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"Papa eh hé : Toto m'a frappé ! Maman eh hé : Toto m'a injurié ! Papa eh hé : Toto a pris ma place ! Maman eh hé : Toto a coupé mon pain !" 

Ça, c'est le nouveau narratif du grand-frère Etat congolais dans ses rapports tumultueux avec le petit-frère Etat rwandais...

*"Dans un communiqué diffusé lundi 29 juillet, le Gouvernement congolais demande à l’OACI de sanctionner les RDF et leurs alliés AFC/M23. Il les accuse de compromettre la sécurité du transport aérien civil à travers des attaques de brouillage posant un risque significatif pour tous les vols dans la région du Nord-Kivu. Kinshasa indique que 'des interférences dangereuses sont observées dans les systèmes de positionnement global (GPS) des avions.

Ces perturbations, causées par des attaques de brouillage et d'usurpation d'identité ('spoofing'), touchent les zones de vol de la province du Nord-Kivu autour de Goma, incluant Beni, Butembo, Kibumba, et Kanyabayonga'. Ces actes compromettent gravement la sécurité du transport aérien civil, posant un risque significatif pour tous les vols, y compris les compagnies aériennes commerciales, note le communiqué, signé par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya. Il redoute également leur incidence négative sur les missions humanitaires dans la région. 'Ces brouillages sont l'œuvre des Rwanda Defense Force (RDF) et de ses alliés, les terroristes de l'AFC/M23', souligne Kinshasa, citant une enquête technique réalisée par les services compétents et corroborée par des rapports d'experts des Nations unies". Reprise intégralement et publiée ce mardi 30 juillet 2024, cette dépêche est de radiookapi.net. De quoi en rajouter à une crise diplomatique et sécuritaire déjà déstabilisatrice pour la sous-région des Grands Lacs et, bien entendu, retarder le retrait de la Monusco non sans accélérer le déploiement de la Force régionale de la SACD...".

Preuve d'un Etat sans ambition d'exercer quelque leadership

Voulu exprès moqueur, provocateur, mais surtout,  interpellateur, le titre renvoie au désespoir de tout parent réduit à constater les penchants plaintifs, pleurnichards de l'aîné (e) de ses enfants face aux caprices du cadet (ou de la cadette). Aucun parent responsable ne s'en réjouit. Au contraire, il souhaite secrètement voir l'aîné infliger une correction "disproportionnée" à son petit-frère ou petite-sœur qui, de façon consciente ou même inconsciente, trouve une joie indicible dans la provocation.

Ainsi en est-il de la communauté internationale (parent) face à la RDC (grand-frère) et au Rwanda (petit-frère). 

Certes, une partie de l'opinion congolaise est pour un affrontement direct Fardc/Rdf. Une autre est plutôt pour des opérations coups de poing, genre raids. 

Et là, juste un exemple, certains en viennent, non sans raison, à se demander comment le Rwanda peut-il se permettre de brouiller le système de communication aérien dans le Kivu, et la RDC semble ne pas avoir les capacités techniques d'en faire autant ! Car en termes de fréquentation aérienne, le trafic sur l'aéroport international de Kigali est plus important que celui sur l'aéroport international de Goma. 

S'il s'avère que notre pays n'en a pas la capacité, c'est la preuve que nous sommes un État sans ambition d'exercer quelque leadership. 

Autre exemple : le Rwanda, comme tous les États du monde, ne peut pas dire qu'il est blindé contre toutes formes d'attaques. L'histoire récente du monde le prouve : les unes collectives, les autres isolées, les attaques et contre-attaques sont légion dans tous les Etats. Par quoi alors s'explique la capacité du Rwanda d'infiltrer les Fardc et d'y mener des actions terroristes, et l'incapacité de la RDC d'infiltrer aussi la Rdf pour le même objectif !  

Par quoi s'explique, en plus, la capacité du Rwanda de convaincre les "partenaires de la filière minière" de s'approvisionner en minerais de sang en provenance du Congo pendant que la RDC, elle-même, est incapable de leur proposer mieux puisqu'étant le propriétaire des gisements concernés ? Au contraire, on l'entraîne dans la voie suicidaire d'un procès à charge d'Apple sans en peser l'effet boomerang ! Le cabinet d'avocats français chargé du dossier percevra ses honoraires, mais la RDC risque, quant à elle, de perdre des partenaires potentiels de la Hi-Tech. 

Déjà, le Petit Rwanda dame le pion au Grand Congo dans l'exploitation du gaz méthane sur le lac Kivu, propriété commune aux deux pays. Pendant que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu peinent à jouir de cette énergie à leur portée, le Rwanda l'exploite au maximum à son profit. 

Ayons le courage et l'honnêteté de l'admettre

Le leadership - Honni soit qui mal y pense ! -  c'est la capacité de mettre à profit les atouts dont on dispose et d'en faire bénéficier en priorité la communauté pouvant être une famille, une école, un travail, une église, une ONG, un parti politique etc. 

C'est bien, pour la RDC, de se présenter au monde en grand Etat au cœur de l'Afrique avec de grandes ressources au point de s'afficher "pays solution" !

Mais, que valent ces atouts si, en 64 ans d'indépendance, le FMI (qui nous assiste et nous félicite pour nos performances dans la gouvernance financière) nous classe calmement parmi les 10 pays les plus pauvres au monde !

Et là, ayons le courage et l'honnêteté de l'admettre, ce n'est pas à cause du Rwanda, moins encore de l'un ou l'autre des 8 voisins constituant la base de la Communauté internationale. 

Ces 9 voisins savent leur propre existence rivée à la RDC. Jusqu'en 2015, neuf des 11 provinces congolaises partageraient les mêmes frontières avec les 9 voisins. Il s'agit, pour rappel :

-du Kongo Central avec l'Angola et le Congo-Brazzaville, 

-de Kinshasa avec ce pays, 

-du Bandundu avec le même pays, 

-de l'Equateur  avec le Congo-Brazzaville et la RCA, 

-de la Province Orientale  avec la RCA et le Soudan du Sud, 

-du  Nord-Kivu  avec l'Ouganda et le Rwanda, 

-du  Sud-Kivu  avec le Rwanda et le Burundi,

-du  Kasaï Occidental  avec l'Angola, et 

-du  Katanga  avec la Tanzanie, la Zambie et l'Angola. 

Seuls le Maniema et le Kasaï Oriental n'avaient pas de frontières avec un pays voisin.

C'est pour relever le rôle central (lisez leadership) de la RDC dans la stabilité ou l'instabilité dans la sous-région, voire dans la région. 

Buffle RDC et abeille Rwanda

Que le Rwanda ait reçu des " maîtres du monde " mission d'entretenir la déstabilisation continue de la RDC n'a rien de surprenant. 

A l'époque de DLC (Demain Le Congo), nous avions eu à comparer la RDC au buffle et le Rwanda à l'abeille. 

Il suffit à l'abeille d'entrer dans sa narine pour que le buffle, enragé, se mette à détruire indistinctement tout ce qui l'entoure, écrasant amis et ennemis. 

Pour sa sécurité, la communauté internationale directe (9 voisins) a l'obligation de le neutraliser avec, au pire, une balle qui tue ; au mieux, une balle qui endort. Dans les deux cas, le buffle s'affaisse.

Apparemment, à force de réagir par  "Papa eh hé : Toto m'a frappé ! Maman eh hé : Toto m'a injurié ! Papa eh hé : Toto a pris ma place ! Maman eh hé : Toto a coupé mon pain !", c'est Kinshasa qui cesse de rassurer. 

Il y a moins d'une décennie, le discours politique promouvait la thèse d'une RDC cause d'insécurité dans la région. 

Dix ans après, chacun est libre de constater le statu quo pendant que le leadership politique a pourtant changé ! 

C'est à croire que ce discours avait été suggestionné pour préparer le Congolais à l’inexorable...

Omer Nsongo die Lema/CP

"Papa eh hé : Toto m'a frappé ! Maman eh hé : Toto m'a injurié ! Papa eh hé : Toto a pris ma place ! Maman eh hé : Toto a coupé mon pain !" 

Identité des races ou identité des classes ?

 

(Par le Prof. Patience Kabamba)

Les journalistes Van Jones de CNN et Joy Reid de MSNBC ont dit, à peu de choses près, ceci: “Si vous êtes un noir, vous devez voter pour Kamala Harris.” Pour ces journalistes, la question est celle de l’identité des races, mais pas de l’identité des classes dans un rapport des classes. Ces professionnels de médias afro-américains ne posent pas non plus la question du retour de la lutte des classes. Pourquoi ne le font-ils pas? 

Pendant près d’un siècle, le prolétariat a été encaserné à la gauche et, grâce à l’idéologie anti-raciste, on a enfermé la conscience des classes dans une simple question identitaire. Aujourd’hui, on a un nouveau théâtre d’intégration mondiale, qui nous montre que ce n’est pas un problème racial, mais plutôt un rapport de mode de production. La carte est le produit d’une histoire qui découle de la lutte des classes. Le vecteur principal de l’histoire d’aujourd’hui que les deux journalistes semblent ignorer est le mode d’être de la vie du prolétaire américain ; ils ne font sans doute pas partie d’électeurs qui vivent au jour le jour.  Ils font partie du gauchisme de la marchandise. 

Le gauchisme de la marchandise est l’expression supérieure de l’abrutissement total de l’homme dans la réification du village planétaire marchand. Aujourd’hui tout ce qui organise le crédit est déstructuré. Or, une société qui est déstructurée dans son infrastructure est déstructurée politiquement. La seule personne qui l’a remarqué est l’actuel candidat à l’élection présidentielle américaine, Robert F. Kennedy Junior. Kennedy veut devenir président pour s’attaquer à la dette publique de plusieurs milliers des milliards. La dette américaine bénéficie aux grandes corporations, notamment les compagnies pharmaceutiques, le complexe militaro-industriel ou les compagnies du pétrole et de charbon, etc… RFK souligne que le coût des maladies chroniques dépassent les centaines des milliards des dollars ; il est même supérieur au budget de l’armée américaine. RFK nous rappelle qu’il y a trente ans il n’était pas impossible qu’un pédiatre ne rencontre au cours de sa carrière qu’un seul ou deux cas d’enfants diabétiques. Aujourd’hui, un enfant sur trois est déclaré prédiabétique. Les usines pharmaceutiques s’enrichissent sur nos maladies. RFK a épinglé le réel combat qui doit être insurrectionnel. L’insurrection vient quand la cartographie des malaises de lutte des classes a produit une solidification de l’instinct des classes qui s’est structuré et suffisamment organisé pour produire à partir de cet en-soi du territoire un pour-soi de l’advenir qui fait mouvement et contestation. 

La prolétarisation de la population afro-américaine est renfoncée ces dernières années par une immigration incontrôlée. La question de l’immigration est devenue la question sociale et centrale pour le prolétariat. J’aimerais préfacer cette dernière partie du MDW par le fait que la géographie, c’est l’histoire qui s’incarne dans l’espace et l’histoire est la géographie qui fait mouvement dans le temps. La question de l’immigration est une question de lutte des classes ; cela se manifeste à travers le vote dans le Midwest américain où le prolétariat ressent le poids d’une organisation politique à la merci des corporations marchandes.  Le Capital de Marx, dans sa 7ème section du chapitre 5, parle de l’armée de réserve qui a pour but de réduire non seulement le coût de la production mais aussi la reproduction du prolétariat insurrectionnel. L’armée de réserve est une temporalité en mouvement. RFK est le seul à avoir compris effectivement que le véritable danger pour l’Amérique, ce sont les corporations multinationales qui, comme des sangsues, vivent du sang de leurs victimes que nous sommes. Le fond de la compagne de RFK, c’est l’appel à l’insurrection du prolétariat contre les causes majeures de son maintien dans la pauvreté. De trois dangers que Jefferson a dénoncés contre la “démocratie” – le gouvernement, la religion organisée et le monopole des corporations – ce  dernier a avalé tout le reste. Les corporations dominent les gouvernements dont elles financent les élections ; les gouvernements modernes  ne sont que des comités qui gèrent les affaires communes de la classe bourgeoise toute entière. Les corporations ont aussi avalé les religions organisées. Elles sont restées les seules ennemies du prolétariat. Nos deux journalistes afro-américains accompagnent le pouvoir qui lui-même est l’émanation des conditions économiques imposées par les corporations. L’appel à voter Kamala Harris par le seul fait d’avoir la peau noire reflète exactement ce que sont ceux qui font cet appel, en ce qu’ils coïncident avec leur production, aussi bien ce qu’ils produisent sur le plan médiatique qu’avec la façon dont ils le produisent. Comme le soutient Marx, ce que sont les individus dépend des conditions matérielles de leur production. 

RFK est l’intelligence sociale de l’Amérique contemporaine. Il cherche le pouvoir pour s’attaquer aux grandes firmes pharmaceutiques qui, à travers nos maladies, s’enrichissent sur un prolétariat qui ne cesse de grandir. Ce prolétariat est appelé à devenir insurrectionnelle dans la ligne des jacqueries paysannes qui ont lutté pour la survie de ce que nous avons d’inaliénable, d’inappropriable et de non-monnayable. Il ne s’agit plus d’améliorer le salaire, cette prison de la catégorie marchande, mais d’abolir le salariat. Comme le disait Marx, le salariat est pire que l’esclavage ; car l’esclave est vendu une fois pour toutes alors que le salarié se vend chaque jour de sa vie ad vitam æternam. Une société résiste mieux quand s’incruste de l’intérieur un instinct de solidarité et non un réflexe d’identité raciale ou raciste. L’action politique ne vaut rien sans une pensée politique claire. Sans théorie, il n’y a pas d’action. RFK a compris les mécanismes qui unissent le capitalisme quotidien à la catastrophe qui s’annonce sur l’humanité. La théorie critique des races selon laquelle le problème majeur de l’Amérique est l’homme blanc et ses privilèges reste encore au niveau identitaire et nous distrait par rapport à la lutte des classes. Les questions sociétales de race, de transgenre ou de LGBT sont des questions que le capitalisme utilise pour nous éloigner de la question sociale cruciale de la lutte des classes. Le monde académique américaine est simplement crétinisé par la marchandise réifiante et aliénante. C’est d’ailleurs pourquoi l’université est éloignée de la lutte prolétarienne. Elle est protégée dans un bunker théorique chimérique.

Identité des races ou identité des classes ?

FOUTEURS DE MERDE A L’EST DE LA RDC, LES ETATS-UNIS ANNONCENT « DES SANCTIONS AMERICAINES AU SERVICE DE L’AMERIQUE » CONTRE LES DIRIGEANTS DE L’AFC ET DU M23    

 

(Par le Professeur Docteur Antoine Roger Lokongo)

 

L'auteur est professeur des Relations Internationales à l'Université Président Joseph Kasa-Vubu à Boma, en République démocratique du Congo. Il est aussi Il est aussi Attaché Supérieur de Recherche au Centre de Recherche pour  les Echanges entre les Peuples, Université de Pékin;  ET Chercheur Invité à l’Institut pour la Coopération Mondiale et la Compréhension Mutuelle entre les Peuples, toujours à l’Université de Pékin.

1. Introduction :

« Mon arme, ce sont les médias, les conférences, la protestation, l’organisation». Dans toutes mes interventions dans les médias, je m’inspire toujours de cette citation du Professeur Américain Kenneth S. Carr. Contrairement aux politiciens Congolais, je n’interviens pas pour colmater les choses avec un français impeccable, avec des soundbites ou petites phrases à caractère politique et propagandiste pour impressionner, pour frapper les esprits. Non ! J’interviens pour tenter de répondre aux questions que le petit peuple se  pose par rapport à la situation qui prévaut à l’est de la RDC, qui apparait être un grand arrangement au détriment de notre pays et de notre peuple !  A Rubaya, par exemple, la production et le commerce des minerais vers le Rwanda et l’Ouganda sont sous le contrôle de la Coalition des Patriotes Résistants Congolais-Force de Frappe (PARECO-FF), des Wazalendo et du M23, selon le dernier rapport des experts de l’ONU.  

2. Objectif des sanctions : Sauver la face des Etats-Unis :

Tout d’abord, nous devons savoir qu’en annonçant une nouvelle salve de sanctions contre les dirigeants de l’AFC et du M23, les Etats-Unis déploient ainsi leur stratégie   de soft power (pouvoir douce) envers le peuple Congolais meurtris par les guerres de ressources liées aux intérêts des Etats-Unis d’Amérique, fouteurs de merde au Congo, depuis la fabrication des premiers pneus d’automobile fabriqués à partir du caoutchouc rouge de sang congolais, à la première bombe atomique fabriquée à partir de l’uranium congolais, jusqu’aux nouvelles technologies de pointe aujourd’hui développées grâce aux minerais stratégiques de sang congolais. Qu’ils soient républicains ou démocrates, les acteurs de la classe politique américaine s’unissent tous pour protéger les intérêts américains ; car, pour paraphraser Michael C. Ruppert (extrait du film « America : Freedom to Fascism ». Lisez ; « L'Amérique: de la liberté au fascisme »), ces deux grands partis politiques américains sont tous les deux contrôlés par les mêmes intérêts financiers, économiques et corporatifs.

Cependant, le peuple Congolais n’est plus dupe. A l’est du Congo, ce sont les Etats-Unis qui viennent de décréter et de prolonger une trêve dite humanitaire suivie de l’annonce des sanctions contre les rebelles de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dont fait partie le M23, visant notamment Bertrand Bisimwa, président du M23, Charles Sematama, un ancien colonel de l’armée congolaise qui avait fait défection en janvier 2020 dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu avant de rejoindre le Sud-Kivu où il est commandant adjoint de la milice Twirwaneho, un groupe armé affilié à l’AFC et Corneille Nangaa, ancien président de la commission électorale et président de l’AFC. 

Cette initiative américaine se justifie par le fait que le dernier rapport des experts de l’ONU évoque clairement l’existence des « preuves substantielles » sur « l’intervention directe des forces de défense rwandaises » en RDC aux côtés des rebelles du M23. De son côté, l'Ouganda est épinglé pour son soutien prouvé à la rébellion.

Selon le rapport, « l’Ouganda n’a pas interdit le passage sur son territoire des troupes du M23 et de l’armée rwandaise (RDF), y compris lorsque le M23 a pris Bunangana, le 12 juin 2022, avec l’appui de la RDF».

Le Groupe d’experts a déclaré avoir des preuves confirmant le « soutien actif donné au M23 par certains responsables des « Uganda Peoples' Defence Forces» or UPDF et le commandement des services de renseignement militaire».

Des sources de renseignement et des personnes proches du M23 ont également confirmé, « la présence d’officiers du renseignement militaire ougandais à Bunangana depuis au moins la fin de l’année 2023 pour assurer la coordination avec les chefs du M23, fournir de la logistique et transporter les chefs du M23 vers les zones contrôlées par le M23 », soutient le rapport.

Il est sans doute clair que les Etats-Unis se sentent indirectement concernés et éclaboussés par le rapport, eux qui, ensemble avec les puissances européennes surtout la Grande Bretagne, ont toujours été les maitres à penser de Museveni et de Kagame dans les guerres de ressources par procuration qui ensanglantent l’est de la  RDC  pendant plus de trois décennies maintenant ; car ce sont les minerais stratégiques ainsi pillés au Congo qui alimentent les bourses occidentales.

Le bilan de toutes ces guerres qui continuent à déstabiliser la partie orientale de RDC a déjà atteint des proportions génocidaires : «Plus de 10 millions de morts, 500 000 femmes violées, violation du territoire national de la RDC, sous le silence et l’inaction de la communauté internationale», selon le politologue, journaliste et essayiste franco-camerounais Charles Onana. Et les Etats-Unis ont toujours imposé des sanctions contre les soi-disant rebelles responsables de ces crimes imprescriptibles, de Nkundabatware à Corneille Nangaa aujourd’hui. Demain peut-être d’autres sanctions seront imposées contre de « nouveaux rebelles ». Makenga, Bisimwa et consorts, Nangaa lui-même, ont déjà été sanctionnés plusieurs fois. Ils s’en moquent et sont toujours « au front ». Qu’est ce qui leur est arrivé ? Rien ! Qu’est ce qui a changé et qu’est ce qui changera ? Rien ! Il n’y a que les vrais Congolais qui sauveront le Congo !

Pendant la récente campagne électorale, usant de la malice tutsi (« ubwenge »), Kagame est allé jusqu’à  accuser les États-Unis d’exploiter les minerais de la RDC de manière effrénée.

« Les États-Unis exploitent les minerais de la RDC beaucoup plus que ne le ferait même le Rwanda à 100 %. Pendant que le Rwanda se concentre sur la construction d’une économie durable et le bien-être de sa population, les États-Unis ne se préoccupent que de remplir leurs propres coffres aux dépens du Congo,» a-t-il déclaré. 

Kagame a également affirmé que les autorités américaines ferment les yeux sur ces pratiques, privilégiant leurs intérêts économiques à court terme plutôt que le respect du droit international.

Cela a fait suite à  l’accusation de Washington selon laquelle les forces armées rwandaises ont été à l'origine d’un bombardement sur un camp de déplacés dans l'est de la RDC qui a fait au moins neuf morts. - Voir Josue Kalubi, Élection présidentielle au Rwanda: Kagame accuse les États-Unis d’exploiter les minerais de la RDC, Journal des Nations / MCP , via mediacongo.net, 14.07.2024. 

S'agissait-il vraiment d’une escalade entre Washington et KIgali? Pas vraiment ! Le Rwanda se comporte comme « l’Israël de la Région des Grands Lacs ».

Les Etats-Unis peuvent critiquer l'Etat Hébreu au Moyen Orient et l’Etat Tutsi dans la Région des Grands Lacs Africains (le président Joe Biden a même déclaré pour la première fois qu'il suspendrait certaines livraisons d’armes américaines à Israël - dont il a reconnu qu’elles ont été utilisées pour tuer des civils à Gaza - si le Premier ministre Benjamin Netanyahu ordonne une invasion majeure de la ville de Rafah), mais dans les milieux politiques américains, les références à la Shoah dans les approches scientifiques, juridiques, idéologiques, politiques et militaires du génocide des Tutsi (selon la version kagamiènne qui laisse l’auteure Canadienne Judi Rever, par exemple, très dubitative) restent omniprésentes. C'est pour cela qu'Israël et le Rwanda et l'Ouganda peuvent se tirer d'affaires après avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Palestine et au Congo respectivement. Il incombe aux Congolais de mettre fin à l’épuration ethnique et au génocide à l’est de leur pays en ramenant la guerre d’où elle est venue, comme l’envisageait Mzee Laurent-Désiré  Kabila. 

Les Etats-Unis veulent tout simplement sauver leur face sans aller plus loin. Aller plus loin impliquerait le déploiement de l’armée américaine et la force de l’Union européenne à la frontière entre la RDC,  le Rwanda et l’Ouganda, respectivement, pour ôter des prétextes à Museveni et Kagame et rassurer tout le monde. 

Aller plus loin impliquerait l’imposition des sanctions à la fois contre les acteurs locaux, régionaux et internationaux responsables de la tragédie que vit le peuple Congolais à l’est du pays pendant presque trois décennies maintenant. 

3. Acteurs locaux :

S’agissant des acteurs locaux, il faut sanctionner à la fois les dirigeants de l’AFC dont fait partie le M23 et certains acteurs du gouvernement congolais qui détournent l’argent du pays, nuit et jour, privant ainsi pays des moyens dont il a besoin pour sa reconstruction , privant évidemment les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) des moyens nécessaires dont elles ont besoin pour bouter dehors les agresseurs. D’ailleurs,   ces apparatchiks du régime de « Fatshi Béton » apportent cet argent en Grande Bretagne, en France, aux Etats-Unis, au Canada, etc. Mais alors, si un voleur apporte de l’argent volé et que vous l’accueillez chez vous avec cet argent volé et permettez à ce que cet argent intègre le circuit bancaire de votre pays, vous êtes, vous aussi voleur.

Le malheur de la RDC c’est que, depuis son accession à l’indépendance, elle est dirigée, pour la plus part des cas, par des gens qui ne créent pas le bonheur mais qui poursuivent le bonheur, c’est-à-dire devenir milliardaires eux-mêmes sur base de leur exercice du pouvoir au lieu de s’atteler à la transformation de nos ressources sur place pour créer des emplois et des marchés au profit de notre peuple. Nous sommes un pays des consommateurs des produits finis fabriquées ailleurs à partir de nos propres matières premières, et donc sans industrie nationale, sans banques proprement congolaises, etc. Rien ! Economiquement, nous sommes en quelque sorte des esclaves sans le savoir ! Un pays qui ne transforme rien est un pays des esclaves !

Nous ne sommes plus respectés, même pas par de petits pays voisins comme le Rwanda et l’Ouganda qui sont devenus les pivots des affaires dans la Région des Grands Lacs en se ressourçant au Congo grâce à la complicité des dirigeants Congolais, qui, pour la plus pat des cas, font preuve d’aliénation ou complexe d’infériorité vis-à-vis les Occidentaux et même vis-à-vis Museveni et Kagame.

Sinon comment expliquer que Corneille Nangaa s’allie à Museveni et à Kagame qui versent le sang des Congolais trois décennies durant ?! Il a lui aussi le sang de ses compatriotes sur ses mains ! D’ailleurs, comment Corneille Nangaa va-t-il s’extriquer de la tutelle de Museveni et de Kagame, lui qui se prétend lutter pour le peuple Congolais contre la dictature et la mauvaise gouvernance de Felix Tshisekedi ?

Comment expliquer que Felix Tshisekedi qualifie l’EAC comme étant devenue notre pays et décourage les Congolais de se battre pour des morceaux de terre, leurs terres ancestrales convoitées par les Tutsi ?

Comment expliquer que Felix Tshisekedi qualifie les victimes Congolais de la barbarie tutsi de simples « effets collatéraux » ?  - Voir son message écrit au livre du mémorial du « génocide » à Kigali.

Comment expliquer le fait que l’or du Congo soit raffiné au Rwanda ?

Comment expliquer le fait que Felix Tshisekedi est allé ressusciter les M23 alors qu’ils étaient déjà neutralisés sous Joseph Kabila, ce dernier lui ayant laissé le Congo intacte dans ses frontières héritées de la colonisation ? Comment expliquer le fait que les chefs du M23 étaient accueillis, logés, nourris aux frais du trésor public pendant 14 ans mois à Kinshasa et à l’issue de leur séjour, $ 1 million de dollars leur a été donné comme cadeau (selon la revue Africa Intelligence) à l’insu du Président de la République ? Si $1 million de dollars peut sortir du trésor public à l’insu du président de la République, alors  a atteint son paroxysme en RDC ! Immédiatement après leur retour de Kinshasa, les M23 ont pris Bunagana qui reste occupée jusqu’à ce jour, soit trois ans plus tard ! On peut dire à juste titre que Kinshasa a fourni les moyens aux dirigeants du M23 pour la prise de Bunagana.

C'était un investissement qui a mal tourné pour les Congolais autochtones de l'est du Congo entassés dans des camps des déplacés devenus des mouroirs et qui ne cessent de crier à la haute trahison. Le régime du président Felix Tshisekedi porte une très grande responsabilité dans ce qui nous arrive à l’est de notre pays.    

4. Acteurs régionaux :

S’agissant des acteurs régionaux, l’hypocrisie et la politique de deux poids deux mesures caractérisent la géostratégie et la géopolitique américaines dans la Region  des Grands Lacs. Museveni et Kagame sont utilisés par les puissances occidentales comme des chiens de guerre par procuration pour changer les configurations des pays de l’Afrique centrale. La division du Soudan en deux pays distinctifs c’est déjà un acquis et Museveni et Kagame y ont bien joué leur rôle de garçons de course des Occidentaux à cet effet. La deuxième cible c’est la RDC. Tenons garde ! Avez-vous déjà entendu les Etats-Unis imposer des sanctions contre Museveni et Kagame, pour avoir violé l’intégrité territoriale de la RDC contrairement à la Charte des Nations Unies et de l’Union Africaine ; ou pour avoir pillé les richesses de ce pays pour leur propre compte et pour le compte des puissances occidentales ;  ou pour y avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l’humanité ? Avez-vous déjà entendu les Etats-Unis imposer des sanctions contre Museveni et Kagame ne fut-ce que pour avoir dépassé la limite des mandats requise par les constitutions de leurs pays ? Non ! Apparemment, du point de vue de Washington, ce sont de « bons dictateurs » tout simplement parce qu’ils sont au service des intérêts occidentaux comme Mobutu l’était. 

Réitérons que le rapport des experts de l’ONU évoque des preuves attestant du passage régulier de troupes, de véhicules et de matériel militaire du M23 et de la RDF sur le territoire ougandais. Et pourtant, dans le cadre de la mutualisation des forces ougandaises et congolaises, décidée en mai 2021 entre les deux pays (Jean Pierre Bemba, ancien chef rebelle et poulain de Museveni était alors ministre de la défense), 1.700 militaires de l’armée ougandaise (Uganda Peoples' Defence Forces or UPDF) sont déjà déployés sur le territoire congolais pour des opérations conjointes avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) contre les terroristes des Forces Alliées (en anglais Allied Democratic Forces, ADF ou ADF-Nalu) - Voir Radio Okapi : Opérations conjointes FARDC-UPDF : 1 700 militaires ougandais déployés sur le sol congolais, 06/12/2021.

Ironiquement, en février 2020, Paul Kagame et Yoweri Museveni se sont rencontrés à Luanda en Angola, lors d’un sommet où les présidents congolais, Félix Tshisekedi, et angolais João Lourenço ont joué les médiateurs. Objectif : apaiser les tensions entre deux Etats qui s’accusent mutuellement de déstabilisation. Les deux dirigeants se sont engagés à libérer des ressortissants du pays voisin et à s’abstenir de tout acte déstabilisateur. Mais beaucoup d’experts avaient raison d’en douter... – Voir Pascal Airault, Rwanda-Ouganda: entre Paul Kagame et Yoweri Museveni, une guerre sans fin, 4 février 2020. 

Cette situation ne discrédite pas l’hypothèse d’une alliance stratégique qui existe entre le Rwanda et l’Ouganda au détriment du Congo. Cette situation créée de toutes pièces constitue un subterfuge et un écran de fumée susceptibles de tromper la vigilance de l’opinion internationale sur les vraies visées de Museveni et de Kagame sur l’est du Congo.

Soudain, deux ans plus tard, l’Est  du Congo a été replongé dans la violence depuis que le « groupe rebelle » M23 a relancé son offensive en mars 2022 visiblement soutenus par le Rwanda et l’Ouganda, commettant meurtres et viols. – Voir Radio Okapi: Prise de Bunagana par le M23 : l’histoire se répète 10 ans après ! 14/06/2022.

Une fois de plus, connaissant mal l’âme de ses « fiables frères » Tutsi, surtout leur mentalité d’user du mensonge (« ubwenge ») pour attendre leurs objectifs, Felix Tshsiekedi s’est retrouvé le 6 juillet 2022 devant Paul Kagame à Luanda sous les auspices du Président Angolais Joao Lourenço, désigné médiateur par l'Union Africaine, cette fois-ci  pour « la normalisation des relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali » et « la cessation immédiate des hostilités », ainsi que « le retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC. » – Voir TV5MONDE/AFP, RDC/Rwanda : un accord pour une « désescalade » a été décidé à Luanda selon le Président Angolais Lourenço, 06 Juil. 2022.

Enfin, les déclarations récentes, directement sorties de la bouche du président ougandais Yoweri Museveni et de son fils le général Muhoozi Kainerugaba qui est le chef de l'armée de terre ougandaise attestent de l’existence d’une alliance stratégique entre le Rwanda et l’Ouganda au détriment du Congo.

Suite à la réélection de Paul Kagame « avec plus de 90 % des suffrages » (…), Yoweri Museveni, Président de l'Ouganda, a adressé ses félicitations à son homologue rwandais, soulignant l’importance de leur alliance stratégique.

« Son Excellence, Paul Kagame, je souhaite vous féliciter ainsi que le parti FPR pour votre victoire aux élections nationales du Rwanda. Votre réélection témoigne de la confiance et de l'estime que le peuple rwandais a en votre leadership. L'Ouganda reconnaît le Rwanda comme un allié stratégique partageant une vision commune de paix et de prospérité. Je me réjouis à l'idée de collaborer avec vous pour le bénéfice de nos nations et de la Communauté d'Afrique de l'Est », a-t-il déclaré. – Voir la Rédaction de l'Actualite.cd, EAC: Museveni félicite Kagame et réaffirme l'alliance entre l'Ouganda et le Rwanda, 18 juillet 2024

Il y a un ou deux ans passés, le Général Muhoozi affirmait sur son compte X (Twitter) qu'il était prêt aux côtés de Paul Kagame pour affronter tous ceux qui se mettraient sur leur chemin, un message de menace qu'il adressait à la RDC.

« Je suis vraiment désolé pour tous ceux qui pensent qu’ils peuvent me vaincre militairement, moi et mon oncle Kagame. Ce sera un désastre pour eux. C'est la dernière fois que j'en reparlerai. Laissez-les venir, nous sommes plus que prêts », écrivait-il. – Voir Nouvel Echo/MCP, via mediacongo.net, Le fils Museveni très proche de Kagame qu'il appelle «oncle», nommé Chef d'Etat-Major de l'armée ougandaise, la RDC obligée de changer ses stratégies vis-à-vis de l'Ouganda, 22.03.2024.

L'œil de son père, Muhoozi connaît très bien la RDC de Félix Tshisekedi. En passant, il a été à la tête des troupes ougandaises venues « combattre contre les ADF » en RDC et son choix par son père Museveni n'était pas le fruit du hasard mais plutôt, stratégique parce que l'Ouganda ne compte pas lâcher la RDC, qui alimente son économie derrière l’insécurité dans l’Est.

Soulignons même que le vieux projet ougandais d’annexer l'Ituri à son territoire ou faire de cette partie de la RDC sa province francophone, reste d’actualité dans l'esprit des militaires ougandais sous la guidance de Kampala.

Déjà, un journal ougandais affirmait que l’armée ougandaise restera en RDC jusqu'au jour où elle mettra fin aux rebelles ADF et à leur activisme sur le sol congolais, ce qui reste un rêve car l’Ouganda lui-même, fait partie du problème congolais dans la Région des Grands Lacs. La vigilance de la RDC à ce niveau se veut une obligation avec la nomination du nouveau Chef d'Etat-Major de l'armée ougandaise, très proche de Paul Kagame. Sans aucun doute dans son alliance avec son «oncle», ils mettront des stratégies d'ensemble pour mieux déstabiliser le Congo-Kinshasa. Pour mettre fin à la mutualisation des forces FARDC-UPDF, c’est Museveni qui décidera de retirer ses troupes selon qu'il soit satisfait ou non.    

C’est à cause de cela que les Tutsi se croient déjà plus aptes que les Congolais pour faire tourner les affaires au Congo ! Nous devenons colonisés par les autres Africains en plein 21ème siècle ! Inacceptable !

Maintenant, dans le cadre d’une justice déjà qualifiée de « malade » par nos propres dirigeants, Corneille Nangaa et ses collaborateurs sont jugées à la haute Cour militaire dans la prison de N'dolo, pour haute trahison, participation à la rébellion et mouvement insurrectionnel créé par Corneille Nangaa et le M23. Intervenant sur les ondes de la Radio Okapi, Jean Claude Katende, avocat et président de l’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme (ASADHO) en RDC a plaidé pour un procès équitable. 

En effet, dans une interview accordée au journal français Le Monde en 2019, Corneille Nangaa a déclaré qu’il a acheté des mines d’or et qu’il a les permis d’exploitations.

En 2023, il a accordé une autre interview à France 24 et a révélé qu’il a perdu des titres miniers qui lui aurait été pris par des membres de la famille du président Felix Tshisekedi. A cette occasion, il a révélé qu’il y avait bel et bien un accord entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi dont lui Nangaa connait les tenants et les aboutissants. Il a aussi confirmé que les rebelles Hutu Rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) opèrent toujours au sein des FARDC. Se sentant prétendument en danger, il a disparu momentanément. Après quelque temps, on l’a vu au Kenya, puis à Kanyabayonga en treillis militaire. Il est devenu chef rebelle. Et maintenant, le pouvoir sollicite-t-il des pourparlers secrets avec Corneille Nangaa ? 

5. Acteurs internationaux :

S’agissant des acteurs internationaux, nous nous posons la question de savoir si les Etats-Unis peuvent aussi sanctionner leurs propres milliardaires qui ont construit des villas au Rwanda, leurs propres multinationales et leurs experts militaires qui sont derrière Museveni et Kagame pour le pillage des richesses du Congo.

Au fil du temps, il y a eu plus de 120 groupes armés, plus de 80 missions humanitaires, plus de 20 000 soldats de maintien de la paix, des centaines d’entreprises étrangères, des milliers de profiteurs et un nombre ahurissant d’agents secrets. . . tous attirés par les richesses du Congo.

Par exemple, selon le reportage du journaliste Alain Foka, a Walikale, les activités minières de la société américaine Alphamin Bisie Mining/SA demeure hors de tout contrôle! Elle exploite officiellement l’étain et la cassitérite à Walikale, à 135 km à l’ouest de Goma au Nord-Kivu. « Malgré la présence dans notre avion des autorités locales, des députés nationaux, du président du Conseil d’administration de la Gécamines et des administrateurs de la Fédération des entreprises du Congo -FEC-; malgré l’autorisation donnée par la Présidence de la République, la société américaine Alphamin, propriétaire de Bisie Walikale, producteur d’étain et de cassitérite, nous a clairement dit qu’ils n’acceptaient pas que nous venions chez lui, pas question de venir fouiller dans ses affaires», a rapporté  Alain Foka. - Rédaction AfricaNews, A Walikale, les activités minières de la société américaine Alphamin Bisie Mining/SA hors de tout contrôle, 13 septembre 2021.

Puis: «Elle possède l’aérodrome, le seul du coin, cela dénote la puissance de la firme: elle est sur son territoire et pour y atterrir, même l’autorisation de la Présidence de la République ne suffit pas. Allez donc déterminer les quantités d’or et de coltan qu’elle y produit! Allez donc savoir ce qu’elle fait dans sa propriété où même l’autorité n’a pas accès».

Puis encore: «Une discrétion qui accrédite la thèse selon laquelle elle y extrait le minerai rare, très rare, le niobium, nécessaire à la stabilisation des fusées. Elle n’a d’injonctions à recevoir de personne. Nous avons donc capitulé pourtant, nous sommes dans la région du Nord-Kivu qui est en état de siège avec à sa tête un gouverneur militaire. Impossible de faire plier Alphamin. C’est le roi sur place, n’en déplaise à ceux qui parlent de la souveraineté du Congo».

Le régime de Joseph Kabila jugé « pro-Chine » du point de vue américain, a pris fin janvier 2019 avec la prestation de serment de Félix Tshisekedi, très proche des Etats-Unis (l’ancien ambassadeur Américain en RDC Mike Hammer a eu une influence très néfaste auprès de Felix Tshisekedi et sur les relations de ce dernier avec Joseph Kabila) et fils de l’ancien Premier ministre Étienne Tshisekedi. Il s’agissait du premier transfert pacifique du pouvoir à l’opposition. 

Cependant, les élections législatives, provinciales et la présidentielle de 2023 qui ont porté de nouveau Felix Tshisekedi au pouvoir pour un deuxième mandat étaient marquées par une innovation controversée : «la machine à voter qualifiée de machine à tricher». Dix-neuf  candidats se sont lancés dans la conquête du pouvoir suprême.  Kabila contraint de se mettre à l’écart ne s’est pas représenté. Plusieurs coalitions dont les plus importantes étaient Lamuka, CACH et le FCC ont vu le jour. Le scrutin, initialement prévu le 23 décembre 2023, a finalement eu lieu le 30 décembre. Les raisons avancées par la CENI pour cet ultime report ne convainquaient personne. L’élection présidentielle a été annulée à Beni, Butembo et Yumbi. L’organisation était chaotique le jour du rendez-vous. Plusieurs électeurs ne se retrouvaient pas sur aucune liste électorale. Certains bureaux ont ouvert à 17 heures. Malgré l’imbroglio, les élections tant attendues ont eu lieu. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a été proclamé vainqueur avec 73% (mais l’opposition le considère toujours comme un président illégitime aux dires de Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, le parti cher à Joseph Kabila).  – Voir Malonga, Samuel, « Les élections en RDC de 1957 à nos jours », publié en ligne sur le site Internet de la diaspora congolaise dénommé MBOKA MOSIKA, janvier 2023.

Ironiquement, pendant que les Etats-Unis tergiversaient, la Chine a été la première puissance à féliciter Felix Tshisekedi pour sa réélection.

La concurrence dans le secteur des minerais critiques entre les pays du bloc occidental et ceux du BRICS, plus particulièrement entre les Etats-Unis et la Chine s’invite à l’est de la RDC et y constitue le nerf de la guerre persistante.

En effet, en juillet 2023, le président de la sous-commission Afrique de la Chambre des Représentants des Etats-Unis, John James, a présenté un projet de loi exigeant la mise en place d’une stratégie nationale pour sécuriser les chaines d’approvisionnement en minerais critiques présent en République Démocratique du Congo; estimant que face à la mainmise chinoise sur la chaine d’approvisionnement des minerais critiques dans le monde en général et en RDC  en particulier, cette loi a pour ambition de combler ce retard stratégique des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine, «  son adversaire stratégique numéro un ». – Voir l’analyse de Monsieur Ikala Engunda, Directeur d'Etudes du Cadastre Minier congolais, une analyse faite à titre personnel et n'engagent pas son employeur, publiée le 25 juillet 2023 sur Linkedin.

Cette loi reconnaît également que la République Populaire de Chine (RPC) a un quasi-monopole du secteur minier du cobalt en RDC du fait que 15 de ses 19 mines de cobalt sont détenues ou financées par la Chine qui, en plus, raffine 80% du cobalt mondial et 60% du lithium. Sachant qu’environ 30% des véhicules qui seront vendus dans le monde d’ici 2030 seront électriques, ce constat démontre que les États-Unis se rendent enfin compte, via cette loi, qu’une grande partie leurs industries automobiles sera grandement dépendante de la Chine via le contrôle que celle-ci exerce sur la chaine d’approvisionnement des minerais critiques,  notamment en RDC. A bon entendeur, salut ! De toutes les façons, on assiste inévitablement à un déplacement du pouvoir mondial de l’Occident vers la Chine, la Russie et les pays BRICS. La RDC doit chercher à tirer son épingle du jeu face à cette tendance inéluctable.

6. La quête de la « double légitimité » :

Le plus grand défi auquel les démocraties en Afrique en général et la démocratie congolaise en particulier font face c’est ce que moi j’appelle « LA QUETE DE DEUX LEGITIMITES ».

Qu’est ce que je veux dire par « la quête de la double légitimité » ?

Pratiquement ma thèse c’est la suivante :

Bien que les puissances occidentales prêchent la démocratie aux pays africains, ce sont ces mêmes puissances occidentales qui sapent la démocratie en Afrique et la confisquent.

Comment?

Les gouvernements africains bien élus ou mal élus doivent aussi, d’une manière ou d’une autre, aller « acheter » une nouvelle légitimité auprès puissances occidentales en promettant de servir les intérêts stratégiques occidentaux (si vous êtes dans l’opposition) ou en servant ces intérêts stratégiques (si vous êtes au pouvoir). Il faut aller s’agenouiller à Londres, Paris, Bruxelles, Washington …. quant à ce ou adhérer à leurs loges occidentales. 

Si vous ne faites pas ça vous risquez de ne jamais accéder à l’imperium et gouter les délices du pouvoir si vous êtes dans l’opposition. En d’autres termes, vous risquez de mourir opposant. Voilà ce qui justifie la transhumance et le vagabondage des acteurs de la classe politiques, sans convictions et animés par la politique du ventre.

Si vous êtes au pouvoir et vous refusez de servir les intérêts stratégiques occidentaux pour privilégier les intérêts du pays et du peuple d’abord, et bien vous ne durez pas au pouvoir. Vous êtes rapidement évincé du pouvoir par la force (coup d’Etat) ; soit on vous provoque des guerres civiles internes ou des guerres d’agression par procuration externe ; et vous êtes immédiatement remplacés par d’autres dirigeants, prêts à servir les intérêts stratégiques occidentaux (le contrôle des immenses ressources naturelles et minérales inexploitées de l’Afrique), qui sont hissés au pouvoir.

Les élections en Afrique confèrent donc une double légitimité :

D’un : une légitimité cachée et camouflée conférée par les puissances occidentales.

Et de deux : une légitimité évidente et manifeste conférée localement par le peuple. Pourtant, dans les deux cas, ce sont les peuples d’Afrique qui souffrent. 

La façon dont Emery Patrice LUMUMBA et Laurent Désiré KABILA ont été achevés ici au Congo confirme ma thèse. 

FOUTEURS DE MERDE A L’EST DE LA RDC, LES ETATS-UNIS ANNONCENT « DES SANCTIONS AMERICAINES AU SERVICE DE L’AMERIQUE » CONTRE LES DIRIGEANTS DE L’AFC ET DU M23    

Gouvernance Financière en Péril : la Confrontation entre l’Inspection Générale des Finances et la Cour des Comptes en RDC"

 

(Par Jean-Aimé Mbiya Bondo Shabanza, MPA)

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Introduction

Depuis plusieurs mois, la République Démocratique du Congo (RDC) est plongée dans une crise institutionnelle d'une intensité alarmante. Au cœur de cette crise se trouve un conflit de plus en plus acrimonieux entre l'Inspection Générale des Finances (IGF) et la Cour des Comptes, deux piliers censés garantir la transparence et l'efficacité de la gestion des finances publiques. Ce différend n’est pas un simple conflit administratif ; il est révélateur de problématiques systémiques qui mettent en péril la stabilité économique et la bonne gouvernance du pays.

La montée des tensions entre l’IGF, organe chargé du contrôle opérationnel des finances sous l’autorité présidentielle, et la Cour des Comptes, institution indépendante assurant la conformité des comptes publics, met en lumière des enjeux cruciaux pour la RDC. Ces tensions, qui se manifestent par des chevauchements de responsabilités et des divergences de méthode, soulèvent des questions fondamentales sur l’intégrité des contrôles financiers et la capacité des institutions à mener leurs missions de manière efficace.

Jean-Aimé Mbiya Bondo Shabanza, Vice-Président Fédéral en Charge de la Politique et Diplomatie pour la Fédération des États-Unis d’Amérique UDPS Tshisekedi, offre une perspective informée sur cette crise. Titulaire d’une maîtrise en Administration publique, Mr. Mbiya Bondo possède plus de 15 ans d’expérience dans l’administration publique en RDC, ayant notamment exercé au ministère du Budget à la Direction de la Paie et en tant qu’expert à la Commission des Crimes Économiques. Sa carrière est également marquée par plus de 16 ans d’activité au sein d’organisations nationales et internationales, témoignant de son engagement indéfectible pour la transparence et la gestion rigoureuse des ressources publiques.

Cet article se propose d’analyser en profondeur les missions respectives de l’IGF et de la Cour des Comptes, d’explorer les chevauchements de leurs responsabilités ainsi que les faiblesses qui nourrissent ce conflit. L’objectif est de sensibiliser les décideurs, les professionnels du secteur financier et la société civile aux implications de cette crise et de proposer des solutions concrètes pour améliorer la gouvernance financière en RDC.

À travers une exploration détaillée des origines du conflit, des impacts sur la gestion des finances publiques et des mesures nécessaires pour restaurer la confiance dans les institutions financières, cet article appelle à une mobilisation collective. Il invite à une réflexion approfondie et à des actions décisives pour renforcer la transparence et la responsabilité dans la gestion des finances publiques, éléments essentiels pour garantir un développement durable et équilibré de la République Démocratique du Congo.

La Nature du Conflit

Le conflit entre l’IGF et la Cour des Comptes a émergé comme un point de friction majeur, révélant des tensions entre deux institutions clés chargées de veiller à la bonne gestion des fonds publics. Tandis que l'IGF, rattachée directement à la Présidence de la République, est responsable de l'audit et du contrôle opérationnel des finances publiques, la Cour des Comptes, institution indépendante, est chargée de vérifier la conformité des comptes publics avec les lois en vigueur. Ce dédoublement de fonctions, loin d'assurer une surveillance efficace, a engendré des chevauchements de responsabilités et des conflits de compétence, exacerbant ainsi l'inefficacité et la confusion.

Un Enjeu Crucial pour la Gouvernance

Ce conflit soulève des questions fondamentales sur l'intégrité et la transparence du système financier congolais. La gestion des finances publiques est au cœur de la confiance des citoyens dans leurs institutions et de la stabilité économique nationale. Une gestion inefficace ou controversée des fonds publics peut entraîner des conséquences dévastatrices, non seulement sur les finances de l'État mais aussi sur la qualité de vie des citoyens. Dans ce contexte, la capacité à résoudre ce conflit de manière constructive et professionnelle est cruciale pour restaurer la crédibilité des institutions financières et garantir une gouvernance responsable.

Les Défis et Opportunités

L’issue de ce conflit représente un défi majeur mais également une opportunité d'amélioration significative pour le système de contrôle financier du pays. En clarifiant les rôles et les responsabilités de l’IGF et de la Cour des Comptes, il est possible de surmonter les faiblesses structurelles actuelles et d'établir des pratiques de gestion financière plus robustes. Le besoin de réformes est urgent pour éviter que ce conflit ne compromette davantage la qualité de la gestion des finances publiques et n'érode la confiance du public.

Objectifs de l'Article

Cet article se propose d'explorer en profondeur les missions et les rôles respectifs de l’IGF et de la Cour des Comptes, d’analyser les chevauchements de responsabilités et les faiblesses qui alimentent ce conflit, et de proposer des solutions pour améliorer la gestion des finances publiques. En sensibilisant l'opinion publique et en engageant les décideurs dans un dialogue constructif, nous visons à encourager des pratiques de gouvernance plus transparentes et efficaces, et à promouvoir une gestion financière qui soit à la fois responsable et en accord avec les besoins de développement durable de la RDC.

Une Appel à l'Action

Face à cette situation critique, il est impératif que tous les acteurs concernés, des décideurs politiques aux institutions financières en passant par la société civile, se mobilisent pour résoudre ce conflit de manière pragmatique et innovante. La résolution de cette crise n’est pas seulement une question d’intérêt institutionnel mais un impératif pour le développement socio-économique du pays. En abordant les problèmes sous-jacents avec une approche stratégique et collaborative, nous pouvons espérer restaurer la confiance et renforcer les fondations d’une gouvernance financière saine et durable pour la République Démocratique du Congo.

Les Missions et Rôles de l’Inspection Générale des Finances

L'Inspection Générale des Finances, créée par l'Ordonnance-Loi n° 83-001 du 30 janvier 1983, est un organe de contrôle placé sous l'autorité directe du Président de la République. Sa mission principale est de garantir la régularité, la transparence, et l'efficacité dans la gestion des finances publiques.

Ses responsabilités incluent:

  1. Contrôle de la gestion financière : Veiller à ce que les recettes et dépenses publiques soient conformes à la loi.
  2. Audit des entités publiques : Évaluer la performance des administrations publiques et des entreprises d'État.
  3. Prévention de la corruption : Identifier et dénoncer les pratiques financières frauduleuses.

L’IGF, par ses missions, joue un rôle crucial dans la préservation des ressources publiques et la lutte contre la mauvaise gestion.

La Cour des Comptes : Mission et Rôle

La Cour des Comptes, quant à elle, est une institution indépendante créée par la Constitution de 2006. Sa principale mission est de vérifier la régularité des comptes publics et de veiller au respect des lois et règlements financiers.

Ses taches spécifiques comprennent:

  1. Contrôle de la conformité des comptes : Assurer que les finances publiques sont gérées selon les normes légales.
  2. Audit des finances publiques : Réaliser des audits pour assurer la bonne utilisation des fonds publics.
  3. Rapport d’audit : Publier des rapports qui soulignent les irrégularités et font des recommandations pour améliorer la gestion publique.

La Cour des Comptes se distingue par son indépendance, ce qui lui permet d'exercer ses fonctions sans interférence politique ou administrative.

Points de Conflit et Chevauchements

Le conflit entre l’IGF et la Cour des Comptes trouve son origine dans des chevauchements de missions et des divergences de méthode. Ces tensions sont amplifiées par les responsabilités qui, bien que distinctes, se recoupent dans la gestion des finances publiques.

  1. Chevauchement des Missions : Les deux institutions sont impliquées dans le contrôle des finances publiques, ce qui peut mener à des conflits de compétence. Par exemple, les deux organismes peuvent mener des audits simultanés sur les mêmes entités, créant confusion et duplication des efforts.
  2. Divergence Méthodologique : L’IGF et la Cour des Comptes utilisent des méthodes d’audit différentes, ce qui peut entraîner des conclusions divergentes sur les mêmes sujets. Cette disparité rend difficile la formulation de recommandations cohérentes et l'application uniforme des politiques.
  3. Indépendance vs. Coordination : Tandis que l’IGF est directement sous l'autorité présidentielle, la Cour des Comptes bénéficie d’une autonomie institutionnelle. Cette différence de statut engendre parfois des tensions sur la manière de traiter les cas de mauvaise gestion ou de corruption.

Conséquences et Faiblesses

Les conflits entre ces deux institutions entraînent des conséquences significatives sur la gestion des finances publiques et la confiance du public dans les institutions.

  1. Défaillance dans la Gestion : Les chevauchements et les conflits créent une désorganisation qui peut entraîner une gestion moins efficace des finances publiques.
  2. Délai dans les Réformes : La duplication des audits et les désaccords entre les deux organes retardent la mise en œuvre des réformes nécessaires pour améliorer la transparence et l’efficacité.
  3. Confusion du Public : Les divergences de rapports et de recommandations génèrent une confusion au sein de la population sur l’état réel des finances publiques et les mesures à prendre.

Vers une Solution :

Proposition de Réformes

Pour résoudre cette crise institutionnelle et améliorer la gestion des finances publiques, il est impératif de :

  1. Clarifier les Rôles et Responsabilités : Définir de manière précise les attributions de l’IGF et de la Cour des Comptes pour éviter les chevauchements.
  2. Renforcer la Coordination : Établir des mécanismes de coordination entre les deux institutions afin d’harmoniser les procédures d’audit et de contrôle.
  3. Améliorer la Communication : Promouvoir une meilleure communication entre l’IGF, la Cour des Comptes, et le public pour renforcer la transparence et la confiance.

Conclusion : Une Réforme Urgente pour une Gouvernance Efficace

La crise actuelle entre l'Inspection Générale des Finances (IGF) et la Cour des Comptes en République Démocratique du Congo (RDC) n'est pas simplement un conflit institutionnel ; elle représente une occasion cruciale de réévaluation et de réforme. Ce conflit met en lumière des faiblesses systémiques dans la gestion des finances publiques et l'opportunité de renforcer la gouvernance financière du pays.

1. Clarification des Rôles et des Responsabilités

Les chevauchements de compétences entre l'IGF et la Cour des Comptes ont non seulement engendré des inefficacités, mais ont également compromis l'intégrité des audits financiers. En clarifiant les rôles respectifs de chaque institution, nous pouvons éviter les duplications d'efforts et garantir que chaque organe se concentre sur ses missions spécifiques. La définition précise des responsabilités permettra également de réduire les conflits d’intérêts et d’assurer que les contrôles financiers sont réalisés de manière cohérente et complémentaire.

2. Renforcement de la Coordination Institutionnelle

Pour surmonter les défis actuels, il est essentiel d'établir des mécanismes de coordination plus robustes entre l’IGF et la Cour des Comptes. Une telle coordination pourrait inclure la création d'un comité interinstitutionnel chargé de superviser les opérations d'audit et de contrôler la mise en œuvre des recommandations. En travaillant ensemble, ces deux institutions pourront harmoniser leurs méthodes d’audit, partager des informations pertinentes et éviter les duplications, ce qui rendra les contrôles financiers plus efficaces et pertinents.

3. Amélioration de la Communication et de la Transparence

La communication entre l’IGF, la Cour des Comptes et le public doit être renforcée pour améliorer la transparence. Les rapports d'audit et les recommandations doivent être rendus publics de manière claire et accessible, permettant ainsi à la population et aux décideurs de comprendre pleinement l'état des finances publiques et les mesures nécessaires. Une transparence accrue favorisera la confiance du public dans les institutions financières et renforcera la légitimité des actions entreprises pour améliorer la gestion des finances publiques.

4. Engagement et Responsabilité Collective

Il est impératif que tous les acteurs concernés, y compris les institutions financières, les autorités gouvernementales, et la société civile, collaborent pour résoudre cette crise. La responsabilité collective est essentielle pour garantir que les réformes nécessaires sont mises en œuvre efficacement. Les décideurs doivent démontrer un engagement sincère envers l'amélioration des pratiques financières, tout en prenant des mesures concrètes pour prévenir les conflits d’intérêts et promouvoir la bonne gouvernance.

5. Promouvoir une Gouvernance Durable

Au-delà de la résolution immédiate des conflits, cette crise offre une opportunité de promouvoir une gouvernance durable. En réformant les pratiques de gestion financière et en renforçant les mécanismes de contrôle, nous pouvons créer un environnement où les ressources publiques sont utilisées de manière plus efficace, éthique et transparente. Une gestion financière améliorée est fondamentale pour soutenir le développement durable de notre nation et assurer un avenir prospère pour tous les citoyens.

En conclusion, la crise entre l'IGF et la Cour des Comptes est un révélateur des défis auxquels notre système de gestion financière est confronté. Cependant, elle ouvre également la voie à des réformes nécessaires qui peuvent transformer la gestion des finances publiques en République Démocratique du Congo. En clarifiant les rôles, renforçant la coordination, et améliorant la communication, nous pouvons non seulement surmonter ces défis, mais aussi établir une base solide pour une gouvernance financière transparente et efficace. Il est crucial que tous les acteurs concernés travaillent ensemble pour garantir une gestion saine et responsable des finances publiques, promouvant ainsi le développement durable et la prospérité de notre nation.

Jean-Aimé Mbiya Bondo Shabanza est Vice-Président Fédéral en Charge de la Politique et Diplomatie pour la Fédération des Etats-Unis d’Amérique UDPS Tshisekedi. Avec une Maitrise en Administration publique s’engage pour la transparence et la bonne gestion des ressources publiques.

Gouvernance Financière en Péril : la Confrontation entre l’Inspection Générale des Finances et la Cour des Comptes en RDC"

Tentative de meurtre de Trump : Causes et Perspectives

(Patience Kabamba) 

Aujourd'hui, le MDW se concentrera sur un événement mondial qui s'est déroulé à quelques kilomètres de chez moi, en Pennsylvanie. Les actes de violence politique de ce type reviennent en Amérique. Effectivement, les présidents des États-Unis Abraham Lincoln (1865) et John F Kennedy (1963) ont été assassinés. Le Ministre de Justice de JFK, Robert F Kennedy (1968) a été tué pendant sa campagne. Ronald Reagan (1981) avait réussi à échapper à une tentative de meurtre. Donald Trump (13 juillet 2024) a réussi à s'échapper de quelques millimètres près des balles d'un tireur aujourd'hui. Afin de rendre cet assassinat plus compréhensible, je vais aborder la critique des faits tels qu'ils sont rapportés et les interrogations légitimes qu'ils soulèvent, puis les causes lointaines de cette tentative d'assassinat de Trump et les perspectives qu'elle ouvre. 

Le service de sécurité devait surveiller l'endroit où le tireur s'est installé. Une faute grave a donc été commise par ce service qui s'est révélé soit incompétent, soit complice. Du point de vue technique des protections des personnalités politiques, certaines interrogations restent insolubles. La question essentielle est de savoir pourquoi, étant donné que le tireur a été découvert au moins vingt minutes avant qu'il ne commence à tirer, Trump n'a pas été extirpé de la tribune. Comment est-ce qu'on n'a pas demandé à Trump de mettre fin à son meeting ? S'agit-il d'un oubli ou d'une incompétence ? Dans des vidéos, on peut observer clairement le jeune homme de vingt ans, Thomas Matthew Crooks, qui monte sur le toit avec une arme. Les policiers étaient prévenus, mais rien n'avait été entrepris pour dissuader celui qui allait tirer sur Trump. On peut affirmer sans aucun doute que le service chargé de la protection de Trump a soit fait preuve d'une incompétence involontaire, soit affiché une complicité. Les voix vont s’élever pour dénoncer une théorie des complots. Je réponds que ce ne sont pas les complots qui font l’histoire, mais c’est l'histoire qui fait les complots. L'Histoire regorge de complots. L'histoire est riche en intrigues. César est effectivement mort par un complot à Rome. 

Revenons à la tentative de meurtre de Trump. 

Nous sommes en présence d'une forme performative diachronique du langage, à mon avis. Dans son ouvrage intitulé "Quand dire c'est Faire", le linguiste britannique John Langshaw Austin évoque deux catégories d'énoncés : le constatif et le performatif. L'énoncé constatif est celui dont la véracité peut être jugée par le simple fait de constater, par l'observation. Quand je mentionne « il fait beau », tout le monde peut le remarquer. L'énoncé performatif est celui qui met en pratique ses paroles. Voici quelques illustrations des phrases performatives : Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Dès lors, le baptisé passe de la condition de païen à celle de chrétien. Quand le maire de la ville vous engage en mariage, il vous annonce : vous devenez à présent mari et femme. Cette parole vous fait passer de l'état civil de célibataire à celui de marié, tout comme lorsque l'évêque pose ses mains sur la tête du diacre en prononçant des paroles d'ordination, le diacre devient prêtre. Il s'agit d'expressions performatives. Quand la fatwa de l'ayatollah Ali Khamenei contre l'écrivain Salman Rushdie est prononcée, il est l'objet d'une attaque de tout musulman. L'Imam a une parole performative qui vous transforme immédiatement en victime de la fatwa islamique.

En ce qui concerne Trump, il est important de souligner qu'il est un fervent adepte des paroles qui incitent à la violence. Trump n'est pas un enfant de Cœur. Selon la compilation du magazine USA Today, en 30 ans, il a été impliqué dans 4095 affaires judiciaires. Les unes sont sérieuses, tandis que les autres sont farfelues et frivoles. Il est indéniable que Trump a parfois ou fréquemment des paroles violentes, mais comme on dit, deux maux ne font pas un bien. Les autres étaient également violents envers Trump. La semaine précédant la tentative d'assassinat de Trump, le Président Biden faisait part à une foule de supporters que Trump devrait faire face à une "bulles eye", l'œil du fusil. Cela signifie être tué. Depuis, il s'en est excusé. Il a affirmé qu'il avait commis une erreur en parlant ainsi. Le 28 juin 2024, le président Biden a prononcé le discours suivant en s'adressant à ses supporters : 

“Trump représente une réelle menace pour notre pays, une menace pour notre liberté. Il représente un danger pour notre démocratie. Il représente une véritable menace pour l'ensemble de l'Amérique, c'est un individu cruel et malveillant - un jeune dictateur qui, s'il est élu, peut-être n'y aura jamais d'autres élections.”

Il est fréquent d'entendre le même refrain chez les Démocrates : Trump représente un danger fondamental pour la démocratie américaine. Trump incarne un nouvel Hitler. 

Quand je l'entends, ne suis-je pas moralement légitimé d'éliminer ce danger? Si vous rencontrez Hitler sur votre route et que vous pouvez le tuer, ne serait-il pas moralement légitime de lui tirer une balle dans la tête? Plus récemment, un musulman a menacé la vie de Salman Rushdie. Il respectait la Fatwa. Les déclarations des démocrates concernant la personnalité de Trump ressemblent à une fatwa islamique, avec une performativité diachronique, qui se prolonge dans le temps. 

Les paroles agressives qui ont construit Trump comme  un Hitler contemporain prononcées par les démocrates afin de se maintenir au pouvoir ont donné à monsieur Thomas Matthew Crooks une légitimité morale pour commettre ce qui, dans sa conscience, ne serait pas une faute grave, car il aurait libéré le monde d'un Hitler odieux. Je ne comprends pas les politiciens qui ont contacté Trump pour lui exprimer leur compassion alors qu'ils l'ont traité de nouveau Hitler (qui a tué près de 6 millions de Juifs). Les politiciens ont appelé au meurtre de leur rival Trump, ce dernier a survécu ; les mêmes politiciens lui assure d’enquêter sur cette tentative d'assassinat et lui présentent des vœux de guérison. On élimine ce que l’on a qualifié de menace existentielle d’une part, et d’autre part on cherche à faire la lumière sur les raisons de cet attentat. Le monde politique est l'univers le plus étrange. Nous souhaitons à notre rivale une chose et son opposé. Non, en réalité, chacun est conscient que Trump est un père de famille qui a fait des avancées économiques dans la société américaines dans le domaine de la construction. Quand on le présente comme un Frankenstein à abattre, on sait qu'il s'agit d'un jeu politique pour attirer les suffrages. Cela explique la schizophrénie dont les hommes politiques américains font preuve en réaction à la tentative d'assassinat de Trump. On oublie qu’il peut y avoir une personne  qui ne saisisse pas cette duplicité et qui va ouvrir le feu pour rester logique aux fatwa des politiciens sur Trump.

Tentative de meurtre de Trump : Causes et Perspectives

La corruption de l’élite congolaise: un véritable cancer!

 (Tribune de François Ndjeka Wandja, Philosophe)

 

Le philosophe François Ndjeka.

Une révolution philosophique s’avère aujourd’hui plus que nécessaire pour amener l’élite congolaise à abandonner les principes qui l’ont déconstruite.

La corruption, l’avidité, la primauté de l’intérêt personnel sur l’intérêt général, le manque d’amour du prochain, l’impunité, le goût du lucre, l’enrichissement sans cause ainsi que l’ensemble des valeurs éthiques désapprises sont autant des racines de ce cancer qui colonise tout le corps social de la République démocratique du Congo.

Voilà pourquoi, l’oncologue qui doit aider à guérir ce cancer doit concevoir une thérapie de choc : commencer par une éducation qui doit arriver à formater, à modeler, à initier le citoyen congolais à tout un univers des valeurs métaphysiques avant de procéder à l’ablation avec des scalpels acérés des parties sérieusement attaquées par l’affectation (le cancer).

Mais, la sempiternelle question reste celle de savoir si nous, Congolais,  avons des ressources morales suffisantes pour châtier ceux de nos fils délinquants. Cette question est d’autant justifiée par ce que nous voyons actuellement. Lorsque l’occasion se présente de pouvoir sanctionner les gestionnaires indélicats des deniers publics, notre justice devient brusquement molle.

Mais, en fait, que vaut une société où la sanction est l’exception et l’impunité la règle ?

Lorsque l’on remonte à l’origine latine du mot corruption, on trouve qu’il signifie « décomposition, putréfaction, détérioration ». Une société où règne la corruption est une société en décomposition, en putréfaction. C’est une société pourrie, altérée, arriérée.

La corruption est devenue comme un sport national dans notre pays. Mais c’est l’élite qui en porte le chapeau. Elle qui, ontologiquement, est appelée à conduire, à guider le peuple.

Littéralement versée à la course de l’enrichissement sans cause, cette élite est devenue aujourd’hui l’hydre à sept têtes. Aussitôt qu’une tête est coupée, que l’autre surgit immédiatement, de sorte que la fin du combat n’apparaît jamais.

NIETSCHE disait que «Celui qui lutte contre les monstres doit éviter de devenir lui-même un monstre».

Cette élite qui devait conduire le peuple vers la lumière est devenue aujourd’hui le bourreau de ce même peuple : elle lui vole sans vergogne les richesses nationales qui devaient contribuer à sa prospérité matérielle.

Pendant les élections cette même élite s’est tournée, l’argent pour corrompre en mains, vers ce même peuple pour lui demander des suffrages afin de conquérir le pouvoir politique pour accéder encore à la source de l’argent facile.

Cette élite, une fois au pouvoir, oublie vite cette vérité séculaire que le Pape  François nous a rappelée lors de sa visite à Kinshasa que « Le Pouvoir n’a de sens que s’il devient Service ».

Le pouvoir doit être au service de l’intérêt général. Et non au service de la famille ou des amis.

Et comme le singe reste toujours un singe fut-il habillé de pourpre, ainsi que le disaient les Grecs, cette élite complètement dévoyée, s’est encore illustrée par des actes de corruption et de détournements des deniers publics après les dernières élections.

Un jeans troué restera toujours un habit troué même si on l’a acheté chez Chanel !

Voilà pourquoi, nous préconisons une révolution philosophique qui nous permettra de redéfinir le type d’homme que nous souhaitons avoir en RD Congo. Il nous faudra aussi concevoir de nouveaux paradigmes pour Construire une nouvelle citoyenneté, pas celle qui se résume en une simple dénomination d’un ministère.

Il faut que les gens bons, ceux qui jouissent d’une pudeur morale ne se tiennent pas à l’écart comme ils le font présentement. Car leur silence est le meilleur allié de la perversité des gens nuisibles.

Les Congolais doivent cesser de s’enfermer dans des visions lénifiantes, doloristes et émotionnelles prêchées par des pasteurs inconscients et intéressés.

Ils doivent aussi et surtout abandonner des postures sclérosantes et écrasantes de victimes et qui font d’eux des attentistes d’un bonheur illusoire nourri par des promesses qui ne se réaliseront jamais.

Qu’ils retiennent qu’Il n’y a rien de noble et de grand qui s’obtient sans efforts et sans sacrifices dans cette Création !

La corruption de l’élite congolaise: un véritable cancer!
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