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Ce que la pharmacopée chinoise peut apprendre à la politique Congolaise

(Par le Prof. Patience Kabamba)

 

Il y a quelques mois, on m’a confié le cours de médicine traditionnelle en plus du cours d’anthropologie médicale que j’enseignais déjà. En bon académique, je me suis plongé dans la littérature sur les médecines traditionnelles. J’ai passé plusieurs heures à lire sur la médicine traditionnelle chinoise. Elle est basée sur le Livre de l’Empereur Jaune écrit entre 475-225 BC par Huangdi Nei Jing.

Ce livre qui est le plus ancien sur la médecine chinoise était écrit sous forme d’un dialogue entre l’empereur chinois et son médecin traitant. La médicine chinoise repose sur trois idées fondamentales que Patrick Shan décline en ces termes: a) l’être humain est un produit du ciel et de la terre; b) Notre vie ne nous appartient pas, nous appartenons au vivant; c) Nous ne sommes pas fait du même bois. Ce sont-là les fondements de la médicine traditionnelle chinoise qui date du  5eme siècle avant notre ère.

L’être humain est un produit du ciel et de la terre signifie que nous dépendons de l’air que nous respirons et que nous empruntons du ciel, nous dépendons des battements de notre cœur pompe notre sang qui lui-même provient des fruits de notre terre.  Et notre conscience est suspendu entre la danse des éléments céleste et l’écologie terrestre. Pour la médicine chinoise, la mort n’est pas l’opposée de la vie, mais plutôt de la naissance. La vie ne nous appartient pas, notre vie fait partie du grand ensemble du vivant. Le livre de Huangdi est un dialogue entre l’empereur et son docteur. Pour la médicine chinoise, chaque patient est un roi, et qu’il faut le traiter ainsi. Le troisième pilier de la médicine chinoise est que même si nous partageons les mêmes gènes, nous ne sommes pas identiques.

Chaque personne est une essence particulière. Nous ne sommes pas fait du même bois  disent les chinois. La médecine occidentale utilise souvent par un médicament guérir une maladie ; une seule molécule qui qui traite la maladie. Chez les chinois, le rêve d’un médicament qui soignerait tout le monde n’existe pas. Il ne s’agit pas d’adapter le malade au médicament, mais plutôt le médicament au malade dans sa spécificité. Il est, par exemple, anormal de déterminer la pression artérielle de manière normative pour tout le monde, car cela dépend des individus, il y a des personnes qui peuvent supporter une tension artérielle plus élevée à cause de leur constitution physique, et d’autres non. Les Chinois ne prescrivent jamais la même chose ni la même dose pour tout le monde. Ceci est le propre de la médecine chinoise. Deux malades ne sont jamais identiques. 

La médicine chinoise est un système complet basé sur trois types de diagnostics: a) symptomatique, qui traite les symptômes. On trouve des mangues malades, et on traite les mangues; b) diagnostique physiopathologique, les mangues sont malades, et on traite la branche qui porte ces mangues malades ou l’arbre lui-même. On va donc traiter le manguier dans le cas où on trouve des mangues malades. Enfin c) le diagnostic étiologique, ici on traite les  causes  ou la racine de la maladie. Pour le cas des mangues malades, on va traiter le sol sur lequel pousse le manguier. Le traitement symptomatique n’est pas de la médicine, c’est tout simplement un dépannage. J’ai des maux de tête et je prends une aspirine. C’est un traitement symptomatique. Si au lieu de prendre l’aspine je cherche pourquoi j’ai des maux de tête. On va regarder du côté du foie qui équilibre la pression sur le corps. C’est le diagnostic physiothérapeutique. Et enfin le diagnostic étiologique va poser la question de savoir pourquoi le foie pousse si fort le sang pour donner des migraines.

 Il existe 9 causes de maladie en médicine chinoise: 1) les climats; 2) les émotions; 3) les épidémies; 4) l’alimentation; 5) Le surmenage (intellectuel, physique, ou sexuel); 6) le traumatisme; 7) le parasite; 8) les poisons et  9) les facteurs héréditaires. 

Et enfin, parlons des branches thérapeutiques de la médicine chinoise. 

a) Les interventions externes comme l’acuponcture, le massage, la saignée, ventouse, orthopédie, chirurgie , moxibustion, chauffage des points, etc. 

b) Les interventions internes comme la pharmacopée et la diététique,

c) Les exercices : postures/mouvements; respiration, attention, la méditation qui aide à se tourner vers l’intérieur de soi dans un monde ou le silence est devenu une denrée extrêmement rare.

d) Intervention psychologique :  la médecine psychosomatique, parler avec les gens…

e) La prévention: les conseils sur la santé. 

C’est en fonction du type de maladie que l’on utilisera un de ces outils thérapeutiques. Dans certaines maladies, le médecin doit toucher l’esprit du patient. 

La pharmacopée chinoise:

Dans la pharmacopée chinoise, il n’y a pas une seule plante. Il y en a plusieurs et chaque plante a un rôle précis à jouer. Dans la phytothérapie chinoise, la plante principale qui soigne est appelée l’Empereur. On lui ajoute trois ou quatre plantes qui agissent en synergie avec l’empereur. Elles sont appelées des ministres. A côté des ministres, il y a aussi des plantes qui traitent des effets indésirables possibles provenant de la plante principale (comme des anti inflammatoires) elles sont des conseillers.

D’autres plantes vont diriger l’action vers telle partie du corps ou telle autre, elles sont appelées des ambassadeurs. Les ambassadeurs vont donc cibler le traitement. 

Le rationnel de la phytothérapie chinoise est que l’empereur ou le président seul ne peut pas soigner le corps ou diriger le pays. Il doit lui être associé des ministres qui participent à son action , des conseillers qui traitent (ou rectifient) les effets indésirables de sa présidence, et des ambassadeurs qui ciblent les effets de l’action de la présidence. Cependant, si une des plantes est toxique, elle va détruire toute la thérapie, et c’est l’empereur qui en portera la responsabilité. Si un des ministres surfacture les forages, les lampadaires ou les achats d’armes et détournent plusieurs millions des dollars, il devient toxique et détruit toute l’action thérapeutique de la plante principale, l’empereur. De la phytothérapie chinoise , la politique congolaise pourrait s’inspirer pour éliminer les plantes toxiques de son gouvernement afin de remettre debout la République Démocratique du Congo qui n’a pas l’air de bien se porter en ce début du second mandat de l’empereur.

Ce que la pharmacopée chinoise peut apprendre à la politique Congolaise

RDC : Radioscopie d’un gouvernement à venir

(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite/Université de Kinshasa)

 

*Avec impatience, et avec beaucoup de curiosité, nous attendons tous la naissance du nouveau gouvernement, le gouvernement qui amorce le second mandat de FATSHI, et qui sera conduit par J.S.T. Quelles seront ses caractéristiques ?

Nous observerons la taille. Sera-ce un gouvernement d’une trentaine, d’une quarantaine ou d’une cinquantaine de « leurs Excellences » ? Sera-ce un gouvernement éléphantesque et budgétivore de combien de V.P.M., de Ministres d’Etat, de Ministres, de Ministres Délégués et de Vice-Ministres ? Puis viendra la proportion des femmes et des hommes dans le gouvernement qui traduit l’évolution de la masculinité positive. Y aura-t-il du progrès pour rejoindre les prescrits constitutionnels ? On dévisagera l’âge : quelle sera la place occupée par les moins de 50 ans et les plus de 50 ans ? Corollairement que représenteront les « homo novus », les novices qui feront leurs premiers pas dans le gouvernement, et les personnes déjà trempées dans la vie politique ?

On examinera l’appartenance aux partis et aux regroupements politiques. Comment se seront départagés les membres de l’Union Sacrée de la Nation ? Le partage aura-t-il respecté les résultats des élections, le rapport des résultats aux élections de fin décembre 2023 ? Combien de membres du gouvernement proviendront-ils de l’Assemblée Nationale et du Sénat ? Les activistes de la Société civile et les handicapés auront-ils pu trouver une place ?

On n’échappera pas à la « géopolitique », comme on dit chez nous : les originaires de l’Est et les originaires de l’Ouest ; les ressortissants de Grand Bandundu, de Grand Equateur, de Grand Kasaï, de Grand Katanga, de Grand Kivu, de Grande Province Orientale ; les compatriotes qui tiennent à ce qu’on dise qu’ils viennent de la diaspora.

On relèvera la formation suivie et les études faites. On est de Lovanium, de l’Unikin, de Kassapa, de l’Unikis, Belgicain de Louvain, de l’U.L.B., de Liège, de Mons, Ancien de France, des Etats-Unis, de l’Afrique du Sud, etc…

L’appartenance religieuse n’est pas à négliger. On se réclame comme catholique, protestant, salutiste, kimbanguiste, membre de l’Eglise de Réveil. Du temps de la Deuxième République avec Mobutu, il y avait toujours au moins une place réservée à l’Eglise Kimbanguiste. On apprend ces derniers temps que Corneille Nangaa a été propulsé à ses débuts par les Eglises de Réveil.

Ceux qui auront eu le mérite, ou la chance – Chance eloko pamba, dit-on -, vont s’empresser d’adresser des remerciements, qui à Dieu le Maître des Temps et des Circonstances, et au Chef de l’Etat, qui à leur Pasteur, leur Prophète ou à leur Nganga. Les heureux promus seront rejoints par leurs proches, leurs sympathisants, leurs partis, leurs associations, leurs groupes ethniques, pour adresser à leur tour des remerciements enflammés au Président de la République pour cette promotion.

Les frustrations ne manqueront pas. En République Démocratique du Congo, il y a 26 provinces et 145 territoires. Toutes les provinces et tous les territoires ne pourront pas se féliciter d’avoir un représentant au gouvernement national. La cohorte des insatisfaits, que feront-ils ? Que deviendront-ils ?

Pour nous, le souhait est de voir accéder à la commande des affaires de l’Etat un gouvernement de VERTEBRES, comme l’on disait en 1991-1992, du temps de la Conférence Nationale Souveraine. Devraient faire partie du gouvernement des Vertébrés des hommes et des femmes dont la Compétence, l’Expérience, l’Intégrité et le Patriotisme ont été reconnus. Ce gouvernement emmené par J.S.T. sous la houlette de FATSHI devra relever les nombreux défis majeurs : la défense du territoire et la sécurité à l’Est, la restructuration de l’armée, la lutte contre la corruption, le développement des routes, le développement de l’agriculture, l’industrialisation, l’amélioration du système éducatif, la promotion de la recherche, la justice distributive, l’emploi des Jeunes, la lutte contre les érosions, la lutte contre la Pauvreté, etc…

Trouvera-t-on parmi les promus l’esprit d’un Kasa-Vubu : « Je rends à l’Etat les frais de mission que je n’ai pas utilisés » ; l’esprit d’un Lumumba : « Jusqu’au sacrifice suprême » ; l’esprit d’un Iléo : « Dieu me regarde et suit tout ce que je fais », l’esprit d’un  L.D.Kabila : « Je ne trahirai pas le Congo ! », l’esprit d’un  Etienne Tshisekedi : « Le Peuple d’abord !!! », l’esprit d’un Lunda Bululu : « Je démissionne pour ne pas avaler des couleuvres ! ».

WAIT AND SEE !

RDC : Radioscopie d’un gouvernement à venir

L'importance des institutions crédibles et démocratiques pour la République démocratique du Congo (RDC)

(Par Faustin Luanga) 

Faustin Luanga

Faustin Luanga

La RDC traverse actuellement une période tumultueuse, principalement marquée par une crise sécuritaire dans sa partie Est. Dans ce contexte difficile, il est essentiel de trouver des solutions pour sortir le pays de cette impasse. Plutôt que de recourir à des coups d'État, il est clair que la RDC a principalement besoin d'institutions crédibles et démocratiques. Ces institutions jouent un rôle crucial dans la stabilité et le développement du pays.

Les institutions crédibles et démocratiques fournissent un cadre stable pour le fonctionnement du gouvernement. Elles permettent une transition pacifique du pouvoir et offrent aux citoyens une voie légale pour exprimer leurs préoccupations. En favorisant la participation citoyenne et en garantissant l'égalité devant la loi, ces institutions renforcent la confiance des citoyens dans le système politique. La stabilité politique est essentielle pour attirer les investissements étrangers, favoriser la croissance économique et assurer le bien-être de la population. En revanche, les coups d'État ne peuvent pas offrir ces avantages.

Les institutions crédibles et démocratiques encouragent la responsabilité des dirigeants envers leurs citoyens. Elles mettent en place des mécanismes de contrôle et de reddition de comptes, réduisant ainsi les risques de corruption et d'abus de pouvoir. De plus, ces institutions garantissent la transparence dans la gestion des ressources publiques, ce qui contribue à la confiance des investisseurs et à la lutte contre la pauvreté, améliorant ainsi le bien-être des citoyens.

Les institutions démocratiques protègent les droits fondamentaux des citoyens, tels que la liberté d'expression, la liberté de la presse et le droit à un procès équitable. Elles favorisent également la participation active des citoyens dans le processus décisionnel, en favorisant la représentation politique et en garantissant l'accès à l'information. Ces droits fondamentaux sont essentiels pour le développement d'une société juste et équitable.

En conclusion, il est évident que la RDC a davantage besoin d'institutions crédibles et démocratiques que de coups d'État. Ces institutions fournissent la stabilité politique nécessaire pour attirer les investissements, promouvoir le développement économique et garantir le bien-être de la population. De plus, elles favorisent la responsabilité des dirigeants, la transparence dans la gestion des ressources publiques et la protection des droits fondamentaux des citoyens. Les trois coups d’états (de Mobutu contre Kasa-Vubu, de Laurent Kabila (AFDL)  contre Mobutu et de l’’AFDL contre Laurent Kabila) n’ont rien produit de bon pour le pays. Il est donc crucial de renforcer la cohésion nationale en renforçant ces institutions pour sortir la RDC de la crise actuelle et ouvrir la voie à un avenir meilleur pour tous. Salut chez vous.

Prof Faustin Luanga,

Sénateur élu du Maniema, au service de la RDC

L'importance des institutions crédibles et démocratiques pour la République démocratique du Congo (RDC)

Sonnette d’alarme de Me Clément Kitengye Kisaka à la Majorité, Union sacrée, Obligation de résultats !

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Union sacrée, Obligation de résultats !

 

Au cours d’un entretien avec la rédaction du journal l’Avenir, mercredi 15 mai 2024, Me Clément Kitengye-Kisaka, Président du Parti politique “Congrès National pour la République”, “CNR”, membre du “Regroupement politique “A.A.C.P.G” de la Platetorme politique « Union sacrée de la Nation » dont l’Autorité morale de Référence est le Ministre d’Etat Pius Muabilu, a tiré la sonnette d’alarme pour conscientiser les élus afin qu’ils jouent leur rôle de voter d’une part, des lois favorables à la population et, d’autre part, effectivement le rôle de contrôle de l’exécutif. Il a également appelé le nouveau gouvernement à prendre conscience de ses responsabilités afin de travailler pour l’émergence de la République démocratique du Congo.

Pour ce faire, « Il suffit d’une volonté politique pour y parvenir car, ce pays regorge de toutes les potentialités, tant humaines que naturelles ; pour décoller. Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car, tout le décor est planté avec l’actuelle majorité  parlementaire de l’Union sacrée de la Nation, issue des dernières élections, souligne d’entrée Me Clément Kitengye-Kisaka.

Depuis son accession à la Magistrature suprême de la République démocratique du Congo le 20 janvier 2019, Félix Antoine Tshisekedi n’avait jamais eu autant d’éléments de gestion pour appliquer le programme pour lequel il avait été élu, la politique se résumant par le leitmotiv : « Le peuple d’abord ». 

Si son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, s’est plaint de ne pas avoir ne fut-ce que 15 personnes’ pour faire émerger le Congo et surtout qu’il a déploré de ‘n’avoir  pas pu changer le congolais’, quant à  Etienne Tshisekedi Wa Mulumba l’opposant historique et l’un des initiateurs du parti actuellement au pouvoir, l’UDPS, c’est  ‘le système’ qu’il fallait indexer et éradiquer. Un système qui n’a cessé de changer de profil depuis l’accession du Congo belge à sa souveraineté internationale le jeudi 30 juin 1960. Ce jour-là, les Congolais, accédant à l’indépendance, avaient espéré « dresser le front longtemps courbé» sans que tous comprennent que c’est « par le labeur que nous bâtirons un pays plus beau qu’avant ». Le changement pour passer du système des intérêts de « l’étranger d’abord » pour le bien être du « peuple d’abord ». Mais comment y parvenir ?

Un chemin fait des nœuds de vipères

Pour justifier pourquoi il estime que l’USN a l’obligation des résultats, Me Clément Kitengye-Kisaka retrace le chemin fait des nœuds de vipères qu’a dû suivre le Président élu en 2018, Félix Tshisekedi, issu de l’opposition depuis environ 37 ans et qui était contraint de tenter d’appliquer son programme avec une majorité parlementaire hostile.

« Tout est partie, de la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple.  Cérémonie boycotté par le FCC, Majorité de l’époque », affirme Me Kitengye. Et d’ajouter, « Félix Tshisekedi a profité de l’occasion pour faire basculer ladite Majorité car le FCC lui mettait les bâtons dans les roues par ses représentants au gouvernement. Ce qui fit que le 1er Ministre ILUNGA ILUKAMBA ne pouvait bien marcher », rappelle le Président de CNR.

Ce dernier de préciser que même les gouvernements Sama I et II qui avaient exercé avait difficile à avoir des résultats. Tous ces nœuds de vipères, plutôt que de décourager le fils du ‘Sphinx de Limete’ sont plutôt devenus motivations qui ont conduit à la création de l’Union sacré de la Nation qui a actuellement une écrasante majorité qui devrqit permettre au Gouvernement Judith Suminwa Tuluka de matérialiser le programme « Le Peuple d’abord ». Il n’y aura, donc, plus d’excuse.

A la genèse de l’Union sacrée, était Muabilu

Actuellement, des voix s’élèvent quant à la puissance politique du Regroupement politique  « Union sacrée de la Nation » lequel est appelé à matérialiser la ‘vision’ du Chef de l’Etat et une certaine opinion semble oublier que la récente configuration de la majorité parlementaire tire sa genèse de la  prise de risque politique du mercredi 21 octobre 2020, lors de la cérémonie de prestation de serment des Hauts magistrats au Palais du Peuple » que la “coalition Kabila” créée en juin 2018, dans la perspective des élections générales prévues la même année, avait pris pour prétexte  le refus « de cautionner toute violation intentionnelle et manifeste de la Constitution du 18 février 2006 en vigueur au pays ». La fameuse coalition déclara formellement ne pas être concernée par la cérémonie prévue  au Palais du Peuple, la qualifiant, à tort, d’irrégulière. 

Prévue pour le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple, la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats avait suscité  plusieurs réactions au pays du fait que le  Front commun pour le Congo (FCC) avait lancé un appel au boycott à très large spectre de cette cérémonie. Dans un communiqué publié le mardi 20 octobre 2020, la conférence des présidents du FCC renseignait que tous les cadres de cette plateforme évoluant au sein des institutions, ne participe pas à cette solennité que devait présider le chef de l’Etat Congolais Félix-Antoine Tshisekedi.

Brandissant le caractère sacré du Palais du peuple, siège du Parlement, le FCC dénonçait tout acte frisant « la violation expresse de ce temple de la démocratie et appelle la population à la résistance. En ce qui concerne le Président de la République, le FCC invite ce dernier au respect sans faille, de son serment constitutionnel, fait sur fond d’observation et de défense de la loi suprême et des autres textes légaux de la RD Congo ».

Malgré la toute-puissance du FCC à l’époque mais, comme l’avait dit le Premier ministre britannique William Churchill : « un homme politique devient homme d’Etat, lorsqu’il arrête de penser ‘prochaines élections’ pour penser ‘prochaines générations’ », Pius Muabilu Mbayu Mukala  s’est résolu de passer outre le mot d’ordre du FCC  et de la “coalition Kabila”.  Il lui a fallu beaucoup de clairvoyance pour être pionnier parmi ceux  qui affirment, aujourd’hui,  soutenir la vision du Chef de l’Etat, pas très claire à l’époque pour certains. C’était l’acte de conception de l’Union sacrée de la nation pour ‘déboulonner’ le système politique cupide de prédation. 

Ainsi, donc, à la genèse de l’Union sacrée, Pius Muabilu Mbayu Mukala était avec Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo !

 « Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car tout le décor est, déjà, planté. L’Union sacré n’a plus d’excuses, elle doit corriger les erreurs d’hier », martèle Me Clément Kitengye Kisaka.

La Prospérité/L’Avenir

Sonnette d’alarme de Me Clément Kitengye Kisaka à la Majorité, Union sacrée, Obligation de résultats !

Le Président de la République et le Premier Ministre dans la Conceptualisation du Régime Primo-Ministériel (Enoncé par le Professeur Boshab) : La Nécessité des Nuances Politologiques

(Version révisée de la réflexion publiée le 26/11/2020 dans 7sur7.cd .)

 

Le savant congolais du Droit Constitutionnel Evariste Boshab, auteur de plusieurs ouvrages académiques référentiels, avait enclenché un ouragan de réactions dans l’aire intellectuelle et dans le champ politique, avec son énonciation du régime « primo-ministériel » dans le contexte du système politique de la RDC. Il avait autant enrichi que bousculé le registre lexical politique et communicationnel des congolais. Les pseudo-analystes politiques et autres chroniqueurs folkloriques des évènements du pouvoir, souvent allergiques à la réflexion politique conceptualisée, ne s’étaient pas  abreuvés de sa sève épistémique. Et cela, dans un univers intellectuel où la typologie classique des régimes politiques adoptés dans divers projets de société des partis politiques, et expérimentés depuis 1960, est sculptée avec superficialité dans la discursivité et l’exercice concret du pouvoir. Réactions ambiguës sur le registre de l’obscurantisme politique congolais. On y avait noté des objections et critiques aléatoires, mutilatrices de l’authentique savant Constitutionaliste Congolais (différent de fades constitutionalistes prestidigitateurs) par les « politicailleurs » et autres pseudo-intellectuels oxydant l’arène politique Congolaise.

Aujourd’hui encore, la confusion persiste sur cette problématique. Ainsi donc, ma contribution cogitative a pour visée d’apporter une nuance conceptuelle, axée sur la praxis politique contemporaine, dans la conceptualisation du régime primo-ministériel du point de vue politologique – puisant dans le gisement épistémique de la Science Politique. Ma démarche gravite autour de trois axes. Le premier établit que le régime primo-ministériel est originellement et fonctionnellement synonyme du régime parlementaire pur dans la typologie classique des régimes politiques en Sciences Politiques. Mais dans une certaine mesure, ce type de régime peut avoir une variante compressée dans le régime semi-présidentiel. Toujours à travers le prisme politologique, et au-delà de la normativité constitutionnelle (qui est une codification de la volonté générale rousseauiste, donc un instrument du politique) encapsulée dans l’énoncé générique du Professeur Boshab, le deuxième point relève que l’effectivité de la primo-ministérialité formelle ou par élan de la primature, est surtout fonction de la maestria politique du premier ministre comme operateur politique. Le troisième axe insiste sur la dimension systémique de la crise politique et déplore le silence ou l’absence des professeurs des Sciences Politiques dans les débats nationaux majeurs à ce sujet (éminemment politique). La conclusion souligne que le président de la République et le premier ministre portent tous deux une part de responsabilité dans la performance ou les déficiences d’un régime politique. Ainsi donc la RDC a besoin du déploiement d’une intelligence synergétique transformationnelle pour corriger les dysfonctionnements du régime politique congolais. Et cela au regard des déviances et contradictions observées de 2006 à 2024.   

  1. LE CONCEPT DE « RÉGIME PRIMO-MINISTERIEL » EST ORIGINELLEMENT ET FONCTIONNELLEMENT SYNONYME DU RÉGIME PARLEMENTAIRE CLASSIQUE CERNÉ SUR LA VARIABLE ET L’AIRE DES PRÉROGATIVES EXÉCUTIVES.

 

D’abord, Il convient de relever que l’énoncé du Professeur Boshab est d’une immense pertinence car il fait bifurquer le débat intello-politique (différent des supputations évènementielles à ras le sol dans les réseaux sociaux dans plusieurs débats télévisés intellectuellement fades) sur une nouvelle piste d’intelligence cogitative nationale. Cet énoncé impose une archéologie des rayons du pouvoir exécutif dans la configuration politique binaire président versus premier ministre en RDC. Cette perspective est d’autant plus saillante que la crise actuelle a aussi comme une des causes premières ce que j’ai conceptualisé depuis 2019 comme étant la propension d’un présidentialisme impérial. Dans cette optique, on a vite observé que le Président F. Tshisekedi a démarré sa dispensation politique avec la notable tendance à exercer ses pouvoirs au-delà des normes inhérentes au régime semi-présidentiel (semi-parlementaire) dont les principes sont encastrés dans notre Constitution. Les cas du programme de 100 jours et du programme présidentiel de la réduction de la pauvreté (dont aucune évaluation n’est connue à ce jour), des nominations des généraux et juges de la Cour Constitutionnelle en dehors des procédures de la gouvernance étatique prévues par l’Article 81 de la Constitution, l’imposition au Gouvernement des décisions coulées dans la communication du président au Conseil des Ministres, notamment, sont éloquents.  Refuser de voir cette réalité déviante (régression systémique) en la justifiant à l’aide de la prestidigitation interprétative constitutionaliste, c’est soutenir une fallacieuse perfection absolue dans le fonctionnement de l’institution Président de la République en RDC.

Cependant, au plan d’une exploration conceptualisée des dynamiques du pouvoir, l’énoncé du Professeur Boshab rend compte d’une double donne normative et empirique méritant d’être disséquée. Il est d’abord indispensable de préciser que le Professeur Boshab n’a pas inventé ce concept – contrairement aux accusations de certains politiciens populistes et autres iconoclastes politiques. Le concept de « primo-ministérialité » a été utilisé dans plusieurs réflexions sur les possibilités des reformes du régime politique Français (Olivier Duhamel, « Deuxième solution radicale : le système primo-ministériel » in Le Quinquennat, 2008, pp. 65-73 ; «Vers une VIe République primo-ministérielle » in Les Echos, 2002).  Deux aspects historique et fonctionnel méritent d’être relevés. A l’origine, ce régime est de nature essentiellement parlementaire classique.  Ce régime d’un premier ministre aux pouvoirs exécutifs prééminents est apparu au Royaume Uni en 1721 avec Sir Walpole. Ayant été la conséquence de la Révolution dont l’ultime visée fut la fin de l’absolutisme par la réduction sinon l’aplatissement des pouvoirs impériaux du monarque, ce régime consolida les prérogatives exécutives prédominantes du premier ministre en Grande Bretagne. En revanche, en France où prévaut le régime semi-présidentiel aux connotations d’essence hégémonique Gaulliste (d’où sont tirés quelques aspects du régime politique Congolais), certains penseurs ont envisagé l’amputation (« dégaulliser » le régime) des pouvoirs jugés excessifs du président au profit du premier ministre pour donner à ce pays un régime primo-ministériel (Christophe Premat, «Des institutions politiques adaptées à notre temps », in Erudit, 2014 ; « Pour un régime primo-ministériel et une dose de proportionnelle » in L’Humanité, 2005). 

Au plan fonctionnel, comme son appellation l’indique, en effet, le régime primo-ministériel se caractérise par la prédominance exécutive (élasticité de l’aire des prérogatives exécutives) du Premier Ministre et son rôle exclusif dans la conception et l’implémentation des politiques publiques d’Etat. A telle enseigne que le régime primo-ministériel est en réalité synonyme du régime parlementaire classique, car à l’origine ce concept souligne l’exercice exclusif des prérogatives exécutives par le premier ministre. Dans les cas du Royaume Uni, de l’Inde où d’Israël, le Roi (la Reine) dans la monarchie constitutionnelle, le Président non élu directement par le souverain primaire, donc dénué de légitimité populaire, exerce un pouvoir de type symbolique ou protocolaire. Il incarne l’unité et la souveraineté nationale, notamment par rapport aux relations internationales. Néanmoins, pour Dominique Rousseau, dans une certaine mesure le régime semi-présidentiel peut basculer dans le mode primo-ministériel en cas de cohabitation. N’ayant pas la majorité parlementaire le président de la République perd la capacité politique d’impulser la politique de la nation. Le premier ministre devient alors le principal animateur du pouvoir exécutif (Dominique Rousseau, « La République sans fétichismes », in Le Monde 2002).

  1. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LA RDC N’EST PAS PROTOCOLAIRE FACE À UNE PRIMO-MINISTÉRIALITÉ FORMELLE AUTOMATIQUE

La philosophie politique républicaine a orienté la composition de la Constitution de la RDC, par rapport aux expériences d’un président Kasavubu vulnérable face au Parlement (hyperpuissant, dont le Premier Ministre fut le prolongement exécutif), et de l’absolutisme de Mobutu détenteur des pouvoirs exécutifs totalitaires. Cependant, la rationalité républicaine des pouvoirs équilibrés (séparation des pouvoirs en mode « checks and balances »), évitant de diluer le président de la République dans la prééminence exécutive du premier ministre (ce que rejetèrent les Gaullistes en 1958), a injecté un mécanisme collaboratif dans la gouvernance de l’Etat. Donc contrairement à la doxa constitutionaliste d’un premier ministre détenteur du monopole de l’action gouvernementale en RDC, il est en réalité co-auteur (en amont) et principal exécutant (en aval) tout en portant la responsabilité devant le parlement. Cela est établi dans l’Article 91 de la Constitution. Elle prescrit la concertation entre le président et le premier ministre dans la définition de la politique nationale et la collaboration dans les secteurs stratégiques de la défense, la sécurité et les affaires étrangères. En RDC, historiquement on parlerait du régime primo-ministériel stricto sensu de 1960 à 1965. Etant une transposition non substantiellement réfléchie du parlementarisme Belge, ce régime-là fit de Kasavubu (élu au second degré par le Parlement) un président fragile et quasi-protocolaire. C’est sa tendance à vouloir exercer des pouvoirs excessifs au-delà des prescriptions constitutionnelles (comme aujourd’hui dans une certaine mesure), qui fit de lui l’épicentre des rebellions en 1963 et du coup d’Etat en 1965.

Dans le cas de la RDC, la notion d’un régime primo-ministériel est inexistante dans la Constitution, mais son élan opérationnel est possible. Primo sur le plan normatif, les principes édictés dans la constitution sont ceux d’un régime semi-présidentiel (semi-parlementaire).  Le président de la République est élu au suffrage universel direct, participe à la conception des politiques publiques (Article 91), possède des rayons des pouvoirs concurrentiels et détient la primauté de la validation des actes décisionnels d’Etat (pouvoir ultime sur le Conseil des Ministres, promulgation des décrets présidentiels opérationnalisant certains actes des autres institutions, pouvoir de dissolution de l’Assemblée sur base de certaines conditions, etc.). Sous cette lumière, ni la volonté générale rousseauiste, ni sa codification dans la constitution, ne prescrivent donc un président d’apparat comme dans un régime parlementaire pur, créant de jure et de facto une prééminence primo-ministérielle.

En revanche sur le plan de la réalité des dynamiques du pouvoir en mouvement sur la sphère institutionnelle, à travers le prisme de l’anthropologie politique, la nature relationnelle-concurrentielle du pouvoir est à cerner.  Les prérogatives du premier ministre sont en réalité aplaties non pas exclusivement par la tendance hégémonique du Président F. Tshisekedi, mais aussi par un déficit de charisme (une ressource du pouvoir) de ses Premiers Ministres successifs (Ilunga  Ilunkamba, Sama Lukonde). En d’autres termes, ce n’est pas seulement la normativité déclarée dans la constitution qui révèle et matérialise « la primo-ministérialité » ou son élan de facto pour ainsi dire. Même sans normativité constitutionnelle formelle, une certaine impulsion de la primo-ministérialité peut jaillir par la virtuosité politique et gouvernologique du chef du Gouvernement. Dans le cas actuel de la RDC, même les rayons du pouvoir exécutif attribués à la fonction du chef du Gouvernement par la Constitution ne sont pas exercés avec une brillance techno-politique valorisant le rôle d’animateur principal des opérations exécutives de l’Institution Gouvernement. Cela est aussi dû au fait (anticonstitutionnel depuis 2007 avec le Premier Ministre Gizenga) que depuis 2006 le premier ministre n’est pas le leader politique direct de la majorité (ou la coalition majoritaire au parlement). C’est-à-dire, un operateur techno-politique prééminent du sérail politique détenant une légitimité électorale, intériorisant l’idéologie du parti majoritaire (ou prédominent dans une coalition), domptant le personnel politique du parti ou de la coalition, et maitrisant les dossiers stratégiques de la nation, comme cela est la pratique dans les régimes d’essence parlementaire. Cet aléa affecte aussi la performance exécutive du premier ministre.

Dans le cas du Président Honoraire J. Kabila, sa personnalité politique «ego-maitrisé» et son statesmanship flexible, avaient rendu possible un certain élan de  primo-ministérialité performante du chef de Gouvernement Matata, qui était lui-même porteur d’un certain talent novateur. Sa vulnérabilité d’un technocrate dénué d’ancrage politique dans la majorité fut compensée (dans une majorité présidentielle relativement plus cohésive) par son soutien par le Président Kabila, et l’appui par Agustin Katumba Mwanke, colossal pilier du régime. Plus déterminant encore, avec sa « Matatanomics » efficace, Matata fut aussi protégé par sa légitimité de performance révélant un certain élan primo-ministériel par des accomplissements significatifs sur terrain (Congo Airways, Esprit de Vie, Transco, modernisation de la ville de Kindu, projection de l’émergence en 2030 par le PNUD), ayant comme centre d’impulsion la primature. Cela avait validé le Premier Ministre Matata auprès des organisations financières internationales (FMI, BM, PNUD), et aux yeux du Peuple. Ainsi, la déstabilisation ou la défenestration politicienne du Premier Ministre fut difficile. Donc, le capital technique, mais surtout sociopolitique du premier ministre est une ressource majeure dans l’élan primo-ministériel. Sans ces atouts, le premier ministre sera victime des pressions politiciennes, et dilué dans la propension hégémonique du Président de la République, apparaissant ainsi comme un superviseur du gouvernement au nom du chef de l’Etat. 

  1. AU-DELÀ DU RÉDUCTIONNISME CONSTITUTIONALISTE : LA REALITÉ DE LA CRISE DU SYSTÈME POLITIQUE ET LE SILENCE ÉTONNANT DES PROFESSEURS DES SCIENCES POLITIQUES

 

Par ailleurs, le système politique congolais (comprenant l’interaction structurée de l’Etat, des partis politiques, de la société civile, des médias et sphères académiques, des effets des agents exogènes sur ledit système) connait, particulièrement depuis 2019, un assèchement intellectuel et idéologique, et surtout des dramatiques déviations structuro-fonctionnelles. En d’autres termes, les violations répétées de la Constitution ne se réduisent pas simplement aux occurrences de non-conformité au texte fondamental. Il s’agit-là d’une problématique polygonale du système politique touchant aux idéologies mimétiques et inopérantes, à la résurgence de la gouvernementalité ancestrale du pouvoir total, à la culture politique paroissiale et la socialisation politique Zaïroise (une zairianité politique). Cela est couplé au sous-développement des partis politiques. Ceux-ci sont réduits aux conglomérats tribaux-courtisans et ascenseurs sociopolitiques des politiciens néopatrimonialistes. Il s’y ajoute le cancer métastasé des regroupements politiques creux et opportunistes, dénués de rationalité politique développementale. Ils sont exploités pas les chefs politicailleurs (cyniques népotistes) pour leur ascension politique et la vassalisation des cadres et militants des « particules politiques». Ils complexifiant les élections et plombant le fonctionnement des institutions. On y observe également une opposition inféconde en proposions des politiques publiques alternatives et une société civile vassalisée. Sur ce registre on repère également la praxis d’un infécond leadership et la gouvernance artisanale, incapables de propulser la navigation socioéconomique accélérée vers l’émergence. Au regard de l’expérience de trois décennies de la démocratisation pluraliste et ses contradictions, on cerne pareillement la problématique de l’inadéquation du régime politique et de la forme de l’Etat (au regard défis et contradictions observés depuis 2006), ainsi que du paradigme de la sécurité nationale et de notre ambition géostratégique.  Donc, la problématique du non-respect de la constitution en elle-même, et la question adjacente de la primo-ministérialité, ne constituent qu’une partie du puzzle.

Face à cette problématique, relative au génie d’un peuple repensant, réinventant et ré-opérationnalisant l’ordre politique porteur d’intelligence pour son progrès fulgurant dans le concert des nations, on peut déplorer le silence, voire l’absence des contributions saillantes de ceux qui étudient et enseignent la « Science du Pouvoir ». La Noble Science par excellence, car étant architectonique dans le prisme Aristotelien, étant donné que son principal objet d’étude, le pouvoir, décide de tous les autres secteurs d’activité dans la sphère de l’existence collective. Pourtant, la RDC possède d’excellents politologues d’un calibre académique luminescent. Cependant, il leur manque l’impulsion de l’intellectualité spécifique porteuse de la parrêsia prescrite par Michel Foucauld. C’est-à-dire la « vaillance » de dire la vérité de sa science précise à la société.  Beaucoup se sont résignés au sort des fonctionnaires éducatifs (souvent en fantasme égotiste et mystificateur de « professeur des universités », sans aucun impact sociétal). Ils se dissimulent derrière l’excuse de l’éthique professorale qui proscrirait tout discours public sur sa collectivité. Pourtant cette époque-là est révolue. La démocratie moderne étant délibérative comme le souligne Habermas, le scientifique doit aussi se démocratiser – sortir de la tour des savoirs mystifiés. Il est appelé à s’auto-capitaliser au profit de l’émancipation intellectuelle du peuple (démos) grâce à la vérité libératrice dévoilée sur la société par la Science impulsée par la Conscience. Les Professeurs des Sciences Politiques ont le devoir d’illuminer la société dans la perspective de l’intelligence synergétique pour le progrès sociétal. 

CONCLUSION

LA NÉCESSITÉ DE LA CORRECTION DES DYSFONCTIONNEMENTS DU RÉGIME POLITIQUE EN RDC PAR UNE INTELLIGENCE SYNERGÉTIQUE TRANSFORMATRICE DE LA RES PUBLICA

Le leadership national de 2001 à 2018 ayant construit les matériaux fondamentaux du système politique dans sa configuration légale et institutionnelle moderne actuelle, la dispensation de l’alternance avait pour mission historique et sociétale de proposer les termes de l’amélioration en substance avec virtuosité et vélocité. Cela tant en termes de nouvelles idée-forces de traction nationale, aussi bien que de la gouvernementalité moderniste  mutationnelle. La crise actuelle est donc le reflet d’un leadership politique tant au niveau national que provincial dénué d’une théorie du changement (« theory of change » pour reprendre la formule harvardienne) et des projets transformationnels conséquents dans les pans fondamentaux déficitaires du système politique cernés ci-haut.  Cet effort rationnel, systématisé et minutieusement évalué et corrigé progressivement, est de portée nationale. C’est une responsabilité multipartite dans toute la société, mais qui doit être impulsée grâce à un leadership développemental à la proue de l’Etat. 

Si le régime prescrit dans la constitution ne fonctionne pas en conformité avec les pouvoirs prescrits pour propulser le progrès escompté, le Président de la République porte sa responsabilité indéniable (à moins de clamer fallacieusement son infaillibilité et sa perfection absolue). Mais, il est partial d’inférer que le régime politique de la RDC serait primo-ministériel, suggérant par-là que le Président de la République serait astreint à une opérationnalité protocolaire, impliquant qu’il devrait s’effacer (à l’instar du président indien ou Israélien) en faveur d’un premier ministre assumant des hyperpouvoirs. Cela n’est ni conforme à la philosophie républicaine de cette constitution ni à ses énoncés principiels. S’il est vrai que le Président F. Tshisekedi déborde continuellement des limites de ses prérogatives exécutives prévues par la constitution, il est tout aussi factuel que les Premiers Ministres Ilunkamba et Sama Lukonde n’ont pas démontré l’élan d’une fulgurante maestria de capitalisation de leurs rayons des prérogatives exécutives pour impulser un gouvernement innovant et performant. L’énoncé du Professeur Boshab aura eu le mérite de nous aider à mieux cerner la réalité des responsabilités partagées dans les déficiences du régime semi-présidentiels congolais.  Cela démontre une fois de plus que le salut national est dans une intelligence synergétique transformationnelle, par la conjonction des génies et des expériences, plutôt que dans la fragmentation et une annihilation mutuelle. Comme l’a si bien souligné Samuel Huntington, pour consolider la démocratie les élites devraient collaborer au lieu de sombrer dans l’adversité régressive. La société s’y trouve replongée dans les horreurs animalières de l’état de nature hobbesienne de la guerre de tous contre tous : la voie de l’anéantissement collectif.

Imhotep Kabasu Babu Katulondi

Libre-penseur, écrivain, politologue et initiateur de l’AGORA DES GARDIENS INTELLECTUELS DE LA REPUBLIQUE « AGIR NEW CONGO »

Le Président de la République et le Premier Ministre dans la Conceptualisation du Régime Primo-Ministériel (Enoncé par le Professeur Boshab) : La Nécessité des Nuances Politologiques

Mon Quinzième Point de Vue concernant l’avenir du Congo

(Par le Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae)

Le Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae

Le Congo peut-il se développer avec la constitution en place telle qu’interprétée ? La réponse est douteuse.  Le Gouvernement Tuluka n’aura pas d’excuses, il faut sauver le Congo et le Peuple Congolais. La géopolitique mondiale compromettrait la survie du Congo si celui-ci continue à se distraire. Soyons conscients. Du point de vue de la situation générale au Congo et depuis des années, le Congo n’a connu que des gouvernements improductifs, sauf quelques rares qui se débattaient vaille que vaille cherchant à faire mieux. En ce moment où les cadres Congolais, avec des compétences de très hauts niveaux en son sein dans tous les secteurs, se font traiter d’incompétents incapables de mettre fin à la guerre à l’Est, de gérer le pays convenablement, d’améliorer les conditions sociales et économiques de tout un chacun, il y a lieu que le gouvernement Tuluka, que tout le monde attend, se dresse en sauveur incontournable. Et, cela est possible si et seulement si ce gouvernement est permis d’effectuer son travail sans les influences négatives de certaines autorités morales et des intouchables connus et inconnus.

Avec près de 30 ans de conflits multiformes à l’Est du pays, une mégestion financière criante, une misère générale qui s’abat sur la population au moment où les politiciens congolais nagent dans l’opulence, il y a lieu de se demander le rôle réel du politicien Congolais au Congo. La majorité des Congolais ne cesse de constater qu’en réalité, on fait de la politique au Congo pour s’enrichir de manière immorale. On fait de la politique pour atteindre la mangeoire ou l’intérêt est assez souvent personnel. Très peu de politiciens congolais comprennent que le rôle d’un politicien dénote d’un leadership de service. Cela signifie qu’un politicien est supposé de rendre service à ses constituants en développant sa communauté et en conduisant le pays vers son développement global. 

De tout ceci, nous pouvons conclure que la politique congolaise s’embourbe dans des échecs qui conduisent le pays vers une voie inconnue due aux méfaits de la mauvaise constitution qui contrecarre le développement du pays. Si la constitution est mauvaise, il faudrait la changer ou l’améliorer.

Si politique est mauvaise, il faudrait changer les acteurs politiques. On ne change pas l’équipe qui gagne. Si notre équipe nationale – les Léopards – ne nous réserve que des déboires, aucun Congolais ne la supporterait et les joueurs et les entraîneurs seraient vite remplacés. L’équipe nationale autant que la politique nationale est le rempart de l’honneur du pays. Nous avons à réclamer l’honneur du Congo non par l’indifférence mais par des actions positives et patriotiques.

Ici, nous nous adressons aux penseurs congolais responsables. 

Comme évoqué dans le précédent point de vue, le chef du gouvernement ne devrait pas être contraint à ne sélectionner les membres de son équipe que du monde politique qui semble hautement sclérosé. Pour l’efficacité du gouvernement et pour le progrès national, il est nécessaire que les articles de la constitution qui ne contribuent pas au développement du pays soient momentanément écartés.

La politique congolaise autant que les politiciens congolais semblent être tellement dépassés qu’il y a très peu d’espoirs de voir le Congo se développer considérant leurs comportements décevants et antipatriotiques. Ils devraient se consolider dans le parlement et le Sénat et laisser le gouvernement fonctionner avec des compétences nécessaires car le moment est très critique. Le gouvernement ne peut pas continuer à encaisser des déboires due aux incompétences et aux mauvaises volontés de certains politiciens qui vont dans la politique simplement pour s’enrichir honnêtement ou malhonnêtement et pour devenir des intouchables.

Le Congo peut connaitre un développement rapide si le gouvernement s’évertue à contourner les quatre points cruciaux suivants :

1.      Stopper totalement les détournements et la corruption même s’il est difficile à se l’imaginer.

2.      Composer un gouvernement avec des compétences dans tous les niveaux provenant du monde politique et non politique ; local et de la diaspora.

3.      Donner grande considération a la haute valeur morale des membres de l’équipe.   

4.      Ne pas succomber aux injonctions et aux influences négatives et antipatriotiques des autorités morales. 

Aidons le Congo en soutenant les quatre points, ci-haut cites.

Tout Congolais peut se retrouver quelque part et contribuer au développement du Congo. Les « Kuluna » peuvent être rapidement et effacement employés dans l’armée et dans la police nationale après une formation initiale et patriotique solide.

Si les politiciens permettent le développement du Congo, le Congo se retrouverait sur la voie du développement rapide. Les Congolais sont prêts à tourner la page du sous-développement vers celle du développement continu.

Si le Congo ne se développe pas à partir du prochain gouvernement, la compétence de la nature humaine congolaise serait continuellement et malheureusement ébranlée, innocemment.

Nous serions ainsi dans l’obligation de renouveler notre demande d’un dialogue ou d’un Forum national pour faire table-rase des réalités congolaises pour un nouveau Congo. Le nouveau Congo mérite des cadres et des acteurs politiques propres et respectables, cadres et acteurs politiques qui se font réellement respectés et entendus dans la communauté internationale, cadres et acteurs politiques incontournables pour la paix et la prospérité au Congo.

Les penseurs congolais doivent se sentir obligés de concevoir des solutions nécessaires pour mettre fin à la guerre et a l’insécurité non seulement à l’Est mais aussi à travers tout le pays.

La politique congolaise semble être dépassé et au bout de « quoi faire » pour ramener la paix et la prospérité dans notre Congo qui est envié par beaucoup dans ce monde. Tout acteur politique qui s’opposerait à l’idée de concertation dans un Dialogue ou dans un Forum de haut niveau entre Congolais devrait être pris pour un ANTI-PATRIOTE, UN CONGOLAIS DE PAR HASARD, UN PARIA DE MAUVAIS GOUT POUR LE CONGO. Les penseurs Congolais doivent trouver des voies nécessaires pour remettre au Congo son honneur de l’autrefois. Rien de ne peut être impossible à réaliser au Congo s’il y a la cohésion nationale. 

Les penseurs Congolais doivent prouver au monde qu’il n’y a pas que ceux-là, mais aussi ceux-ci pour la relance du développement de notre cher Congo.

Soyons des acteurs engagés pour honorer le Congo et le peuple congolais dans le monde.

Ne continuons pas à être des spectateurs qui ne cessent de critiques les actions des autres sans proposer des solutions. 

Cessons d’être des égoïstes et combattons les détournements car sans détournements, le Congo se relèvera rapidement à la satisfaction de tous et à la surprise du monde. Personne ne pourrait développer le Congo mieux que les Congolais responsables. 

Il y a lieu de se conscientiser pour protéger le Congo et lui assurer un avenir serein et prospère.

Patriotiquement vôtre,

Kinshasa le 29 Avril 2024

Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae

+243 999 035 079

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Mon Quinzième Point de Vue concernant l’avenir du Congo

Une partie du clergé catholique dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi

 (Par Moïse Musangana)

Jour après jour, les déclarations d’une partie du clergé catholique confirment qu’elle est dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi. Après les dernières déclarations du cardinal Fridolin Ambongo justifiant le passage à la rébellion de certains compatriotes et faisant état de la distribution des armes aux FDLR par le Gouvernement même si un démenti s’en est suivi en vue d’en relativiser la gravité, un autre pas vient d’être franchi ce 06 mai avec la déclaration signée par le Secrétaire général de la CENCO relativement au bombardement du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma,  qui a fait, selon le dernier décompte donné par le ministre congolais des Affaires sociales, trente-cinq morts et plusieurs blessés. Cela en voulant entretenir la confusion sur les auteurs de ce énième crime perpétré contre la RDC.

Là où les USA pointent du doigt les Forces armées rwandaises (RDF), la CENCO parle des inciviques non identifiés. Eu égard à la faiblesse de l’opposition ou sa quasi-inexistence, le clergé catholique paraît déterminé à prendre le flambeau de la lutte contre le pouvoir en place. Et, en juin 2023, le Président Tshisekedi avait dénoncé solennellement le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO. 

Les images macabres à la suite du bombardement par la coalition funeste RDF-M23-AFC ce 03 mai du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma, sont encore fraîches dans la mémoire collective.

Le nombre des victimes est à la hausse. De dix-huit, on est passé à trente-cinq morts. Tel est le dernier décompte fait par le ministre congolais des Affaires sociales Modeste Mutinga Mutuishayi. Cela sans compter plusieurs dizaines de blessés admis dans plusieurs formations médicales du chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Ce drame a donné lieu à des condamnations en chaîne. Union européenne, l’Union africaine, SADC, USA … n’ont pas eu de retenue.

Les Etats-Unis ont, dans un communiqué du Département d’Etat, fustigé cette attaque lancée le 03 mai par les Forces de défense rwandaises (RDF). En plus, ils se sont dit préoccupés par la récente expansion de l’armée rwandaise et du M23 dans l’Est de la RDC, contribuant ainsi au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes. 

A l’opposé, la CENCO, condamnant à son tour cette tragédie dans une déclaration signée le 06 mai par son secrétaire général, Mgr Nshole, attribue ce bombardement à des «inciviques non identifiés» et demande aux Nations unies et à l’UA de «diligenter une enquête indépendante pour établir les responsabilités».

De ce fait, elle n’a pas moins semé la confusion sur les responsables de cet acte ignominieux et, de surcroît, foulé aux pieds la déclaration de la RDC attestant que les obus de la mort ont été tirés à partir des collines de Kiroche par l’armée rwandaise dont le gouvernement a rejeté naturellement l’attaque. Feu le cardinal Monsengwo dirait qu’il y a des convergences parallèles entre la position de la CENCO et celle de Kigali.  

Aussi, la CENCO ne s’explique pas que les rebelles du M23, appuyé par l’armée rwandaise, et les forces loyalistes des FARDC s’affrontent et s’invitent à se positionner de part et d’autre d’un camp des déplacés. Elle se dit surprise que ce drame survienne à la porte de Goma, une ville hyper militarisée où beaucoup d’indications étaient données invitant les autorités compétentes à une alerte maximale pour sécuriser la population.

Encore une fois, la CENCO, cette fois-ci,  en stratège militaire, pense indiquer aux FARDC les positions à occuper à Sake et dans ses environs et présente le Gouvernement comme incapable de protéger la population. 

Par ailleurs, la CENCO en appelle à une forte dynamique nationale avec des représentants des forces vives du pays, toutes tendances confondues, pour parvenir à une solution acceptable. Laquelle ? Acceptable avec qui ?

A n’en point douter, la CENCO, mieux une partie du clergé catholique avec comme tête de pont le trio Fridolin Ambongo-Fulgence Muteba-Donatien Nshole qui a volé la vedette à l’institution en subjuguant le président Marcel Utembi, semble avoir tourné la page Tshisekedi. Elle est en pleine campagne de diabolisation et de dénigrement de son régime dont elle n’a jamais salué l’avènement et d’intoxication du peuple dont elle est convaincue d’être majoritairement catholique.

Eu égard à l’opposition qui est très faible et qui n’existe quasiment plus, elle est déterminée à reprendre le flambeau de la lutte et est dans un schéma de non-retour contre le pouvoir de Tshisekedi. 

Outre la méfiance du peuple qui s’accroîtrait au fur et à mesure à l’endroit du régime Tshisekedi, les princes de l’Eglise pensent se mettre en phase avec certains lobbies et puissances occidentaux qui ont démontré par le passé de l’intérêt envers eux.

Le clin d’œil à Paul Kagame dont ils épousent le narratif et l’encouragement apporté à ceux des Congolais qui passent sous son leadership pourraient les rapprocher davantage des maîtres du monde pour la réalisation de leur dessein.

A l’occasion de la célébration en juin 2023 des 25 ans de sacerdoce de Mgr Emmanuel Kasanda, archevêque de Mbuji-Mayi, le président Félix Tshisekedi avait dénoncé solennellement au stade le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO.

Il avait promis d’être sans pitié en ce qui concerne la sécurité du pays. 

Est-ce une chronique annoncée le dossier judiciaire du cardinal Ambongo ? Difficile à dire pour le moment.

Une partie du clergé catholique dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi

RDC : Jean Pierre Kambila Kankwende lance un appel à la moderation

*Lorsque l’agora, le lieu de dialogue est déserté, l’arène, l’instance de la violence, risque de se remplir. Ceci, en vertus d’une règle d’une simplicité radical, la nature a horreur du vide. Ainsi, pour éviter les excès de l’absence totale de dialogue, un quidam s'empare de la parole, parfois, sans apprécier la force du courant et la profondeur de la rivière dans laquelle il plonge. 

Ainsi, consciemment, je suggère ici que l’on s’attaque à dénouer un entremêlement de fils extrêmement fins, délicats et complexes.  Je n’ignore donc pas que le poids de la tâche dépasse largement mes capacités, mais j'ose...

Je diserte donc ici sur le malheureux malentendu, entre la justice congolaise et l’Église catholique locale. J’estime que du point de vue de notre politique interne, il s’agit d’une question urgente de plus haute portée. 

Ce qui se passe présentement sous nos yeux devrait interpeller la sagesse de toutes les grandes consciences du pays et appeler à la modération de tous. Hélas, si les réseaux sociaux s’enflamment dans leur imbécillité habituelle ; du côté de la réflexion on ne voit personne bouger et la parole devient rare ! Le silence des intelligences est aussi assourdissant que le bruit du tonnerre du pluvieux mois d’avril à Kinshasa. 

Nos sages sont-ils tétanisés par le potentiel de danger politique que recèle ce conflit ou seulement indifférents ? Ont-ils peur  de se mêler des affaires des hautes personnalités ? Sont-ils tombés dans le syndrome du vidéaste inconscient, qui se précipite vers son téléphone pour filmer la scène de bagarre de rue au lieu d’aller séparer les protagonistes ?  Adoptent-ils ce que déplore l’adage luba à travers «  bitshikila tuboya » qui veut dire « laisser renverser, nous ramasserons après” ? Sont-ils tous partisans de la sagesse mongo qui veut que “les délicats jeux des cimes des arbres géants soient laissés aux singes suffisamment entraînés à l’art de l'équilibre instable” ? Sagesse qu’exprime par le losako : Lisano ya likoo,to tsikela nkema.

Dans cette conspiration du silence, seule la CENCO s’est distinguée en affirmant que le dossier était traité de manière responsable avec les autorités. La même CENCO est allée plus loin en se démarquant de tout encouragement à l’endroit de ceux qui rejoignent le M23 ou l’AFC.

    

J’estime, dans ma naïveté, que tout patriote congolais devrait se poser, dans les circonstances brûlantes actuelles, les questions suivantes :

  • quelles pourrait être la conséquence de l’embrouille qui oppose actuellement la justice du pays à la personnalité la plus marquante de l’église catholique locale sur la stabilité de nos institutions et notre environnement international
  • que pensent les dictateurs Kagame et Museveni dans leur diabolique recherche des moyens d’affaiblir la cohésion nationale en RDC ? 
  • Comment ceux qui nous jugent incapables de gérer le grand Congo et préparent sa balkanisation vont-ils analyser la situation et en tirer profit ? 

Il n’y a aucun doute, chacun de nos ennemis apportera son seau d’huile afin d’attiser d’avantage le feu que les sages de chez nous n’arrivent pas à éteindre à temps. Dans ces circonstances, je préfère agir comme le colibri du conte amérindien qui, voyant la forêt en feu, se précipita vers la rivière pour, à l’aide de son bec, puiser quelques goûtes d’eau et alla les jeter sur l’immense feu de forêt. 

N'attendons pas que la mésentente se règle comme celle de Mobutu-Malula dans les années 1970 ou celle de Kabila- Mosengwo plus tard. A ces époques ni Kagame, ni Museveni n’étaient aussi impliqués dans le complot contre nous ; de plus la pression des puissants lobbyistes hostiles à l’existence de l’immense RDC  n’était pas aussi virulente. 

Dans cette embrouille, il n’y a pas de place pour la neutralité. En tant que Congolais, nous avons tous un seul et unique parti pris : la cohésion nationale, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays.

Ce parti pris nous contraint à éteindre le feu, en toute urgence... maintenant... immédiatement.

Et,  pour ce faire, il n’existe qu’une seule et unique voie ; celle de la modération dans nos propos et agissements.  Est-ce à quoi nous assistons ? Non ! Ayant choisi chacun son camp, l’on estime nécessaire de trouver le coup qui fera le plus de mal à l’autre ; en oubliant que c’est la cohésion de la Nation qui souffre le plus et se meurt à petit feu. 

Je lance donc, très humblement aux uns et aux autres, un appel pressent à la modération et, aux sages, j’exhorte de ne pas attendre l’atteinte du point de non-retour ; calmer le jeu et sauver la Nation… maintenant.

Merci. 

Jean Pierre Kambila Kankwende 

RDC : Jean Pierre Kambila Kankwende lance un appel à la moderation

Mon ami devient Gouverneur du Kwango ,Ir. Willy Bitwisila : ses chances et ses défis !

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Ce 29 avril 2024, une espèce de séisme a secoué le petit monde politique de la province du Kwango. Cette dernière est située au sud-ouest de la République Démocratique du Congo. Une province à 100% rurale et enclavée malgré une longue frontière territoriale et non-linguistique avec la république d’Angola.  La caractéristique de cette province est que jusqu’en 1980, elle produisait du café, des pommes de terres, de petits poids, des haricots, du manioc, des carottes et tout ce que l’on trouve sur les étalages des supermarchés des grandes villes. La forêt de Kitenda était connue pour sa fertilité et inondait la ville de Kinshasa de ces produits Agricoles. La province du Kwango dans les années 1980s avait quelques-unes des meilleures écoles de la République du Zaïre de l’époque. Des grands lycées formés des jeunes filles qui logeaient dans des internats, l’Institut Panda Kwango d’Imbela, et le grand collège des Jésuites à Kasongo-Lunda. Les jésuites sont connus pour donner une formation intellectuelle et humaine à leurs étudiants depuis le 16ème de la fondation de l’ordre par le Basque Ignacio de Loyola. Le collège de Kasongo-Lunda bénéficia donc de cette tradition jésuite d’une formation à l’excellence. Le “magis”, c’est-à-dire la recherche d’excellence était le mot d’ordre magique qui caractérisent les écoles jésuites. En RDC, il y avait un certain nombre des collèges jésuites : Alfajiri à Bukavu, Boboto et Bonsomi à Kinshasa, Kubama -CMS à Kisantu et Ntemo à Kasongo-Lunda dans le Bandundu. L’Ingénieur Willy Bitwisila, le Gouverneur élu de la province du Kwango a fait ses études secondaires au Congo, au collège jésuite de Kasongo-Lunda. Nous avons en commun cette formation extraordinaire à l’amour du travail et de la connaissance pour transformer le monde. 

Après ses études secondaires, le nouveau gouverneur est allé poursuivre les études universitaires à l’université de Kisangani où il a étudié à l’école d’agronomie de Yangambi. Pour ceux qui connaissent l’histoire de l’agriculture au Congo, Yangambi était le lieu où toute l’Afrique Centrale pouvait se référer pour une formation à l’agriculture qui n’avait de parallèle que l’Université de Jambloux en Belgique. Après une excellente formation en agronomie, d’où il est sorti avec un diplôme d’ingénieur agronome, le nouveau Gouverneur était équipé d’une formation humaine excellente auprès des Jésuites à Kasongo-Lunda, d’une formation universitaire en agronomie dans une des meilleures universités agricole du monde. Il était donc prêt à commencer sa carrière ; d’abord comme professeur dans quelques écoles d’agronomie à Kinshasa et à Kenge, puis comme coordonnateur de la mission de l’union européenne qui supervise les aides dans le domaine agricole et nutritionnel. Ingénieur Willy est resté près de 10 ans comme coordinateur de ISCO traversant des audits et de contrôles tous azimuts de l’Union Européenne. En dehors de fait de donner un travail régulier a un certain nombre des jeunes qualifiés, ISCO a dans son crédit certaines réalisations qui ont soulagé tant soit peu les souffrances des petits peuples. Je me souviens de la cité de Popokabaka où les jeunes filles à partir de 8 ans devenaient des corvéables pour les familles pour chercher de l’eau à la rivière Ngowa. Les garçons du même âge peuvent jouer au football alors que les filles sont transformées en travailleuses non-rémunérées de la famille. Une division de travail injuste pour la jeune fille dans notre culture. Le rationnel derrière cette manière de faire est que la fille va se marier, elle doit donc être préparée à tenir son futur  foyer. La meilleure manière de la préparer était de la faire travailler dès le bas âge.

A 10 ans déjà, avant même ses premières règles, la jeune fille Kwangolaise prend soin de toute la maison, et la recherche de l’eau à la rivière, à une distance de plusieurs miles avec une charge de plus de 5 kg sur sa tête. Dans cette culture qui défavorise la jeune fille et favorise les jeunes garçons, la fille semble beaucoup plus mature très tôt comparées aux garçons. Il est arrivé qu’on demande à la jeune fille de suspendre ses études pour laisser ses frères étudier la raison étant que la fille va se marier et appartiendra à la famille de son mari, alors que les garçons s’occuperont des parents.

Cependant, il a été prouvé que dans un encadrement solide, la jeune fille est sinon plus brillante, au moins autant brillante que les hommes. Quel est le rôle de l’Ir Bitwisila dans cette culture qui rend la jeune fille une quasi esclave de la famille traditionnelle africaine? ISCO de l’Ir Bitwisila a placé des tuyaux pour amener de l’eau à la cité de Popokabaka.

Avec des robinets d’eau à la portée des cuisines, les jeunes filles sont libérées de la corvée de transport des plusieurs galons d’eau sur la tête sur une longue distance. Les Popolaises ont exprimé une grande reconnaissance envers Mr. Bitwisila pour les avoir littéralement libérées de l’esclavage domestique et familiale d’aller chercher de l’eau à la rivière pour toute la famille. Les hommes ou les garçons n’ont pas apprécié de la même manière cette réalisation de l’ISCO parce qu’ils ne sont pas concerné par la provision de l’eau dans les familles. 

Le but de ce MDW est de démontrer deux choses:

1.        Le résultat que nous avons aujourd’hui d’avoir l’Ir Bitwisila élu Gouverneur de la province du Kwango n’est que le déploiement de la formation scolaire et académique qu’il a reçue, de l’assiduité au travail pendant plusieurs années, et surtout de l’attachement à l’idéologie jésuite de transformer ce monde. Derrière la victoire de l’élection comme gouverneur, il faut reconnaitre une longue préparation qui a abouti à ce résultat. Hegel le dit plus clairement : le résultat ne compte pas, mais c’est le processus qui y a conduit qui est plus important. 

2.        La province du Kwango n’est plus ce qu’elle était dans les années 1980s. Aujourd’hui, elle est enclavée, elle s’est appauvrie et est devenue le siège de la malnutrition aiguë dans la République Démocratique du Congo. Toutes les terres qui jadis produisaient des pommes de terres, de carottes, des haricots et des petits poids sont toujours là en attente des Kwangolais pour produire la même chose et les acheminer aux marchés des grandes cités et à Kinshasa. L’élection de l’Ir Bitwisila est en quelque sorte une revanche contre la politique politicienne qui a détruit la province pour que l’ingénieur agronome qu’il est s’active à développer la province du Kwango en la désenclavant et en remettant les hommes et les femmes au travail de la terre ; notre mère la terre. L’agriculture, les routes et l’électrification des grandes cités sont des défis majeurs qui attendent notre nouveau Gouverneur Willy Bitwisila. Sa formation et son expérience sont à la hauteur de ces défis, nous en sommes certain et lui souhaitons une réussite extraordinaire dans ce Congo qui avance à grand pas vers les fonds des gouffres économiques, sociales et politiques.

Mon ami devient Gouverneur du Kwango ,Ir. Willy Bitwisila : ses chances et ses défis !
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