Il y a quelques mois, on m’a confié le cours de médicine traditionnelle en plus du cours d’anthropologie médicale que j’enseignais déjà. En bon académique, je me suis plongé dans la littérature sur les médecines traditionnelles. J’ai passé plusieurs heures à lire sur la médicine traditionnelle chinoise. Elle est basée sur le Livre de l’Empereur Jaune écrit entre 475-225 BC par Huangdi Nei Jing.
Ce livre qui est le plus ancien sur la médecine chinoise était écrit sous forme d’un dialogue entre l’empereur chinois et son médecin traitant. La médicine chinoise repose sur trois idées fondamentales que Patrick Shan décline en ces termes: a) l’être humain est un produit du ciel et de la terre; b) Notre vie ne nous appartient pas, nous appartenons au vivant; c) Nous ne sommes pas fait du même bois. Ce sont-là les fondements de la médicine traditionnelle chinoise qui date du 5eme siècle avant notre ère.
L’être humain est un produit du ciel et de la terre signifie que nous dépendons de l’air que nous respirons et que nous empruntons du ciel, nous dépendons des battements de notre cœur pompe notre sang qui lui-même provient des fruits de notre terre. Et notre conscience est suspendu entre la danse des éléments céleste et l’écologie terrestre. Pour la médicine chinoise, la mort n’est pas l’opposée de la vie, mais plutôt de la naissance. La vie ne nous appartient pas, notre vie fait partie du grand ensemble du vivant. Le livre de Huangdi est un dialogue entre l’empereur et son docteur. Pour la médicine chinoise, chaque patient est un roi, et qu’il faut le traiter ainsi. Le troisième pilier de la médicine chinoise est que même si nous partageons les mêmes gènes, nous ne sommes pas identiques.
Chaque personne est une essence particulière. Nous ne sommes pas fait du même bois disent les chinois. La médecine occidentale utilise souvent par un médicament guérir une maladie ; une seule molécule qui qui traite la maladie. Chez les chinois, le rêve d’un médicament qui soignerait tout le monde n’existe pas. Il ne s’agit pas d’adapter le malade au médicament, mais plutôt le médicament au malade dans sa spécificité. Il est, par exemple, anormal de déterminer la pression artérielle de manière normative pour tout le monde, car cela dépend des individus, il y a des personnes qui peuvent supporter une tension artérielle plus élevée à cause de leur constitution physique, et d’autres non. Les Chinois ne prescrivent jamais la même chose ni la même dose pour tout le monde. Ceci est le propre de la médecine chinoise. Deux malades ne sont jamais identiques.
La médicine chinoise est un système complet basé sur trois types de diagnostics: a) symptomatique, qui traite les symptômes. On trouve des mangues malades, et on traite les mangues; b) diagnostique physiopathologique, les mangues sont malades, et on traite la branche qui porte ces mangues malades ou l’arbre lui-même. On va donc traiter le manguier dans le cas où on trouve des mangues malades. Enfin c) le diagnostic étiologique, ici on traite les causes ou la racine de la maladie. Pour le cas des mangues malades, on va traiter le sol sur lequel pousse le manguier. Le traitement symptomatique n’est pas de la médicine, c’est tout simplement un dépannage. J’ai des maux de tête et je prends une aspirine. C’est un traitement symptomatique. Si au lieu de prendre l’aspine je cherche pourquoi j’ai des maux de tête. On va regarder du côté du foie qui équilibre la pression sur le corps. C’est le diagnostic physiothérapeutique. Et enfin le diagnostic étiologique va poser la question de savoir pourquoi le foie pousse si fort le sang pour donner des migraines.
Il existe 9 causes de maladie en médicine chinoise: 1) les climats; 2) les émotions; 3) les épidémies; 4) l’alimentation; 5) Le surmenage (intellectuel, physique, ou sexuel); 6) le traumatisme; 7) le parasite; 8) les poisons et 9) les facteurs héréditaires.
Et enfin, parlons des branches thérapeutiques de la médicine chinoise.
a) Les interventions externes comme l’acuponcture, le massage, la saignée, ventouse, orthopédie, chirurgie , moxibustion, chauffage des points, etc.
b) Les interventions internes comme la pharmacopée et la diététique,
c) Les exercices : postures/mouvements; respiration, attention, la méditation qui aide à se tourner vers l’intérieur de soi dans un monde ou le silence est devenu une denrée extrêmement rare.
d) Intervention psychologique : la médecine psychosomatique, parler avec les gens…
e) La prévention: les conseils sur la santé.
C’est en fonction du type de maladie que l’on utilisera un de ces outils thérapeutiques. Dans certaines maladies, le médecin doit toucher l’esprit du patient.
La pharmacopée chinoise:
Dans la pharmacopée chinoise, il n’y a pas une seule plante. Il y en a plusieurs et chaque plante a un rôle précis à jouer. Dans la phytothérapie chinoise, la plante principale qui soigne est appelée l’Empereur. On lui ajoute trois ou quatre plantes qui agissent en synergie avec l’empereur. Elles sont appelées des ministres. A côté des ministres, il y a aussi des plantes qui traitent des effets indésirables possibles provenant de la plante principale (comme des anti inflammatoires) elles sont des conseillers.
D’autres plantes vont diriger l’action vers telle partie du corps ou telle autre, elles sont appelées des ambassadeurs. Les ambassadeurs vont donc cibler le traitement.
Le rationnel de la phytothérapie chinoise est que l’empereur ou le président seul ne peut pas soigner le corps ou diriger le pays. Il doit lui être associé des ministres qui participent à son action , des conseillers qui traitent (ou rectifient) les effets indésirables de sa présidence, et des ambassadeurs qui ciblent les effets de l’action de la présidence. Cependant, si une des plantes est toxique, elle va détruire toute la thérapie, et c’est l’empereur qui en portera la responsabilité. Si un des ministres surfacture les forages, les lampadaires ou les achats d’armes et détournent plusieurs millions des dollars, il devient toxique et détruit toute l’action thérapeutique de la plante principale, l’empereur. De la phytothérapie chinoise , la politique congolaise pourrait s’inspirer pour éliminer les plantes toxiques de son gouvernement afin de remettre debout la République Démocratique du Congo qui n’a pas l’air de bien se porter en ce début du second mandat de l’empereur.
(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite/Université de Kinshasa)
*Avec impatience, et avec beaucoup de curiosité, nous attendons tous la naissance du nouveau gouvernement, le gouvernement qui amorce le second mandat de FATSHI, et qui sera conduit par J.S.T. Quelles seront ses caractéristiques ?
Nous observerons la taille. Sera-ce un gouvernement d’une trentaine, d’une quarantaine ou d’une cinquantaine de « leurs Excellences » ? Sera-ce un gouvernement éléphantesque et budgétivore de combien de V.P.M., de Ministres d’Etat, de Ministres, de Ministres Délégués et de Vice-Ministres ? Puis viendra la proportion des femmes et des hommes dans le gouvernement qui traduit l’évolution de la masculinité positive. Y aura-t-il du progrès pour rejoindre les prescrits constitutionnels ? On dévisagera l’âge : quelle sera la place occupée par les moins de 50 ans et les plus de 50 ans ? Corollairement que représenteront les « homo novus », les novices qui feront leurs premiers pas dans le gouvernement, et les personnes déjà trempées dans la vie politique ?
On examinera l’appartenance aux partis et aux regroupements politiques. Comment se seront départagés les membres de l’Union Sacrée de la Nation ? Le partage aura-t-il respecté les résultats des élections, le rapport des résultats aux élections de fin décembre 2023 ? Combien de membres du gouvernement proviendront-ils de l’Assemblée Nationale et du Sénat ? Les activistes de la Société civile et les handicapés auront-ils pu trouver une place ?
On n’échappera pas à la « géopolitique », comme on dit chez nous : les originaires de l’Est et les originaires de l’Ouest ; les ressortissants de Grand Bandundu, de Grand Equateur, de Grand Kasaï, de Grand Katanga, de Grand Kivu, de Grande Province Orientale ; les compatriotes qui tiennent à ce qu’on dise qu’ils viennent de la diaspora.
On relèvera la formation suivie et les études faites. On est de Lovanium, de l’Unikin, de Kassapa, de l’Unikis, Belgicain de Louvain, de l’U.L.B., de Liège, de Mons, Ancien de France, des Etats-Unis, de l’Afrique du Sud, etc…
L’appartenance religieuse n’est pas à négliger. On se réclame comme catholique, protestant, salutiste, kimbanguiste, membre de l’Eglise de Réveil. Du temps de la Deuxième République avec Mobutu, il y avait toujours au moins une place réservée à l’Eglise Kimbanguiste. On apprend ces derniers temps que Corneille Nangaa a été propulsé à ses débuts par les Eglises de Réveil.
Ceux qui auront eu le mérite, ou la chance – Chance eloko pamba, dit-on -, vont s’empresser d’adresser des remerciements, qui à Dieu le Maître des Temps et des Circonstances, et au Chef de l’Etat, qui à leur Pasteur, leur Prophète ou à leur Nganga. Les heureux promus seront rejoints par leurs proches, leurs sympathisants, leurs partis, leurs associations, leurs groupes ethniques, pour adresser à leur tour des remerciements enflammés au Président de la République pour cette promotion.
Les frustrations ne manqueront pas. En République Démocratique du Congo, il y a 26 provinces et 145 territoires. Toutes les provinces et tous les territoires ne pourront pas se féliciter d’avoir un représentant au gouvernement national. La cohorte des insatisfaits, que feront-ils ? Que deviendront-ils ?
Pour nous, le souhait est de voir accéder à la commande des affaires de l’Etat un gouvernement de VERTEBRES, comme l’on disait en 1991-1992, du temps de la Conférence Nationale Souveraine. Devraient faire partie du gouvernement des Vertébrés des hommes et des femmes dont la Compétence, l’Expérience, l’Intégrité et le Patriotisme ont été reconnus. Ce gouvernement emmené par J.S.T. sous la houlette de FATSHI devra relever les nombreux défis majeurs : la défense du territoire et la sécurité à l’Est, la restructuration de l’armée, la lutte contre la corruption, le développement des routes, le développement de l’agriculture, l’industrialisation, l’amélioration du système éducatif, la promotion de la recherche, la justice distributive, l’emploi des Jeunes, la lutte contre les érosions, la lutte contre la Pauvreté, etc…
Trouvera-t-on parmi les promus l’esprit d’un Kasa-Vubu : « Je rends à l’Etat les frais de mission que je n’ai pas utilisés » ; l’esprit d’un Lumumba : « Jusqu’au sacrifice suprême » ; l’esprit d’un Iléo : « Dieu me regarde et suit tout ce que je fais », l’esprit d’un L.D.Kabila : « Je ne trahirai pas le Congo ! », l’esprit d’un Etienne Tshisekedi : « Le Peuple d’abord !!! », l’esprit d’un Lunda Bululu : « Je démissionne pour ne pas avaler des couleuvres ! ».
La RDC traverse actuellement une période tumultueuse, principalement marquée par une crise sécuritaire dans sa partie Est. Dans ce contexte difficile, il est essentiel de trouver des solutions pour sortir le pays de cette impasse. Plutôt que de recourir à des coups d'État, il est clair que la RDC a principalement besoin d'institutions crédibles et démocratiques. Ces institutions jouent un rôle crucial dans la stabilité et le développement du pays.
Les institutions crédibles et démocratiques fournissent un cadre stable pour le fonctionnement du gouvernement. Elles permettent une transition pacifique du pouvoir et offrent aux citoyens une voie légale pour exprimer leurs préoccupations. En favorisant la participation citoyenne et en garantissant l'égalité devant la loi, ces institutions renforcent la confiance des citoyens dans le système politique. La stabilité politique est essentielle pour attirer les investissements étrangers, favoriser la croissance économique et assurer le bien-être de la population. En revanche, les coups d'État ne peuvent pas offrir ces avantages.
Les institutions crédibles et démocratiques encouragent la responsabilité des dirigeants envers leurs citoyens. Elles mettent en place des mécanismes de contrôle et de reddition de comptes, réduisant ainsi les risques de corruption et d'abus de pouvoir. De plus, ces institutions garantissent la transparence dans la gestion des ressources publiques, ce qui contribue à la confiance des investisseurs et à la lutte contre la pauvreté, améliorant ainsi le bien-être des citoyens.
Les institutions démocratiques protègent les droits fondamentaux des citoyens, tels que la liberté d'expression, la liberté de la presse et le droit à un procès équitable. Elles favorisent également la participation active des citoyens dans le processus décisionnel, en favorisant la représentation politique et en garantissant l'accès à l'information. Ces droits fondamentaux sont essentiels pour le développement d'une société juste et équitable.
En conclusion, il est évident que la RDC a davantage besoin d'institutions crédibles et démocratiques que de coups d'État. Ces institutions fournissent la stabilité politique nécessaire pour attirer les investissements, promouvoir le développement économique et garantir le bien-être de la population. De plus, elles favorisent la responsabilité des dirigeants, la transparence dans la gestion des ressources publiques et la protection des droits fondamentaux des citoyens. Les trois coups d’états (de Mobutu contre Kasa-Vubu, de Laurent Kabila (AFDL) contre Mobutu et de l’’AFDL contre Laurent Kabila) n’ont rien produit de bon pour le pays. Il est donc crucial de renforcer la cohésion nationale en renforçant ces institutions pour sortir la RDC de la crise actuelle et ouvrir la voie à un avenir meilleur pour tous. Salut chez vous.
Au cours d’un entretien avec la rédaction du journal l’Avenir, mercredi 15 mai 2024, Me Clément Kitengye-Kisaka, Président du Parti politique “Congrès National pour la République”, “CNR”, membre du “Regroupement politique “A.A.C.P.G” de la Platetorme politique « Union sacrée de la Nation » dont l’Autorité morale de Référence est le Ministre d’Etat Pius Muabilu, a tiré la sonnette d’alarme pour conscientiser les élus afin qu’ils jouent leur rôle de voter d’une part, des lois favorables à la population et, d’autre part, effectivement le rôle de contrôle de l’exécutif. Il a également appelé le nouveau gouvernement à prendre conscience de ses responsabilités afin de travailler pour l’émergence de la République démocratique du Congo.
Pour ce faire, « Il suffit d’une volonté politique pour y parvenir car, ce pays regorge de toutes les potentialités, tant humaines que naturelles ; pour décoller. Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car, tout le décor est planté avec l’actuelle majorité parlementaire de l’Union sacrée de la Nation, issue des dernières élections, souligne d’entrée Me Clément Kitengye-Kisaka.
Depuis son accession à la Magistrature suprême de la République démocratique du Congo le 20 janvier 2019, Félix Antoine Tshisekedi n’avait jamais eu autant d’éléments de gestion pour appliquer le programme pour lequel il avait été élu, la politique se résumant par le leitmotiv : « Le peuple d’abord ».
Si son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, s’est plaint de ne pas avoir ne fut-ce que 15 personnes’ pour faire émerger le Congo et surtout qu’il a déploré de ‘n’avoir pas pu changer le congolais’, quant à Etienne Tshisekedi Wa Mulumba l’opposant historique et l’un des initiateurs du parti actuellement au pouvoir, l’UDPS, c’est ‘le système’ qu’il fallait indexer et éradiquer. Un système qui n’a cessé de changer de profil depuis l’accession du Congo belge à sa souveraineté internationale le jeudi 30 juin 1960. Ce jour-là, les Congolais, accédant à l’indépendance, avaient espéré « dresser le front longtemps courbé» sans que tous comprennent que c’est « par le labeur que nous bâtirons un pays plus beau qu’avant ». Le changement pour passer du système des intérêts de « l’étranger d’abord » pour le bien être du « peuple d’abord ». Mais comment y parvenir ?
Un chemin fait des nœuds de vipères
Pour justifier pourquoi il estime que l’USN a l’obligation des résultats, Me Clément Kitengye-Kisaka retrace le chemin fait des nœuds de vipères qu’a dû suivre le Président élu en 2018, Félix Tshisekedi, issu de l’opposition depuis environ 37 ans et qui était contraint de tenter d’appliquer son programme avec une majorité parlementaire hostile.
« Tout est partie, de la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple. Cérémonie boycotté par le FCC, Majorité de l’époque », affirme Me Kitengye. Et d’ajouter, « Félix Tshisekedi a profité de l’occasion pour faire basculer ladite Majorité car le FCC lui mettait les bâtons dans les roues par ses représentants au gouvernement. Ce qui fit que le 1er Ministre ILUNGA ILUKAMBA ne pouvait bien marcher », rappelle le Président de CNR.
Ce dernier de préciser que même les gouvernements Sama I et II qui avaient exercé avait difficile à avoir des résultats. Tous ces nœuds de vipères, plutôt que de décourager le fils du ‘Sphinx de Limete’ sont plutôt devenus motivations qui ont conduit à la création de l’Union sacré de la Nation qui a actuellement une écrasante majorité qui devrqit permettre au Gouvernement Judith Suminwa Tuluka de matérialiser le programme « Le Peuple d’abord ». Il n’y aura, donc, plus d’excuse.
A la genèse de l’Union sacrée, était Muabilu
Actuellement, des voix s’élèvent quant à la puissance politique du Regroupement politique « Union sacrée de la Nation » lequel est appelé à matérialiser la ‘vision’ du Chef de l’Etat et une certaine opinion semble oublier que la récente configuration de la majorité parlementaire tire sa genèse de la prise de risque politique du mercredi 21 octobre 2020, lors de la cérémonie de prestation de serment des Hauts magistrats au Palais du Peuple » que la “coalition Kabila” créée en juin 2018, dans la perspective des élections générales prévues la même année, avait pris pour prétexte le refus « de cautionner toute violation intentionnelle et manifeste de la Constitution du 18 février 2006 en vigueur au pays ». La fameuse coalition déclara formellement ne pas être concernée par la cérémonie prévue au Palais du Peuple, la qualifiant, à tort, d’irrégulière.
Prévue pour le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple, la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats avait suscité plusieurs réactions au pays du fait que le Front commun pour le Congo (FCC) avait lancé un appel au boycott à très large spectre de cette cérémonie. Dans un communiqué publié le mardi 20 octobre 2020, la conférence des présidents du FCC renseignait que tous les cadres de cette plateforme évoluant au sein des institutions, ne participe pas à cette solennité que devait présider le chef de l’Etat Congolais Félix-Antoine Tshisekedi.
Brandissant le caractère sacré du Palais du peuple, siège du Parlement, le FCC dénonçait tout acte frisant « la violation expresse de ce temple de la démocratie et appelle la population à la résistance. En ce qui concerne le Président de la République, le FCC invite ce dernier au respect sans faille, de son serment constitutionnel, fait sur fond d’observation et de défense de la loi suprême et des autres textes légaux de la RD Congo ».
Malgré la toute-puissance du FCC à l’époque mais, comme l’avait dit le Premier ministre britannique William Churchill : « un homme politique devient homme d’Etat, lorsqu’il arrête de penser ‘prochaines élections’ pour penser ‘prochaines générations’ », Pius Muabilu Mbayu Mukala s’est résolu de passer outre le mot d’ordre du FCC et de la “coalition Kabila”. Il lui a fallu beaucoup de clairvoyance pour être pionnier parmi ceux qui affirment, aujourd’hui, soutenir la vision du Chef de l’Etat, pas très claire à l’époque pour certains. C’était l’acte de conception de l’Union sacrée de la nation pour ‘déboulonner’ le système politique cupide de prédation.
Ainsi, donc, à la genèse de l’Union sacrée, Pius Muabilu Mbayu Mukala était avec Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo !
« Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car tout le décor est, déjà, planté. L’Union sacré n’a plus d’excuses, elle doit corriger les erreurs d’hier », martèle Me Clément Kitengye Kisaka.
(Version révisée de la réflexion publiée le 26/11/2020 dans 7sur7.cd .)
Le savant congolais du Droit Constitutionnel Evariste Boshab, auteur de plusieurs ouvrages académiques référentiels, avait enclenché un ouragan de réactions dans l’aire intellectuelle et dans le champ politique, avec son énonciation du régime « primo-ministériel » dans le contexte du système politique de la RDC. Il avait autant enrichi que bousculé le registre lexical politique et communicationnel des congolais. Les pseudo-analystes politiques et autres chroniqueurs folkloriques des évènements du pouvoir, souvent allergiques à la réflexion politique conceptualisée, ne s’étaient pas abreuvés de sa sève épistémique. Et cela, dans un univers intellectuel où la typologie classique des régimes politiques adoptés dans divers projets de société des partis politiques, et expérimentés depuis 1960, est sculptée avec superficialité dans la discursivité et l’exercice concret du pouvoir. Réactions ambiguës sur le registre de l’obscurantisme politique congolais. On y avait noté des objections et critiques aléatoires, mutilatrices de l’authentique savant Constitutionaliste Congolais (différent de fades constitutionalistes prestidigitateurs) par les « politicailleurs » et autres pseudo-intellectuels oxydant l’arène politique Congolaise.
Aujourd’hui encore, la confusion persiste sur cette problématique. Ainsi donc, ma contribution cogitative a pour visée d’apporter une nuance conceptuelle, axée sur la praxis politique contemporaine, dans la conceptualisation du régime primo-ministériel du point de vue politologique – puisant dans le gisement épistémique de la Science Politique. Ma démarche gravite autour de trois axes. Le premier établit que le régime primo-ministériel est originellement et fonctionnellement synonyme du régime parlementaire pur dans la typologie classique des régimes politiques en Sciences Politiques. Mais dans une certaine mesure, ce type de régime peut avoir une variante compressée dans le régime semi-présidentiel. Toujours à travers le prisme politologique, et au-delà de la normativité constitutionnelle (qui est une codification de la volonté générale rousseauiste, donc un instrument du politique) encapsulée dans l’énoncé générique du Professeur Boshab, le deuxième point relève que l’effectivité de la primo-ministérialité formelle ou par élan de la primature, est surtout fonction de la maestria politique du premier ministre comme operateur politique. Le troisième axe insiste sur la dimension systémique de la crise politique et déplore le silence ou l’absence des professeurs des Sciences Politiques dans les débats nationaux majeurs à ce sujet (éminemment politique). La conclusion souligne que le président de la République et le premier ministre portent tous deux une part de responsabilité dans la performance ou les déficiences d’un régime politique. Ainsi donc la RDC a besoin du déploiement d’une intelligence synergétique transformationnelle pour corriger les dysfonctionnements du régime politique congolais. Et cela au regard des déviances et contradictions observées de 2006 à 2024.
LE CONCEPT DE « RÉGIME PRIMO-MINISTERIEL » EST ORIGINELLEMENT ET FONCTIONNELLEMENT SYNONYME DU RÉGIME PARLEMENTAIRE CLASSIQUE CERNÉ SUR LA VARIABLE ET L’AIRE DES PRÉROGATIVES EXÉCUTIVES.
D’abord, Il convient de relever que l’énoncé du Professeur Boshab est d’une immense pertinence car il fait bifurquer le débat intello-politique (différent des supputations évènementielles à ras le sol dans les réseaux sociaux dans plusieurs débats télévisés intellectuellement fades) sur une nouvelle piste d’intelligence cogitative nationale. Cet énoncé impose une archéologie des rayons du pouvoir exécutif dans la configuration politique binaire président versus premier ministre en RDC. Cette perspective est d’autant plus saillante que la crise actuelle a aussi comme une des causes premières ce que j’ai conceptualisé depuis 2019 comme étant la propension d’un présidentialisme impérial. Dans cette optique, on a vite observé que le Président F. Tshisekedi a démarré sa dispensation politique avec la notable tendance à exercer ses pouvoirs au-delà des normes inhérentes au régime semi-présidentiel (semi-parlementaire) dont les principes sont encastrés dans notre Constitution. Les cas du programme de 100 jours et du programme présidentiel de la réduction de la pauvreté (dont aucune évaluation n’est connue à ce jour), des nominations des généraux et juges de la Cour Constitutionnelle en dehors des procédures de la gouvernance étatique prévues par l’Article 81 de la Constitution, l’imposition au Gouvernement des décisions coulées dans la communication du président au Conseil des Ministres, notamment, sont éloquents. Refuser de voir cette réalité déviante (régression systémique) en la justifiant à l’aide de la prestidigitation interprétative constitutionaliste, c’est soutenir une fallacieuse perfection absolue dans le fonctionnement de l’institution Président de la République en RDC.
Cependant, au plan d’une exploration conceptualisée des dynamiques du pouvoir, l’énoncé du Professeur Boshab rend compte d’une double donne normative et empirique méritant d’être disséquée. Il est d’abord indispensable de préciser que le Professeur Boshab n’a pas inventé ce concept – contrairement aux accusations de certains politiciens populistes et autres iconoclastes politiques. Le concept de « primo-ministérialité » a été utilisé dans plusieurs réflexions sur les possibilités des reformes du régime politique Français (Olivier Duhamel, « Deuxième solution radicale : le système primo-ministériel » in Le Quinquennat, 2008, pp. 65-73 ; «Vers une VIe République primo-ministérielle » in Les Echos, 2002). Deux aspects historique et fonctionnel méritent d’être relevés. A l’origine, ce régime est de nature essentiellement parlementaire classique. Ce régime d’un premier ministre aux pouvoirs exécutifs prééminents est apparu au Royaume Uni en 1721 avec Sir Walpole. Ayant été la conséquence de la Révolution dont l’ultime visée fut la fin de l’absolutisme par la réduction sinon l’aplatissement des pouvoirs impériaux du monarque, ce régime consolida les prérogatives exécutives prédominantes du premier ministre en Grande Bretagne. En revanche, en France où prévaut le régime semi-présidentiel aux connotations d’essence hégémonique Gaulliste (d’où sont tirés quelques aspects du régime politique Congolais), certains penseurs ont envisagé l’amputation (« dégaulliser » le régime) des pouvoirs jugés excessifs du président au profit du premier ministre pour donner à ce pays un régime primo-ministériel (Christophe Premat, «Des institutions politiques adaptées à notre temps », in Erudit, 2014 ; « Pour un régime primo-ministériel et une dose de proportionnelle » in L’Humanité, 2005).
Au plan fonctionnel, comme son appellation l’indique, en effet, le régime primo-ministériel se caractérise par la prédominance exécutive (élasticité de l’aire des prérogatives exécutives) du Premier Ministre et son rôle exclusif dans la conception et l’implémentation des politiques publiques d’Etat. A telle enseigne que le régime primo-ministériel est en réalité synonyme du régime parlementaire classique, car à l’origine ce concept souligne l’exercice exclusif des prérogatives exécutives par le premier ministre. Dans les cas du Royaume Uni, de l’Inde où d’Israël, le Roi (la Reine) dans la monarchie constitutionnelle, le Président non élu directement par le souverain primaire, donc dénué de légitimité populaire, exerce un pouvoir de type symbolique ou protocolaire. Il incarne l’unité et la souveraineté nationale, notamment par rapport aux relations internationales. Néanmoins, pour Dominique Rousseau, dans une certaine mesure le régime semi-présidentiel peut basculer dans le mode primo-ministériel en cas de cohabitation. N’ayant pas la majorité parlementaire le président de la République perd la capacité politique d’impulser la politique de la nation. Le premier ministre devient alors le principal animateur du pouvoir exécutif (Dominique Rousseau, « La République sans fétichismes », in Le Monde 2002).
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LA RDC N’EST PAS PROTOCOLAIRE FACE À UNE PRIMO-MINISTÉRIALITÉ FORMELLE AUTOMATIQUE
La philosophie politique républicaine a orienté la composition de la Constitution de la RDC, par rapport aux expériences d’un président Kasavubu vulnérable face au Parlement (hyperpuissant, dont le Premier Ministre fut le prolongement exécutif), et de l’absolutisme de Mobutu détenteur des pouvoirs exécutifs totalitaires. Cependant, la rationalité républicaine des pouvoirs équilibrés (séparation des pouvoirs en mode « checks and balances »), évitant de diluer le président de la République dans la prééminence exécutive du premier ministre (ce que rejetèrent les Gaullistes en 1958), a injecté un mécanisme collaboratif dans la gouvernance de l’Etat. Donc contrairement à la doxa constitutionaliste d’un premier ministre détenteur du monopole de l’action gouvernementale en RDC, il est en réalité co-auteur (en amont) et principal exécutant (en aval) tout en portant la responsabilité devant le parlement. Cela est établi dans l’Article 91 de la Constitution. Elle prescrit la concertation entre le président et le premier ministre dans la définition de la politique nationale et la collaboration dans les secteurs stratégiques de la défense, la sécurité et les affaires étrangères. En RDC, historiquement on parlerait du régime primo-ministériel stricto sensu de 1960 à 1965. Etant une transposition non substantiellement réfléchie du parlementarisme Belge, ce régime-là fit de Kasavubu (élu au second degré par le Parlement) un président fragile et quasi-protocolaire. C’est sa tendance à vouloir exercer des pouvoirs excessifs au-delà des prescriptions constitutionnelles (comme aujourd’hui dans une certaine mesure), qui fit de lui l’épicentre des rebellions en 1963 et du coup d’Etat en 1965.
Dans le cas de la RDC, la notion d’un régime primo-ministériel est inexistante dans la Constitution, mais son élan opérationnel est possible. Primo sur le plan normatif, les principes édictés dans la constitution sont ceux d’un régime semi-présidentiel (semi-parlementaire). Le président de la République est élu au suffrage universel direct, participe à la conception des politiques publiques (Article 91), possède des rayons des pouvoirs concurrentiels et détient la primauté de la validation des actes décisionnels d’Etat (pouvoir ultime sur le Conseil des Ministres, promulgation des décrets présidentiels opérationnalisant certains actes des autres institutions, pouvoir de dissolution de l’Assemblée sur base de certaines conditions, etc.). Sous cette lumière, ni la volonté générale rousseauiste, ni sa codification dans la constitution, ne prescrivent donc un président d’apparat comme dans un régime parlementaire pur, créant de jure et de facto une prééminence primo-ministérielle.
En revanche sur le plan de la réalité des dynamiques du pouvoir en mouvement sur la sphère institutionnelle, à travers le prisme de l’anthropologie politique, la nature relationnelle-concurrentielle du pouvoir est à cerner. Les prérogatives du premier ministre sont en réalité aplaties non pas exclusivement par la tendance hégémonique du Président F. Tshisekedi, mais aussi par un déficit de charisme (une ressource du pouvoir) de ses Premiers Ministres successifs (Ilunga Ilunkamba, Sama Lukonde). En d’autres termes, ce n’est pas seulement la normativité déclarée dans la constitution qui révèle et matérialise « la primo-ministérialité » ou son élan de facto pour ainsi dire. Même sans normativité constitutionnelle formelle, une certaine impulsion de la primo-ministérialité peut jaillir par la virtuosité politique et gouvernologique du chef du Gouvernement. Dans le cas actuel de la RDC, même les rayons du pouvoir exécutif attribués à la fonction du chef du Gouvernement par la Constitution ne sont pas exercés avec une brillance techno-politique valorisant le rôle d’animateur principal des opérations exécutives de l’Institution Gouvernement. Cela est aussi dû au fait (anticonstitutionnel depuis 2007 avec le Premier Ministre Gizenga) que depuis 2006 le premier ministre n’est pas le leader politique direct de la majorité (ou la coalition majoritaire au parlement). C’est-à-dire, un operateur techno-politique prééminent du sérail politique détenant une légitimité électorale, intériorisant l’idéologie du parti majoritaire (ou prédominent dans une coalition), domptant le personnel politique du parti ou de la coalition, et maitrisant les dossiers stratégiques de la nation, comme cela est la pratique dans les régimes d’essence parlementaire. Cet aléa affecte aussi la performance exécutive du premier ministre.
Dans le cas du Président Honoraire J. Kabila, sa personnalité politique «ego-maitrisé» et son statesmanship flexible, avaient rendu possible un certain élan de primo-ministérialité performante du chef de Gouvernement Matata, qui était lui-même porteur d’un certain talent novateur. Sa vulnérabilité d’un technocrate dénué d’ancrage politique dans la majorité fut compensée (dans une majorité présidentielle relativement plus cohésive) par son soutien par le Président Kabila, et l’appui par Agustin Katumba Mwanke, colossal pilier du régime. Plus déterminant encore, avec sa « Matatanomics » efficace, Matata fut aussi protégé par sa légitimité de performance révélant un certain élan primo-ministériel par des accomplissements significatifs sur terrain (Congo Airways, Esprit de Vie, Transco, modernisation de la ville de Kindu, projection de l’émergence en 2030 par le PNUD), ayant comme centre d’impulsion la primature. Cela avait validé le Premier Ministre Matata auprès des organisations financières internationales (FMI, BM, PNUD), et aux yeux du Peuple. Ainsi, la déstabilisation ou la défenestration politicienne du Premier Ministre fut difficile. Donc, le capital technique, mais surtout sociopolitique du premier ministre est une ressource majeure dans l’élan primo-ministériel. Sans ces atouts, le premier ministre sera victime des pressions politiciennes, et dilué dans la propension hégémonique du Président de la République, apparaissant ainsi comme un superviseur du gouvernement au nom du chef de l’Etat.
AU-DELÀ DU RÉDUCTIONNISME CONSTITUTIONALISTE : LA REALITÉ DE LA CRISE DU SYSTÈME POLITIQUE ET LE SILENCE ÉTONNANT DES PROFESSEURS DES SCIENCES POLITIQUES
Par ailleurs, le système politique congolais (comprenant l’interaction structurée de l’Etat, des partis politiques, de la société civile, des médias et sphères académiques, des effets des agents exogènes sur ledit système) connait, particulièrement depuis 2019, un assèchement intellectuel et idéologique, et surtout des dramatiques déviations structuro-fonctionnelles. En d’autres termes, les violations répétées de la Constitution ne se réduisent pas simplement aux occurrences de non-conformité au texte fondamental. Il s’agit-là d’une problématique polygonale du système politique touchant aux idéologies mimétiques et inopérantes, à la résurgence de la gouvernementalité ancestrale du pouvoir total, à la culture politique paroissiale et la socialisation politique Zaïroise (une zairianité politique). Cela est couplé au sous-développement des partis politiques. Ceux-ci sont réduits aux conglomérats tribaux-courtisans et ascenseurs sociopolitiques des politiciens néopatrimonialistes. Il s’y ajoute le cancer métastasé des regroupements politiques creux et opportunistes, dénués de rationalité politique développementale. Ils sont exploités pas les chefs politicailleurs (cyniques népotistes) pour leur ascension politique et la vassalisation des cadres et militants des « particules politiques». Ils complexifiant les élections et plombant le fonctionnement des institutions. On y observe également une opposition inféconde en proposions des politiques publiques alternatives et une société civile vassalisée. Sur ce registre on repère également la praxis d’un infécond leadership et la gouvernance artisanale, incapables de propulser la navigation socioéconomique accélérée vers l’émergence. Au regard de l’expérience de trois décennies de la démocratisation pluraliste et ses contradictions, on cerne pareillement la problématique de l’inadéquation du régime politique et de la forme de l’Etat (au regard défis et contradictions observés depuis 2006), ainsi que du paradigme de la sécurité nationale et de notre ambition géostratégique. Donc, la problématique du non-respect de la constitution en elle-même, et la question adjacente de la primo-ministérialité, ne constituent qu’une partie du puzzle.
Face à cette problématique, relative au génie d’un peuple repensant, réinventant et ré-opérationnalisant l’ordre politique porteur d’intelligence pour son progrès fulgurant dans le concert des nations, on peut déplorer le silence, voire l’absence des contributions saillantes de ceux qui étudient et enseignent la « Science du Pouvoir ». La Noble Science par excellence, car étant architectonique dans le prisme Aristotelien, étant donné que son principal objet d’étude, le pouvoir, décide de tous les autres secteurs d’activité dans la sphère de l’existence collective. Pourtant, la RDC possède d’excellents politologues d’un calibre académique luminescent. Cependant, il leur manque l’impulsion de l’intellectualité spécifique porteuse de la parrêsia prescrite par Michel Foucauld. C’est-à-dire la « vaillance » de dire la vérité de sa science précise à la société. Beaucoup se sont résignés au sort des fonctionnaires éducatifs (souvent en fantasme égotiste et mystificateur de « professeur des universités », sans aucun impact sociétal). Ils se dissimulent derrière l’excuse de l’éthique professorale qui proscrirait tout discours public sur sa collectivité. Pourtant cette époque-là est révolue. La démocratie moderne étant délibérative comme le souligne Habermas, le scientifique doit aussi se démocratiser – sortir de la tour des savoirs mystifiés. Il est appelé à s’auto-capitaliser au profit de l’émancipation intellectuelle du peuple (démos) grâce à la vérité libératrice dévoilée sur la société par la Science impulsée par la Conscience. Les Professeurs des Sciences Politiques ont le devoir d’illuminer la société dans la perspective de l’intelligence synergétique pour le progrès sociétal.
CONCLUSION
LA NÉCESSITÉ DE LA CORRECTION DES DYSFONCTIONNEMENTS DU RÉGIME POLITIQUE EN RDC PAR UNE INTELLIGENCE SYNERGÉTIQUE TRANSFORMATRICE DE LA RES PUBLICA
Le leadership national de 2001 à 2018 ayant construit les matériaux fondamentaux du système politique dans sa configuration légale et institutionnelle moderne actuelle, la dispensation de l’alternance avait pour mission historique et sociétale de proposer les termes de l’amélioration en substance avec virtuosité et vélocité. Cela tant en termes de nouvelles idée-forces de traction nationale, aussi bien que de la gouvernementalité moderniste mutationnelle. La crise actuelle est donc le reflet d’un leadership politique tant au niveau national que provincial dénué d’une théorie du changement (« theory of change » pour reprendre la formule harvardienne) et des projets transformationnels conséquents dans les pans fondamentaux déficitaires du système politique cernés ci-haut. Cet effort rationnel, systématisé et minutieusement évalué et corrigé progressivement, est de portée nationale. C’est une responsabilité multipartite dans toute la société, mais qui doit être impulsée grâce à un leadership développemental à la proue de l’Etat.
Si le régime prescrit dans la constitution ne fonctionne pas en conformité avec les pouvoirs prescrits pour propulser le progrès escompté, le Président de la République porte sa responsabilité indéniable (à moins de clamer fallacieusement son infaillibilité et sa perfection absolue). Mais, il est partial d’inférer que le régime politique de la RDC serait primo-ministériel, suggérant par-là que le Président de la République serait astreint à une opérationnalité protocolaire, impliquant qu’il devrait s’effacer (à l’instar du président indien ou Israélien) en faveur d’un premier ministre assumant des hyperpouvoirs. Cela n’est ni conforme à la philosophie républicaine de cette constitution ni à ses énoncés principiels. S’il est vrai que le Président F. Tshisekedi déborde continuellement des limites de ses prérogatives exécutives prévues par la constitution, il est tout aussi factuel que les Premiers Ministres Ilunkamba et Sama Lukonde n’ont pas démontré l’élan d’une fulgurante maestria de capitalisation de leurs rayons des prérogatives exécutives pour impulser un gouvernement innovant et performant. L’énoncé du Professeur Boshab aura eu le mérite de nous aider à mieux cerner la réalité des responsabilités partagées dans les déficiences du régime semi-présidentiels congolais. Cela démontre une fois de plus que le salut national est dans une intelligence synergétique transformationnelle, par la conjonction des génies et des expériences, plutôt que dans la fragmentation et une annihilation mutuelle. Comme l’a si bien souligné Samuel Huntington, pour consolider la démocratie les élites devraient collaborer au lieu de sombrer dans l’adversité régressive. La société s’y trouve replongée dans les horreurs animalières de l’état de nature hobbesienne de la guerre de tous contre tous : la voie de l’anéantissement collectif.
Imhotep Kabasu Babu Katulondi
Libre-penseur, écrivain, politologue et initiateur de l’AGORA DES GARDIENS INTELLECTUELS DE LA REPUBLIQUE « AGIR NEW CONGO »
Le Congo peut-il se développer avec la constitution en place telle qu’interprétée ? La réponse est douteuse. Le Gouvernement Tuluka n’aura pas d’excuses, il faut sauver le Congo et le Peuple Congolais. La géopolitique mondiale compromettrait la survie du Congo si celui-ci continue à se distraire. Soyons conscients. Du point de vue de la situation générale au Congo et depuis des années, le Congo n’a connu que des gouvernements improductifs, sauf quelques rares qui se débattaient vaille que vaille cherchant à faire mieux. En ce moment où les cadres Congolais, avec des compétences de très hauts niveaux en son sein dans tous les secteurs, se font traiter d’incompétents incapables de mettre fin à la guerre à l’Est, de gérer le pays convenablement, d’améliorer les conditions sociales et économiques de tout un chacun, il y a lieu que le gouvernement Tuluka, que tout le monde attend, se dresse en sauveur incontournable. Et, cela est possible si et seulement si ce gouvernement est permis d’effectuer son travail sans les influences négatives de certaines autorités morales et des intouchables connus et inconnus.
Avec près de 30 ans de conflits multiformes à l’Est du pays, une mégestion financière criante, une misère générale qui s’abat sur la population au moment où les politiciens congolais nagent dans l’opulence, il y a lieu de se demander le rôle réel du politicien Congolais au Congo. La majorité des Congolais ne cesse de constater qu’en réalité, on fait de la politique au Congo pour s’enrichir de manière immorale. On fait de la politique pour atteindre la mangeoire ou l’intérêt est assez souvent personnel. Très peu de politiciens congolais comprennent que le rôle d’un politicien dénote d’un leadership de service. Cela signifie qu’un politicien est supposé de rendre service à ses constituants en développant sa communauté et en conduisant le pays vers son développement global.
De tout ceci, nous pouvons conclure que la politique congolaise s’embourbe dans des échecs qui conduisent le pays vers une voie inconnue due aux méfaits de la mauvaise constitution qui contrecarre le développement du pays. Si la constitution est mauvaise, il faudrait la changer ou l’améliorer.
Si politique est mauvaise, il faudrait changer les acteurs politiques. On ne change pas l’équipe qui gagne. Si notre équipe nationale – les Léopards – ne nous réserve que des déboires, aucun Congolais ne la supporterait et les joueurs et les entraîneurs seraient vite remplacés. L’équipe nationale autant que la politique nationale est le rempart de l’honneur du pays. Nous avons à réclamer l’honneur du Congo non par l’indifférence mais par des actions positives et patriotiques.
Ici, nous nous adressons aux penseurs congolais responsables.
Comme évoqué dans le précédent point de vue, le chef du gouvernement ne devrait pas être contraint à ne sélectionner les membres de son équipe que du monde politique qui semble hautement sclérosé. Pour l’efficacité du gouvernement et pour le progrès national, il est nécessaire que les articles de la constitution qui ne contribuent pas au développement du pays soient momentanément écartés.
La politique congolaise autant que les politiciens congolais semblent être tellement dépassés qu’il y a très peu d’espoirs de voir le Congo se développer considérant leurs comportements décevants et antipatriotiques. Ils devraient se consolider dans le parlement et le Sénat et laisser le gouvernement fonctionner avec des compétences nécessaires car le moment est très critique. Le gouvernement ne peut pas continuer à encaisser des déboires due aux incompétences et aux mauvaises volontés de certains politiciens qui vont dans la politique simplement pour s’enrichir honnêtement ou malhonnêtement et pour devenir des intouchables.
Le Congo peut connaitre un développement rapide si le gouvernement s’évertue à contourner les quatre points cruciaux suivants :
1. Stopper totalement les détournements et la corruption même s’il est difficile à se l’imaginer.
2. Composer un gouvernement avec des compétences dans tous les niveaux provenant du monde politique et non politique ; local et de la diaspora.
3. Donner grande considération a la haute valeur morale des membres de l’équipe.
4. Ne pas succomber aux injonctions et aux influences négatives et antipatriotiques des autorités morales.
Aidons le Congo en soutenant les quatre points, ci-haut cites.
Tout Congolais peut se retrouver quelque part et contribuer au développement du Congo. Les « Kuluna » peuvent être rapidement et effacement employés dans l’armée et dans la police nationale après une formation initiale et patriotique solide.
Si les politiciens permettent le développement du Congo, le Congo se retrouverait sur la voie du développement rapide. Les Congolais sont prêts à tourner la page du sous-développement vers celle du développement continu.
Si le Congo ne se développe pas à partir du prochain gouvernement, la compétence de la nature humaine congolaise serait continuellement et malheureusement ébranlée, innocemment.
Nous serions ainsi dans l’obligation de renouveler notre demande d’un dialogue ou d’un Forum national pour faire table-rase des réalités congolaises pour un nouveau Congo. Le nouveau Congo mérite des cadres et des acteurs politiques propres et respectables, cadres et acteurs politiques qui se font réellement respectés et entendus dans la communauté internationale, cadres et acteurs politiques incontournables pour la paix et la prospérité au Congo.
Les penseurs congolais doivent se sentir obligés de concevoir des solutions nécessaires pour mettre fin à la guerre et a l’insécurité non seulement à l’Est mais aussi à travers tout le pays.
La politique congolaise semble être dépassé et au bout de « quoi faire » pour ramener la paix et la prospérité dans notre Congo qui est envié par beaucoup dans ce monde. Tout acteur politique qui s’opposerait à l’idée de concertation dans un Dialogue ou dans un Forum de haut niveau entre Congolais devrait être pris pour un ANTI-PATRIOTE, UN CONGOLAIS DE PAR HASARD, UN PARIA DE MAUVAIS GOUT POUR LE CONGO. Les penseurs Congolais doivent trouver des voies nécessaires pour remettre au Congo son honneur de l’autrefois. Rien de ne peut être impossible à réaliser au Congo s’il y a la cohésion nationale.
Les penseurs Congolais doivent prouver au monde qu’il n’y a pas que ceux-là, mais aussi ceux-ci pour la relance du développement de notre cher Congo.
Soyons des acteurs engagés pour honorer le Congo et le peuple congolais dans le monde.
Ne continuons pas à être des spectateurs qui ne cessent de critiques les actions des autres sans proposer des solutions.
Cessons d’être des égoïstes et combattons les détournements car sans détournements, le Congo se relèvera rapidement à la satisfaction de tous et à la surprise du monde. Personne ne pourrait développer le Congo mieux que les Congolais responsables.
Il y a lieu de se conscientiser pour protéger le Congo et lui assurer un avenir serein et prospère.
Patriotiquement vôtre,
Kinshasa le 29 Avril 2024
Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae
+243 999 035 079
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Jour après jour, les déclarations d’une partie du clergé catholique confirment qu’elle est dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi. Après les dernières déclarations du cardinal Fridolin Ambongo justifiant le passage à la rébellion de certains compatriotes et faisant état de la distribution des armes aux FDLR par le Gouvernement même si un démenti s’en est suivi en vue d’en relativiser la gravité, un autre pas vient d’être franchi ce 06 mai avec la déclaration signée par le Secrétaire général de la CENCO relativement au bombardement du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma, qui a fait, selon le dernier décompte donné par le ministre congolais des Affaires sociales, trente-cinq morts et plusieurs blessés. Cela en voulant entretenir la confusion sur les auteurs de ce énième crime perpétré contre la RDC.
Là où les USA pointent du doigt les Forces armées rwandaises (RDF), la CENCO parle des inciviques non identifiés. Eu égard à la faiblesse de l’opposition ou sa quasi-inexistence, le clergé catholique paraît déterminé à prendre le flambeau de la lutte contre le pouvoir en place. Et, en juin 2023, le Président Tshisekedi avait dénoncé solennellement le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO.
Les images macabres à la suite du bombardement par la coalition funeste RDF-M23-AFC ce 03 mai du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma, sont encore fraîches dans la mémoire collective.
Le nombre des victimes est à la hausse. De dix-huit, on est passé à trente-cinq morts. Tel est le dernier décompte fait par le ministre congolais des Affaires sociales Modeste Mutinga Mutuishayi. Cela sans compter plusieurs dizaines de blessés admis dans plusieurs formations médicales du chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Ce drame a donné lieu à des condamnations en chaîne. Union européenne, l’Union africaine, SADC, USA … n’ont pas eu de retenue.
Les Etats-Unis ont, dans un communiqué du Département d’Etat, fustigé cette attaque lancée le 03 mai par les Forces de défense rwandaises (RDF). En plus, ils se sont dit préoccupés par la récente expansion de l’armée rwandaise et du M23 dans l’Est de la RDC, contribuant ainsi au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes.
A l’opposé, la CENCO, condamnant à son tour cette tragédie dans une déclaration signée le 06 mai par son secrétaire général, Mgr Nshole, attribue ce bombardement à des «inciviques non identifiés» et demande aux Nations unies et à l’UA de «diligenter une enquête indépendante pour établir les responsabilités».
De ce fait, elle n’a pas moins semé la confusion sur les responsables de cet acte ignominieux et, de surcroît, foulé aux pieds la déclaration de la RDC attestant que les obus de la mort ont été tirés à partir des collines de Kiroche par l’armée rwandaise dont le gouvernement a rejeté naturellement l’attaque. Feu le cardinal Monsengwo dirait qu’il y a des convergences parallèles entre la position de la CENCO et celle de Kigali.
Aussi, la CENCO ne s’explique pas que les rebelles du M23, appuyé par l’armée rwandaise, et les forces loyalistes des FARDC s’affrontent et s’invitent à se positionner de part et d’autre d’un camp des déplacés. Elle se dit surprise que ce drame survienne à la porte de Goma, une ville hyper militarisée où beaucoup d’indications étaient données invitant les autorités compétentes à une alerte maximale pour sécuriser la population.
Encore une fois, la CENCO, cette fois-ci, en stratège militaire, pense indiquer aux FARDC les positions à occuper à Sake et dans ses environs et présente le Gouvernement comme incapable de protéger la population.
Par ailleurs, la CENCO en appelle à une forte dynamique nationale avec des représentants des forces vives du pays, toutes tendances confondues, pour parvenir à une solution acceptable. Laquelle ? Acceptable avec qui ?
A n’en point douter, la CENCO, mieux une partie du clergé catholique avec comme tête de pont le trio Fridolin Ambongo-Fulgence Muteba-Donatien Nshole qui a volé la vedette à l’institution en subjuguant le président Marcel Utembi, semble avoir tourné la page Tshisekedi. Elle est en pleine campagne de diabolisation et de dénigrement de son régime dont elle n’a jamais salué l’avènement et d’intoxication du peuple dont elle est convaincue d’être majoritairement catholique.
Eu égard à l’opposition qui est très faible et qui n’existe quasiment plus, elle est déterminée à reprendre le flambeau de la lutte et est dans un schéma de non-retour contre le pouvoir de Tshisekedi.
Outre la méfiance du peuple qui s’accroîtrait au fur et à mesure à l’endroit du régime Tshisekedi, les princes de l’Eglise pensent se mettre en phase avec certains lobbies et puissances occidentaux qui ont démontré par le passé de l’intérêt envers eux.
Le clin d’œil à Paul Kagame dont ils épousent le narratif et l’encouragement apporté à ceux des Congolais qui passent sous son leadership pourraient les rapprocher davantage des maîtres du monde pour la réalisation de leur dessein.
A l’occasion de la célébration en juin 2023 des 25 ans de sacerdoce de Mgr Emmanuel Kasanda, archevêque de Mbuji-Mayi, le président Félix Tshisekedi avait dénoncé solennellement au stade le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO.
Il avait promis d’être sans pitié en ce qui concerne la sécurité du pays.
Est-ce une chronique annoncée le dossier judiciaire du cardinal Ambongo ? Difficile à dire pour le moment.
*Lorsque l’agora, le lieu de dialogue est déserté, l’arène, l’instance de la violence, risque de se remplir. Ceci, en vertus d’une règle d’une simplicité radical, la nature a horreur du vide. Ainsi, pour éviter les excès de l’absence totale de dialogue, un quidam s'empare de la parole, parfois, sans apprécier la force du courant et la profondeur de la rivière dans laquelle il plonge.
Ainsi, consciemment, je suggère ici que l’on s’attaque à dénouer un entremêlement de fils extrêmement fins, délicats et complexes. Je n’ignore donc pas que le poids de la tâche dépasse largement mes capacités, mais j'ose...
Je diserte donc ici sur le malheureux malentendu, entre la justice congolaise et l’Église catholique locale. J’estime que du point de vue de notre politique interne, il s’agit d’une question urgente de plus haute portée.
Ce qui se passe présentement sous nos yeux devrait interpeller la sagesse de toutes les grandes consciences du pays et appeler à la modération de tous. Hélas, si les réseaux sociaux s’enflamment dans leur imbécillité habituelle ; du côté de la réflexion on ne voit personne bouger et la parole devient rare ! Le silence des intelligences est aussi assourdissant que le bruit du tonnerre du pluvieux mois d’avril à Kinshasa.
Nos sages sont-ils tétanisés par le potentiel de danger politique que recèle ce conflit ou seulement indifférents ? Ont-ils peur de se mêler des affaires des hautes personnalités ? Sont-ils tombés dans le syndrome du vidéaste inconscient, qui se précipite vers son téléphone pour filmer la scène de bagarre de rue au lieu d’aller séparer les protagonistes ? Adoptent-ils ce que déplore l’adage luba à travers « bitshikila tuboya » qui veut dire « laisser renverser, nous ramasserons après” ? Sont-ils tous partisans de la sagesse mongo qui veut que “les délicats jeux des cimes des arbres géants soient laissés aux singes suffisamment entraînés à l’art de l'équilibre instable” ? Sagesse qu’exprime par le losako : Lisano ya likoo,to tsikela nkema.
Dans cette conspiration du silence, seule la CENCO s’est distinguée en affirmant que le dossier était traité de manière responsable avec les autorités. La même CENCO est allée plus loin en se démarquant de tout encouragement à l’endroit de ceux qui rejoignent le M23 ou l’AFC.
J’estime, dans ma naïveté, que tout patriote congolais devrait se poser, dans les circonstances brûlantes actuelles, les questions suivantes :
quelles pourrait être la conséquence de l’embrouille qui oppose actuellement la justice du pays à la personnalité la plus marquante de l’église catholique locale sur la stabilité de nos institutions et notre environnement international
que pensent les dictateurs Kagame et Museveni dans leur diabolique recherche des moyens d’affaiblir la cohésion nationale en RDC ?
Comment ceux qui nous jugent incapables de gérer le grand Congo et préparent sa balkanisation vont-ils analyser la situation et en tirer profit ?
Il n’y a aucun doute, chacun de nos ennemis apportera son seau d’huile afin d’attiser d’avantage le feu que les sages de chez nous n’arrivent pas à éteindre à temps. Dans ces circonstances, je préfère agir comme le colibri du conte amérindien qui, voyant la forêt en feu, se précipita vers la rivière pour, à l’aide de son bec, puiser quelques goûtes d’eau et alla les jeter sur l’immense feu de forêt.
N'attendons pas que la mésentente se règle comme celle de Mobutu-Malula dans les années 1970 ou celle de Kabila- Mosengwo plus tard. A ces époques ni Kagame, ni Museveni n’étaient aussi impliqués dans le complot contre nous ; de plus la pression des puissants lobbyistes hostiles à l’existence de l’immense RDC n’était pas aussi virulente.
Dans cette embrouille, il n’y a pas de place pour la neutralité. En tant que Congolais, nous avons tous un seul et unique parti pris : la cohésion nationale, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays.
Ce parti pris nous contraint à éteindre le feu, en toute urgence... maintenant... immédiatement.
Et, pour ce faire, il n’existe qu’une seule et unique voie ; celle de la modération dans nos propos et agissements. Est-ce à quoi nous assistons ? Non ! Ayant choisi chacun son camp, l’on estime nécessaire de trouver le coup qui fera le plus de mal à l’autre ; en oubliant que c’est la cohésion de la Nation qui souffre le plus et se meurt à petit feu.
Je lance donc, très humblement aux uns et aux autres, un appel pressent à la modération et, aux sages, j’exhorte de ne pas attendre l’atteinte du point de non-retour ; calmer le jeu et sauver la Nation… maintenant.
(Par le Prof. OSONGO-LUKADI Antoine-Dover, Habilité à Diriger des recherches de philosophie à l’Université de Poitiers en France, Docteur en philosophie et lettres à l’Université Catholique de Louvain en Belgique, Professeur d'Universités et Membre de l'Association des Philosophes Américains, (APA)
Kinshasa, le 13 mai 2024
Tout à gauche pour le deuxième mandat
Excellence Monsieur le Président de la République, je vous écris cette modeste missive, dont j’espère qu’elle vous parviendra pour vous dire non seulement mon opposition à la révision constitutionnelle à laquelle vous vous engagez de nouveau alors que les combats s’intensifient à l’est du pays, que les déplacés, nos femmes violées au quotidien, nos enfants déportés voire séparés de leurs familles, que la rébellion gagne du terrain chaque jour et par la même occasion confisquent et exploitent les minerais de notre pays en toute illégalité et en toute impunité mais, pour vous que vous faites fausse route. On peut se demander quels types de conseillers avez-vous quand ils ne sont pas capables de vous dire que la révision constitutionnelle en ce moment serait non pas uniquement une diversion innommable mais aussi un crime contre votre propre peuple.
Vous êtes le Président du « Peuple d’Abord », celui qui vous a porté majoritairement au suffrage universel avec plus de 80 % de voix, allez disons-le comme cela. L’opinion a constaté avec tristesse comment certains leaders de l’opposition soi-disant, irréfléchis, battus sèchement à la dernière élection présidentielle, mais plutôt minés par la pauvreté, et à la recherche des enveloppes remplies de billets verts pour se donner une seconde jeunesse et de soigner leurs train-train mondains immonde voire abracadabrantesque, se sont empressés éhontement à vous y apporter leur soutien. C’est impossible, même au nom d’un corridor républicain, d’apporter son soutien au projet que vous initiez en ce moment vu la situation de la guerre dans le pays et les conditions sociales, économiques dérisoires voire humaines catastrophiques que traverse « le peuple d’abord » qui vous avez élu au détriment des « candidats dits de l’étranger ».
Excellence Monsieur le Président, ne donnez pas l’impression à vos nombreux électeurs que nous avons été que vous les abandonniez ou que vous n’écoutiez pas leurs supplications. Il n’y a rien de plus sombre voire de plus dangereux voire même de plus inconséquent qu’un chef d’Etat qui n’écoute pas son peuple. La politique est un jeu a priori, mais pour s’y en sortir, il faut savoir jouer aux échecs et jusqu’à présent, vous n’avez pas encore su gagner ne-fût-ce qu’un seul échec, surtout sur le plan de la politique internationale.
Si le peuple ne croit plus en vous, alors que vous avez été son chouchou, c’est parce que, si on ne vous le dit pas, il a l’intime impression, à tort ou à raison, que le pouvoir qu’il attendait de vous est plutôt au service des quelques membres de votre famille biologique, de vos amis ramenés de la diaspora (j’en fais partie mais en tant que professeur d’universités plutôt que politicien et donc vendeur d’illusions funestes) et des plusieurs politiques congolais sans éducation patriotique primaire, on a vu certains faire élire leurs enfants, leurs femmes, leurs beau-fils, leurs beaux-frères, leurs pasteurs, leurs concubins au Sénat, au Parlement, au provincial, sans jamais penser au principe élémentaire de toute gouvernance consistant au partage du pouvoir.
Excellence Monsieur le président, je ne suis pas juriste et ne connais rien de la chimère qu’on appelle la constitution, j’y donnerai donc ma langue au chat. Sauf qu’avec l’expérience aidant, l’image que cela donne dans l’opinion est que c’est comme si vous vouliez vous accrocher au pouvoir, ce que beaucoup de gens il y a quelques années passées, notre UDPS de papa Etienne Tshisekedi et vous-mêmes en première ligne, avaient reproché à l’ancien président Joseph Kabila Kabange.
En convoquant prochainement un énième rendez-vous, cette fois-ci autour de la révision constitutionnelle, c’est encore plusieurs milliers de dollars américains qui seront défalqués du trésor public pour nourrir et enrichir les mêmes pauvres et délinquants de la république et leurs familles, amis et connaissances, au détriment du peuple souverain voire des plusieurs militants de l’UDPS qui ne se sont jamais retrouvés ni financièrement, ni professionnellement depuis que vous êtes à la tête du pays.
De telle sorte que personnellement j’ai peur que cela puisse susciter encore davantage plus de récusation tant de votre personne que de votre pouvoir tant dans les militants de votre parti cher que dans les populations congolaises.
Or, il me semble plutôt que la seule façon de rester populaire dans l’opinion, c’est de se donner corps et âme dans la lutte contre la corruption, le détournement des deniers publics, les escroqueries diverses, le laisser-aller, les chantages en tout genre et évidemment de rétablir l’ordre politique à l’est de notre pays. Or je ne pense pas que ce soit la révision constitutionnelle qui mettra fin à un tel bordel ou vous fera entrer dans l’histoire de notre pays ou des vrais chefs d’Etats qui auront marqué l’humanité tout entière.
Or, je n’ai pas besoin de vous citer des exemples. Vous en savez certainement aussi mieux que moi-même. Votre père biologique notre leader éternel Etienne Tshisekedi d’heureuse mémoire en était un. Il vous reste à suivre ou à prendre exemple sur lui pour entrer véritablement dans le cœur des plusieurs congolais voire des nombreux africains, qui ne comprennent pas très bien (réseaux sociaux aidant) votre façon de gouverner, jugé plus euro-occidentaliste que panafricaniste, voire pro-russo-sino-nord-coréenne.
Excellence Monsieur le président, pourtant ayant succédé à l’ancien président Joseph Kabila Kabange, de toute ma gratitude pour ma réintégration imposée à l’Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe, vous aviez un boulevard triomphal pour le faire oublier. Il suffisait de prendre des mesures sociales fortes ; vous en aviez pris quelques-unes dont la gratuité de l’enseignement, la gratuité de la maternité, le projet de 145 territoires, Trans Academia, on ne pourra jamais ne pas le reconnaître.
Malheureusement, la guerre à l’est du pays piétine, la dépréciation monétaire face au dollar américain a atteint des niveaux records, la pauvreté exponentielle dans le peuple, à telle enseigne que l’écart entre les pauvres et les riches de plus cruciale. Vous en conviendrez avec ma modeste personne que ce n’est pas l’objectif pour lequel vous avez été élu par deux fois à la tête de notre pays en tant que Chef de l’Etat, Président de l’UDPS parti majoritaire. Ce parti qui est un patrimoine national plutôt qu’une propriété privée des quelques égoïstes et anarchistes -, qui se servent, se partagent, prennent tout pour eux, s’enrichissent du gain de son accession au pouvoir, nous laissant nous autres militants « étiennistes » dans l’ombre soit par cupidité, soit par crainte de nos intelligences universitaires mondialement connues et reconnues -, est arrivé effectivement au pouvoir pour rendre concret, visible votre slogan « Le Peuple d’Abord », plutôt que pour laisser balkaniser la République Démocratique du Congo que pour aggraver mortellement l’écart entre riches et pauvres, entre bourgeois et prolétaires.
Excellence Monsieur le président, laissez-moi faire ici et maintenant, c’est l’occasion tant rêvée, intervenir le philosophe allemand Karl Marx pour vous instruire à ce sujet-ci, sur l’écart entre bourgeois et prolétaires. Le marxisme explique la puissance et la force de la Russie, de la Chine, de la Corée du Nord et d’autres pays qui l’ont adopté comme philosophie et idéologie politique.
En attendant, je vous informe Excellence Monsieur le Président, en ma qualité de professeur d’universités, qu’au jour d’aujourd’hui, et ce depuis votre accession à la magistrature suprême, que je perçois à peine 1000 dollars mensuels à cause de l’érosion voire de la dépréciation monétaire. Pire au moment où je vous écris cette lettre, mes salaires des mois de mars et d’avril n’avaient toujours pas été payés et au même moment, j’entame le mois de mai de l’an 2024, sans toujours percevoir un centime de mes salaires. Ce n’est ni aimable ni respectueux. Pourtant, je ne suis pas, comme tous mes autres collègues, en grève, non pas par peur d’on ne sait qui et ni encore moins par lâcheté, mais par amour patriotique et pour notre soutien à votre propre personne, ainsi que nous l’avions brillamment manifesté pour votre réélection. Nous vous aimons beaucoup Excellence Monsieur le président, malheureusement nous observons que ce n’est pas du tout réciproque. Or négliger ou vous couper de votre propre corps professoral, c’est vous priver d’une frange d’hommes et de femmes capables de vous apporter des réflexions objectives parce qu’opposables dans votre conduite des affaires humaines, bref culturelles.
Excellence Monsieur le Président, j’en reviens maintenant à la réponse de Karl Marx aux difficultés présentes et à venir que vous rencontrez déjà et rencontrerez, sans doute demain voire après-demain dans l’exercice de votre gouvernance.
C’est un conseil gratuit, évidemment à prendre ou à laisser. Je dis cela parce que j’ai observé que malgré la dénomination de l’UDPS parti au pouvoir, la politique voire l’idéologie en cours aujourd’hui en RDC n’est pas de gauche mais au contraire de la droite capitaliste, mondialiste, occidentaliste basée sur l’exploitation de l’homme par l’homme et ipso-facto l’aggravation de la fracture sociale entre les pauvres et les riches. Pourtant l’UDPS doit, pour réussir votre passage à la tête de ce pays, revenir aux principes élémentaires de la sociale démocratie qu’on ne trouve ni à Washington, ni à Paris, ni à Bruxelles, ni à Berlin, ni à Londres, ni à Ottawa, mais plutôt à Moscou, à Pékin, à Pyongyang, à Johannesburg, à Rio Janeiro, au Venezuela, à Ouagadougou, à Bamako, au Niger, etc.
Réponse de Karl Marx sur la nécessité d’un pouvoir effectivement social, anticapitaliste et anti-impérialiste
Excellence Monsieur le président, je commencerai par ce que Karl Marx a appelé le matérialisme historique. Le matérialisme historique, ou conception matérialiste de l'histoire, est une méthode marxiste d'analyse de l'histoire, dans une perspective matérialiste. Elle induit l’idée, présente dans les écrits de Karl Marx et Friedrich Engels, que les événements historiques sont influencés par les rapports sociaux, en particulier les rapports entre classes sociales, donc par la situation réellement vécue par les êtres humains. Cette conception accorde une part essentielle à l'économie dans les transformations du monde. Maximilien Rubel définit la conception matérialiste de l'histoire comme un « instrument de connaissance et d'explication de la réalité sociale et historique ».
Le matérialisme historique apparaît à la fois comme une vue économique de l'histoire et comme une vue historique de l'économie : il participe de la philosophie de Marx et Engels en exposant comment la production des moyens d'existence a bouleversé la place de l'homme dans la nature. Faisant partie intégrante de l'école dite du socialisme scientifique , il constitue le versant sociologique du marxisme.
Karl Marx et Friedrich Engels entreprennent de bâtir une conception cohérente de l'histoire alors qu'ils rédigent, en 1845-1846, L'Idéologie allemande. L'ouvrage reste longtemps inédit et n'est publié dans sa version intégrale qu'en 1932. L'effet de cette réflexion, qui aboutit à l'exposé des principes fondamentaux de la conception matérialiste de l'histoire, se ressent cependant dès lors sur les œuvres postérieures, dès l'époque de la rédaction du Manifeste du Parti communiste. Marx rompt avec les conceptions « idéalistes » du mouvement historique que l'on trouve chez Hegel et Proudhon ; lui-même n'emploie pas le terme de « matérialisme historique » mais, l'expression de « conception matérialiste de l'histoire ». En 1859, Marx fait précéder le premier fascicule de sa Contribution à la critique de l'économie politique d'un avant-propos dans lequel il détaille ce qui sert de « fil conducteur » à ces travaux : dans ce texte, il résume ce qui prend par la suite le nom de « matérialisme historique ». L'expression elle-même est créée par Engels en 1892. L'idée fondamentale de Marx est que « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé».
La conception matérialiste de l'histoire cherche à analyser les causes des développements et des changements qui s'opèrent dans les sociétés. Une importance est notamment donnée aux conditions d’existence réelle des êtres humains, aux rapports entre les classes sociales, et à leur influence sur les évolutions historiques. L'évolution de chaque mode de production s'est déroulée de manière dramatique, sous le signe de conflits multiples et de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Dans l'optique marxiste, la lutte des classes, que Marx et Engels considèrent comme la clé de l'économie politique, est le principal moteur du déroulement de l'histoire : structurante, générale, elle existe dans toutes les sociétés et prend une forme particulière dans la société capitaliste, où elle oppose le prolétariat à la bourgeoisie. Ce rôle de moteur de l'Histoire est résumé ainsi dans le Manifeste du Parti communiste: « L’histoire de toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de luttes de classes » (même si une note d'Engels nuance ce propos). Selon André Piettre, dans la perspective marxiste, les rapports économiques évoluent selon une dialectique de rapports de force, suivant la lutte perpétuelle des puissants et des faibles, les premiers exploitant les seconds : l'histoire n'est pas menée par le mouvement des idées, mais en premier lieu par les données matérielles et leurs luttes intestines.
Selon Anton Pannekoek, « le matérialisme historique retourne aux causes d’où proviennent ces idées : les besoins sociaux qui sont déterminés par les formes de la société »].
Excellence Monsieur le président, dans la perspective du matérialisme historique, l'histoire résulte du lien que les hommes entretiennent avec la nature : dès lors que le premier outil est créé, la transformation du milieu naturel débute. L'histoire commence vraiment lorsque des changements culturels résultent de la création de l'outil, qui était initialement destiné à répondre à des besoins sociaux élémentaires. L'évolution culturelle des sociétés humaines est donc indissociable de son environnement technique, et par conséquent du développement de ses structures économiques et sociales. Dans la société humaine les individus entrent dans des rapports déterminés, qui sont des rapports sociaux, dont ils ne peuvent se séparer et dont dépend leur existence : ces rapports ne sont pas créés par leur conscience, mais constituent l'être social de chaque individu (« Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience », selon Marx), l'homme est le produit de son milieu. Les hommes produisent leur vie, dépassant par là le stade de la vie animale (naturelle) sans pour autant pouvoir s'affranchir totalement de leur rapport à la nature : les rapports fondamentaux de toute société sont donc les rapports de production, qui constituent sa structure essentielle. Les rapports de production sont constitués de trois facteurs ou éléments : les conditions naturelles, les techniques, et enfin l'organisation et la division du travail social (salariat, esclavage, servage…).
Ensuite, je viens ensuite à ce que Karl Marx avait nommé le matérialisme dialectique. Marx et Engels reviennent à partir de la fin des années 1850 à une méthode dialectique, reprise à Hegel et qui imprégnera par la suite le marxisme. Le mouvement de l'histoire peut dès lors se résumer également sous une forme correspondant à la triade thèse-antithèse-synthèse : chaque mouvement (thèse) donne naissance à sa contradiction (antithèse), et il y a passage à l'échelon supérieur par la négation de la négation (synthèse). À la thèse du communisme primitif originel succède l'antithèse de la propriété privée des moyens de production, dont découlent la lutte des classes et toute l'histoire de l'économie et des sociétés. Cette antithèse fera finalement place à la synthèse d'une société sans classes, qui formera le nouveau communisme[, défini par le développement sans limites internes des forces productives, le dépassement des classes sociales, et l'organisation rationnelle des rapports de production correspondant au niveau atteint par les forces productrices. La connaissance rationnelle, en dominant l'ensemble du processus, permet de résoudre enfin les contradictions sociales.
Marx et Engels entreprennent également d'adopter, en philosophie, les enseignements de leur conception matérialiste de l'histoire, en évaluant objectivement les formations de la conscience en les rapportant à leur base réelle et sociale. Ces travaux aboutissent, après la mort de Marx, à une élaboration matérialiste de la dialectique, qui reçoit par la suite le nom de matérialisme dialectique, concept rattaché au versant philosophique du marxisme.
Pour plus d’attention face à la menace populaire due à l’aliénation sociale
Excellence Monsieur le président de la république, j’en viens ici à la principale menace contre votre gouvernance, dont si on ne vous le dit jamais, je m’en presse quant à moi, en tant que chercheur et ancien combattant « étienniste », de vous mettre la puce à l’oreille. Il s’agit de la lutte des classes. Quand vous regardez l’histoire de notre pays -, mettons hors champ de notre vue d’autres cas du monde, l’histoire ne donnant jamais de leçon pestait l’allemand Hegel dans sa « Phénoménologie de l’Esprit » et avec raison -, tous les changements des régimes se sont faits souvent dans et par la violence, sauf néanmoins en 2019 entre vous et Joseph Kabila Kabange où l’on a assisté à une passation pacifique et civilisée du pouvoir entre donc un chef d’Etat sortant et entrant, dont nous nous sommes tous félicités. Sachez donc, Excellence Monsieur le président, que dans l’histoire de l’humanité, les révolutionnaires, c’est-à-dire ceux qui éclaboussent en premier le pacte républicain, ne sont pas les riches mais au contraire les pauvres. Ce sont ces derniers qui s’estimant les plus lésés au fait qu’ils produisent davantage de richesses pour n’y être rétribués qu’en monnaie de singe, qui déclenchent selon la logique évidente de Karl Marx les mouvements sociaux voire au pire les révolutions qui occasionnent les chutes des régimes.
C’est légitimement pour nous éviter ce genre de troubles sociaux et afin de conserver les acquis du 19 Janvier 2019 avec vous président de la république, que j’ai choisi franchement aujourd’hui vous résumer quelques déclarations du philosophe allemand sur la fracture sociale entre les bourgeois et les prolétaires, les riches et les pauvres qui a constamment occasionné la lutte des classes pouvant déboucher, si elle est bien orchestrée et encadrée par les mouvements ouvriers, les syndicats, à la révolution politique de grande ampleur.
Excellence Monsieur le président, en effet pour K. Marx, la naissance de la classe prolétarienne est liée à la naissance de la classe bourgeoise. Il indique donc comment « Les conditions bourgeoises de production et d’échange, les conditions bourgeoises de la propriété, la société bourgeoise moderne, qui a fait éclore, comme par enchantement, de si puissants moyens de production et d’échange, cela rappelle le sorcier impuissant à maîtriser les forces infernales accourues à son évocation ». C’est donc, en raison directe de sa vocation universelle, et de sa tendance à l’expansion mondiale et au progrès indéfini, commente J-Y. Calvez, que la bourgeoisie provoque l’avènement de la nouvelle classe ; qu’elle secrète en, quelque sorte cette classe, qui n’est qu’une forme renouvelée de classe barbare, mais qui, à la différence de groupes sociaux des anciennes barbaries, est universelle et radicale, comme la bourgeoisie qui lui a donné naissance. Marx montre donc, comment « Les armes dont la bourgeoisie s’est servie pour abattre la féodalité se retournent à présent contre la bourgeoisie elle-même. Mais la bourgeoisie ne s’est pas contentée de forger les armes qui lui donneront la mort ; c’est elle encore qui a produit les hommes qui se serviront de ces armes,-les ouvriers modernes, les prolétaires ». Ce qui amène J-Y Calvez au constat selon lequel « Il y a un parallélisme entre le progrès de la bourgeoisie et celui du prolétariat : celui-ci n’est que l’envers de celle-là. Et si la bourgeoisie avait une vocation universelle, la vocation du prolétariat n’est pas moins universelle.
Cependant, et c’est là une caractéristique décisive, l’universalité à laquelle est vouée la classe prolétarienne est toute négative, toute péjorative, à la différence de la mission optimiste de la bourgeoisie ». Et d’ajouter comment ce caractère négatif apparaît à tous égards (…) en ce que le travail de l’ouvrier prend un caractère universel (…), c’est-à-dire, indifférencié, informe, par suite de la division du travail et de l’avènement des tâches parcellaires. Marx montre comment « Le développement du machinisme et la division du travail ont fait perdre au travail des prolétaires tout caractère d’indépendance, et par suite, tout attrait pour l’ouvrier. L’ouvrier devient un simple accessoire de la machine, et on ne lui demande plus que le « coup de main » le plus simple, le plus monotone, le plus facile à apprendre ».
En d’autres termes, J-Y. Calvez montre comment l’ouvrier lui-même devient un être abstrait. Il ne compte plus comme personne, mais seulement comme force de travail. Il est un frais de production parmi les autres. Le capitaliste tend à en réduire le coût. D’où la constatation de Marx suivant laquelle « Les frais que l’ouvrier occasionne se réduisent presque exclusivement au coût des moyens de subsistance dont il a besoin pour s’entretenir et perpétuer sa race. Or, le prix d’une marchandise, donc aussi le prix du travail, est égal aux frais de production de cette marchandise ».
Pour Marx, « L’industrie moderne a transformé le petit atelier du maître-artisan patriarcal en la grande fabrique du capitaliste industriel. Des masses d’ouvriers, entassés dans l’usine, y sont organisés militairement. Simples soldats de l’industrie, ces ouvriers sont placés sous la surveillance d’une hiérarchie complète de sous-officiers et d’officiers ».
Excellence Monsieur le président, prenons un exemple où dans une fabrique, remarque J-Y. Calvez, l’ouvrier est déshumanisé ; les ouvriers deviennent des masses, c’est-à-dire le contraire d’une société.
Les personnes qui composent ces masses perdent tous les caractères qui les différenciaient antérieurement, de telle sorte que du jour où le machinisme permet l’utilisation de travailleurs de n’importe quelle qualité, les femmes sont mises au travail au même titre que les hommes, quand elles ne prennent pas leur place, et de même que « les différences de sexe et d’âge n’ont plus de signification sociale pour la classe ouvrière ».
Ainsi, ne tenant aucun compte des différences naturelles, fondement indirect de maintes structures sociales, le capitaliste réduit tous les travailleurs à n’être que « des instruments de travail » : il les voue à la plus stupide uniformité. Donc essentiellement indifférencié en raison de la division du travail et de l’introduction du travail parcellaire, en raison de la tendance à traiter l’ouvrier comme un simple frais de production, en raison de la déshumanisation par l’usine qui prépare la constitution de « masses » anonymes, enfin en raison de l’uniformité introduite par le mode de travail, à l’encontre de toutes les différences naturelles et sociales qui distinguent les personnes, la classe ouvrière va jusqu’à perdre la personnalité même que semble lui conférer cet épithète : elle sert de refuge aux membres déclassés des anciennes classes entraînées dans la décadence par l’ascension capitaliste. Ceux-ci tombent dans le rang de cette masse sans forme : classes moyennes anciennes, petits industriels, commerçants et rentiers, artisans, paysans.
Excellence Monsieur le président, sachez en suivant K. Marx que « Le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population ». Paradoxe d’une classe qui n’est que la résultante de la ruine de toutes les classes antérieures, et dont toute la personnalité est d’être le dénominateur commun et pourtant réel de toutes les classes qui ont perdu leur personnalité.
De telle sorte que c’est ce caractère indifférencié, massif et uniforme qui confère au prolétariat sa propre universalité, parallèle à la visée universaliste et conquérante de la classe bourgeoise, mais c’est une universalité dans la pauvreté, une universalité par défaut d’originalité et de personnalité. En négatif, le prolétariat est tout ce qu’est à sa manière la classe bourgeoise. Une situation qui détermine selon J-Y. Calvez la signification politique de la nouvelle classe. Elle est l’envers de la classe bourgeoise, elle apparaît donc comme classe essentiellement dominée, en face d’une classe qui a accaparé le pouvoir. Elle est essentiellement en lutte : « Sa lutte contre la bourgeoisie, écrit Marx, commence avec son existence » Quant au développement progressif de sa situation politique fondamentale, il est l’approfondissement progressif de cette lutte, qui devient de plus en plus consciente d’elle-même et de plus en plus radicale ».
Excellence Monsieur le président, l’aliénation sociale, telle que je viens de vous présenter à la suite des idées sociales révolutionnaires de Karl Marx, précède l’aliénation du travail. J-Y. Calvez montre donc comment, avant même d’analyser en détail le phénomène central de la production capitaliste, Marx avait pris la mesure de ce que sont ces deux hommes, le prolétaire et le patron capitaliste: d’un côté, les « ouvriers dépourvus de toute propriété » et d’un autre côté les « propriétaires ». L’homme est ainsi radicalement divisé : la division qui est en chaque homme, et qui se transpose en une division qui oppose deux hommes ; et qu’il en est ici comme de la conscience de soi dans la philosophie de Hegel : avant d’atteindre à sa reconnaissance, la conscience de soi scindée et aliénée se partage entre plusieurs protagonistes qui représentent chacun un « côté » seulement de la vérité de l’homme, le maître et l’esclave. Le maître s’oppose à l’esclave, mais porte en lui-même l’aliénation, et il en est de même de l’esclave, aux premières étapes de la dialectique célèbre.
Pour Marx, le propriétaire capitaliste joue le rôle du maître ; l’ouvrier dénié de toute propriété joue le rôle de l’esclave. L’un et l’autre portent en eux-mêmes l’aliénation dont leur opposition n’est que la manifestation extérieure. Ces deux hommes qui s’opposent sont le signe de la division qui est finalement en chaque homme, dans les conditions du capitalisme. Hegel, pour sa part, commençait sa célèbre description par les traits du maître et les caractéristiques de sa situation. Marx commence au contraire par camper le prolétaire.
Excellent Monsieur le président, reprenant Marx qui montre comment « L’ouvrier s’appauvrit à mesure qu’il produit la richesse, à mesure que sa production gagne en puissance et en volume », J-Y. Calvez est du même avis que la production capitaliste entraîne d’abord l’appauvrissement continu de toute une partie de la population.
Car, en réalité, l’ouvrier, poursuit-il, se perd lui-même dans le processus de production. De telle sorte que pour Marx « Plus il crée de marchandises, plus l’ouvrier devient lui-même une marchandise vile. La dévalorisation des hommes augmente en raison de la valorisation directe des objets. Le travail ne produit pas seulement des marchandises, il se produit lui-même et il produit l’ouvrier comme des marchandises dans la mesure même où il produit des marchandises en général ». Conséquence, note J-Y. Calvez, « L’ouvrier se perd comme homme et devient chose dans l’acte économique de production ».
Chez Marx cette aliénation se présente sous un double aspect suivant: Premièrement, « Le rapport entre l’ouvrier et les produits du travail comme objet étranger et comme objet qui le domine. Ce rapport est en même temps son lien avec le monde environnant sensible, avec les objets de la nature, monde sensible hostile à l’ouvrier »;
Secondement, «Le rapport du travail avec l’acte de production à l’intérieur du travail. C’est la relation de l’ouvrier avec son activité propre comme une activité étrangère, qui ne lui appartient, une activité qui est souffrance, une force qui est impuissance, une procréation qui est castration ». Pour J-Y. Calvez, c’est donc, à la fois, le rapport du travailleur avec le produit de son travail et son rapport avec ce travail lui-même qui portent la marque de l’aliénation.
Excellence Monsieur le président, il s’agit donc de ceci pour Marx de montrer que « L’objet que le travail produit, le produit du travail vient s’opposer au travail comme s’il s’agissait d’un être étranger, comme si le produit était une puissance indépendante du producteur ».
Qu’est-ce ça signifie ?
Que pour Marx, l’ouvrier est d’abord aliéné par rapport à son produit ; que celui-ci lui échappe ; qu’aussitôt qu’il est créé, fait, l’ouvrier en est dépossédé ; que l’ouvrier ne perd pas seulement son produit, mais que son produit se présente en face de lui comme une puissance hostile : transformé en capital, poursuit J-Y. Calvez, il devient l’instrument d’exploitation de sa force de travail. Plus le capital s’accroît du fruit de son travail, et plus il se pose face à l’ouvrier en maître, plus l’ouvrier doit en passer par ses conditions, car, une fois que le capital domine le système économique tout entier ou presque tout entier, l’ouvrier ne peut plus vivre qu’en se louant à lui. Le produit du travail devient ainsi, en face de l’ouvrier, objet (Gegen-stand), il se tient en face de lui comme une chose qui ne lui appartient pas et à laquelle il se trouve opposé comme sujet ». Les conséquences de ce processus ne tardent pas à se faire jour, au point que pour Marx « La réalisation du travail prend l’aspect de la déréalisation à un degré tel que l’ouvrier se voit dépouillé de sa réalité au point de mourir affamé.
L’objectivation prend l’aspect de la perte de l’objet à un degré tel que l’ouvrier est dépouillé non seulement des objets nécessaires à la vie, mais encore des objets même du travail. Bien plus, le travail devient lui-même un objet dont il ne parvient à s’emparer qu’au prix d’un immense effort et avec des interruptions très irrégulières. L’appropriation de l’objet se manifeste si bien comme aliénation que plus l’ouvrier produit d’objets, moins il peut en posséder, et plus il tombe sous la domination de son produit qui est le capital ».
Excellence Monsieur le président, comme vous l’entendez, il s’agit là d’une situation contradictoire tant du capital, qui ne peut subsister comme capital qu’en accroissant la misère de l’ouvrier, que de l’ouvrier, qui ne peut subsister comme ouvrier qu’en accroissant le capital. Richesse et misère, à la fois. Et la richesse croît dans la même proportion que la misère. K. Marx montre alors comment «le travail produit des merveilles pour les riches, mais pour le travailleur il produit le dépouillement. Il produit des palais, mais pour l’ouvrier il produit des taudis. Il produit la beauté, mais pour l’ouvrier c’est l’infirmité. Il remplace l’ouvrier par les machines, mais il rejette une partie des ouvriers vers un travail barbare et transforme l’autre moitié en machines. Il produit l’esprit, mais pour l’ouvrier il produit l’absurdité, le crétinisme ».
Pourtant c’est dans l’acte de production, que pour Marx, l’aliénation atteint son point culminant. C’est dans l’acte de production qu’il en est véritablement aliéné eu égard à son propre produit. Chez K. Marx cette situation, explique J-Y Calvez, se passe de la façon suivante : « Premièrement, le travail est extérieur à l’ouvrier, c’est-à-dire il n’appartient pas à son être ; par conséquent il ne s’affirme pas dans son, bien au contraire il s’y renie ; loin d’y être heureux, il s’y sent malheureux ; il n’y développe aucune énergie libre, ni physique, ni morale, mais y mortifie son corps et y ruine son esprit.
Et c’est pourquoi, l’ouvrier ne se sent lui que lorsqu’il a quitté son travail ; quand il travaille, il ne se sent pas « à la maison ». Tandis que « Son travail par conséquent n’est pas volontaire, mais forcé ; c’est du travail forcé. Il n’est donc pas la satisfaction d’un besoin, mais un moyen pour satisfaire des besoins extérieurs à lui-même. Que le travail soit parfaitement étranger à l’ouvrier nous est clairement démontré par le fait qu’on fuit devant le travail comme devant la peste, quand il n’existe pas de contrainte physique ou autre. Le travail extérieur, le travail dans lequel l’homme sort de lui-même, est un sacrifice de soi, une mortification ».
Or, c’est ainsi, Excellence Monsieur le Président, que le travail, extérieur à l’homme, imposé à l’homme, n’est plus même son travail, car pour Marx « L’extériorité du travail par rapport au travailleur apparaît en ce que le travail n’est pas à lui, mais à un autre, qu’il ne lui appartient pas, que dans son travail il ne s’appartient pas, mais qu’il appartient à un autre.
De même que, dans la religion, l’activité propre de l’imagination humaine, du cerveau humain et du cœur humain, agit indépendamment de l’individu, elle est comme une activité étrangère, divine ou diabolique, s’exerçant sur l’individu, de même l’activité de l’ouvrier n’est pas son activité propre, elle est à un autre, elle est la perte de son individualité ».
De la sorte, le travail, activité proprement humaine de l’homme, assurant sa domination sur le monde naturel et sa supériorité sur le monde animal, échappe ici à l’ouvrier : car, celui-ci n’accomplit pas son travail, mais un travail qu’il a vendu et aliéné, un travail qui ne lui appartient plus, parce qu’il a loué pour un temps donné sa force de travail. De même, de cette aliénation d’une activité essentiellement humaine il résulte que les autres activités de l’homme perdent en l’ouvrier tout leur caractère de « culture » humaine et sont rabaissées à l’animalité.
L’homme, privé de son propre travail, se retrouve exclusivement dans l’exercice de ses fonctions inférieures ; mais celles-ci, exercées comme des fins en elles-mêmes, sont proprement instinctives ou animales : la liberté qui y cherchait un refuge, disparaît en réalité.
Excellence Monsieur le Président, sachez que ces deux types d’aliénation qui viennent d’être examinées par rapport à l’acte de travail et l’acte de production en cachent deux autres primo, l’aliénation de l’homme par rapport par rapport à la nature et secundo, l’aliénation de l’homme par rapport à l’autre homme. La première aliénation est « L’aliénation de l’homme par rapport à son produit et qui implique l’aliénation par rapport à la nature. Celle-ci prend pour l’homme figure d’ennemie.
C’est sur la nature que s’exerçait le travail ; l’homme s’objectivait en elle ; il produisait en quelque sorte la nature ou plutôt la reproduisait à travers chaque produit particulier de son activité. Mais lorsque son produit lui est enlevé, c’est la nature tout entière qui cesse d’être sienne. Quant à la seconde aliénation, elle est « L’aliénation de l’homme par rapport à l’homme, dernière caractéristique du travail aliéné pour l’ouvrier, est le signe d’une réciprocité entre la condition de l’ouvrier non-propriétaire et celle du propriétaire, qui est un autre homme, son opposé.
C’est ainsi que l’aliénation du travail aboutit à une polarisation des caractères de l’humanité, qui se répartissent sur deux groupes d’hommes, différents et directement opposés. Les uns et les autres ont une humanité tronquée ».
En d’autres termes, le propriétaire, l’autre homme qui apparaît face au travailleur, souffre d’une aliénation semblable à celle de l’ouvrier, mais semblable sur un mode inverse.
Pour conclure sans conclure
Excellence Monsieur le président, vous êtes à la tête d’un pays, la République Démocratique du Congo, un pays béni par les cieux. Toutefois ce pays sera le plus grand et le plus beau non pas en théorie ni à force de déclarations voire de déclamations poétisantes et romantisantes mais, par l’action et la participation de tous à l’effort de guerre permanent pour défendre son intégrité territoire même en temps de paix.
L’expérience montre (regardez la Chine aujourd’hui) qu’aucun pays du Tiers-Monde ne s’est développé ni transformé grâce aux pays de l’OTAN et de l’UE et leurs contrefaçons FMI, BM, UNESCO, OMS, etc.
C’est pourquoi, je vous invite à bien réfléchir sur la possibilité d’ouvrir la RDC vers la sociale démocratie et donc ouvertement à la Russie et le bloc BRISC, qui va très bientôt étrangler le dollar américain. Si la dédollarisation de l’économie mondiale a lieu pendant que la RDC était toujours attachée au bloc occidental et au dollar américain, notre peuple n’existera plus ni comme pays, Etat ni comme peuple.
Excellence Monsieur le Président, le capitalisme et le socialisme ont tous leurs avantages et leurs désavantages.
L’un des principaux atouts du capitalisme reste la production financière, du capital, voire de la richesse ; son grand désavantage est la plus-value prélevée indûment par les patrons bourgeois au détriment des travailleurs prolétaires. Le plus grand avantage c’est l’égalisation des chances et la dictature prolétarienne les faiseurs des richesses et des capitales, ajouter la lutte contre l’exploitation de l’homme par l’homme.
L’Occident est capitalistes, hégémoniste, impérialiste, eugéniste ; bref, occidentaliste, c’est-à-dire, néo-esclavagiste et néocolonialiste. Le marxiste est socialiste, communiste, donc communautariste et il est à l’Est de l’Europe en Russie et en Asie en Chine et en Corée du Nord où la pauvreté et la richesse sont équitablement bien gérées.
Reste malgré tout, au sujet du marxisme, que dès les années 1880-1890, cependant, la conception marxiste de l'histoire est interprétée de manière mécaniste par des continuateurs de Marx. Engels lui-même critique en 1890, dans sa correspondance, la tendance des « jeunes » à donner « plus de poids qu'il ne lui est dû au côté économique ».
Pour Engels, la mise en avant de l'aspect économique par Marx et lui avait pour but de souligner le principe essentiel nié par leurs adversaires politiques. Mais la méthode matérialiste se transforme « en son contraire » dès lors qu'on l'utilise, non comme un fil conducteur de l'investigation historique, mais comme un modèle tout prêt.
Considérer que le facteur économique est seul déterminant revient à réduire la conception matérialiste à une idée vide et absurde : Engels souligne la relative autonomie des composantes de la superstructure sociale, au milieu desquelles « le mouvement économique finit par se frayer un chemin comme une nécessité au travers d'une infinie multitude de contingences », et met en garde contre la tentation d'établir des rapports directs et unilatéraux entre l'économie et les productions intellectuelles d'une société.
Après les décès de Marx et Engels, les débats théoriques sur le matérialisme historique sont étroitement liés aux questions stratégiques et tactiques posées au sein du mouvement révolutionnaire.
Les interventions de Plekhanov et de Lénine sont ainsi liées aux luttes au sein du mouvement socialiste. L'approche « révisionniste » prônée notamment à la fin du XIXe siècle par Eduard Bernstein remet par ailleurs en cause les analyses et les prédictions de Marx sur le déclin , Paris, Seghers, 1964du capitalisme, et anticipe le passage au réformisme de l'essentiel du mouvement socialiste européen. Sous le stalinisme, au contraire, le matérialisme historique - subordonné au matérialisme dialectique, lui-même présenté comme une doctrine à laquelle sont subordonnées les sciences dans leur ensemble - est interprété de manière rigide : dans Le Matérialisme dialectique et le matérialisme historique, publié en 1938 par Staline, le léninisme est figé dans une série de formules répétitives et de causalités mécaniques.
Excellence Monsieur le Président, outre les objections formulées en son temps par Engels sur les interprétations économistes de l'histoire, le matérialisme historique fait l'objet de critiques quant aux interprétations dogmatiques qui en sont faites.
En 1894 et 1895, Jean Jaurès mène avec Paul Lafargue une série de débats, au cours desquels il critique le dogmatisme des marxistes et leur conception matérialiste de l'Histoire.
Pour Jaurès, la révolution socialiste ne doit pas découler d'un déterminisme historique, mais de l'action d'hommes libres agissant en toute conscience : dans son optique, le socialisme, loin d'être le résultat de mécanismes historiques inconscients, se traduit avant tout par l'accomplissement de l'idée de justice et par une ère « où l'homme, au lieu d'être soumis aux choses, règlera la marche des choses ».
La notice consacrée au matérialisme historique dans le Dictionnaire critique du marxisme souligne le risque d'aboutir à « une conception fataliste de l'histoire qui renvoie aux philosophies qui soumettent le devenir des sociétés à une nécessité externe, abstraite, quasi mystique. Cette idéologie - au sens le plus péjoratif du terme - contribue toujours à faire admettre les lignes politiques les plus erronées ». Les auteurs insistent sur le risque de négliger l'étude concrète de la réalité au profit de « la projection sur le réel d'un schéma général sans efficacité » ; ils soulignent également le fait que la découverte des mécanismes de la nécessité interne et des lois des formations sociales ne doit pas conduire à adopter l'idée de « lois de l'histoire impliquant des modèles universels d'évolution et de transition, donc une théorie abstraite du mouvement historique ».
L'économiste André Piettre juge que la conception de Marx et Engels simplifie à la fois l'histoire et la notion même de classe : reprenant l'analyse de Raymond Aron, il juge que la « faiblesse de Marx sociologue » cède le pas à la force de « Marx prophète ». L'analyse marxiste apparaît comme une analyse finalisée, qui n'a pour but que de prédire l'avènement d'une société « enfin réunie en elle-même ».
Enfin, Karl Popper critique quant à lui le matérialisme historique dans Conjectures et Réfutations et dans La Société ouverte et ses ennemis. Popper souligne d'une part l'intérêt de la démarche visant à s'intéresser aux conditions économiques et sociales pour comprendre l'histoire. Il écrit ainsi, parlant du rôle déterminant de l'économie dans le matérialisme marxiste : « On peut dire de l'économisme de Marx qu'il représente une avancée de grande valeur dans la méthode des sciences sociales ». Néanmoins, il critique fortement la partie historiciste du matérialisme historique et sa dimension de « prophétie historique ». L'économisme doit être utilisé avec modération, sans prétendre expliquer tous les événements. Sinon, en croyant pouvoir tout expliquer par les conditions économiques, la méthode ne passe pas le critère de réfutabilité qui est la pierre de touche de la pensée de Popper.
Enfin, Excellence Monsieur le Président, malgré ces quelques critiques que vous venez d’entendre, aucune hésitation à appliquer le marxisme ou le socialisme effectif, c’est-à-dire ouvertement prononcé en République Démocratique du Congo, car comme l’avait souligné Roger Garaudy à la suite de Karl Marx en personne, la tâche essentielle que s’est assignée Marx sur le plan de la politique théorique était de déterminer la mission historique du prolétariat où « il ne s’agit pas de savoir ce que tel ou tel prolétaire, ou même le prolétariat tout entier se propose momentanément comme but ; il s’agit de savoir ce que le prolétariat est et ce qu’il doit historiquement faire conformément à son être ».
Karl Marx a milité pour une prise de conscience théorique pour que le prolétariat de classe « en soi » devienne classe « pour soi».
Une prise de conscience qui exige une lutte permanente contre l’utopie. Le combat politique de Marx a commencé à ce niveau : lutter contre l’utopie qui s’était emparée de toute l’Allemagne lorsqu’en 1877 « un esprit « pourri » a prévalu dans notre parti… avec toute une bande d’étudiants sans maturité et de docteurs trop savants qui veulent donner au socialisme une tournure « idéale plus haute », c’est-à-dire remplacer la base matérialiste (qui exige une étude sérieuse et objective quand on veut opérer sur elle) par la mythologie moderne avec ses déesses : Justice, Liberté, Egalité, Fraternité ». Pour R. Garaudy, le développement même de la pensée marxiste qui commence par la rupture avec l’utopie, vérifie la thèse marxiste selon laquelle « l’existence d’idées révolutionnaires à une époque déterminée présuppose déjà l’existence d’une classe révolutionnaire ».
A titre d’exemple, R. Garaudy mentionne « Le chartisme anglais, les insurrections ouvrières des canuts lyonnais en France et des tisserands silésiens en Allemagne, étaient des indices de l’existence d’une classe ouvrière devenue une force historique autonome. Le mérite scientifique de Marx et de sa conception de l’histoire est d’avoir pris conscience que ces mouvements n’étaient pas fortuits mais qu’il s’agissait de formes plus ou moins développées d’une même lutte historiquement nécessaire du prolétariat contre la classe dominante ».
Donc, vu de la sorte, conclut Roger Garaudy, « le communisme ne pouvait plus être une utopie, autrement dit la création imaginaire ou sentimentale d’un idéal de société parfaite, mais une prise de conscience d’un mouvement réel, de la nature, des conditions et des fins dernières de la lutte effectivement menée par la classe ouvrière. L’idéologie allemande donnait déjà un fondement scientifique au communisme. Ce n’était plus seulement une doctrine mais un mouvement. Il ne s’agissait plus de partir d’aspirations morales ni d’une spéculation hégélienne, ni d’un humanisme feuerbachien, mais d’une analyse objective et scientifique des lois du développement de l’histoire».
Clément Kanku Bukasa, Président national du Mouvement pour le Renouveau (MR), condamne avec la dernière énergie l’assassinat de paisibles citoyens causé par des bombardements des sites des déplacés survenus à Goma, tout récemment.
Cet acteur politique est d’avis que ce nouveau crime de l’armée Rwandaise participe au plan macabre du Gouvernement Rwandais avec leur soutien pour déstabiliser la RD. Congo et préparer le lit de la balkanisation. Pour lui, en effet, l’heure de la mobilisation a véritablement sonné pour la défense de l’intégrité du territoire national et la restauration effective de la paix dans l’Est du pays. Voilà pourquoi, tout en mesurant les enjeux auxquels il faudrait apporter des solutions, à l’entame de ce nouveau quinquennat, pour le bien-être de l’ensemble du peuple congolais, cet Ancien Ministre de la Coopération invite le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à convoquer, sans plus tarder, un dialogue franc et sincère. Car, estime-t-il, ‘’rien ne peut justifier qu’on serve de marchepied à ceux qui tuent nos frères et sœurs pour quelque raison que ce soit’’. Dans un communiqué publié hier, mercredi 8 mai 2024, l’Honorable Clément Kanku dénonce, plus loin, l’indifférence de certains pays amis qui peinent encore à condamner le Rwanda à défaut de le sanctionner pour ses nombreux forfaits commis en terre congolaise.
La Pros.
COMMUNIQUE OFFICIEL N°MR/PN/05/2024
Dans la nuit du vendredi 03 Mai 2024, le Congo a été une fois de plus l’objet d’une attaque meurtrière suite aux bombes larguées par l’armée Rwandaise sur des Sites Civils, dont un Camps des déplacés à MUGUNGA près de GOMA, causant la mort des plusieurs civils, dont les femmes et les enfants.
Cet énième crime de l’armée Rwandaise participe au plan macabre du Gouvernement Rwandais avec leur soutien pour déstabiliser notre pays et préparer le lit de la balkanisation.
Cette situation extrêmement grave semble être banalisée par la communauté internationale, malgré quelques rares condamnations du gouvernement rwandais par des pays comme les Etats unis d’Amérique, tandis que d’autres se contentent de communiqués ambigus en refusant de pointer ouvertement le Rwanda du doigt pour des raisons évidentes.
Cette position nous met devant nos responsabilités, c’est pourquoi nous demandons à notre gouvernement, bien qu’engagé dans une démarche diplomatique pour obtenir des sanctions contre notre agresseur, d’user de son droit légitime de riposte à l’instar d’autres pays qui n’hésitent pas à riposter dans les mêmes conditions. D’ailleurs, nos populations de l’est, qui continuent à payer un lourd tribut de la barbarie des troupes rwandaises depuis des décennies, ne comprendraient pas cette hésitation.
Il est temps d’arrêter de pleurnicher, il est temps de répondre militairement et de façon décisive à toutes ces attaques. D’engager des poursuites contre les auteurs de tous ces crimes tels que demandent les Etats-Unis d’Amérique après les tueries de MUGUNGA en lançant les mandats d’arrêts internationaux et prenants des mesures de rétorsion contre les traitres.
D’autres, part nous recommandons à l’ensemble du Peuple Congolais, dont les leaders d’opinion, d’adopter une attitude patriotique dans un élan d’unité et de cohésion nationale pour ne pas faire le jeu de l’ennemi qui compte sur notre division pour justifier son agression.
Nous devons donc faire preuve de retenue et de responsabilité dans nos discours.
Par la même occasion, nous exhortons le chef de l’Etat à engager les consultations des différentes couches de la population afin d’organiser un dialogue franc et sincère des congolais sur la paix à l’Est et de permettre à ces derniers de contribuer utilement au retour de la paix.
Dommage pour nos frères et sœurs qui ont cédé au chant des sirènes de l’agresseur à la quête du cheval de Troie, oubliant même l’histoire récente de certains compatriotes qui avaient suivi cette voie et qui l’ont bien regretté après.
Rien ne peut justifier qu’on serve de marchepied à ceux qui tuent nos frères et sœurs pour quelque raison que ce soit.
Le Mouvement pour Renouveau présente ses condoléances à toutes les familles des victimes de la barbarie rwandaise et exprime sa solidarité à toutes les familles.
(Par Jean Oscar Ngalamulume, Ambassadeur pour la Paix)
Quand on cherche l'équilibre, c'est donc, l’ensemble des relations qu'il faut observer. Et lorsque nous restons à la base d'une distinction claire ou insister sur un système observatoire, il s'avère que tous les Américains, les Canadiens et Européens ne sont pas favorables à la situation qui prévaut à l'Est de la République Démocratique du Congo...
En effet, comment peut-on profiter de cette opinion qui nous est favorable pour déplacer légalement la guerre de l'Est vers l’Occident ?
Seule, la diplomatie offensive, ayant pour mission principale : organiser des conférences et des réunions de contacts dans le but d'informer et de sensibiliser leurs citoyens partout dans les capitales des pays soupçonnés d'être en connivence avec le Rwanda...
Pour votre gouverne, dans ces pays, il y a des groupes de pression qui sont malheureusement mal informés de ce qui se passe réellement à l'Est de la République Démocratique du Congo, auxquels nous aurons le devoir d'informer à travers les conférences, les médias ciblés de leur obédience, grâce aux multiples réunirons de contacts.
Mais aussi, grâce à un travail de sape des lobbyistes qui seront embauchés par l'Etat congolais...
La guerre, on la fait avec tous les moyens, pourvu qu’on atteigne la victoire
Ces groupes de pressions ont une capacité énorme de mobilisation et peuvent déclencher des manifestations capables de faire reculer leurs ‘’makers’’ décision, c'est-à-dire, leurs gouvernants complices de Kagame qui se sentiront obligés de le lâcher.
D'une autre main, nous soutenons la diplomatie du Président de la République qui consiste à interpeller les brebis perdus de venir au Congo par la grande porte que par la fenêtre.
Par ailleurs, nous avons le regret de constater l'absence totale de notre Ministre des Affaires Etrangères sur la scène internationale en ignorant complètement le rôle qu'il devrait jouer pendant cette période de guerre où le pays est envahi et non simplement agressé
Car, l’on est agressé par celui qui vous attaque d'une manière intempestive. Et, dans ce cas, il vous attaque et puis, il retourne chez lui.
Mais, par contre, ici, celui qui vous envahit s'installe chez vous par force et commande votre femme et vos enfants, tout en agissant comme bon lui semble.
D’où, le rôle du Ministre des Affaires Etrangères n'est pas de rester muet renfermé dans ses bureaux climatisés... il doit sillonner le monde pour dénoncer les massacres barbares qui se commettent au Congo... à condition d'être inclu dans le budget d'une guerre qui nous est imposée par les multinationales.
Hélas, nous avons, malheureusement, le regret énorme de rappeler l’exemple des braves dignes Ministres des Affaires Etrangères qui, en leur temps, firent la fierté de la diplomatie congolaise, je cite :
Nguz Karl-i-Bond et Kamanda wa Kamanda d'heureuse mémoire.
Ce que nous ne ferons pas pour le Congo, personne d'autre ne le fera à notre place.
*‘’Il est temps d’arrêter de pleurnicher, il est temps de répondre militairement et de façon décisive à toutes ces attaques. D’engager des poursuites contre les auteurs de tous ces crimes tels que demandent les Etats-Unis d’Amérique après les tueries de MUGUNGA en lançant les mandats d’arrêts internationaux et prenant des mesures de rétorsion contre les traitres congolais telle que, la désactivation de leurs passeports et autres procédures judiciaires. D’autres, part nous recommandons à l’ensemble du Peuple Congolais dont les leaders d’opinion, d’adopter une attitude patriotique dans un élan d’unité et de cohésion nationale pour ne pas faire le jeu de l’ennemi qui compte sur notre division pour justifier son agression. Nous devons donc faire preuve de retenue et de responsabilité dans nos discours. Par la même occasion, nous exhortons le Chef de l’Etat à engager les consultations des différentes couches de la population afin d’organiser un dialogue franc et sincère des congolais sur la paix à l’Est et de permettre à ces derniers de contribuer utilement au retour de la paix’’, soutient, dans une Déclaration Politique, Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua, Leader de Mouvement pour le Renouveau.
COMMUNIQUE OFFICIEL N°MR/PN/05/2024
Dans la nuit du vendredi 03 Mai 2024, le Congo a été une fois de plus l’objet d’une attaque meurtrière suite aux bombes larguées par l’armée Rwandaise sur des Sites Civils, dont un Camps des déplacés à MUGUNGA près de GOMA, causant la mort des plusieurs civils, dont les femmes et les enfants. Cet énième crime de l’armée Rwandaise participe au plan macabre du Gouvernement Rwandais avec leur soutien pour déstabiliser notre pays et préparer le lit de la balkanisation.
Cette situation extrêmement grave semble être banalisée par la communauté internationale, malgré quelques rares condamnations du gouvernement rwandais par des pays comme les Etats unis d’Amérique, tandis que d’autres se contentent de communiqués ambigus en refusant de pointer ouvertement le Rwanda du doigt pour des raisons évidentes.
Cette position nous met devant nos responsabilités, c’est pourquoi nous demandons à notre gouvernement, bien qu’engagé dans une démarche diplomatique pour obtenir des sanctions contre notre agresseur, d’user de son droit légitime de riposte à l’instar d’autres pays qui n’hésitent pas à riposter dans les mêmes conditions.
D’ailleurs, nos populations de l’est, qui continuent à payer un lourd tribut de la barbarie des troupes rwandaises depuis des décennies, ne comprendraient pas cette hésitation.
Il est temps d’arrêter de pleurnicher, il est temps de répondre militairement et de façon décisive à toutes ces attaques.
D’engager des poursuites contre les auteurs de tous ces crimes tels que demandent les Etats-Unis d’ Amérique après les tueries de MUGUNGA en lançant les mandats d’arrêts internationaux et prenant des mesures de rétorsion contre les traitres congolais telle que, la désactivation de leurs passeports et autres procédures judiciaires.
D’autres, part nous recommandons à l’ensemble du Peuple Congolais, dont les leaders d’opinion, d’adopter une attitude patriotique dans un élan d’unité et de cohésion nationale pour ne pas faire le jeu de l’ennemi qui compte sur notre division pour justifier son agression. Nous devons donc faire preuve de retenue et de responsabilité dans nos discours.
Par la même occasion, nous exhortons le Chef de l’Etat à engager les consultations des différentes couches de la population afin d’organiser un dialogue franc et sincère des congolais sur la paix à l’Est et de permettre à ces derniers de contribuer utilement au retour de la paix.
Dommage pour nos frères et sœurs qui ont cédé au chant des sirènes de l’agresseur à la quête du cheval de Troie, oubliant même l’histoire récente de certains compatriotes qui avaient suivi cette voie et qui l’ont bien regretté après.
Rien ne peut justifier qu’on serve de marchepied à ceux qui tuent nos frères et sœurs pour quelque raison que ce soit. Le Mouvement pour Renouveau présente ses condoléances à toutes les familles des victimes de la barbarie rwandaise et exprime sa solidarité à toutes les familles.
Ce 29 avril 2024, une espèce de séisme a secoué le petit monde politique de la province du Kwango. Cette dernière est située au sud-ouest de la République Démocratique du Congo. Une province à 100% rurale et enclavée malgré une longue frontière territoriale et non-linguistique avec la république d’Angola. La caractéristique de cette province est que jusqu’en 1980, elle produisait du café, des pommes de terres, de petits poids, des haricots, du manioc, des carottes et tout ce que l’on trouve sur les étalages des supermarchés des grandes villes. La forêt de Kitenda était connue pour sa fertilité et inondait la ville de Kinshasa de ces produits Agricoles. La province du Kwango dans les années 1980s avait quelques-unes des meilleures écoles de la République du Zaïre de l’époque. Des grands lycées formés des jeunes filles qui logeaient dans des internats, l’Institut Panda Kwango d’Imbela, et le grand collège des Jésuites à Kasongo-Lunda. Les jésuites sont connus pour donner une formation intellectuelle et humaine à leurs étudiants depuis le 16ème de la fondation de l’ordre par le Basque Ignacio de Loyola. Le collège de Kasongo-Lunda bénéficia donc de cette tradition jésuite d’une formation à l’excellence. Le “magis”, c’est-à-dire la recherche d’excellence était le mot d’ordre magique qui caractérisent les écoles jésuites. En RDC, il y avait un certain nombre des collèges jésuites : Alfajiri à Bukavu, Boboto et Bonsomi à Kinshasa, Kubama -CMS à Kisantu et Ntemo à Kasongo-Lunda dans le Bandundu. L’Ingénieur Willy Bitwisila, le Gouverneur élu de la province du Kwango a fait ses études secondaires au Congo, au collège jésuite de Kasongo-Lunda. Nous avons en commun cette formation extraordinaire à l’amour du travail et de la connaissance pour transformer le monde.
Après ses études secondaires, le nouveau gouverneur est allé poursuivre les études universitaires à l’université de Kisangani où il a étudié à l’école d’agronomie de Yangambi. Pour ceux qui connaissent l’histoire de l’agriculture au Congo, Yangambi était le lieu où toute l’Afrique Centrale pouvait se référer pour une formation à l’agriculture qui n’avait de parallèle que l’Université de Jambloux en Belgique. Après une excellente formation en agronomie, d’où il est sorti avec un diplôme d’ingénieur agronome, le nouveau Gouverneur était équipé d’une formation humaine excellente auprès des Jésuites à Kasongo-Lunda, d’une formation universitaire en agronomie dans une des meilleures universités agricole du monde. Il était donc prêt à commencer sa carrière ; d’abord comme professeur dans quelques écoles d’agronomie à Kinshasa et à Kenge, puis comme coordonnateur de la mission de l’union européenne qui supervise les aides dans le domaine agricole et nutritionnel. Ingénieur Willy est resté près de 10 ans comme coordinateur de ISCO traversant des audits et de contrôles tous azimuts de l’Union Européenne. En dehors de fait de donner un travail régulier a un certain nombre des jeunes qualifiés, ISCO a dans son crédit certaines réalisations qui ont soulagé tant soit peu les souffrances des petits peuples. Je me souviens de la cité de Popokabaka où les jeunes filles à partir de 8 ans devenaient des corvéables pour les familles pour chercher de l’eau à la rivière Ngowa. Les garçons du même âge peuvent jouer au football alors que les filles sont transformées en travailleuses non-rémunérées de la famille. Une division de travail injuste pour la jeune fille dans notre culture. Le rationnel derrière cette manière de faire est que la fille va se marier, elle doit donc être préparée à tenir son futur foyer. La meilleure manière de la préparer était de la faire travailler dès le bas âge.
A 10 ans déjà, avant même ses premières règles, la jeune fille Kwangolaise prend soin de toute la maison, et la recherche de l’eau à la rivière, à une distance de plusieurs miles avec une charge de plus de 5 kg sur sa tête. Dans cette culture qui défavorise la jeune fille et favorise les jeunes garçons, la fille semble beaucoup plus mature très tôt comparées aux garçons. Il est arrivé qu’on demande à la jeune fille de suspendre ses études pour laisser ses frères étudier la raison étant que la fille va se marier et appartiendra à la famille de son mari, alors que les garçons s’occuperont des parents.
Cependant, il a été prouvé que dans un encadrement solide, la jeune fille est sinon plus brillante, au moins autant brillante que les hommes. Quel est le rôle de l’Ir Bitwisila dans cette culture qui rend la jeune fille une quasi esclave de la famille traditionnelle africaine? ISCO de l’Ir Bitwisila a placé des tuyaux pour amener de l’eau à la cité de Popokabaka.
Avec des robinets d’eau à la portée des cuisines, les jeunes filles sont libérées de la corvée de transport des plusieurs galons d’eau sur la tête sur une longue distance. Les Popolaises ont exprimé une grande reconnaissance envers Mr. Bitwisila pour les avoir littéralement libérées de l’esclavage domestique et familiale d’aller chercher de l’eau à la rivière pour toute la famille. Les hommes ou les garçons n’ont pas apprécié de la même manière cette réalisation de l’ISCO parce qu’ils ne sont pas concerné par la provision de l’eau dans les familles.
Le but de ce MDW est de démontrer deux choses:
1. Le résultat que nous avons aujourd’hui d’avoir l’Ir Bitwisila élu Gouverneur de la province du Kwango n’est que le déploiement de la formation scolaire et académique qu’il a reçue, de l’assiduité au travail pendant plusieurs années, et surtout de l’attachement à l’idéologie jésuite de transformer ce monde. Derrière la victoire de l’élection comme gouverneur, il faut reconnaitre une longue préparation qui a abouti à ce résultat. Hegel le dit plus clairement : le résultat ne compte pas, mais c’est le processus qui y a conduit qui est plus important.
2. La province du Kwango n’est plus ce qu’elle était dans les années 1980s. Aujourd’hui, elle est enclavée, elle s’est appauvrie et est devenue le siège de la malnutrition aiguë dans la République Démocratique du Congo. Toutes les terres qui jadis produisaient des pommes de terres, de carottes, des haricots et des petits poids sont toujours là en attente des Kwangolais pour produire la même chose et les acheminer aux marchés des grandes cités et à Kinshasa. L’élection de l’Ir Bitwisila est en quelque sorte une revanche contre la politique politicienne qui a détruit la province pour que l’ingénieur agronome qu’il est s’active à développer la province du Kwango en la désenclavant et en remettant les hommes et les femmes au travail de la terre ; notre mère la terre. L’agriculture, les routes et l’électrification des grandes cités sont des défis majeurs qui attendent notre nouveau Gouverneur Willy Bitwisila. Sa formation et son expérience sont à la hauteur de ces défis, nous en sommes certain et lui souhaitons une réussite extraordinaire dans ce Congo qui avance à grand pas vers les fonds des gouffres économiques, sociales et politiques.