All Section

All Stories

Pourquoi envisager la révision constitutionnelle aujourd’hui ?

(Analyse du Prof. Bruno-Joseph TSHIBANGU Kabaji, Breveté de CHESD et Ancien Président Fédéral de l’UDPS/Lubumbashi)

  1. Introduction

Pourquoi parler de la révision constitutionnelle trouble la conscience de la plupart de nos compatriotes pourtant c’est une question déjà réglée par la Constitution elle-même en son article 89 ? Est-ce que cette question envisagée empêcherait-elle que le Président de la République, Chef de l’Etat, ne s’occupe de toute urgence de l’insécurité grandissante à l’Est de la République tout en cherchant à régler, tant soit peu, d’autres questions relatives notamment à relever le social de la population à partir de la transformation de l’économie rentière que nous vivons en une économie diversifiée, inclusive et compétitive qui serait le moteur du développement durable de la RD Congo.

Ce texte comprend quatre points suivants hormis cette introduction et la conclusion :

  1. Essence de la Constitution en Afrique Noire
  2. Biopsie de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République
  3. Conséquences de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République
  4. Différents Types de révision constitutionnelle
  5. Conclusion
  6. Essence de la Constitution en Afrique

Il est un constat qu’en Afrique, en général, et en Afrique centrale, en particulier, les contenus des Constitutions protègent plus les gouvernants que les gouvernés dans l’exercice du Pouvoir. Cela s’explique par le fait que les auteurs desdites Constitutions sont pour la plupart de temps des constitutionnalistes européens qui, mandatés par leurs pays, les élaborent en tenant comptent de leurs desideratas plutôt qu’en fonction des aspirations profondes des peuples africains concernés. C’est ainsi que l’on remarquera qu’ils confient de lourdes fonctions aux dirigeants politiques de sorte que toute prise de décision ne passe nécessairement que par eux.

Lorsqu’ils veulent piller les richesses des pays africains, les impérialistes préfèrent s’arranger plutôt avec les gouvernants qu’avec les députés qui représentent les peuples. Cela se manifeste, lorsque nous lisons les différentes Constitutions des Etats d’Afrique centrale ou de l’Afrique tout court, tels que le Burundi, la R.D. Congo, le Tchad, le Congo-Brazzaville, le Cameroun, le Gabon, le Soudan, la République Centrafricaine, l’Uganda, le Rwanda. On y remarquera que le Pouvoir de l’exécutif demeure très renforcé et très étendu au lieu d’établir l’équilibre entre les trois Pouvoirs, notamment le Pouvoir législatif, le Pouvoir exécutif et le Pouvoir judiciaire.

Ici, au nom de la démocratie, on souhaiterait que le Pouvoir limite de droit le Pouvoir. Et que la force ne supplante le droit pour que le Pouvoir ne s’impose sur un autre. Dans cet entendement, la Constitution devient l’instrument du Pouvoir et qu’elle soit, par conséquent, sujette à modification répétée et justifiée selon le bon vouloir des dirigeants politiques au nom de la conservation continue du Pouvoir pour le Pouvoir. Celui-ci est ainsi comparable à un prêt-à-porter de telle sorte qu’il soit revu et adapté à la taille du porteur si jamais, il ne le convenait pas ou alors plus.

A ce sujet, peut-on bien donner raison à P.-F. Gonidec, lorsqu’il déclare que les Constitutions successives apparues en Afrique noire ont pour but principal de « Renforcer la position du chef de l’exécutif de sorte que leur fonction n’est pas, selon la tradition rappelée par tous les constitutionnalistes, de limiter le pouvoir par le droit, mais, au contraire, de le fortifier » ( Cf. P.-F. GONIDEC, Les systèmes politiques africains, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Tome II, Paris, 1974, p.80, cité par Y.-A. FAURE, Art. cit., p.48).

Dans le même ordre d’idées, Ambroise Kamukuni Mukunay stigmatise cette poussée intérieure des dirigeants africains en ces termes : « Préoccupés par l’accroissement d’un pouvoir personnel toujours plus fort, beaucoup de dirigeants africains en général et Congolais en particulier ont utilisé la Constitution, non comme un frein aux tendances vers l’arbitraire de leurs gouvernements, mais plutôt pour faciliter et légitimer leurs pouvoirs de domination sur les populations de leurs pays. Pour y parvenir, ils ont le plus souvent utilisé la technique d’interprétation des textes dans le sens de justifier les décisions qu’ils ont été amenés à prendre pour renforcer leurs pouvoirs » (A. KAMUKUNI MUKINAY, Contribution à l’étude de la fraude en Droit Constitutionnel Congolais, Thèse de doctorat en Droit public, Faculté de Droit, Université de Kinshasa, Kinshasa, 2007, p.209.)

Nous pensons ici aux expressions énigmatiques telles que : Recevable, mais non fondé ! Fondé, mais non recevable ! Fondé et recevable ! Voilà les petites phrases qui sont devenues courantes et qui semblent justifiées le dérapage dans la Justice. Cela, on dirait selon l’entendement du « petit peuple » !

Ce qui fait qu’en ce moment, les gouvernés sont relégués au second plan et matraqués par la machine gouvernementale censée les protéger au profit de leurs intérêts et/ou des intérêts de leurs « amis » étrangers. Et pourtant, ils devraient être principalement les plus concernés par la Constitution, parce qu’ils doivent être protégés dans leurs aspirations profondes par ceux à qui ils ont donné le mandat d’agir en lieu et place d’eux-mêmes.

Dans ces conditions, la Constitution ne revêt aucune valeur en soi. Elle devient un simple chiffon, une occasion pour les plus aptes et les plus rusés d’exploiter les plus faibles, les plus assujettis parce que la Force publique n’est toujours de leur côté, mais du côté du Pouvoir qui l’utilise au détriment du contribuable. Voilà qui pousse les constitutionnalistes africains notamment Ambroise Kamukinay, Mwayila Tshiyembe, Sandor Pethös, à les qualifier, à leur tour, de Constitutions de façade, de coquilles vides, de panier à crabes alors que pour la plupart d’entre elles, elles sont rédigées dans les grandes universités occidentales.

Ainsi donc, le Texte constitutionnel apparaît en fait et en droit comme un instrument de stratégie politique qu’un code contraignant et formaliste pour tous. On y lira sans surprise plusieurs articles transversaux rendant macrocéphale l’Institution Président de la République. Ce qui pourrait être félicité si le Chef de l’Etat présentait un visage humain. Au cas contraire, ce serait une hécatombe.

La relecture de la Constitution de la R.D. Congo particulièrement, de l’article 69 à l’article 89, des articles 140,143, 144,148, 149, 158, 161 de la Constitution, montre que les fonctions de Président de la République traversent toute la Constitution et dominent toute la vie nationale. Le Président de la République devient, non seulement un personnage-orchestre, mais aussi, l’épicentre de toute décision. A telle enseigne que le Premier ministre n’existerait que symboliquement, le Parlement ne serait que la caisse de résonnance bien qu’il soit susceptible d’être dissous par le Président de la République lui-même (l’article 148, alinéa 2).  Cela quelle que soit la couleur du régime politique en vigueur. Voilà ce qui fait par conséquent qu’en cas d’échec de la gouvernance nationale, c’est le Chef de l’Etat qui est visé et qui en devient ipso facto responsable et devait en payer le prix.

  1. Biopsie de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République

En parcourant un article publié par le Centre pour la Gouvernance Démocratique du Burkina-Faso (CGD), il est écrit : « En pure logique, le lien ne va pas de soi, mais en fait, et dans le contexte particulier de l’Afrique, les manquements à la Constitution, ou la désinvolture manifestée à l’égard d’elle ont presque toujours eu un rapport avec le statut de Président de la République. De sorte que la prépondérance présidentielle est associée à la faiblesse de l’emprise constitutionnelle » (Constitutionnalisme et révisions constitutionnelles en Afrique de l’ouest : Cas du Benin, du Burkina-Faso et du Sénégal, [en ligne], http// (page consultée le 11 décembre 2019). Et nous d’ajouter que c’est surtout si l’Institution Président de la République en exercice manifestait plusieurs faiblesses dans sa manière de conduire les affaires de l’Etat.

Finalement, la biopsie de la macrocéphalie fonctionnelle d’une des Institutions du pays entraine l’instabilité ou le déséquilibre de toutes les Institutions, y compris l’Institution hypertrophiée, parce qu’elles fonctionnent de manière systémique et harmonieuse. Et par conséquent, il a la mainmise sur toutes les autres Institutions et le contrôle à distance. Ce qui fait que la Constitution pourrait perdre son rôle régulateur de la vie nationale pour ainsi devenir inefficace. En ce moment-là, toute la vie nationale est dominée par une seule et unique Institution comme nous venons de le voir. Il n’y a aucune chance de sanctionner négativement un Chef d’Etat en fonction pour éventuellement le corriger.

En plus, ayant le Pouvoir de nomination et de révocation, le Président de la République pourrait mieux contourner le danger en confiant les postes stratégiques à ses proches ou aux proches de ses proches au sein du Gouvernement, de l’Assemblée nationale, du Sénat, de la Cour constitutionnelle ou ailleurs dans des Services publics sensibles. Cela pour déjouer l’épée de Damoclès suspendue sur sa tête. Ce qui le rassure et le protège contre les poursuites de haute trahison, outrage au Parlement, atteinte à l’honneur ou à la probité ainsi que pour les délit d’initié et pour les autres infractions de droit commun (lire article 164 de la Constitution de la République).

Parlant du Pouvoir judiciaire avec toutes ses juridictions, celui-ci, bien que constitutionnellement indépendant et de l’exécutif et du législatif (voir l’article 149 de la Constitution de la R.D. Congo), reste sur le plan pratique, manipulé sournoisement par l’exécutif. C’est aussi la raison pour laquelle le Président de la République ne peut pas être poursuivi même par la Cour constitutionnelle s’il commettait l’infraction de haute trahison prévue ici en RD Congo par les articles 162, 163, 164, 165 et 166, de notre Constitution.

En plus du Pouvoir de nomination et de révocation, dès son arrivée au Pouvoir, le premier réflexe d’un Président de la République est de s’approprier légalement la Force publique de défense et de Sécurité, afin de l’arranger derrière lui pour sa sécurité et celle des autres Institutions. Ce qui est aussi une prudence de sa part tant que l’on connaît la manie des politiciens qui consiste en la création des motifs ou des infractions capables de le traduire en Justice pour obtenir coûte que coûte sa condamnation pour ainsi le remplacer.

Donc, sur le plan de la praxis politique, le Président de la République Démocratique Congo du Régime passé, par exemple, pouvait enfreindre des dispositions capitales telles que celles édictées à l’article 69 sans en être inquiété. Cela reste de même pour tous les mandarins du régime concerné. L’on a qu’à lire la Loi taillée sur mesure pour protéger le Chef d’Etat honoraire qui ne peut pas être poursuivi pour des infractions commises lors de l’exercice de ses fonctions, rendez-vous en compte ! Seuls les détenus politiques et d’opinions ainsi que les pauvres (pour des infractions mineures) sont en majorité écroués, parfois injustement, dans des cachots ou dans des prisons au profit des caciques du régime. Nous avons horreur de le constater aussi de temps en temps aujourd’hui. Et demandons à ceux qui s’y exercent d’abdiquer.

En guise d’illustrations, nous avons vécu, en effet, des procès-bidons tels que ceux de Kamerhe, Matata Mponyo, Tshimanga Vidye, etc. qui ont laissé les Congolais en suspens jusqu’à ce jour. Les détournements spectaculaires dans le chef surtout de certains collaborateurs du Chef de l’Etat venus de l’étranger dont la sanction négative se fait attendre ! Ces détournements spectaculaires ont pour conséquence fâcheuse le retardement de l’exécution des projets vitaux, surtout dans le cadre du PDL-145 T. N’est-ce pas là une façon pour ces gens de combattre le régime pour lequel ils sont appelés à défendre et à protéger ?

Nous avons cependant constaté le contraire en ce qui concerne les gouvernés. A travers toute la Constitution de la R.D. Congo, seul l’article 64 leur donne droit d’user de leur prérogative pour défendre la Nation devant toute velléité de la dictature ou de la confiscation du Pouvoir d’Etat par la force, et même devant la violation des Droits de l’homme. En plus de cet article 64, il y a lieu de citer quelques dispositions constitutionnelles garantissant théoriquement la protection des libertés et droits fondamentaux des citoyens à travers le Titre II de la Constitution, mais qui ne sont guère respectés. Les arrestations arbitraires ne cessent d’augmenter statistiquement !

Sur le plan de la pratique politique et juridique, nous assistons à l’inapplicabilité de certaines dispositions lorsqu’il s’agit des cadres « protégés » par rapport aux citoyens qualifiés de « seconde zone » qui remplissent les prisons de la République. C’est pour cette raison que l’on parle il y a belle lurette de l’impunité organisée en RD Congo. Les illustrations précédentes peuvent justifier cette assertion. Cela parait tout de même contradictoire dans la mesure où dès la prise du Pouvoir, le Chef de l’Etat FATSHI avait pris la décision judicieuse de libérer tous les prisonniers politiques et d’opinions incarcérés pour telles ou telles infractions et gardés en prisons à travers le pays. Il ne serait pas concevable que notre pays connaisse actuellement des prisonniers politiques ou d’opinions arrêtés pour n’importe quel motif. Il lui appartient d’y voir clair afin d’éviter des critiques négatives parfois sans causes.

Une autre stratégie, non moins importante, demeure celle d’user de la corruption à peine voilée ou ouverte, quel que soit le nom qu’on peut lui attribuer. Il est embarrassant de d’avoir vécu lors des élections sénatoriales, des gouverneurs et vice-gouverneurs et même des députés nationaux et provinciaux des faits et gestes qui prouvent les signes parlants de la corruption. Qui pouvait se saisir des faits pour les approfondir sur le plan de droit ? Y a-t-il eu corruption ou pas ? Nous constatons les faits sans le juger sur le plan de droit. Quand un Haut fonctionnaire de l’Etat donne, lors de sa campagne, à chacun d’électeurs potentiels plus de 50.000 FC multipliés par autant d’électeurs potentiels multipliés par 30 jours ! D’où a-t-il puisé une telle somme fabuleuse ? Il n’y a que des juridictions compétentes qui peuvent aider à lever la voile sur cette question.

Ainsi donc, nous pensons que la macrocéphalie de l’Institution Président de République serait à la base du népotisme, de l’autoritarisme, de la corruption et de l’absence de l’intérêt accordé aux revendications légitimes des gouvernés, donc du peuple. Ici, le Président de la République veut interagir directement avec le peuple, mais la Constitution l’empêche et l’oblige à passer nécessairement par le Parlement.

A contrario, la Constitution est au service des gouvernants qui la manipulent à volonté pour leurs intérêts égoïstes. Par conséquent, elle n’a pas en soi ni une valeur réelle ni une utilité publique consacrée comme dit précédemment. Au lieu de garder une telle Constitution aux conséquences pratiquement incalculables, il faudrait simplement retourner au régime présidentiel fort pour justifier hypertrophie de la fonction Président de la Président de la République en Afrique Noire, en général, et en RD Congo, en particulier. De ces conditions, le Président de la République sans trop de contraintes de la part d’autres Institutions de la République deviendrait un véritable homme-orchestre de son pays.

  1. Conséquences de l’hypertrophie de l’Institution Président de la République

Ne peut-on pas penser que l’acceptation brute des organisations politiques, sociales, économiques et culturelles importées d’ailleurs, et non adaptées aux organisations politiques traditionnelles africaines, ont rendu difficile la praticabilité des Constitutions en Afrique centrale, en général, en RD Congo, en particulier. De même, l’importation non dosée des modèles constitutionnels occidentaux en Afrique, constituerait un poison à retardement pour leurs destinataires non d’avance préparés à la compréhension théorique et à la pratique de ces modèles constitutionnels venus d’ailleurs. Le cas de la crise congolaise où l’on a vu des révocations mutuelles entre le Président de la République Joseph Kasa-vubu et le Premier ministre Patrice Lumumba. Cela était dû à la lecture baisée ou confuse de la Loi Fondamentale.

C’est ce qui expliquerait aisément l’instabilité institutionnelle à cette époque-là.  Il y a aussi l’instabilité illustrée par des révisions constitutionnelles permanentes opérées inopportunément par les gouvernants en vue de se maintenir au Pouvoir au-delà du mandat constitutionnel prévu et d’empêcher l’alternance politique démocratique, d’une part, et d’autre part, elles sont justifiées, pour le Pouvoir existant, par le souci d’une gouvernance aisée que doit leur offrir la Constitution en vigueur. Nous estimons que ce n’est pas le cas hic et nunc en RD Congo.

Dans l’exercice du Pouvoir, le Président de la République avoir rencontré un certain nombre de difficultés, d’obstacles, sur le terrain, à savoir l’antagonisme entre les exécutifs provinciaux et les Assemblées provinciales, certaines dispositions constitutionnelles piégées telles édictées par les articles 214 et 217 ayant tendance à amputer la RD Congo d’une partie de son territoire, la lenteur chronique  dans la formation du Gouvernement due à la lourdeur de la procédure constitutionnelle, les articles controversés notamment 64 et 70 sujets à plusieurs interprétations, l’exigence d’un contreseing du Premier ministre sur l’ordonnance présidentielle potentiellement porteuse des conflits ; il peut aussi envisager entre autres le verrouillage de l’accès aux fonctions de souveraineté qui ne doivent être occupées que par les citoyens nés du Père et de la Mère congolais, l’interdiction de cumul des fonctions administratives et politiques en suggérant qu’à chaque poste doit correspondre un homme (au sens distributif de ce terme), le verrouillage du  mandat des députés tant nationaux que provinciaux qui doit, par exemple, être renouvelable une fois.

Voilà en gros ce qui pourrait avoir été à la base de la prise de l’initiative par le Chef de l’Etat d’envisager la révision constitutionnelle concurremment avec le prochain Gouvernement sans vouloir chercher à piétiner, nous le souhaitons, l’article 220 qui est ailleurs bien verrouillé.

  1. Types de révision constitutionnelle

Nous devons signaler qu’il existe deux types de révision constitutionnelle en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier. La première consiste en l’adaptation de la Constitution aux nouveaux phénomènes observés et liés au développement de la Société et à l’épanouissement de la personne humaine : la Nouvelle Technologie d’Information et de Communication (NTIC), la Numérisation, le Changement climatique… peuvent commander la révision constitutionnelle.

La seconde révision est sujette au gré des humeurs des dirigeants politiques au Pouvoir. C’est cette deuxième qui est souvent de nature à désacraliser la Constitution. Cette désacralisation de la Constitution serait une occasion pour ceux qui détiennent le Pouvoir d’Etat d’empêcher l’alternance politique au Pouvoir au profit de leurs intérêts égoïstes (Enrichissement facile, jouissance des fonctions occupées depuis des dizaines d’années…), de leur soif de puissance, par leur passion, comme nous venons de le dire ci-dessus, et en cherchant consciemment ou inconsciemment un Pouvoir individualisé avec tous ses corollaires. Cette explication est soutenue par Y.-A. Fauré lorsqu’il écrit que « (…) Le pouvoir africain est pratiqué comme la chose domestique du détenteur, qui en use selon son bon vouloir et qui abat ainsi la frontière entre le domaine public et le domaine privé. Illustrant un phénomène général de néo-patrimonialisation de l’Etat, les fonctions publiques deviennent de véritables offices utilisés comme sources de statut, de prestige, de récompenses » (Y.-A. FAURE, Art. cit., p.11.)

Par conséquent, l’intéressé décrit les Constitutions en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier, comme un refuge des chefs : « Pur fait des gouvernants, les Constitutions contribuent à protéger ceux-ci des atteintes, des revendications, des bouleversements. Comme le pouvoir ne se partage pas, ou si peu, les Constitutions africaines peuvent être analysées comme techniques de la domination politique ». Cette façon de concevoir, de gérer et d’exercer le Pouvoir politique en Afrique mène généralement vers la crise politique et sociale, source de l’instabilité des Institutions et base du sous-développement.

Même si l’expérience politique montre qu’en RD Congo, l’élection n’est qu’un trompe-l’œil de l’autorité politique au Pouvoir, la Communauté internationale comme un gendarme, il n’est aucun doute, malgré l’opposition de celle-ci, l’élection de FATSHI avec « Distinction » est véritablement l’expression de la volonté profonde du peuple congolais. Cela à travers son discours nationaliste qui a séduit plus de trois quart de notre peuple. Ce discours a fait que le peuple a vu en FATSHI un Sauveur, un Messie, envoyé par Dieu pour le délivrer du joug occidental et de quelques Africains occidentalisés.

Ainsi donc, la violation de la Constitution est un style pour la pérennisation du Pouvoir et l’élection une machination pour l’acquisition du Pouvoir dans les Etats modernes de l’Afrique centrale. D’où le principe suivant peut en découler : « J’y suis par l’élection et j’y reste par la Constitution », peut-on le dire. Malheureusement, étant démocrate par nature, Félix Antoine Tshisekedi n’a pas nullement l’intention de se cramponner au Pouvoir à l’encontre de l’esprit et la lettre de la Constitution congolaise, mais quelques dispositions qui asphyxient la bonne marche du Pays peuvent être modifiées. Car nous ne devons pas perdre de vue que cette Constitution a été élaborée dans des circonstances particulières où il fallait satisfaire des belligérants. Par exemple, les articles 214 et 217 étaient insérés pour contenter le RCD/Goma de Ruberwa !

A ce stade, nous devons rappeler la résurgence de l’Accord de Cascade signé entre Joseph Kabila et Bemba qui n’était qu’un Accord partiel. Etienne Tshisekedi s’y était opposé pour le retour de la paix dans notre pays. Il a créé l’’Alliance pour la Sauvegarde de la Démocratie (ASD). C’est grâce à cette Alliance avec le RCD/Goma et autres partis qu’il entreprit des contacts diplomatiques à travers certains pays africains dont le Rwanda dont il reconnait l’influence sur le RCD/Goma. C’est grâce à cette diplomatie agissante que l’Accord Global et Inclusif était signé par tous les belligérants et par l’opposition politique qu’il représentait. C’est dans ce cadre qu’il s’était rendu à Kigali. Pourquoi voir cette visite diplomatique d’un mauvais œil. 

S’agissant du premier type de révision constitutionnelle qui est lié à l’évolution objective des phénomènes sociaux internes et externes, la Constitution se veut d’être adaptée. Ainsi, elle prévoit toujours une disposition relative à sa révision. Nous pensons que le Président de la République FATSHI se situerait sans doute dans ce contexte objectif.

La révision constitutionnelle doit nécessairement avoir un caractère structurel, estime Thiamel Ndiade (T. NDIADE, « Quand l’Etat est pris en otage par les kleptocrates », en ligne –revision-constitutionnelle.html, (page consultée le 9 décembre 2017.), en vue de mieux adapter les réalités sociales au texte constitutionnel, de stabiliser également les Institutions politiques de l’Etat. Ce qui est bizarre, est de constater que la plupart des révisions constitutionnelles en Afrique, en général, et en RD Congo, en particulier, ont un caractère conjoncturel, c’est-à-dire qu’elles favorisent purement et simplement l’accroissement et la pérennité des Pouvoirs des gouvernants. A ce propos, Alioune Tine précise que « les révisions des Constitutions africaines ont un caractère opportuniste, lequel affecte négativement le développement et le renforcement de la démocratie » ( A. TINE, « Toucher aux Constitutions est un crime de haute trahison ».

Nous espérons que ce ne serait pas le cas en RD Congo tel que nous allons le démontrer toute à l’heure.

Lorsque la Constitution est acceptée, suite à l’initiative de ceux qui sont au Pouvoir, nous nous demandons s’ils se sont rendu compte de failles qu’elle porterait en son contenu et qui pourraient trahir leur gouvernance plus tard. Très souvent, la Constituante est inféodée au Pouvoir en place et ne fait que traduire les desideratas de ceux qui se cachent derrière le rideau, de telle sorte que leur volonté de puissance se manifeste à travers la nouvelle Constitution. Généralement, à travers le projet de Constitution ou la proposition de Constitution, certaines intrigues favorables au Pouvoir en place sont subrepticement glissées de sorte qu’elles soient exploitées au moment opportun.

De manière générale, lorsque le Pouvoir en place tient mordicus à la révision constitutionnelle, il n’y a point de doute qu’il y ait le souci évident de s’éterniser au Pouvoir d’Etat et rarement le souci de mieux gouverner. Qu’en est-il du cas du Président de la République Felix Antoine Tshisekedi de la RD Congo ?

En R.D. Congo, notre pays, nous avons vécu la première révision constitutionnelle de janvier 2011 portant sur les articles 71, 110, 126, 149, 197, 198, 218, et 226. Après réflexion, nous avons trouvé que cette révision constitutionnelle avait pour seule motivation d’empêcher qu’il y ait l’élection présidentielle à deux tours de peur que le candidat de l’UDPS/Tshisekedi ne l’emporte au second tour. C’est ainsi que le Gouvernement Joseph Kabila, initiateur de cette révision, est passé à la vitesse supérieure pour modifier les quelques articles précités malgré les contestations de l’opposition politique.

Qui prend l’initiative de la révision constitutionnelle selon la Constitution de la R.D. Congo ? L’article 218 stipule : « L’initiative de la révision constitutionnelle appartient concurremment :

  1. Au Président de la République ;
  2. Au Gouvernement après délibération en Conseil des ministres ;
  3. A chacune des chambres du Parlement à l’initiative de la moitié de ses membres ;

4.   A une fraction du peuple congolais, en l’occurrence 100.000 personnes, s’exprimant par une pétition adressée à l’une des deux chambres.

Chacune de ces initiatives est soumise à l’Assemblée nationale et au Sénat qui décident, à la majorité absolue de chaque chambre, du bien-fondé du projet, de la proposition ou de la pétition de révision. La révision n’est définitive que si le projet, la proposition ou la pétition est approuvée par référendum sur la convocation du Président de la République.

Toutefois, le projet, la proposition ou la pétition n’est pas soumis au référendum lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès l’approuvent à la majorité de trois cinquièmes des membres les composant » (Constitution de la République Démocratique du Congo, p.4.). C’est cet alinéa qui pourrait être d’application.

L’article 220 (Cette disposition est reprise au point 4 de l’exposé des motifs de la Constitution de la RD Congo, modifiée par la loi n° 11/002/ du 20 janvier 2011, p.5.) indique les matières qui ne peuvent pas faire l’objet de la révision constitutionnelle. Il s'agit de la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical. Est formellement interdite toute révision constitutionnelle ayant pour objet ou pour effet de réduire les droits et libertés de la personne ou de réduire les prérogatives des provinces et des entités territoriales décentralisées. Ce qui ne sera pas le cas en ce qui concerne les articles qui pourraient concerner cette éventuelle révision constitutionnelle.

Mais, de manière générale, c’est la limitation du nombre et de la durée des mandats du Président de la République qui retient l’attention des gouvernants et des gouvernés. Cela s’explique fort bien du fait que le Président de la République demeure la plaque tournante de toutes les Institutions. Sa défiance impliquerait la paralysie de toutes les Institutions. Il y a une maxime qui explique très bien l’importance de l’exercice du Président de la République au sommet de l’Etat : ‘’le poisson ne pourrit que par la tête’’.  Ce qui est à craindre. Par interprétation rapprochée, le pays ne peut pas bien fonctionner si la tête qui est le sommet est en pleine fossilisation.

Quant au nombre des mandats du Président de la République, l’article 70 stipule : « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. (…) ». Ce qui veut dire qu’après les deux mandats, il quitte sans tergiversation les fonctions de Président de la République pour laisser démocratiquement la place à quelqu’un d’autre. C’est cela le sens de l’alternance politique du Pouvoir démocratique. Cette alternance politique nous éviterait la personnalisation du Pouvoir ou encore la nécrose de celui-ci. La durée du mandat du Président de la République ne peut pas être modifiée, soit en augmentant soit en diminuant, pendant l’exercice du mandat en cours.

Pourquoi les leaders africains, particulièrement ceux de l’Afrique centrale, se refusent de respecter leurs Constitutions au profit d’un Pouvoir implicitement à vie ? Jean Louis Esambo estime que c’est au nom soit de la tradition africaine soit de la vieille Constitution américaine qui prévoyait la rééligibilité indéfinie du Président américain, donc, proche d’un Pouvoir à vie avant que l’on introduise la disposition limitant la durée et le nombre des mandats.

Pendant ce temps, en Afrique centrale, il n’y avait pas de Constitutions écrites que la tradition orale qui était d’ailleurs très respectée. Au lieu d’être élu au suffrage universelle comme en Amérique, le chef traditionnel, qui devait conserver son Pouvoir jusqu’à son décès, était désigné selon la procédure dynastique ou héréditaire. Ainsi, le Pouvoir se transmettait selon la procédure dynastique ou héréditaire à un des membres de la famille royale. Il en était ainsi de tout temps. Le peuple s’y plaisait avant d’introduire le vocable de démocratie qui est venu tout troubler en faisant croire que le Pouvoir ne doit pas être une propriété incessible ni d’un individu ni d’un groupe d’individu ni même pas d’une famille donnée.

Avec la naissance de l’Etat moderne en Afrique centrale, les Constitutions de type européen lui ont été imposées au nom de l’universalisation de la conception et gestion du Pouvoir, et au nom de la vulgarisation de la civilisation de l’universel. Est-ce par le fait d’avoir importé les modèles des Constitutions d’ailleurs qui ne permet pas aux dirigeants politiques d’accepter l’alternance politique du Pouvoir qui a pour but d’éviter l’usure ou l’abus du Pouvoir et ayant pour conséquence l’instabilité de l’Etat dans tous les domaines de la vie nationale ? C’est possible dans la mesure où ces modèles des Constitutions sont venus trouver l’Africain dans un état d’impréparation totale. A ce propos, Y.-F. Fauré estime  que « L’infidélité » constitutionnelle de l’Afrique noire peut être au surplus envisagée comme une espèce de refus du sacré imposé par l’Occident » ( Y.-A. FAURE, Art. cit., p.51).

Nous pouvons ajouter que les utilisateurs et les consommateurs étaient formés pour comprendre que la Constitution est une Institution au-dessus même de ceux qui l’ont conçue et demeure de fait et de droit, sacrée. Et que son application n’appelle aucun débat tant qu’il y a une juridiction de droit qui a cette prérogative de l’interpréter en cas de désaccord d’interprétation entre les Tiers. Il s’agit de la Cour constitutionnelle en RD Congo. C’est le cas de l’article 70 alinéas 2 de la Constitution de la R.D. Congo au sujet du mandat présidentiel. Un article qu’il faille nécessairement modifier ou élaguer.

Nous avons dit que les révisions constitutionnelles liées au second type décrit ci-haut empêchent l’alternance politique au Pouvoir ou celle-ci est faite vaille que vaille par les tenants du Pouvoir de sorte à créer des crises politiques récurrentes pouvant leur permettre de se maintenir par la Force ou par ruse au Pouvoir sans aucune légitimité. Cette alternance politique n’est possible que grâce aux élections organisées de façon démocratique, libre et transparente qui est l’expression des différentes sortes de libertés et particulièrement de la liberté de choix.

Il n’y en a qui fustigent l’intention malveillante qui envahirait le Chef de l’Etat de vouloir s’éterniser au Pouvoir ? Retenons que le Chef de l’Etat a une vision holistique de la RD Congo. Il ne doit pas s’appesantir à la fois sur un aspect compartimenté de la vie publique du pays. Il est face à divers problèmes qui entravent le bon fonctionnement de l’appareil de l’Etat, de la vie sociale, politique et économique, en général. Il s’agit ici de la guerre à l’Est de la RD Congo, de la famine qui touche toute la population nationale, les détournements des deniers publics et différentes maffias financières dans les domaines des exonérations avec des retro commissions exagérées, certains investisseurs sont sommés de verser des retro commissions exorbitantes et révoltantes sans quoi ils sont obligés de rentrer chez eux ; tout cela au nom des intérêts personnels insatiables, etc. Tout cela contribue négativement à l’amélioration du Climat des affaires en RD Congo. Entretemps, les responsables des ministères, des Etablissements publics ou des Entreprises du portefeuille se montrent apparemment préoccupés par le développement du pays avec une rhétorique convaincante pendant qu’ils négatifs sur plan éthique.

Le combat idéologique qu’il convient d’étaler au grand jour, à savoir choisir la gauche ou la droite a été déjà résolu par le Projet de Société de l’UDPS. Il s’agit de l’idéologie Social-Démocratie. Voilà pourquoi l’UDPS est membre de l’International Socialiste où elle occupe le poste de Vice-Président. Il appartient au Chef de l’Etat de prendre ses responsabilités de collaborer avec qui il veut ou alors avec tout celui qui voudra venir investir dans son pays qui a pleinement besoin d’investissements pour son décollage développement.

Quelque chose sur lequel il serait mieux de réfléchir serait soit de rompre brusquement ses relations bilatérales ou multilatérales avec les pays occidentaux sans avoir évalué les rapports de force entre la RD Congo et les puissances occidentales soit y réfléchir et prendre de dispositions idoines pour éviter la catastrophe totale après une telle décision importante.

Mesurer cela ne traduirait ni la peur ni la faiblesse dans le chef de FATSHI. Par contre, cela traduirait sa grandeur, son intelligence et sa sagesse. N’en déplaise à ceux qui voient la chose autrement que nous. Le Chef de l’Etat, avec une armée totalement affaiblie par une série d’infiltrations rwandaises d’il y a plus de 20 ans, une armée en pleine restructuration, en pleine reconstitution, sans réserve bancaire considérable, avec une population en majorité sans esprit de défense, sans esprit critique et responsable, sans dignité et honneur vis-à-vis des autres peuples, sans économie diversifiée, inclusive et compétitive…

Bref, la RD Congo en état de non-Etat en train d’être réhabilité. Prendre une telle décision serait un suicide, un génocide programme. En ce temps-ci, il serait exigible de s’arrêter un moment pour une réflexion pointue au lieu de brusquer une telle décision à l’instar de ce qui se passe ailleurs. Il serait objectif de laisser le Chef de l’Etat se tracer le chemin idéologique sur lequel il doit avancer avec son pays plutôt que suivre abruptement le courant ouest africain. Autrement dit, qu’il continue de collaborer de façon critique avec toutes les grandes puissances du monde dont il connaît d’ailleurs les forces et les faiblesses de chacune d’elles.

Si nous sommes calmes et réfléchis et que nous revisitions les comptes de tous ceux qui exercent une portion du Pouvoir dans ce pays tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, on se rendrait facilement compte que ces individus pourraient réunir plus de millions ou de milliards que ce que possèderait la RD Congo. Entretemps, il y a trop à faire avec tout l’argent de l’Etat spolié par certains Congolais quelles que soient leurs relations avec le Chef de l’Etat.

Voilà pourquoi, nous demandons humblement au Chef de l’Etat de s’essayer à cet exercice de contrôle pour qu’il se rende compte de la véracité de ce que nous lui proposons. Car, on veut bien avoir des millionnaires ou des milliardaires, mais pas en volant l’argent du contribuable congolais. Après contrôle, celui qui aura plus que ce qu’il devrait avoir, ce surplus appartiendrait bien entendu à l’Etat congolais qui doit le récupérerait sans conteste. Voilà une autre façon de décourager les détournements de deniers publics en RD Congo. Nous nous devons à tout prix d’éviter que l’on ne dise que le « poisson ne pourrit que par la tête », car cette tête ne sera que celle de FATSHI ! Ce serait un discrédit cinglant.

Grosso modo, le Chef de l’Etat doit travailler de manière à assurer, tant bien que mal, la montée fulgurante de la Force Publique de défense et de Sécurité, à lui doter d’un armement sophistiqué tout en augmentant ses effectifs et en l’assainissant de toutes les saletés qui la traversent et l’affaiblissent. Cet assainissement est aujourd’hui renforcé par le Moratoire levée sur la peine de mort en cas de trahison dont nous attendons incessamment des victimes. Faut-il ajouter à tout cela la diplomatie, toujours la diplomatie qui, sans elle, une grande partie du territoire national serait déjà tombé sous contrôle des armées rwandaises et ougandaises par l’entremise de l’Occident.

Pendant que la guerre se mène, l’effort pour la diversification, l’inclusivité et la compétitivité de l’économie en vue de développement durable du pays se déploie aussi ; le PDL-145T continue son bonhomme de chemin et se matérialise progressivement. Les infrastructures routières et autres s’érigent encore en progression géométrique. Malheureusement les détournements se succèdent et la Justice se fond comme du sel dans l’eau, l’Etat de Droit et de Démocratie s’écroule comme le Château Descartes. Or, sans la Justice, sans la Liberté, sans la Croissance et sans la Sécurité, donc, pas de développement durable de la RD Congo. Le défi se rencontre à ce niveau-là.

Nous devons sauver le Chef de l’Etat en détresse et la RD Congo au bord de naufrage par un soutien sans merci à ses efforts et faire tout pour décourager par les écrits, par les déclarations et par les dénonciations des détourneurs et le remboursement de l’argent et de biens détournés au bénéfice de l’Etat congolais. Le Chef de l’Etat, malgré la Volonté politique affichée, manque cruellement, à son tour, faut-il le dire, les « 15 personnes » qui faisaient aussi énormément défaut à son prédécesseur pendant au moins 18 ans de gouvernance !  Est-ce de la malédiction pour ce pays ? Aucune sorcellerie ne peut dépasser l’Esprit Supérieur d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba. Nous y croyons fermement et la réussite est à portée de nos mains.

  1. Conclusion

Pourquoi envisager la révision constitutionnelle aujourd’hui, alors que la population meurt de faim, l’Est de la République en proie à l’insécurité croissante, les détournements en cascade s’opèrent sans pitié, de la maffia financière presque dans toutes les Entreprises et Etablissements publics, les impaiements dans presque tous les gouvernorats de provinces, la corruption à ciel ouvert ; bref, la RD Congo est devenue davantage un berceau d’antivaleurs !

Nous devons situer ce tableau caricatural au premier mandat du Chef de l’Etat FATSHI, un mandat dont une partie importante était amplement disputée avec les mandarins du régime de Joseph Kabila constituant le FCC. A ce stade, il avait fallu, par ingéniosité étonnante, voir ce système déshumanisant être désagrégé par celui que l’on croyait être un pusillanime.

Hélas ! certains se demandent comment le Pouvoir de l’UDPS/Tshisekedi est devenu le point culminant de malversations financières connues dans ce pays et le modèle étonnant de la lenteur administrative caractérisée. A quoi peuvent être dus tous ces antivaleurs que nous avons jurés d’éradiquer si jamais, l’UDPS/Tshisekedi exerçait le Pouvoir d’Etat ? Les acquis sont là, mais il en faut un peu plus encore…Se poser une question aussi importante ne serait qu’une façon de mettre la charrue devant le bœuf. Il s’agit sans le savoir de superposer les acquis de deux mandats, alors que le second n’a même pas encore commencé ! Pourquoi devons-nous être impatients et attendre la fin du deuxième mandat pour en faire un bilan global de manière objective ?

Faudra-t-il aussi, par contre, savoir que dans toute gestion de la chose publique, il y a des priorités. Cela n’échappe nullement à toute personne sensée. Dans ce cas présent, la priorité doit être accordée non seulement à l’éradication de l’insécurité à l’Est de la République de peur que notre pays ne soit balkanisé, que l’exercice du Pouvoir d’Etat ne s’effrite, que nos ressources naturelles, particulièrement minérales ne soient continuellement pillées par les Occidentaux via le Rwanda et l’Uganda, mais aussi pour que notre économie soit diversifiée et compétitive. On dirait que tout est prioritaire !

Voilà pourquoi le Président de la République FATSHI a commencé par obtenir la levée de l’embargo qui frappait la RD Congo sur l’achat ou l’acquisition des armes à l’étranger. Pendant ce temps, il a lutté et réussi à déboulonner le système kabiliste déshumanisant qui gênait la bonne gouvernance ; il s’est mis à réorganiser la Force publique de défense et de Sécurité, à augmenter les effectifs militaires, à curer les rangs des FARDC, de la PNC et des Services de renseignements, des infiltrés essentiellement rwandais pour éviter des trahisons sur les différents fronts, à revoir à la hausse les soldes militaires et améliorer tant soit peu leurs conditions de vie. Les travaux d’infrastructures routières et autres n’étaient pas oubliés…

Pendant qu’il s’essayait de gouverner en vue de satisfaire aux aspirations profondes du peuple, certaines difficultés surgissaient et continuaient à surgir dans la gouvernance du pays suite à certaines dispositions constitutionnelles rendant ainsi la machine gouvernementale trop lourde. Il s’agit essentiellement de quelques dispositions déjà citées dans le corps de ce texte.

Voilà pourquoi les constitutionnalistes doivent penser comment soit revoir les fonctions de Président de République en Afrique Noire en équilibre avec les autres Institutions, soit alors garder les mêmes fonctions et instituer clairement le régime présidentiel fort.

Pourquoi envisager la révision constitutionnelle aujourd’hui ?

Eu égard à la tentative de coup d’Etat manqué à Kinshasa, RDC : Me Clément Kitengye-Kisaka exige des enquêtes minutieuses !

« Le Congères National pour la République ‘’C.N.R’’ en sigle, présente ses sincères félicitations aux Forces armées de la République démocratique du Congo, pour l’efficacité avec laquelle les ennemis du Peuple ont été réduits à leur plus simple expression. La RDC ayant opté pour la conquête du pouvoir par les élections et non par les armes, le C.N.R. s’insurge contre toute forme de violation de la constitution, car prônant entre autres valeurs, le respect de ses dirigeants légalement élus », soutient, dans un communiqué, Me Clément Kitengye-Kisaka, qui recommande, de manière systématique, des enquêtes sérieuses qui pourront permettre, dans les plus brefs délais, de remettre les pendules à l’heure.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Suite à la tentative de coup d’Etat survenue à Kinshasa, à l’aube du 19 mai 2024, aux petites heures, vers 4 heures du matin contre les instituions légitimement établies en République démocratique du Congo, par le mouvement insurrectionnel dénommé ‘’UCP’’ qui prône soi-disant l’avènement d’un nouveau Zaïre.

Le Congères National pour la République ‘’C.N.R’’ en sigle, présente ses sincères félicitations aux Forces armées de la République démocratique du Congo, pour l’efficacité avec laquelle les ennemis du Peuple ont été réduits à leur plus simple expression.

La RDC ayant opté pour la conquête du pouvoir par les élections et non par les armes, le C.N.R. s’insurge contre toute forme de violation de la constitution, car prônant entre autres valeurs, le respect de ses dirigeants légalement élus.

Aussi, le ‘’Congrès National pour la République’’, ‘’C.N.R’’ en sigle, recommande plus de vigilance des services de sécurité, pour demander tous les réseaux qui comploteraient contre les institutions légalement établies.

Par ailleurs, le ‘’C.N.R’’ recommande spécialement, qu’une enquête sérieuse soit enclenchée, afin d’identifier tous les auteurs de ce vaste complot contre la République, et de les déférer devant les instances judiciaires pour qu’ils répondent, sévèrement, de leurs actes criminels.

Profitant de cette occasion, le ‘’Congrès National pour la République’’, parti membre du Regroupement politique ‘’Alliance pour l’Avènement du Congo, Prospère et Grand’’, ‘’A.A.C.P.G.’’ en sigle, membre de l’Union sacrée de la National’’ réitère son soutien inconditionnel, au Président de la République, son Excellence Monsieur Antoine-Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO, et s’engage à l’accompagner tout au long de son second quinquennat, pour la matérialisation de sa vision ‘’LE PEUPLE D’ABORD’’

Ainsi fait à Kinshasa, le 19 mai 2024

Me Clément KITENGYE-KISAKA,

Le Président national

 

Coup d’Etat, rebellions vs mégestion de l’Etat, RDC : l’IRDH condamne la tentative de coup d’Etat et les assassinats y relatifs !

L’IRDH  exhorte les services spécialisés du Gouvernement à diligenter des enquêtes, afin d’éclairer l’opinion publique. Toutefois, les failles sécuritaires constatées ainsi que des précédentes enquêtes bâclées obligent aux journalistes d’investigations et aux détectifs privés de participer à dévoiler la vérité.

En effet, le 19 mai dernier, M. MALANGA Christian, son fils Marcel et une douzaine d’hommes armés s’étaient emparés de l’Assemblée Nationale. Avant l’assaut sur le palais du peuple, ils avaient abattu M. TAMBA Kevin à qui ils avaient arraché le véhicule, sur la voie publique. Ensuite, ils avaient massacré deux policiers de garde, à la résidence de M. KAMERHE Vital, élu de Bukavu, Vice-Premier Ministre sortant. 

Contrairement aux auteurs de ces actes de violence de Kinshasa, autant que les alliés du Rwanda (AFC et M23) ; l’Institut estime que l’on ne peut mettre fin à la mauvaise administration de l’Etat que par l’instauration d’un mécanisme efficace de contrôle citoyen de la gestion de la chose publique.

Ici est l’occasion de rappeler à la Diaspora que la vie en RDC est la résultante d’un dur labeur et des sacrifices incommensurables. Avoir de l’eau courante, de l’électricité permanente et des infrastructures de base, relève de l’utopie. La vie de millionnaire que les politiciens et leurs familles exposent à chacun de leurs voyages en Occident, ne reflète pas la réalité du citoyen ordinaire. Il est chimérique d’embarquer son enfant dans un rêve d’arracher le pouvoir, afin de s’assoir à la place du pouvoir, pour jouir des millions que le pouvoir permet de voler.

Me Hubert Tshiswaka Masoka

Directeur Général de l’IRDH

Coup d’Etat, rebellions vs mégestion de l’Etat, RDC : l’IRDH condamne la tentative de coup d’Etat et les assassinats y relatifs !

Ce que la pharmacopée chinoise peut apprendre à la politique Congolaise

(Par le Prof. Patience Kabamba)

 

Il y a quelques mois, on m’a confié le cours de médicine traditionnelle en plus du cours d’anthropologie médicale que j’enseignais déjà. En bon académique, je me suis plongé dans la littérature sur les médecines traditionnelles. J’ai passé plusieurs heures à lire sur la médicine traditionnelle chinoise. Elle est basée sur le Livre de l’Empereur Jaune écrit entre 475-225 BC par Huangdi Nei Jing.

Ce livre qui est le plus ancien sur la médecine chinoise était écrit sous forme d’un dialogue entre l’empereur chinois et son médecin traitant. La médicine chinoise repose sur trois idées fondamentales que Patrick Shan décline en ces termes: a) l’être humain est un produit du ciel et de la terre; b) Notre vie ne nous appartient pas, nous appartenons au vivant; c) Nous ne sommes pas fait du même bois. Ce sont-là les fondements de la médicine traditionnelle chinoise qui date du  5eme siècle avant notre ère.

L’être humain est un produit du ciel et de la terre signifie que nous dépendons de l’air que nous respirons et que nous empruntons du ciel, nous dépendons des battements de notre cœur pompe notre sang qui lui-même provient des fruits de notre terre.  Et notre conscience est suspendu entre la danse des éléments céleste et l’écologie terrestre. Pour la médicine chinoise, la mort n’est pas l’opposée de la vie, mais plutôt de la naissance. La vie ne nous appartient pas, notre vie fait partie du grand ensemble du vivant. Le livre de Huangdi est un dialogue entre l’empereur et son docteur. Pour la médicine chinoise, chaque patient est un roi, et qu’il faut le traiter ainsi. Le troisième pilier de la médicine chinoise est que même si nous partageons les mêmes gènes, nous ne sommes pas identiques.

Chaque personne est une essence particulière. Nous ne sommes pas fait du même bois  disent les chinois. La médecine occidentale utilise souvent par un médicament guérir une maladie ; une seule molécule qui qui traite la maladie. Chez les chinois, le rêve d’un médicament qui soignerait tout le monde n’existe pas. Il ne s’agit pas d’adapter le malade au médicament, mais plutôt le médicament au malade dans sa spécificité. Il est, par exemple, anormal de déterminer la pression artérielle de manière normative pour tout le monde, car cela dépend des individus, il y a des personnes qui peuvent supporter une tension artérielle plus élevée à cause de leur constitution physique, et d’autres non. Les Chinois ne prescrivent jamais la même chose ni la même dose pour tout le monde. Ceci est le propre de la médecine chinoise. Deux malades ne sont jamais identiques. 

La médicine chinoise est un système complet basé sur trois types de diagnostics: a) symptomatique, qui traite les symptômes. On trouve des mangues malades, et on traite les mangues; b) diagnostique physiopathologique, les mangues sont malades, et on traite la branche qui porte ces mangues malades ou l’arbre lui-même. On va donc traiter le manguier dans le cas où on trouve des mangues malades. Enfin c) le diagnostic étiologique, ici on traite les  causes  ou la racine de la maladie. Pour le cas des mangues malades, on va traiter le sol sur lequel pousse le manguier. Le traitement symptomatique n’est pas de la médicine, c’est tout simplement un dépannage. J’ai des maux de tête et je prends une aspirine. C’est un traitement symptomatique. Si au lieu de prendre l’aspine je cherche pourquoi j’ai des maux de tête. On va regarder du côté du foie qui équilibre la pression sur le corps. C’est le diagnostic physiothérapeutique. Et enfin le diagnostic étiologique va poser la question de savoir pourquoi le foie pousse si fort le sang pour donner des migraines.

 Il existe 9 causes de maladie en médicine chinoise: 1) les climats; 2) les émotions; 3) les épidémies; 4) l’alimentation; 5) Le surmenage (intellectuel, physique, ou sexuel); 6) le traumatisme; 7) le parasite; 8) les poisons et  9) les facteurs héréditaires. 

Et enfin, parlons des branches thérapeutiques de la médicine chinoise. 

a) Les interventions externes comme l’acuponcture, le massage, la saignée, ventouse, orthopédie, chirurgie , moxibustion, chauffage des points, etc. 

b) Les interventions internes comme la pharmacopée et la diététique,

c) Les exercices : postures/mouvements; respiration, attention, la méditation qui aide à se tourner vers l’intérieur de soi dans un monde ou le silence est devenu une denrée extrêmement rare.

d) Intervention psychologique :  la médecine psychosomatique, parler avec les gens…

e) La prévention: les conseils sur la santé. 

C’est en fonction du type de maladie que l’on utilisera un de ces outils thérapeutiques. Dans certaines maladies, le médecin doit toucher l’esprit du patient. 

La pharmacopée chinoise:

Dans la pharmacopée chinoise, il n’y a pas une seule plante. Il y en a plusieurs et chaque plante a un rôle précis à jouer. Dans la phytothérapie chinoise, la plante principale qui soigne est appelée l’Empereur. On lui ajoute trois ou quatre plantes qui agissent en synergie avec l’empereur. Elles sont appelées des ministres. A côté des ministres, il y a aussi des plantes qui traitent des effets indésirables possibles provenant de la plante principale (comme des anti inflammatoires) elles sont des conseillers.

D’autres plantes vont diriger l’action vers telle partie du corps ou telle autre, elles sont appelées des ambassadeurs. Les ambassadeurs vont donc cibler le traitement. 

Le rationnel de la phytothérapie chinoise est que l’empereur ou le président seul ne peut pas soigner le corps ou diriger le pays. Il doit lui être associé des ministres qui participent à son action , des conseillers qui traitent (ou rectifient) les effets indésirables de sa présidence, et des ambassadeurs qui ciblent les effets de l’action de la présidence. Cependant, si une des plantes est toxique, elle va détruire toute la thérapie, et c’est l’empereur qui en portera la responsabilité. Si un des ministres surfacture les forages, les lampadaires ou les achats d’armes et détournent plusieurs millions des dollars, il devient toxique et détruit toute l’action thérapeutique de la plante principale, l’empereur. De la phytothérapie chinoise , la politique congolaise pourrait s’inspirer pour éliminer les plantes toxiques de son gouvernement afin de remettre debout la République Démocratique du Congo qui n’a pas l’air de bien se porter en ce début du second mandat de l’empereur.

Ce que la pharmacopée chinoise peut apprendre à la politique Congolaise

RDC : Radioscopie d’un gouvernement à venir

(Par Jean-Marie Mutamba Makombo, Professeur Emérite/Université de Kinshasa)

 

*Avec impatience, et avec beaucoup de curiosité, nous attendons tous la naissance du nouveau gouvernement, le gouvernement qui amorce le second mandat de FATSHI, et qui sera conduit par J.S.T. Quelles seront ses caractéristiques ?

Nous observerons la taille. Sera-ce un gouvernement d’une trentaine, d’une quarantaine ou d’une cinquantaine de « leurs Excellences » ? Sera-ce un gouvernement éléphantesque et budgétivore de combien de V.P.M., de Ministres d’Etat, de Ministres, de Ministres Délégués et de Vice-Ministres ? Puis viendra la proportion des femmes et des hommes dans le gouvernement qui traduit l’évolution de la masculinité positive. Y aura-t-il du progrès pour rejoindre les prescrits constitutionnels ? On dévisagera l’âge : quelle sera la place occupée par les moins de 50 ans et les plus de 50 ans ? Corollairement que représenteront les « homo novus », les novices qui feront leurs premiers pas dans le gouvernement, et les personnes déjà trempées dans la vie politique ?

On examinera l’appartenance aux partis et aux regroupements politiques. Comment se seront départagés les membres de l’Union Sacrée de la Nation ? Le partage aura-t-il respecté les résultats des élections, le rapport des résultats aux élections de fin décembre 2023 ? Combien de membres du gouvernement proviendront-ils de l’Assemblée Nationale et du Sénat ? Les activistes de la Société civile et les handicapés auront-ils pu trouver une place ?

On n’échappera pas à la « géopolitique », comme on dit chez nous : les originaires de l’Est et les originaires de l’Ouest ; les ressortissants de Grand Bandundu, de Grand Equateur, de Grand Kasaï, de Grand Katanga, de Grand Kivu, de Grande Province Orientale ; les compatriotes qui tiennent à ce qu’on dise qu’ils viennent de la diaspora.

On relèvera la formation suivie et les études faites. On est de Lovanium, de l’Unikin, de Kassapa, de l’Unikis, Belgicain de Louvain, de l’U.L.B., de Liège, de Mons, Ancien de France, des Etats-Unis, de l’Afrique du Sud, etc…

L’appartenance religieuse n’est pas à négliger. On se réclame comme catholique, protestant, salutiste, kimbanguiste, membre de l’Eglise de Réveil. Du temps de la Deuxième République avec Mobutu, il y avait toujours au moins une place réservée à l’Eglise Kimbanguiste. On apprend ces derniers temps que Corneille Nangaa a été propulsé à ses débuts par les Eglises de Réveil.

Ceux qui auront eu le mérite, ou la chance – Chance eloko pamba, dit-on -, vont s’empresser d’adresser des remerciements, qui à Dieu le Maître des Temps et des Circonstances, et au Chef de l’Etat, qui à leur Pasteur, leur Prophète ou à leur Nganga. Les heureux promus seront rejoints par leurs proches, leurs sympathisants, leurs partis, leurs associations, leurs groupes ethniques, pour adresser à leur tour des remerciements enflammés au Président de la République pour cette promotion.

Les frustrations ne manqueront pas. En République Démocratique du Congo, il y a 26 provinces et 145 territoires. Toutes les provinces et tous les territoires ne pourront pas se féliciter d’avoir un représentant au gouvernement national. La cohorte des insatisfaits, que feront-ils ? Que deviendront-ils ?

Pour nous, le souhait est de voir accéder à la commande des affaires de l’Etat un gouvernement de VERTEBRES, comme l’on disait en 1991-1992, du temps de la Conférence Nationale Souveraine. Devraient faire partie du gouvernement des Vertébrés des hommes et des femmes dont la Compétence, l’Expérience, l’Intégrité et le Patriotisme ont été reconnus. Ce gouvernement emmené par J.S.T. sous la houlette de FATSHI devra relever les nombreux défis majeurs : la défense du territoire et la sécurité à l’Est, la restructuration de l’armée, la lutte contre la corruption, le développement des routes, le développement de l’agriculture, l’industrialisation, l’amélioration du système éducatif, la promotion de la recherche, la justice distributive, l’emploi des Jeunes, la lutte contre les érosions, la lutte contre la Pauvreté, etc…

Trouvera-t-on parmi les promus l’esprit d’un Kasa-Vubu : « Je rends à l’Etat les frais de mission que je n’ai pas utilisés » ; l’esprit d’un Lumumba : « Jusqu’au sacrifice suprême » ; l’esprit d’un Iléo : « Dieu me regarde et suit tout ce que je fais », l’esprit d’un  L.D.Kabila : « Je ne trahirai pas le Congo ! », l’esprit d’un  Etienne Tshisekedi : « Le Peuple d’abord !!! », l’esprit d’un Lunda Bululu : « Je démissionne pour ne pas avaler des couleuvres ! ».

WAIT AND SEE !

RDC : Radioscopie d’un gouvernement à venir

L'importance des institutions crédibles et démocratiques pour la République démocratique du Congo (RDC)

(Par Faustin Luanga) 

Faustin Luanga

Faustin Luanga

La RDC traverse actuellement une période tumultueuse, principalement marquée par une crise sécuritaire dans sa partie Est. Dans ce contexte difficile, il est essentiel de trouver des solutions pour sortir le pays de cette impasse. Plutôt que de recourir à des coups d'État, il est clair que la RDC a principalement besoin d'institutions crédibles et démocratiques. Ces institutions jouent un rôle crucial dans la stabilité et le développement du pays.

Les institutions crédibles et démocratiques fournissent un cadre stable pour le fonctionnement du gouvernement. Elles permettent une transition pacifique du pouvoir et offrent aux citoyens une voie légale pour exprimer leurs préoccupations. En favorisant la participation citoyenne et en garantissant l'égalité devant la loi, ces institutions renforcent la confiance des citoyens dans le système politique. La stabilité politique est essentielle pour attirer les investissements étrangers, favoriser la croissance économique et assurer le bien-être de la population. En revanche, les coups d'État ne peuvent pas offrir ces avantages.

Les institutions crédibles et démocratiques encouragent la responsabilité des dirigeants envers leurs citoyens. Elles mettent en place des mécanismes de contrôle et de reddition de comptes, réduisant ainsi les risques de corruption et d'abus de pouvoir. De plus, ces institutions garantissent la transparence dans la gestion des ressources publiques, ce qui contribue à la confiance des investisseurs et à la lutte contre la pauvreté, améliorant ainsi le bien-être des citoyens.

Les institutions démocratiques protègent les droits fondamentaux des citoyens, tels que la liberté d'expression, la liberté de la presse et le droit à un procès équitable. Elles favorisent également la participation active des citoyens dans le processus décisionnel, en favorisant la représentation politique et en garantissant l'accès à l'information. Ces droits fondamentaux sont essentiels pour le développement d'une société juste et équitable.

En conclusion, il est évident que la RDC a davantage besoin d'institutions crédibles et démocratiques que de coups d'État. Ces institutions fournissent la stabilité politique nécessaire pour attirer les investissements, promouvoir le développement économique et garantir le bien-être de la population. De plus, elles favorisent la responsabilité des dirigeants, la transparence dans la gestion des ressources publiques et la protection des droits fondamentaux des citoyens. Les trois coups d’états (de Mobutu contre Kasa-Vubu, de Laurent Kabila (AFDL)  contre Mobutu et de l’’AFDL contre Laurent Kabila) n’ont rien produit de bon pour le pays. Il est donc crucial de renforcer la cohésion nationale en renforçant ces institutions pour sortir la RDC de la crise actuelle et ouvrir la voie à un avenir meilleur pour tous. Salut chez vous.

Prof Faustin Luanga,

Sénateur élu du Maniema, au service de la RDC

L'importance des institutions crédibles et démocratiques pour la République démocratique du Congo (RDC)

Sonnette d’alarme de Me Clément Kitengye Kisaka à la Majorité, Union sacrée, Obligation de résultats !

v.png 

k.png

Union sacrée, Obligation de résultats !

 

Au cours d’un entretien avec la rédaction du journal l’Avenir, mercredi 15 mai 2024, Me Clément Kitengye-Kisaka, Président du Parti politique “Congrès National pour la République”, “CNR”, membre du “Regroupement politique “A.A.C.P.G” de la Platetorme politique « Union sacrée de la Nation » dont l’Autorité morale de Référence est le Ministre d’Etat Pius Muabilu, a tiré la sonnette d’alarme pour conscientiser les élus afin qu’ils jouent leur rôle de voter d’une part, des lois favorables à la population et, d’autre part, effectivement le rôle de contrôle de l’exécutif. Il a également appelé le nouveau gouvernement à prendre conscience de ses responsabilités afin de travailler pour l’émergence de la République démocratique du Congo.

Pour ce faire, « Il suffit d’une volonté politique pour y parvenir car, ce pays regorge de toutes les potentialités, tant humaines que naturelles ; pour décoller. Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car, tout le décor est planté avec l’actuelle majorité  parlementaire de l’Union sacrée de la Nation, issue des dernières élections, souligne d’entrée Me Clément Kitengye-Kisaka.

Depuis son accession à la Magistrature suprême de la République démocratique du Congo le 20 janvier 2019, Félix Antoine Tshisekedi n’avait jamais eu autant d’éléments de gestion pour appliquer le programme pour lequel il avait été élu, la politique se résumant par le leitmotiv : « Le peuple d’abord ». 

Si son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, s’est plaint de ne pas avoir ne fut-ce que 15 personnes’ pour faire émerger le Congo et surtout qu’il a déploré de ‘n’avoir  pas pu changer le congolais’, quant à  Etienne Tshisekedi Wa Mulumba l’opposant historique et l’un des initiateurs du parti actuellement au pouvoir, l’UDPS, c’est  ‘le système’ qu’il fallait indexer et éradiquer. Un système qui n’a cessé de changer de profil depuis l’accession du Congo belge à sa souveraineté internationale le jeudi 30 juin 1960. Ce jour-là, les Congolais, accédant à l’indépendance, avaient espéré « dresser le front longtemps courbé» sans que tous comprennent que c’est « par le labeur que nous bâtirons un pays plus beau qu’avant ». Le changement pour passer du système des intérêts de « l’étranger d’abord » pour le bien être du « peuple d’abord ». Mais comment y parvenir ?

Un chemin fait des nœuds de vipères

Pour justifier pourquoi il estime que l’USN a l’obligation des résultats, Me Clément Kitengye-Kisaka retrace le chemin fait des nœuds de vipères qu’a dû suivre le Président élu en 2018, Félix Tshisekedi, issu de l’opposition depuis environ 37 ans et qui était contraint de tenter d’appliquer son programme avec une majorité parlementaire hostile.

« Tout est partie, de la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple.  Cérémonie boycotté par le FCC, Majorité de l’époque », affirme Me Kitengye. Et d’ajouter, « Félix Tshisekedi a profité de l’occasion pour faire basculer ladite Majorité car le FCC lui mettait les bâtons dans les roues par ses représentants au gouvernement. Ce qui fit que le 1er Ministre ILUNGA ILUKAMBA ne pouvait bien marcher », rappelle le Président de CNR.

Ce dernier de préciser que même les gouvernements Sama I et II qui avaient exercé avait difficile à avoir des résultats. Tous ces nœuds de vipères, plutôt que de décourager le fils du ‘Sphinx de Limete’ sont plutôt devenus motivations qui ont conduit à la création de l’Union sacré de la Nation qui a actuellement une écrasante majorité qui devrqit permettre au Gouvernement Judith Suminwa Tuluka de matérialiser le programme « Le Peuple d’abord ». Il n’y aura, donc, plus d’excuse.

A la genèse de l’Union sacrée, était Muabilu

Actuellement, des voix s’élèvent quant à la puissance politique du Regroupement politique  « Union sacrée de la Nation » lequel est appelé à matérialiser la ‘vision’ du Chef de l’Etat et une certaine opinion semble oublier que la récente configuration de la majorité parlementaire tire sa genèse de la  prise de risque politique du mercredi 21 octobre 2020, lors de la cérémonie de prestation de serment des Hauts magistrats au Palais du Peuple » que la “coalition Kabila” créée en juin 2018, dans la perspective des élections générales prévues la même année, avait pris pour prétexte  le refus « de cautionner toute violation intentionnelle et manifeste de la Constitution du 18 février 2006 en vigueur au pays ». La fameuse coalition déclara formellement ne pas être concernée par la cérémonie prévue  au Palais du Peuple, la qualifiant, à tort, d’irrégulière. 

Prévue pour le mercredi 21 octobre 2020 au Palais du peuple, la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats avait suscité  plusieurs réactions au pays du fait que le  Front commun pour le Congo (FCC) avait lancé un appel au boycott à très large spectre de cette cérémonie. Dans un communiqué publié le mardi 20 octobre 2020, la conférence des présidents du FCC renseignait que tous les cadres de cette plateforme évoluant au sein des institutions, ne participe pas à cette solennité que devait présider le chef de l’Etat Congolais Félix-Antoine Tshisekedi.

Brandissant le caractère sacré du Palais du peuple, siège du Parlement, le FCC dénonçait tout acte frisant « la violation expresse de ce temple de la démocratie et appelle la population à la résistance. En ce qui concerne le Président de la République, le FCC invite ce dernier au respect sans faille, de son serment constitutionnel, fait sur fond d’observation et de défense de la loi suprême et des autres textes légaux de la RD Congo ».

Malgré la toute-puissance du FCC à l’époque mais, comme l’avait dit le Premier ministre britannique William Churchill : « un homme politique devient homme d’Etat, lorsqu’il arrête de penser ‘prochaines élections’ pour penser ‘prochaines générations’ », Pius Muabilu Mbayu Mukala  s’est résolu de passer outre le mot d’ordre du FCC  et de la “coalition Kabila”.  Il lui a fallu beaucoup de clairvoyance pour être pionnier parmi ceux  qui affirment, aujourd’hui,  soutenir la vision du Chef de l’Etat, pas très claire à l’époque pour certains. C’était l’acte de conception de l’Union sacrée de la nation pour ‘déboulonner’ le système politique cupide de prédation. 

Ainsi, donc, à la genèse de l’Union sacrée, Pius Muabilu Mbayu Mukala était avec Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo !

 « Aujourd’hui, l’excuse n’est plus de mise car tout le décor est, déjà, planté. L’Union sacré n’a plus d’excuses, elle doit corriger les erreurs d’hier », martèle Me Clément Kitengye Kisaka.

La Prospérité/L’Avenir

Sonnette d’alarme de Me Clément Kitengye Kisaka à la Majorité, Union sacrée, Obligation de résultats !

Le Président de la République et le Premier Ministre dans la Conceptualisation du Régime Primo-Ministériel (Enoncé par le Professeur Boshab) : La Nécessité des Nuances Politologiques

(Version révisée de la réflexion publiée le 26/11/2020 dans 7sur7.cd .)

 

Le savant congolais du Droit Constitutionnel Evariste Boshab, auteur de plusieurs ouvrages académiques référentiels, avait enclenché un ouragan de réactions dans l’aire intellectuelle et dans le champ politique, avec son énonciation du régime « primo-ministériel » dans le contexte du système politique de la RDC. Il avait autant enrichi que bousculé le registre lexical politique et communicationnel des congolais. Les pseudo-analystes politiques et autres chroniqueurs folkloriques des évènements du pouvoir, souvent allergiques à la réflexion politique conceptualisée, ne s’étaient pas  abreuvés de sa sève épistémique. Et cela, dans un univers intellectuel où la typologie classique des régimes politiques adoptés dans divers projets de société des partis politiques, et expérimentés depuis 1960, est sculptée avec superficialité dans la discursivité et l’exercice concret du pouvoir. Réactions ambiguës sur le registre de l’obscurantisme politique congolais. On y avait noté des objections et critiques aléatoires, mutilatrices de l’authentique savant Constitutionaliste Congolais (différent de fades constitutionalistes prestidigitateurs) par les « politicailleurs » et autres pseudo-intellectuels oxydant l’arène politique Congolaise.

Aujourd’hui encore, la confusion persiste sur cette problématique. Ainsi donc, ma contribution cogitative a pour visée d’apporter une nuance conceptuelle, axée sur la praxis politique contemporaine, dans la conceptualisation du régime primo-ministériel du point de vue politologique – puisant dans le gisement épistémique de la Science Politique. Ma démarche gravite autour de trois axes. Le premier établit que le régime primo-ministériel est originellement et fonctionnellement synonyme du régime parlementaire pur dans la typologie classique des régimes politiques en Sciences Politiques. Mais dans une certaine mesure, ce type de régime peut avoir une variante compressée dans le régime semi-présidentiel. Toujours à travers le prisme politologique, et au-delà de la normativité constitutionnelle (qui est une codification de la volonté générale rousseauiste, donc un instrument du politique) encapsulée dans l’énoncé générique du Professeur Boshab, le deuxième point relève que l’effectivité de la primo-ministérialité formelle ou par élan de la primature, est surtout fonction de la maestria politique du premier ministre comme operateur politique. Le troisième axe insiste sur la dimension systémique de la crise politique et déplore le silence ou l’absence des professeurs des Sciences Politiques dans les débats nationaux majeurs à ce sujet (éminemment politique). La conclusion souligne que le président de la République et le premier ministre portent tous deux une part de responsabilité dans la performance ou les déficiences d’un régime politique. Ainsi donc la RDC a besoin du déploiement d’une intelligence synergétique transformationnelle pour corriger les dysfonctionnements du régime politique congolais. Et cela au regard des déviances et contradictions observées de 2006 à 2024.   

  1. LE CONCEPT DE « RÉGIME PRIMO-MINISTERIEL » EST ORIGINELLEMENT ET FONCTIONNELLEMENT SYNONYME DU RÉGIME PARLEMENTAIRE CLASSIQUE CERNÉ SUR LA VARIABLE ET L’AIRE DES PRÉROGATIVES EXÉCUTIVES.

 

D’abord, Il convient de relever que l’énoncé du Professeur Boshab est d’une immense pertinence car il fait bifurquer le débat intello-politique (différent des supputations évènementielles à ras le sol dans les réseaux sociaux dans plusieurs débats télévisés intellectuellement fades) sur une nouvelle piste d’intelligence cogitative nationale. Cet énoncé impose une archéologie des rayons du pouvoir exécutif dans la configuration politique binaire président versus premier ministre en RDC. Cette perspective est d’autant plus saillante que la crise actuelle a aussi comme une des causes premières ce que j’ai conceptualisé depuis 2019 comme étant la propension d’un présidentialisme impérial. Dans cette optique, on a vite observé que le Président F. Tshisekedi a démarré sa dispensation politique avec la notable tendance à exercer ses pouvoirs au-delà des normes inhérentes au régime semi-présidentiel (semi-parlementaire) dont les principes sont encastrés dans notre Constitution. Les cas du programme de 100 jours et du programme présidentiel de la réduction de la pauvreté (dont aucune évaluation n’est connue à ce jour), des nominations des généraux et juges de la Cour Constitutionnelle en dehors des procédures de la gouvernance étatique prévues par l’Article 81 de la Constitution, l’imposition au Gouvernement des décisions coulées dans la communication du président au Conseil des Ministres, notamment, sont éloquents.  Refuser de voir cette réalité déviante (régression systémique) en la justifiant à l’aide de la prestidigitation interprétative constitutionaliste, c’est soutenir une fallacieuse perfection absolue dans le fonctionnement de l’institution Président de la République en RDC.

Cependant, au plan d’une exploration conceptualisée des dynamiques du pouvoir, l’énoncé du Professeur Boshab rend compte d’une double donne normative et empirique méritant d’être disséquée. Il est d’abord indispensable de préciser que le Professeur Boshab n’a pas inventé ce concept – contrairement aux accusations de certains politiciens populistes et autres iconoclastes politiques. Le concept de « primo-ministérialité » a été utilisé dans plusieurs réflexions sur les possibilités des reformes du régime politique Français (Olivier Duhamel, « Deuxième solution radicale : le système primo-ministériel » in Le Quinquennat, 2008, pp. 65-73 ; «Vers une VIe République primo-ministérielle » in Les Echos, 2002).  Deux aspects historique et fonctionnel méritent d’être relevés. A l’origine, ce régime est de nature essentiellement parlementaire classique.  Ce régime d’un premier ministre aux pouvoirs exécutifs prééminents est apparu au Royaume Uni en 1721 avec Sir Walpole. Ayant été la conséquence de la Révolution dont l’ultime visée fut la fin de l’absolutisme par la réduction sinon l’aplatissement des pouvoirs impériaux du monarque, ce régime consolida les prérogatives exécutives prédominantes du premier ministre en Grande Bretagne. En revanche, en France où prévaut le régime semi-présidentiel aux connotations d’essence hégémonique Gaulliste (d’où sont tirés quelques aspects du régime politique Congolais), certains penseurs ont envisagé l’amputation (« dégaulliser » le régime) des pouvoirs jugés excessifs du président au profit du premier ministre pour donner à ce pays un régime primo-ministériel (Christophe Premat, «Des institutions politiques adaptées à notre temps », in Erudit, 2014 ; « Pour un régime primo-ministériel et une dose de proportionnelle » in L’Humanité, 2005). 

Au plan fonctionnel, comme son appellation l’indique, en effet, le régime primo-ministériel se caractérise par la prédominance exécutive (élasticité de l’aire des prérogatives exécutives) du Premier Ministre et son rôle exclusif dans la conception et l’implémentation des politiques publiques d’Etat. A telle enseigne que le régime primo-ministériel est en réalité synonyme du régime parlementaire classique, car à l’origine ce concept souligne l’exercice exclusif des prérogatives exécutives par le premier ministre. Dans les cas du Royaume Uni, de l’Inde où d’Israël, le Roi (la Reine) dans la monarchie constitutionnelle, le Président non élu directement par le souverain primaire, donc dénué de légitimité populaire, exerce un pouvoir de type symbolique ou protocolaire. Il incarne l’unité et la souveraineté nationale, notamment par rapport aux relations internationales. Néanmoins, pour Dominique Rousseau, dans une certaine mesure le régime semi-présidentiel peut basculer dans le mode primo-ministériel en cas de cohabitation. N’ayant pas la majorité parlementaire le président de la République perd la capacité politique d’impulser la politique de la nation. Le premier ministre devient alors le principal animateur du pouvoir exécutif (Dominique Rousseau, « La République sans fétichismes », in Le Monde 2002).

  1. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LA RDC N’EST PAS PROTOCOLAIRE FACE À UNE PRIMO-MINISTÉRIALITÉ FORMELLE AUTOMATIQUE

La philosophie politique républicaine a orienté la composition de la Constitution de la RDC, par rapport aux expériences d’un président Kasavubu vulnérable face au Parlement (hyperpuissant, dont le Premier Ministre fut le prolongement exécutif), et de l’absolutisme de Mobutu détenteur des pouvoirs exécutifs totalitaires. Cependant, la rationalité républicaine des pouvoirs équilibrés (séparation des pouvoirs en mode « checks and balances »), évitant de diluer le président de la République dans la prééminence exécutive du premier ministre (ce que rejetèrent les Gaullistes en 1958), a injecté un mécanisme collaboratif dans la gouvernance de l’Etat. Donc contrairement à la doxa constitutionaliste d’un premier ministre détenteur du monopole de l’action gouvernementale en RDC, il est en réalité co-auteur (en amont) et principal exécutant (en aval) tout en portant la responsabilité devant le parlement. Cela est établi dans l’Article 91 de la Constitution. Elle prescrit la concertation entre le président et le premier ministre dans la définition de la politique nationale et la collaboration dans les secteurs stratégiques de la défense, la sécurité et les affaires étrangères. En RDC, historiquement on parlerait du régime primo-ministériel stricto sensu de 1960 à 1965. Etant une transposition non substantiellement réfléchie du parlementarisme Belge, ce régime-là fit de Kasavubu (élu au second degré par le Parlement) un président fragile et quasi-protocolaire. C’est sa tendance à vouloir exercer des pouvoirs excessifs au-delà des prescriptions constitutionnelles (comme aujourd’hui dans une certaine mesure), qui fit de lui l’épicentre des rebellions en 1963 et du coup d’Etat en 1965.

Dans le cas de la RDC, la notion d’un régime primo-ministériel est inexistante dans la Constitution, mais son élan opérationnel est possible. Primo sur le plan normatif, les principes édictés dans la constitution sont ceux d’un régime semi-présidentiel (semi-parlementaire).  Le président de la République est élu au suffrage universel direct, participe à la conception des politiques publiques (Article 91), possède des rayons des pouvoirs concurrentiels et détient la primauté de la validation des actes décisionnels d’Etat (pouvoir ultime sur le Conseil des Ministres, promulgation des décrets présidentiels opérationnalisant certains actes des autres institutions, pouvoir de dissolution de l’Assemblée sur base de certaines conditions, etc.). Sous cette lumière, ni la volonté générale rousseauiste, ni sa codification dans la constitution, ne prescrivent donc un président d’apparat comme dans un régime parlementaire pur, créant de jure et de facto une prééminence primo-ministérielle.

En revanche sur le plan de la réalité des dynamiques du pouvoir en mouvement sur la sphère institutionnelle, à travers le prisme de l’anthropologie politique, la nature relationnelle-concurrentielle du pouvoir est à cerner.  Les prérogatives du premier ministre sont en réalité aplaties non pas exclusivement par la tendance hégémonique du Président F. Tshisekedi, mais aussi par un déficit de charisme (une ressource du pouvoir) de ses Premiers Ministres successifs (Ilunga  Ilunkamba, Sama Lukonde). En d’autres termes, ce n’est pas seulement la normativité déclarée dans la constitution qui révèle et matérialise « la primo-ministérialité » ou son élan de facto pour ainsi dire. Même sans normativité constitutionnelle formelle, une certaine impulsion de la primo-ministérialité peut jaillir par la virtuosité politique et gouvernologique du chef du Gouvernement. Dans le cas actuel de la RDC, même les rayons du pouvoir exécutif attribués à la fonction du chef du Gouvernement par la Constitution ne sont pas exercés avec une brillance techno-politique valorisant le rôle d’animateur principal des opérations exécutives de l’Institution Gouvernement. Cela est aussi dû au fait (anticonstitutionnel depuis 2007 avec le Premier Ministre Gizenga) que depuis 2006 le premier ministre n’est pas le leader politique direct de la majorité (ou la coalition majoritaire au parlement). C’est-à-dire, un operateur techno-politique prééminent du sérail politique détenant une légitimité électorale, intériorisant l’idéologie du parti majoritaire (ou prédominent dans une coalition), domptant le personnel politique du parti ou de la coalition, et maitrisant les dossiers stratégiques de la nation, comme cela est la pratique dans les régimes d’essence parlementaire. Cet aléa affecte aussi la performance exécutive du premier ministre.

Dans le cas du Président Honoraire J. Kabila, sa personnalité politique «ego-maitrisé» et son statesmanship flexible, avaient rendu possible un certain élan de  primo-ministérialité performante du chef de Gouvernement Matata, qui était lui-même porteur d’un certain talent novateur. Sa vulnérabilité d’un technocrate dénué d’ancrage politique dans la majorité fut compensée (dans une majorité présidentielle relativement plus cohésive) par son soutien par le Président Kabila, et l’appui par Agustin Katumba Mwanke, colossal pilier du régime. Plus déterminant encore, avec sa « Matatanomics » efficace, Matata fut aussi protégé par sa légitimité de performance révélant un certain élan primo-ministériel par des accomplissements significatifs sur terrain (Congo Airways, Esprit de Vie, Transco, modernisation de la ville de Kindu, projection de l’émergence en 2030 par le PNUD), ayant comme centre d’impulsion la primature. Cela avait validé le Premier Ministre Matata auprès des organisations financières internationales (FMI, BM, PNUD), et aux yeux du Peuple. Ainsi, la déstabilisation ou la défenestration politicienne du Premier Ministre fut difficile. Donc, le capital technique, mais surtout sociopolitique du premier ministre est une ressource majeure dans l’élan primo-ministériel. Sans ces atouts, le premier ministre sera victime des pressions politiciennes, et dilué dans la propension hégémonique du Président de la République, apparaissant ainsi comme un superviseur du gouvernement au nom du chef de l’Etat. 

  1. AU-DELÀ DU RÉDUCTIONNISME CONSTITUTIONALISTE : LA REALITÉ DE LA CRISE DU SYSTÈME POLITIQUE ET LE SILENCE ÉTONNANT DES PROFESSEURS DES SCIENCES POLITIQUES

 

Par ailleurs, le système politique congolais (comprenant l’interaction structurée de l’Etat, des partis politiques, de la société civile, des médias et sphères académiques, des effets des agents exogènes sur ledit système) connait, particulièrement depuis 2019, un assèchement intellectuel et idéologique, et surtout des dramatiques déviations structuro-fonctionnelles. En d’autres termes, les violations répétées de la Constitution ne se réduisent pas simplement aux occurrences de non-conformité au texte fondamental. Il s’agit-là d’une problématique polygonale du système politique touchant aux idéologies mimétiques et inopérantes, à la résurgence de la gouvernementalité ancestrale du pouvoir total, à la culture politique paroissiale et la socialisation politique Zaïroise (une zairianité politique). Cela est couplé au sous-développement des partis politiques. Ceux-ci sont réduits aux conglomérats tribaux-courtisans et ascenseurs sociopolitiques des politiciens néopatrimonialistes. Il s’y ajoute le cancer métastasé des regroupements politiques creux et opportunistes, dénués de rationalité politique développementale. Ils sont exploités pas les chefs politicailleurs (cyniques népotistes) pour leur ascension politique et la vassalisation des cadres et militants des « particules politiques». Ils complexifiant les élections et plombant le fonctionnement des institutions. On y observe également une opposition inféconde en proposions des politiques publiques alternatives et une société civile vassalisée. Sur ce registre on repère également la praxis d’un infécond leadership et la gouvernance artisanale, incapables de propulser la navigation socioéconomique accélérée vers l’émergence. Au regard de l’expérience de trois décennies de la démocratisation pluraliste et ses contradictions, on cerne pareillement la problématique de l’inadéquation du régime politique et de la forme de l’Etat (au regard défis et contradictions observés depuis 2006), ainsi que du paradigme de la sécurité nationale et de notre ambition géostratégique.  Donc, la problématique du non-respect de la constitution en elle-même, et la question adjacente de la primo-ministérialité, ne constituent qu’une partie du puzzle.

Face à cette problématique, relative au génie d’un peuple repensant, réinventant et ré-opérationnalisant l’ordre politique porteur d’intelligence pour son progrès fulgurant dans le concert des nations, on peut déplorer le silence, voire l’absence des contributions saillantes de ceux qui étudient et enseignent la « Science du Pouvoir ». La Noble Science par excellence, car étant architectonique dans le prisme Aristotelien, étant donné que son principal objet d’étude, le pouvoir, décide de tous les autres secteurs d’activité dans la sphère de l’existence collective. Pourtant, la RDC possède d’excellents politologues d’un calibre académique luminescent. Cependant, il leur manque l’impulsion de l’intellectualité spécifique porteuse de la parrêsia prescrite par Michel Foucauld. C’est-à-dire la « vaillance » de dire la vérité de sa science précise à la société.  Beaucoup se sont résignés au sort des fonctionnaires éducatifs (souvent en fantasme égotiste et mystificateur de « professeur des universités », sans aucun impact sociétal). Ils se dissimulent derrière l’excuse de l’éthique professorale qui proscrirait tout discours public sur sa collectivité. Pourtant cette époque-là est révolue. La démocratie moderne étant délibérative comme le souligne Habermas, le scientifique doit aussi se démocratiser – sortir de la tour des savoirs mystifiés. Il est appelé à s’auto-capitaliser au profit de l’émancipation intellectuelle du peuple (démos) grâce à la vérité libératrice dévoilée sur la société par la Science impulsée par la Conscience. Les Professeurs des Sciences Politiques ont le devoir d’illuminer la société dans la perspective de l’intelligence synergétique pour le progrès sociétal. 

CONCLUSION

LA NÉCESSITÉ DE LA CORRECTION DES DYSFONCTIONNEMENTS DU RÉGIME POLITIQUE EN RDC PAR UNE INTELLIGENCE SYNERGÉTIQUE TRANSFORMATRICE DE LA RES PUBLICA

Le leadership national de 2001 à 2018 ayant construit les matériaux fondamentaux du système politique dans sa configuration légale et institutionnelle moderne actuelle, la dispensation de l’alternance avait pour mission historique et sociétale de proposer les termes de l’amélioration en substance avec virtuosité et vélocité. Cela tant en termes de nouvelles idée-forces de traction nationale, aussi bien que de la gouvernementalité moderniste  mutationnelle. La crise actuelle est donc le reflet d’un leadership politique tant au niveau national que provincial dénué d’une théorie du changement (« theory of change » pour reprendre la formule harvardienne) et des projets transformationnels conséquents dans les pans fondamentaux déficitaires du système politique cernés ci-haut.  Cet effort rationnel, systématisé et minutieusement évalué et corrigé progressivement, est de portée nationale. C’est une responsabilité multipartite dans toute la société, mais qui doit être impulsée grâce à un leadership développemental à la proue de l’Etat. 

Si le régime prescrit dans la constitution ne fonctionne pas en conformité avec les pouvoirs prescrits pour propulser le progrès escompté, le Président de la République porte sa responsabilité indéniable (à moins de clamer fallacieusement son infaillibilité et sa perfection absolue). Mais, il est partial d’inférer que le régime politique de la RDC serait primo-ministériel, suggérant par-là que le Président de la République serait astreint à une opérationnalité protocolaire, impliquant qu’il devrait s’effacer (à l’instar du président indien ou Israélien) en faveur d’un premier ministre assumant des hyperpouvoirs. Cela n’est ni conforme à la philosophie républicaine de cette constitution ni à ses énoncés principiels. S’il est vrai que le Président F. Tshisekedi déborde continuellement des limites de ses prérogatives exécutives prévues par la constitution, il est tout aussi factuel que les Premiers Ministres Ilunkamba et Sama Lukonde n’ont pas démontré l’élan d’une fulgurante maestria de capitalisation de leurs rayons des prérogatives exécutives pour impulser un gouvernement innovant et performant. L’énoncé du Professeur Boshab aura eu le mérite de nous aider à mieux cerner la réalité des responsabilités partagées dans les déficiences du régime semi-présidentiels congolais.  Cela démontre une fois de plus que le salut national est dans une intelligence synergétique transformationnelle, par la conjonction des génies et des expériences, plutôt que dans la fragmentation et une annihilation mutuelle. Comme l’a si bien souligné Samuel Huntington, pour consolider la démocratie les élites devraient collaborer au lieu de sombrer dans l’adversité régressive. La société s’y trouve replongée dans les horreurs animalières de l’état de nature hobbesienne de la guerre de tous contre tous : la voie de l’anéantissement collectif.

Imhotep Kabasu Babu Katulondi

Libre-penseur, écrivain, politologue et initiateur de l’AGORA DES GARDIENS INTELLECTUELS DE LA REPUBLIQUE « AGIR NEW CONGO »

Le Président de la République et le Premier Ministre dans la Conceptualisation du Régime Primo-Ministériel (Enoncé par le Professeur Boshab) : La Nécessité des Nuances Politologiques

Mon Quinzième Point de Vue concernant l’avenir du Congo

(Par le Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae)

Le Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae

Le Congo peut-il se développer avec la constitution en place telle qu’interprétée ? La réponse est douteuse.  Le Gouvernement Tuluka n’aura pas d’excuses, il faut sauver le Congo et le Peuple Congolais. La géopolitique mondiale compromettrait la survie du Congo si celui-ci continue à se distraire. Soyons conscients. Du point de vue de la situation générale au Congo et depuis des années, le Congo n’a connu que des gouvernements improductifs, sauf quelques rares qui se débattaient vaille que vaille cherchant à faire mieux. En ce moment où les cadres Congolais, avec des compétences de très hauts niveaux en son sein dans tous les secteurs, se font traiter d’incompétents incapables de mettre fin à la guerre à l’Est, de gérer le pays convenablement, d’améliorer les conditions sociales et économiques de tout un chacun, il y a lieu que le gouvernement Tuluka, que tout le monde attend, se dresse en sauveur incontournable. Et, cela est possible si et seulement si ce gouvernement est permis d’effectuer son travail sans les influences négatives de certaines autorités morales et des intouchables connus et inconnus.

Avec près de 30 ans de conflits multiformes à l’Est du pays, une mégestion financière criante, une misère générale qui s’abat sur la population au moment où les politiciens congolais nagent dans l’opulence, il y a lieu de se demander le rôle réel du politicien Congolais au Congo. La majorité des Congolais ne cesse de constater qu’en réalité, on fait de la politique au Congo pour s’enrichir de manière immorale. On fait de la politique pour atteindre la mangeoire ou l’intérêt est assez souvent personnel. Très peu de politiciens congolais comprennent que le rôle d’un politicien dénote d’un leadership de service. Cela signifie qu’un politicien est supposé de rendre service à ses constituants en développant sa communauté et en conduisant le pays vers son développement global. 

De tout ceci, nous pouvons conclure que la politique congolaise s’embourbe dans des échecs qui conduisent le pays vers une voie inconnue due aux méfaits de la mauvaise constitution qui contrecarre le développement du pays. Si la constitution est mauvaise, il faudrait la changer ou l’améliorer.

Si politique est mauvaise, il faudrait changer les acteurs politiques. On ne change pas l’équipe qui gagne. Si notre équipe nationale – les Léopards – ne nous réserve que des déboires, aucun Congolais ne la supporterait et les joueurs et les entraîneurs seraient vite remplacés. L’équipe nationale autant que la politique nationale est le rempart de l’honneur du pays. Nous avons à réclamer l’honneur du Congo non par l’indifférence mais par des actions positives et patriotiques.

Ici, nous nous adressons aux penseurs congolais responsables. 

Comme évoqué dans le précédent point de vue, le chef du gouvernement ne devrait pas être contraint à ne sélectionner les membres de son équipe que du monde politique qui semble hautement sclérosé. Pour l’efficacité du gouvernement et pour le progrès national, il est nécessaire que les articles de la constitution qui ne contribuent pas au développement du pays soient momentanément écartés.

La politique congolaise autant que les politiciens congolais semblent être tellement dépassés qu’il y a très peu d’espoirs de voir le Congo se développer considérant leurs comportements décevants et antipatriotiques. Ils devraient se consolider dans le parlement et le Sénat et laisser le gouvernement fonctionner avec des compétences nécessaires car le moment est très critique. Le gouvernement ne peut pas continuer à encaisser des déboires due aux incompétences et aux mauvaises volontés de certains politiciens qui vont dans la politique simplement pour s’enrichir honnêtement ou malhonnêtement et pour devenir des intouchables.

Le Congo peut connaitre un développement rapide si le gouvernement s’évertue à contourner les quatre points cruciaux suivants :

1.      Stopper totalement les détournements et la corruption même s’il est difficile à se l’imaginer.

2.      Composer un gouvernement avec des compétences dans tous les niveaux provenant du monde politique et non politique ; local et de la diaspora.

3.      Donner grande considération a la haute valeur morale des membres de l’équipe.   

4.      Ne pas succomber aux injonctions et aux influences négatives et antipatriotiques des autorités morales. 

Aidons le Congo en soutenant les quatre points, ci-haut cites.

Tout Congolais peut se retrouver quelque part et contribuer au développement du Congo. Les « Kuluna » peuvent être rapidement et effacement employés dans l’armée et dans la police nationale après une formation initiale et patriotique solide.

Si les politiciens permettent le développement du Congo, le Congo se retrouverait sur la voie du développement rapide. Les Congolais sont prêts à tourner la page du sous-développement vers celle du développement continu.

Si le Congo ne se développe pas à partir du prochain gouvernement, la compétence de la nature humaine congolaise serait continuellement et malheureusement ébranlée, innocemment.

Nous serions ainsi dans l’obligation de renouveler notre demande d’un dialogue ou d’un Forum national pour faire table-rase des réalités congolaises pour un nouveau Congo. Le nouveau Congo mérite des cadres et des acteurs politiques propres et respectables, cadres et acteurs politiques qui se font réellement respectés et entendus dans la communauté internationale, cadres et acteurs politiques incontournables pour la paix et la prospérité au Congo.

Les penseurs congolais doivent se sentir obligés de concevoir des solutions nécessaires pour mettre fin à la guerre et a l’insécurité non seulement à l’Est mais aussi à travers tout le pays.

La politique congolaise semble être dépassé et au bout de « quoi faire » pour ramener la paix et la prospérité dans notre Congo qui est envié par beaucoup dans ce monde. Tout acteur politique qui s’opposerait à l’idée de concertation dans un Dialogue ou dans un Forum de haut niveau entre Congolais devrait être pris pour un ANTI-PATRIOTE, UN CONGOLAIS DE PAR HASARD, UN PARIA DE MAUVAIS GOUT POUR LE CONGO. Les penseurs Congolais doivent trouver des voies nécessaires pour remettre au Congo son honneur de l’autrefois. Rien de ne peut être impossible à réaliser au Congo s’il y a la cohésion nationale. 

Les penseurs Congolais doivent prouver au monde qu’il n’y a pas que ceux-là, mais aussi ceux-ci pour la relance du développement de notre cher Congo.

Soyons des acteurs engagés pour honorer le Congo et le peuple congolais dans le monde.

Ne continuons pas à être des spectateurs qui ne cessent de critiques les actions des autres sans proposer des solutions. 

Cessons d’être des égoïstes et combattons les détournements car sans détournements, le Congo se relèvera rapidement à la satisfaction de tous et à la surprise du monde. Personne ne pourrait développer le Congo mieux que les Congolais responsables. 

Il y a lieu de se conscientiser pour protéger le Congo et lui assurer un avenir serein et prospère.

Patriotiquement vôtre,

Kinshasa le 29 Avril 2024

Professeur Yangambi Matthieu Waakal’Ewae

+243 999 035 079

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Mon Quinzième Point de Vue concernant l’avenir du Congo

Une partie du clergé catholique dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi

 (Par Moïse Musangana)

Jour après jour, les déclarations d’une partie du clergé catholique confirment qu’elle est dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi. Après les dernières déclarations du cardinal Fridolin Ambongo justifiant le passage à la rébellion de certains compatriotes et faisant état de la distribution des armes aux FDLR par le Gouvernement même si un démenti s’en est suivi en vue d’en relativiser la gravité, un autre pas vient d’être franchi ce 06 mai avec la déclaration signée par le Secrétaire général de la CENCO relativement au bombardement du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma,  qui a fait, selon le dernier décompte donné par le ministre congolais des Affaires sociales, trente-cinq morts et plusieurs blessés. Cela en voulant entretenir la confusion sur les auteurs de ce énième crime perpétré contre la RDC.

Là où les USA pointent du doigt les Forces armées rwandaises (RDF), la CENCO parle des inciviques non identifiés. Eu égard à la faiblesse de l’opposition ou sa quasi-inexistence, le clergé catholique paraît déterminé à prendre le flambeau de la lutte contre le pouvoir en place. Et, en juin 2023, le Président Tshisekedi avait dénoncé solennellement le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO. 

Les images macabres à la suite du bombardement par la coalition funeste RDF-M23-AFC ce 03 mai du camp des déplacés de Mugunga, près de Goma, sont encore fraîches dans la mémoire collective.

Le nombre des victimes est à la hausse. De dix-huit, on est passé à trente-cinq morts. Tel est le dernier décompte fait par le ministre congolais des Affaires sociales Modeste Mutinga Mutuishayi. Cela sans compter plusieurs dizaines de blessés admis dans plusieurs formations médicales du chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Ce drame a donné lieu à des condamnations en chaîne. Union européenne, l’Union africaine, SADC, USA … n’ont pas eu de retenue.

Les Etats-Unis ont, dans un communiqué du Département d’Etat, fustigé cette attaque lancée le 03 mai par les Forces de défense rwandaises (RDF). En plus, ils se sont dit préoccupés par la récente expansion de l’armée rwandaise et du M23 dans l’Est de la RDC, contribuant ainsi au déplacement de plus de 2,5 millions de personnes. 

A l’opposé, la CENCO, condamnant à son tour cette tragédie dans une déclaration signée le 06 mai par son secrétaire général, Mgr Nshole, attribue ce bombardement à des «inciviques non identifiés» et demande aux Nations unies et à l’UA de «diligenter une enquête indépendante pour établir les responsabilités».

De ce fait, elle n’a pas moins semé la confusion sur les responsables de cet acte ignominieux et, de surcroît, foulé aux pieds la déclaration de la RDC attestant que les obus de la mort ont été tirés à partir des collines de Kiroche par l’armée rwandaise dont le gouvernement a rejeté naturellement l’attaque. Feu le cardinal Monsengwo dirait qu’il y a des convergences parallèles entre la position de la CENCO et celle de Kigali.  

Aussi, la CENCO ne s’explique pas que les rebelles du M23, appuyé par l’armée rwandaise, et les forces loyalistes des FARDC s’affrontent et s’invitent à se positionner de part et d’autre d’un camp des déplacés. Elle se dit surprise que ce drame survienne à la porte de Goma, une ville hyper militarisée où beaucoup d’indications étaient données invitant les autorités compétentes à une alerte maximale pour sécuriser la population.

Encore une fois, la CENCO, cette fois-ci,  en stratège militaire, pense indiquer aux FARDC les positions à occuper à Sake et dans ses environs et présente le Gouvernement comme incapable de protéger la population. 

Par ailleurs, la CENCO en appelle à une forte dynamique nationale avec des représentants des forces vives du pays, toutes tendances confondues, pour parvenir à une solution acceptable. Laquelle ? Acceptable avec qui ?

A n’en point douter, la CENCO, mieux une partie du clergé catholique avec comme tête de pont le trio Fridolin Ambongo-Fulgence Muteba-Donatien Nshole qui a volé la vedette à l’institution en subjuguant le président Marcel Utembi, semble avoir tourné la page Tshisekedi. Elle est en pleine campagne de diabolisation et de dénigrement de son régime dont elle n’a jamais salué l’avènement et d’intoxication du peuple dont elle est convaincue d’être majoritairement catholique.

Eu égard à l’opposition qui est très faible et qui n’existe quasiment plus, elle est déterminée à reprendre le flambeau de la lutte et est dans un schéma de non-retour contre le pouvoir de Tshisekedi. 

Outre la méfiance du peuple qui s’accroîtrait au fur et à mesure à l’endroit du régime Tshisekedi, les princes de l’Eglise pensent se mettre en phase avec certains lobbies et puissances occidentaux qui ont démontré par le passé de l’intérêt envers eux.

Le clin d’œil à Paul Kagame dont ils épousent le narratif et l’encouragement apporté à ceux des Congolais qui passent sous son leadership pourraient les rapprocher davantage des maîtres du monde pour la réalisation de leur dessein.

A l’occasion de la célébration en juin 2023 des 25 ans de sacerdoce de Mgr Emmanuel Kasanda, archevêque de Mbuji-Mayi, le président Félix Tshisekedi avait dénoncé solennellement au stade le jeu malsain qui n’a rien à voir avec l’évangile auquel s’adonnent quelques chefs hiérarchiques de la CENCO.

Il avait promis d’être sans pitié en ce qui concerne la sécurité du pays. 

Est-ce une chronique annoncée le dossier judiciaire du cardinal Ambongo ? Difficile à dire pour le moment.

Une partie du clergé catholique dans un schéma de non-retour contre le régime Tshisekedi

RDC : Jean Pierre Kambila Kankwende lance un appel à la moderation

*Lorsque l’agora, le lieu de dialogue est déserté, l’arène, l’instance de la violence, risque de se remplir. Ceci, en vertus d’une règle d’une simplicité radical, la nature a horreur du vide. Ainsi, pour éviter les excès de l’absence totale de dialogue, un quidam s'empare de la parole, parfois, sans apprécier la force du courant et la profondeur de la rivière dans laquelle il plonge. 

Ainsi, consciemment, je suggère ici que l’on s’attaque à dénouer un entremêlement de fils extrêmement fins, délicats et complexes.  Je n’ignore donc pas que le poids de la tâche dépasse largement mes capacités, mais j'ose...

Je diserte donc ici sur le malheureux malentendu, entre la justice congolaise et l’Église catholique locale. J’estime que du point de vue de notre politique interne, il s’agit d’une question urgente de plus haute portée. 

Ce qui se passe présentement sous nos yeux devrait interpeller la sagesse de toutes les grandes consciences du pays et appeler à la modération de tous. Hélas, si les réseaux sociaux s’enflamment dans leur imbécillité habituelle ; du côté de la réflexion on ne voit personne bouger et la parole devient rare ! Le silence des intelligences est aussi assourdissant que le bruit du tonnerre du pluvieux mois d’avril à Kinshasa. 

Nos sages sont-ils tétanisés par le potentiel de danger politique que recèle ce conflit ou seulement indifférents ? Ont-ils peur  de se mêler des affaires des hautes personnalités ? Sont-ils tombés dans le syndrome du vidéaste inconscient, qui se précipite vers son téléphone pour filmer la scène de bagarre de rue au lieu d’aller séparer les protagonistes ?  Adoptent-ils ce que déplore l’adage luba à travers «  bitshikila tuboya » qui veut dire « laisser renverser, nous ramasserons après” ? Sont-ils tous partisans de la sagesse mongo qui veut que “les délicats jeux des cimes des arbres géants soient laissés aux singes suffisamment entraînés à l’art de l'équilibre instable” ? Sagesse qu’exprime par le losako : Lisano ya likoo,to tsikela nkema.

Dans cette conspiration du silence, seule la CENCO s’est distinguée en affirmant que le dossier était traité de manière responsable avec les autorités. La même CENCO est allée plus loin en se démarquant de tout encouragement à l’endroit de ceux qui rejoignent le M23 ou l’AFC.

    

J’estime, dans ma naïveté, que tout patriote congolais devrait se poser, dans les circonstances brûlantes actuelles, les questions suivantes :

  • quelles pourrait être la conséquence de l’embrouille qui oppose actuellement la justice du pays à la personnalité la plus marquante de l’église catholique locale sur la stabilité de nos institutions et notre environnement international
  • que pensent les dictateurs Kagame et Museveni dans leur diabolique recherche des moyens d’affaiblir la cohésion nationale en RDC ? 
  • Comment ceux qui nous jugent incapables de gérer le grand Congo et préparent sa balkanisation vont-ils analyser la situation et en tirer profit ? 

Il n’y a aucun doute, chacun de nos ennemis apportera son seau d’huile afin d’attiser d’avantage le feu que les sages de chez nous n’arrivent pas à éteindre à temps. Dans ces circonstances, je préfère agir comme le colibri du conte amérindien qui, voyant la forêt en feu, se précipita vers la rivière pour, à l’aide de son bec, puiser quelques goûtes d’eau et alla les jeter sur l’immense feu de forêt. 

N'attendons pas que la mésentente se règle comme celle de Mobutu-Malula dans les années 1970 ou celle de Kabila- Mosengwo plus tard. A ces époques ni Kagame, ni Museveni n’étaient aussi impliqués dans le complot contre nous ; de plus la pression des puissants lobbyistes hostiles à l’existence de l’immense RDC  n’était pas aussi virulente. 

Dans cette embrouille, il n’y a pas de place pour la neutralité. En tant que Congolais, nous avons tous un seul et unique parti pris : la cohésion nationale, la sauvegarde de l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays.

Ce parti pris nous contraint à éteindre le feu, en toute urgence... maintenant... immédiatement.

Et,  pour ce faire, il n’existe qu’une seule et unique voie ; celle de la modération dans nos propos et agissements.  Est-ce à quoi nous assistons ? Non ! Ayant choisi chacun son camp, l’on estime nécessaire de trouver le coup qui fera le plus de mal à l’autre ; en oubliant que c’est la cohésion de la Nation qui souffre le plus et se meurt à petit feu. 

Je lance donc, très humblement aux uns et aux autres, un appel pressent à la modération et, aux sages, j’exhorte de ne pas attendre l’atteinte du point de non-retour ; calmer le jeu et sauver la Nation… maintenant.

Merci. 

Jean Pierre Kambila Kankwende 

RDC : Jean Pierre Kambila Kankwende lance un appel à la moderation
Image

Download Our Mobile App

Image
Image