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Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une réélection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une reelection !

(Une chronique de Chritian Gambotti)

Christian Gambotti, Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

 

Félix Antoine Tshisekedi pour bâtir un Congo plus fort

Une réélection attendue

Le mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a confirmé la réélection du président Félix Tshisekedi. Selon les résultats définitifs – proclamés par la cour – le président sortant remporte l’élection avec 73,47% des suffrages exprimés. Lors de la proclamation des résultats provisoires le 31 décembre 2023, une Mission d'observation des Églises catholique et protestante, qui avait effectué son propre comptage, avait noté que le Président sortant s'est « largement démarqué des autres, avec plus de la moitié des suffrages à lui seul ». Est-ce une surprise ? Non.  Les cas d’irrégularité constatés dans certains endroits ne viennent pas contredire la dynamique d’une campagne électorale unitaire qui a permis la réélection de Félix Tshisekedi, seule figure de rassemblement. Les opposants (Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Augustin Matata Ponyo, Delly Sesanga) se sont rencontrés tout au long de 2023 sans être capables de s’entendre sur une candidature unique contre le président sortant et bâtir un programme commun de gouvernement. Parmi les candidats qui méritent le respect, le docteur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, ne pouvait pas prétendre être élu : il ne disposait ni des moyens ni des équipes nécessaires pour porter sa candidature auprès des 45 millions d’électeurs et sur l’ensemble du territoire immense de la République Démocratique du Congo, notamment dans des zones reculées, enclavées, difficiles d’accès, De son côté, face à une opposition divisée et des tensions électorales qui ont toujours ponctué l'histoire politique de la RDC, Félix Tshisekedi pouvait compter sur l’appui des 500 partis politiques qui composent l’« Union sacrée pour la nation » et la dynamique unitaire impulsée par les poids lourds de la politique congolaise que sont Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa. Bien avant le 20 décembre, la victoire de Félix Tshisekedi pour un second mandat ne faisait aucun doute.

Félix Tshisekedi, un président qui va s’affirmer 

Après son élection en 2019, Félix Tshisekedi va connaître, pendant 4 mois, une longue période d’incertitude politique, essentiellement marquée par la guerre d’influence que mène contre lui l’ancien président Joseph Kabila. Au bout de 4 mois, la nomination d’un Premier ministre proposé par Joseph Kabila, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, venu de nulle part, car en retrait de la vie politique, permet de sceller un accord entre Tshssekedi et Kabila. Est-ce le début d’une véritable alternance au sommet de l’Etat ? Présent à Kinshasa le jour de la nomination de Sylvestre Ilunga Ilunkamba au poste de Premier ministre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, parlera, dans un langage très diplomatique, d’« alternance » réussie. La réalité est plus complexe : le président élu, Félix Tshisekedi, dispose certes des prérogatives importantes que lui confère la Constitution ; mais, Kabila conserve tous les autres leviers du pouvoir, une large majorité au Parlement et, au sein du gouvernement, des ministres qu’il a choisis et qui sont majoritaires ; autre difficulté pour Tshisekedi, à l’Assemblée nationale,  les partisans de Moïse Katumbi, de retour au pays et qui s’oppose à l’accord politique entre Tshisekedi et Kabila, sont nombreux. Comment gouverner dans ces conditions ?

Fin connaisseur de la vie politique congolaise, Félix Tshisekedi sait qu’il lui faut gouverner en s’appuyant sur la coalition des opposants à Kabila, tout en évitant de rester enfermé dans le statut de plus petit dénominateur commun de tous les opposants, un statut qui lui interdit tout avenir politique. De 2019 à 2020, Félix Tshisekedi, tout en donnant le sentiment qu’il accepte cette forme de cogestion du pays, s’attèle à mettre en place l'« Union sacrée de la nation », une majorité qui, en décembre 2020, renversera la majorité constituée autour de son prédécesseur Joseph Kabila. Après deux ans de cogestion du pays par les deux hommes, Félix Tshisekedi peut enfin s’affranchir de la tutelle de Kabila, gouverner seul et décider des grandes orientations des politiques publiques.

Gouverner seul, l’objectif est atteint. Mais, dans quel but ? Une majorité de Congolais et la communauté internationale sont convaincus que Félix Tshidekedi  porte un véritable projet de société qui s’inscrit dans une vision prospective de l’avenir de la RDC avec, comme boussole, le développement. La France tient à manifester son soutien à ce président arrivé au pouvoir de façon pacifique. Elle accordera un programme d'aide de 300 millions d'euros à la RDC pendant les cinq ans du mandat de Félix Tshisekedi. Le 29 avril 2023, à huit mois de l’élection présidentielle, Félix Tshisekedi peut, au Stade des Martyrs à Kinshasa, défendre son bilan et présenter l’« Union Sacrée de la nation », une coalition de 500 partis politiques soutenant sa candidature en vue de sa réélection en décembre. A ses côtés, figurent Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba et Jean-Lucien Bussa, les trois hommes, qui, par leur engagement sur le terrain, joueront un rôle-clef dans la réélection de Félix Tshisekedi.

Les trois raisons de cette réélection

Je vois trois raisons à cette réélection : 1) lorsqu’il est élu en 2018, Félix Tshisekedi ouvre une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC,  celle d’une alternance démocratique 2) Son bilan est, sur de nombreux points, positif, ce que reconnaît le FMI 3) En 2023, il incarne plus que jamais une figure de rassemblement

A) L’alternance démocratique : une page nouvelle de l’histoire de la RDC

En 2019, deux ans après la disparition de son père, Félix Tshisekedi, porteur d’un nom mythique,  accède à la magistrature suprême à l’issue de la première alternance démocratique que connaît la République Démocratique du Congo. Avec cette alternance démocratique, c’est une page nouvelle de l’histoire politique de la RDC que Félix Tshisekedi se propose d’écrire. Dans l’esprit des Congolais, Félix Tshisekedi est l’héritier politique de son père, Etienne Tshisekedi, qui s’est toujours opposé à la prise du pouvoir par les armes. Figure emblématique de l’opposition, rival de Mobutu et des Kabila, Etienne Tshisekedi est l’un des rares opposants à n’avoir jamais pactisé avec le pouvoir. Dans le droit fil de l’héritage politique de son père, en 2011, alors qu’il est élu député, Félix Tshisekedi renoncera à siéger sur les bancs de l’Assemblée nationale, montrant ainsi qu’il refuse de cautionner des institutions qu’il juge « illégitimes ». Elu président, Félix Tshisekedi cherchera immédiatement à redonner toute leur légitimité aux institutions de la République. Effet de cette volonté : malgré les nombreuses difficultés largement documentées, le quadruple scrutin (présidentielle, législatives, provinciales et locales) se tiendra à la date prévue, le 20 décembre 2023. Lorsqu’il est, à partir de décembre 2020, enfin débarrassé du fardeau de la cogestion du pays avec Kabila, Félix Tshisekedi peut devenir lui-même et s’inscrire définitivement dans les pas de son père en ouvrant la voie à la démocratisation de la vie politique congolaise. Dans le domaine économique,  son bilan est positif sur de nombreux points, ce que reconnaît le FMI.

B) Un bilan positif sur de nombreux points reconnu qui se traduit par l’appui du FMI

J’avais écrit, dans une précédente analyse que Félix Tshisekedi pouvait se prévaloir de la facilité élargie de crédit accordée par le FMI à la RDC.  Cette facilité de crédit vient en effet confirmer que la politique budgétaire du gouvernement répond aux attentes des bailleurs de fonds internationaux avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. » Cet appui du FMI est essentiel au moment où les pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir les financements dont ils ont besoin. La prise de position du FMI a pu, incontestablement, servir les intérêts électoraux du président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Il n’est donc pas étonnant que la communauté internationale et les bailleurs de fonds internationaux aient souhaité la réélection de Félix Tshisekedi. Pour le FMI, il s’agit à présent de consolider les acquis, sachant qu’il reste beaucoup à faire dans trois domaines : la lutte contre la pauvreté, la lutte contre l’insécurité et la lutte contre la corruption. Seule, une figure de rassemblement peut continuer à écrire cette page nouvelle de l’histoire politique de la RDC.

3) Félix Tshisekedi, une figure du rassemblement

Sur un vaste territoire, qui compte plus de 100 millions d’habitants, le gouvernement est confronté à la multiplication des conflits armés, notamment dans l’Est du pays en proie à des violences depuis près de trente ans, seule une figure de rassemblement, capable de réunir autour d’elle les poids lourds de la politique congolaise, peut prétendre rétablir la sécurité,  préalable indispensable à l’unité nationale et au développement. Félix Tshisekedi et ses soutiens savent ce qu’il faut faire, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud du pays, comme le résume ce slogan d’une campagne électorale victorieuse : « Unité, Sécurité, Prospérité ». Pour y arriver, il faut rassembler, car il s’agit d’éradiquer les mauvaises habitudes et les pratiques délictueuses dans toutes les instances du pouvoir, dans toutes les institutions étatiques, dans le secteur privé et dans toutes les strates de la société. Un mot d’ordre : rompre avec un passé fait de divisions. « Tous unis pour un Congo plus fort », c’est ce que dit Félix Tshisekedi sur ses affiches de remerciement après sa réélection. Elu en 2018, réélu en 2023, Félix Tshisekedi qui, en réalité ne gouverne que depuis décembre 2020, aura disposé de 8 ans pour reconstruire le pays et réconcilier les Congolais entre eux. Un bilan sera fait en 2028. Nous verrons à ce moment-là si Félix Tshisekedi aura accompli le rêve du père, être une figure de rassemblement pour accomplir deux autres rêves, le rêve de démocratie et le rêve de prospérité.

Conclusion

Pour bien comprendre le rôle de l’action politique, il faut toujours se souvenir de ce que disait Nelson Mandela : « J’ai découvert un secret : après avoir gravi une colline, tout ce qu'on découvre, c'est qu'il reste beaucoup d'autres collines à gravir. » Félix Tshisekedi vient de gravir, depuis 2019, de nombreuses collines. Il lui reste beaucoup d’autres collines à gravir. Pays immense, disposant de richesses naturelles qui semblent inépuisables, qu’elles proviennent du sous-sol ou du sol, la RDC possède tous les atouts pour offrir à tous les Congolais des conditions de vie meilleures. Etre élu ou réélu, ce n’est rien. Il faut ensuite gouverner en ayant comme seuls juges le peuple et l’Histoire. Quelle image de lui voudra laisser Félix Tshisekedi ? Il avait déjà réussi à faire réapparaître le RDC sur les écrans-radar de la scène internationale. Sa présidence de l’Union Africaine avait témoigné de sa volonté de faire entendre la voix de l’Afrique. Aujourd’hui, la planète entière se précipite à Kinshasa pour signer des contrats avec le gouvernement qui doit répondre aux attentes des populations et garantir la souveraineté du pays. Gouverner, c’est alors savoir choisir ses partenaires et ses « amis ». Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi doit être celui d’un volontarisme politique destiné à rendre le Congo aux Congolais et faire descendre les richesses du pays jusqu’aux populations congolaises, qui sont avides de trois choses : la croissance, la consommation et la démocratie.

Finalement, dans un pays-monde qui concentre tous les défis que l’Afrique doit relever, Félix Tshisekedi ne doit se poser qu’une seule question : comment gérer les richesses naturelles de la RDC pour accélérer le développement, créer plus de croissance, plus d’emplois, plus d’accès aux services de base, plus d’éducation, plus de stabilité politique et de sécurité, plus de démocratie ?

Décryptage de la victoire de Félix Tshisekedi: voici les 3 raisons d’une réélection !

Je dénonce…

(Par Richard Babadi Tuendelepenyi)

Richard Babadi Tuendelepenyi

Je dénonce ‘’la circulaire N°001/UDPS/CEP/2024 du 09/01/2024 relative à la convocation des élections des Gouverneurs, Vice-gouverneurs et Sénateurs.’’, sous la signature de son Président SHABANI LUKOO B. Jacquemain. Cette circulaire est discriminatoire et ne tient nullement compte du noble combat des combattants de la base. Un combat de plus de 30 ans, à mains nues, à zéro argent et qui a vu nombreux de combattants perdre leur travail et leurs biens, fuir leurs résidences, croupir dans des cachots et prisons ou perdre leur vie…

A  lire la circulaire au point relatif aux Eléments constitutifs du dossier, elle ignore royalement les combattants compétents, honnêtes et loyaux (et il y en a beaucoup) qui ne peuvent pas réunir cette somme d’argent pour privilégier les affairistes et les copains qui ont eu le « Nguya » d’être aux affaires lors du 1er  mandat : Pour le candidat Gouverneur ou Vice-gouverneur :

- Le curriculum vitae détaillé, le tout se terminant pas la formule « Je jure sur l’honneur que les renseignements ci-dessus sont sincères et exacts » ; - Quatre (4) photos format passeport ;

- Le symbole du logo du parti ;

- Une (1) photocopie de la carte d’électeur ; - Une (1) photocopie de l’acte de naissance ou de l’attestation de naissance ;

- Une (1) photocopie certifiée conforme du diplôme d’études supérieures ou universitaires ou de l’attestation en tenant lieu ou de l’attestation justifiant d’une expérience professionnelle d’au moins cinq ans dans le domaine politique, administratif ou socio-économique.

- Une preuve bancaire du paiement de la caution non remboursable du traitement du dossier aux comptes du Parti. Pis encore, vous l’avez lu la fameuse Circulaire, elle ne fait aucune mention d’honnêteté et de loyauté…même si je sais qu’à ce niveau, la Cour rendra toujours le puissant, blanc comme neige et le misérable, noir comme le fond d’une vieille poêle. Et pour tout couronner, lisez le dernier trait :« … la CEP de l’UDPS doit faire payer de l’argent (caution) aux combattants (démunis) avant de traiter leurs dossiers… scandaleux !».

 Un combattant a dit : « Toutes les grandes options politiques comme, entre autres, la gestion des ambitions, devraient tenir compte des organes de base.

Les candidatures à présenter par le parti devraient tenir compte des avis et considérations des organes de base, c’est-à-dire, analyser, proposer, gérer et décider avec le concours de fédérations des entités concernées même si, pour des raisons stratégiques (c’est moi qui ajoute :«si stratégie il y a, elle est d’un intérêt privé), les organes centraux peuvent décider de coopter ou de présenter un ou plusieurs autres candidats !

 La collaboration est la clé d’un meilleur climat post-compétition ! La notion de caution non remboursable ne reflète pas le combat de notre très regretté, ya TSHITSHI d’heureuse mémoire. L’UDPS est un parti de masse. Pas étonnant que nos mandataires et élus sur les listes UDPS une fois aux affaires, ne se sentent pas redevables vis-à-vis du parti (mais des individus). Avec cette loi du plus offrant, ne soyons pas surpris que nos bourreaux d’hier, même les très impopulaires, se retrouvent demain majoritaires dans nos organes de décision. Nous avons le devoir, dans l’intérêt du parti, de faire le distinguo entre organes techniques et organes délibérants afin de clarifier toutes les situations futures ».

Le Kasaï Oriental en est un exemple parfait : Depuis 2019, ce sont des gouverneurs incompétents et voleurs qui ont été nommé par Kinshasa (des individus) en lieu et place de l’Assemblée provinciale qui devrait les élire. Bref, au lieu de respecter les organes de base (les fédérations), Kinshasa a respecté ses deals avec ses copains allant jusqu’à sacrifier toute une province.

Nous avons dit et il faut que les instances du parti (des individus, d’ailleurs bien identifiés) se ravisent pour que le 2è mandat de FATSHI soit meilleur que le premier.

Fait à Kinshasa, le 13/01/2024

 

Je dénonce…

8  janvier  1996 : les 300 victimes oubliées du marché «Type K»

Lundi  8 Janvier  1996. Un mauvais lundi comme tous les lundis. Gueule de bois. Re-retour au point mort de la semaine.  28 ans après la tragédie, je continue, comme un rituel, à prêter ma plume et ma voix  de témoin compatissant,  afin de  traduire  maladroitement en français la douleur indicible de Moseka,  ma voisine, orpheline d’une des mamas- maraîchères  et victimes fatales du crach de l’avion ANTONOV .

Voici le récit de Moseka  dans les limites de sa traduction… ( mais serais-je capable de traduite la densité des émotions de la pauvre  orpheline avec mes mots  dépouillés…) :

« … Lundi 8 janvier 1996. Un mauvais lundi pour ma mère, et pour toutes les mamas-maraîchères. Lundi d’épreuves : inflation de la monnaie « Zaïre »   dollarisée, instable. Des marchandises invendues, mal vendues. Le bruit court que les routes de Bandundu et du Bas-Zaïre sont endommagées à cause des pluies diluviennes qui s’y sont abattues sans répit pendant tout le week-end. Les fruits,  les légumes et le petit gibier  stockés pour la vente sont  arrivés  au  Marché TYPE K en piteux état. Mais,  les mamas-maraîchères sont là, debout   depuis l’aube. Et sans rechigner. Et toujours avec les mêmes gestes mécaniques d’aménagement des étalages, de nettoyage des marchandises. Pêle-mêle, ces marchandises : fruits toutes saisons beaucoup trop mûrs, légumes en partie rabougris, du petit gibier quelque peu défraîchi …

8 janvier 1996. Une mauvaise prémonition. . Soudain un coup de tonnerre sans préavis, dans un ciel pourtant clair et serein. Puis aussitôt après, le début  d’un film d’horreur : un avion ANTONOV zigzagant au ciel  suite à un décollage périlleux, comme en tangage. Une partie de la foule de la foule paniquée a commencé à fuir pour chercher quelqu’abri dans le complexe Type K, temple multifestif de l’artiste Tabu Ley, en périphérie du marché ; je suis parmi ces fuyards. En vain j’ai cherché à arracher maman de ses étalages, de son patrimoine vital.  Têtue, elle semblait   seule à ne pas sentir et voir le film macabre au-dessus de nos têtes.

Cet épisode -là  de ma mère abandonnée par moi, parce que gardienne de son patrimoine, cet épisode-là restera à jamais mon calvaire, le cauchemar de ma vie…

8 janvier 1996. L’avion fou négocie à perte une descente en vrille .  Cris des marchandes et des clients. Au secours ! Au secours !  Mais,  trop tard ! Où fuir dans ce marché archicomble ? trop tard ! la masse  des ferrailles s’est  écrasée   sur les mamas-maraîchères, sur les innombrables clients. Vacarme infernal. Débandade. Sauve-qui-peut. Puis, immense, immense explosion et immense,  immense incendie. Corps déchiquetés au milieu des mares de sang et d’essence boueuse éparpillées. J’ai quitté précipitamment mon abri et court, affolée, vers la tragédie, du côté de l’étal de ma mère. Odeur étouffante  de viande grillée.

8 janvier 1996. Ce jour-là, Mon Dieu, j’ai vu l’enfer de mes propres yeux ;  je l’ai senti  dans ma propre chair. Je reconnais, ô à peine ! le pagne de maman, et son bracelet sur une main ballante. Je m’écroule à corps perdu  sur les restes de maman, couverte de sang des victimes, du cendre de l’incendie et de l’essence boueuse.

 Trop tard !  Trop tard, l’arrivée des forces de l’ordre désemparées. Trop tard, l’irruption des secouristes de la Croix-Rouge perdus et éperdus. Trop tard les pleurs stridents des parents survivants, éplorés.

8 janvier … 2024. Aujourd’hui. Comme chaque année, depuis vingt-huit ans, je suis en pèlerinage sur les lieux de la tragédie. Méconnaissables. Je me  sens terriblement seule, vraiment seule, au milieu des vestiges   balayés,   effacés exprès par les hommes d’affaires. A la place des vestiges du drame : des monstres d’immeubles insolents ont surgi, comme  construits  dans une  précipitation  suspecte…. Ces immeubles, ces « éléphants blancs »,   ont ratiboisé et effacé à jamais  les tombes d’infortune des 300 victimes  doublement ensevelies.

8 Janvier 2024. Un pèlerinage solitaire douloureux,  au milieu des bruits du marché et des odeurs mélangées, aigres- poivres. Mon pèlerinage est ce qui me reste comme travail de deuil. A défaut de toute consolation, de toute compassion, de toute réparation officielle ( ni matérielle ni  morale).

Puis, soudain, le vertige, le film d’il y a vingt-huit ans. Et la sensation fantomale  de l’ombre de maman…

8 janvier 2024.  28ème  anniversaire. 28ème  pèlerinage. J’y serai encore en 2025, Inh’Allah ! Et en 2026, et en 2036. Peut-être même un lundi, le mauvais jour…»

YOKA Lye (Pour la traduction littéraire du témoignage de MOSEKA, l’orpheline)

Avons-nous encore besoin de l’Université ?Le Chat GPT et l'enseignement supérieur

(Par le Prof. Patience Kabamba)

A  la fin de cette année civile et électorale, il y a un certain nombre de sujets sur lesquels nous pouvons écrire. Notre première tâche est de souhaiter à tous les lecteurs de MDW une merveilleuse année 2024. Deuxièmement, nous voulons dire un mot sur les élections qui viennent de se dérouler en République Démocratique du Congo et dont nous espérons que les résultats seront annoncés le Dimanche 31 Décembre 2023. Le sujet principal de notre MDW n’est pas les élections au Congo. Cependant, comme il s'agit d'une question d'actualité, le MDW a seulement déclaré que les élections qui viennent de se dérouler au Congo ne se sont pas déroulées conformément à la constitution congolaise, qui exige que le vote ait lieu dans un jour et dans un délai de 10 heures.

La dernière élection organisée par M. Kadima,  Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), s'est déroulée sur trois jours pour un certain nombre d'électeurs. Le résultat d'un vote pris en dehors des règles constitutionnelles ne peut être accepté par la même constitution. Il est donc nécessaire d'organiser un nouveau vote avec les nouveaux dirigeants de la CENI. Après avoir rempli nos obligations en matière d’information électorale, revenons maintenant à notre sujet.

Il n’y a pas si longtemps, un ami qui enseigne à Nairobi m’a dit qu’il ne comprenait plus pourquoi il enseignait. Les étudiants peuvent  trouver sur Internet tout ce qui permet d’accumuler des connaissances.

Il s'est également senti découragé lorsque très peu d'étudiants lui ont apporté des dissertations à corriger, car la fonction Quillbot  faisait un excellent travail et proposait même de très bonnes formulations de phrases.

Les scénaristes d'Hollywood se sont mis en grève pendant plusieurs mois  pour sauver leur emploi.

Les films que vous regardez à l’écran ont tous des intrigues écrites par des écrivains ou des scénaristes. Ils grèvent car Chat GPT d'OpenAI a la capacité de créer de  très beaux scénarios en connaissant des sujets et des mots-clés. 

Chat GPT permet également de créer le texte d'une thèse de licence ou d'une thèse de doctorat simplement en lui donnant votre sujet de thèse et les mots-clés que vous souhaitez avoir.

La soi-disant intelligence artificielle peut éditer des essais, mon collègue a perdu son emploi ; Chat GPT offre la possibilité de produire des scénarios à Hollywood, les  scénaristes se sont mis en grève pour éviter de perdre leurs moyens de subsistance.

Nous pensons que plutôt que de vouloir lutter contre les évolutions numériques de l’IA qui envahissent l’espace médiatique et intellectuel, les universités doivent les intégrer dans leur fonctionnement. Par exemple, aujourd’hui, les étudiants disposent de smartphones dotés de fonctions de correction grammaticale et orthographique ; Si les enseignants consacraient du temps à corriger les erreurs de grammaire, ce temps pourrait être utilisé à d’autres fins. Mon point de vue est d’accepter ces innovations numériques dans les cursus universitaires.

Le véritable problème, cependant, réside dans le grand fossé culturel qui existe entre les enseignants qui appartiennent souvent à une époque et les étudiants qui appartiennent à une autre ; et les deux époques n’ont plus rien à voir l’une avec l’autre. Nos professeurs ordinaires ont généralement la soixantaine et n'ont pas de compte Instagram ni même de site Web, certains n'ont même pas d'adresse e-mail. Je me souviens de ma propre expérience lorsque j'étais professeur d'anthropologie à l'Université de l'Utah Valley, dans l'Utah, aux Etats-Unis d’Amérique.

Epistémologiquement, je connais parfaitement l’anthropologie après avoir suivi dix ans de formation doctorale à l’Université Columbia de New York. J'étais donc très bien placé pour enseigner ce cours. Cependant, mon plus gros problème avec les étudiants de 20 à 30 ans était que je ne connaissais pas leur culture. Je n'avais pas vu les films qu'ils avaient regardé, je ne maîtrisais pas bien leur terminologie. Bref, culturellement nous étions dans deux espaces culturels différents ;

Moi, le professeur et eux, mes étudiants, nous ne partagions pas le même espace culturel. Je me souviens d'un jour où j'ai entendu un de mes étudiants dire à sa copine en anglais « Let’s Netflix  and chill ». Mon anglais a un fort accent français, mais je le parle assez bien et je comprends tout ce que je dois comprendre, mais cette expression de mes plus jeunes étudiants m'avait laissé complètement désemparé. Alors après le cours, j'ai demandé à un collègue, qui m'a expliqué que mon étudiant invitait sa copine à sortir avec lui. J'ai été abasourdi lorsque j'ai entendu ceci : « Let’s Netflix and chill». On m'a expliqué que ce que voulait dire cet étudiant, c'était "regardons un film sur Netflix et après on se détendra (sous-entendu on fera l’amour)". Je rappelle cette période de ma vie de professeur dans l'Utah pour montrer qu'au Congo nous avons atteint une séparation fondamentale entre l'époque de nos étudiants et celle des enseignants. Les universités doivent être réformées et adaptées aux nouveaux espaces cognitifs créés par le numérique. Nos étudiants passent beaucoup de temps sur leur téléphone et c'est un espace qu'il faut pénétrer pour adapter l'apprentissage au développement cognitif du monde.

Certains universitaires ont appelé à réformer l'université congolaise. Je pense au Professeur Dr. Aimé Mpevo Mpolo, qui a publié avec Harmattan les 4 tournants manquants de l'Université du Congo (1971-2011). Nos étudiants ne sont plus parmi nous, ils apprennent différemment et séparément grâce au numérique. Ils viennent à l'université uniquement parce qu'ils sont victimes de chantage des diplômes.

L'université sert aujourd'hui également de garderie pour prévenir les soulèvements de jeunes.

L’université les occupe tellement qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe dans la société. Nous envoyons nos étudiants les plus brillants en médecine ou en pharmacie pendant sept ans, nous les formons pour devenir  distributeurs de molécules occidentales.

Nous formons le personnel commercial des fabricants de médicaments occidentaux. Les médecins et les pharmaciens peuvent être formés à produire des molécules à partir de nos  plantes - nous avons une grande biodiversité - mais  cela nécessite une autre université.

Avons-nous encore besoin de l’Université ?Le Chat GPT et l'enseignement supérieur

2ème campagne pour la paix post-électorale, Message au candidat Moïse Katumbi Chapwe

 Leçon d’une démocratie des dupes.

Lubumbashi, le 26 décembre 2023. L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) est vivement préoccupé par le discours prononcé le 24 décembre dernier, par le « Haut Représentant au Grand Katanga » du parti politique Ensemble pour la République, l’Honorable MWANDO KABULO Christian. L’Institut écrit au Candidat KATUMBI CHAPWE Moïse, Président d’Ensemble, dans l’intérêt de la Paix et le pansement des plaies causées par ce processus électoral à la nation congolaise.

Voici la substance du message qui inquiète :

« […] En tant que Haut Représentant de Moïse KATUMBI dans le Grand Katanga, je demande à tout le Katanga à se tenir prêt. Prêt au combat, pour la bataille, au sacrifice suprême, parce que la terre de nos ancêtres, celle de TSHOMBE, NGUZ et KYUNGU. Notre terre ne nous sera jamais volée […] »

En effet, l’appel au « sacrifice suprême » vient en réaction à la publication des résultats partiels du suffrage exprimé par des congolais de la Diaspora et une partie des circonscriptions du pays. De celle-ci, il ressort une victoire du Candidat Félix TSHISEKEDI, devançant son principal challenger, le Candidat Moïse KATUMBI. 

Monsieur le Président, l’IRDH trouve inacceptable que votre parti ravive la mémoire du leadership sécessionniste katangais et des acteurs de l’épuration ethnique, dans le contexte où des millions de vos partisans sont légitimement touchés dans leur amour propre, du fait du dysfonctionnement des institutions de la République.

L’Institut rappelle que contrairement à son devoir constitutionnel d’encadrer le peuple, l’opposition politique a créé de la confusion. En précampagne, elle prophétisait le chaos électoral, dénonçait la planification d’une massive fraude électorale et dénigrait la CENI. Pendant la campagne, cette même opposition a entraîné des millions des congolais à participer au vote, l’appelant à « rester vigilants » et surveiller la publication des résultats « Bureau par Bureau ».

Certes ! Il y a eu une fraude massive. Un très grand nombre de candidats corrupteurs a trouvé, proportionnellement, des corrompus agents de la CENI. Dans cet imbroglio, des candidats de l’opposition ont aussi acheté des voix. Toutes les parties prenantes à l’élection sont marquées par cette image d’une RDC corrompue.  Conscient de cette démocratie des dupes, l’Honorable MWANDO devrait avoir de la retenue, au lieu de demander d’aller au combat, jusqu’au « sacrifice suprême ».

M. KATUMBI, IRDH est resté attentif à toutes les atteintes ou tentatives d’atteintes à vos droits et libertés, autant que ceux des autres opposants politiques. Il a mené 22 plaidoyers pour des élections inclusives, auxquelles vous avez cru et participé librement. Il a obtenu la libération des membres de votre parti, emprisonné à Lubumbashi. Il a obtenu l’abandon de la « Loi Tshiani » qui visait à vous écarter de la course. Il a dénoncé toutes les tentatives de vous attribuer la nationalité zambienne, en dépit de votre Certificat de nationalité congolaise. Il continue le plaidoyer pour la libération de votre Conseiller Spécial, Salomon KALONDA.

La précampagne et la campagne électorales ont été méchantes avec vous. Cependant, vous avez prouvé que rien ne pouvait vous arrêter. Vous avez démontré votre sens élevé d’audace et de détermination. Homme politique non-violent et patriote, vous êtes resté attaché à la paix et la cohésion nationale. 

Face à la stratégie du découragement, du dénigrement, du mépris, de la stigmatisation et d’injures, vous n’avez pas cédé. Vous ne vous êtes pas rapproché des terroristes du M23, soutenus par le Rwanda. De même, vous n’avez pas répondu aux appels de la nouvelle rébellion de Corneille NANGAA.

L’IRDH estime que des irrégularités observées pendant le vote ne devraient vider votre profonde conviction dans la paix.

Si, nonobstant vos remarques, la CENI proclamait Félix TSHISEKEDI comme le gagnant de cette présidentielle, appelez-le pour le féliciter. A défaut, votre équipe d’avocats devrait suivre la procédure légale du contentieux des résultats. 

Eloignez-vous de ce discours insinuant une nouvelle sécession, une nouvelle rébellion ou une nouvelle épuration ethnique. Restez égal et logique avec vous-même.

Me Hubert Tshiswaka Masoka

Directeur Général de l’IRDH

2ème campagne pour la paix post-électorale, Message au candidat Moïse Katumbi Chapwe

L’urgence de rebâtir le système d’enseignement de la RDC…

J’ai hâte que cette séquence électorale que vit la RDC soit rapidement tournée pour qu’on revienne à l’essentiel: la reconstruction du pays, en commençant par rebâtir le système d’enseignement, dans le cadre global d’une refonte du secteur de l’éducation qui comprendrait plusieurs volets: 

✅faciliter l’accès et le maintien de tous les enfants et jeunes à l’école primaire et secondaire (gratuité !!!!);

✅réviser les contenus des programmes scolaires pour les rendre plus pertinents, plus pratiques, plus adaptés aux réalités de la RDC;

✅privilégier la création des filières technologiques et professionnelles (il n’est pas nécessaire que tous les élèves aillent à l’université !); 

✅former et recycler les enseignants (à tous les niveaux) pour qu’ils soient en mesure d’enseigner les nouveaux contenus; les motiver par des salaires décents et des conditions de vie acceptables; mettre à leur disposition les outils didactiques nécessaires; 

✅améliorer les infrastructures (construire davantage d’écoles et les équiper); 

✅aider les élèves à acquérir les outils et matériels d’apprentissage (livres, outils nécessaires et pourquoi pas tablettes et laptops…); 

✅adopter une politique de « tolérance zéro » vis-à-vis des tricheurs lors des évaluations (Tenafep, Examens d’Etat…); 

✅mettre en place des programmes de santé scolaire et de cantines scolaires afin de contribuer à améliorer la qualité des apprentissages chez les élèves, notamment dans les milieux défavorisés; 

✅Renforcer les mécanismes de contrôle pour une meilleure gestion des ressources humaines et du budget alloué au secteur de l’éducation (par exemple les frais de fonctionnement des écoles) et pour démanteler les enseignants fictifs et les écoles fictives…

-Une telle réforme globale peut être réalisée avec succès en cinq ans si l’éducation devient une réelle priorité dans ce pays. 

Faire de l’éducation une vraie priorité en RDC signifie consacrer au moins un quart du budget national à l’éducation, du niveau primaire au niveau universitaire ! 

-La RDC n’émergera pas sans disposer de ressources humaines de qualité: qu’on se le dise !

Mabiala Ma-Umba

Ancien directeur de l’éducation et de la jeunesse à l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

L’urgence de rebâtir le système d’enseignement de la RDC…

RDC : un si triste 20 décembre…

 

Jean-Baptiste Placca, éditorialiste à RFI, en 2020

 

Le pire, pour une nation, est de devoir subir un médiocre qu’elle n’a pas choisi.

« Un chaos délibérément voulu, planifié pour que Félix Tshisekedi l’emporte dans des élections frauduleuses ! » De lourdes accusations contre Denis Kadima, le président de la Commission électorale de RDC, après ce que beaucoup ont perçu, ce 20 décembre, comme un fiasco électoral. Ce « chaos », contre lequel quelques leaders mettaient en garde, ces derniers temps, aurait-il dû et pu être évité ?

D’aucuns diront que certaines personnes, dans ce pays, sont si prévisibles qu’elles se comporteront toujours de la manière que l’on sait. Pour Denis Kadima, ces élections devaient pourtant être l’occasion d’asseoir une crédibilité malmenée par les suspicions qui avaient surgi de partout, lorsque le président Tshisekedi l’avait proposé, en 2021, pour diriger cette Commission. Ceux qui décriaient alors sa candidature auront, à présent, beau jeu d’affirmer que ce chaos était voulu, pour faciliter la fraude, en faveur du sortant.

Comment les blâmer, dans un environnement politique si souvent fanatisé, où les contempteurs ne voient, dans ce 20 décembre, qu’un fiasco sans nom, tandis que les partisans du pouvoir s’évertuent à tout relativiser, envers et contre des insuffisances patentes ! Même le FCC de l’ancien président Joseph Kabila qui boycottait ces élections s’y est invité, pour exhorter la population à… se prendre en charge, au nom de l’article 64 de la Constitution, au cas où, dit-il, « leur cour Constitutionnelle ne sortirait pas la RDC de l’opprobre, en annulant purement et simplement ces scrutins ». L’on en oublierait, presque la responsabilité du même Kabila dans les choix qui ont plongé le pays dans l’opprobre en question.

Que faire maintenant que cinq candidats de l’opposition demandent une nouvelle élection avec une Céni recomposée ?

Que diraient ces cinq, si la même Céni venait à proclamer l’un d’eux vainqueur ?

Sur ce continent, où le meilleur guette si souvent le pire, nous serions tous admiratifs si, en dépit de cette désespérante organisation, les résultats, dans une transparence convaincante, proclamaient vainqueur un autre que Tshisekedi. Car, les seuls résultats dont ne doute pas l’opinion, dans certains pays d’Afrique, sont ceux qui donnent un président sortant battu. Dans ce pays de foi qu’est la RDC, la charité chrétienne recommanderait d’accorder à cette Céni le bénéfice du doute, tant qu’elle ne se sera pas définitivement compromise.

La confiance des électeurs, essentielle, pour que la victoire d’un sortant soit reconnue et admise sans heurts, est déjà en partie abîmée. Denis Kadima devait, avec des élections impeccables, ce 20 décembre, asseoir définitivement sa crédibilité. Le pari semble perdu.

D’aucuns vous rétorqueront que l’on ne voit des élections impeccables, nulle part. Surtout pas dans un pays aussi vaste…

Il arrive tout de même que l’on organise des élections parfaitement acceptables sur des territoires autrement plus vastes. Après tout, pourquoi avoir accepté cette charge, s’il ne pouvait y faire valablement face !  Le salut de l’Afrique passe aussi par l’aptitude de ses cadres à ne pas voir que les privilèges et autres sources de jouissance dans les fonctions auxquelles ils accèdent. On ne cherche pas à diriger un peuple dont on ne peut résoudre les problèmes. Il est des fonctions dans lesquelles l’on ne peut se contenter de faire de son mieux, le mieux de la médiocrité ne pouvant être guère que médiocre. Ou moyen.

Les responsabilités d’Etat impliquent de savoir faire très bien. Et l’échec guette, lorsque les limites d’un homme deviennent celles d’une entreprise, d’une institution, d’un État. Qu’un peuple se choisisse délibérément un dirigeant moyen, soit ! Il saura ne s’en prendre qu’à lui-même, si ce dernier le faisait végéter à un niveau quelconque. Mais, le pire, pour une nation, est de devoir subir un médiocre qu’elle n’a pas choisi.

RDC : un si triste 20 décembre…

Quel rapport y-a-t-il entre Nimrod et la Noël?

(Activiste, Penseur et Notable de Madimba,  Charlie Jephthé Mingiedi Mbala N’zeteke)

D'emblée, nous pouvons dire : il n'y a aucun rapport entre Nimrod et la Noël ! Il nous restera simplement de faire la démonstration pour soutenir notre thèse !

Il y a une vidéo qui est devenue virale sur les réseaux sociaux et qui a été publiée sur YouTube par un certain Allan RICH qui est un ex délinquant, trafiquant, qui a pratiqué la magie blanche et avait le don de divination, de voyance et l’ouverture du troisième œil pour voir les esprits et les autres.

Comme vous venez de le constater, c’est ce monsieur Allan RICH qui se fait passer aujourd’hui pour un évangéliste qui débite des choses qui n'ont aucune base biblique.

Notre démarche est d’éclairer la lanterne des enfants de Dieu qui servent encore ou cherchent le Véritable Dieu vivant.

Monsieur Allan RICH dans sa vidéo sur YouTube dépose que Nimrod était né,  le 25 décembre. De quelle année ? Il ne précise pas!

Or,  nous savons que le calendrier dit Grégorien que nous utilisons aujourd’hui, est entré en vigueur à une date précise : le 15 octobre 1582. Il a été créé par le pape Grégoire XIII pour corriger le précédent le calendrier dit Julien, lui-même mis en place en 45 avant Jésus-Christ par Jules César.

Qui ont inventé le calendrier ?

Ceux qui ont falsifié l’histoire de l’humanité nous ont appris que ce sont les Babyloniens!  

Mais,  curieusement, en lisant leurs écrits on s’aperçoit que ce sont les égyptiens qui établirent que l’année puisse compter 365 jours, divisés en 12 mois des 30 jours.

Il faut reconnaître aussi que toutes les grandes civilisations anciennes avaient chacune son propre calendrier différent de celui d'une autre civilisation.

Monsieur Allan RICH nous a laissé entendre que Nimrod est celui qui fait construire la tour de Babel et aussi celui qui a créé la Noël.

D’où  lui sortent toutes ces choses ? Est-ce qu’il connaît réellement qui fut Nimrod qu’il dépeint comme un personnage satanique et démoniaque ?!?

Je ne pense pas car s’il connaissait vraiment Nimrod, il n’allait pas salir son nom de la sorte.

Faisons d'abord un pas dans le passé, en nous basant sur le Livre (Bible) qui sert de référence aux véritables Evangélistes, pour connaître qui est Nimrod ?!?

Nimrod fut le petit-fils de Cham (l’un des trois fils de Noé) donc fils de Cush. C’est lui qui commença à être puissant sur la terre.

Il fut un vaillant chasseur devant l’Eternel, c’est pourquoi l’on dit : comme Nimrod, vaillant chasseur devant l’Eternel. Il régna d’abord sur Babel, Erec , Accad et Calné au pays de Schinear. Selon Genèse 10 : 6-10.

La Bible ne mentionne nulle part que c’est Nimrod qui a fait construire la tour de Babel en lisant Genèse 11.

Si je comprends bien, selon Allan RICH le jour de la naissance de Nimrod correspond au 25 décembre du calendrier grégorien que nous utilisons aujourd’hui et pourtant Nimrod est le fruit de la troisième génération de Noé après le déluge.

Nimrod est l'un des fils de Cush qui est l'Éthiopie antique qui s'étend du Lac Tanganyika jusqu'à l'océan Atlantique autrefois appelé Océan de l'Ethiopicus c’est à dire l'étendue qui est à cheval sur l'Équateur et qui englobe tout le bassin fluvial du Kongo, RDC.

Donc,  c'est un Noir car Éthiopie veut dire brûlé par le soleil ou pays des Noirs. C'est le pays du peuple redoutable depuis leur existence, la nation forte et vigoureuse, la nation puissante et qui écrase tout et dont les terres sont irriguées de beaucoup d'eaux (fleuves, rivières): Voilà le Kongo. Nimrod est le premier puissant de la terre. Il est le premier Roi car pour régner il faut avoir la puissance c’est à dire l'autorité. 

Et comme c'était un pacifique, pacificateur, c'est pourquoi il a eu à construire, à organiser la terre en cités, villes après le déluge de Noé. Il n'a jamais été l'architecte de la tour de Babel, Genèse 11:1-9. Aucune trace ne peut le rattacher à la franc-maçonnerie comme les blancs ont tenté de faire de l'Égypte la terre d'origine de ce club occulte, par simple imagination axée sur la construction de ces pyramides qui les dépassent. 

C'est uniquement dans le but de nous salir et de nous détourner des racines de notre identité que les blancs ont inventé toutes sortes de mensonges et fantaisies contre NIMROD. Comme ils avaient voulu noircir lucifer et pourtant il est de même couleur qu'eux et c'est pourquoi ils sont des athées et des gens adonnés aux vices contre nature...

Quel calendrier utilisaient-ils à cette époque-là ? Grégorien, Julien, Hébraïque , islamique ou Égyptien ?!? Pour que la naissance de Nimrod puisse tomber le 25 décembre du même calendrier que nous utilisons aujourd’hui ?!?

Dans sa vidéo Allan RICH a évoqué son Écriture préférée de Osée 4 : 6 :  « Mon peuple est détruit parce qu’il lui manque la connaissance. »

Justement, c’est à cause de la méconnaissance de la pensée ou de la parole de Dieu que monsieur Allan Rich et un autre qui est un branhamiste (que je tais le nom, j’ai moi-même suivi dans l’émission du magazine Centre TV du journaliste Kas) ont induit en erreur  le peuple de Dieu.

Nimrod était un chasseur devant l’Eternel donc personne ne peut voir Dieu est vivre sauf son Envoyé.

Nimrod était un homme noir donc l’aïeul de tous les peuples noirs. Il était le premier homme à être puissant sur la terre donc la première puissance mondiale.

Et si tel est le cas, pourquoi ceux qui ont falsifié l’histoire de l’humanité, l’on dépeint comme satanique et démoniaque ?

C’est pour déboussoler le peuple de Dieu.

Nimrod n’a rien avoir avec la Noël.

Nimrod est l’aïeul de notre ancêtre ILUNGA MBIDI KILUWE (qui veut chasseur).

Esaïe 19 le confirme car l’Eternel est descendu au milieu de notre continent pour répondre à nos cris de désespoir à cause des oppresseurs.

Et,  il a décidé d’établir un sauveur et un défenseur pour nous délivrer de cette oppression. C’est le descendant direct de ILUNGA MBIDI KILUWE qui est ce sauveur et défenseur pour libérer l'Afrique de cette occupation étrangère.

Voilà pourquoi les falsificateurs de l’histoire de l’humanité ont voulu salir cet Homme de Dieu qui est l’aïeul de tous les  peuples noirs, parce qu’ils savaient que c’est par sa descendance que sortira celui que Mfumu KIMBANGU a appelé NkUA TULENDO autrement appelé le Grand Roi Divin.

La Noël n’a jamais été une fête établie par Dieu Créateur car lui-même avait prévu que 3 fêtes :

- Pains sans levain (Pâque);

- ⁠Moisson et des premiers fruits de ton travail;

- ⁠Récolte (à la fin de l’année) selon Exode 23.

Aucune fois Dieu ne nous a jamais recommandé de fêter la naissance de son fils qui est notre Seigneur Jésus-Christ qu’on se le dise quand même.

Nul n’ignore que le Seigneur Jésus-Christ était uniquement venu pour les brebis perdues d’Israël avec sa prédication.

Or,  c’est par sa mort que nous sommes sauvés, alors célébrons sa mort en lieu et place de sa naissance même s’il n’est pas né un certain décembre comme les prétendent les ouvriers de l’iniquité.

Je persiste et signe qu’il n’y a aucun rapport entre Nimrod et la fameuse Noël: aucune trace dans la Sainte-Écriture. Nimrod n’a rien à avoir avec la Noël car il était Serviteur de Dieu Créateur comme le Roi David.

Apprenons à ne jamais aller au-delà de ce qui est écrit !

Quel rapport y-a-t-il entre Nimrod et la Noël?

RDC : les élections dans un système de prédation à komboliser

(Par Ghislain Bamuangayi Kalukuimbi)

*Le plus important à comprendre dans la qualité du processus électoral 2023 est son reflet du système de prédation auquel il appartient. Un système qui fonctionne avec la corruption, le clientélisme, des détournements (sur facturation, enrichissement soudain de certains qui y sont liés directement ou indirectement…), l’insécurité entretenue, les tensions sociales et tribales, l’attribution alambiquée des marchés publics….

Pour arriver à voter à 15 h au lieu de 6 ou 7 heure ou à voir le matériel électoral vandalisé par les électeurs lorsqu’il ne fonctionne pas, il faut qu’il y ait eu une mauvaise manière de gérer les élections.

Si ces élections sont pires que les précédentes en terme de leur qualité et du désespoir quant au renouvellement de la classe politique, c’est dire, comme les autres, elles serviront seulement à conforter la position des prédateurs et à perpétuer le mauvais système de gouvernance qui ne peut redonner au peuple son pouvoir de contrôle sur les politiciens-commerçants et mettre fin à la misère du peuple et à l’exploitation sauvage de nos ressources.

Quelle que soit la bonne volonté d’un homme fort de changer la situation des congolais en bien, la classe politique que nous donne cette nature d’élection sera le blocage au décollage. Allant généralement en politique pour des rêves d’enrichissement personnel avec une industrie boostée à fond à cet effet, les élus portés par l’inconscience et l’insouciance d’une population abusée et esclavagiser, nous ne pourrons attendre mieux.

Voilà pourquoi, la proposition de Madame Marie-Josée Ifoku d’une transition est pour le peuple congolais un déclic pour savoir s’arrêter, se nettoyer, nous regarder avec miséricorde les yeux dans les yeux et envisager un autre Congo et une manière convenable de produire notre classe dirigeante. Nous Komboliser devient un devoir patriotique, afin que la médiocrité cesse d’être notre culture. Depuis l’indépendance, nous avons eu des politiciens plus soucieux de leurs intérêts personnels, nous prenant en otage pour les assouvir et servir de marionnettes aux puissances étrangères.

Il faut les komboliser dans un processus soutenu des programmes publics d’éducation, de conscientisation, d’inculturation des valeurs républicaines.

Nous avons tenté de nous arrêter avec la Conférence nationale souveraine mais, elle a été détournée par le système de prédation.

Nous devons être cette nation qui sait rentrer en soi-même et se poser les vraies et bonnes questions de son existence pour les adéquates et solutions.

C’est cela l’enjeu majeure de cette proposition de transition, faisable avec les nouveaux élus. L’essentiel sera de passer de l’actuel système de prédation à la République des valeurs, celle qui marque une tolérance zéro à la mauvaise gestion de qui que ce soit, à la fraude, à la corruption, à l’injustice et au mensonge dans les affaires publiques.

Avec la KOMBOLISATION, nous sommes dans un processus de révolution de la conscience et du changement des mentalités, sans laquelle nous courrons le risque de disparaître comme nation et de devenir un gérant inutile de ses richesses dont Dieu Lui-même peut être moins fier afin de lui arracher cette gestion pour la confier à d’autres, même en petits morceaux.

Ces élections sont celles d’un Etat faible, ce qui intéresse les prédateurs nationaux et internationaux ou étrangers. Un pouvoir politique faible et contrôlable par les prédateurs de tous bords arrange les affaires du capitalisme libéral sauvage qui nous asservit.

Quand feront nous cet arrêt de prise de conscience et de définition de notre vision commune ?

Nous risquons d’avoir toujours une raison pour repousser ce moment majeur dans la vie de toute nation du fait qu’on est sous pression de satisfaire des besoins immédiats des individus. Soyons ce peuple élevé dans la dimension spirituelle de transformation et de co-création du monde, que l’Eternel nous a confié pour le dominer et le rendre meilleur et non le laisser devenir une sorte de malédiction.

Il est possible de devenir ce peuple intelligent qui sait mettre toutes ses ressources au service du bonheur collectif, de l’unité dans la diversité et de la paix.

La KOMBOLISATION est en marche ; elle arrivera à destination : la renaissance de la RDC.

 

 

 

RDC : les élections dans un système de prédation à komboliser

Modeste Mbonigaba : ‘‘La Division du travail citoyen transformera en or chaque bulletin de vote…’’

A l’aube des élections générales prévues le 20 décembre 2023, sauf report de dernière minute, le Congo-Kinshasa ploie sous une attente soutenue de son affranchissement, afin de sortir de l’impasse qui bloque son élan vers le développement. Plusieurs propositions sont sorties des tiroirs en guise de solution à la question congolaise, mais en vain. Dans une interview exclusive, le spécialiste des questions électorales, de démocratie et de développement en Afrique, penseur et analyste des faits socio-politiques, et enseignant à l’Université, Modeste Mbonigaba Mugaruka, met en évidence sa conception, -qui est quasiment une doctrine de développement-, de la «Division du travail citoyen». Dans cet échange avec votre média, il insiste sur cette formule «magique» qui tirerait le Congo du gouffre vers la lumière de l’essor, de l’appropriation par le Congolais de son fabuleux destin. Interview.

Congo365.cd : Vous avez très récemment livré une réflexion pertinente, pour ne pas dire révolutionnaire, sur les moyens de sortir le pays de l’impasse afin de l’ouvrir véritablement au développement. Et la formule que vous proposez pour parer à l’inadéquation entre les impératifs du développement et la mentalité inappropriée des Congolais, c’est la « Division du travail citoyen ». Pouvez-vous être plus explicite sur ce concept savant ?

Modeste Mbonigaba : Pour répondre correctement à cette question qui, il faut le reconnaître, renvoie à un concept tout à fait nouveau, il y a lieu de commencer par rappeler le contexte historique et géopolitique dans lequel notre pays accède à l’indépendance le 30 juin 1960, contexte caractérisé par une impréparation totale des populations congolaises à prendre, de façon responsable, leur destin en main. C’est ainsi que, déjà quelques jours avant la proclamation de cette indépendance, le Portefeuille du futur Etat indépendant va basculer, par un tour de passe-passe, dans le patrimoine du colonisateur en train de faire ses valises ! L’absence d’un peuple aguerri et prêt à se doter (par la voie des urnes) d’une élite politique entièrement dévouée à la cause du développement de la nouvelle Nation congolaise va également être à la base de toutes les difficultés rencontrées dès la naissance de ce nouvel État : mutineries des forces armées, sécessions du Katanga et du Sud Kasaï, destitution du premier gouvernement démocratiquement élu, assassinat du Premier Ministre Patrice Emery Lumumba… Or, de par ses ressources naturelles extrêmement abondantes et diversifiées, ce pays attise les convoitises de toutes les puissances du monde et doit donc être d’une extrême vigilance   pour que la mise en valeur de ces immenses ressources profite en premier lieu à ses premiers bénéficiaires que sont les Congolais. Ce n’est pas ce qui est arrivé, hélas ! Pourquoi ? Nous avons fini par découvrir pourquoi ce pays, pourtant immensément riche, est, en même temps, habité aujourd’hui par le peuple parmi les plus pauvres de la planète ! Pour nous, la raison est bien simple. La voici : dans son immense majorité, le patron (qu’est le peuple) ignore que c’est lui le seul et unique boss. Sinon, il se serait organisé de façon appropriée pour protéger son patrimoine ! Nous avons découvert que ce qui manque, c’est une organisation politique, sociale et institutionnelle, permettant à ce que tout simplement : « chaque centime dû à l’Etat congolais tombe effectivement dans ses caisses et n’en sorte que pour régler ses seules, uniques et vraies créances » ! Cette organisation nouvelle que nous devons impérativement mettre en place permet, suite à une véritable «Division du travail citoyen», de transformer chaque citoyen en «Citoyen-gendarme», et de supprimer au passage «toutes les sources de vol, de détournement et de corruption tout en poussant concomitamment les Gouvernants à une meilleure répartition du revenu national».

C365 : Vous situez le problème congolais au niveau du processus électoral actuel, et vous arguez que vous avez une formule magique pour résoudre cette épineuse question des élections au Congo. Mieux, vous parlez de la transformation en or du bulletin de vote…

MM : En attendant notre sortie prochaine devant les médias du monde entier pour nous étendre davantage sur ce sujet, nous pouvons d’ores et déjà vous assurer que la nouvelle organisation à mettre en place permet en effet, par la Division du travail citoyen, d’éliminer du jeu de la gouvernance toutes ces voix qui, en réalité, sont des coquilles vides, des voix sans valeur ! Une vraie voix, lors d’un vote, devrait être tellement précieuse pour son détenteur qu’elle ne pourrait, en aucun cas, être bradée contre de la camelote du genre une bière, un t-shirt, un pagne ou un petit billet de banque ! Il se fait qu’avec la « Division du travail citoyen », tous les 45 à 50 millions de Congolais en âge de voter restent tous électeurs mais, désormais, chaque bulletin de vote acquiert une valeur tellement inestimable que le phénomène communément appelé aujourd’hui « chance eloko pamba » disparaitrait, du jour au lendemain, de nos mœurs politiques.

C365 : Vous évoquez aussi la rationalisation de la gestion de pratiquement tous les secteurs de la vie publique à partir de la Division du travail citoyen. Comment cela pourrait-il se faire concrètement ?

MM : Le « travail citoyen » permet en effet aux citoyens de ne plus laisser les gouvernants s’amuser avec le patrimoine commun comme s’il s’agissait de leur bien propre, de faire pratiquement ce qu’ils veulent avec les biens de nous tous. Désormais, chaque fait et geste de nos gouvernants sera en effet analysé, décortiqué, tourné dans tous les sens par des gouvernés plus que jamais conscients d’être les véritables propriétaires du patrimoine dont la gestion est confiée, pour un temps, à quelques concitoyens méritants. La recherche permanente de l’excellence pousserait, à coup sûr, à des réformes visant l’amélioration du fonctionnement de tous les secteurs de la vie nationale. Je vois mal, par exemple, ce multipartisme débridé (près de mille partis politiques), auquel on assiste aujourd’hui, poursuivre son bonhomme de chemin. Quant au climat des affaires, il serait à ce point tellement attractif que c’est le Congo qui serait submergé d’offres provenant de tous les pays du monde cherchant à prendre part au redressement d’une économie enfin correctement organisée et ouverte à des opportunités quasiment illimitées. Bref, la « Division du travail citoyen » va permettre au Congo de se remettre véritablement et définitivement debout.

C365 : Le grand problème du Congo, c’est le Congolais. Et vous abordez justement la question en parlant de la mentalité inappropriée du Congolais. Comment imaginez-vous transformer l’homme congolais, comme par exemple certains responsables et décideurs qui ont accumulé plusieurs décennies de pratique de corruption au point que cela est devenu leur seconde nature ? Comment comptez-vous les métamorphoser ?

MM : C’est vrai que nous visons la transformation qualitative de tous les Congolais, gouvernants et gouvernés, mais nous nous focalisons davantage sur le « citoyen lambda », celui qui, aujourd’hui, est victime de son ignorance, celui qui ne sait pas comment faire en sorte que la richesse du Congo soit effectivement mise à son service ! Changer le Congolais pour qu’il prenne conscience de son statut de propriétaire amènera les décideurs actuels ou futurs à s’adapter à la nouvelle donne. Ils auront le choix entre s’adapter ou quitter la scène politique.

C365 : Ce n’est pas un secret, vous avez rejoint le camp du candidat président de la République Denis Mukwege, avec d’autres personnalités comme Didier Mumengi, Albert Moleka… Quelles sont les raisons qui vous poussent à rallier son camp ?

MM : Il faut savoir gré à l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, pour avoir eu l’honnêteté de reconnaître ouvertement et publiquement qu’en 18 ans de pouvoir, il n’a pas réussi à changer la mentalité de l’homme congolais ! Parce que, d’après nous, c’est là où se situe le véritable problème relatif au redressement d’un Congo aujourd’hui totalement couché. Nous sommes en pleine campagne électorale pour renouveler la confiance ou sanctionner négativement les gouvernants à tous les niveaux (local, provincial et national). Très peu parmi nous sont conscients qu’avec le type de gouvernance actuellement appliquée, il est totalement illusoire d’espérer répondre, de façon satisfaisante, aux attentes des populations que sont notamment : une éducation et des soins de santé  de qualité pour tous, des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires à la hauteur du grand Congo, de l’eau potable et de l’électricité pour tous dans les délais les plus courts, des emplois de qualité pour le plus grand nombre… bref, le redressement fulgurant de ce pays aujourd’hui, totalement grabataire. Dès le début de son premier quinquennat, Félix Antoine Tshisekedi a suscité d’immenses espoirs en déclarant que le changement de l’homme congolais serait l’un des principaux chantiers de son mandat. Il est presqu’immédiatement passé de la parole à l’acte en créant ce qu’il croyait être l’instrument de sa politique de changement des mentalités : il s’agit de la fameuse «Coordination pour le changement des mentalités. «Au bout de ce premier quinquennat, force est de constater que les mentalités du Congolais n’ont pas du tout changé ! Son reflexe est toujours celui du « chacun pour soi » et non celui du travail en équipe, de la mise en commun des efforts. Sa mentalité est toujours celle d’éternel assisté et non celle de quelqu’un qui prend enfin conscience d’avoir devant lui un pays à bâtir et à mettre en valeur d’abord pour lui-même ; de nombreuses opportunités à saisir pour ces jeunes entrepreneurs avides de créativité et un immense espace territorial à conquérir et à occuper de façon effective. Le candidat président de la République Denis Mukwege est depuis l’indépendance du Congo, cette personnalité d’envergure mondiale et totalement immergée dans la société congolaise à avoir des chances de devenir le futur Chef de l’Etat. Nous le soutenons parce qu’il promet une véritable rupture avec le système de gestion de la chose publique actuellement en place. Par ce fait, il offre de meilleures garanties pour mettre effectivement fin à la descente aux enfers illustrée par la guerre, la faim et les vices de toutes sortes, comme par exemple cette corruption quasiment institutionnalisée et …banalisée. Son directeur de campagne, Didier Mumengi, est sur la même lancée. C’est ainsi qu’il a, depuis plusieurs mois, appelé les Congolais à observer une pause pour pouvoir se poser les questions de fond sur notre existence en tant qu’État digne de ce nom… Transformer le Congolais, aujourd’hui complaisant et laxiste, pour en faire un acteur rigoureux et exigeant, est en effet, pour nous, la clé qui ouvre sur le véritable redressement de la Nation congolaise, plus que jamais menacée de disparition.

C365 : Avez-vous confiance en la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au regard du processus électoral en cours ? Croyez-vous que des élections véritablement libres, transparentes et démocratiques se tiendront le 20 décembre prochain ?

MM : Dans la conclusion de notre précédente publication qui a engendré cette interview, nous avons en substance explicitement dit, je cite : «En 2002, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples avait organisé un séminaire d’évaluation des processus électoraux en Afrique dont la conclusion fut sans équivoque : Il faut imaginer des formules nouvelles en matière électorale pour sortir notre continent de sa léthargie actuelle ! Vingt ans plus tard, nous sommes fiers d’annoncer au monde que nous avons trouvé la formule qui permettrait à un pays comme le Congo de se doter des meilleurs élus d’Afrique (voire du monde !) à tous les niveaux de gouvernance (local, provincial et national) », fin de citation. Or, à la suite de Frantz Fanon qui, à l’aube des indépendances africaines (nous sommes au début des années 1960), disait que l’Afrique avait la forme d’un revolver dont la gâchette se trouvait au Congo, Moustapha Niasse est revenu à la charge, quelques décennies plus tard, pour marteler que trente-cinq États africains (sur cinquante quatre !) étaient directement affectés par ce qui se passait au Congo Kinshasa ! Pourquoi ne pas profiter de ce vent nouveau pour le changement qualitatif de la gouvernance qui nous vient d’Afrique de l’Ouest pour permettre à notre pays de répondre enfin à sa vocation naturelle, déjà esquissée par Frantz Fanon et Moustapha Niasse, de locomotive de la sous-région, voire de tout le continent ? Pour nous, la réponse à votre question est toute simple : Il faut tout recommencer, il faut remplacer la CENI, pour que, suite à la Division du travail citoyen, il soit définitivement mis fin à un système électoral qui n’a jamais réussi à placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ! En plus, nous avons aujourd’hui des dépenses électorales scandaleusement budgétivores face à des résultats tout à fait dérisoires au vu des qualités intrinsèques du personnel politique issu de ces élections. Réduire à sa plus simple expression le budget consacré aux élections, tout en garantissant la participation au vote de tous les Congolais en âge de voter, tel est le tour de force que la « Division du travail citoyen » permet de réaliser, en transformant en or chaque bulletin de vote. Montrons au monde que nous sommes des êtres doués de bon sens en adhérant à ce schéma qui, selon notamment Frantz Fanon et Moustapha Niasse, doit impérativement partir du Congo Kinshasa, avant de gagner le reste du continent. Ainsi, notre pays aura définitivement renoué avec sa vocation presque naturelle que, du reste, personne ne lui conteste : celle de véritable leader continental.

Propos recueillis par Enyimo M.

Congo365.cd

 

Modeste Mbonigaba : ‘‘La Division du travail citoyen transformera en or chaque bulletin de vote…’’
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