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Le FMI   vient confirmer la légitimité de la candidature de Félix Tshisekedi pour un second mandat

(Une chronique de Christian Gambotti)

 

Agrégé de l’Université – Président du Think tank Afrique & Partage –  Président du CERAD (Centre d’Etudes et de Recherches sur l’Afrique de Demain) - Directeur général de l’Université de l’Atlantique (Abidjan) – Chroniqueur, essayiste, politologue. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

  • Une décision du FMI qui montre que la RDC est sur la bonne voie

L’enjeu majeur, pour les pays africains, est de continuer à obtenir des bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque Mondiale) des facilités de crédit au moment où les financements destinés à l’Afrique se réduisent. Les facilités de crédit que le FMI accorde sont soumises à des conditions qui « appellent à des politiques budgétaires prudentes, notamment la limitation les dépenses non essentielles et l’amélioration de l'efficacité des dépenses, de la gouvernance et de la transparence. Des efforts pour renforcer la mise en œuvre de la politique monétaire sont également nécessaires. » Or, le FMI, par la décision qu’il vient de prend, vient confirmer la légitimité de la candidature de Félix Tshisekedi pour un second mandat.

En effet, au moment où s’achève son premier mandat et qu’il se présente à sa réélection, Félix Tshisekedi peut être satisfait : « Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la cinquième revue de l'accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) pour la République démocratique du Congo (RDC), approuvé le 15 juillet 2021. L'achèvement de la cinquième revue permet un décaissement immédiat équivalent à 152,3 millions de DTS (environ 202,1 millions de dollars) afin de soutenir les besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 913,8 millions de DTS (environ 1219,1 millions de dollars). »

  • Une politique budgétaire qui va dans le bon sens

Cet accord de facilité élargie de crédit avec le RDC vient confirmer que la politique budgétaire du gouvernement va dans le bon sens avec « des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements. » Le FMI note que, malgré une situation socio-économique, socio-politique et sécuritaire complexe, qui s’exacerbe dans le contexte actuel (séquence électorale avec l’élection présidentielle du 20 décembre, conflit dans l’Est du pays),  la gouvernance Tshisekedi a pu « faire progresser les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, renforcer les cadres de lutte contre la corruption (…), améliorer le climat des affaires ( …), soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive. »

La conclusion du FMI peut satisfaire le président-candidat Félix Tshisekedi : « Les progrès réalisés dans le cadre du programme FEC ont été globalement satisfaisants. Tous les critères de réalisation (CR) à fin juin 2023 ont été respectés sauf un : le CR sur le solde budgétaire intérieur n'a pas été atteint en raison de la sous-performance des recettes du gouvernement central et d'ajustements insuffisants des dépenses. » Parmi, les points positifs que note le FMI, on retiendra les mesures prises par la Banque centrale du Congo (BCC) pour atténuer les effets négatifs provoqués par la dépréciation du franc congolais. Ces mesures ont permis de faire diminuer une inflation qui avait atteint les 23 % en juillet 2023. Or, la dépréciation de la monnaie et l’inflation sont des impôts supplémentaires pour les populations.

La maîtrise de l’inflation a été l’une des priorités du gouvernement. Mais, selon le FMI, « malgré les efforts de la Banque centrale du Congo (BCC) pour freiner l’inflation, la dépréciation et les pressions inflationnistes persistent. » Une situation préoccupante avec, cependant, le double constat suivant : « l'économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique » et « les réformes structurelles avancent, bien qu’à un rythme plus lent : sur les neuf repères structurels, six ont été atteints, deux ont été mis en œuvre avec des retards, et le dernier concernant la recapitalisation de la banque centrale a été partiellement atteint et reporté. » Conclusion du FMI : « Malgré ces difficultés, la performance au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) reste globalement satisfaisante », avec des perspectives de croissance favorables pour 2024. À la conclusion de la discussion du Conseil d'administration, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante : « Les réformes qui renforcent la gouvernance et la transparence budgétaires, améliorent la crédibilité budgétaire et limitent le recours aux procédures d’urgence et les dérapages dans la gestion de la trésorerie devraient se poursuivre afin de renforcer les cadres de gestion des finances publiques et des investissements publics. »

L’action de Vital Kamerhe, qui, depuis le 23 mars 2023, occupe le poste de Vice-Premier ministre, ministre de l'économie nationale de la RDC, a permis de renforcer la résilience de l’économie congolaise et d’installer cette économie sur la trajectoire d’une croissance plus inclusive. Même s’il est économiste de formation, Vital Kamhere n’oublie pas l’importance de la décision politique, lorsqu’il déclare : « la croissance n’est pas une fin en soi, elle ne constitue pas un projet de société. Seuls, les grandes orientations des politiques publiques et les choix budgétaires du gouvernement constituent un projet de société. C’est un projet de société que nous défendons, pour une nation unie et prospère. »

Ce qu’il faut retenir

Il faut interpréter le décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur de la RDC comme un signe de confiance du FMI qui constate que les autorités ont respecté l’engagement de maintenir la stabilité et assurer la continuité des réformes économiques, malgré une situation socio-politique et sécuritaire difficile. Le FMI souligne la résilience de l’économie congolaise avec une croissance qui devrait se situer autour de 6,2 % du PIB réel.

La politique budgétaire s’appuie sur les points suivants : la capacité du gouvernement à tirer parti des secteurs-clés comme l'extractif ; les efforts pour améliorer l'efficacité des dépenses et limiter les dépenses non essentielles ; une approche prudente et responsable de la politique budgétaire afin de préserver la stabilité macroéconomique ; l’évolution positive dans la mise en œuvre des réformes structurelles ; l’amélioration du climat des affaires ; la mise en œuvre des pratiques de bonne gouvernance, notamment avec l’amélioration de la transparence et la lutte contre la corruption. L’opacité de l’écosystème du secteur minier favorise la corruption et prive l’Etat de recettes fiscales importantes. L’évolution est donc positive, mais beaucoup reste à faire, car certains objectifs n’ont pas été atteints.

Autre secteur-clef : la politique monétaire. Le FMI note que l'accumulation de réserves a permis de renforcer la stabilité monétaire et la résilience externe du pays, ce qui rassure les bailleurs de fonds internationaux, comme me FMI et la Banque Mondiale, et les investisseurs étrangers. On sait que le renforcement du cadre de mise en œuvre de la politique monétaire est essentiel pour parvenir à la stabilité des prix et renforcer l'attractivité du franc congolais.

La dimension politique de la candidature de Félix Tshisekedi

Toutes les analyses du FMI qui montrent que la RDC est installée sur une bonne trajectoire ne doivent pas nous faire oublier la dimension politique de l’élection de Félix Tshisekedi et sa candidature à un second mandat. L’élection de Félix Tshisekedi, le 25 janvier 2018, a permis la réalisation d’une transition démocratique dont le Congo avait besoin pour rejoindre le camp des grandes nations en développement. La démocratie oblige les gouvernements à rendre des comptes à la nation et à faire en sorte que l’enrichissement du pays descende jusqu’aux populations. Pour cela, le pays a besoin de stabilité, stabilité politique et stabilité économique, les deux sont indispensables. Lors de son premier mandat, Félix Tshisekedi a créé les conditions pour que le Congo retrouve le chemin de la croissance. S’il est réélu pour un second mandat, il devra faire en sorte que les réformes entreprises, que le FMI salue en accordant, ce qui est un signe de confiance, un décaissement immédiat de 202,1 millions de dollars en faveur de la RDC, profitent aux assiettes des Congolais. Pour que les réformes profitent aux assiettes des Congolais, il faut accélérer la construction d’une économie diversifiée créatrice d’emploi, moderniser l’agriculture et définir l’architecture d’un meilleur partage des richesses.

Le FMI   vient confirmer la légitimité de la candidature de Félix Tshisekedi pour un second mandat

Si l'on ne se concentre que sur le Congo, on ne pourra rien comprendre de la mascarade électorale qui se déroule dans ce pays

 

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Marx et Engels établissent toutes les articulations dialectiques de la méthodologie objective qui permettra la rédaction du Grundrise et du Capital dans leur idéologie allemande (1845-1846). La méthodologie, également connue sous le nom de meta hodos, ne peut être extraite de l'esprit des individus que nous sommes. Le mouvement réel dans l'histoire est la méthode. Elle s'expose sur le plan historique. Nous accueillons humblement l'automouvement objectif historique réel de la méthode. En fait, c'est le tout qui s'expose dans sa radicalité essentielle. Cependant, quelle est la signification d'une situation historique spécifique, telle que les élections congolaises?

C'est une situation historique qui exprime un degré spécifique distinctif du devenir mondial de la valeur d'échange néolithique.

Comme vous pouvez le comprendre, nous utilisons la clé de lecture que l'Idéologie Allemande nous fournit. En général, il est impossible de comprendre un sujet particulier comme les élections congolaises en se concentrant uniquement sur sa singularité. En se concentrant exclusivement sur le Congo, on ne peut rien comprendre. Marx et Engels nous apprennent qu'il est nécessaire de comprendre les déterminations historiques générales d'un sujet, quel qu'il soit, et le mouvement d'ensemble qui l'a généré et engendré. Il est difficile de percevoir le visible électoral au CONGO en partant de la CENI ou des pancartes des candidats qui sont présents dans les rues de Kinshasa. La compréhension du visible dépend de la compréhension des fondements invisibles et des forces invisibles qui ont créé, produit et produit ce qui est visible dans nos rues. Le mouvement réel de l'histoire, qui est fait de la dialectique des forces productives qui s'extériorisent dans un seuil donné, dans un temps donné et dans un espace donné, en l'occurrence le Congo, est connu sous le nom de soubassements invisibles. Pour ne pas se disperser dans un tas d'explications idéologiques (Union Sacrée de la Nation), religieuses (La CENCO a son serveur et ses témoins) ou géopolitiques (les observateurs de l'UE qui quittent), il faut tenir cette clé de lecture des évènements.

La méthode consiste à comprendre ce qui fait l'histoire et à comprendre le mouvement dialectique des forces productives qui la font. Le président et son club des jouisseurs gèrent l'argent congolais tiré de la vente de ses minerais, tandis que les autres lui disputent à juste titre ce monopole sur le gaspillage du potentiel congolais. Le seuil de l'acceptable au Congo sera surdéterminé par le marché mondial, et cela ne sera jamais à l'avantage des Congolais, mais plutôt pour la circulation de la valeur d'échange. Par conséquent, nous sommes conscients de ce qui se passe au Congo, de ce qui s'est passé et de ce qui se passera. Il sera possible de prévoir et d'anticiper, et donc de gouverner le Congo de la manière la plus efficace possible.

Nous devrions arriver à la logique du tout en analysant dialectiquement les élections congolaises. La totalité est responsable de tout ce qui se passe. Ses parties sont déterminées par le tout. Les élections sont simplement des parties. Si l'on est coupé de sa totalité, on ne peut rien comprendre de ce moment électoral congolais. Le spectacle électoral fétichiste n'est qu'une fragmentation du capitalisme. Il y a bien entendu la réalité de tout le temps dans toute réalité historique du temps présent. Les élections au Congo n'ont pas un scénario autonome en termes géopolitiques. Les forces productives, qui résulteront de la vente de lithium sur le marché mondial, les ont surdéterminées. L'histoire du Congo n'est que le devenir de la valeur d'échange, comme l'histoire du monde dans son ensemble. De la valeur néolithique qui a conduit les communautés de chasseurs-cueilleurs au stade civilisé de l'avoir territorial appropriatif de la rente agraire, commerciale et industrielle, aujourd'hui où le Congo fournit le lithium nécessaire au progrès industriel. Le commerce du cobalt à Kolwezi est fortement influencé par la phénoménologie de la valeur d'échange. Tout est lié à la longue histoire du développement du marché mondial où le Congo a toujours fourni des matières premières depuis l'invention de l'automobile avec le caoutchouc congolais, la découverte de l'électricité maintenue par le cuivre congolais, L'uranium congolais a été utilisé pendant la Seconde Guerre Mondiale, le coltan est utilisé dans l'industrie de la téléphonie et le lithium est utilisé pour les batteries des voitures électriques. Qui sera choisi au Congo pour continuer à fournir les besoins du marché mondial? Les protagonistes du marché mondial prendront la décision et non le cirque électoral auquel nous assistons dans l'espace national. Celui qui « gagnera » les élections congolaises sera le plus apte pour le marché mondial. Ce ne sont pas les Congolais qui décideront sur cet élu. Depuis les premiers échanges de valeur d'échange au néolithique, le marché mondial a toujours été le principal déterminant. Marx avait mieux compris cela que tout le monde.

 

 

 

Si l'on ne se concentre que sur le Congo, on ne pourra rien comprendre de la mascarade électorale qui se déroule dans ce pays

Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !

(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Technical Lead Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

*Alors que la campagne électorale est officiellement lancée et que la marche vers les élections générales de décembre prochain semble inéluctable, cet article prend le contre-pied des certitudes molles. Les récentes révélations sur les imperfections du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote, ainsi que des difficultés logistiques importantes ont jeté le doute sur la capacité de la CENI à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Un report pourrait bien être inévitable et, dans ce cas, la restructuration de la CENI en serait une conséquence logique.

Une récente sortie médiatique de Moise Katumbi a probablement fragilisé sa position au sein de l’opposition et subséquemment conforté les chances du Dr Mukwege d’être désigné candidat commun de l’opposition. Privé de la course à la présidentielle, Martin Fayulu pourrait bien participer à un gouvernement de transition, en même temps que d’autres personnalités comme Delly Sesanga et Marie-Josée Ifoku. Le retour du FCC dans le processus démocratique pourrait amener Matata Ponyo à prendre les rênes du Sénat, en dépit de ses démêlées judiciaires.

Une prédiction politique n’est pas une prophétie religieuse. Elle n’a pas vocation à véhiculer des prescriptions soi-disant divines auprès des masses croyantes et crédules. Elle procède par une analyse froide de la situation politique courante et utilise un raisonnement par inférence basé sur des expériences politiques récentes, afin de délimiter les champs des possibles et de les mettre à la disposition des opérateurs politiques et du grand public. C’est clair.

Prédiction #1 : Report des élections et restructuration de la CENI

Les insuffisances du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote auraient pu être évitées si la CENI avait accepté un audit international indépendant. Rien ne peut justifier l’hostilité de la direction de la CENI face à un tel audit, qui aurait pourtant renforcé sa propre crédibilité. Mais il y a un risque encore plus grand qui guette les élections de décembre prochain, c’est le casse-tête logistique dont on peut légitimement douter qu’il puisse être résorbé en un mois, durant la campagne électorale.

Si les élections sont organisées dans ces conditions, elles risquent de se faire sur la base d’une participation qui ne reflètera peut-être pas fidèlement le corps électoral, et les résultats qui en découleront ne reflèteront peut-être pas fidèlement la volonté populaire. Le pays irait donc droit vers un mur.

Mais, ce scénario catastrophe n’est pas inévitable. Il est quasiment acquis qu’à partir d’un moment, la réalité des difficultés logistiques va rattraper la CENI et l’option du report des élections s’imposera d’elle-même. Il se raconte que les états-majors des partis politiques tablent déjà sur cette éventualité, et que l’assurance affichée d’une marche inexorable vers le 20 décembre n’est qu’une posture politique, ni plus ni moins. Personne aujourd’hui ne veut porter la responsabilité d’un report des élections, et lorsque l’annonce en sera faite, tous les doigts seront pointés vers Kadima et son équipe, même si, par ailleurs, il est de notoriété publique que le gouvernement a parfois trainé les pieds pour allouer les fonds nécessaires au travail de la CENI.

Si les élections de décembre sont reportées, la restructuration de la CENI sera nécessaire pour continuer le processus électoral sur de nouvelles bases. Il n’y aurait pas de sens de reconduire une équipe qui aurait échoué, mais remplacer Dennis Kadima et son équipe ne sera pas une tâche facile. Ma proposition personnelle est que les forces en présence se mettent d’accord pour qu’une personnalité non-congolaise ou une organisation internationale assure la continuation et la conclusion du processus électoral.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 80% à la prédiction #1.

Prédiction #2 : Dr Mukwege candidat commun de l’opposition

Il est bien connu que les négociations en Afrique du Sud – mais aussi à Kinshasa ! – pour désigner un candidat commun de l’opposition sont plutôt âpres. Le récent faux bond de Martin Fayulu signifie que même si à l’arrivée un candidat commun est désigné, des dissensions restent possibles. Mais tout observateur averti reconnaitra que le véritable duel se déroule entre les candidats Mukwege et Katumbi.

Chacun des deux candidats a des atouts propres. Pour Moise Katumbi, c’est une certaine assise nationale, un bon carnet d’adresses international, une expérience politique de gestion en tant que gouverneur du Katanga (quoique ceci peut aussi apparaitre comme un passif encombrant), et des moyens de campagne importants. Le Dr Mukwege, quant à lui, est un homme de terrain, proche de la misère et des souffrances du peuple, d’une notoriété et d’une reconnaissance internationales sans pareilles, connecté à des réseaux internationaux puissants qui peuvent l’aider à faire avancer son agenda pour la paix.

La véritable base électorale du Dr Mukwege, c’est le peuple d’en bas, c’est une majorité silencieuse de laissés-pour-compte et d’opprimés de tous ordres qui se reconnaissent dans son combat. En 2018, c’est cette majorité silencieuse qui avait porté le candidat commun de l’opposition alors même qu’il n’était pas forcément une figure familière pour des millions d’entre eux.

Le processus de Genève avait rallumé la flamme de l’espoir, en dépit des faiblesses rédhibitoires de l’opposition congolaise qui en avaient un peu terni les mérites. En 2023, la candidature du Dr Mukwege suscite le même espoir auprès de la majorité silencieuse, et s’il parvient à se faire désigner candidat commun de l’opposition, ses chances de gagner la présidentielle vont augmenter considérablement.

Dans le processus initié en Afrique du Sud, le critère dominant est et devrait être celui de l’électabilité – pardonnez ce néologisme – de chaque candidat. Et par rapport à ce critère, la récente interview que Moise Katumbi a accordée à une chaine locale au Katanga était probablement un faux pas. L’utilisation d’un identifiant inconvenant pour désigner une communauté nationale spécifique a un peu écorché sa stature de candidat national. Il n’y a aucun doute que Moise Katumbi n’avait aucune intention méprisante à l’endroit de la communauté en question, mais en politique la perception est, bien souvent, la réalité. Si Katumbi est désigné candidat commun de l’opposition, son interview sera rediffusée des millions de fois dans les médias proches du pouvoir, et partagée des millions de fois sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, l’opposition sera perçue non pas comme une alternative au président sortant, mais comme un front commun contre une communauté nationale spécifique dont il a été question dans l’interview du candidat Katumbi. Il est possible que l’effet antagonisant que ces propos ont eu est plus profond qu’on le pense et qu’il est probablement irréparable. Pour cette raison, nous pensons que le Dr Mukwege a aujourd’hui plus de chances que Moise Katumbi d’être désigné candidat commun de l’opposition.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 70% à la prédiction #2.

Prédiction #3 : Participation de Martin Fayulu et d’autres personnalités à un gouvernement de transition

Si les élections de décembre sont reportées et que la CENI entame une restructuration de sa direction, il est évident que le gouvernement aussi sera affecté et qu’un remaniement sera inévitable. La portée de ce remaniement reste encore à déterminer, mais elle verra presque certainement le remplacement du premier ministre et l’entrée au gouvernement de certaines figures de l’opposition. Le pays se trouvera de fait dans une période de glissement, même si beaucoup s’évertueront à éviter cette terminologie. Tout dépendra de la longueur de ce glissement. S’il se réduit à quelques mois pour résoudre les problèmes logistiques de la CENI et renforcer sa crédibilité, alors un gouvernement de transition restreint sera mis en place pour soutenir le processus électoral.

Notre point de vue est qu’un glissement, au sens commun du terme, de plus de six mois sera inacceptable pour tout le monde dans le contexte politique et constitutionnel actuel. En revanche, une transition limitée permettra de renouveler la direction de la CENI, de rationaliser le processus électoral, et d’apaiser l’environnement politique dans le pays. Le Président de la République nommera certainement un de ses proches comme nouveau premier ministre, et des personnalités importantes de l’opposition seront approchées pour participer à ce gouvernement. En particulier, si Martin Fayulu abandonne sa course à la présidentielle, il se verra attribuer des responsabilités importantes dans la nouvelle équipe. Il ne sera pas seul : Delly Sesanga, autant que Marie-Joseé Ifoku pourront, eux aussi, participer à ce gouvernement.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 60% à la prédiction #3.

Prédiction #4 : Matata Ponyo pourrait remplacer Bahati au Sénat

La formation d’un gouvernement de transition, dans la foulée du report des élections, devrait aussi avoir un impact sur la représentation nationale. Une stratégie efficace du Président de la République pour convaincre le FCC de Joseph Kabila de rejoindre le processus démocratique serait, en l’occurrence, de leur céder la direction d’un organe de l’Etat. A défaut de la primature, la présidence du Sénat, deuxième personnalité de la république, semble bien convenir à cet objectif. Matata Ponyo a le parfait profil pour cela. Il est aussi la personnalité du FCC la plus en vue et son élévation à la présidence du Sénat pourra être présentée comme une victoire de son camp et de leurs exigences (parmi lesquelles l’abandon définitif des poursuites judiciaires contre Matata Ponyo) pour participer de nouveau au processus électoral. Mais son élévation sera aussi présentée par le camp présidentiel comme un rapprochement objectif avec le FCC en vue de ratisser un électorat plus large. En dernière analyse, les deux cas de figure servent un processus électoral rasséréné.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 50% à la prédiction #4.

Conclusion

De nouveau, l’analyse présentée ici n’est pas parole d’Evangile. Elle décrit avec un certain degré de confiance ce qui peut arriver demain, et tout ou partie de ces prédictions peut être démenti par l’actualité politique des prochains jours. Mais, ce qui est certain, c’est que des élections bâclées auront un effet dévastateur sur la stabilité du pays. Les soubresauts et les conflits communautaires qui apparaissent ici et là, comme les récents évènements de Malemba-Nkulu, sont une indication claire que le pire n’est pas loin de nous. Peut-être que la meilleure façon de conclure cette analyse est d’évoquer ces mots, qu’un détenu politique en Amérique Latine avait peints sur les murs de sa cellule avant de succomber aux tortures les plus atroces et abominables :

« Que nos combats soient sans haine. Qu’en nos cœurs règnent l’amour, la miséricorde et le pardon. Attendons-nous d’être heureux ensemble ».

Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !

Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !

(Par Gilles Mpembele, PhD, MBA, Technical Lead Engineer at The Boeing Company, Adjunct Professor at Washington University in St. Louis, Missouri. Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

*Alors que la campagne électorale est officiellement lancée et que la marche vers les élections générales de décembre prochain semble inéluctable, cet article prend le contre-pied des certitudes molles. Les récentes révélations sur les imperfections du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote, ainsi que des difficultés logistiques importantes ont jeté le doute sur la capacité de la CENI à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Un report pourrait bien être inévitable et, dans ce cas, la restructuration de la CENI en serait une conséquence logique.

Une récente sortie médiatique de Moise Katumbi a probablement fragilisé sa position au sein de l’opposition et subséquemment conforté les chances du Dr Mukwege d’être désigné candidat commun de l’opposition. Privé de la course à la présidentielle, Martin Fayulu pourrait bien participer à un gouvernement de transition, en même temps que d’autres personnalités comme Delly Sesanga et Marie-Josée Ifoku. Le retour du FCC dans le processus démocratique pourrait amener Matata Ponyo à prendre les rênes du Sénat, en dépit de ses démêlées judiciaires.

Une prédiction politique n’est pas une prophétie religieuse. Elle n’a pas vocation à véhiculer des prescriptions soi-disant divines auprès des masses croyantes et crédules. Elle procède par une analyse froide de la situation politique courante et utilise un raisonnement par inférence basé sur des expériences politiques récentes, afin de délimiter les champs des possibles et de les mettre à la disposition des opérateurs politiques et du grand public. C’est clair.

Prédiction #1 : Report des élections et restructuration de la CENI

Les insuffisances du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote auraient pu être évitées si la CENI avait accepté un audit international indépendant. Rien ne peut justifier l’hostilité de la direction de la CENI face à un tel audit, qui aurait pourtant renforcé sa propre crédibilité. Mais il y a un risque encore plus grand qui guette les élections de décembre prochain, c’est le casse-tête logistique dont on peut légitimement douter qu’il puisse être résorbé en un mois, durant la campagne électorale.

Si les élections sont organisées dans ces conditions, elles risquent de se faire sur la base d’une participation qui ne reflètera peut-être pas fidèlement le corps électoral, et les résultats qui en découleront ne reflèteront peut-être pas fidèlement la volonté populaire. Le pays irait donc droit vers un mur.

Mais, ce scénario catastrophe n’est pas inévitable. Il est quasiment acquis qu’à partir d’un moment, la réalité des difficultés logistiques va rattraper la CENI et l’option du report des élections s’imposera d’elle-même. Il se raconte que les états-majors des partis politiques tablent déjà sur cette éventualité, et que l’assurance affichée d’une marche inexorable vers le 20 décembre n’est qu’une posture politique, ni plus ni moins. Personne aujourd’hui ne veut porter la responsabilité d’un report des élections, et lorsque l’annonce en sera faite, tous les doigts seront pointés vers Kadima et son équipe, même si, par ailleurs, il est de notoriété publique que le gouvernement a parfois trainé les pieds pour allouer les fonds nécessaires au travail de la CENI.

Si les élections de décembre sont reportées, la restructuration de la CENI sera nécessaire pour continuer le processus électoral sur de nouvelles bases. Il n’y aurait pas de sens de reconduire une équipe qui aurait échoué, mais remplacer Dennis Kadima et son équipe ne sera pas une tâche facile. Ma proposition personnelle est que les forces en présence se mettent d’accord pour qu’une personnalité non-congolaise ou une organisation internationale assure la continuation et la conclusion du processus électoral.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 80% à la prédiction #1.

Prédiction #2 : Dr Mukwege candidat commun de l’opposition

Il est bien connu que les négociations en Afrique du Sud – mais aussi à Kinshasa ! – pour désigner un candidat commun de l’opposition sont plutôt âpres. Le récent faux bond de Martin Fayulu signifie que même si à l’arrivée un candidat commun est désigné, des dissensions restent possibles. Mais tout observateur averti reconnaitra que le véritable duel se déroule entre les candidats Mukwege et Katumbi.

Chacun des deux candidats a des atouts propres. Pour Moise Katumbi, c’est une certaine assise nationale, un bon carnet d’adresses international, une expérience politique de gestion en tant que gouverneur du Katanga (quoique ceci peut aussi apparaitre comme un passif encombrant), et des moyens de campagne importants. Le Dr Mukwege, quant à lui, est un homme de terrain, proche de la misère et des souffrances du peuple, d’une notoriété et d’une reconnaissance internationales sans pareilles, connecté à des réseaux internationaux puissants qui peuvent l’aider à faire avancer son agenda pour la paix.

La véritable base électorale du Dr Mukwege, c’est le peuple d’en bas, c’est une majorité silencieuse de laissés-pour-compte et d’opprimés de tous ordres qui se reconnaissent dans son combat. En 2018, c’est cette majorité silencieuse qui avait porté le candidat commun de l’opposition alors même qu’il n’était pas forcément une figure familière pour des millions d’entre eux.

Le processus de Genève avait rallumé la flamme de l’espoir, en dépit des faiblesses rédhibitoires de l’opposition congolaise qui en avaient un peu terni les mérites. En 2023, la candidature du Dr Mukwege suscite le même espoir auprès de la majorité silencieuse, et s’il parvient à se faire désigner candidat commun de l’opposition, ses chances de gagner la présidentielle vont augmenter considérablement.

Dans le processus initié en Afrique du Sud, le critère dominant est et devrait être celui de l’électabilité – pardonnez ce néologisme – de chaque candidat. Et par rapport à ce critère, la récente interview que Moise Katumbi a accordée à une chaine locale au Katanga était probablement un faux pas. L’utilisation d’un identifiant inconvenant pour désigner une communauté nationale spécifique a un peu écorché sa stature de candidat national. Il n’y a aucun doute que Moise Katumbi n’avait aucune intention méprisante à l’endroit de la communauté en question, mais en politique la perception est, bien souvent, la réalité. Si Katumbi est désigné candidat commun de l’opposition, son interview sera rediffusée des millions de fois dans les médias proches du pouvoir, et partagée des millions de fois sur les réseaux sociaux. Dans ce contexte, l’opposition sera perçue non pas comme une alternative au président sortant, mais comme un front commun contre une communauté nationale spécifique dont il a été question dans l’interview du candidat Katumbi. Il est possible que l’effet antagonisant que ces propos ont eu est plus profond qu’on le pense et qu’il est probablement irréparable. Pour cette raison, nous pensons que le Dr Mukwege a aujourd’hui plus de chances que Moise Katumbi d’être désigné candidat commun de l’opposition.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 70% à la prédiction #2.

Prédiction #3 : Participation de Martin Fayulu et d’autres personnalités à un gouvernement de transition

Si les élections de décembre sont reportées et que la CENI entame une restructuration de sa direction, il est évident que le gouvernement aussi sera affecté et qu’un remaniement sera inévitable. La portée de ce remaniement reste encore à déterminer, mais elle verra presque certainement le remplacement du premier ministre et l’entrée au gouvernement de certaines figures de l’opposition. Le pays se trouvera de fait dans une période de glissement, même si beaucoup s’évertueront à éviter cette terminologie. Tout dépendra de la longueur de ce glissement. S’il se réduit à quelques mois pour résoudre les problèmes logistiques de la CENI et renforcer sa crédibilité, alors un gouvernement de transition restreint sera mis en place pour soutenir le processus électoral.

Notre point de vue est qu’un glissement, au sens commun du terme, de plus de six mois sera inacceptable pour tout le monde dans le contexte politique et constitutionnel actuel. En revanche, une transition limitée permettra de renouveler la direction de la CENI, de rationaliser le processus électoral, et d’apaiser l’environnement politique dans le pays. Le Président de la République nommera certainement un de ses proches comme nouveau premier ministre, et des personnalités importantes de l’opposition seront approchées pour participer à ce gouvernement. En particulier, si Martin Fayulu abandonne sa course à la présidentielle, il se verra attribuer des responsabilités importantes dans la nouvelle équipe. Il ne sera pas seul : Delly Sesanga, autant que Marie-Joseé Ifoku pourront, eux aussi, participer à ce gouvernement.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 60% à la prédiction #3.

Prédiction #4 : Matata Ponyo pourrait remplacer Bahati au Sénat

La formation d’un gouvernement de transition, dans la foulée du report des élections, devrait aussi avoir un impact sur la représentation nationale. Une stratégie efficace du Président de la République pour convaincre le FCC de Joseph Kabila de rejoindre le processus démocratique serait, en l’occurrence, de leur céder la direction d’un organe de l’Etat. A défaut de la primature, la présidence du Sénat, deuxième personnalité de la république, semble bien convenir à cet objectif. Matata Ponyo a le parfait profil pour cela. Il est aussi la personnalité du FCC la plus en vue et son élévation à la présidence du Sénat pourra être présentée comme une victoire de son camp et de leurs exigences (parmi lesquelles l’abandon définitif des poursuites judiciaires contre Matata Ponyo) pour participer de nouveau au processus électoral. Mais son élévation sera aussi présentée par le camp présidentiel comme un rapprochement objectif avec le FCC en vue de ratisser un électorat plus large. En dernière analyse, les deux cas de figure servent un processus électoral rasséréné.

Nous avons attribué un intervalle de confiance de 50% à la prédiction #4.

Conclusion

De nouveau, l’analyse présentée ici n’est pas parole d’Evangile. Elle décrit avec un certain degré de confiance ce qui peut arriver demain, et tout ou partie de ces prédictions peut être démenti par l’actualité politique des prochains jours. Mais, ce qui est certain, c’est que des élections bâclées auront un effet dévastateur sur la stabilité du pays. Les soubresauts et les conflits communautaires qui apparaissent ici et là, comme les récents évènements de Malemba-Nkulu, sont une indication claire que le pire n’est pas loin de nous. Peut-être que la meilleure façon de conclure cette analyse est d’évoquer ces mots, qu’un détenu politique en Amérique Latine avait peints sur les murs de sa cellule avant de succomber aux tortures les plus atroces et abominables :

« Que nos combats soient sans haine. Qu’en nos cœurs règnent l’amour, la miséricorde et le pardon. Attendons-nous d’être heureux ensemble ».

Elections reportées, CENI restructurée, Mukwege candidat commun, Fayulu au gouvernement : des surprises nous attendent !

Le Dr Moka Ngolo Mpati et le Congo qui gagne

*Dans sa livraison du 13 septembre 2022, le quotidien La Prospérité avait annoncé à la Une, un événement de taille, une fierté pour notre pays. Il s’agissait de l’élévation de son Excellence le Dr Moka Ngolo Mpati au rang de « Légende » du Jeu d’échecs par le site américain Chess.com comptant près de 100 millions des joueurs. Ainsi notre compatriote, actuellement ambassadeur de l’UA (SOAD, sixième région économique), auprès de la République arabe d’Égypte, figurait parmi les meilleurs joueurs d’Echec sur la scène internationale. Ce qui est une fierté pour notre pays.

Il est vrai que chez nous, particulièrement dans notre ville de Kinshasa, tout se ramène à la question de nourriture qui manque cruellement à la population. Celle-ci demande constamment ce que ceci ou cela lui apporte dans sa quête quotidienne de nourriture. Aussi ne serait-on pas surpris d’entendre dire « Yango ba Echecs na bino wana ekopesa biso kolia ? Botika biso makambo yapamba-pamba wana ». Cette réaction est bien sûr légitime car la nourriture c’est le carburant du corps et sans elle, celui-ci n’a plus d’énergie, donc plus de vie. Pour autant, la recherche effrénée de nourriture doit-elle arrêter toute autre activité y compris celle qui conduit à la réflexion ? Surtout quand on sait que c’est de la réflexion que viendra la solution au problème de manque criant de nourriture dans la mégapole congolaise.

C’est d’ailleurs ce à quoi s’attèle le jeu d’échecs, appelé aussi jeu des Rois. Car le Roi, tout dirigeant de la communauté, doit être en réflexion permanente afin de trouver les meilleures solutions aux problèmes qui se posent. Ne serait-ce pas là ce qui manque justement à nos dirigeants actuels ? La question du manque de nourriture à laquelle la population fait face au quotidien est-elle vraiment insoluble ? Y-a-t-on bien réfléchi ? Nos dirigeants pratiquent-ils le jeu d’échecs, le jeu de la réflexion ? Notre pays a-t-il vraiment besoin des millionnaires et des milliardaires pour résoudre le problème de la carence de nourriture dont souffre notre population ? Voilà donc l’enjeu de cette nouvelle, pourtant, passée inaperçue.

Mais, si j’y reviens aujourd’hui, c’est pour une autre raison. Ce que notre champion mondial d’échecs a reçu une nouvelle distinction. Il vient d’être nommé Vice-président du prestigieux Observatoire Africain de Géopolitique (OAG). Les termes utilisés pour justifier cette nomination sont élogieux. Il y est fait mention de son engagement constant, de son expertise, de son expérience et de sa connaissance approfondie de la scène politique internationale et continentale. Ce qui fait de lui une valeur sûre que l’OAG compte utiliser pour se hisser vers des horizons nouveaux. Le nouveau Vice-Président ne devra pas que remplacer le président le cas échéant, mais il devra être un véritable leader, dynamique et rassembleur. Ceci rejoint d’ailleurs sa posture de Chef traditionnel, Roi, Bayansi.

Cette nouvelle distinction s’ajoute à une longue série que le Dr Moka a déjà obtenue. Par le passé, il a été vice-président de la City Bank à la très prestigieuse City de Londres, directeur des opérations de l’Ebenbank, président du Club de Zurich. Il a en outre travaillé dans divers pays, USA, EU, Israël, China. Docteur en Sciences Politiques, il a été professeur à l’Université de Djuma.

Bravo et bon vent.

Prof. Kentey Pini-Pini Nsasay

Université de Bandundu (Uniband)

Institut Africain d’Études Prospectives (Inadep)

Le Dr Moka Ngolo Mpati et le Congo qui gagne

Mboka Kongo : Décolonisation et Renaissance de notre nation.

7° Des routes coloniales aux routes nationales

Parmi les innombrables problèmes insolubles qui se posent au quotidien de notre peuple, figure en tête de peloton celui du manque criant des routes. A cause de ce déficit, la vie du citoyen congolais est infernale et le pays tout entier gît enclavé sur lui-même. A moins de se retrouver par hasard sur la trajectoire de l’une ou l’autre route, la plupart de nos quartiers et villages demeurent inaccessibles. Et il ne semble pas avoir de solution car la pression démographique de plus en plus grande ruine le peu de routes qui existent. Dans cet article je propose l’abandon de l’infernal modèle colonial dans le domaine de l’aménagement du territoire en général et de la construction des routes en particulier pour permettre à notre peuple de respirer.

L’histoire des routes telles qu’elles sont connues dans notre pays a démarré en 1880, soit cinq ans avant la proclamation du fameux État Indépendant du Congo (EIC). Cette première route, œuvre de Stanley, d’une largeur de 4,50 m partait de Vivi pour le pool Malebo ou Léopoldville. Le but de ce tracé, j’en ai déjà parlé précédemment, était de résoudre l’épineux problème des cataractes afin d’assurer le transport des marchandises et des bateaux à vapeur venus d’Europe. Le premier défrichage de cette route démarra le 18 mars 1880 et 22 avril 1880, la première section de la route était terminée, soit 38 km. Le transport du Royal, ancien bateau de plaisance de Léopold II, démarra le 04 mai. 50 personnes, appelées porteurs, transportaient les différents éléments de ce bateau sur leurs têtes.

Pour la petite histoire ce fut le 24 novembre 1880 que l’ingénieur Louis Valcke fit exploser grâce à une dynamite une paroi de rocher du mont Ngoma pour permettre le passage plus aisé de la route. Et c’est ce jour-là que les autochtones baptisèrent la dynamite de « Bula matadi », battre (vaincre) les pierres. Plus tard, étant en amont du fleuve, Stanley s’attribuera de ce nom comme étant celui de l’État ou de la Loi du plus fort qu’il incarnait. Ce qui continue d’être la caractéristique de notre administration jusqu’à ce jour.

Cette route qui passa par Lisangila et Manyanga arriva à notre Pool-Malebo, le 27 juillet 1881 couvrant une longueur totale de 400 km (E. Devroey, 1939, p. 7-9). Plus tard d’autres travaux furent entrepris. Ce fut le cas de la construction de la route carrossable Redjaf-Ibembo, 1.250 km, qui débuta en novembre 1900 pour relier la région de l’Uele au Nil. En 1904, commença le tronçon Buta-Bambili reliant la vallée d’Itimbiri à celle d’Uele et celui de Mahagi-Irumbu, reliant le Lac Albert à la mine d’or au centre vers Mombasa, la même année, 165 km. A la même époque, intervint la construction de la route Piana/Mulumbo-Buli pour relier le Sankuru au Lualaba, 450 km. En 1912-193, d’autres routes furent ouvertes, notamment Kilo-Kasenji, Elisabethville-Kasenga, Nyangara-Papwandi, Kasongo-Kambambare, Lubutu-Bobandana, Bukama-Kambove, Kilwa-Moliro-Mana, Ndola-Kabunda, Sakabinda-Kolwezi, Tumba-Kitobola, Stanleyville-Wakubi ; en 1919, Kasenji-Kilo (la route de l’or) ; 1921, route Prince Léopold, 1.100 km, de Port-Francqui (sur le Kasaï) à Bukama sur le Lualaba. Cette dernière route préfigura le chemin de fer Katanga-Bas-Congo en empruntant la voie fluviale à partir de Port-Francqui (Ilebo) jusqu’à Léopoldville (Kinshasa) pour le transport des minerais (Idem, p. 22-25).

Ce réseau routier s’est surtout concentré à l’Est pour des raisons évidentes des richesses que présentait cette région, richesses qui correspondaient à la demande coloniale. C’est pour cela que ces routes sont des routes coloniales dont le but est le transport des richesses en direction de l’Europe. Ce qui est la raison d’être même de la colonisation.

En effet, selon E. Devroey, ces routes n’étaient pas construites pour les villages ni pour les villageois. Ils devaient se regrouper au contraire le long des routes. Dans l’esprit du colonisateur la route est faite pour l’automobiliste et ne doit pas subir de détours pour cheminer de village en village. C’est aussi pour cette raison que les villages qui se retrouvent sur la trajectoire suivie par les routes, doivent être placés d’un seul côté. Et ils ne doivent surtout pas être la destination de la route même (Idem, p.40).

Cette politique routière coloniale est restée intacte jusqu’à ce jour alors que dans leurs propres pays, en Europe, c’est une politique différente qui est appliquée. Car en Europe, les routes relient les villages et les agglomérations entre eux avant tout. Les automobilistes ne sont pas des étrangers mais des gens du pays. Ainsi on trouve des véhicules dans tous les villages, même les plus reculés qui sont, eux aussi, reliés par des routes carrossables.

Il n’est donc pas étonnant que les quelques routes bitumées de notre pays soient des routes rectilignes qui ignorent les villages et passent leur chemin comme si de rien n’était. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des routes de la ville de Kinshasa : boulevard Lumumba, boulevard du 30 juin, avenue Kasa-Vubu, avenue Pierre Mulele (ex 24 novembre), avenue de l’Université, avenue des Poids Lourds, route de Mont-Ngafula, route du fleuve, y compris la nouvelle route de Ngiri-Ngiri. Ces routes, étonnamment rarissimes pour une si grande ville, sont rectilignes. Tant pis pour ceux qui ne se trouvent pas sur leur trajectoire. Ils sont ignorés et doivent se démener pour y arriver. C’est pour cela que les gens dévalent des kilomètres de tous les coins de Kinshasa pour aller au « Prince », véritable prince impassible, la route asphaltée. Ce qui fait de notre peuple un tout malheureux qui doit courir tout le temps et de partout pour essayer d’arriver quelque part dans sa propre ville. Au point que cette ville de Kinshasa est pour beaucoup qui y habitent, une ville étrangère où ils ne sont pas chez eux.

Cette situation est exactement la même pour les quelques routes asphaltées à l’intérieur du pays. C’est même pire. Elles ont des trajectoires fuyantes et toujours rectilignes. C’est le cas de la route Boma-Matadi. On est étonné de rencontrer si peu de villages alors que le Mayombe est l’une des régions parmi les peuplées du pays. Il en est de même de la route Matadi-Kinshasa. Elle ignore les quelques villages ou villes qu’elle traverse à toute vitesse. D’ailleurs Vivi, Lisangila et Manyanga sur le premier tracé de la toute première route sont totalement ignorés comme presque tous le villages du Congo. Pour eux, il n’y a plus aucun espoir de communication avec qui que ce soit car une autre alternative leur a été substituée et ils sont retombés dans l’oubli. La plupart des véhicules qui partent de Matadi n’ont qu’un objectif, Kinshasa et vis-versa. La population, le long de la route, les voient passer. Souvent elle a le droit de les approcher lorsque survient un accident car il y en a énormément sur cette route appelée aussi route de la mort.

Sur la route Kinshasa-Kikwit, l’ambiance est exactement la même. Cette route dite du Kwilu n’a du Kwilu que le nom. Elle suit un itinéraire totalement opposé au Kwilu qu’elle ne retrouve qu’à Kikwit où elle passe aussi son chemin vers on ne sait où. Le pont sur le Kwilu est construit totalement en dehors de la ville. C’est aussi le cas à Tshikapa. Le pont sur le Kasaï est hors de la ville. La route dite du Kwilu frôle à peine les villes de Kikwit, Masi-Manimba ou encore Kenge contraignant la population fuir leur habitat premier pour venir habiter près du passage de la route. Cette route détruit littéralement ces villes. Ailleurs, elle a engendré d’innombrables nouveaux villages anti-villages ancestraux où règne la débauche, la pauvreté et le vol. Le long de cette route, la population marche toujours à pied, les charges sur la tête.

C’est donc pour tout cela qu’il est urgent de décoloniser la politique congolaise des routes pour construire enfin des routes véritablement nationales ; des routes qui relient nos villages entre eux et nos villes à d’autres. Pour prendre le cas de Kikwit, alors qu’elle n’est reliée à aucune ville autour d’elle, Gungu, Nkara, Bulungu, Feshi, Idiofa, Bagata, Bandundu, c’est à Kinshasa, qu’elle est reliée en ligne droite, à 500 km.

En guise de correction, pour les routes coloniales existantes, comme on ne peut pas les détruire, je propose que l’on change leurs configurations. L’aspect rectiligne peut être atténué en construisant à certains endroits des zones de développement susceptibles de permettre à la population environnante de prendre part, elle aussi, aux bienfaits de la route. Ainsi sur l’axe Boma-Matadi et Matadi-Kinshasa plusieurs pools de développement peuvent être envisagés qui marqueraient ainsi comme une pause sur la route pour obliger les usagers à marquer l’arrêt et même de s’arrêter carrément. Ainsi comme il y aura des magasins, des boutiques, des hôpitaux, des écoles, des vrais pools d’échanges vont se créer. Et Kinshasa ne va plus être l’unique destination de tout, mais une destination parmi bien d’autres. Car c’est cette prééminence de Kinshasa en tout qui engendre le monstrueux exode rural dont souffre notre pays.

Le même procédé devrait être appliqué sur la route Kinshasa-Kikwit. Plusieurs pools de développement pourront aussi y être construits. Par exemple à Nsele, Mbankana, Mongata, Bukanga-Lonzo, etc. Le but sera de transformer ces routes coloniales en chemins de développement pour notre population qui ne devra plus être spectatrice, mais actrice dans le processus de la transformation du pays. Mon appel est celui d’une prise de conscience collective quant à notre appartenance à ce pays. Il est notre pays et non celui d’autres personnes. Ce n’est pas aux étrangers de venir nous proposer des projets de transformation du pays. C’est à nous de les concevoir suivant l’intérêt de notre peuple et de les réaliser avec le concours des étrangers s’il le faut. Elle est mortifère la démarche qui consiste à tout confier aux étrangers et attendre de recevoir des ouvrages clés-à-main. Cela nous disqualifie et voue notre peuple au mépris des autres.

Prof. Kentey Pini-Pini Nsasay – Université de Bandundu (Uniband) / Institut Africain d’Études Prospectives (Inadep)

Notice bibliographique

E. Devroey, Le réseau routier au Congo belge et au Rwanda-Urundi, Bruxelles, Falk fils &Georges Van Campenhout, 1939.

A Kinshasa, il existe deux sortes de routes. Pour la population il y a des « nzela », les routes en terre, qui font partie de son quotidien et il y a les « princes », les routes asphaltées.

 

 

 

Mboka Kongo : Décolonisation et Renaissance de notre nation.

Lettre ouverte à Félix Tshisekedi à l’occasion de la rentrée judiciaire

(Par Me Kalala Muena Mpala)

Objet : Retour, sous peine de relève anticipée des fonctions (magistrats), et radiation (Avocats de fond) du bon côté de l’histoire de la représentation en justice des parties à la rentrée judiciaire 2023-2024 sous Votre haute direction.

« 100.000.000.000.000Fc »

Robe avec épitoge garnie de fourrure de léopard (art. 71 de la loi du barreau en vigueur).

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Depuis le 15 Août, ont commencé les vacances judiciaires des hautes juridictions spécialisées jusqu’au mois d’Octobre 2023.

Il Vous a déjà été donné l’occasion, à quatre reprises, de vous retrouver devant les hauts magistrats, avec les avocats inscrits au seul et unique barreau existant légalement, uniquement et exclusivement dénommé « Barreau près la Cour Suprême de Justice » (art. 4 al. 1 et 4).

En effet, aux articles 90 de la loi organique n°13/010 du 19 Février 2013 et 405 al. 2 de la loi organique n°16/027 du 15 Octobre 2016, Votre autorité a pourtant bien précisé que « En attendant l’installation du barreau près la Cour de Cassation, les avocats au barreau près la Cour Suprême de Justice » exercent leur ministère devant la Cour de Cassation ».

Vous n’y avez fait allusion ni à l’avocat à la Cour d’Appel, avocat de fond ni au défenseur judiciaire ni à la procuration spéciale.

Nous avons, nous, compris que Vous aviez déjà lu les articles 2, 3 et 5 de la procédure de 1969 et les mêmes de la procédure de 1982 où également sont exclus, les avocats de fond, tous, et même s’ils sont membres du Conseil National des Avocats.

Magistrat Suprême, vous avez, à l’occasion de chacun de vos discours sur l’état de la Nation, fait, durant ces trois dernières années, un constat de dysfonctionnement de la justice !!

Nous prenons le deuxième élément que vous avez demandé à chacun de vérifier : la recevabilité de la requête ou du mémoire en réponse ainsi que la robe de l’avocat qui comparaît s’il ne s’y est pas affiché avec une fourrure de léopard à sa robe.

Vous avez même, avec votre main droite, indiqué une seule direction à suivre par tous les magistrats et tous les avocats de la RDC : le respect de la constitution et des lois parmi lesquelles la loi du barreau à ses articles 103 à 111 ainsi qu’aux dispositions transitoires des lois organiques de 2013 et 2016.

En annexe, la récupération par nous de votre haut geste pour la sensibilisation de votre esprit rénovateur sur la scène judiciaire.

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

C’est, selon nous et Vous, l’invitation claire faite par Vous aux hauts magistrats et à tous les avocats de la RDC, surtout ceux de cassation de rester sous l’autorité uniquement de la loi (art. 150 al. 2 et 153 al. 4 de la Constitution) et non sous celle des jurisprudences avec leurs « revirements » contra legem.

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Notre seul souci est celui que, en beaucoup de domaines, Vous avez manifesté à chaque fois, en RDC, que vous parlez de la justice et son fonctionnement tant sur le plan de la procédure (saisine régulière des juges de fond, ceux de cassation et ceux de la Cour Constitutionnelle) que de la recevabilité des demandes ou défenses signés par des avocats.

Sur la haute scène judiciaire, il n’est pas trop tard, nous avons encore, en vie, des cassationnistes de la vieille et noble époque mais déjà retraités.

Nous citons par exemple, à Kinshasa, NKATA, MAKUNZA et LUBAKI qui sont des grands cassationnistes.

Ces virtuoses ou vertébrés de la procédure devant les hautes juridictions, peuvent être à Votre cabinet comme des tamis ou filtres des textes à vous soumis, pour endossement comme aussi les cas des Arrêts sur lesquels on appose vos noms et fonctions à travers la formule exécutoire qui, souvent ou toujours, vous implique dans la violation de la Constitution ou de la loi comme c’est le cas des Arrêts des hauts magistrats, ayant pourtant le pouvoir de soulever, même d’office, les exceptions d’ordre public (liée au délai, à la compétence territoriale ou matérielle de l’avocat dans une procédure ou dans un ressort où il a accompli son ministère) et à la qualité figurant au bas de la requête introductive en matière de prise à partie, renvoi de juridiction ou révision lorsqu’elle est signée par un avocat à la Cour d’Appel ou la partie elle-même).

Ces vertébrés précités savent que le magistrat et l’avocat de cassation doivent suivre la direction tracée par votre main.

Par exemple, l’article 2 auquel renvoie l’article 59 al. 4 de la procédure devant la Cour de Cassation n’est jamais appliqué par nos hauts magistrats de cassation.

Et pourtant en suivant les termes « outre les mentions prévues à l’article 2, la requête contient (…) », le juriste cassationniste légaliste comprend facilement que à cet article 2 du Titre I de la procédure de 1982 n’est prévu que l’ « avocat au barreau près la Cour Suprême ».

En Février 2013, en Octobre 2013 et en Octobre 2016 Votre autorité n’a pas abrogé ce Titre I de 1982.

Est-ce difficile, en 2023, de faire ce retour pour y découvrir la qualité exacte de « un avocat » aligné à l’alinéa 1 comme « mention de la requête ?

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Lisez Vous-même uniquement les dispositions abrogatoires de chaque loi, en application de notre méthode TSHIJANGALA, pour comprendre, mieux qu’eux, celles transitoires qui excluent tous les avocats près la Cour d’Appel, tous les défenseurs judiciaires, toutes les parties et toutes les procurations spéciales (lire l’article 73 de la loi du barreau).

Ces avocats de fond sont curieusement les plus nombreux dans les salles des hautes juridictions qui doivent être considérées comme des monastères, sont écartés depuis 1979 (loi du barreau aux articles 103 à 111) et procédure de 1982 (articles 2 à 29).

A la Cour de Cassation, c’est le vendredi qu’il y a grand attroupement d’avocats de fond, jusqu’à 20 heures !

Ils vont encombrer la Cour Constitutionnelle lors du prochain contentieux des élections présidentielles et législatives et devant le Conseil d’Etat pour le contentieux des élections provinciales.

Le Conseil d’Etat risque aussi d’être envahi par des avocats qui ne sont visés ni par l’article 111 de la loi du barreau, 109 et 119 de la loi organique d’Octobre 2013.

A toutes ces dispositions précitées, ne sont programmés que les avocats inscrits au seul barreau près la Cour Suprême de Justice, sans procuration.

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Nous suggérons à votre Autorité, pour vérifier la pertinence de notre préoccupation, de remettre, à la prochaine rentrée judiciaire, 100.000.000.000.000FC à tout haut magistrat, chef de juridiction ou chef d’office, qui, de ses deux mains, vous remettra, à l’audience solennelle, la page du Journal Officiel qui, de l’article 1 au dernier, porte la mention « avocat au barreau près la Cour d’Appel ou Défenseur Judiciaire ».

Excellence Monsieur le Président de la République et Magistrat Suprême,

Nous proposons, enfin qu’avant l’introduction de leurs textes respectifs à lire devant vous, chacun aligne, sous un titre préliminaire, la question de la recte représentation des parties devant sa juridiction en ne s’appuyant que sur l’article 111 de la loi du barreau en combinaison avec la disposition transitoire de la loi organique régissant sa juridiction !

Le Bâtonnier National, sous un titre préliminaire, répétera le point de vue du barreau pour définitivement mettre fin à cette anarchie devant toutes les hautes juridictions de la RDC sous le faux prétexte que le monopole des avocats n’est limité qu’en matière de cassation, alors que dans d’autres pays, tel que le Gabon, les hautes juridictions sont des lieux sacrés où ne sont admis que des avocats d’au moins 15 ans au tableau ou ceux qui ont prêté serment devant la Cour de Cassation du Gabon !

Hauts Magistrats et Avocats !

Retournons du bon côté de l’histoire de la digne et experte représentation des parties devant toutes les hautes juridictions de la RDC, du Congo Brazzaville et devant la CCJA, haute et commune juridiction de cassation dont le siège est à Abidjan !

Ne suivons plus l’Arrêt RR 302 CSJ du 4 Mai 2000 ; c’est la source de l’actuelle catastrophe procédurale que, par nostalgie et non par serment, tous les hauts magistrats et avocats clandestins de fond, parmi lesquels des stagiaires, se suivent, sans lire le RA 258 CSJ du 28/09/1994 que détient et a publié MUEPU MIBANGA, ancien premier avocat général de la République, actuellement avocat encore au barreau près la Cour d’Appel !

Tous ces actuels hauts magistrats de cassation, des deux ordres juridictionnels et les membres de la Cour Constitutionnelle, n’ont-ils jamais aussi lu le RPP 110 CSJ du 28/09/2001 et les dispositions transitoires de leurs législations respectives ?

Madame la Directrice du service de documentation, Conseillère à la Cour de Cassation, détient ces rectes Arrêts.

Veuillez agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

                                      KALALA MUENA MPALA

Avec robe professionnelle et qualité conformes aux articles 71 et 111 de la loi du barreau.

Chercheur judiciaire, légaliste et indépendant.

Eco-garde de la dénomination authentique de son barreau de cassation ainsi que des procédures spécifiques devant les hautes juridictions alignées à l’article 223 de la Constitution et du Règlement de procédure devant la CCJA tous les délais des Avis, des Jugements et Arrêts.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lettre ouverte à Félix Tshisekedi à l’occasion de la rentrée judiciaire

Œuvre collective et enrichie par le Prof Mutamba Makombo, CEPAS : le livre d’hommage à Anicet Mobe Fansiama sera porté sur les fonts baptismaux ce 20 octobre 2023

Anicet Mobe Fansiama (1952-2017)

Anicet Mobe Fansiama lors d’un passage à Press Club de France

Anicet Mobe Fansiama, une figure emblématique de son histoire

*«Les Amis d’Anicet Mobe Fansiama sont heureux de vous inviter à la cérémonie de vernissage du livre ‘’Hommage à Anicet Mobe Fansiama, suivi de ses écrits’’. Cet ouvrage paru aux éditions du Lomami, œuvre collective de Jean-Marie Mutamba Makombo, Alphonse Kasongo Djunga, Alphonse Nzomvuama Ndonga et de Paul Mbu Masasi, sera présenté le vendredi 20 octobre 2023 au CEPAS/Gombe, à 10 heures 00’ », lit-on dans la note d’invitation officielle.

Un homme, une légende

Pour les auteurs de ce recueil, « Anicet Mobe Fansiama fut un écrivain fécond. Il se définissait comme un ‘’Chercheur en sciences sociales’’. Il était historien, politologue, sociologue. Il a exercé le métier de journaliste, écrit de nombreux articles dans les médias, participé à plusieurs émissions de télévision et radio, accordé de nombreuses conférences. Il fut un intellectuel engagé, patriote, panafricaniste, toujours à l’affût de l’actualité et de nouvelles parutions de livres. Certains personnes le qualifiaient de ‘’érudit’’, et de ‘’bibliothèque vivante’’ ».

Par ailleurs, ils promettent aux lecteurs de trouver, dans ce recueil, quelques majeurs d’Anicet Mobe qui ont pu être rassemblés. « Ses thèmes de réflexion étaient variés, particulièrement les mouvements estudiantins de par le monde, l’engagement de la force publique à l’époque coloniale, l’histoire de la musique moderne dans son pays, l’histoire du Congo, les relations belgo-congolaises, le rôle des intellectuels, la place de l’université », renchérissent-ils.

Déroulé du programme

10 H 00’ : Arrivée des participants

10 H 45’ : Mot de bienvenu par le modérateur

10 H 50’ : Présentation du programme de la cérémonie du vernissage par le modérateur

10 H 55’ : Hymne national

11 H 00’ : Présentation du livre par l’écrivain Didier Mumengi

11 H 30’ : Intermède musical par le groupe Luc Gillon

11 H 50’ : Témoignage de Monsieur Jossart Nyoka Longo

12 H 05’ : Mot des organisateurs de la cérémonie

12 H 35’ : Vernissage du livre

13 H 00’ : Mise en vente du livre

13 H 30’ : Fin de la cérémonie de vernissage

Pour touts contacts et/ou renseignements supplémentaires :

Professeur Emérite Jean-Marie Mutamba Makombo

Tél : +243818779233, +243897099903

E-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La Pros.

 

 

 

 

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