ceux qui dilapident actuellement les finances publiques sont protégés ? Une justice crédible ne peut fonctionner ainsi. A quoi sert-elle si elle punit avec rigueur les adversaires du pouvoir mais protège ses alliés ?
Outre l’aspect politique de cette affaire, une faille juridique majeure entoure cette procédure : la Cour Constitutionnelle s’était déjà déclarée incompétente pour juger un ancien Premier ministre. En l’absence d’un Premier Ministre en fonction, comment justifie-t-elle aujourd’hui son revirement ? S’agit-il d’une nouvelle jurisprudence opportuniste, façonnée pour servir un objectif bien précis ?
Ce manque de cohérence institutionnelle ébranle la crédibilité même de la justice congolaise. En démocratie, la séparation des pouvoirs est un principe sacré. Mais ici, la Cour semble agir en parfait instrument du pouvoir en place. Cette instrumentalisation ne fait qu’alimenter la méfiance des citoyens envers leurs institutions et renforcer l’idée que la justice congolaise est avant tout un outil politique.
Si le régime pense se renforcer en éliminant ses adversaires politiques par des poursuites judiciaires, il se trompe lourdement. Chaque injustice nourrit la frustration populaire et érode la confiance du peuple envers ses dirigeants. Au lieu de diviser la Nation avec des procès à connotation politique, il serait plus avisé de concentrer les efforts sur la sécurité nationale, la stabilité et la lutte contre la corruption à tous les niveaux.
L’avenir nous dira si la Cour Constitutionnelle restera fidèle à son rôle ou si elle s’enfoncera dans l’histoire comme l’instrument docile d’un pouvoir qui a préféré persécuter plutôt que rassembler.
Mais une chose est sûre : une justice sélective n’est rien d’autre qu’un simulacre, et le peuple congolais n’est plus dupe.
(Par Nico Minga, Economiste, auteur et géostratège)
L’Est de la République Démocratique du Congo demeure une poudrière géopolitique où s’entrecroisent les intérêts de puissances régionales et internationales. Dans un contexte de tensions exacerbées par l’activisme du M23 et l’agression rwandaise, une question se pose avec acuité dans tous les cercles de réflexion : pourquoi le président Félix Tshisekedi ne pourrait-il pas faire appel à la Russie pour stabiliser cette région stratégique ?
Un jeu d’alliances qui restreint les marges de manœuvre
Historiquement, la RDC s’est inscrite dans un axe de coopération avec les puissances occidentales. Les États-Unis, la France et l’Union européenne demeurent les principaux partenaires du pays sur le plan diplomatique et économique. Un basculement vers la Russie, dans le contexte actuel de guerre en Ukraine et d’alignements forcés, serait perçu comme une provocation susceptible d’entraîner des sanctions économiques et un isolement diplomatique.
L’administration américaine, qui a fait de la stabilisation des Grands Lacs une priorité stratégique, ne tolérerait pas un tel rapprochement. De même, l’Union européenne, principal bailleur de fonds en matière d’aide au développement et de programmes d’infrastructure, pourrait revoir son engagement en RDC si Kinshasa venait à opter pour une coopération militaire avec Moscou.
Rappelons que les relations entre la RDC et la Russie ont toujours été complexes et elles remontent à l’ère soviétique. Pendant la guerre froide, l’URSS a soutenu certains mouvements révolutionnaires en Afrique, mais la relation avec le Congo ex-Zaïre fut ambivalente. Mobutu, qui dirigea le pays de 1965 à 1997, était un allié clé des États-Unis, fermement ancré dans le camp occidental contre l’influence soviétique. L’Union Soviétique a pourtant tenté d’établir des alliances à travers des formations militaires et des coopérations discrètes, mais sans succès durable en raison de l’alignement pro-occidental du régime de Mobutu.
Après la chute du régime de Mobutu, la RDC n’a jamais véritablement développé de liens stratégiques solides avec la Russie post-soviétique. Depuis l’accession au pouvoir de Félix Tshisekedi, les interactions avec Moscou sont restées limitées, malgré quelques échanges diplomatiques. Ainsi, il n’existe pas d’antécédents historiques favorisant une alliance militaire entre la RDC et la Russie, contrairement à d’autres pays africains comme l’Angola ou l’Algérie, qui ont bénéficié d’un soutien plus structuré de l’URSS.
L’influence économique et militaire occidentale comme verrou stratégique
La RDC reste un pays économiquement dépendant des institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque mondiale, dont les décisions sont largement influencées par Washington et Bruxelles. Ces organismes conditionnent leur soutien à des engagements en faveur de la stabilité macroéconomique et de la gouvernance démocratique, des principes peu compatibles avec certaines méthodes d’intervention russes, qui s’appuieraient des fois sur des accords opaques en échange de concessions minières.
L’armée congolaise est historiquement équipée et formée par des partenaires occidentaux et chinois. Une intégration de matériel et de doctrine militaire russes impliquerait une refonte logistique et stratégique de grande ampleur, rendant cette transition complexe et plus coûteuse.
Par ailleurs, l’Occident face à l’émergence de nouveaux acteurs et dans cette dynamique géopolitique mondiale, l’Europe se trouve dans une position de recul, notamment en ce qui concerne la redistribution des ressources et l’influence économique en Afrique centrale. Jadis acteur central du développement, particulièrement en République Démocratique du Congo, le Vieux Continent semble aujourd’hui à la traîne face à la montée en puissance de nouvelles stratégies chinoises et américaines.
Bien que toujours présente à travers quelques entreprises et investissements dans l’exploitation des ressources minières, l’Europe n’a pas su s’adapter aux nouvelles réalités économiques et géopolitiques. L'absence de vision stratégique cohérente, combinée à des investissements moins compétitifs et à des politiques parfois trop distantes des préoccupations locales, a réduit son impact. Contrairement à la Chine, qui capitalise sur des accords "minerais contre infrastructures" pour renforcer son influence, ou aux États-Unis, qui redéfinissent leur coopération à travers des initiatives comme le Partenariat pour la Sécurité des Minéraux (MSP), l’Europe n’a pas su se repositionner comme un acteur clé dans la redistribution des ressources naturelles en RDC.
Ce retrait de l’Europe dans la redistribution des ressources naturelles et l’affaiblissement de son rôle stratégique créent un vide dans lequel se sont insérés d’autres puissances, plus réactives et plus agressives dans leur approche. Ce recul de l’Europe ne se limite pas à une perte d’influence économique, mais également à un effacement progressif dans les domaines diplomatique et sécuritaire, laissant la place à des modèles plus flexibles et potentiellement plus controversés, comme ceux proposés par la Russie ou la Chine.
Un modèle d’ingérence controversé en Afrique
Les récentes interventions russes en Centrafrique, au Mali et au Soudan montrent un schéma récurrent : l’envoi de mercenaires, comme ceux du groupe Wagner, en échange d’un accès préférentiel aux ressources naturelles. Cette approche, si elle s’est avérée efficace à court terme pour sécuriser certains régimes, pose néanmoins des problèmes structurels : abus contre les populations civiles, absence de contrôle de l’État sur les forces déployées, et instrumentalisation des conflits locaux à des fins géopolitiques.
Une coopération militaire avec la Russie pourrait donc générer un climat d’incertitude et d’opposition au sein même de l’armée congolaise, qui peine déjà à contenir les dynamiques internes de fragmentation, de trahison et de corruption.
L’introduction de la Russie dans l’équation sécuritaire de la région des Grands Lacs risquerait également d’aggraver les tensions avec les États voisins. Le Rwanda, soutien du
M23, entretient des liens étroits avec la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, et pourrait interpréter une coopération militaire entre Kinshasa et Moscou comme une menace directe.
D’autre part, la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), qui a déjà déployé une force régionale pour stabiliser l’Est de la RDC, pourrait voir cette initiative compromise par une présence russe perçue comme une interférence étrangère non concertée.
Un pragmatisme stratégique pour Tshisekedi
Conscient des risques d’un alignement avec Moscou, le président Félix Tshisekedi privilégie une approche plus mesurée, combinant coopération avec l’ONU, via la MONUSCO, engagement avec les partenaires traditionnels et renforcement des capacités nationales.
Dans cette logique, Kinshasa explore des alliances avec des pays africains disposant d’une expérience éprouvée en matière de lutte contre les insurrections, comme l’Angola et l’Afrique du Sud, tout en consolidant ses relations avec les grandes puissances économiques que sont les États-Unis et la Chine.
En définitive, si la Russie cherche à renforcer sa présence en Afrique, la RDC ne peut se permettre de rompre l’équilibre fragile sur lequel repose sa stratégie sécuritaire et économique. La guerre à l’Est exige des réponses immédiates, mais toute alliance doit être évaluée à l’aune de ses implications géopolitiques globales.
Félix Tshisekedi, en optant pour un positionnement pragmatique, évite ainsi les écueils d’une polarisation excessive dans la guerre froide moderne qui oppose l’Occident à Moscou. Reste à voir si cette approche permettra une stabilisation durable de la région, ou si la RDC sera contrainte de repenser son architecture sécuritaire face à l’évolution du conflit.
Odéric Nyembo, Leader de l’Alliance Nationale pour la République (ANR), a adressé une correspondance à Monseigneur Fulgence Muteba, Président de la Conférence Episcopale Nationale. Il insiste, dans cette lettre, sur la dynamique à observer pour parvenir à la paix en RDC, mais également à la cohésion nationale et l’unité des congolais dans un contexte de crise sécuritaire croissante dans l’Est du pays. Après la fusion des Processus de Luanda et de Nairobi, Odéric Nyembo-ya-Lumbu souligne, en effet, la nécessité, pour les Eglises catholique et Protestante, de se pencher, dans leur démarche visant un pacte pour la paix, sur l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. ‘’Cet instrument juridique international, constitue le seul «cordon sanitaire» dont disposerait la RDC en cas de dialogue essentiellement avec les belligérants. Permettez-nous, Monseigneur le Président, de vous signaler que la note relève concomitamment le risque que l’initiative des Eglises Catholique et Protestante ferait courir au pays si elle ne s'inscrivait pas dans un cadre légal’’, souligne Odéric Nyembo, dans sa lettre à Monseigneur Fulgence Muteba.
ALLIANCE NATIONALE POUR LA REPUBLIQUE
« ANR »
TRAVAIL-AUTOGESTION-SOLIDARITE
Les Tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l’Union des Républicains et Alliés, en sigle « UR et Alliés », Partie prenante aux assises d’Addis-Abeba
N/Réf : 002/NYL/2025
Conférence Episcopale Nationale du Congo, « CENCO »
à Kinshasa/Gombe
A Monseigneur Fulgence Muteba,
Président de la CENCO
Archevêque de Lubumbashi.
Concerne : Fusion des processus de Nairobi et de Luanda – Pacte social des Eglises Catholique et Protestante.
Monseigneur le Président,
Nous, les tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l’« UR et Alliés », défenseurs de défenseurs de l'Accord-Cadre et partie prenante aux assises d'Addis-Abeba, au siège de l’Union Africaine, nous venons très respectueusement auprès de votre autorité vous transmettre la note dont l'objet est repris en marge.
Ladite note porte essentiellement sur la décision de fusion des processus de Nairobi et de Luanda décidée au sommet EAC-SADC tenu à Dar-es-Salaam en date du 8 février 2025 qu'elle met en rapport avec le pacte social des Eglises Catholique et Protestante.
Elle décrit la nature des deux processus, en apprécie le fondement juridique et relève finalement l’impact négatif que cette fusion peut avoir sur certaines dispositions de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba, quant à leur application. Cet instrument juridique international, constitue le seul « cordon sanitaire » dont disposerait la RDC en cas de dialogue essentiellement avec les belligérants.
Permettez-nous, Monseigneur le Président, de vous signaler que la note relève concomitamment le risque que l’initiative des Eglises Catholique et Protestante ferait courir au pays si elle ne s'inscrivait pas dans un cadre légal.
Hors Accord-cadre, point de salut !
Tout en vous en souhaitant bonne réception, nous vous prions d'agréer, Monseigneur le Président, l'expression de nos sentiments respectueux.
POUR LES TENANTS DE LA THESE Du VIDE JURIDIQUE
REGROUPES AU SEIN DE L’ « UR ALLIES, partie prenante aux assises d'Addis-Abeba
Odéric NYEMBO-ya-LUMBU MUTUMBIWA
Président de l’Alliance Nationale pour la République, « A.N.R »
COORDONNATEUR
Conseil de Sécurité.
Secrétaire Général des Nations Unies.
Union Européenne.
Union Africaine.
East African Community.
Ambassade des Etats-Unis.
Ambassade de Grande Bretagne.
Ambassade de France.
Ambassade d'Angola.
Ambassade de Belgique.
Ambassade de Tanzanie.
Ambassade du Kenya p/c EAC.
SOMMET CONJOINT EAC-SADC :
LES PROCESSUS DE NAIROBI ET DE LUANDA NE SONT PAS FUSIONNABLES
l. En liminaire.
Les points 13 et 14 du communiqué de la réunion conjointe du Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de I'EAC et de la SADC, tenue le 08 février courant font état de la fusion des processus de NAIROBI et de LUANDA en un seul étant donné que les deux seraient indispensables et complémentaires dans le cadre de la recherche des solutions à la crise congolaise.
« Le Sommet Conjoint a exigé (à l'instar de nombreux sommets qui se sont tenus avant celui-ci) la reprise des négociations avec l'ensemble des parties étatiques et non étatiques (militaires et non militaires) y compris le M23 et ce, dans le respect du processus LUANDA/NAIROBI ».
Hormis le couplage improvisé NAIROBI/LUANDA », cette exigence n'est pas une invention des assises de DAR-es-Salaam. Elle n'est pas née ex nihilo. En effet, elle trouve son fondement dans les points 4 et 14b de la Résolution 2098 adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies en sa 6943ème séance le 28 mars 2013 et portant mesures d'application de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba. Dar-es-Salaam n'a fait que se conformer à cet instrument juridique international qui fonde en même temps son action.
Rien ne peut se décider en dehors du cadre légal tracé par l'Accord-Cadre.
En effet, le point 4 in fine de la Résolution ci-haut reprise dispose que « se fondant sur l'Accord-cadre [le Conseil de Sécurité] invite l'Envoyée Spéciale à conduire un processus politique global ouvert à toutes les parties prenantes en vue de remédier aux causes profondes du conflit » tandis qu'au point 14b [Le même Conseil de Sécurité] « demande au Représentant spécial pour la République Démocratique du Congo de s'acquitter, au moyen de ses bons offices, des tâches suivantes . promouvoir un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties congolaises en vue de favoriser la réconciliation et la démocratisation ... »
Il. Pourquoi une telle fidélité de Dar-es-Salaam à l'Accord-Cadre ?
La situation qui prévaut dans l'Est de la R.D.C. et dans les Grands Lacs constitue une menace contre la paix et tombe par conséquent sous le coup du Chapitre VII de la charte des Nations Unies. La question relève, dès lors, exclusivement de la compétence du Conseil de Sécurité dont la mission principale reste le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Cette compétence exclusive reconnue au Conseil de Sécurité en cette matière tire son fondement de l'article 24 alinéa 1er de la Charte qui dispose qu' « afin d'assurer l'action rapide et efficace de l'Organisation, ses membres confèrent au Conseil de Sécurité la responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales et reconnaissent qu'en s'acquittant des devoirs que lui impose cette responsabilité le Conseil de Sécurité agit en leur nom ».
L'article 25 complète cette disposition en stipulant que « les membres de l'Organisation conviennent d'accepter et d'appliquer les décisions du Conseil de Sécurité conformément à la présente Charte. »
Constatons à ce stade qu'au regard des dispositions ci-haut évoquées l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba constitue aussi bien la clé de voûte de tous les problèmes liés à la crise congolaise que la solution à ceux-ci, conformément aux dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
Dès lors qu'il est établi que cette matière est de la compétence exclusive du Conseil de sécurité, les organisations régionales et sous-régionales, à l'instar de l'UA, EAC, SADC, CIRGL, UE, etc. n'y interviennent que par délégation.
Ill. De la délégation des pouvoirs.
S'agissant d'une délégation des pouvoirs, c'est-à-dire d'un « transfert à une autorité délégataire désignée par sa fonction d'une compétence que le déléguant ne pourra plus exercer tant que la délégation n'aura pas été rapportée » (V. Gérard CORNU, vocabulaire juridique, 9ème édition mise à jour « Quadrige », P.U.F. 2011, Paris, p. 312), les principes de ladite délégation sont posés aux articles 52 à 54 de la Charte.
Ainsi, en vue de faciliter le travail du Conseil de Sécurité dans l'accomplissement de sa mission, ce dernier délègue, sous certaines conditions, un certain nombre de ses attributions aux organisations régionales et favorise la signature des accords régionaux.
En effet, « le Conseil de Sécurité encourage le développement du règlement pacifique des différends d'ordre local par le moyen de ces accords ou de ces organismes régionaux, soit sur l'initiative des Etats intéressés, soit sur renvoi du Conseil de Sécurité » (Article 52 alinéa 3). L'article 53 alinéa 1 er complète la disposition précédente en précisant notamment que « le Conseil de Sécurité utilise, s'il y a lieu, les accords ou organismes régionaux pour l'application des mesures coercitives prises sous son autorité. »
Puisqu'il ne s'agit que d'une délégation, « le Conseil de Sécurité doit, en tout temps, conclut l'article 54, être tenu pleinement au courant de toute action entreprise ou envisagée, en vertu d'accords régionaux, pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales. »
Il ressort de cette analyse que les décisions que les organisations régionales comme l' IJA, I'EAC, la SADC, la CIRGL, prennent par délégation ne peuvent en aucune manière entrer en contradiction, c'est-à-dire violer celles du Conseil de Sécurité prises sur la même matière et en conformité avec l'Accord-Cadre et la Résolution 2098.
La question du dossier relatif au processus de Nairobi avait déjà été soulevée par le Mouvement du 23 mars à Addis-Abeba lorsqu'il s'était agi d'examiner le problème de l'ordre du jour du dialogue à venir. En effet, le M23 avait souhaité que les conclusions arrêtées à l'issue de ce processus et autres accords intervenus ultérieurement, le processus de Nairobi ayant connu deux phases, soient inscrits comme point à l'ordre du jour. Cette proposition avait été rejetée et la décision de rejet actée et approuvée par la Communauté internationale pour des raisons que nous présentons dans notre point IV.
IV. De la nature des processus de Nairobi et de Luanda.
Il convient de signaler de prime abord que le processus de Nairobi est antérieur à celui de Luanda et que les deux ne sont pas de même nature.
De l'analyse minutieuse de la déclaration aussi bien du Gouvernement de la R.D.C. à l'issue des pourparlers de Kampala signée par Raymond TSHIBANDA, Ministre des Affaires Etrangères d'alors que celle du M23 portant la signature de Bertrand BISIMWA, toutes faites à Nairobi à la date du 12 décembre 2013 et coiffées par un communiqué final conjoint CIRGL-SADC portant sur le même sujet, signé le même jour et dans la même ville, il résulte que le processus de Nairobi tire son fondement juridique de l'accord du 23 mars 2009, dit « Accord de Goma » intervenu entre le Gouvernement de l'époque et le Congrès National pour la Défense du Peuple, « C.N.D.P » en sigle de Laurent NKUNDABATWARE, un général issu de l'ex-armée du RCD-Goma.
Il s'est agi, en réalité des pourparlers entre les deux « belligérants », parties audit accord dont l'objectif poursuivi visait à demander au « Gouvernement de la République Démocratique du Congo d'écouter le M23, d'évaluer ses doléances et de répondre à celles qui s'avéreraient légitimes » (V. Communiqué final Conjoint CIRGL-SADC sur les pourparlers de Kampala, point 1 in fine).
Nous voici donc en face d'un acte unilatéral dont le but est de « trouver une solution politique au conflit entre le Gouvernement de la R.D.C. et le M23 (V. Déclaration du gouvernement alinéa 2 in fine) qui ne s'inscrit pas dans un « processus politique global ouvert à toutes les parties prenantes en vue de remédier aux causes profondes du conflit » tel que le décrète le point 4 in fine de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Notre analyse est confortée aussi bien par le contenu de la déclaration du M23 que par celui du Communiqué final conjoint CIRGL-SADC : pas la moindre allusion à l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba encore moins à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies dans lesdits communiqué et déclaration.
En revanche, la déclaration du Gouvernement fait seule allusion « expressis verbis » aussi bien à l'Accord-Cadre qu'à la Résolution 2098 non pas pour s'en approprier la philosophie mais tout simplement pour s'en servir comme « bouclier sanitaire » face aux réclamations du M23. La méthode avait déjà été utilisée par le même gouvernement lors des différents concertations et dialogues organisés par lui : se référer à ces deux instruments juridiques dans le préambule sans en traduire l'esprit et la lettre dans le texte.
Dans cette confusion où le Gouvernement pensait d'une part que le processus de Nairobi consacrerait la mort du M23 pendant que ce dernier mouvement voyait d'autre part en ce processus le début d'un nouveau deal avec de nouveaux engagements, aucun problème n'a été résolu.
C'est dire que les résultats de tous ces pourparlers et rencontres auraient dû converger vers, l'application de l'Accord-Cadre. Considéré comme étalon de mesure, toute initiative qui serait entreprise en violation de cet instrument juridique international aura très peu de chances d'apporter une solution durable à la crise congolaise.
Mais le processus de Nairobi a connu une deuxième phase. En effet, lorsque Félix TSHISEKEDI arrive au pouvoir, ce dernier a cherché à trouver, à son tour, son « modus vivendi » avec les groupes rebelles et des engagements auraient été pris dans ce sens. C'est dans ce contexte qu'intervient la facilitation de l'ancien Président kenyan, UHURU KENYATTA.
Alors que le processus ci-haut décrit est fondé sur la volonté de deux parties belligérantes engagées à régler leur conflit sur un point précis, à savoir l'évaluation de l'exécution des engagements pris sur base de l'Accord du 23 mars 2009, le processus de Luanda trouve son fondement dans l' AccordCadre d'Addis-Abeba, un traité international dont l'objectif est, grâce à la mise en œuvre d' « un processus politique global ouvert à toutes les parties prenantes en vue de remédier aux causes profondes du conflit », de procéder à la réforme structurelle des institutions de l'Etat au cours d'un dialogue dont l'ordre du jour est prédéterminé au point 5 paragraphe 1 er alinéas 1 à 6 de l'AccordCadre d'Addis-Abeba. Comme nous l'avons toujours souligné, la Communauté internationale a passé plus de cinq ans à réunir sous l'empire de l'Accord-Cadre toutes les parties prenantes au conflit à savoir I'U.S.N. représentée par le Président TSHISEKEDI, le FCC par Joseph KABILA, LAMUKA représenté par MM FAYULU et MUZITO, l' « UR et ALLIES » représenté par M. Norbert LUYEYE et le M23/AFC représenté par M. Bertrand BISIMWA. Conformément aux principes et conditions posés par l'AccordCadre, un travail de titan a été réalisé. Il était fin prêt : les principes de la transition arrêtés, l'organisation et l'exercice du pouvoir pendant la transition actés, la réforme structurelle des institutions de l'Etat réalisée. Restait, ce travail terminé, de procéder à la signature de l'acte final afin de permettre à la Communauté internationale de convoquer le dialogue (V. La prospérité n o 6212 du jeudi 16 novembre 2023, pp. 13, 15).
Etant donné que nous avons une classe politique nomophobe, c'est-à-dire qui rejette et déteste la loi et qui adore par conséquent depuis 1960 gérer l'Etat en dehors de tout cadre légal, la signature de l'acte final n'a jamais eu lieu. Plusieurs manœuvres dilatoires et contestations ont vu le jour : contestation du médiateur du dialogue déjà désigné, de la présence du M23 à la table du dialogue alors que l'Accord-Cadre l'y invite au nom de la réconciliation sans pour autant consacrer le principe de l'impunité (V. Point 5 paragraphe 1er dernier alinéa de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba et point 8 de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité), contestation des principes et conditions posés par l'Accord-Cadre tant qu'ils touchent aux intérêts particuliers des uns ou des autres, .
Face à ce blocage voulu et sciemment entretenu, chaque partie prenante a choisi sa voie : les Tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l'UR et Alliés ont continué à soutenir le dialogue de l'Accord-Cadre comme unique voie de sortie de crise sans effusion de sang ; l'USN, LAMUKA et apparentés ont opté pour des élections chaotiques en vue de saborder tout le processus d'Addis-Abeba, le M23/AFC a choisi la voie qui lui a toujours été familière, c'est-à-dire celle des armes pour peut-être espérer demain rendre possible une fois de plus la malheureuse expérience de Sun City qui a consacré le principe de prime à la guerre, tandis que KABILA avec son F.C.C. s'est réfugié dans un mutisme mystérieux.
C'est dans ce contexte qu'est né le processus de Luanda. Fondé sur l'Accord-Cadre, il reste un mécanisme mis en place dont l'objectif est de faire cesser les hostilités de manière à rendre possible la convocation du dialogue sous l'empire de l'Accord-Cadre, seule voie aujourd'hui de sortie de crise sans effusion de sang. Est-ce par hasard qu’arrivé à la fin de son mandat, « Lourenço conseille à TSHISEKEDI de dialoguer avec le M23 » ? (V. Africa News n o 2502 du vendredi 14 au dimanche 16 février 2025, p. 5).
Ne confondons donc pas tout au risque de préparer pour la RDC une sauce indigeste.
V. De la conclusion.
A. De la fusion des processus de Nairobi et de Luanda.
Les processus de Luanda et de Nairobi ne sont pas de même nature. Si le premier tirant son fondement de l'Accord du 23 mars 2009 dit « Accord de Goma vise à évaluer l'exécution des engagements intervenus entre les parties belligérantes, le second trouve son fondement dans l’accord-Cadre d'Addis-Abeba, traité international produisant des effets erga omnes dont il reste l'instrument d'exécution.
Dès lors que les deux processus n'ont pas le même fondement juridique, qu'ils ne sont par conséquent pas de même nature et qu'ils n'ont pas la même portée, ils ne peuvent en aucune manière être fusionnés.
Les fusionner reviendrait à faire du cahier des charges des belligérants et, pourquoi pas de ceux des autres parties prenantes, des points à inscrire à l'ordre du jour du dialogue à organiser sous l'empire de l'Accord-Cadre, alors que ce dernier instrument juridique international a déjà fixé en son point 5 premier paragraphe alinéas 1 à 6 l’ordre du jour du dialogue à venir.
Il résulte de ce raisonnement que les différents dossiers issus des parties prenantes au conflit devront se conformer à l'ordre du jour préétabli et être examinés à la lumière des principes posés par l'Accord-Cadre.
La crise congolaise constitue une menace contre la paix et relève des dispositions du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Le maintien de la paix et de la sécurité internationales reste de la compétence exclusive du Conseil de sécurité des Nations Unies.
En intervenant dans cette matière I'EAC et la SADC agissent par délégation conformément aux dispositions des articles 52 à 54 de la Charte des Nations Unies. En décrétant la fusion des deux processus Nairobi/Luanda, l' EAC et la SADC ont décidé « ultra petita », c'est-à-dire en violation des dispositions de la Charte des Nations Unies car, en effet, la question du sort du processus de Nairobi au regard de l'Accord-Cadre avait déjà été tranchée aux assises d'Addis-Abeba : les belligérants à l'instar des autres parties prenantes présenteront leurs cahiers des charges au dialogue qui seront examinés conformément aux points inscrits à l'ordre du jour fixé par l'Accord-Cadre.
Agir autrement reviendrait à nous rapprocher dangereusement du schéma de Sun City dont la grande faiblesse a résidé dans la consécration du principe de prime à la guerre dont souffre la RDC jusqu'à ce jour. ADDIS-ABEBA n'est pas LUSAKA pour que l'on puisse se permettre de développer des mécanismes qui, une fois mis en place, donneront aujourd'hui les mêmes mauvais résultats qu'hier.
Certes, au cours des débats organisés au sein du Conseil de sécurité relatifs à la crise congolaise et ayant donné lieu à l'adoption de la résolution 2773, Monsieur XIA HUANG, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Région des Grands Lacs et bien d'autres voix encore, parlant des efforts régionaux réalisés ont « salué le fait que ces sommets — notamment celui tenu conjointement par la CAE et la SADC le 8 février dont les décisions ont été entérinées par le Conseil de Paix et de sécurité de l'Union Africaine », mais, pour marquer le lien d'indissociabilité, symbole de l'unité existant entre les différents textes en matière de résolution des conflits les déclarations entendues ont toutes chuté sur le dialogue, c'est-à-dire sur l'application de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba (V. Gilbert GUILLAUME, Les grandes crises internationales et le droit, Editions du Seuil, Paris, 1994, p. 10)
Tenter de casser ce lien en introduisant des mécanismes susceptibles de modifier le cours des décisions finales tel qu'arrêté par le texte de base, c'est-à-dire l'Accord-Cadre équivaudrait à une violation de texte.
L'expérience avait été tentée dans le cadre de l'Accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa, dit « Accord de la Saint Sylvestre » avec l'adoption par le Conseil de sécurité des résolutions 2277 et 2348 violant scandaleusement les dispositions aussi bien de l'Accord-Cadre que celles de la résolution 2098 dans le seul souci d'empêcher KABILA de briguer un troisième mandat. Nous en connaissons la suite.
B. Du pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RD Congo et dans les Grands Lacs.
L'organisation structurelle du pacte social visant les réformes structurelles « dans une approche holistique de paix et de promotion du vouloir vivre en R.D.C. et dans la Sous-Région des Grands Lacs » telle que conçue par les Eglises Catholique et Protestante est une copie plus ou moins fidèle de l'ordre du jour arrêté par l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba intervenu le, 24 février 2013 (V. Point 5 paragraphe Ier alinéas l à 6 de l'Accord).
Comme signalé plus haut, un travail a été bel et bien réalisé réunissant tous ces acteurs politiques qualifiés de « majeurs » par le projet en chantier, sous la supervision de la Communauté internationale dans le strict respect de l'esprit et de la lettre de l'Accord-Cadre l'objectif poursuivi étant de sortir le pays de la crise sans effusion de sang. Une fois terminé, ce travail n'a toujours pas été appliqué : le blocage reste le fait desdits acteurs majeurs. Si l'Accord-Cadre était appliqué et le dialogue convoqué, il n'y aurait pas eu plus de trois mille morts à Goma, Bukavu ne serait pas non plus tombée. Il est moralement inacceptable que la « pleine et enthousiaste adhésion » au projet des Eglises Catholique et Protestante soit attendue de « ceux-là mêmes par qui le malheur est arrivé » (V. Hervé CHEUZEVILLE, Chroniques Africaines de guerres et d'espérance. R.D. Congo, Ouganda, Rwanda, Burundi, Soudan, Editions Persée, 2006, p. 7).
Le pacte social des Eglises Catholique et Protestante est, certes conçu dans une approche holistique mais n'est pas assorti d'une vision prométhéenne, capable de déplacer les montagnes, de sortir des sentiers battus en procédant à de véritables réformes structurelles de toutes les institutions de l’Etat tel que le décrète l'Accord-Cadre.
Ne s'appuyant sur aucun texte juridique, les résultats du forum, aussi hautement scientifique soient-ils, seront dépourvus de tout caractère contraignant. Dans ces conditions, la mission des bons offices des Eglises Catholique et Protestante risque de connaître le sort, O combien tragique, qu'a connu l'Accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa dit « Accord de la Saint Sylvestre ». Violant Constitution, Accord-Cadre d'Addis-Abeba et autres lois de la République, cet accord a permis le « glissement », l'organisation des élections chaotiques et peut être identifié comme l'une des causes de la situation actuelle pour avoir donné à Kabila le temps de concevoir un nouveau mode de dévolution du pouvoir en R.D.C. les accords secrets.
La paix par le pacte social ? il y a des signes qui ne trompent pas : le samedi 22 février 2025, lors d'une rencontre avec les membres de l'Union Sacrée, le Président Félix TSHISEKEDI qui avait encouragé hier l'initiative des Eglises Catholique et Protestante a été très catégorique pas de dialogue avec le M23. (V. Forum des As n o 7360 du lundi 24 février 2025, p. 5). Commentant la Résolution 2773 récemment adoptée par le Conseil de sécurité, un observateur de la géopolitique des Grands Lacs écrivait "comme « le temps se venge de ceux qui se passent de lui, la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies du 21 février 2025 a vidé la substance de l'objet prétendu de ce « forum » CENCO-ECC" (V. L'Avenir n o 8405 du lundi 24 février 2025, p.5). Comprenne qui pourra !
Enfin, les Tenants de la thèse du vide juridique regroupés au sein de l' « UR et Alliés » tiennent à attirer l'attention aussi bien de l'opinion nationale qu'internationale sur le risque que pourrait faire courir à la R.D.C. aussi bien la fusion des processus de Nairobi/Luanda que l'initiative des Eglises Catholique et Protestante.
Décidée en dehors de tout respect des dispositions de la Charte des Nations Unies en la matière, la question ayant déjà été vidée à Addis-Abeba, la fusion des deux processus ne peut se justifier que par une seule préoccupation : renforcer la position des belligérants lors d'un éventuel dialogue alors que selon l'esprit et la lettre de l'Accord-Cadre d'Addis-Abeba l'analyse combinée des dispositions de cet instrument associée à l'objectif de réconciliation ne donne aucunement droit aux belligérants à une place prépondérante au cours de ce dialogue à venir. Fusionner sans fondement juridique les deux processus en appliquant aveuglément la décision du sommet de Dar-es-Salaam reviendrait à préparer Sun City bis.
Il en sera de même de l'initiative des Eglises Catholique et Protestante au cas où elle s'obstinerait d'évoluer en dehors de tout cadre légal.
Seule l'intégration d'une telle initiative dans le cadre légal qu'est l'Accord-cadre peut augurer d'un aboutissement heureux étant donné que cet instrument juridique pose des principes et des conditions claires pour la sortie de crise sans effusion de sang : un dialogue sous l'empire de l'Accord-cadre convoqué par la Communauté internationale qui en désigne le médiateur.
Le travail a déjà été réalisé. Au lieu d'ouvrir de nouveaux chantiers, que les Eglises Catholique et Protestante s'arment de leur grande capacité de mobilisation pour faire appliquer l'Accord-cadre. Procéder autrement reviendrait à un pilotage à vue susceptible d'amener le pays à Canossa et de rendre possible la répétition de l'histoire : un Sun City bis.
Hors Accord-cadre, point de salut
Fait à Kinshasa, le 24 février 2025
POUR LES TENANTS DE LA THESE DU VIDE JURIDIQUE
REGROUPES AU SEIN DE L’ « UR ALLIES
Odéric NYEMBO-ya-LUMBU MUTUMBIWA
Président de l’Alliance Nationale pour la République, « A.N.R »
Cet article qui date d’avril 2015 (il y a dix ans) est toujours d’actualité au moment où certains se laissent bercer insidieusement par l’idée de balkanisation.
«Cent-trente ans (sic 2015) après la Conférence africaine de Berlin, le découpage territorial de l’espace national de la RDC en 26 entités voulu par la Constitution de la Troisième République nous amène à parler du sentiment national. La question se pose de savoir qu’est-ce qu’une nation ? Plusieurs esprits avisés craignent la balkanisation, l’éclatement de la République démocratique du Congo. Ce qui arrive aux autres peut nous arriver aussi. La balkanisation est suspendue sur nos têtes comme une épée de Damoclès.
Dans l’histoire, plusieurs pays ont connu un morcellement politique : la Pologne au 18ème siècle, l’empire ottoman au 19ème siècle, l’URSS et la Yougoslavie au 20ème siècle, le Soudan en ce début du 21ème siècle. La R.D.C. n’est plus en équilibre depuis une vingtaine d’années ? Le Congo passe pour être «un pays trop grand, mal administré », « un État qui ne contrôle plus depuis plusieurs années la partie orientale de son territoire».
Oui, qu’est-ce qu’une nation ? Ernest Renan nous propose une définition : toute nation est fondée sur un « vouloir vivre collectif » : « avoir fait ensemble des choses dans le passé et vouloir faire encore d’autres choses ensemble dans le futur ».
Si l’on adopte cette acception, il faut convenir qu’en 1884, le Congo n’était pas encore la nation en formation que nous connaissons aujourd’hui. Le Congo était une expression géographique qui renvoyait au royaume Kongo connu des étrangers depuis le 15ème siècle. Le Congo désignait le grand fleuve qui commence au Lualaba - un fleuve qu’on a pris pour le Nil - qui termine sa course après 32 cataractes à l’embouchure de l’Océan Atlantique, le Rio Poderoso.
Pendant qu’Henry Morton Stanley entreprenait sa traversée du Congo de l’Est à l’Ouest en 1001 jours, Léopold II jetait son dévolu sur cette partie de l’Afrique centrale à la Conférence Géographique de Bruxelles en 1876 après avoir échoué à établir des établissements belges en Chine, au Japon, aux îles Fidji, aux Nouvelles Hébrides, aux îles Salomon, aux Philippines, et en Éthiopie.
Les Congolais unis par le sort
Notre hymne national nous dit : « Debout Congolais, unis par le sort ». Comment nous sommes-nous retrouvés et unis dans cet espace que nous déclarons aujourd’hui sacré et intangible ? En marge de la Conférence de Berlin (1884-1885), les agents de Léopold II ont négocié avec la France et le Portugal les frontières de l’État Libre du Congo. Le Free State of Congo se décline comme Freetown (Sierra Leone), ou Libreville (Gabon) : la ville des hommes libres, qui ne sont pas des esclaves, l’État des hommes libres. Mais c’est la dénomination de l’État Indépendant du Congo qui va prédominer.
L’Association Internationale du Congo avait déjà reconnu à la France en avril 1884 le droit de préemption sur ses stations et ses territoires fondés au Congo ; elle a consenti en février 1885 à céder à la France le Niari-Kouilou moyennant une indemnisation pour l’équipement d’une vingtaine de stations de la vallée ; et pour cela, le gouvernement français accepta d’autoriser une loterie de 20 millions de francs. De son côté, la France a renoncé à réclamer la rive gauche du Pool laissée à l’A.I.C. Le site de Kinshasa - que la France revendiquait - était désormais acquis à Léopold II. La France a renoncé aussi à réclamer la rive droite du Congo de Manyanga jusqu’à Vivi. Elle se contenta d’un point situé au-dessus de Manyanga; la frontière, sur la côte, fut fixée à la rivière Shiloango.
Les négociations avec le Portugal furent plus ardues. Il a fallu un ultimatum de l’Allemagne, de l’Angleterre et de la France pour amener le Portugal à de meilleurs sentiments. Le Portugal revendiquait Banana comme partie du territoire de Cabinda, et les deux rives du Congo jusqu’à Noki. Et Léopold II menaçait de tout laisser tomber si son État n’avait pas d’accès à la mer.
Finalement, le gouvernement portugais a cédé à l’Association Internationale du Congo la rive droite du fleuve, de l’embouchure jusqu’à Vivi, et une quarantaine de km sur la côte. L’A.I.C. a laissé au Portugal les districts de Cabinda, Molembo et Landana, car la frontière nord-ouest avait été fixée au fleuve Shiloango.
Les frontières du nouvel État ont été établies provisoirement et arbitrairement en août 1885. Elles suivaient les cours d’eaux, les lignes de partage des eaux, les méridiens et les parallèles. Elles ont séparé différents peuples. Pour ne prendre que quelques exemples, les Bateke ont été partagés entre les deux Congo et le Gabon, les Bakongo partagés entre le Moyen Congo (Congo Brazzaville), le Kongo central et l’Angola, les Tshokwe et les Lunda partagés entre le Congo, l’Angola et la Rhodésie du Nord (Zambie), les Balamba et les Babemba partagés entre le Congo et la Rhodésie du Nord (Zambie), etc. Une identité nouvelle s’est ainsi formée avec les sujets de l’État Indépendant du Congo et du Congo belge hier, et les citoyens du Congo indépendant aujourd’hui.
Ces frontières ont évolué selon les conventions signées entre les différents pays lancés dans la course à l’occupation. Si l’État Indépendant du Congo a perdu en avril 1887 le triangle de Lukolela parce que les agents français ont confondu la Likouala avec l’Ubangi, Léopold II a fait un coup de force en mai 1891 en raflant aux Portugais le plateau du Lunda au Kwango. Par la suite, d’autres arrangements territoriaux ont été signés : en avril 1894, nouvelle frontière entre l’État Indépendant du Congo et la France concernant la frontière nord du côté de Mbomu; en mai 1910, protocole d’accord entre la Belgique, l’Allemagne et la Grande Bretagne pour fixer les tracés définitifs des frontières séparant leurs possessions dans la région des Grands Lacs; après la première guerre mondiale, le Congo a récupéré les territoires cédés à l’Allemagne en 1910 ; en mars 1927, accord entre la Belgique et la Grande Bretagne concernant la frontière entre le Congo belge et la Rhodésie du Nord; en juillet 1927, convention entre le Portugal et la Belgique concernant un échange de territoires entre le Congo belge et l’Angola portugais.
Signalons toutefois qu’en 1913, une année avant la première guerre mondiale, le Congo faillit être partagé entre l’Angleterre, la France et l’Allemagne qui avait déjà reçu de la France en 1911 ses deux antennes de la Lobaye et de la Sangha au Congo voisin. Les puissances européennes estimaient que le Congo était une charge trop lourde pour la petite Belgique. La région de l’entre Lualaba-Congo, jusqu’à son confluent avec l’Ubangi devait aller à l’Allemagne ; le Congo septentrional reviendrait à la France et la région nord-est passerait à la Grande Bretagne. Cependant, la Belgique garderait un trognon du Congo. La Première guerre mondiale a mis fin à ce projet.
Pour occuper le territoire qui lui avait été reconnu par la Conférence de Berlin, Léopold II a créé la Force publique. A ses débuts, la Force publique ne se composait que d’éléments étrangers : « les volontaires de la côte », à savoir des Zanzibarites, des Haoussas, des Sierra-Léonais, des originaires du Libéria, d’Accra, d’Abyssinie (Ethiopie), de Somalie, d’Egypte, du Dahomey, du Sénégal.
Les premiers autochtones qui furent enrôlés dans la Force publique en 1886 étaient dix soldats Bangala engagés par Coquilhat, et envoyés à Boma pour y recevoir l’instruction militaire. Par la suite, divers petits contingents sont venus d’autres parties du territoire de l’E.I.C. Les soldats les plus estimés étaient ceux du Haut-Uélé, de l’Aruwimi, du Maniema, et du Lualaba-Kasaï. Ils recevaient leur instruction militaire dans les camps d’instruction érigés à Boma, Kinshasa, Equateur (1892), Zambi au Mayombe (1893), Bolobo (1895), Irebu (1895), Kasongo (1897), Umangi (1897), Lokandu (1912). Ces recrutements réduisirent progressivement et sensiblement le nombre des soldats étrangers : sur 14.000 soldats en 1897, 12.000 étaient des Congolais, et 2.000 provenaient d’ailleurs.
Le brassage pratiqué à la Force publique a mis en contact des Congolais de diverses origines ethniques. Ils n’étaient plus limités par leur horizon ethnique ; ils ne parlaient plus que la langue de l’armée - le bobangi, puis le lingala - et ils ont tenté des soulèvements militaires à quatre occasions pour manifester leur mécontentement contre les mauvais traitements qui leur étaient infligés : en 1895, 1897, 1900 et 1944.
Pour former les soldats, pour former les artisans et le petit personnel administratif dont l’État et la société avaient besoin, des colonies scolaires furent créées à Boma, la capitale, en 1890 et en 1892 à Nouvelle Anvers. Ce réseau scolaire fut complété par l’École des Gradés comptables à Boma en 1897, et l’École des Candidats-commis à Boma en 1906. Des écoles professionnelles furent essaimées dans le pays à partir de 1906. La Belgique privilégiait l’enseignement de masse. La pyramide scolaire présentait une base très élargie et un sommet effilé.
L’enseignement a débuté avec les enfants libérés de l’esclavage, les enfants abandonnés ou orphelins placés sous la tutelle de l’État selon le décret du 12 juillet 1890. A Léopoldville (Kinshasa), le Père Raphaël de la Kéthulle de Ryhove courrait derrière les enfants de rue pour les amener à l’école. Jean Bolikango, le moniteur qui a dispensé les premiers rudiments d’instruction à une pléiade de notabilités, parmi lesquelles Adoula, Ileo, Malula, Massa, Moke, Mongita, Nkuli, Zangabie, révèle qu’il s’est décidé d’entrer à l’école parce que l’un de ses amis avait tracé sur le sable les lettres de son nom qu’il n’avait pas su déchiffrer.
L’enseignement a permis aux Congolais de prendre conscience des enjeux du monde. Au Congo, il a produit en 1917 l’abbé Stefano Kaoze, le premier prêtre de la seconde évangélisation. Le premier universitaire congolais, Panda Farnana, a fait des études supérieures à l’École supérieure d’agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne en France (1907-1908) et à l’École commerciale et consulaire de Mons en Belgique parce qu’il avait été emmené en Belgique par un officier qui s’est soucié de sa scolarité. Après la Première Guerre mondiale, Panda a créé en novembre 1919 en Belgique une association, ou une mutuelle dénommée, l’UnionCongolaise, « une société de secours et de développement moral et intellectuel de la race congolaise ». Cette association ne pouvait pas encore être un parti politique. Mais son programme pouvait être résumé par un slogan : « Le Congo aux Congolais ». Panda Farnana se fixait plusieurs objectifs : la suppression du travail forcé, la condamnation des mauvais traitements et des privations infligés aux prisonniers, l’amélioration rapide du niveau intellectuel de ses compatriotes par l’extension de l’enseignement, l’augmentation des salaires au Congo, la participation des Congolais à la gestion des affaires publiques, l’élection des Congolais devant siéger et délibérer au Conseil général du gouvernement et au Conseil colonial, et la fin de la colonisation. Le premier docteur à thèse est un religieux, un membre de la Congrégation des Frères des Écoles Chrétiennes ; François Zuza, de son nom de religion Frère Clément-Marie, a été proclamé en juillet 1947 docteur en sciences pédagogiques de l’université de Louvain.
Les Congolais unis dans l’effort pour l’indépendance
Comme nous venons de le voir, les peuples qui vivent dans l’espace « RDC » ont déjà 130 ans ( sic en 2015 ) de vie commune dans des frontières héritées du roi Léopold II. Les 450 ethnies de la RDC ont une histoire commune déjà riche en événements ; celle-ci a déjà ses héros entrés dans le jeune panthéon national. Le rayonnement du prophète Simon Kimbangu qui a parlé de la libération de l’homme noir, et qui est mort au Katanga après trente ans d’emprisonnement dépasse sa région d’origine. Le combat de Paul Panda Farnana, premier nationaliste congolais dans les années vingt, mérite d’être mieux connu. Patrice Lumumba a laissé un testament dans lequel il exprime sa conviction que ses compatriotes sauront défendre le Congo comme il s’est offert en sacrifice. Joseph Kasa-Vubu, sur son lit de mort, a insisté lui aussi sur la sauvegarde de l’indépendance nationale. Au plus fort de la lutte contre le mouvement insurrectionnel dénommé « rébellion », Joseph Désiré Mobutu s’est déclaré prêt à s’allier même avec le Diable pour l’unité du Congo. Laurent Désiré Kabila a invité les Congolais à ne pas trahir le Congo. Les revers et les moments douloureux sont partagés par toute la communauté : les mains coupées de la période léopoldienne, les martyrs du 4 janvier, les massacres de Makobola et Kasika, les six millions de morts de la guerre de l’est, etc.
Dans le passé, les R.D. Congolais ont fait ensemble certaines actions qui les unissent. La Force publique s’est illustrée militairement pendant les deux guerres mondiales à Kato, Mahenge et Tabora, à Assosa et Gambela, en Birmanie et à Madagascar. En politique, les Congolais se sont unis pour la conquête de l’indépendance en 1959-1960. Le Front commun des leaders congolais à la Table Ronde politique a forcé le cours des événements et accéléré l’accession à l’indépendance. Les Congolais se sont encore retrouvés dans la lutte contre la dictature et dans la Conférence Nationale Souveraine pour la relecture de l’histoire nationale.
Dans le domaine économique, la bataille du rail (Chemin de fer Matadi-Léopoldville) a connu la participation - non seulement des Congolais - mais aussi des recrutés de la côte occidentale d’Afrique, des travailleurs noirs venus des Antilles et des Chinois de Macao. « Sans chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny » assurait Stanley. L’aventure de Changa Changa (Union Minière du Haut Katanga - Gécamines) a drainé des populations du Kasaï, car le district du Lomami a fait partie de la province du Katanga pendant de nombreuses années. L’épopée d’Inga appartient à tous les peuples de la République démocratique du Congo.
Dans le domaine culturel, on parle de la « rumba congolaise » et l’on englobe sous ce vocable quatre générations de musiciens d’Antoine Wendo Kolossoy aux artistes de Wenge Musica. Sur le plan religieux, l’Église catholique réalise l’unité dans la diversité avec les chants entonnés dans les quatre langues nationales pendant les offices ; les bienheureux Anuarite de la Province orientale et Bakandja de la Province de l’Équateur sont invoqués par tous les catholiques du pays. Les exploits sportifs des équipes congolaises enflamment leurs compatriotes depuis la période coloniale. La prestation des Lions en Belgique avait été très suivie en 1957.
Les partis politiques et les nombreuses associations culturelles, professionnelles et syndicales ont pris l’habitude de brasser des Congolais provenant de divers groupes ethniques. On ne s’étonne plus d’entendre qu’un Muyombe de Boma est élu député national au Nord-Kivu (Konde Vila Kikanda à Goma), qu’un ressortissant de Bulungu est élu député national à Lubumbashi (Takizala). Dans les centres urbains, la solidarité nationale s’est accrue avec les mariages de conjoints provenant de régions différentes. Le cardinal Malula (Ngalula) est de père luba et de mère mongo. Franco Luambo Makiadi est de mère kongo et de père tetela. Paul Lomami Tchibamba est de père lulua et de mère centrafricaine. Elikia M’Bokolo est de père ntomba (Maï-Ndombe) et de mère songye (Lusambo). Didier Mumengi est de père mubunda et de mère songye. La liste des célébrités pourrait être allongée.
Ajoutons un dernier élément dont on ne se rend surtout compte qu’à l’étranger. Les Congolais se caractérisent par leur way of life, leur mode de vie : le sens de la débrouillardise (le fameux article 15), le sens de la fierté et les sapes qui les distinguent des autres Africains.
Les Congolais et leur volonté de faire ensemble d’autres choses dans le futur
Le destin national du Congo a été proclamé par plusieurs Congolais bien avant l’indépendance. Dans le manifeste de Conscience Africaine publié en juin 1956, les promoteurs étaient convaincus que le Congo était « appelé à devenir, au centre du continent africain, une grande nation ». Cette foi était partagée par l’abbé Vincent Mulago qui se préoccupait aussi de « faire du Congo une grande nation, un État puissant au centre de l’Afrique ». Philippe et Thomas Kanza, Mathieu Ekatou, tous les trois journalistes et copropriétaires de Congo, « le premier hebdomadaire indépendant dirigé uniquement par des Noirs » insistaient en 1957 sur l’identité nationale dans les éditoriaux : « Bakongo, Bangala, Baluba sont nos prénoms. Congolais est notre nom ».
Après les indépendances, des visionnaires africains ont projeté aussi leurs idées sur l’avenir du Congo. Dès 1960, dans les fondements culturels, techniques et industriels d’un futur État fédéral d’Afrique Noire, l’historien sénégalais Cheikh Anta Diop réserve une place de choix au bassin du Congo « appelé à devenir la première région industrielle de l’Afrique, le centre principal de notre industrie lourde ». Cette vocation africaine du bassin du Congo se justifie pour lui, par l’abondance de l’électricité d’origine hydraulique et des métaux non ferreux. Le fleuve Congo, deuxième fleuve du monde par le volume de son débit, recèle à lui seul plus de 600 milliards de Kwh de réserves annuelles, représentant les deux tiers de la production mondiale en 1960. Si le problème du transport de l’énergie électrique sous forme de tension continue était complètement résolu, l’équipement du bassin du Congo permettrait de ravitailler tout le continent noir en électricité.
Vingt-cinq ans plus tard, le Togolais Eden Kodjo, auteur de Et demain l’Afrique, se demandait si le Zaïre (Congo) ne pourrait pas jouer un rôle comparable à celui de la Prusse en Allemagne au 19ème siècle afin de favoriser le développement des pays de l’Afrique centrale.
Pastichant le titre d’un best-seller d’Alain Peyrefitte intitulé « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera », paru au lendemain du premier séjour en République Populaire de Chine de l’homme politique français, l’historien franco-guinéen Ibrahima Baba Kake écrivait dans la Semaine, n° 4 du 2 décembre 1988, après son premier voyage à Kinshasa et sa découverte du Zaïre (R.D. Congo) : « Quand le Zaïre s’éveillera, il étonnera le monde ».
L’article d’Ibrahima Kake était une plaidoirie, un témoignage enthousiaste, une profession de foi pour notre pays : « Je fais le pari qu’il sera une des grandes nations mondiales du 3ème millénaire » disait-il. L’argumentation de Kake tenait en cinq points :
l’unité nationale semble plus avancée au Zaïre (RDC) que partout ailleurs en Afrique ;
la formation des hommes est impressionnante, et ce pays dispose de cadres de haut niveau dans tous les secteurs ;
le peuple zaïrois (congolais) est un des peuples les plus dynamiques et les plus inventifs du continent africain, un peuple de créateurs, d’artistes et de poètes ;
le régime politique zaïrois (de Mobutu) est, pour lui, beaucoup moins autoritaire que celui d’autres pays africains ;
l’authenticité mérite une meilleure illustration.
Ibrahima Kake formait le vœu que le Zaïre (R.D.C.) serve d’exemple en matière de construction d’une véritable nation. Interrogeons-nous à présent sur les conditions nécessaires à l’intégration nationale d’un État fédéral qui est à l’ordre du jour.
La première condition est la volonté des populations de vivre ensemble. Le Pouvoir doit encourager la cohabitation des populations et atténuer les tensions larvées : les Kasaïens au Katanga, les Luba, les Luluwa et les Tetela à Kananga, les Bangala, les Bayaka, les Basuku, les Bateke et les Bakongo à Kinshasa, les Mongo et les Ngombe à Mbandaka, les Bashi et les Warega à Bukavu, etc.
La deuxième condition est la préservation de l’intégrité territoriale. Les frontières nationales reconnues à la date de l’indépendance doivent être défendues. Jusqu’à quand tiendra l’intangibilité des frontières ? Certains auteurs, comme Bernard Lugan, plaident pour un redécoupage et un remodelage de l’Afrique en général, et de la RDC en particulier.
La troisième condition est l’aménagement des limites intérieures séparant les provinces afin de résorber « les territoires contestés ». Sans doute sera-t-il nécessaire d’organiser, par endroits, des référendums pour recueillir l’avis des populations.
La quatrième condition est l’ouverture des 26 provinces. La loi doit reconnaître aux citoyens qui le désirent le droit de rester dans la province de leur choix, d’y faire souche, d’y entreprendre des activités économiques, et d’y exercer les fonctions politiques les plus hautes, même s'ils n’appartiennent pas aux groupes ethniques de la Province. Faudrait-il, pour y arriver, que les origines ne soient plus marquées sur les cartes d’identité ?
La cinquième condition est l’instauration de la démocratie dans les nouvelles provinces. Il faut éviter que l’oligarchie des dinosaures qui se sont constitué des puissances d’argent sur le plan national ne se retrouve à la tête des Provinces et n’y confisque, en petits potentats, le pouvoir au détriment du peuple.
La sixième et dernière condition nécessaire à l’intégration nationale est l’exploitation de la diversité économique et culturelle des régions. Cette diversité est en soi une richesse nationale. Les Pouvoirs publics doivent travailler à faire des diverses parties de la RDC des zones économiquement complémentaires les unes des autres. Ainsi sera réalisée une économie équilibrée et intégrée qui saura tirer profit de la variété climatique et géologique du pays.
Certes, la nation congolaise n’existe pas encore vraiment. Mais la nation congolaise est en construction, elle est en formation. Pour preuve, la résistance opposée aux manœuvres de balkanisation.
Mais les velléités séparatistes ne sont pas complètement écartées. Le Katanga n’en finit pas de ruminer le ressentiment des « Batoto ya mama » contre les non-originaires, particulièrement contre les Kasaïens. La frustration des Katangais date de décembre 1957 lorsqu’ils ont perdu les élections communales gagnées par les non-originaires. Les Katangais se sont alors convaincu que leur région minière était une vache à lait exploitée par les autres. Que ce soit en matière de scolarité ou d’emploi, ils souffraient désavantageusement de la comparaison avec les Kasaïens dans leur propre région. Les Kasaïens, victimes de l’épuration ethnique et du pogrom au Katanga en 1992, méditent sur cette deuxième expulsion de la région survenue plus de trente ans après la première expulsion. Beaucoup d’entre eux étaient partis au Katanga sans esprit de retour. Le district du Lomami faisait partie de la province du Katanga de 1910 à 1933. Beaucoup de jeunes y sont nés, et ne connaissent le Kasaï qu’à travers les récits de leurs parents.
En juin 1960, plusieurs partis qui appréhendaient de ne pas se retrouver au pouvoir usèrent du chantage à l’autonomie, voire à la sécession lors de l’élection du chef de l’État disputée entre l’Alliance des Bakongo (ABAKO) et le Parti de l’Unité Nationale (PUNA), et lors de la formation du gouvernement Lumumba et des gouvernements provinciaux. Tels, l’Alliance des Bayanzi (ABAZI) et le Rassemblement Démocratique du Lac Léopold II et du Kwango-Kwilu (R.D.L.K.) dans la province de Léopoldville, l’Union des Mongo (UNIMO) dans la province de l’Equateur, les conseillers provinciaux du Maniema au Kivu, le Mouvement National Congolais tendance Kalonji au Kasaï, l’Association des Baluba du Katanga (BALUBAKAT) au Katanga. La province orientale ne fut pas à l’abri de ces velléités de sécession puisque le député Dericoyard du Parti National du Progrès (P.N.P.) menaça le 23 juin 1960 à la Chambre des Représentants de reconstituer l’empire zande.
« Congo uni, pays fort ! » était un slogan courant à la veille de l’indépendance. C’est dire qu’un Congo balkanisé et diminué n’aura plus la chance de peser sur l’échiquier africain et mondial. L’intérêt actuel de la RDC dans le monde tient à ses potentialités, à sa superficie, à sa population et à sa situation géographique. Le fédéralisme bien compris n’implique pas la balkanisation de la République démocratique du Congo, mais l’intégration nationale dont nous avons essayé de circonscrire les conditions nécessaires.
(Par Eric Kamba, Analyste de la Géopolitique & Coordonnateur de l’ONG Congo Action pour la Diplomatie Agissante (CADA)
Le CADA (Congo Action pour la Diplomatie Agissante) suit la situation cauchemardesque que vivent les populations congolaises des Nord et Sud-Kivu après la prise de la ville de Goma, sur fond d’un carnage de milliers de personnes, suivie de celle de la ville de Bukavu par les Forces Armées Rwandaises (RDF) et leurs supplétifs du M23. Cette conquête du territoire national continue malgré plusieurs cessez-le-feu annoncés et les multiples condamnations de la communauté internationale sur la présence des soldats rwandais sur le sol congolais et son exigence vaine de les voir s’en retirer.
Bien que la cause de la RDC, qui subit depuis 30 ans les affres d’une guerre lui imposée injustement avec son cortège d’une dizaine de millions de morts sans compter également de millions de déplacés et autres victimes collatérales, soit juste, il reste que le Président Félix Tshisekedi doit enfiler un costume adapté à la situation et prendre en compte les réalités à géométrie variable de l’univers diplomatique quant au respect de la Charte des Nations Unies et du Droit international.
C’est ici aussi l’occasion de dénoncer le jeu sibyllin auquel se livrent les grandes capitales s’identifiant à la communauté internationale et enclines à capter les minerais stratégiques de la RDC par ces temps de transition énergétique et numérique qui, tout en se dédouanant auprès de leurs opinions intérieures par des déclarations parfois tonitruantes envers le Rwanda au vu des manifestations de rue organisées çà et là par la diaspora congolaise, encouragée dans une certaine mesure par celle africaine, utilisent plusieurs dirigeants africains pour faire prévaloir autrement leurs thèses. La preuve c’est qu’au dernier Sommet de l’Union Africaine, contrairement à la Charte de cette organisation et au Droit international, aucun pays, à part le Burundi, n’a daigné condamner l’occupation de la RDC par le Rwanda.
Le CADA demande au Président Félix Tshisekedi de ne pas se résoudre au mutisme parce que c’est la guerre contre le pays, mais plutôt de se rapprocher davantage de son peuple et de le galvaniser autour d’un discours d’espoir et de résilience, et de lui demander de se méfier des chants des sirènes entonnées par ceux qui convoitent les ressources congolaises et qui sont préoccupés à balkaniser le pays. A cet effet, il lui fait des recommandations ci-après :
1. Réaménagement technique du Gouvernement sur fond d’une équipe de combat ; 2. Réorganisation du Cabinet du Président de la République par un casting rigoureux ; 3. Diminution drastique du train de vie des institutions en allant au-delà des mesures que le Gouvernement est en train de projeter en supprimant des institutions qui n’en valent pas la peine tels la CCM (Coordination de Changement de mentalité), dont le concept peut être rattaché à un ministère, et le CNSA. Il y a plus ; 4. Tourner une fois de plus la vis s’agissant de l’armée, des services de l’ordre et de sécurité qui ont montré des faiblesses en : a. mettant en branle l’état-major général des FARDC récemment mis en place pour galvaniser les troupes, le Chef d’état-major général récemment nommé ne se révèle pas ; b. colmatant les brèches par une révisitation de la chaîne de commandement sur le terrain ; b. réorganisant les fronts au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en améliorant le dispositif dans l’Ituri, c. créant des verrous pour endiguer la progression des agresseurs dans l’ex-Katanga, le reste de la Grande Orientale et le Maniema ; d. lançant un appel à des vaillants soldats congolais aujourd’hui dans la réserve de la République et dont le mérite se passe de tout commentaire ;
5. Rationalisation du front diplomatique en a. recentrant l’action pour éviter toute dispersion ; b. ciblant des partenaires précis à même de soutenir la cause de la RDC ; c. sollicitant une assistance militaire crédible.
6. Mise en place sans atermoiement du Parquet financier et concrétisation des principales recommandations des états généraux de la Justice pour huiler la machine judiciaire. 6. Remise en cause de la communication officielle, voire au sein de la Présidence de la République afin de maintenir le moral du peuple et de l’informer à temps utile pour qu’il sache à quoi s’en tenir ; la guerre étant aussi médiatique. La mise en place, entre autres, d’une Task-Force de communication à même de gérer le flot d’informations pendant cette période et de riposter, est le bienvenu. Il faut garder allumer le flambeau entre les provinces occupées et le reste de la République. Par ailleurs, le Président de la République est appelé à :
- recadrer les prélats catholiques et protestants dans leur démarche qui n’est qu’une caution de la rébellion et une tentative de vouloir dédouaner le Rwanda dans son entreprise criminelle en RDC en voulant faire voir que la crise est avant tout congolo-congolaise avec in fine l’affaiblissement du régime Tshisekedi ; - mettre fin le plus rapidement possible à la crise qui sévit dans son parti, UDPS ; - faire sortir de leur réserve les bonzes de l’Union Sacrée de l’Opposition qui assistent tels des spectateurs à la situation dramatique que le pays connaît.