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Inacceptable abus de pouvoir du Ministre Provincial de l’Intérieur et du Commandant de la 22ème Région militaire du Haut-Katanga

Me Hubert Tshiswaka Masoka,
Directeur Général de l’IRDH
IRDH exige des enquêtes aux fins des poursuites des présumés auteurs du détournement des camions de MAJ LOGISTICS LTD et du vol des minerais de Tenke Fungurume Mining (TFM).
L’Institut de recherche en droits humains (IRDH)est vivement préoccupé par la plainte faisant état d’abus de pouvoir du Ministre provincial de l’intérieur du Haut-Katanga et du Commandant de la 22ème région militaire basée à Lubumbashi.
L’institut demande des enquêtes urgentes, afin d’élucider le détournement des trois camions de la société MAJ LOGISTICS LTD transportant 120 Tonnes de cathodes de cuivre appartenant à la société Tenke Fungurme Mining (TFM).
En effet, dans une correspondance datée du 05 juillet dernier, reçue à l’Ambassade de la RDC à Lusaka, le Directeur Général de la société zambienne MAJ LOGISTICSLTD porte à la connaissance de S.E. Monsieur l’Ambassadeur que depuis le30juin2023, trois de ses camions immatriculés BCF 348, BCE 8677 et BCF1013, transportant des cathodes de cuivre appartenant à la société TFM, sous Bonde Sortie numéro 2023/X/5372, du 17 juin 2023, étaient forcés de retourner à Lubumbashi, pourtant déjà arrivés à WHISKY, la frontière zambienne de Kasumbalesa.
Les autorisations de transport des cuivres dûment signées par les autorités compétentes de la province du Lualaba, les Passeports et téléphones des chauffeurs, ont été confisqués par des agents du Ministère de l’intérieur de la province du Haut-Katanga, ne produisant aucun mandat ni tout autre Acte signé par le Parquet Général motivant ou autorisant telles saisies.
Dans leur lettre datée du 05 juillet adressée à l’Auditeur Supérieur près la Cour Militaire du Katanga, les Avocats de MAJ LOGISTICS LTD trouvent inexplicable que :
1. Des agents du Ministère provincial de l’Intérieur saisissent, sans aucun acte du parquet, une cargaison se trouvant à la frontière, après toutes les vérifications des documents, par des services compétents commis à l’exportation du cuivre ;
2. Plus de 120 tonnes de cuivre que transportaient les trois camions, soient déchargées nuitamment, le 02 juillet 2023, par des militaires des FARDC, dansl’enceinte de la 22e Région Militaire de Lubumbashi ;
3. Ni le Ministre provincial de l’Intérieur, ni le Commandant de la 22ème Région Militaire ne soient plus en mesure de retracer une si grande quantité de cuivre;
4. Les trois chauffeurs et leurs camions vidés de leurs contenus soient reconduits, manu militari, et forcés à traverser la frontière zambienne d’où ils étaient enlevés;
Au regard des faits, ci-dessus, l’IRDH soutient la plainte de la société MAJ LOGISTICS LTD à l’Auditeur Supérieur près la Cour Militaire du Katanga, pour ce vol invraisemblable des cathodes de cuivre de TFM ; Recommande des enquêtes urgentes, afin d’élucider les rôles joués respectivement, par le Ministre provincial de l’Intérieur du Haut-Katanga et le Commandant dela22 e Région Militaire basée à Lubumbashi.
Lubumbashi, le 10 juillet 2023
Me Tshiswaka Masoka Hubert
Directeur Général de l’IRDH

 

Inacceptable abus de pouvoir du Ministre Provincial de l’Intérieur et du Commandant de la 22ème Région militaire du Haut-Katanga

Pourquoi les Congolais jouent-ils contre leurs propres intérêts ?

(Par le Prof. Patience Kabamba)

 

*Lorsqu’on débarque au Congo après une longue absence, on est surpris par un sentiment de normalité qui habite les gens sur des rues pleine immondices, le marché alimentaire sur des surfaces d’une insalubrité indescriptible, les “super marche” réservés aux personnes nanties qui constituent une infime minorité. Bref, le pays est dans une insalubrité physique, politique, économique et environnementale. Tout questionnement sur cette situation est considéré comme une perturbation qu’il faut éliminer.
Au Congo, l’intelligence est devenue le contraire de la pensée. Il me semble que l’homme ou la femme congolaise n’est plus du tout le dépositaire de la conscience humaine. Une fois, j’étais convoqué pour “une séance de travail” par les services de sécurité pour avoir demandé que nous engagions une lutte contre ce qui en nous joue contre nous.
Et cela, au propre comme au figuré. Nous semblons approuver notre propre servitude et de ce fait, nous jouons contre nos propres intérêts. Bref, nous sommes aliénés, et cela se voit sur toutes les couches de la société.
De plus humbles au plus nantis. Il suffit de se mettre dans la rue pour voir défiler des visages renfrognés comme des conducteurs de corbillards. Les gens vivent des situations sur lesquelles ils n’ont aucun control. Ils sont simplement aliénés, c’est-à-dire qu’ils vivent des conditions qui ne leur appartiennent plus (Orwell 1984). Paradoxalement, on lit sur les visages des gens la crainte de perdre leurs moyens d’existence même si c’est une existence confisquée par un conditionnement dont ils ne sont pas responsables. Le thème de l’aliénation se retrouve chez Karl Marx sous l’expression de fétichisme de la marchandise.
Marx était un économiste qui a fait une analyse critique de la société capitaliste naissante du XIXème siècle.
Il était aussi et surtout un philosophe qui a proposé une vision du monde. Karl Marx s’était inspiré de Hegel, un philosophe Allemand pour qui l’histoire est le lieu de déploiement de la raison universelle. Selon Hegel, l’histoire se déroule en suivant une ligne directrice. En d’autres termes, l’histoire se déploie en suivant la raison. Pour Hegel, l’esprit conduit la matière. La matière est organisée et se déploie selon une logique rationnelle. Pour Hegel, nous sommes donc des concepteurs rationnels de notre vie matérielle. Notre conscience rationnelle donne un sens et une direction à notre histoire. Pour comprendre donc la marche de l’histoire du monde, de l’histoire congolaise, il nous suffit simplement d’identifier la direction que prend l’histoire dans notre pays. Hegel proclame ainsi la primauté de la raison, de la conscience, de l’idée sur le vécu ou sur l‘histoire.
Marx va se départir de Hegel en arguant que ce n’est pas l’idée, la raison ou la conscience qui guident le monde, mais plutôt un principe matériel ; l’histoire humaine est l’histoire de la lutte des classes. Selon Marx, le conflit est à l’origine de la marche du monde. Le monde avance par le conflit et la compétition. La conscience humaine ne peut avancer que si elle est confrontée à la contradiction. C’est le conflit et non la raison qui est le moteur de l’histoire, pour Karl Marx.
Ce dernier a donc une vision éristique (conflictuelle) de l’histoire. Saint Exupéry disait que l’homme se découvrait lorsqu’il se mesurait devant un obstacle. C’est exactement ce que soutient Karl Marx, pour qu’il y ai un déroulé historique, le conflit doit avoir lieu. L’histoire est orientée par des rapports économiques dans lesquels deux acteurs principaux – les propriétaires et les prolétaires (l’Etat et le peuple Congolais) se confrontent. La lutte entre les deux classes déterminera le devenir du monde. Si le peuple congolais veut avoir un avenir (devenir) radieux, il doit gagner ce combat contre un Etat prédateur qui l’aliène. Il est donc capital de prendre tous les moyens pour vaincre ce molok, ce monstre, ce Léviathan qui écrase le peuple.
J’entends souvent dire que pour que le Congo change, il faut un changement de mentalité de l’homme congolais. Mais, justement la mentalité des Congolais est celle qui provient de leurs conditions matérielles. Nous avons la conscience de nos conditions matérielles. Pour le dire en des termes marxiens, c’est la matière qui détermine l’esprit. Le monde n’est pas la projection d’un esprit spirituel qui, à la manière d’un roi, trônerait autour de lui. La raison, la conscience ou les idées sont générées par le monde et non le contraire. Comme c’est la matière qui guide l’esprit chez Karl Marx, dans l’histoire de la lutte des classes tout changement social est tributaire du changement des niveau de vie matérielle.
C’est le matérialisme dialectique ou la dialectique matérialiste. Et tout ce qui a lieu dans la vie est le produit de cette dialectique. Marx l’exprime dans la phrase qui résume le mieux toute la dialectique matérialiste:
“Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être, mais c’est leur être social qui détermine leur conscience.” En d’autre termes, nous avons les idées ou la mentalité de notre situation matérielle, notre conscience est le produit de notre rapport au monde. Un individu qui a toujours eu trois repas par jours possède une mentalité différente de celle d’un individu qui ne mange que tous les deux jours. Pour changer la mentalité des Congolais, il faut changer leurs conditions matérielles. Si la population gagne la bataille contre ceux qui confisquent son devenir (le gouvernement actuel) et si elle met en place un gouvernement dont le but sera de rendre sa prospérité aux Congolais, alors la mentalité va changer.
La mentalité des Congolais se construit à travers des influences qu’ils reçoivent. Nos différences de mentalités sont souvent liées à nos conditions matérielles, à notre rapport concret au monde. Notre situation matérielle fait de nous ce que nous sommes. Notre situation matérielle nous conditionne à penser de telle ou telle manière. Un vécu diffèrent va induire une mentalité différente.
Notre rapport actuel au monde se vit sur un mode d’aliénation, c’est-à-dire que notre conscience est déterminée par des rapports matériels qui nous sont défavorables et que nous ne contrôlons pas. Notre intérêt réside donc dans le control de notre rapport matériel à notre pays. Continuer à vivre comme nous vivons aujourd’hui dans une insalubrité politique, économique et environnementale, c’est travailler contre nos propres intérêts.

Pourquoi les Congolais jouent-ils contre leurs propres intérêts ?

Lettre ouverte au Président de la République Démocratique du Congo (RDC), S. E. Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo

(Par Me Hubert Tshiswaka Masoka)

Hémiplégie de la Justice, pendant le processus électoral dans le Haut-Katanga : condamnation sans motifs et déni du droit d’Appel
Lubumbashi, le 05 juillet 2023
Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat,
A cinq mois des élections générales, l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) est vivement préoccupé par le déni systématique du droit d’interjeter appel contre le jugement prononcé le 05 juin 2023, sous RP 15786, par le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi, à la suite d’une procédure de flagrance, condamnant sur dispositif, sans aucune motivation, Messieurs KYUNGU NTAMBWE, TSHIKALA NGOY et NKULU KAMUNGA, membres du parti d’opposition Ensemble pour la République, en détention au Centre pénitentiaire et de rééducation de la Kassapa (CPRK) à Lubumbashi. En effet, les avocats de l’IRDH commis pro deo à la défense des précités, avaient interjeté appel, depuis le 06 juin 2023, sous RPA 7760. Un mois après, l’absence de motivation du jugement viole l’article 21 de la Constitution en vigueur dans le pays qui exige que TOUT JUGEMENT SOIT ECRIT ET IMMEDIATEMENT MOTIVE. Quand bien même l’article 9 de l’Ordonnance-loi n°78-001, du 24 février 1978, relative à la répression des infractions flagrantes, accorderait au Tribunal la possibilité de motiver le jugement, dans un DELAI MAXIMAL DE 48 HEURES. En plus, l’abstention est coupable, pour les agents du Greffe près le Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi qui se refusent de transmettre le dossier administratif sous RP 15786. Ce comportement piétine le droit de former recours contre un jugement que garantit l’article 21 de la Constitution, sus évoqué. Et, il empêche à la Cour d’Appel du Haut-Katanga de statuer et constater l’arbitraire, la violation flagrante des droits de la défense, le mal jugé ainsi que toutes les irrégularités plombant l’acquittement des prévenus. Monsieur le Président de la République, L’IRDH se trouve dans l’obligation de porter à votre connaissance que les errements judiciaires ci-dessus sont téléguidés par le Ministre provincial de l’Intérieur, Monsieur MUTA Eric qui aurait reçu instruction de sa « hiérarchie » de maintenir en détention ces trois citoyens, afin de « passer un message fort à tous les anciens membres de son parti politique UNAFEC qui gonfleraient les rangs de l’opposition, via le parti Ensemble pour la République ».
Dès l’arrestation de ces trois personnes, l’IRDH avait dénoncé, sans succès, cette motivation politique qui transgresse la procédure judiciaire, auprès du Vice- Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur, le Premier Président ainsi que le Procureur Général de la Cour d’Appel du Haut-Katanga, après avoir rencontré le Président du Tribunal de Grande Instance de Lubumbashi.
Cet incident est inacceptable, dans le contexte politique de forte compétition électorale qui exige l’égalité des citoyens devant la loi et la jouissance de l’égale protection des lois, conformément à l’article 12 de la Constitution du pays.
Face à cette paralysie partielle de l’appareil judiciaire qui ne fonctionne plus, quand il s’agit de statuer sur les mérites des causes portées par des justiciables affichant ou présumés avoir des opinions politiques divergentes à celles du parti au pouvoir ;
Etant le dernier rempart de la protection de l’état de droit ;
Qu’il vous plaise de rétablir l’équilibre rompue, dans le traitement des citoyens devant la Justice ;
Que vous instruisiez la transmission immédiate du dossier physique sous RP 15786 au Greffe Principal près la Cour d’Appel du Haut-Katanga ;
Afin que la Cour d’Appel du Haut-Katanga statue, conformément à la loi, sur l’affaire sous RPA 7760.
Me Hubert Tshiswaka Masoka
Directeur Général de l’IRDH

 

Lettre ouverte au Président de la République Démocratique du Congo (RDC), S. E. Monsieur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo

Moïse Moni Della : ‘’Il faut une décrispation avant les élections’’

*La libération des prisonniers politiques et l'inclusivité comme préalable à l'organisation des élections est une exigence constitutionnelle et patriotique qui s'impose à nous et dépasse largement le cadre de concertation initié par le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce dernier, avouons-le, est dans l'incapacité d'organiser les élections crédibles et inclusives dans le délai constitutionnel.
Il est injuste, inadmissible et inconcevable d'organiser les élections en excluant la population d'une bonne partie du territoire de notre pays (Nord-Kivu et Kwamouth) et certains acteurs majeurs de la vie politique comme Mike Mukebayi, Kabund a Kabund, François Beya, Fortunat Biselele, Salomon Kalonda Della, Franck Diongo ...
Il y a une jurisprudence dans notre pays qui date de très longtemps.
En 1959, alors que la délégation congolaise dans sa diversité et sa divergence se trouvait à Bruxelles pour participer à la Table ronde, elle avait exigé dans un front commun la libération et la participation de Patrice-Emery Lumumba. Ce qui fut obtenu de l'administration coloniale belge.
En 1964, Antoine Gizenga a été relaxé sur décision du Président Mobutu, sorti de la prison de Bulambemba où il était incarcéré pour participer à la conférence de Louabourg.
A la veille de la conférence nationale en 1992, les participants ont exigé la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques. Le Maréchal Mobutu, du haut de son autoritarisme, avait accédé à la demande.
En 2016 à la demande des participants aux assises de la Cenco, le président Kabila a accepté la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés dans ce que ils ont qualifié « cas emblématiques». C'est dans cette circonstance que Bruno Tshibala, Roger Lumbala et moi- même avions retrouvé la liberté et participer aux élections.
Ce petit rappel historique montre que la décrispation politique, mieux la réconciliation nationale est dans nos gênes, dans notre tradition à la veille de grands rendez-vous politiques. C'est aussi une condition sine qua non pour une élection apaisée. Comment peut-on expliquer qu'à la veille des élections, quelques acteurs majeurs soient interdits de se déplacer à l'intérieur du pays et subissent toutes sortes de brimades, tracasseries et humiliations ? C'est le cas de Moïse Katumbi qui a été empêché d'effectuer sa tournée dans les provinces de l'ex Bandundu et au Kongo central. Mais aussi, de l'ancien Premier ministre, Matata Ponyo.
En dépit de toutes les différences et divergences qui nous caractérisent, je souhaite, malgré les enjeux à six mois de la compétition, que le fair-play domine les esprits et que les meilleurs gagnent en respectant scrupuleusement les règles du jeu consignées dans la Constitution et les lois de la République puissent être de stricte observance.
Le président de la République, conformément aux pouvoir que lui confère la constitution peut initier la décrispation avant les élections. Mieux, il peut obtenir par la même occasion la réconciliation nationale au tour des confessions religieuses à leur tête l'église catholique qui a une longue et riche expérience en la matière.
Pour éviter le bidouillage, le tripatouillage et le cafouillage des élections portant les germes de la balkanisation et de la division du pays, j'exhorte le président et très cher frère Fatshi d'écouter la voix de la raison exprimée par une bonne partie du peuple congolais, relayée plusieurs fois par le cardinal Fridolin Ambongo, Mgr Donatien Nshole ou encore l'archevêque Fulgence Muteba et de ne pas suivre les chansons des flatteurs, zélateurs, partisans et courtisans qui, à l'instar de ceux de Mobutu, étaient les premiers à le renier et le conduire au cimetière politique comme des corbillards.
Et pourtant, ces croque-morts politiques chantaient matin, midi et soir « 100 ans tumu tombele ».
Ils ont même dit à Mobutu qu'il venait du ciel, donc immortel. Ce dernier a fini par y croire. Et on connaît la suite. C'est presque les mêmes avec les mêmes qui ont dit à Kabila « Wumela », « Nanu to tondi yo te ». Curieusement, ils ont été le premier à le vilipender.
Le président Felix risque de subir le même sort s'il écoute cette catégorie de personnes. Vaut mieux celui qui te blesse avec la vérité que celui qui te tue avec les mensonges.
Le cardinal Malula disait : « Il est préférable d'être crucifié pour avoir dit la vérité que de crucifier la vérité ».
C'est dans cette condition que Félix, fils de Tshisekedi wa Mulumba, père de la démocratie naissante congolaise, écrira une partie de l'histoire de notre pays avec l'encre indélébile et concrétisera le rêve de Lumumba de voir l'Afrique écrire sa belle histoire.
Moïse Moni Della Idi Saluka 'Onya
Porte-parole du peuple

 

Moïse Moni Della : ‘’Il faut une décrispation avant les élections’’

L’UDS s’engage dans la lutte contre l’hégémonie américaine

M. Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS
Hier mardi, le 4 Juillet 2023, plusieurs pays qui s’opposent à la domination américaine dans le monde ont célébré, pour la première fois, la Journée Internationale de l’Indépendance de l’hégémonie Américaine.
A cette occasion, l’Union des Démocrates Socialistes a publié une déclaration politique dont la teneur suit :
1. L’Union des Démocrates Socialistes, UDS, Parti Politique de la gauche révolutionnaire congolaise, s’associe, ce mardi 04 Juillet 2023, à toutes les manifestations organisées, à travers le monde, à l’occasion de la première édition de la Journée Internationale de l’Indépendance de l’Hégémonie Américaine, laquelle journée a été officiellement décrétée le 15 Juin 2023 dernier à Moscou (Russie).
2. L’UDS qui n’a cessé jamais de se battre pour le respect de l’indépendance nationale et la protection de la souveraineté de la République Démocratique du Congo, monte à la ligne de front du noble combat déclenché par les Organisations Non-Gouvernementales d’Autriche, de Serbie, d’Arménie et de Kazakhstan, en vue de sauvegarder la souveraineté de chaque pays face à la domination nord-américaine sur le reste du monde.
3. L’UDS encourage tous les pays de la planète qui hésitent encore à s’engager dans la défense de leurs valeurs et de leurs cultures nationales. Car, l’ingérence des Etats-Unis d’Amérique dans les affaires internes d’autres pays constitue une flagrante et impardonnable violation de la Charte des Nations-Unies fondées au nom de la préservation de la paix et de la sécurité mondiales.
4. L’Union des Démocrates Socialistes constate malheureusement que les Etats-Unis d’Amérique refusent volontairement d’appliquer la doctrine dite « Monroe » de leur ancien Président James Monroe symbolisée par la fameuse et célèbre phrase : « L’Amérique aux Américains ! ».
5. L’UDS rappelle que, depuis plusieurs décennies, les Etats-Unis d’Amérique ont mis en place des mécanismes et des stratégies diaboliques qu’ils ont toujours exécutés avec une froideur indicible pour coloniser, par des voies détournées, le monde entier et établir par la force un ordre mondial unipolaire basé uniquement sur la domination des valeurs et des institutions américaines. Tout en foulant aux pieds le principe universellement admis selon lequel « aucune culture, mieux aucune civilisation, n’est supérieure à une autre ».
6. L’Union des Démocrates Socialistes qui prône le pacifisme et la solidarité internationale dans un monde multipolaire, insiste sur le fait que la Journée Internationale de l’Indépendance de l’Hégémonie Américaine se pose comme un cadre idéal de concertation afin d’aider tous les peuples et les Etats du monde à sortir, une fois pour toutes, de l’influence américaine jugée néfaste.
7. Dans cet ordre d’idées, l’Union des Démocrates Socialistes réaffirme publiquement son engagement en faveur de la cohabitation pacifique entre les Peuples et les Etats sans exclusion et sans déclencher une quelconque confrontation avec les Etats-Unis d’Amérique qui s’illustrent régulièrement par la violence et l’agressivité inouïe pour dominer le reste du monde.
8. Faisant le bilan de la présence américaine quasi-ininterrompue en République Démocratique du Congo depuis le début de la colonisation, l’Union des Démocrates Socialistes affirme, sans peur d’être contredite, que ce bilan est largement négatif. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont aucun investissement important dans notre pays. Par contre, les Nord-Américains ont contribué et contribuent encore à la déstabilisation de notre mère patrie, échafaudent de funestes plans de balkanisation, participent au pillage de nos ressources naturelles, parrainent des rébellions devenues endémiques et œuvrent pour l’affaiblissement de l’Etat congolais.
9. Les Nord-Américains sont à la base de nombreux assassinats politiques dans notre pays. Planificateur et exécuteur de l’ignoble assassinat de notre Héros National, l’Immortel Patrice-Emery LUMUMBA, les Etats-Unis d’Amérique ont aussi éliminé physiquement des personnalités importantes comme Pierre MULELE, Mzee Laurent-Désiré KABILA. Ils ont également combattu le Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, Docteur Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA jusqu’à sa mort pour qu’il n’accède pas à la Présidence de la République Démocratique du Congo. En bref, les Nord-Américains ont toujours joué un mauvais rôle dans la politique congolaise où ils ont recruté un grand nombre de traitres à la cause nationale.
10. Enfin, l’Union des Démocrates Socialistes reconnaît, à son juste titre, que la célébration de cette journée dédiée à la lutte contre l’hégémonie américaine, devra interpeller tous les patriotes congolais en vue de défendre mordicus notre souveraineté nationale.
A nous la victoire !
Fait à Kinshasa, le 04 Juillet 2023.
LE PRESIDENT NATIONAL DE L’UNION
DES DEMOCRATES SOCIALISTES,
Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI
Sénateur honoraire

 

 

L’UDS s’engage dans la lutte contre l’hégémonie américaine

L’Etat est-il indispensable ?

(Par le Prof. Patience Kabamba)

La définition commune que nous avons apprise en sociologie de la part de Max Weber est que l’Etat est l’entité qui réclame avec succès le monopole de la violence légitime. Cela veut simplement dire que l’Etat seul a le droit de vous faire violence ou de vous arrêter ; aucune autre entité n’a ce pouvoir de violence sur les individus. Selon Max Weber, si le militaire a le droit de vous gifler par exemple, en revanche, vous ne pouvez pas répliquer à un agent de Etat qui vous gifle. Les images qui circulent des policiers ou militaires en uniforme et qui se livrent à des bagarres de rue, contredisent le fondement même de l’Etat. Un agent en uniforme de l’armée ou de la police représente l’Etat selon la définition wébérienne. L’Etat organise aussi la vie économique et politique du pays à travers l’organisation de la production économique et du deal politique y afférant.
Pour le moment nous avons à faire à un régime politique qui dit œuvrer pour la cohésion nationale pendant que dans les actes, il tribalise l'administration de l'Etat, il fait porter à l'Etat ses charges privées et celles de tous les membres de son clan qui non seulement émargent au budget de la Maison Civile mais s'activent dans les affaires notamment au Katanga. Le gouvernement vante le projet de 145 Territoires alors qu'il a ignoré superbement les congolais qui l'ont conçu pour la bonne et simple raison qu'ils ne sont pas de son obédience politique encore moins de sa tribu.
Voilà le diagnostic qui me fait poser la question sur l’indispensabilité de l’Etat comme entité ayant le monopole de la violence légitime. Le MDW va emprunter un raisonnement heideggérien pour montrer que l’Etat telle qu’il est organisé en République Démocratique du Congo n’est pas du tout indispensable.
La science et la technique produisent des choses qui ont une valeur objective (ob-jectum) extérieure au sujet. Ces objets ont généralement une valeur fonctionnelle, instrumentale, esthétique, ou symbolique qui jouissent d’une signification ontique pour lesquelles ils ont été produits. Mais, dans la vie courante ce qui arrive est que ces objets prennent le caractère indispensable au point de devenir ontologiquement significatif. Il en est de même pour l’Etat en tant que tel.
En effet, l’Etat a acquis une certaine autonomie qui fait de lui une valeur ontologiquement prioritaire. L’Etat est même devenu un complexe biotechnologique éminemment indispensable. Cet organisme biotechnologique qu’est devenu l’Etat tend à s’imposer comme unique manière d’organiser la vie sociale. L’Etat est devenu à la manière des objets comme les téléphones, les voitures, les ressources virtuelles et digitales, un signifiant ontique d’un signifié ontologique ou transcendantal. Et nous trouvons tous des alibis même métaphysiques pour nous soumettre à l’Etat sans le questionner.
L’Etat est un arrangement social qui a pour but d’aider les individus qui s’y reconnaitre de mener une vie décente en terme de sécurité, santé, éducation des enfants et de nutrition. Lorsque ces objectifs ne sont pas atteints, les individus sont en droit de remettre en question l’organisation étatique qui est la leur.
Le MDW nous appelle à quitter les définitions rigides et prêt-à-porter de l’Etat dans le sens d’un organisme biotechnologique. Pour nous, l’Etat est une forme de relations humaines. La caractéristique des rapports humains est celle d’être flexibles. Si une manière de vivre ensemble ne répond pas aux attentes d’un peuple, celui-ci est en droit de la changer pour le bien de tous. Si vous êtes dans une relation amoureuse et que votre partenaire vous traite comme moins que rien, la chose la plus normale à faire est de le quitter pour chercher quelqu’un qui vous respectera et qui vous rendra la dignité. C’est la même chose pour l’Etat qui est, je le répète, une forme des rapports sociaux. Nous ne sommes pas obligés d’avoir un président, deux chambres, une cinquantaine des ministres et vice-ministres, des députés provinciaux. Cette forme d’Etat ne doit pas s’imposer à nous comme si elle était indispensable. Ce sont des productions externes à nous et qui n’ont pour rôle que de nous rendre la vie plus vivable.
A partir du moment où une forme étatique ne joue plus ce rôle, nous devons l’abandonner pour penser à d’autres formes d’arrangements sociaux plus adéquates à nos aspirations. Nous pouvons imaginer un système de production des richesses différent du capitalisme d’Etat que nous vivons ; nous pouvons lui associer un deal politique ou les ¾ du budget national n’ira pas dans les gros salaires qui sont devenus le type de vols institutionnalisés des deniers publics.
Pourquoi acceptons-nous les écarts salariaux illogiques que nous connaissons au Congo ?
Il ne s’agit pas uniquement des individus au pouvoir, mais de la forme même du pouvoir et de l’organisation social dont elle émane. Nous sommes en droit de ne pas remettre, par exemple, le monopole de la violence légitime à un groupe des bandits qui s’en servent pour intimider les adversaires politiques et rendre leurs vies difficiles. Au nom de la flexibilité des relations humaines, nous sommes en droit de nous débarrasser des dirigeants qui coutent très chers au trésor public et dont la contrepartie se fait encore attendre. Nous sommes dans un mariage ou l’épouse n’est pas contente parce qu’elle est laissée à galérer au jour le jour alors que l’époux se la coule douce, il est dans la dolce Vita dans tous les coins du monde. L’indispensabilité de ce mariage doit être remise en question.
C’est cela que le MDW de cette semaine fait. Il nous invite à repenser à nouveaux frais l’Etat et à le des-ontologiser ; il est une donne ontique avec toute ses externalités même s’il se donne des signifiés métaphysiques sous des signifiants bien ontiques. Mettons nos intelligences ensemble pour repenser une nouvelle forme d’arrangement social.
Nous sommes des animaux sociaux et non pas des animaux étatiques, encore moins des animaux qui ne peuvent qu’être des Wébériens.

 

L’Etat est-il indispensable ?

Disons-nous la vérité au sujet des élections : nous, les congolais, sommes-nous des êtres humains rationnels ou des animaux irrationnels ?

(Par le Prof. Gaston Dyndo Zabondo)

Le philosophe grec Aristote, dans son livre Ethique à Nicomaque, distinguent les êtres vivants selon les fonctions qu'ils exercent. L'être humain se distingue des autres êtres vivants par sa fonction rationnelle, sa capacité de faire usage de la raison qui est la faculté de formuler un jugement de valeur (bien ou mal, bon ou mauvais, vrai ou faux, juste ou injuste) ou donc, d’appréhender" la chose juste à faire pour soi-même et pour sa communauté".
En effet, Aristote dira que l'humain ne se distingue pas des autres êtres vivants par sa faculté de manger et de rejeter les excréments. En ingurgitant des nourritures et des boissons, en faisant les petits besoins et en amassant des biens, nous ne sommes pas différents des autres êtres vivants car les végétaux et les animaux aussi mangent, boivent, dégagent des excréments et amassent des biens. La seconde faculté qu'a une catégorie un peu supérieure des êtres vivants, selon le philosophe grec, est celle de sentir (les organes de sens). Nous partageons cette faculté avec les animaux (la science a démontré, il y a un moment, que certaines plantes ont aussi la faculté sensitive). La sensualité nous amène à développer les sentiments positifs ou négatifs envers les autres, ainsi que le désir.
Les animaux (les poules, les chiens, les chats, même les bêtes féroces) le font aussi. En agissant avec nos sentiments seulement, nous ne sommes pas différents des animaux. L'être humain est d’une catégorie supérieure. En plus des fonctions végétative et sensuelle, il est doté de la raison : la capacité de faire des jugements objectifs sur ce qui est bon ou mauvais pour lui et pour sa communauté. La raison lui permet d'anticiper sur les événements futurs et de prévenir le danger en examinant les conséquences qui peuvent advenir de ses actions.

Nous congolais, nous sommes êtres humains doués de la raison, mais il me semble que nous ne faisons pas assez usage de cette faculté. En ce moment précis, nous tous préoccupés par la question des élections. Tout indique qu'il ne sera pas possible d'organiser des élections justes, transparentes, crédibles et apaisé dans le délai constitutionnel. Le président de la CENI vient d'avouer que la tenue des élections est butée à des difficultés financière et d'ordre sécuritaire.
D'une part, le Gouvernement ne finance plus les activités de la CENI, cette dernière est endetté auprès de ses propres employés de plus de trois mois d'arriérés des salaires (les employés ont même perdu l'envie de travailler pour la CENI, en commençant par les membres du bureau et de l'assemblée plénière).
La centrale électorale est aussi endettée auprès des entreprises qui leurs ont fourni des matériaux pour l'enrôlement et auprès des autres services. D'autre part, le climat sécuritaire est délétère avec la guerre et l'occupation des territoires à l'Est du pays par le M23 soutenu par les forces étrangères, les tueries des populations dans le territoire de Béni et en Ituri par les ADF, le CODECO et les autres forces négatives, ainsi qu'à l'Ouest avec les Mobondo qui sèment la désolation et terrorisent la population dans plusieurs provinces jusqu'à dans la commune de Maluku à l'entrée de la capitale.
Ajouté à cela, la tension politique de plus en plus grandissante entre le pouvoir et l'opposition, la répression violente, les arrestations arbitraires des opposants, la milice du pouvoir, la loi électorale injuste et conflictogène, le fichier électoral bâclé et mal audité, la crise socio-économique devenue acerbe.
On peut dire que tous les éléments qui peuvent causer une violente explosion sont réunis. Une petite étincelle peut embraser le pays, et il sera trop tard pour l'éteindre.
Je lance un dernier appel solennel. En tant que des êtres humains, doter de la raison, n'avons-nous pas, nous les congolais, la capacité d'anticiper l'avenir, de prévenir le danger, de l'éviter et d'envisager ce qui est bon pour nous tous, pour notre communauté ? Comment tout en sachant qu'il est impossible, d'après tous les indicateurs précités, d'avoir les bonnes élections dans le délai constitutionnel, nous continuons à dire allons aux élections ? Comment la CENI, n'ayant pas les moyens financiers et consciente des difficultés sécuritaires lancent quand même l’appel des dépôts des candidatures et les organisations politiques s'activent à préparer les listes des candidats pour aller déposer ? En même temps, tout le monde craint d'être piégé par la CENI qu'on soupçonne de vouloir prendre l'argent des dépôts des candidatures pour ses dépenses et ne pas être en mesure de rembourser si les élections n'ont pas lieu, comme ce fut le cas pour les élections provinciales de 2012.
Gouverner, c'est prévoir, dit-on, comment notre Gouvernement, tout en sachant que ses prévisions budgétaires indiquent qu'il n'y aura pas de fond disponible pour financer les élections, il ne dit pas la vérité à la population, laisse cette dernière dans l'incertitude sans préconiser les voies pacifiques pour éviter des confrontations avec la population et pour baliser un avenir harmonieux et paisible ? Comment le chef de l'Etat, garant de la paix nationale et de la sécurité des congolais, est obnubilé par le pouvoir et les flatteries des opportunistes au point de ne pas pouvoir la crise grave qui profile à l'horizon et d'anticiper, afin d'empêcher l'éclatement du conflit, en invitant les acteurs politiques et ceux de la société sous l'arbre à palabre, comme le faisaient nos ancêtres, afin de discuter et de trouver des solutions pouvant désamorcer la crise violente qui peut éclater à tout moment? Comment une partie de l'opposition politique se met à réclamer l'organisation des élections dans le délai constitutionnel, tout en sachant que c'est impossible, tout en dénonçant le processus électoral biaisé, la loi électorale injuste, le fichier électoral corrompu et son audit bâclé par des personnes non crédibles ? Pourquoi toute l'opposition politique ne demande-t-elle pas seulement fin de cette aventure et propose autre chose ? Pourquoi continuons-nous à piéger le pouvoir et l'opposition même quand nous sommes tous en danger. Ne sommes-nous plus des êtres humains doter de la raison? Ou les côtés végétatif et animal prédominent chez nous les congolais sur le côté rationnel qui émet des jugements, anticipe l'avenir et prévient les dangers ? Sommes-nous vraiment un "peuple inconscient" comme l'a dit Modeste Mutinga, qui, malheureusement, lui-même fait aujourd'hui parti d'un Gouvernement qui n'est pas conscient du danger à venir ? Nos dirigeants sont-ils des agents de la balkanisation de notre pays où sont-ils des irrationnels ?
Nous nous sommes beaucoup adressés aux dirigeants et à la classe politique ce dernier temps, mais on ne semble pas être écouté. Les gens ont perdu la raison. Dans les prochains jours, nous allons mobiliser la population pour descendre dans la rue afin d'exiger la rencontre des acteurs politiques et de la société civile de toutes les obédiences pour rechercher les voies et les solutions pacifiques qui permettent d'éviter l'éclatement violent de la crise. Nous croyons qu'il y a encore parmi les congolais les personnes éprises de raison et de bon sens.

 

Disons-nous la vérité au sujet des élections : nous, les congolais, sommes-nous des êtres humains rationnels ou des animaux irrationnels ?

Jo M. Sekimonyo : ‘’Les lois électorales laissées par Kabila en RDC sont gravement déficientes, ce qui a un impact négatif sur le processus démocratique du pays’’

Ces lois ont été conçues pour favoriser le maintien du pouvoir en place plutôt que de garantir des élections libres et équitables. Elles limitent la participation politique en restreignant l'accès des candidats à la scène politique en imposant des exigences complexes et arbitraires.
Dans l'ensemble, les lois électorales laissées par Kabila ont sapé la légitimité et la transparence du processus électoral en RDC, compromettant ainsi la confiance du peuple dans le système politique et entravant le développement d'une véritable démocratie.
Rien que l'idée de voir M. Kabila revenir au pouvoir me fait grincer des dents, en imaginant quelle monstruosité il va nous concocter cette fois-ci.
UDPS viva ou oye ?
Les membres de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fondée le 15 février 1982 et actuellement au pouvoir, ont toujours affirmé avec audace que leur parti s'est engagé dans la lutte pour un État de droit, où la justice en constitue le pilier essentiel.
Il est difficile de dire que ses membres comprennent clairement ce concept qui désigne un système politique et juridique dans lequel le pouvoir est exercé conformément aux lois établies et où les droits fondamentaux des individus sont protégés. En effet, dans un Etat de droit, la primauté du droit est garantie, ce qui signifie que personne, y compris les gouvernants, n'est au-dessus de la loi. Les institutions juridiques et judiciaires sont indépendantes et impartiales, assurant ainsi un contrôle et un équilibre des pouvoirs.
Plus important, à mon avis, un État de droit joue un rôle essentiel dans le développement économique d'une nation. En fournissant un cadre juridique stable et prévisible, il crée un environnement propice à l'investissement, à l'innovation et à la croissance économique. De plus, en veillant à ce que tous les citoyens, acteurs économiques ou pas, soient soumis aux mêmes règles et obligations, l'État de droit favorise la transparence, l'intégrité et la responsabilité, créant ainsi un environnement favorable à la prospérité économique durable d'une nation.
Le simple fait que le parti qui proclame "le peuple d'abord" n'ait pas augmenté le salaire minimum d'un centime depuis son arrivée au pouvoir témoigne de son aveuglement ou de son ignorance des implications économiques de ce noble concept.
En fin de compte, la motivation des Tshisekedistes et des Kabillistes à la même saveur.
Essai ultime
Dans l'ensemble, le Conseil d'État joue un rôle essentiel dans le renforcement de l'État de droit en RDC en veillant au respect des normes juridiques et en protégeant les droits et intérêts des citoyens dans les affaires administratives.
Le référé-liberté permet à un individu de faire une demande urgente au juge administratif afin de prendre des mesures nécessaires pour préserver l'une de ses libertés fondamentales s'il estime que l'administration a porté et continue de porter une atteinte grave et illégale à cette liberté. L'audience est dirigée par un seul juge des référés, qui rend ensuite une ordonnance en conséquence.
Lors de la plaidoirie ce vendredi 9 juin 2023, j’ai demandé au Conseil d’Etat de suspendre le processus électoral en cours, en attendant le verdict de la Cour Constitutionnelle à la requête de rectification des erreurs matérielles que j’avais introduit en date du 28 février 2023.
Pour l’avocat de la République il serait absurde de bloquer tout un pays pour un seul individu.
La caresse ou la gifle tarde à venir
Ce qui était initialement prévu de se produire quelques jours plus tard, avec la promesse d'assurer l'intégrité du système judiciaire et de renforcer la confiance du public dans le fonctionnement de la justice en RDC, tout en brisant le cœur des pessimistes, continue à être retardé depuis plus de 20 jours, sans aucune garantie que l'attente douloureuse prendra bientôt fin.
Il est difficile de généraliser et de déterminer spécifiquement de qui ou de quoi un juge du Conseil d'État pourrait craindre de rendre un verdict. Dans certains contextes politiques ou sociaux complexes de la RDC, un juge peut être soumis à des pressions, des menaces ou des influences extérieures qui peuvent potentiellement compromettre son impartialité.
Toutefois, lorsque l'institution chargée de garantir la justice et de préserver les droits fondamentaux se retrouve paralysée par la peur ou l'incapacité à agir, l'intégrité de tout le système s'en trouve compromis, ce qui entraîne une perte de confiance dans l'État de droit et a des répercussions néfastes sur l'économie d'une nation. Les entreprises et entrepreneurs nationaux et étrangers sérieux sont réticents à investir dans un tel contexte, ce qui restreint la croissance économique et réduit les opportunités d'emploi.
A l'exemple de la Cour constitutionnelle et, semble-t-il, également du Conseil d'Etat, lorsque la plus haute cour d'un pays refuse de statuer sur une affaire impliquant des violations flagrantes des droits de l'homme, cela envoie un message alarmant selon lequel les citoyens ne peuvent pas compter sur une protection juridique. Une telle situation engendre un sentiment d'insécurité et de désespoir, sapant ainsi les fondements même d'une nation et entravant son développement prospère et équilibré.
Autant que l'application de la loi, cela devrait peser lourdement sur la conscience du juge.
Jo M. Sekimonyo
Auteur, théoricien, militant des droits de l’homme et économiste politique

 

Jo M. Sekimonyo : ‘’Les lois électorales laissées par Kabila en RDC sont gravement déficientes, ce qui a un impact négatif sur le processus démocratique du pays’’

63 ans après, sommes-nous une nation souveraine et indépendante ?

Je dis NON. Alors qu'est-ce que nous allons célébrer le 30 juin prochain ? Il est temps que nous prenions conscience de la réalité et que nous nous organisions pour conquérir notre vraie souveraineté et notre vraie indépendance.
L'exemple du Mali peut nous inspirer. Certes, au Mali, ils ont fait un coup d'état militaire pour changer l'ordre des choses. Est-ce que chez nous, nous avons besoin d'un coup d'état militaire ? Est-ce que les dirigeants actuels ne peuvent pas prendre l'initiative d'organiser un temps d'arrêt où nous allons tous être invités à réfléchir sur les questions suivantes :
1°) d'où venons-nous ?
2°) où sommes-nous ?
3°) où allons-nous ?
Et, où voulons-nous aller ?
Si chaque congolais répondait à ces questions fondamentales et si tous ensemble nous répondions à ces questions, ne serait-il pas possible de créer une cohésion nationale pour bâtir ensemble un Autre Congo ?
Abbé José Mpundu
Prêtre de l’Archidiocèse de Kinshasa

63 ans après, sommes-nous une nation souveraine et indépendante ?
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