J’étais à moitié endormi lorsque Madame dans son monologue disait que tout était à acheter aujourd’hui. Pour avoir de l’eau, il faut payer la REGIDESO, pour chauffer de l’eau, il faut payer la SNEL. Pour toute chose, il faut sortir de l’argent dans la vie quotidienne des Kinois. Il y a quelques années, nous allions puiser de l’eau à la rivière, nous ramenions du bois de la forêt, nous dépensions zéro dollar pour avoir de l’eau chaude. Un des mes interlocuteurs à Butembo me disait un jour que la seule chose qu’il achète, c’est du sucre car le reste provient de son champ. Kamungele, pour ne pas citer son nom, est parmi les millionnaires Nande mais, pour se nourrir, son champ lui fournit tout ce dont il a besoin. Dans le village de Toma au Burkina Faso, les bœufs tirant les charrues dans les champs et les êtres humains fournissaient, eux-mêmes, la grande partie d’énergie dont ils avaient besoin. La plupart des choses était fait maison jusqu’à ce que l’argent s’est imposé. Aujourd’hui, l’impératif financier a pris le dessus sur tout. En plus, le conflit qui existait jadis entre le pouvoir et l’argent a été complètement résolu vers les années 1960s-1970s. Aujourd’hui, surtout au Congo, nous vivons une fusion despotique entre le pouvoir et l’argent. Les deux classes n’en font désormais qu’une. L’argent est roi. Tout doit être acheté, la nourriture, les habits, la maison, le transport, les boisons, tout ce que l’on fabriquait jadis à la maison est devenu objet d’achat. Le souci principal du marché est la croissance économique et non l’existence d’une société humaine où il fait beau vivre. Le marché s’impose à nous aujourd’hui. Il est aidé par la police, la prison, l’Etat qui contrôle les foules. L’observation historique d’un anthropologue versé dans l’évolution du capitalisme est que celui-ci a permis d’abolir l’isolement dont souffrait plusieurs villages. En construisant les routes le capital a permis aux endroits isolés de sortir de l’obscurité. Le capitalisme a aussi permis d’apporter aux populations des marchandises bon marché. Ceux qui avaient de l’argent mangeaient du pain régulièrement au village, même à Kinshasa, on peut trouver des œufs bon marché. Cependant, ce même capitalisme a généré beaucoup de pauvreté ; il a créé un monde où il est impossible de vivre sans argent alors même que la grande partie des africains sont désargentés. Le capitalisme a aussi exporté dans les colonies des chômeurs de la métropole. L’Etat-nation qui est le modèle dont la colonie a hérité a su mettre ensemble la politique, le territorial, le monétaire de manière extrêmement solide. Ce modèle s’impose aux Congolais même s’il ne leur apporte que misère surtout a une grande majorité de la population. Pourquoi s’y attacher alors que ce modèle d’Etat-nation est source de misère, de détournement des deniers publiques et surtout de la fusion entre l’argent et le pouvoir. Est-ce le seul modèle qui existe pour construire notre société surtout aujourd’hui où nous voyons devant nos yeux l’apothéose de l’argent qui n’a plus rien à avoir avec l’histoire des hommes, leur géographie et surtout leurs besoins réels. Depuis le 18ème siècle le monde a connu deux types de dynamiques, d’une part le capitalisme industriel occidental et d’autre par le capitalisme colonial dans les pays d’Asie et d’Afrique. La dialectique entre les deux était similaire. Ils ont tous les deux créé un stratagème social essential au fonctionnement du système. Le capitalisme industriel a créé des travailleurs subordonnés et vivant parfois de salaire minimum, alors que le capitalisme colonial a créé l’intelligentsia colonial fait d’abord des évolués et aujourd’hui des personnes pleinement instruites, occidentalisées et aliénées qui servent tous la même cause celui d’être des auxiliaires du système colonial. On ne peut pas nier que le capitalisme industriel a apporté des avancées considérables en termes de style de vie, de longévité, de démocratie, de la liberté, de l’émancipation de la femme et même de la décolonisation. A la fin du 20eme siècle, nous avons assisté au replacement du capitalisme industriel qui produisait des biens de consommation (chaussures, voitures, navires ou autres commodités) par le capitalisme financier. Le néolibéralisme s’est introduit dans toutes les sphères de la vie, même là où on ne l’attendait pas comme la capitalisation de l’éducation, de la santé et des services publiques. Le 21eme siècle est celui du capitalisme financier combiné à la révolution technologique qui s’accompagne de l’addiction à l’Internet. La caractéristique du capitalisme du 21eme siècle est qu’il n’a pas bénéficié aux populations. Alors que le monde est interconnecté par la toile numérique - les choses qui se passent à des milliers de kilomètres sont instantanément connu grâce aux médias numériques - on vit en même temps une situation d’inégalité jamais attente auparavant. La première démarche intellectuelle à faire, comme le stipule Perry Anderson est de parvenir à “un constat lucide d’une défaite historique”. En république démocratique du Congo, plus de la moitié de la population vit dans une précarité généralisée. Pour dire cela autrement, le 21ème siècle est caractérisé par la catastrophe climatique, une géopolitique impérialiste, et surtout une grande inégalité économique entre les populations interconnectées, et entre le pouvoir et la population sur laquelle il s’exerce (le peuple). Le 21ème siècle n’a pas apporté l’espoir attendu. Les Etats postcoloniaux ne sont jamais devenus des lieux populaires de liberté, de justice et d’égalité. Au contraire, la vie quotidienne s’est financiarisée, aucune sphère de la vie n’échappe plus à l’argent. Le marché a pénétré tous les espaces de la vie. Après avoir constaté cet échec de l’épanouissement de l’humain au 21ème siècle, échec dû à l’invasion de l’argent dans tous les secteurs de la vie, que devons -nous faire ? Le monde et les sociétés changent à travers les dialectiques de conflits et d’affrontements. Il est peut-être temps d’y penser.
(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Senior Avionics Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri)
*Maintenant que la course à la présidentielle 2023 est officiellement lancée, il est légitime de soumettre au jugement des candidats des idées novatrices pour renforcer l’Etat congolais. Cet article formule quelques propositions pour optimiser le fonctionnement du gouvernement et de l’administration publique, rationaliser et dépolitiser la gestion des finances publiques et des ressources minières, et combattre les grands crimes économiques qui privent la nation de ressources importantes qui auraient servi à son développement. Il s’agit, en pratique, de mettre en place une sorte de politique d’ajustement structurel par le haut qui permette de réduire significativement le train de vie de l’Etat et de rétablir un partage équitable de la richesse nationale au profit des plus faibles. Ces propositions intègrent la dimension humaine et le contexte socio-psychologique de la population congolaise. Elles sont différentes des politiques d’ajustement structurel, brutales et désincarnées, qui émanent souvent des institutions internationales comme le Fonds Monétaire Internationale et la Banque Mondiale, mais aussi, des cabinets internationaux de conseil en stratégie comme McKinsey and Company et le Boston Consulting Group. L’objectif ultime de ces propositions est de créer, en effet, les conditions d’élaboration d’une politique gouvernementale résolument tournée vers le bien-être de toute la nation, et dont l’exécution peut être assurée dans le cadre d’un gouvernement de synthèse démocratique. Un gouvernement de synthèse, c’est quoi ? Tout premier ministre nouvellement nommé doit choisir entre deux exigences quasi irréconciliables : concéder aux intérêts partisans des politiciens ou servir pleinement le bien-être collectif. Un gouvernement de synthèse ne devrait se préoccuper que de la deuxième exigence, y compris s’il devrait s’attirer les foudres des plateformes politiques, de quelque obédience qu’elles soient. La composition de ce gouvernement devrait s’inspirer du gouvernement d’Etienne Tshisekedi issu de la Conférence Nationale Souveraine : environ 15 ministres, plus technocrates que politiques, et pas de vice-ministres. Un équilibre régional devrait être assuré, sur la base des 11 provinces traditionnelles d’avant le dépècement territorial de 2015. La parité hommes-femmes devrait aussi être recherchée. Les cabinets ministériels devraient être limités à 5 ou 6 conseillers, pour inciter les ministres à collaborer directement avec leurs administrations respectives. Un des effets pernicieux des ajustements structurels et des politiques d’assainissement des années 80 a été de déstructurer l’administration publique qui a vu certaines de ses prérogatives migrer vers les cabinets ministériels. Depuis lors, le poste de conseiller de ministre est devenu l’objet de toutes les convoitises, avec des avantages considérables auxquels les fonctionnaires ordinaires n’ont pas accès. Le gouvernement de synthèse devrait rétablir l’équilibre des prérogatives en faveur de l’administration publique et conforter la mission fondamentale de cette dernière d’assurer l’exécution des politiques publiques. Un important chantier du gouvernement de synthèse est aussi de rationaliser le barème salarial de l’Etat dans son entièreté, autrement dit l’ensemble des branches exécutive, législative et judiciaire. L’objectif est de réduire les écarts, de valoriser les bas salaires et de maintenir un ratio raisonnable entre les salaires les plus élevés et les salaires les plus bas. La promesse d’équité sociale l’exige. Sur le plan du développement économique, le gouvernement de synthèse devrait initier trois grands projets nationaux avec un horizon d’exécution d’environ dix ans : la construction de trois autoroutes nationales de Boma à Goma, de Luiza à Gbadolite, de Kasumbalesa à Djabir. Des financements intérieurs et extérieurs seront nécessaires pour concrétiser ces projets dont les effets directs seront de réduire significativement le chômage de masse, de redéployer l’administration publique dans les contrées les plus reculés du pays, de faciliter les échanges économiques, et de consolider l’intégration nationale. Rationaliser et dépolitiser la gestion des finances publiques et des ressources minières Plus de 60 ans de système éducatif et de pratique professionnelle en RDC ont produit des économistes, des juristes, des ingénieurs, des gestionnaires, dont l’expertise et la compétence ne peuvent être remises en cause. Il n’y a point de doute que ces experts et professionnels savent exécuter efficacement le budget national, maximiser les recettes publiques, diriger une banque nationale selon des normes internationales, négocier des contrats miniers et diriger des entreprises minières. Mais, la réalité de la situation congolaise dans ces deux domaines en particulier, depuis de très nombreuses années, a montré que l’expertise et la compétence ne suffisent pas à garantir une gestion saine de nos finances et de nos ressources naturelles. La raison tient aux rapports humains que nous entretenons entre nous, fondés sur des ressorts sociologiques et anthropologiques proprement africains. En Afrique, le rapport que nous avons au bien commun, au bien public, à l’argent public, à la richesse nationale, a encore du chemin à faire pour se conformer aux exigences d’une république moderne et d’une démocratie mature. Cet article propose que dans le cadre du gouvernement de synthèse, le premier ministre conserve les portefeuilles des finances et des mines, mais qu’il crée deux postes d’administrateurs généraux et que soient nommés à ces postes des personnalités absolument et totalement indépendantes, nécessairement non-congolaises et probablement même non-africaines. L’exigence d’indépendance est la clé de succès de cette proposition. La mission de l’administrateur général des finances sera de diriger le portefeuille des finances avec une indépendance et une autorité qui lui permettront d’imposer une certaine orthodoxie dans la gestion des finances publiques, d’éradiquer la gabegie financière et la corruption, et d’assumer ses fonctions sans qu’il y ait la moindre possibilité d’une quelconque pression sur lui. En plus de la gestion quotidienne de l’administration des mines, la mission de l’administrateur général sera d’évaluer tous les contrats miniers signés par la RDC (ou en voie d’être signés), de proposer et d’appliquer des mesures correctives pour maximiser le retour sur investissement de l’Etat, et d’engager des poursuites judiciaires lorsque des évidences de crimes économiques graves au détriment de l’Etat congolais et des populations congolaises existent. Eradiquer les crimes économiques Aucun gouvernement ne peut véritablement atteindre ses objectifs de développement si des ressources importantes qui auraient servi au développement du pays sont constamment dilapidées dans des crimes économiques, les uns aussi scandaleux que les autres. Le gouvernement de synthèse devra rechercher des mécanismes appropriés pour que ces crimes ne demeurent pas impunis. Mais la vérité du système judiciaire congolais est qu’il n’a ni les moyens, ni le pouvoir, ni l’indépendance de poursuivre et de juger les auteurs de ces crimes. S’ajoutent à cela des dispositions culturelles promptes à pardonner n’importe quel crime au nom d’une solidarité et d’une fraternité mal comprises. Dans le psyché collectif des Congolais, l’approche mobutiste de la gestion de l’Etat apparait comme un horizon indépassable. Les détournements de fonds publics, les enrichissements rapides et sans cause, la corruption généralisée, sont malheureusement considérés comme une certaine forme de redistribution de la richesse nationale et ne sont que très faiblement condamnés par la société. Le gouvernement de synthèse devrait initier des discussions avec des spécialistes du droit, nationaux et internationaux, sur les outils juridiques les mieux appropriés pour engager des poursuites judiciaires et effectivement juger ceux qui ont perpétré des crimes économiques importants et qui échappent à la justice, ou qui restent impunis, en raison de leur stature politique, économique, ou financière. Sont à inclure dans cette catégorie, certains expatriés qui ont fait main basse sur les ressources naturelles de la RDC et sur des pans entiers de son économie grâce à la corruption, au soudoiement, et aux pots-de-vin. Cet article propose aussi que le gouvernement de synthèse crée une chaire de droits humains à la faculté de droit de l’Université de Kinshasa où une recherche académique de pointe serait conduite sur les questions des droits humains et des libertés des peuples, mais aussi sur les questions des droits économiques et environnementaux. Un des objectifs pratiques de cette recherche est d’implémenter des avancées nécessaires dans le droit pénal congolais, qui permettront d’assurer une adéquation parfaite avec le principe de compétence universelle. Ce principe offre la possibilité que des crimes commis en RDC dans des domaines délimités par les conventions internationales puissent être jugés devant des juridictions étrangères si les criminels en question échappent pour une raison ou une autre à la justice congolaise. Dans la pratique, le gouvernement et les associations de la société civile devraient avoir la possibilité d’engager des poursuites judiciaires contre quiconque aurait commis des crimes économiques au Congo devant des tribunaux des pays qui ont adopté le principe de compétence universelle. Mais aussi, tout pays au monde où la lettre du principe de compétence universelle est transcrite dans son droit national devrait être considéré apte à juger des crimes économiques commis au Congo. Pour rendre hommage et honorer la mémoire de l’illustre défenseur des droits humains assassiné en 2010, cette chaire de droits humains devrait être nommée : « Chaire Floribert Chebeya ». L’ironie de l’histoire est que les promesses selon lesquelles la démocratie et les élections amèneraient automatiquement une modernisation de l’Etat et une bonne gestion des finances et des ressources naturelles au profit de toute la nation ont été depuis lors sévèrement démenties. Le projet d’une société juste et équitable est un combat encore et toujours à l’ordre du jour. Le gouvernement de synthèse décrit dans cet article est un effort de réflexion et de proposition pour apporter notre pierre à l’édifice, afin de rationaliser la gestion de nos finances publiques et de nos ressources naturelles, et d’éradiquer la corruption et les crimes économiques. Qui, parmi les innombrables candidats qui se lanceront dans la course à la présidentielle 2023, adoptera tout ou partie des propositions formulées ici ? Le peuple congolais devrait en faire un enjeu électoral.
(Par Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS)
Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la RDC
Crispin Kabasele Tshimanga Babanya Kabudi, Président National de l'UDS *Le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a parlé. Du haut de la tribune de la 78ème session annuelle de l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations-Unies. La voix du Congo profond a été entendue à travers le monde. La voix qui manquait à notre pays, à la République Démocratique du Congo, depuis des décennies. Chapeau bas, Monsieur le Président de la République, Chef de l’État. Tous les vrais Patriotes Congolais, que nous sommes, se sont retrouvés en vous. Effectivement, vous êtes leur porte-parole officiel et légitime. Sur tous les sujets, vous avez été ferme, convaincant, rassurant. Vous avez égrené, l'une après l'autre, les attentes de notre Peuple dont "le front a été longtemps courbé", comme dirait le Père Boka, auteur de notre magnifique hymne national. Au sujet des élections de décembre 2023, vous avez tranché : le Peuple Congolais ira aux urnes à la date prévue. Qui vous reprochera d'avoir respecté les délais constitutionnels ? Le reste relève des intimidations, des pressions de nos ennemis internes et externes. Ceux qui veulent nous maintenir sous le joug néocolonialiste. La législation congolaise est claire : chaque Congolais est libre d'être candidat ou électeur. Que vient faire "l’inclusivité » ? Et que dire de la confiance évoquée sans honte ni froid aux yeux ? C'est une notion subjective. On ne doit jamais en tenir compte. Les élections étant un domaine relevant de la souveraineté nationale, l'Etat congolais ne doit jamais transiger sur cette question. Les ingérences étrangères sont interdites dans ce domaine. Des faux-fuyants de toutes sortes ont été brandis. Tout cela dans le but d'obtenir un hypothétique dialogue aux contours flous dans le cynique objectif d'apporter des béquilles à leurs supplétifs ankylosés dans l'impossibilité de leur être encore utiles. La République Démocratique du Congo a trop souffert de l'immixtion étrangère dans nos affaires internes. Avec la complicité des traîtres internes, elle a perdu ses glorieux fils, notamment le Premier Ministre Patrice-Emery Lumumba, Pierre Mulele, le Président Mzee Laurent-Désiré Kabila. Sur l'insécurité à l'Est, seul un gouvernement légitime comme le vôtre et ayant la confiance de notre Peuple, est capable de l'éradiquer. Un gouvernement issu des élections, détenteur de la légitimité populaire, s'appuyant sur la légalité Constitutionnelle est mieux placée pour agir. La montée en puissance de notre armée jadis abandonnée, sa courageuse réforme en cours, fait de celle-ci un véritable antidote à toute insécurité d'où qu'elle vienne. Le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s'est montré digne dans son costume de Commandant en Chef de nos forces de défense et de sécurité. Il a été intraitable sur l'épineuse question de l'agression rwandaise. Le M23 ce sont des marionnettes du gouvernement rwandais. On ne négocie pas avec les traîtres. La Monusco, une autre épine en train d'être extraite du pied de la géante République Démocratique du Congo. Celle-ci, la Monusco, doit partir. Elle a lamentablement échoué. Depuis son arrivée dans notre pays, l'insécurité s'est aggravée, le nombre de groupes armés a été multiplié par centaine, le pillage de nos ressources naturelles s'est accru. Les pauvres populations congolaises continuent d'errer sans sa protection. Alors, à quoi sert la Monusco, ce truc inutile du "machin" ONU ? C'était bien dit de la part de l'ancien Président français Charles de Gaulle ! Malheureusement, ceux qui parrainent ce scandale qu'est la Monusco - effectivement la Monusco est un scandale - tiennent à la maintenir jusqu'à l'accomplissement de sa funeste mission d'obtenir la balkanisation de notre pays. Le départ de la Monusco est une obligation. Elle ne fait rien. La mission de défendre notre territoire ne lui incombe pas. Alors, que fait-elle chez-nous ? En quart de siècle de présence onusienne dans notre pays, des phénomènes nouveaux contraires à nos coutumes et traditions ont fait leur apparition. C'est le cas, entre autres, de l'homosexualité. Comment l'ONU peut-elle justifier l'existence du Bureau LGTB au sein des structures de la Monusco ? La femme, cet être humain très cher à l'homme, a aussi occupé une place de choix dans l'intervention du Chef de l’Etat congolais. Le contraire aurait surpris plus d'un observateur. Sous votre mandat, malgré les bâtons mis dans votre roue, la République Démocratique du Congo sort de son long sommeil. Votre action diplomatique sans pareil nous rapporte désormais de bons fruits. La reconnaissance internationale c'est le couronnement de vos efforts personnels. Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, le vaillant Peuple Congolais est très fier de vous. L'Afrique libre et indépendante compte sur vous. Acteur majeur du développement de notre pays, Vous l'êtes !
*Ces questions prétendraient les formes suivantes au Congo : Et si c'est vrai que les congolais sont incapables de s'organiser efficacement et de déployer une force vive et sécuritaire pour la restauration de la paix à l'Est du pays ?
Et si c'est vrai qu'ils souffrent en profondeur, comme collectivité nationale d'une imbécilité chronique, c'est-à-dire d'un manque criant de rationalité intellectuelle, de rationalité spirituelle créatrice, de rationalité socio-politique ?
Et si c'est vrai que la plupart des congolais et congolaise sèment du désordre à l'étranger et qu'ils ne s'y comportent pas souvent en personnes responsables ?
Et si c'est vrai que la plupart d'universitaires congolais, une fois au gouvernement, deviennent fragiles et faciles à manipuler et à être corrompus ?
Et si c'est vrai que la guerre chronique à l'Est du pays est une guerre par procuration dont le Rwanda et l'Ouganda ne sont que des exécutants du plan conçu à NEW YORK, PARIS, LONDRES ou BRUXELLES ?
Evidemment, un congolais ou un groupe de congolais qui s'interroger sur son vrai sens et en fournissant des efforts pour donner une image positive de notre nation à l'intérieur et à l'extérieur.
Avec une telle orientation, l'idéaltype culturel congolais, tel qu'il est négativement envoyé en pleine figure devrait conduire tous les congolais à changer les bases de leur culture, à construire un ordre culturel qui puisse correspondre à une autre image que nous voulons avoir comme peuple conscient de son avenir.
Au-delà de ce que le monde parler de nous, nous devons travailler sur le changement positif de notre être congolais pour imposer une image des hommes et femmes de valeurs et des grands caractères, des hommes rationnels et des principes.
Dans cette démarche, nous devons aujourd'hui et maintenant travailler pour montre à la face du monde une image des hommes et femmes visionnaires et réalistes.
Tout cela est possible si les forces vives et le gouvernement congolais mettent en valeur leur dynamique de créativité.
Cela demande une forte refondation, une réorientation et une réorganisation du système éducatif et social, centrée sur des réponses concrètes aux questions suivantes :
- Quel type des congolais voulons-nous vraiment être aujourd'hui et demain ?
- quelle qualité d'être ensemble voulons-nous développer pour être un pays qui compte dans un monde d'aujourd'hui et de demain ?
- quelle classe politique, quel modèle économique devons-nous construire pour casser toutes les typifications négatives ?
Les réponses à ces questions devraient être au cœur des préoccupations des groupes et cercles de réflexion partout en RDC, des organisations gouvernementales et non-gouvernementales pour casser avec cette imbécilité collective et individuelle, en finir avec ces bandes d’hommes et femmes qui sont aux postes stratégiques du gouvernement congolais, juste pour que le Congo-RDC soit humilié et dénigré.
Nous avons une destinée commune à faire rayonner pour que notre pays soit parmi les nations de grandes espérances au monde.
Mapenzi Manyebwa
Ecrivain, enseignant et expert en développement communautaire
Nous avons promis de donner une suite au MDW de la semaine dernière qui attribuait l’attitude de résilience du congolais à l’usage du cerveau limbique pendant que son cortex était bloqué par les effets du stress et de la peur de la vie quotidien. Ce MDW a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme par certains, et de scepticisme par d’autres. Le scepticisme n’était pas sur les effets physiologiques du stress. Il y a une quasi-unanimité parmi les chercheurs sur l’idée selon laquelle la plupart des maladies cardio-vasculaires sont dues à l’encrassement des veines pendant une longue période à cause du stress de la vie et que l’AVC n’en est que la phase finale. Le stress est aussi à la base du diabète, de l’hypertension induite par l’adrénaline et des maladies chroniques aujourd’hui. La peur empêche le renouvellement normal des cellules et le fonctionnement de l’organisme en mode anabolique. Une longue durée de cette fermeture des circuits cellulaires en mode catabolique est à l’origine de cancer. La physiopathologie du stress et ses conséquences ont fait l’objet des expérimentations avérées. C’est un sujet que, comme anthropologue, nous maîtrisons assez bien grâce aux recherches Médico-anthropologiques. Comme tous ceux qui s’intéressent à la physiologie du stress le savent, le schéma complexe et indigeste du stress oxydatif avec production des espèces réactives, déviation de la voie normale de l'insuline via la tyrosine kinase, en faveur de voie anormale de la MAP Kinase, jusqu'à la transcription génique et formation des cancers sont à la base des maladies cardio-métaboliques. Le stress est à 70% à l’origine du cancer, du diabète et de l’hypertension artérielle. Le stress a donc un bon nombre d’effets délétères qu’aucun neurobiologiste ne remettra en question. (Dr GIM) Cependant, le problème est celui de généraliser les effets physiologiques du stress qui se produisent chez un individu au niveau de toute une société, de tout un peuple. Ce qui est vrai pour un individu, peut-on le généraliser à tout un peuple aussi hétérogène que celui de Kinshasa? Si les lecteurs n’ont pas remis en question les effets destructeurs du stress sur notre organisme, ils ont tout de même émis des réserves quant à la généralisation de ces effets sur tout un peuple. De plus, il existe d’autres régimes tout aussi brutaux et oppressifs, et des populations tout aussi stressées, et pourtant leurs peuples se sont rebellés. Pourquoi les Congolais ne le font-ils pas ? Notre hypothèse appelle donc à une plus grande circonspection d’autant plus qu’elle nous rappelle les théories du 19eme siècle sur le déterminisme biologique ou la sociobiologie qui ont été battues en brèche. A l’instar de tout ce qui concerne l’humain, la biologie n’a pas d’autonomie. Il n’existe pas d’autonomie du substrat biologique de l’être humain. Le contexte social, l’environnement et l’organisation sociale sont des terreaux dont dépend notre système immunitaire, biologique et sanitaire. Notre thèse est que les peurs que les Congolais trainent au quotidien sont susceptibles de provoquer des problèmes d’estomac, de vieillissement à vue d’œil, des maladies cardiovasculaires et surtout de mettre hors usage notre cerveau cortical qui nous permet de réfléchir. Comment guérir de ces peurs pour reprendre le contrôle de notre vie? Comment éviter de vivre sous adrénaline en permanence? Que faut-il faire pour stopper les peurs et réparer les dégâts causés par le stress? Nous avons une chance: notre corps est une machine qui se régénère si nous lui en donnons les moyens. Dès que nous arrêtons de stresser, notre corps revient en mode anabolique. On peut dès lors quitter le mode catabolique et opter pour le mode anabolique. Dès que nous arrêtons de stresser, notre corps se met instantanément à fonctionner comme il faut. Le jour où nous déciderons de désactiver toutes les bombes d’adrénaline que nous déclenchons pour des raisons sociales, nous verrons que notre santé redeviendra bonne et nos cellules vont se régénérer. Ayant établi ce qui se passe dans notre corps individuel lorsque nous sommes stressés, l’analogie avec notre corps social et collectif n’est qu’à un pas. Pour guérir, nous devons nous attaquer à toutes sortes de stress qui nous mettent en adrénaline. Quelles sont alors les causes de la peur et du stress dans notre société congolaise? L’organisation sociale de notre pays, la manière dont le pays est organisé politiquement, socialement et économiquement est tout simplement anxiogène. Il y a de la peur chez la grande majorité des Congolais. A l’Est, c’est la peur de l’insécurité physique. On peut être abattu soit par les M23 ou par la garde républicaine. A l’Ouest, c’est la peur de l’insécurité alimentaire: tous ceux qui pouvaient produire de la nourriture se sont mués en conducteurs des motos à Kinshasa et, par conséquent, les villages se sont vidés de leurs bras producteurs de nourriture. La malnutrition fait des ravages dans les populations qui sont restées surtout que les routes de desserte agricole n’existent plus. A Kinshasa, les deux types d’insécurité se rencontrent: l’insécurité physique et l’insécurité alimentaire constituent une grande source de peur et une bombe atomique d’adrénaline. La solution, comme d’ailleurs pour le corps humain est de détruire courageusement toutes les sources des peurs. La première cause de la peur est la confiscation du pouvoir d’achat des Congolais par une poignée d’individus qui n’ont de légitimité que suite à des élections tronquées de la dernière fois. Nous pensons aux députés, ministres et mandataires qui s’approprient 68% du trésor public comme salaire. Cette situation sociale anormale met tout le corps collectif en adrénaline et provoque des maladies, car les 99.9% de la population se trouvent obligés de se partager 32% des ressources et n’obtiennent pas suffisamment pour se nourrir, se faire soigner et envoyer les enfants à l’école. Pour remettre le corps congolais en mode anabolique de reconstruction du tissu social, il faut éliminer tous les parasites politiques qui sont la source permanente des peurs dans le pays. Eliminer ne signifie pas tuer, mais reprendre ce qui nous est dû et qui nous est utile pour notre réparation cellulaire, c’est-à-dire que plus personne ne devrait dépasser un salaire mensuel de 6000$ et que toutes les couches de la population puissent bénéficier de la manne minière des provinces du Lwalaba et des Kivus. Seule la population congolaise débarrassée de ses peurs peut imposer cette thérapie à ce pays, personne d’autre. N.B. Le département de neuroscience de l’Université de Kinshasa organise une conférence sur la manière dont les Congolais pourront se débarrasser de leurs peurs et de retrouver leur bien-être psychosocial.
(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Direct Attack Senior Avionics Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri)
Une victoire militaire des FARDC à l’Est est possible. La reconquête des territoires sous occupation rebelle et étrangère, et l’annihilation des groupes et factions armés ne sont pas hors de portée de l’armée Congolaise. Pour y arriver, il existe une panoplie de mesures nécessaires pour renforcer l’armée et ajuster sa stratégie sur le théâtre des opérations. Certaines de ces mesures sont présentées ici, ni uniques, ni exclusives, ni exhaustives. Elles pourraient constituer la base d’une loi de nécessité militaire, sous l’initiative du gouvernement, débattue et formellement adoptée au parlement et, enfin, promulguée par le commandant suprême des forces armées nationales. Octroyer des parcelles de terrain aux militaires qui se battent à l’est Une première mesure qui pourrait motiver les FARDC est que l’Etat octroie des titres fonciers, de jouissance immédiate et perpétuelle, à tous les soldats engagés au front, sur des terrains à lotir à travers tout le pays. Dans le langage courant, ceci signifie que chaque soldat, qui se bat à l’est du pays, deviendrait donc propriétaire d’une parcelle de terrain sur laquelle il pourrait construire, avec l’aide de l’Etat, sa maison ou son commerce. L’Etat s’engagerait, dans le cadre d’un programme pluriannuel et selon des mécanismes budgétaires appropriés, à urbaniser les sites identifiés et à aider tout militaire bénéficiaire à mettre en valeur sa propriété. L’Etat s’engagerait aussi à œuvrer avec des partenaires locaux et internationaux pour que les sites identifiés soient effectivement habitables par les soldats et leurs familles, qu’ils permettent l’accès à l’éducation pour les enfants et les jeunes, et qu’ils soient connectés aux grands centres urbains avoisinants. A supposer que l’effort de guerre nécessite 40.000 hommes de troupe, la proposition faite ici concerne donc 40.000 nouveaux propriétaires terriens. Une deuxième mesure est que l’Etat ouvre le capital social de certaines entreprises publiques et d’économie mixte, minières, pétrolières et autres, aux soldats engagés au front. Dans la pratique, l’Etat céderait donc une part de ses actions aux soldats selon des montages financiers qui restent encore à déterminer. Tout soldat qui se bat à l’Est deviendrait donc co-propriétaire d’une ou de plusieurs compagnies et récolterait des dividendes, si infimes soient-elles, en fonction des résultats financiers de ces compagnies. Dans le cas tragique ou le soldat tomberait au front, sa famille ou ses descendants désignés hériteront donc de ces actions comme d’un capital qui se transmettrait de génération en génération. Un effet insoupçonné pourrait même être le début d’une sorte de bourse des valeurs et la démocratisation d’un capitalisme financier embryonnaire. A travers l’histoire, les classes moyennes se sont aussi développées de cette manière-là. Le G.I. Bill américain est un modèle pour la loi de nécessité militaire D’autres mesures sont possibles. La loi de nécessité militaire pourrait assurer qu’à l’issue de la guerre, tout soldat qui le souhaite puisse retourner aux études avec l’assistance de l’Etat, et que même ses enfants puissent obtenir la garantie d’étudier dans les meilleures écoles et universités du pays. La loi pourrait aussi garantir un emploi dans l’administration nationale, provinciale, ou dans la territoriale, pour tout soldat qui souhaite retourner à la vie civile, s’il fait preuve des capacités et des compétences requises. Les blessés de guerre devraient bénéficier de soins médicaux à charge de l’Etat, et ce privilège ainsi que les provisions financières qui rendraient possible sa jouissance devraient être explicitement inscrites dans la loi de nécessité militaire, si elles ne sont déjà inscrites dans la loi de programmation militaire. A l’issue de la deuxième guerre mondiale, les Etats-Unis mirent en place un programme spécial, le G.I. Bill, qui permit à tous les soldats de retour de guerre de bénéficier d’une éducation secondaire et supérieure aux frais de l’Etat, des taux d’intérêts avantageux pour s’acheter une maison ou commencer un business, et une compensation généreuse dans le cas d’un chômage de longue durée. La nation Congolaise ne peut se permettre le luxe d’attendre la fin de la guerre pour montrer sa gratitude et sa reconnaissance à l’endroit de ses enfants qui se battent héroïquement pour ramener la paix à l’est du pays. En réalité, l’engagement de nos soldats pour des batailles victorieuses à l’Est dépend en bonne partie du degré de leur motivation. L’objectif de la loi de nécessité militaire est de renforcer la motivation des troupes pour que les FARDC donnent le meilleur d’elles-mêmes sur les champs de bataille. Depuis sa création en 1960, et sous les visages successifs qu’elle a pris au cours des années, l’armée Congolaise a bénéficié du service de brillants officiers et sous-officiers, formés à l’intérieur du pays et à l’extérieur. Certes, beaucoup ne sont plus de ce monde et beaucoup d’autres sont à la retraite, mais un nombre encore plus important est actif aujourd’hui et personne ne peut douter de leur capacité à faire la différence sur le front des opérations. Un autre groupe, pas très bien identifié, est éparpillé à travers le monde. Personne ne sait ce que ce groupe peut apporter à l’effort de guerre en cours, mais il n’y a aucune raison de considérer ces compétences et valeurs comme perdues à jamais. La loi de nécessité militaire devrait envisager de faire l’inventaire complet de tous ceux qui ont servi l’armée congolaise et qui pourraient lui prêter main forte aujourd’hui pour rétablir la paix à l’Est. Réévaluer la stratégie militaire des FARDC Il est bien connu des experts militaires, qu’une bonne logistique est déterminante dans le succès des opérations militaires. Et celle-ci peut aussi être utilisée pour gagner le soutien des populations dans les territoires occupés ou dans les théâtres opérationnels contestés. L’armée peut recourir aux populations locales pour approvisionner les unités combattantes en nourriture et eau potable, pour assurer le service de nettoyage des vêtements militaires, et d’autres tâches relatives au quotidien des troupes. Le premier effet est qu’une quantité importante de moyens financiers sera ainsi déversée dans ces communautés, créant les conditions d’une économie de guerre qui serait à l’avantage des populations. Le deuxième effet est qu’une telle collaboration va cristalliser le soutien de la population. Ce soutien ne sera pas seulement affectif. L’armée y trouvera une masse importante d’informateurs potentiels qui pourront lui communiquer des informations de première main sur la position et les mouvements de l’ennemi. Dans toute guerre, mais particulièrement, dans un conflit asymétrique, face à de multiples groupes armés dont le mode opératoire relève du terrorisme pur et simple, et face à une occupation étrangère suréquipée, le renseignement ou la capacité de récolter des renseignements sur l’ennemi est d’une importance stratégique primordiale. Une telle activité, soutenue par des milliers de civils augmente considérablement les chances de réussite de ce qu’on appelle les «Tactical Small Units», une émanation du manuel tactique des forces de défense Israéliennes, bien connue des experts militaires. C’est cette stratégie que les Contras du Nicaragua avaient mise en pratique et qui leur permit des victoires décisives face aux forces Sandinistes dans les années 80s. Même dans la Rome antique, une stratégie proche basée sur l’usure de l’ennemi permit au général Maximus d’avoir, enfin, raison des troupes envahissantes d’Hannibal. Plus près de nous, les Ukrainiens ont utilisé une variante des « Small Units » pour contenir les armées russes d’invasion, avant que le soutien de l’Occident permît de rééquilibrer plus ou moins le rapport des forces sur le terrain des opérations. Une victoire à l’Est est donc possible. La loi de nécessité militaire décrite ici, comme complément à la loi de programmation militaire, peut créer les conditions d’une telle victoire. Elle est fondée sur l’idée simple qu’une armée suffisamment motivée peut venir à bout du plus redoutable des ennemis. Pour motiver les soldats au front à se battre et à défaire l’ennemi, les augmentations sporadiques de leur solde ne suffiront pas. Le soldat veut l’assurance que son sacrifice ne sera pas vain et que son avenir personnel et professionnel, à l’issue de la guerre, est formellement garanti dans la loi. Et s’il ne retourne pas du champ de bataille, le soldat souhaite avoir au moins l’opportunité de léguer une propriété et un héritage à sa famille, que ses enfants ne soient pas abandonnés à eux-mêmes, et que sa mémoire lui survive dans l’honneur et la dignité. C’est donc une obligation nationale que de répondre à cette attente légitime du soldat engagé au front pour reconquérir les territoires occupés, annihiler les groupes et factions armés, et rétablir la paix et la sécurité à travers tout le pays.
Lumumba, un fruit de la presse… La République Démocratique du Congo est un pays dont l'histoire a toujours été marquée par la presse. Cette affirmation s'observe en trois temps de l'histoire de ce pays : la colonisation, l'indépendance et l'après indépendance. LA COLONISATION Le Congo a été un bien privé du roi Léopold II. Mais, ceci a été rendu possible grâce à un journaliste, Henry Morton Stanley. On a toujours présenté Henry Morton Stanley comme un explorateur. Mais, en réalité, Stanley est d'abord un journaliste du New York Hérard. C'est en qualité de journaliste que Stanley ira en mission de reportage à travers le monde pour le compte de son journal. C'est ainsi qu'il fait des grands reportages sur le Congo et sur ce beau et grand territoire qu'il vient de découvrir et qu'il vante en disant que le dirigeant qui va investir dans ce pays n'aura pas à regretter. C'est à travers les reportages de Stanley que Léopold II apprend des nouvelles du Congo alors qu'il avait des ambitions de donner à la Belgique une colonie comme tous les pays occidentaux de l'époque. C'est ainsi qu'il invite Stanley au palais royal pour s'entretenir avec lui au sujet de ce pays tant vanté, alors que l'Angleterre n'a fait aucune attention des écrits de Stanley. Lorsque Léopold II acquiert le Congo comme colonie, il se met à l'exploiter sauvagement en se livrant aux travaux forcés qui débouchent sur un génocide. On tue les Congolais, on leur coupe les mains pour l'exploitation du caoutchouc. Plus de 10 millions des morts. Et encore une fois, c'est la presse occidentale anglo-saxonne et la presse congolaise animée par des missionnaires suédois qui dénoncent ce qui se passe au Congo. L'affaire fait scandale et Léopold II est poussé à lâcher prise et va laisser la gestion de la colonie à la Belgique. II. L'INDEPENDANCE Lorsqu'on parle de la lutte pour l'indépendance du Congo, on parle des partis politiques, des associations tribales et des personnalités. Mais on ne met pas assez l'accent sur la presse. La quasi-totalité des leaders politiques congolais de l'époque étaient des journalistes et c'est à travers leurs écrits dans des journaux qu'ils exprimaient leurs revendications notamment, à travers le journal Présence africain. Lumumba, Ileo, Mobutu,... étaient des journalistes. C'est en qualité de journaliste que Lumumba rencontre le jeune Mobutu à Bruxelles lors de la table ronde et qu'il fait sa connaissance alors que Mobutu était en stage à Bruxelles, au même titre que l'étudiant Paul Malembe Tamandiak, pendant que ces deux journalistes tentaient d'offrir leurs services aux politiciens venus de Kinshasa pour négocier l'indépendance du Congo à la table ronde. C'est dans cette circonstance que Lumumba recrute Mobutu comme son secrétaire particulier. C'est aussi en qualité de journaliste que la CIA recrute Mobutu et va l'accompagner jusqu'à la Présidence de la République. En réalité, Mobutu doit son ascension politique plus en ses qualités de journaliste que de militaire. C'est donc le journalisme qui l'a rapproché de Lumumba et de la CIA. Ce n’est pas le militaire.
Et donc c'est en souvenir de sa carrière de journaliste que Mobutu, une fois au pouvoir, va lancer ce grand média au cœur de l'Afrique, le grand tam-tam d'Afrique. C'est aussi les souvenirs de cette rencontre entre journalistes congolais à Bruxelles qui vont faciliter la création de l'ISTI par Malembe Tamandiak. Malembe va d'ailleurs rester l'éternel DG de L'ISTI et doyen des chefs d'établissements supérieurs et universitaires dès la création de l'ISTI jusqu'au départ de Mobutu. III. APRES L'INDÉPENDANCE La presse a joué un rôle important dans ce pays depuis l'indépendance. Je parlerai de trois faits marquants : Le processus de démocratisation avec la conférence nationale souveraine a été rendu possible grâce aux journaux rouges ; La guerre de l’Afdl a été davantage une guerre médiatique que militaire ; Dans un contexte de guerre qui dure depuis plus d'un quart de siècle, les médias sont restés les seuls vrais ciments de l'unité territoriale de ce pays. Les gouvernants congolais n'ont pas tiré les leçons des conclusions de celui qui a fabriqué ce pays à savoir, Henry Morton Stanley. Après avoir voyagé et étudié le Congo, il est arrivé à une conclusion : "Sans le chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny". Aujourd'hui, les Congolais ont négligé le chemin de fer. Ils ont fait du Congo un pays d'avion, alors qu'à l'époque, le pays était relié par route, le train et le bateau. C'est ainsi que Lumumba pouvait avoir la prétention de rejoindre Gizenga à Kisangani par route. Les avions coûtent chers et les Congolais ne savent pas circuler dans leur pays. Les minerais sont désormais transportés par véhicule, alors que le train est le moyen de transport le moins cher qui permettait aux Congolais de voyager dans ce vaste pays. Avec l'insécurité, le pays est aujourd'hui écartelé. Les populations de l'Est sont coupées de Kinshasa et plus proches des pays voisins que de la capitale. Dans ce contexte, seuls les médias les lient à Kinshasa et leur donnent l'impression de d'appartenir au même pays que les populations de l'Ouest. C'est à travers les médias que les pouvoirs publics congolais dirigent ce pays. Fermez les yeux et imaginez ce pays sans les médias, on se rendra compte que rien d'autre ne tient ensemble cette population.
Dès l’aube de l’occupation européenne du Congo, afin de préserver leur indépendance sur la terre de leurs ancêtres, les différentes générations des Congolais se sont battus contre les occupants (Guy de Boeck, 1987, p. 5). Le jeudi 30 juin 1960 marqua leur victoire. Malheureusement le prétendu Dialogue inter-congolais de Sun City (2002) a redonné des béquilles à colonisation et lui a déroulé le tapis rouge pour son retour triomphal. Désormais tout est du copier-coller : nom du pays RDC (EIC), monnaie (Franc Congolais) ; langue officielle (Français) ; hymne national ( Debout Congolais - Vers l’Avenir) ; système politico-administratif, centralisation totale ; mode de gestion, vols massifs etc. Les conséquences sont les mêmes et notamment les chiffres effrayants des tués qui se comptent par millions ainsi que le désespoir du reste de la population soumise à l’insécurité généralisée. C’est pour cela que le combat pour l’indépendance demeure, l’une des questions au centre étant celle de l’ancestralité congolaise. Qui sont les Ancêtres du Congo et qui sont leurs vrais héritiers ? Tel est l’objet du présent propos. Le 30 juin 1960, une opposition frontale apparut entre le roi des Belges Baudouin Ier et le Premier Ministre Congolais, Patrice-Emery Lumumba. Pour le premier, il ne faisait l’ombre d’aucun doute que le seul ancêtre du Congo était Léopold II qui fut un génie, un civilisateur, initiateur du Congo. Par conséquent sa mémoire devait se perpétuer à jamais auprès des Congolais, ses héritiers. Lumumba s’opposa avec véhémence à cette vision de l’histoire. Selon lui, le Congo qu’il reprenait en mains, était différent de la Belgique de Léopold II. C’était un état indépendant qui devait traiter d’égal à égal et en toute liberté avec la Belgique. Le Congo n’avait donc rien avoir avec la Belgique car l’agression ne peut en aucun cas être un élément fondateur d’une nation. Par conséquent Léopold II, assaillant, n’était pas un ancêtre pour les Congolais (Joseph Mbungu Nkandamana, 2008, p. 264 ; 269). Je donne raison à Lumumba pour ces faits historiques précis. Premièrement, le moment de la mainmise de Léopold II au Congo est connu. Officiellement c’est le 28 et le 30 avril 1885 que la Chambre des Représentants et le Sénat belges ont respectivement autorisé à leur roi de devenir chef d’un autre état en conformité avec l’article 62 de leur constitution. La loi stipulait que « Sa Majesté Léopold II, Roi des Belges, est autorisé à être le Chef de l’État fondé en Afrique par l’Association internationale du Congo. L’union entre la Belgique et le nouvel État sera exclusivement personnelle ». Il est clairement dit ici que Léopold II n’était pas le fondateur de l’État que le parlement et le sénat belges lui accordait. Par conséquent cet accord était en réalité une usurpation illégale qui ne pouvait pas avoir de valeur juridique car il ne s’agissait pas d’un territoire belge. En effet, une loi pour avoir une valeur juridique doit être fondée sur des éléments objectifs. Ce qui n’était pas le cas de l’accord octroyé par le parlement belge à son roi. D’autre part la fondation attribuée à l’Association internationale du Congo n’avait pas plus de trace juridique, encore moins la conférence de Berlin provoquée par cette association des mercenaires qui consacrèrent la balkanisation de l’Afrique entière. Il s’agissait donc d’un acte totalement illégal du point de vue du droit aussi bien belge qu’universel, et du bon sens. Il convient d’ajouter pour appuyer le caractère totalement illégal de tous ces actes qu’ils intervenaient après que les États chrétiens européens aient décidé d’eux-mêmes de l’abolition de l’esclavage systémique des Noirs qu’ils avaient institué de leur propre gré et qui avait sévi durant des siècles. Si déjà le commerce des Noirs et leur esclavage systématique étaient illégaux, la spoliation de leurs territoires était doublement illégal. D’ailleurs, tout le monde sait qu’un territoire balkanisé, c’est-à-dire démembré en petits morceaux par des appétits étrangers, est un territoire ancien et non nouveau. Et l’acte de balkanisation qui est un acte guerrier est un acte illégal. Secundo, s’il était réellement ancêtre des Congolais, Léopold II devait être connu de ceux-ci. Certains devaient l’avoir vu et connu, notamment les générations qui étaient nées à partir de 1800 jusqu’à 1909, date de sa mort. Cela veut dire qu’à l’indépendance du Congo en 1960, des Congolais âgés de 90, 80, 70 et 65 ans, devaient l’avoir connu pour transmettre aux nouvelles générations l’héritage qu’ils avaient reçu de lui comme le leur demandait le roi Baudouin. Or personne parmi les Congolais ne l’avait ni vu ni connu. Lui-même n’était jamais arrivé au Congo durant toute sa vie. Comment pouvait-il dès lors être ancêtre du peuple qu’il ignorait ? Tertio, l’ancêtre des Congolais ne peut logiquement qu’être congolais. Les Congolais étant des Africains, Noirs, Bato-Ba/Indo, leur ancêtre ne peut être que noir. C’est exactement le cas de Usir, Sar, Ta’Sar, Mulopwe, etc., héros culturel africain qui est un Noir. Or Léopold II était un Blanc. Comment pouvait-il être ancêtre d’un peuple qu’il n’a pas engendré ? Quarto, quand Morton Stanley – autrefois le pauvre John Rowlands de Denbigh/USA), universel bienfaiteur de l’Europe chrétienne qui leur révéla les fabuleuses richesses du bassin du Congo, lesquelles leur firent perdre la tête -, réalisa son fameux exploit de traverser notre pays d’Est à l’Ouest, les peuples congolais s’y trouvaient. Il devait d’ailleurs régulièrement faire feu sur des populations riveraines pour passer ( Adam Hochscild, 1998/2007, p. 98-99). Quinto, l’unité du pays était une évidence en elle-même, assurée par le vaste réseau fluvial que rassemble le grand fleuve. Il constitue aux dires de Stanley « l’équivalent de milliers de kilomètres de voies de chemin de fer déjà posés », une formidable voie commerciale. Ce fait était connu des populations locales qui y vivaient. Cela veut dire que contrairement à une certaine opinion, les populations congolaises se connaissaient et commerçaient entre elles. Mais ce que l’on souligne peu c’est le rôle néfaste de la traite des Noirs instaurée par l’Europe chrétienne. Elle a obligé de nombreuses populations à vivre cacher. A l’époque où intervint cette nouvelle attaque de l’Europe chrétienne, l’Afrique était à peine en train de se relever comme cela se voyait dans les États du Golfe de Guinée notamment avec l’extraordinaire travail des Aguda, negros de ganho, revenus du Brésil (A. Babalola Yai, 1997, p. 275). Mais là-bas comme au Congo, tous ces efforts tombèrent à l’eau, les chrétiens européens ayant décidé de reprendre en Afrique même l’esclavage des Noirs et leurs exactions. Sexto, l’unité du Congo, si elle est favorisée par l’extraordinaire réseau fluvial, est aussi le fait des populations elles-mêmes. L’exemple des Bayaka est éloquent en tant que trait d’union entre différents peuples. Même si aujourd’hui, malheureusement sous l’effet de l’abandon total de la jeunesse, les jeunes Bayaka s’adonnent, comme d’autres, à la destruction du tissu national, le passé de ce peuple fut différent. Les Bayaka, gardiens des frontières, par l’emplacement géographique de leur territoire, font la jonction entre les populations du Sud-Ouest et celles du Sud-Est du Congo. En effet, ils se retrouvent aussi bien mélangés aux populations Bakongo qu’aux populations Balunda en passant par les populations Bambala, Bapende et Baluba. Les Azande au Nord du pays ont une position équivalente. C’est aussi le cas d’autres peuples comme les Bakusu, les Bambute, les Banda, qui sont situées au Nord, au Nord-Est et à l’Est. Septimo, à voir de près, la population congolaise parle une seule et même langue avec de nombreuses variantes vu l’étendue du pays. En effet, souvent il suffit de prêter l’oreille pour comprendre ce qui se dit dans une langue pourtant différente au point qu’à certains endroits il est possible de se communiquer en utilisant deux langues différentes en même temps. C’est pour cette raison que les Congolais quel que soit l’endroit du pays où ils vont, ne doivent pas faire d’immenses efforts pour apprendre la langue locale. Il ne suffit souvent que de quelques semaines sans être particulièrement doué. Cela témoigne de la proximité et de l’unité culturelle DU PEUPLE CONGOLAIS. Tous ces arguments avalisent la contestation du Premier Ministre Patrice Lumumba contre la prétention du Roi Baudouin. A part l’usage de la force utilisée après contre Lumumba et bien d’autres nationalistes Congolais, le Roi Baudouin n’avait pas de vrais arguments pour revendiquer l’ancestralité belge sur le Congo et sur les Congolais. Son raisonnement était illogique. D’ailleurs le Congo, que Léopold II aurait fondé et construit pour les Congolais, était revenu de son vivant, non à ses héritiers Congolais, mais à ses compatriotes belges qui l’ont baptisé « Congo-Belge », ruinant ainsi tout argument d’une quelconque ancestralité de Léopold II sur les Congolais et sa trompeuse mission civilisatrice. Car le Congo-Belge était le Congo des Belges contre les Congolais et non le Congo des Congolais. Or le premier est une occupation armée contre le second. Le cas du Congo-belge est exactement comme celui de l’Égypte arabe, aujourd’hui pays occupé par des étrangers Musulmans d’expression arabe. Ils ne sont ni les ancêtres de Kama, ni auteurs de ses frontières. Il en est de même des Belges au Kongo. Ils ne pouvaient pas définir les frontières ancestrales du Congo pour revendiquer sa fondation. C’est un non-sens. Celle-ci est l’œuvre de nos ancêtres telle que le témoignent nos différentes tribus dont les limites territoriales sont établies depuis des siècles. Professeur Kentey Pini-Pini Nsasay Université de Bandundu Notice bibliographique -https://www.congovirtuel.com/index.php -https://www.kaowarsom.be/documents/BOC/BOEIC1885-86.pdf - de Boeck Guy, Baoni, Les révoltes de la force publique sous Léopold II. Congo 1895-1908, Anvers, Epo, 1987. - Hochschild Adam, Les fantômes du roi Léopold. La terreur coloniale dans l’État du Congo, 1884-1908, Paris, Editions Tallandier, 2007. - Mbungu Nkandamana Joseph, L’indépendance du Congo-Belge et l’avènement de Lumumba. Témoignage d’un acteur politique, Paris, L’Harmattan, 2008.
Par le professeur Dr LOHEKELE KALONDA André, Secrétaire général du Comité Régional Africain pour l’étude des Idées de Juché ; Président de la Société Civile Monde du Travail, SCIMOTRA ; Docteur en Sciences socio-politiques, Diplômé en Relatons internationales, en Négociation et gestion des conflits, en Management et Marketing.
Il s’est tenu ce dimanche 03 septembre 2023 à Rome, Capitale de la République d’Italie, un Séminaire international qui a rassemblé certaines sommités scientifiques en sciences sociales venant des cinq continents pour échanger sur les concepts et les réalités portant sur « l’Indépendance, la Paix et le Développement social ». Cette rencontre de haut niveau a eu pour modérateur le Professeur MATTEO CARBONELI. D’éminents Professeurs et même d’hommes d’affaires expérimentés ont livré leurs réflexions. Le Continent africain était représenté en cette rencontre par le Professeur Dr LOHEKELE KALONDA André qui a présenté en vidéo conférence une analyse pertinemment lucide sur la situation spécifique du Continent africain. Nous vous livrons à cet effet ce brillant exposé qui a été suffisamment applaudi non seulement par les participants dans la salle de Conférence à Rome mais également par plus de cent autres participants qui le suivaient en vidéoconférence. La République Démocratique du Congo a suffisamment des Personnalités compétentes dans bien de domaines à travers le Monde, il appartient aux Autorités du pays de bien les utiliser pour la percussion de la RDC dans le concert des Nations. Voici ledit texte. Par le professeur Dr LOHEKELE KALONDA André Secrétaire général du Comité Régional Africain pour l’étude des Idées de Juché ; Président de la Société Civile Monde du Travail, SCIMOTRA ; Docteur en Sciences socio-politiques, Diplômé en Relations internationales, en Négociation et gestion des conflits, en Management et Marketing. Distingués invités et chers participants, L’Afrique Juchéenne, à travers ma modeste personne, voudrait d’emblée remercier les Distingués organisateurs de ce séminaire international qui se tient en République 2 italienne, plus précisément dans sa capitale Rome aux fins de marquer d’une pierre blanche le 75ème Anniversaire de la Fondation de la République Populaire Démocratique de Corée. Commémorer cette date historique qui a vu naitre, s’enraciner et se consolider les acquis de cette jeune République nous interpelle pour rendre un vibrant hommage à ses Pères Fondateurs dont le Respecté Président KIM IL SUNG qui a donné naissance et façonné ce pays ami et frère en donnant une ligne directrice et en la consolidant en concevant une idéologie politique et philosophique basée sur les Idées de Juché. Hommages également au Grand Dirigeant KIM JONG IL qui a réalisé une grande œuvre d’intériorisation et de pratique des Idées de Juché dans tous les domaines de la vie nationale ainsi qu’au Marechal KIM JONG UN dont le génie créateur émerveille non seulement le peuple coréen mais aussi le Monde par sa direction éprouvée des affaires d’Etat qui consolide d’avantage la République Populaire Démocratique de Corée dans le concert des Nations en tant que Puissance socialiste éprise de son Indépendance, de sa souveraineté, de la paix dans le Monde et, tournée vers son auto-développement social remarquable. Oui, Distingués organisateurs, l’animation et les échanges portant sur « l’Indépendance, la paix et le développement social » arrivent à point nommé car ce sont des préoccupations d’actualités dans ce Monde unipolaire se muant vers la multipolarité avec toutes les tensions qui s’en suivent. Plus que jamais les Etats Nations ont besoin de recouvrer complètement leur indépendance politique, la paix et la sécurité pour leurs peuples et le développement social de ces derniers afin de rendre l’Humanité plus humaine, plus équilibrée et mieux vivable. En Afrique, ces aspirations profondes et légitimes des peuples et leurs Dirigeants sont plus que d’actualités d’autant plus que l’Afrique depuis des décennies est le ventre mou du Monde où l’on exploite éhontement ses ressources naturelles et humaines, où on assassine ses valeureux Dirigeants qui aspirent à la justice, à l’équité et à l’indépendance et où enfin, l’on parle allégrement de l’infériorité civilisationnelle de ces peuples. Cependant, dans notre décennie, la jeunesse africaine prend de plus en plus conscience qu’il faudrait radicalement changer les choses et mettre les pendules à l’heure. Mettre les pendules à l’heure implique le recouvrement de la dignité de l’homme africain qui doit être maitre non seulement de soi-même mais aussi de toutes les potentialités existantes dans son environnement immédiat. Les peuples africains se tournent dorénavant comme sujet de l’histoire, déterminés à se prendre en charge en toute indépendance dans le concert des Nations. Comme le disait si bien le Respecté Président KIM IL SUNG, nous vivons l’époque de l’indépendance pour les pays anciennement colonisés et qui sont confrontés avec les effets de la Mondialisation capitaliste. Pour résoudre le problème que cette question d’actualités pose, il nous faut nécessairement nous appuyer sur les forces de nos trois peuples et tenir compte de la situation spécifique de nos pays africains. Il s’agit donc, de consolider en interne l’indépendance politique pour sauvegarder la souveraineté de nos Etats Nations. Ainsi, chaque Nation ne peut défendre sa dignité et se développer en toute indépendance qu’en préservant l’esprit Juché qui nous renseigne que chacun est maitre de son destin et trouve en soi la force nécessaire pour le forger, et qui en conséquence permet ainsi l’édification de l’indépendance nationale. Toutefois, cette indépendance nationale ne peut se consolider que quand la priorité est accordée aux aspirations profondes de nos populations avec ses corollaires d’une édification d’un Etat de droit et de justice distributive conséquente. Ainsi donc, la souveraineté d’un pays ne peut être effective dans le concert des Nations que quand ce dernier détient des forces internes capables de le faire respecter dans les relations internationales. La Souveraineté nationale est donc tributaire de la politique nationale indépendante qu’exerce chaque pays dans ces rapports avec l’extérieur et ses activités multisectorielles internes. Savoir consolider l’indépendance politique d’un pays est une question vitale qui nécessite que les forces sociales, militaires et politiques du pays concourent à cette consolidation car, sans elle il n’y a pas de souveraineté effective du pays. Il est donc impératif que les africains puissent ne compter avant tout sur leurs propres forces en se référant à leur propre idéologie maitresse qui ne tolère point les pressions et les ingérences extérieures et font promouvoir la confiance en soi et la fierté nationale. Tout citoyen africain devra bien connaitre l’histoire, la géographie, l’économie et la culture de son pays ainsi que les us et coutumes de son peuple tout en se projetant dans la maitrise des nouvelles technologies. Il faut donc, promouvoir la culture nationale basée sur les valeurs sociétales de la Nation en valorisant le patrimoine culturel national et rejetant les servilités envers les Puissance impérialistes et toutes les autres idées rétrogrades qu’elles veulent nous imposer. Toutefois, la pratique d’une politique nationale indépendante n’exclue pas la coopération internationale ; au contraire, elle favorise les relations internationales basées plutôt sur le respect de la souveraineté de chaque pays, une coopération favorisant les résultats gagnant-gagnants et non sur l’exploitation des uns par les autres. Le soubassement indispensable à la pratique d’une politique indépendante est donc respectivement l’édification d’une économie nationale indépendante et l’assurance d’une autodéfense conséquente. L’édification d’une économie nationale indépendante repose sur la ligne stratégique à laquelle il faut s’en tenir invariablement à la « Juchéanisation » de cette économie, c’est-à-dire à l’adaptation aux réalités du pays en utilisant principalement ses ressources techniques, à la modernisation et au perfectionnement scientifique de l’économie nationale, la modernisation constante de son équipement technique et le perfectionnement scientifique de toutes les activités productives. Aussi, assurer l’impérieuse implication des masses laborieuses dans la mise en œuvre de cette économie et dans le partage équitable des fruits socio-économiques. Il faut donc enrailler dans nos pays africains ce système qui consiste à marginaliser dans nos pays africains la majorité de la population en fabriquant ainsi des armées des chômeurs en promouvant particulièrement l’entreprenariat des jeunes et même des communautés de base. Les préalables à remplir conformément aux Idées de Juchée pour atteindre une économie nationale indépendante qui est le soubassement de la politique nationale indépendante sont entre autres : • La culture d’un véritable patriotisme qui soit l’apanage des dirigeants et de l’ensemble des populations ; • La consolidation d’une auto-défense véritablement nationale qui assure la sécurité des personnes et de leurs biens. Sur le plan de la consolidation et de la promotion de la politique d’intégration et de planification de l’économie africaine, il y a lieu d’épingler les nécessités suivantes : La consolidation des économies nationales par une planification des circuits économiques internes au niveau des organisations sous-régionales, régionales et continentales sans toutefois tomber dans la servilité envers des Puissance impérialistes qui tentent souvent d’instrumentaliser ces organisations à leur profit en opposant les dirigeants et leurs peuples, certains pays contre d’autres avec des systèmes iniques des sanctions et des menaces des guerres interafricaines ; La promotion d’un développement symétrique entre les villes et les villages pour rétrécir les inégalités criantes entre les centres urbains et les campagnes. Le renforcement des capacités internes de l’union africaine : l’Afrique doit apprendre à se prendre graduellement en charge. Ce sont donc, tous ces facteurs interactifs qui peuvent contribuer à l’intérieur de nos pays à une paix durable ; non seulement une paix par l’absence de guerre mais aussi une paix de cœur et d’esprit. Le Continent africain est actuellement déchiré par un certain nombre des guerres fratricides notamment à l’Est de la République Démocratique du Congo où certains pays voisins au mien sont instrumentalisés par les multinationales pour exploiter éhontement des richesses naturelles de cette partie de la République en continuant, pour ce faire, à massacrer les populations locales par des hordes armées qu’ils fabriquent à bout des bras. Les pays du Sahel sont également confrontés à des hordes armées djihadistes qui mettent en insécurité leurs populations et freinent leur développement. L’ancien Président Tchadien Idriss DEBY n’a-t-il pas dénoncé dans l’un de ses meetings, avant d’être éliminé, en disant que « l’emprise du Djihadisme dans le Sahel est la conséquence de l’appui des Puissances occidentales pour affaiblir le développement des pays africains ». Et le déroulement de cette guerre hybride semble donner raison à cette assertion bien inquiétante. 5 C’est pourquoi l’Union Africaine, les Organisations Régionales et sous régionales doivent se ressaisir pour ne défendre que les intérêts bien légitimes de leurs populations, la sécurité des personnes et de leurs biens et non de répondre aux dictats des Puissances extérieures. Enfin, à travers les mutations profondes actuelles qui s’opèrent au niveau international pour le rééquilibrage dans la gestion du Monde, l’Afrique Juchéenne appuie la démarche qui consiste à promouvoir la multipolarité dans la gestion des affaires du Monde où la Souveraineté de tous les pays serait respectée en vue de promouvoir des échanges gagnant-gagnants et le Dialogue des Civilisations. Les peuples d’Afrique doivent apprendre à créer l’union monolithique avec leurs forces d’auto-défense autour des Dirigeants qui se déterminent pour la cause panafricaine. Fait à Kinshasa, le 03 septembre 2023
(Par Crispin Kabasele Tshimanga, Président National de l'UDS)
Mercredi 30 août 2023, Goma, la capitale de la Province du Nord-Kivu, a été secouée par une manifestation officiellement interdite qui s'est soldée par mort d'hommes. Des victimes congolaises de plus à mettre sur le compte des politiciens cyniques et des ennemis de la République. Le multirécidiviste Ephraim Bisimwa, soi-disant « prophète » d'une ténébreuse secte messianique du nom de « Uwezo wa Neno », s'est, de nouveau, illustré par un incivisme inacceptable et répréhensible. Son entêtement à braver l'autorité établie a étonné et surpris tout le monde. Ce gourou illuminé n'est pas à son premier acte incivique. Par le passé, il avait occasionné la mort de ses adeptes à Uvira avant de s'enfuir en Tanzanie. Quelques années plus tard, on le retrouve à Goma sans qu'il ait répondu de ses actes d'Uvira. Ah, notre pays, notre « République des inconscients », des corrompus! Cet obscur individu se croit tout permis. Au service des puissances étrangères hostiles à la Nation congolaise, il s'est arrogé le droit de jouer le rôle dévolu à l'Etat congolais. Au nom de quel principe, cet énergumène devrait mobiliser « ses fidèles » appuyés par des infiltrés venus de l'étranger pour « chasser » la Monusco, les ONGs internationales et la Force Est-Africaine ? Quand il sait pertinemment bien que le processus du départ de la Monusco du sol congolais a déjà été enclenché par notre Gouvernement. L'incivisme doublé de l'impunité fait certainement le lit de notre Etat. Qui peut comprendre que cette manifestation interdite par l'autorité urbaine de Goma soit maintenue par le sulfureux organisateur? Et quand les policiers envoyés pour les empêcher de sortir du Quartier Nabushongo soient caillassés et l'un d'entre eux soit enlevé et tué. Cet acte de désobéissance est publiquement tu. Aucune réaction de la part de la classe politique congolaise, toutes tendances confondues. Ailleurs, les politiciens de la majorité et ceux de l'opposition devraient condamner fermement le meurtre d'un agent de l'ordre en service commandé. Pourquoi ne peut-on pas clamer, comme les autres, que la République Démocratique du Congo est un pays à part, un pays anormal. Car, ce que nous vivons ici, vous ne le verrez jamais nulle part ailleurs. Que cachait le refus du « fameux prophète » de « Uwezo wa Neno » d'obtempérer aux ordres des autorités tant urbaines de Goma que provinciales du Nord-Kivu ? Selon certaines sources, le chef de cette secte aurait été manipulé par les farouches opposants à l'état de siège qui ont lamentablement échoué lors de la Table Ronde d'évaluation de Kinshasa dans leur entreprise criminelle d'obtenir la fin de cette mesure de haute portée sécuritaire. On raconte que pour les tenants de la levée de l'état de siège, la seule alternative serait de pousser le Chef de l'Etat à changer les responsables militaires affectés au Nord-Kivu et en Ituri. Ainsi, le boulevard de la contrebande, du pillage de nos richesses, de la criminalité économique organisée s'ouvrait largement. Dans d'autres milieux, on n'hésite pas à citer la complicité de ce mouvement messianique avec le Rwanda. En ce sens qu'en s'attaquant à ce pays voisin par sa ville frontalière de Gisenyi, les troupes rwandaises trouveraient le prétexte fallacieux de prendre la ville de Goma et de l'offrir à ses supplétifs du M23. Il est curieux de constater qu'au moment où les regrettables événements se déroulaient à Goma, le président de l'aile politique du M23 alertait déjà l'opinion internationale sur ce qui s'y passait. Quelle curieuse coïncidence! Par contre, on laisse entendre que certains cyniques politiciens congolais seraient à la manœuvre en intelligence avec le dirigeant de « Uwezo wa Neno » pour fléchir la position du régime en poste à Kinshasa de ne pas organiser les élections de décembre 2023 en vue de s'engager dans la voie du dialogue politique aux fins d'avoir le glissement et de se partager le gâteau. Faut-il faire couler le sang des innocents et paisibles citoyens congolais pour cela ? D'où les tenants de cette thèse et leurs parrains étrangers se sont saisis de ce triste événement de Goma pour mettre la pression sur le pouvoir de Kinshasa. Peut-on nous maintenant dire que la manifestation de « Uwezo wa Neno » était innocente ? Difficile d'accepter cette thèse sordide. Et que dire des victimes ? Ont-elles été sacrifiées pour des intérêts flous? Les paris sont ouverts.
(Par le Professeur Ordinaire Emérite Auguste MAMPUYA KANUNK’a-TSHIABO)
*Ce titre ne figure que ce que tout le monde a remarqué. A peine mon dernier ouvrage officiellement présenté, on a vu fuser des attaques malveillantes, non fondées sur l’ouvrage, que beaucoup de ceux qui prétendaient y répondre avec le but d’en détruire l’auteur n’avaient même pas lu, tandis que, je continue de l’affirmer, certains n’en comprennent même pas le contenu. Il est vrai que son seul titre « Sous la houlette de la Cour constitutionnelle, une ’’jurisprudence’’ qui ne peut faire jurisprudence » avait de quoi susciter la curiosité et, au-delà de celle-ci, certains milieux judiciaires et politiques ont cru qu’ils ne pouvaient pas laisser passer cette occasion qui s’offrait de discréditer sinon de faire taire son auteur. Comme on dit « qui se sent morveux se mouche ». Mais, avant de poursuivre, deux petites mais très importantes choses à préciser à propos de la science : • D’abord, même pour le droit que nombre d’ignorants croient chose la plus facile alors même que beaucoup de leurs proches ou eux-mêmes y échouent, la science n’est pas une donnée démocratique, la science n’est pas démocratique, il n’est pas donné, comme naturellement, à tout le monde d’y accéder ; • Retenir et citer par cœur des normes juridiques, des articles de lois ou même les codes entiers, ce n’est pas faire de la science juridique, le joli perroquet peut faire mieux. La science apparaît avec les questionnements comme pourquoi, comment, quoi, jusqu’où, quelle portée, quel fondement. Si quelqu’un vous lance une assertion juridique, surtout s’il se dit « professeur », mais sans vous expliquer son fondement juridique, il n’est pas scientifique, on lui a dit cela et il a retenu et à son tour il le répète à ses pauvres étudiants qui auront certainement le diplôme sans vraiment connaître le droit, leur présence demain dans les juridictions ne sera que catastrophe. C’est qu’il y a ainsi des gens qui peuvent arriver jusqu’au titre de « professeur », y accédant en quelque sorte par effraction, « professeur » du fait d’un arrêté ministériel. Ainsi, il y a professeurs et « professeurs ». Je conseille aux lecteurs de garder présentes à l’esprit ces deux remarques tout au long de ce texte, ils en comprendront eux-mêmes au fur et à mesure l’utilité. Une fulgurante offensive Parlons d’abord de la forme de l’offensive, elle eut deux moments importants successifs. Dans un premier temps, à coup de billets verts, on a recruté et envoyé au front des soldats incompétents, inexpérimentés, qui n’avaient comme armements que l’amplification du bruit d’un tonneau vide par des réseaux sociaux, visiblement, tout le monde a remarqué que leurs propos n’ont été que des insanités et des insultes ; tout, sauf la science, ne mettant du reste à nu, en plus de leur ignorance, qu’un véritable manque d’éducation, d’ailleurs les téléspectateurs et auditeurs ne se sont pas trompés sur leur compte, ayant compris que certains, en mal de reconnaissance, croient se faire un nom en se collant à une célébrité, à un « grand » croyant ainsi en se frottant à des « grands » entrer eux aussi dans la cour des grands. En vain, ils n’ont réussi qu’à sombrer et à retomber définitivement dans leur anonymat. Dans un second temps, les milieux recruteurs ont entendu former des brigades de professionnels, sensés armés de l’artillerie lourde composée de missiles hyper soniques Kinjal, Sarmat ou Satan 2 et autres méchants démons. Au sein des brigades de cette deuxième phase de l’offensive, des généraux, professeurs que je connais et dont pour certains j’apprécie les qualités, compétences et expériences, aussi ne parlerai-je d’eux qu’avec respect, comme me l’imposent ma foi et mon éducation, regrettant juste qu’ils aient accepté d’être sollicités dans cette entreprise de sape. Je fus mis en cause en me citant nominativement. Or, on n’a qu’à vérifier, dans tout ce que je dis ou écrit, notamment dans les analyses juridiques, dans ce climat congolais malsain où les 80% au moins des Congolais, y compris des « intellectuels », ne savent pas ce qu’est un débat « scientifique », débat d’idées sans animosité, sans arguments ad hominem, sans insultes et invectives, je ne cite jamais personne, en vue de le contredire, et je n’ai pas besoin de cela pour exposer et développer mes arguments et mon raisonnement, parce que je parle ou écris pour présenter ce que je pense et sais comme représentant, selon moi, l’état du droit sur telle ou telle question. Si dans un entretien, un journaliste me pose une question en rapport avec l’opinion exprimée par un autre, surtout si c’est un professeur, pour opposer nos deux opinions, je le corrige tout de suite et ne réponds pas à sa question sous cette forme-là. Raison pour laquelle j’écris toujours à la première personne du singulier, « je », sans me cacher derrière l’anonyme « on » ou le « nous » dit on ne sait pourquoi « de majesté », cela signifiant que j’assume mes idées parce que je les justifie et les motive de la manière, pour moi, la plus complète possible au vu de l’état du droit tel que je le connais et l’assimile. Ma conviction est qu’on n’a même pas besoin, pour argumenter, de se référer à l’opinion ou à l’argument de quelqu’un d’autre pour trouver de l’inspiration ; les observateurs avisés se seront rendu compte qu’il est apparu une sorte de science par génération spontanée, des gens sortant de nulle part, qu’on n’avait jamais entendus dans le domaine et dont la science n’a pris naissance que parce que Mampuya a parlé ou écrit et a fait naître chez eux un pressant et soudain instinct de faire leur « sortie », une fibre scientifique spontanée qui les démange, mais ils ne débitaient qu’insanités et bêtises. J’ai été désigné par des allusions suffisamment indicatives, comme par exemple, oubliant les décideurs institutionnels et le constituant, parler avec dénigrement de « ceux qui ont fait le chiffon de constitution » parfois en visant les « intellectuels qui ont… ». Cette malveillance ne m’a pas touché outre mesure, je revendique un rôle dans le processus d’élaboration de la constitution, avec des propositions novatrices qui ont fait évoluer positivement nos conceptions constitutionnelles, mais je précise en même temps que, à cause des options finalement retenues par les politiciens, j’ai fait une campagne tapageuse contre le projet de constitution soumis au référendum, militant pour le « non » dans des articles de presse qui ont été remarqués (« Un avant-projet à rejeter : Trois raisons de voter « non » (Le Potentiel du 27 avril 2005), « Projet de constitution, copie à refaire » (Le Potentiel, numéros des 30 et 31 mai, 1er et 4 juin 2005), « Le projet de constitution n’est pas encore prêt pour être soumis au référendum » (le Phare du 31 mai 2005), etc. Mes réticences portaient, entre autres, - sur justement le statut pénal exceptionnel des autorités notamment celui du président de la République, d’autant plus qu’il a été étendu au Premier ministre, ainsi que le statut pénal des ministres, me prononçant en le motivant politiquement et juridiquement, contre le système du privilège de juridiction, juridictions spéciales et procédures spéciales concernant la mise en accusation et le régime juridique du procès, devant des juridictions suprêmes comme un privilège mais sans possibilité de voie de recours, violant ainsi le principe des droits humains de la « double juridiction » qui fait partie des droits de la défense ; - sur le statut de la responsabilité politique du président de la République, avec des trop nombreux et trop importants pouvoirs mais voulu inviolable et irresponsable, je le pense et le dis encore aujourd’hui, quand les opportunistes affichent la volonté d’encore renforcer les pouvoirs présidentiels, sans doute estimant insuffisants les pouvoirs actuels. Je ne suis pas certain que tout le monde en soit capable. Par ailleurs, quand, au cours de ces « débats », pour présenter un avis différent du mien, on commence le raisonnement par « les constitutionnalistes ont erronément abordé cette question, … », en adoptant un point de vue du droit constitutionnel, ce que j’ai abondamment fait, il n’est pas difficile de comprendre qu’il s’agissait de moi. C’est que, vu le contexte de ces « débats », j’étais le seul qui était présenté comme « constitutionnaliste », certains journalistes parlant même de « professeur de droit constitutionnel » et j’ai eu souvent l’occasion de rectifier ; mais que le lecteur sache que certains m’ont contesté le titre de constitutionnaliste, se présentant eux-mêmes comme les plus grands constitutionnalistes du monde, mais dont personne n’a connu aucune contribution significative au droit constitutionnel à part des élucubrations politiciennes et des invectives. Il y eut, même, dans cette offensive, un qui s’est présenté dans la presse comme « professeur de droit constitutionnel », se croyant malin de claironner « Mampuya est internationaliste, il n’est pas professeur de droit constitutionnel ». Ce célèbre professeur de droit constitutionnel est tellement célèbre qu’il a supplié le journaliste de ne pas révéler son nom, un célèbre prof de droit constitutionnel anonyme, dont on a grand mal à discerner l’opinion scientifique. Mais, ferme et croyant dans la parole de la Sainte Bible « on reconnaît l’arbre par ses fruits », je n’ai jamais cherché à me battre pour des titres, mes étudiants français, eux, savent que je leur ai enseigné le droit constitutionnel, y compris le leur, d’abord comme successivement assistant et chargé d’enseignement et, ensuite, comme professeur, d’abord invité avant d’être nommé professeur des universités par décret présidentiel. Seulement, voici que les cibles visées n’étaient que des leurres ; je veux dire que beaucoup de contre arguments ont visé des arguments qui ne se trouvent pas dans mon ouvrage, qui ne sont pas mes arguments, au point où, en les entendant, je me demandais s’il s’agissait de mon ouvrage. Critique malveillante : Déformation délibérée de l’objet de l’ouvrage Tous ceux qui ont lu cet ouvrage y ont vu, outre des développements en deux chapitres sur des questions générales concernant l’administration de la justice et les conditions d’exercice du pouvoir judiciaire, différentes affaires et décisions de justice rendues dans ces affaires. Cette analyse a concerné un florilège de décisions, pas toutes, concernant du reste plusieurs différentes affaires, et qui, selon moi, violaient outrancièrement, la Constitution et les lois et qui, à cause de cela, ne devraient pas « faire jurisprudence », pour ne pas dévoyer définitivement le système judiciaire et le droit congolais. Certes, parmi les « dérives » épinglées dans ce chapitre III, il eut été difficile sinon surprenant, ceux des sollicités qui sont enseignants le savent bien, que ne fût pas évoquée la manière dont la justice suprême avait traité une affaire encore actuelle défrayant la chronique et faisant couler beaucoup d’encre et de salive, comme celle mettant en cause l’ancien Premier ministre Matata. De là, il faut sans doute une très forte dose de mauvaise foi pour ne voir dans un ouvrage de 170 pages, ce qu’ont fait, de bonne ou de mauvaise foi, tous les intervenants, que la dizaine de pages dans lesquelles est traitée cette affaire où sont intervenues pas moins de 5 décisions de deux juridictions suprêmes, la Cour de cassation et la Cour constitutionnelle. Preuve incontestable qu’ils étaient tous en service commandé pour une cause politicienne, d’ailleurs le seul acharnement qu’ils y mettaient les trahissait. Il est tout de même désolant que des juristes, académiciens par surcroît, ne prêtent aucune attention aux grandes problématiques juridiques de l’indépendance de notre magistrature, qui de l’avis de tous pose problème, et des conditions d’exercice de la fonction de dire le droit par une haute juridiction qui systématiquement nie la place de la constitution et de la loi et ne se fiant qu’à ses propres convictions extra-juridiques, pour se limiter à une seule affaire, politisée à souhait ou, à tout le moins, ayant un poids politique évident. A désespérer de voir reculer ad vitam aeternam la moindre possibilité d’un véritable Etat de droit, non marqué d’une suspecte sélectivité. Venons-en aux débats de fond Clin d’œil et confiance dans un public non encore corrompu par le mauvais droit Comme je l’ai dit, et parce que j’y crois, par respect, je ne me mettrai pas à répondre du tic au tac aux opinions particulières des professeurs, quoi que, pour la raison qu’ils sont seuls à connaître, ils se soient tous limités à l’affaire Matata. Mais, m’adressant à la catégorie du public qui est encore vierge, ou pas encore totalement infectée par le mauvais droit, je veux parler des étudiants et des jeunes chercheurs que j’ai vus à la tâche, eux aussi préoccupés par des assertions, a-juridiques ou contra legem qu’ils ont été surpris de découvrir et qui les ont choqués et fait douter, j’indiquerai ici la proposition fondamentale qui a fait la trame de ma critique générale de la jurisprudence de notre Cour constitutionnelle ; cela pour qu’ils ne se laissent pas totalement happer par le faux droit et tiennent bon, peut-être que le salut de notre droit et de notre système judiciaire passera par eux, il s’agit du rôle de la jurisprudence. Pour le reste, je fais la promesse d’organiser la publication progressive des « pages choisies » de l’ouvrage ; ainsi, à la différence de ceux qui ont jugé sans avoir lu l’ouvrage, donc suspects de malveillance ou de mauvaise foi, eux soient les témoins purs non suspects qui se rendront compte eux-mêmes de la réalité, de façon à identifier une pensée scientifique ou une prétention déformatrice et hérétique du droit. Mais avant cette publication je prendrai le soin de montrer comment, pour me contrer, on m’a attribué des opinions qui ne sont les miennes, des affirmations que je n’ai faites nulle part dans l’ouvrage. Preuve que, dans le but de nuire, à moins que ce ne soit parce qu’on n’a pas compris ce qu’on prétend avoir lu, on n’hésite pas à dire des contre-vérités. Enfin, parce que c’est elle qui intéresse mes contradicteurs, je n’esquiverai pas l’objet de leur mission, l’affaire Matata, dans cette revue de ces missiles ayant raté leur cible par erreur de visée. La querelle autour de la jurisprudence Ce qu’est la jurisprudence et pourquoi elle n’est pas source du droit Arguments de logique et de cohérence systémiques A cette fin, on peut retenir, de toutes les définitions qui en sont données, que la jurisprudence est l'ensemble des décisions de justice rendues par les Cours et les Tribunaux pour la solution d'une situation ou question juridique donnée ; l’ensemble des solutions apportées par les juridictions dans l’application du droit ; la position qui se dégage sur un point de droit donné des décisions rendues par une juridiction, donnant naissance à un ensemble de décisions concordantes ; l'ensemble des décisions rendues par les juridictions chargées de trancher les litiges ou conflits qui leur sont soumis. Mais, on ne peut pas passer sous silence la condition d’apparition et de validité de toute jurisprudence, c’est que les juridictions fondent leurs décisions sur la règle de droit dans toutes ses exigences de forme ou procédure et de fond, en appliquant la règle juridique pertinente ; c’est en cela que l’on affirme que la mission des juridictions est de « dire le droit », traduisant le principe que j’ai cité plus haut selon lequel dans l’exercice de leur fonction, les juges « ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi » (article 150 alinéa 2 de la constitution). En ne retenant que la classification simple et admise des systèmes juridiques en celui de common law (dit anglo-saxon) et celui de civil law, du droit civil de la famille romano-germanique, le terme, le même orthographiquement dans les deux, n’y a pas la même signification, voire pas le même sens : pour la common law, « jurisprudence » vise la théorie générale ou la science du droit, avec une idée de prudence, de sagesse dans les décisions de justice, qui était le sens ancien de ce concept même dans les pays du système romano-germanique ou du civil law. Dans la common law, système anglo-saxon, ce qui est désigné comme « jurisprudence » dans le système romano-germanique se traduit par case law. Dans ce système, en effet, la jurisprudence est faite de l’ensemble des précédents judiciaires, cette notion de stare decisis inconnue non seulement des systèmes de civil law mais aussi, dans une certaine mesure, du droit international. Il est effectivement difficile d’établir une règle de précédents lorsqu’à la décision judiciaire est attachée une autorité relative, c’est-à-dire, si une décision définitive a un caractère obligatoire et exécutoire, une telle autorité lui est reconnue uniquement relativement « au cas qui a été décidé » et, aux parties concernées. Dans ce sens, par rapport à ce principe de l’autorité relative de la chose jugée, de la res judicata, qui est celui de la RDC, la jurisprudence dans le sens de la common law, donc la case law, le droit des précédents obligeant le juge à se conformer aux décisions judiciaires « précédentes », ne peut logiquement exister, aucune juridiction n’étant liée, comme par une « loi », par la jurisprudence d’une autre, voire pas par la sienne propre, même en cas d’une jurisprudence faite de décisions concordantes. Donc, en principe, une décision judiciaire ne constitue solution juridique que pour le cas d’espèce, et n’est pas une solution générale pour des cas similaires à venir. La jurisprudence n’est pas une source de droit, elle ne peut pas, à l’égal de la loi et du règlement, de sa propre volonté, créer des normes. Le rôle du juge est d’appliquer les normes à des litiges, à des cas particuliers précis, de « dire le droit » en tranchant ces litiges et en fixant la situation juridique de chaque partie, le rôle du juge n’est donc pas de créer pour l’avenir des normes générales et impersonnelles. C’est la raison pour laquelle ceux qui osent dire que la jurisprudence est source de droit sont toujours, par précaution, obligés d’ajouter et de reconnaître qu’on parle de source « indirecte », « officieuse ». D’autant plus que les « juristes » savent également que, justement, dans notre système romano-germanique, aussi bien en Belgique, en RDC qu’en France, il est interdit au juge de rendre des « arrêts de règlement », un principe d’ordre public. Argument de texte Enfin, achevant de battre en brèche l’opinion reconnaissant à la jurisprudence la qualité de « source de droit », l’article 153 alinéa 4 de notre constitution énumère les sources du droit que doivent appliquer nos cours et tribunaux invités à trancher des litiges ou à régler des situations. Il arrête, à cet effet, que « Les cours et tribunaux, civils et militaires, APPLIQUENT les traités internationaux dûment ratifiés, les lois, les actes réglementaires pour autant qu'ils soient conformes aux lois ainsi que la coutume pour autant que celle-ci ne soit pas contraire à l’odre public ou aux bonnes mœurs. ». D’une part, la constitution indique le droit applicable dans leur mission de « dire le droit », le seul que les cours et tribunaux ont l’obligation d’appliquer ; d’autre part, la Constitution ne cite pas comme « droit applicable » c’est-à-dire droit à appliquer, la « jurisprudence », encore moins l’intime conviction lorsqu’elle n’est pas tirée de l’adhésion au droit pertinent. Nature de la querelle Les lecteurs avisés ont découvert que l’une des « divergences » soulignée par mes contradicteurs porte sur le rôle de la jurisprudence, alors que je DEMONTRE, comme ci-dessus, que la jurisprudence ne peut être une source du droit, qu’elle ne crée pas le droit, eux AFFIRMENT gratuitement qu’elle est source du droit. Un véritable abîme entre une rigoureuse DEMONSTRATION et une vile AFFIRMATION. Aucun de tous ceux qui se sont aventurés dans cette contestation n’a su, n’a pu, démontrer que la jurisprudence soit une source de droit, qu’elle crée le droit. Il y en a un qui, dans un ton chargé d’ironie et de déconsidération mal placées et avec une suffisance prétentieuse sans fondement, a dit « Le professeur Mampuya se trompe, le droit n’est pas fait seulement de la loi mais il y a aussi la jurisprudence qui, au même titre que la doctrine, constitue une source du droit », incapable de penser au sens précis et général que prend le vocable « loi » dans l’expression « le juge n’est soumis qu’à l’autorité de la loi, comprenant traités internationaux, constitution, lois, règlements et tous autres actes juridiques ayant autorité juridique obligatoire qui s’impose au juge, il a été encore plus incapable de démontrer son assertion, démontrer en quoi et sur quelle base juridique la jurisprudence est selon lui source du droit. Il aggrave son cas en ajoutant une nouvelle affirmation gratuite, disant que la doctrine est une source du droit. Pour être bref, que les jeunes sachent que la doctrine, même celle du plus grand scientifique, du plus « grand » professeur, y compris celle que je développe moi-même, pas plus que la jurisprudence, ne crée pas le droit. Quoi donc, ce que prétend dire tout premier petit professeur venu serait source de droit ? Mais enfin, quelle ridicule prétention ? Les « penseurs » et les juges ne sont pas « législateurs », quand ils font bien leur travail, leur doctrine et jurisprudence sont des « moyens auxiliaires de détermination des règles de droit », elles servent d’éclairage, de jalons pour, par leurs interprétations et explications ainsi que, pour les juges, l’application du droit à des cas particuliers, elles aident à toujours préciser ou déterminer le contenu, le sens et la portée d’une règle donnée, qu’ils ne créent pas mais expliquent ou explicitent, et parfois à « certifier » l’existence d’une norme juridique lorsqu’elle est incertaine, etc. Ces affirmations gratuites illustrent bien les remarques que j’ai faites ci-haut, d’affirmations gratuites qu’on transmet de promotion en promotion ; à cet égard, les jeunes qui m’ont parlé ont en effet reconnu que leurs professeurs le leur disent toujours mais ne pensent jamais à le démontrer, sans doute parce qu’eux-mêmes l’ont appris de la même manière de leurs propres enseignants. Pour autant, le rôle du juge n’est pas passif, il est dynamique, actif Certes, pour l’application du droit au cas d’espèce, le juge n’a pas qu’un rôle passif, il est amené, parfois il y est obligé en cas d’obscurité, à interpréter les règles générales afin de pouvoir les appliquer aux spécificités de l’affaire en cause. De fait, par cette fonction d’application et d’interprétation des règles juridiques par le juge, ce dernier n’applique pas mécaniquement les règles, auxquelles souvent il fait subir plusieurs opérations, la première et la plus fréquente est celle d’interprétation consistant à, si de besoin, expliquer et clarifier le contenu, le sens et la portée de la norme appliquée. De plus, lorsque le juge se trouve face à une lacune, une absence de norme pertinente applicable au cas, découvrant que la « loi » n’a pas réglé la situation examinée, que la loi est muette là-dessus, sous peine de déni de justice, il est obligé de se prononcer, au besoin en comblant ladite lacune non par une invention de son cru mais par une justification juridique acceptable du genre « règle coutumière » ou « principes généraux de droit », qui sont des sources du droit applicable par le juge, ou grâce à une règle ou technique d’interprétation avérée et habituellement pratiquée, quitte à ce que telle solution devienne une véritable incitation du législateur à combler cette lacune par l’adoption d’une loi réglant explicitement la matière concernée, cette fonction d’incitation par la suppléance du juge éviterait ainsi qu’une solution « jurisprudentielle » en quelque sorte de l’invention du juge, ne perdure et finisse par s’imposer par nécessité comme une « loi » de fait. C’est ce à quoi sont incités les juges par l’ordonnance législative du 14 mai 1886, toujours partie intégrante de notre droit judiciaire, qui indique où trouver les règles applicables en cas de « lacune » de la loi. Enfin, pour appliquer adéquatement telle règle à une situation donnée alors que les conditions ou la société elle-même ont évolué et changé entre l’adoption de la loi et la survenance du litige à régler, il se peut que le juge doive l’adapter aux nouvelles conditions ou à cette évolution. Donc, même limité à ces fonctions d’application et d’interprétation, le juge est véritablement « le technicien de l’application du droit », un vrai professionnel expert de la fonction juridictionnelle ; en précisant le contenu, le sens et la portée des règles, le juge joue un rôle actif, dynamique, qui accompagne l’évolution du droit. Sa mission de dire le droit amène le juge à appliquer la norme en l’interprétant si nécessaire, en l’adaptant au cas particulier dont il est saisi. Ce faisant, il anime la vie de la norme, l’enrichit certainement, lui donne parfois consistance, en précise le contenu et les contours, faisant ainsi œuvre de véritable « jurisprudence » dans le sens originel de juris prudencia vu ci-haut. En droit international, on dit que la jurisprudence contribue au développement progressif du droit, on le dirait de même pour le juge interne. A ce titre, en plus du règlement des litiges soumis au juge, la jurisprudence joue le même rôle que la doctrine, chacune dans leur domaine spécifique, le rôle de « moyen auxiliaire de détermination des normes de droit ». En tout état de cause, quel que soit le degré de « créativité » que l’on reconnaisse à la jurisprudence, il est abusif d’imposer des jurisprudences contra legem, déconnectées de l’obligation de « dire le droit » en respectant les normes régissant cette fonction, « jurisprudences » contraires aux normes constitutionnelles et législatives explicites, régissant de façon claire et incontestable telle ou telle matière, jurisprudences uniquement fondées sur les sentiments du juge, sur la fameuse « intime conviction », laquelle, on le sait, ne porte que sur la réalité à vérifier des faits et non sur un entendement privé du droit et de ce qui est « droit ». Une « jurisprudence » contra legem, ou « le droit c’est moi » Comme on l’a dit à plusieurs reprises, la jurisprudence s’apprécie, pour sa validation, à l’aune du droit, dans la mesure où elle est produite de l’activité de « dire le droit », de trancher les litiges en appliquant le droit, sur la base du droit. A combien plus forte raison devrait-on exiger le respect du droit fait de la constitution, des lois et d’autres textes applicables dans le litige par le juge, lorsqu’il s’agit d’une juridiction supérieure, s’attribuant ou se voyant attribuer le pouvoir d’imposer sa « jurisprudence » à l’ensemble de l’ordre juridictionnel, alors que si cette « jurisprudence » est issue de violations du droit, elle est susceptible d’imposer, de manière absolue et peut-être ad vitam aeternam, des solutions juridiques erronées qui vont remplacer le droit posé par le constituant et le législateur. Cette pratique établit une jurisprudence contra legem dénaturant totalement, pour des raisons injustifiées, le système de droit tout entier. Serait-on encore face à des décisions devant ou pouvant « faire jurisprudence » ? Une « jurisprudence » ne peut pas être fondée sur l’affirmation que « le droit c’est moi », avatar de l’historique « l’Etat c’est moi ». Si S.M. Louis XIV, roi absolu de droit divin, pouvait se dire ou se sentir, par la volonté de Dieu, au-dessus de la loi, il n’y a pas de juge de droit divin qui soit au-dessus de la loi ; le juge, serviteur de la loi, n’est pas au-dessus de la loi, ainsi avons-nous vu que son « indépendance » même, qui lui est reconnue à condition qu’il ne se soumette qu’à l’autorité de la loi, ne saurait le placer au-dessus de cette dernière. C’est dans ce sens qu’est particulièrement remarquée une « jurisprudence » contra legem, contraire à la « loi », développée par les juridictions supérieures du système juridique et judiciaire congolais, particulièrement la Cour constitutionnelle, la Cour de cassation et, dans une moindre mesure, le Conseil d’Etat et, à leur suite, certaines Cours d’appel. Dans la suite, j’illustrerai cette dérive par les tendances observées dans certaines décisions prises par la Cour constitutionnelle. Il y a lieu de faire constater que, dans bien des cas, la Cour a « boosté » cette tendance dévastatrice du droit en faisant appel à une théorie, celle du « pouvoir régulateur » ou de la « fonction régulatrice de la vie politique et du fonctionnement des pouvoirs publics et des institutions ». Une théorie inexistante dans notre droit mais, en plus, pernicieuse parce que chaque fois que la Cour a recouru à « son pouvoir régulateur », cela a systématiquement servi à couvrir une violation, qu’elle assumait, de la constitution. Prochainement : Des opinions qui me sont attribuées sans être les miennes
« C’est une règle générale : l’homme qui réussit le mieux dans la vie est celui qui détient la meilleure information ». Benjamin Disraeli.
Chères lectrices, chers lecteurs,
1. Cet article est une analyse bibliologique du communiqué de presse de l’Inspection Générale des Finances du 27 avril 2023. Sur un support papier où les éléments bibliologiques tels que République démocratique du Congo, Présidence de la République et Inspection Générale des Finances traduisant non seulement la sommité institutionnelle, mais aussi et surtout le sérieux et l’importance de sa communication, l’Inspection Générale des Finances a présenté, le 27 avril 2023 devant les différents responsables des services de l’Etat et les médias, les conclusions de sa mission d’audit du fichier de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat.
2. Il ressort de la lecture de ce communiqué qu’il y a eu 145.604 agents payés disposant des numéros matricules incorrects fantaisistes et fabriqués pour le besoin de la paie, 93.356 agents qui partagent un même numéro matricule avec d’autres agents également payés, 53. 328 agents disposant à eux seuls plus d’un numéro matricule dans le fichier avec le même nom, 43.725 agents payés sans que leurs noms ne figurent sur les listes déclaratives provenant de leurs services d’origine et 961 agents chargés du traitement de la paie se retrouvent sur les listes de paie de plusieurs ministères. Plusieurs d’entre eux sur plus de 15 listes de paie. Sur le plan financier, l’IGF fait observer un manque à gagner mensuel, subi par le Trésor Public, estimé à CDF 148. 999.749.440,95.
3. Au-delà de ce manque à gagner stigmatisé par l’IGF, il y a lieu de dénoncer, à la lumière de l’anthropobibliologie du travail, l’absence d’alliage structures – missions et objectifs pour lesquels ces structures ont été créées. Il s’agit là de la débâcle administrative. Pourtant, l’administration est, selon Mwayila Tshiyembe (2002 :188), la colonne dorsale, voire le bras séculier de l’Etat au moyen duquel ce dernier gouverne la société. J’imagine que c’est au regard de cette fonction essentielle et vitale de l’administration que les écrits documentaires font état de l’existence en République démocratique du Congo, depuis le 12 avril 2021, d’une Vice Primature en charge de la fonction publique, Modernisation de l’administration publique et Innovation du service public. C’était donc l’ordonnance n°21/012 du 12 avril 2O221 qui a consacré cette nouvelle appellation au ministère de la fonction. C’était une invention de la nouvelle image de la Fonction Publique et de l’Agent public de l’Etat pour un service public digne de ce nom et ancré dans la culture d’éthique du travail, du progrès, de la vérité et de la justice. La modernisation de l’administration publique était donc liée au passage effectif de la pensée exprimée à la praxis, de la parole à l’acte.
4. Hélas, plus d’un an d’existence de la vice primature susmentionnée, les conclusions de la mission d’audit du fichier de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat ont révélé aussi l’absence d’une prise de conscience d’être citoyen dans le chef de certains agents de l’Etat. Pourtant, la prise de conscience d’être citoyen est, selon Martin Bakole wa Ilunga (1985), une condition indispensable au fonctionnement de l’Etat et de l’Administration publique au service de développement.
5. La modernisation de l’administration publique et l’innovation du service public avaient besoin d’être portées par des agents nouveaux, des agents chez qui l’exercice de la fonction administrative est fondé sur le strict respect des prescriptions documentaires, des agents guidés et animés par l’esprit de justice, d’équité, de bonne gouvernance et d’éthique du travail.
6. Voilà pourquoi, la moindre des choses que l’on attendait du Vice Premier Ministre en charge de la fonction publique, modernisation après la publication du communiqué, ci-haut cité, était la permutation de certains animateurs de la chaine administrative impliquée dans le traitement de la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat au niveau du ministère de la fonction publique, à défaut de leur suspension, pour être dans la Vision du Chef de l’Etat de modernisation de l’administration publique et innovation du service public.
7. Car, l’une des causes de la débâcle de l’administration publique congolaise est donc la tendance à la personnalisation de la plupart des postes dans les services des administrations centrales et décentralisées. Alors que l’une de six caractéristiques de l’administration publique est selon GOULD (1975 :27) : « le fonctionnaire ne peut ni s’approprier le poste ni les ressources qui s’y attachent ».
8. La personnalisation des postes dans l’administration publique a pour conséquence le rendement décroissant dont le principe est énoncé par Ivan Illich (1926 – 2012). Ce philosophe, devenu une figure importante de la critique de la société industrielle, montre qu’au-delà d’un temps d’activité (5 à7 ans) sur un poste de travail, l’efficacité professionnelle décroit au risque de devenir négative. Le rendement décroissant est donc un obstacle à la réalisation des objectifs et missions de la plupart des services de l’Etat en RDC.
9. Revenons au communiqué susmentionné de l’IGF pour dire que sa lecture bien menée soulève la question sous jante de l’identification des agents et fonctionnaires de l’Etat par la maitrise et le contrôle de leur effectif.
10. Au sujet des effectifs des agents de l’Etat, il importe de préciser que Christophe Tumba Ngalamulume, dans son Mémoire de Diplôme d’Etudes Approfondies intitulé « Evaluation bibliométrique et Interprétation bibliologique des correspondances administratives au Secrétariat Général du Ministère de la Fonction Publique de 1992 à 2001 » défendu à l’Université de Kinshasa en 2016, affirme qu’il existe une Direction de Contrôle des effectifs et éléments de paie au Secrétariat Général du Ministère de la Fonction Publique. En Chercheur Documentaliste, Tumba précise que c’est au niveau de cette Direction que « tout agent est immatriculé, suivi et où la régularisation de la situation salariale est traitée ».
11. Lorsque l’on confronte l’information à la fois technique et scientifique, de ce Chercheur Congolais, à la triste réalité rendue publique par l’Inspection Générale des Finances sur la confusion relative à l’immatriculation et à la paie des Agents de l’Etat, l’on se rend vite compte que les animateurs de la Direction de contrôle des effectifs et éléments de la paie devraient être interpelés pour cette aberration administrative. Débâcle causée par le non-respect des lois et règlements de l’administration publique singulièrement les articles 3 point 15, 11 et 46 de la loi n°16/013 du 15 juillet 2016 portant statut des agents de carrière des services publics de l’Etat sur la procédure d’attribution des matricules et rémunérations aux agents.
12. Avec espoir, confiance et détermination l’IGF écrit au dernier paragraphe de son communiqué : « sur instruction de Son Excellence Monsieur le Vice Premier Ministre en charge de la fonction publique, l’Inspection Générale des Finances va poursuivre avec l’Inspection Générale de l’Administration Publique le travail de nettoyage du fichier des effectifs des agents de l’Etat ». Il y a de quoi douter de la bonne compagnie de l’Inspection Générale de l’Administration publique pour le nettoyage du fichier des effectifs des agents de l’Etat. Car, depuis la publication de l’arrêté ministériel 059/ME/MIN/FP/2018 du 09 avril 2018, l’IGAP n’a mené aucune action susceptible d’arrêter les abus de certains animateurs véreux des services de l’administration publique. Certains Inspecteurs de l’IGAP seraient même expiateurs ou complices de la mauvaise gouvernance administrative.
13. Si l’IGF peut assurer et rassurer dans le nettoyage du fichier des effectifs des agents, l’IGAP est mise à l’épreuve pour ce nettoyage et j’y reviendrai avec les informations de lectrices et lecteurs de la lettre sociale congolaise.
14. J’ai fait ma part.
Si vous êtes intéressés par cette lettre sociale congolaise, rejoignez la coupe pleine au numéro + 243 994 994 872 pour appel normal, WhatsApp ou X et à l’e-mail Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour la suite.
Fait à Kinshasa, le 30 août 2023
Jean Joseph Ngandu Nkongolo
Anthropobibliologue, Formateur Psycho Socio-professionnel et Chercheur à l’Observatoire Congolais du Travail
(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Senior Avionics Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri)
*Espérance M. n’a pas eu beaucoup de chance dans son enfance. Un environnement familial défavorisé et dysfonctionnel ne lui a pas permis d’avoir accès à de bonnes écoles où les enfants sont initiés dès le bas âge à la pratique du français. Plus tard, adulte, elle resta convaincue que ses lacunes en français l’avaient empêchée d’atteindre les sommets de la réussite professionnelle auxquels pourtant une intelligence vive et une ambition intime la destinaient. Ainsi, lorsqu’elle devint mère, elle prit, comme beaucoup d’autres mères en Afrique, une décision souveraine : élever sa fille unique dans un environnement préférentiellement sinon exclusivement francophone et francophile, consciente qu’une maîtrise de la langue française permettrait à sa fille d’accéder à des opportunités professionnelles plus importantes et plus gratifiantes. Cette attitude est pourtant à contre-courant d’une tendance nouvelle dans certains milieux universitaire et médiatique, qui consiste à railler le français et à élaborer des plans fumeux d’un retour fondamentaliste aux langues africaines. Visiblement, les assauts contre la langue française ne trouvent pas écho auprès de nombreuses mères africaines. Le français n’est pas une langue étrangère Au cours d’une émission télévisée, un professeur d’université, juriste et parlementaire, déclara à peu près ceci : « le français n’est pas notre langue. Qu’importe que nous le parlions ou l’écrivions incorrectement. Nous devrions enseigner le droit, les sciences et la philosophie dans les langues et dialectes congolais ». Cette opinion n’est pas minoritaire dans les milieux intellectuels congolais, mais elle est plus récente qu’elle n’y paraît. En 1964, Hubert Makanda, président de l’Association Générale des Étudiants de Lovanium (AGEL), organisa une revendication étudiante pour africaniser l’université congolaise, mais il le fit dans un français impeccable, à l’oral comme à l’écrit. Valentin Yves Mudimbe n’a pas simplement adopté le français comme outil de travail académique et scientifique, mais il se l’est littéralement approprié au point d’en faire un patrimoine culturel personnel, expression de sa culture et de son identité africaine. Le Cardinal Malula, comme Monseigneur Tshibangu, a porté l’étendard du concept d’inculturation de l’Église sans jamais renier le rôle du français dans l’expression et la pratique africaines de la foi chrétienne. Le phénomène de rejet apparent du français est nouveau. Il participe d’une volonté de déculturation et de déconstruction des acquis culturels et sociologiques issus de la rencontre entre les sociétés africaines et les pouvoirs colonisateurs occidentaux. Le choc des cultures fut douloureux, tragique, et a laissé des traces sur les langues et cultures africaines. Le recul des langues africaines ne peut être célébré, mais la perspective historique n’a jamais apporté la moindre preuve qu’elles auraient connu une évolution indépendante comparable aux langues internationales comme le français et l’anglais. Les sociétés africaines devraient faire la paix avec ce passé, douloureux certes, mais immuable. Dans l’histoire de l’humanité, les langues ont traversé les frontières et les cultures. Le Grec et le Latin s’étaient répandus sur des terres et des cultures bien au-delà de la Grèce continentale et de la péninsule italique. De même, l’expansion occidentale dans le monde a permis le rayonnement des langues européennes à travers le monde. Le concept de retour intégral aux langues africaines n’est ni réaliste ni pratique. Le français fait partie intégrante du patrimoine culturel congolais et 140 ans de pratique de cette langue ne peuvent être effacés sans introduire des distorsions culturelles et sociologiques. Un exemple simple est le retour aux pratiques anthroponymiques anciennes à la suite de la politique de recours à l’authenticité du président Mobutu qui eut pour effet de troubler l’ordre établi de l’état civil congolais et qui conduisit le pays à décrocher inutilement des standards internationaux dans ce domaine. Le français n’est pas une langue étrangère et son adoption n’est pas la marque d’une défaite culturelle. Il fait partie du patrimoine culturel et sociologique congolais au même titre que d’autres langues nationales, avec un avantage incomparable qu’il permet au Congo de s’ouvrir au monde et de participer à l’évolution de la culture universelle et au rendez-vous global du donner et du recevoir. Essayez donc de traduire « enchevêtrement quantique » en Tshiluba ou en Kikongo Sur un plan purement conceptuel, il peut être tentant de vouloir traduire le savoir universel en langues congolaises, mais la tâche n’est pas aussi facile qu’on le pense. Le nombre de mots et concepts nouveaux qu’il faudra créer pour traduire les branches comme la physique, la chimie, la biologie et d’autres serait considérable au point qu’à l’arrivée une nouvelle langue serait créée, qui n’aurait que très peu à voir avec la langue congolaise initiale. Prenez le cas de la Bible par exemple, les traductions en langues congolaises ont eu recours à la création de nouveaux mots qui, dans la plupart des cas, a consisté à africaniser des concepts hébraïques, judaïques, ou grecques. Le terme même de « Biblia » en est un exemple. Ceux qui doutent encore de la complexité et de l’impraticabilité de cette tâche peuvent essayer de traduire « enchevêtrement quantique » en Tshiluba ou en Kikongo. L’effort n’en vaut peut-être pas la peine, car il existe une solution simple et pratique : enseigner ces matières dans les langues où elles ont pris corps comme le français et l’anglais. Ainsi, en dépit de ce qu’une certaine élite intellectuelle prétend, l’effort de traduction du savoir universelle en langues congolaises est une tâche monumentale et quasi impossible. Le vocabulaire et la structure même de ces langues devront connaitre une évolution considérable pour qu’elles puissent rivaliser le français ou l’anglais, ou même le mandarin et le sanskrit. Et si ceux qui proposent cette révolution, comme le professeur-parlementaire mentionné ci-dessus, sont sérieux dans leur démarche, ils devraient commencer par traduire tous les lois et règlements du pays en langues nationales et rédiger des traités complets de linguistique prescriptive et descriptive. Cela n’arrivera pas. Réformer et renforcer l’enseignement du français à l’école Les décisions politiques d’assurer l’enseignement fondamental dans les langues congolaises plutôt qu’en français ont souvent été prises dans un contexte de déconstruction de l’héritage colonial. Mais la mise en œuvre de ces décisions n’a jamais permis de véritablement concurrencer le français. Elles ont introduit des distorsions dans l’éducation nationale et ont produit plusieurs générations d’écoliers avec des lacunes graves en français. En outre, personne n’a jamais pu expliquer le bien-fondé de faire des études dans une langue nationale congolaise qu’on n’utilisera que très marginalement dans sa vie professionnelle. Les distorsions résultant de ces décisions politiques sont encore visibles aujourd’hui si l’on considère l’émergence d’une génération d’enseignants et de professeurs qui estiment qu’il n’est pas nécessaire pour les écoliers et les étudiants de bien parler et de bien écrire le français parce que, selon eux, le français est une langue étrangère. Lorsque dans les années 70-80, le constat fut établi que les étudiants entrant à l’université avaient des lacunes graves en français, on introduisit le cours de « logique, expression orale et écrite » dans les classes de recrutement pour apprendre aux étudiants à bien réfléchir, parler et écrire. Une première proposition est que ce cours soit adapté à tous les niveaux des cycles primaire, secondaire et supérieur, et qu’il soit enseigné à partir de l’école primaire pour initier les élèves à la réflexion logique, à l’esprit critique, aux techniques de composition et de présentation, ainsi qu’à l’art oratoire. Une deuxième proposition est l’intensification des cours de composition et de dissertation, qui devraient exiger que les étudiants rédigent une composition sur un sujet donné au moins une fois par semaine, en sachant établir une différence entre ce qui peut être le développement d’une opinion personnelle et l’élaboration d’une analyse factuelle. Une troisième proposition est l’initiation dès le bas âge à l’art de parler en public, afin de vaincre la peur et l’angoisse associées à cette activité. La pratique du théâtre et d’autres arts scéniques devrait être généralisée, ainsi que l’initiation à l’art de lire un discours préparé ou de prononcer un discours impromptu, et les techniques respiratoires pour contrôler ses émotions. Une quatrième proposition est de mettre un accent particulier sur l’élocution et la prononciation, qui sont aussi des aspects du langage qui doivent s’apprendre dès le bas âge. Les élèves doivent être en mesure d’appréhender la différence de prononciation entre « peur » et « père », et entre « pur » et « pire ». Mais, bien plus, c’est dans les familles que cette prise de conscience devrait être la plus grande. Il faut encourager les parents à parler à leurs enfants en français, autant que possible, pour qu’ils grandissent dans un environnement où ils acquièrent les fondamentaux de cette langue. Ceci ne devrait pas être simplement un vœu pieux mais devrait être élevé au niveau de politique gouvernementale, avec des moyens financiers publics adéquats et des mesures incitatives appropriées. L’importance pour les enfants de maitriser la langue française, parlée et écrite, a été bien comprise d’Espérance M. et d’autres mères africaines, en dépit des propositions d’un retour radical aux langues africaines qui émergent ici et là. Les mères congolaises et africaines savent mieux que l’élite universitaire et médiatique, que la clé du succès pour leurs enfants est dans la maîtrise du français. Elles ont fait et continuent de faire le choix du français comme première langue pour leurs enfants, sans regret et sans aucun complexe. L’avenir de la langue française en RDC se trouve peut-être entre leurs mains.