Dieudonné Kamuleta Badibanga, Président de la Cour Constitutionnelle et du Conseil supérieur de la Magistrature, s’est entretenu hier, mardi 25 février 2025, dans son cabinet de travail, avec Karim Khan, Procureur de la Cour Pénale Internationale, venu à Kinshasa dans le cadre d’une visite officielle de deux jours. Ils ont abordé, dans leurs échanges, l’épineuse question de l’insécurité qui menace la partie orientale de la RD. Congo, marquée par l’occupation de Goma et Bukavu, dans le Nord et Sud-Kivu, par l’armée rwandaise et ses supplétifs patentés du M23.
D’après la Première Ministre Judith Suminwa, qui s’est exprimée, lundi dernier, à la 58ème Session du Conseil des Droits de l’Homme, à Genève, en Suisse, cette situation de crise a occasionné, à l’espace d’un mois, soit de janvier à février de l’année en cours, les massacres de plus de 7000 personnes, des dégâts matériels considérables et de nombreux cas des violations des droits humains.
Echanges fructueux
Dieudonné Kamuleta Badibanga, Président de la Haute Cour, et le Procureur Karim Khan ont, justement, lors de leur entretien, évoqué la possibilité, pour la Cour Pénale Internationale (CPI), de mener, conformément à ses missions, une enquête véritable qui permettrait d’établir les responsabilités, de stopper les actes désacralisant la vie humaine et d’aplanir le chemin pour un retour accéléré de la paix et la stabilité dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Pour le Procureur Karim Khan, la création d’un tribunal spécial en RDC revêt, désormais, un caractère incontournable pour régler les problèmes des crimes que le pays ne cesse d’enregistrer et ainsi favoriser un climat propice à une paix durable. ‘’Nous tendons la main au Gouvernement de la RDC. Nous souhaitons amener de nouveaux partenaires afin d’essayer d’instaurer une approche solide, compréhensive, durable et holistique à la justice qui éradiquera le poison de criminalité du sol congolais et qui permettra à vos enfants d’avoir un meilleur futur’’, a soutenu Karim Khan, après son arrivée à Kinshasa.
Karim Kham à Kinshasa en 2023
Le Procureur de la Cour Pénale Internationale n’est pas à sa première visite en RD. Congo. En juin 2023, il a séjourné à Kinshasa, dans la cadre d’une mission qui, du reste, a débouché sur la signature d’un Protocole d’accord, depuis la Cité de l’Union Africaine, devant le Président de la République, Félix Tshisekedi, entre, d’une part, le Bureau de la CPI et, d’autre part, le Gouvernement congolais, dirigé, en son temps, par Jean-Michel Sama Lukonde, en matière de justice et de paix. ‘’Monsieur le Président de la République. Nous devons reconnaitre que vous avez fait beaucoup de choses, mais le rythme doit être accéléré. Comment accélérer le rythme ? Il faut faire des choses autrement, avoir une approche beaucoup plus générale. Des solutions beaucoup plus imaginatives nous interpellent et nous sommes prêt à travailler avec vous pour que nous arrivions à mettre en place cette nouvelle dynamique. Si nous faisons ce que nous pouvons, nous pourrons enfin nous regarder en face parce que nous aurons fait notre devoir. Nous devons travail dans cette dynamique pour faire mieux’’, avait indiqué, au terme de son séjour à Kinshasa, après l’audience lui accordée à la Cité de l’UA, le Procureur de la CPI, Karim Khan.
‘’Rappelant que notre nation traverse actuellement une crise sécuritaire sans précédent dans l’Est de la République, conséquence de l’agression inacceptable perpétrée par le Rwanda et ses alliés, notamment le groupe terroriste M23, le Président de la République a indiqué que cette situation menace non seulement notre souveraineté et notre intégrité territoriale, mais également l’essence même de notre identité nationale. Il a rendu hommage à nos vaillants soldats, placés en première ligne de la défense de notre patrie, qui se dévouent chaque jour au service de la sécurité et de la paix risquant leur vie chaque jour pour assurer notre sécurité. Il a martelé qu’il est de notre devoir de leur fournir les ressources nécessaires pour qu'ils puissent se concentrer pleinement sur leur mission. Le Président de la République a demandé la mise en œuvre immédiate de mesures destinées à augmenter leurs soldes et primes de combat, en particulier pour ceux déployés en zones opérationnelles. Il est également impératif de veiller à la prise en charge de leurs familles et dépendants, en particulier pour ceux qui sont aux fronts. Les enfants et les épouses de nos braves soldats méritent soutien et attention, car ils portent aussi le poids de cette guerre. D’où, la nécessité de mettre en place des mesures concrètes pour alléger leurs fardeaux et assurer leur bien-être. La Première Ministre a été engagée à ouvrir une réflexion profonde au niveau du Gouvernement pour procéder à l’augmentation imminente de la solde et la prime des militaires, en réservant un cachet spécial à ceux qui sont aux fronts et dans les zones opérationnelles. Le Président de la République a insisté sur l’obligation de veiller à ce que tous droits et dus dégagés en leur faveur parviennent, en temps utile, à chaque destinataire bénéficiaire directement ou à ses ayants droits’’, renseigne, avec pertinence, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, dans le compte-rendu du Conseil des Ministres.
COMPTE RENDU DE LA TRENTE-DEUXIEME REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES
Vendredi 21 février 2025
Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO a présidé, ce vendredi 21 février 2025 à la cité de l’Union Africaine à Kinshasa, la trente-deuxième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République.
Cinq (05) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
Communication de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ;
Points d’information ;
Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres ;
Examen et adoption d’un dossier ;
Examen et adoption d’un texte.
I. COMMUNICATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
La communication du Président de la République, Chef de l’Etat, a porté sur deux (02) points, à savoir :
1. De la nécessité d’améliorer les conditions des militaires
Rappelant que notre nation traverse actuellement une crise sécuritaire sans précédent dans l’Est de la République, conséquence de l’agression inacceptable perpétrée par le Rwanda et ses alliés, notamment le groupe terroriste M23, le Président de la République a indiqué que cette situation menace non seulement notre souveraineté et notre intégrité territoriale, mais également l’essence même de notre identité nationale.
Il a rendu hommage à nos vaillants soldats, placés en première ligne de la défense de notre patrie, qui se dévouent chaque jour au service de la sécurité et de la paix risquant leur vie chaque jour pour assurer notre sécurité. Il a martelé qu’il est de notre devoir de leur fournir les ressources nécessaires pour qu'ils puissent se concentrer pleinement sur leur mission.
Le Président de la République a demandé la mise en œuvre immédiate de mesures destinées à augmenter leurs soldes et primes de combat, en particulier pour ceux déployés en zones opérationnelles.
Il est également impératif de veiller à la prise en charge de leurs familles et dépendants, en particulier pour ceux qui sont aux fronts. Les enfants et les épouses de nos braves soldats méritent soutien et attention, car ils portent aussi le poids de cette guerre. D’où, la nécessité de mettre en place des mesures concrètes pour alléger leurs fardeaux et assurer leur bien-être.
La Première Ministre a été engagée à ouvrir une réflexion profonde au niveau du Gouvernement pour procéder à l’augmentation imminente de la solde et la prime des militaires, en réservant un cachet spécial à ceux qui sont aux fronts et dans les zones opérationnelles.
Le Président de la République a insisté sur l’obligation de veiller à ce que tous droits et dus dégagés en leur faveur parviennent, en temps utile, à chaque destinataire bénéficiaire directement ou à ses ayants droits.
Dans le même ordre, le Gouvernement devra trouver des voies et moyens pour générer un statut particulier au profit des épouses et enfants militaires notamment en ce qui concerne la prise en charge des soins médicaux, des frais de scolarité et autres besoins vitaux.
Un rapport est attendu à ce sujet dans les 7 jours.
2. De la nécessité d’assurer le fonctionnement régulier des activités étatiques
La continuité des services publics demeure, même dans l’adversité, un pilier fondamental de la confiance de Congolais aux Institutions et à la crédibilité de notre pays sur la scène internationale.
Face à cette réalité, le Président de la République soutient qu’il est indispensable que tous les agents de l’Etat assurent leur présence et que les services publics restent accessibles et opérationnels, en particulier dans les secteurs prioritaires tels que la santé, l’agriculture, l’éducation et l’énergie.
Il a souligné que nous devons, par nos actions quotidiennes, garantir que l’Etat continue de fonctionner de manière ininterrompue pour répondre aux besoins pressants de notre peuple.
Le Président de la République a exhorté les membres du Gouvernement à redoubler d’efforts pour adapter ses méthodes de travail aux réalités actuelles, tout en veillant au respect de nos engagements internationaux. Car, ceux-ci sont le fondement de notre crédibilité sur la scène mondiale. Le dialogue avec les partenaires internationaux doit être maintenu pour assurer le soutien et la coopération.
Dès lors, le Président de la République a engagé le Gouvernement à mener constamment une campagne de sensibilisation des agents publics sur l’importance de maintenir les services publics même en cette période de crise.
«La discipline et l’engagement ne devraient connaitre aucune faille », a-t-il insisté.
Intervention de la Première Ministre :
Dans la suite de la communication du Président de la République, la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement est revenue sur quelques points suivants :
Primo, la Première Ministre a fait la restitution de sa participation au 38ème Sommet des Chefs d’État et de Gouvernement et à la 1261ème session du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine à Addis-Abeba du 14 au 16 février 2025 où elle a représenté le Président de la République, Chef de l’État.
Elle a annoncé qu’elle va encore représenter le Président de la République à la 58ème session du segment de haut niveau des Chefs d’Etat du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.
Dans le même ordre d’idées, elle a aussi félicité la Ministre des Droits Humains et toute l’équipe gouvernementale qui a travaillé et obtenu la résolution de cette institution onusienne condamnant le Rwanda et appelant à l’ouverture d’une mission d’établissements des faits pour les crimes commis par l’armée rwandaise dans notre territoire.
La Première Ministre a aussi abordé quelques aspects du front judicaire notamment avec le procès qui s’est ouvert à Arusha qui oppose la RDC et le Rwanda à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Elle a annoncé l’arrivée prochaine à Kinshasa du Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI), Karim A. A. Khan
Concernant le front militaire, elle a rappelé le travail quotidien du Gouvernement aux côtés du Président de la République qui met tout en œuvre pour que nos FARDC puissent mettre fin à l’agression rwandaise. Elle a appelé à un soutien indéfectible à l’armée et au Commandant Suprême ainsi qu’à la préservation de l’unité gouvernementale à travers une communication coordonnée.
Secundo, la Première Ministre a évoqué la nécessité de la mobilisation de nos populations sur les enjeux de l’heure. Dans le prolongement de la séance de travail qu’elle a tenue, le lundi 17 février 2025, avec certains Membres du Gouvernement, dont les Ministères qui ont un accès naturel et direct avec l’opinion publique, la Première Ministre a demandé à l’ensemble des Membres du Gouvernement d’intensifier, au niveau de leurs bases politiques et de leurs espaces géographiques, la communication sur les enjeux de la guerre qui nous est imposée depuis trois décennies par le Rwanda.
La Première Ministre a insisté pour que toutes ces actions de sensibilisation politique et de mobilisation populaire s’inscrivent dans la perspective du renforcement de l’unité nationale et du respect des valeurs républicaines, valeurs prônées par le Chef de l’Etat, sans intention d’invective et de stigmatisation sociale ou ethnique.
Tertio, la Première Ministre a rassuré que la problématique monétaire dans les zones occupées des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu a été scrupuleusement examinée au cours de la réunion du Comité de Conjoncture Economique du Gouvernement, tenue, sous sa direction, le mercredi 19 février 2025.
La réunion a analysé les modalités de paiement des salaires des fonctionnaires et des primes à nos militaires au front non seulement dans ces deux provinces mais également dans des contrées environnantes.
Invités à la réunion, les responsables des régies financières, des entreprises et organismes publics, des entreprises et banques privées, ayant leurs représentations dans les deux provinces, ont été instruits de transmettre au Gouvernement, dans les plus brefs délais, les informations sur la situation actuelle de leurs entités respectives.
Des informations complémentaires recueillies auprès d’autres responsables ont permis d’alimenter la réflexion stratégique sur la problématique.
Cet ensemble d’informations met l’accent sur les risques liés à la poursuite ou non des activités financières, sur la situation du personnel, sur le niveau des activités et des recettes.
A cet effet, la Première Ministre a demandé aux Ministres concernés, notamment aux Vice-Premiers Ministres, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, celui de la Défense et Anciens Combattants, au Ministre d’Etat, Ministre du Budget, au Ministre des Finances et au Ministre des Postes, Télécommunications et Numérique d’examiner la problématique de la gestion des réseaux de télécommunication et de réfléchir sur les modalités de paiement de salaires des fonctionnaires et des primes des militaires aux fronts aux Nord et Sud-Kivu.
Les responsables des structures concernées sont tenus d’informer régulièrement le Gouvernement de l’évolution de la situation dans les deux provinces.
II. POINTS D’INFORMATION
II.1. Etat et administration du territoire
Prenant la parole, la Vice-Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a, au nom du Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, présenté au Conseil, le rapport sur l’état et l’administration du territoire national.
L’état d’esprit de la population demeure calme, et a été marqué par :
L'approbation par une importante frange de la population des efforts déployés par le Chef de l'État sur le plan diplomatique ;
Des exactions et exécutions sommaires des civils par les terroristes du RDF/M23 dans la ville de Goma (Nord-Kivu) et les localités environnantes.
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a fait mention de la détérioration des droits de l’homme dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Il a noté que les sanctions ciblées des Etats-Unis d'Amérique contre le Général James Kabarebe, Ministre rwandais, et Monsieur Lawrence Kanyuka, porte-parole de M23/AFC ont été prises à cause du rôle central qu’ils ont joué dans la guerre d'agression rwandaise de République Démocratique du Congo ayant coûté ce dernier temps la mort de plus de 3.000 personnes à Goma.
En ce qui concerne le banditisme et la criminalité, il a rassuré le Conseil de la poursuite de l’opération Ndobo à Kinshasa, et dans d’autres villes du pays.
S’agissant de la problématique des embouteillages dans la ville de Kinshasa, la réunion d’évaluation entre Ministères et services concernés a décidé dans un premier temps de la suspension de la mesure de circulation alternée à partir de ce lundi 24 février 2025.
La Commission Nationale de Prévention Routière (CNPR) et le Commissariat Provincial de la Police de Kinshasa ont été chargés de proposer des mesures adéquates après les travaux d'Inspection routière prévue ce dimanche 23 février 2025 afin de préserver la fluidité du trafic routier.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.2. Situation sécuritaire
Au nom de son collègue de la Défense Nationale et Anciens Combattants en mission, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Economie Nationale a informé les membres du Conseil de la situation opérationnelle et sécuritaire dans l’Est du pays.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.3. Evolution de la situation récente sur le marché des changes ainsi que des biens et services
La Gouverneure de la Banque Centrale du Congo, intervenant en tant qu’invitée, a peint le tableau d’une stabilité économique intérieure observée sur les principaux marchés au cours de la semaine précédente, laquelle s'est maintenue cette semaine, grâce à une coordination des politiques conjoncturelles.
En effet, l'activité productive devrait, d’après les dernières estimations, progresser de 5,4 % en 2025 contre 6,0 % en 2024. Bien qu'en ralentissement, cette croissance reste supérieure à la moyenne de l'Afrique subsaharienne.
Au cours de la deuxième semaine de février, le rythme de formation des prix s'est légèrement accéléré, soit 0,18 % contre 0,16 % la semaine précédente, portant le niveau cumulé à 1,35 % contre 1,97% à la période correspondante de 2024. En glissement annuel, l'inflation est ressortie à 10,64 % contre 22,57 % à la même période de 2024.
Le cours de change du Franc Congolais, par rapport au dollar américain, s'est établi à 2.848,76 CDF sur le marché officiel et 2.878,13 CDF au parallèle. En cumul annuel, la monnaie nationale s'est dépréciée de 0,12 % à l'indicatif et 0,39 % au parallèle.
La Gouverneure de la Banque Centrale du Congo a recommandé :
Le maintien de la coordination des actions au niveau des politiques budgétaire et monétaire à l'effet de contrebalancer les injections de la liquidité d'origine budgétaire par des ponctions d'origine monétaire ;
Le contrôle permanent de l'évolution de la liquidité bancaire par la BCC, afin d'éponger la surliquidité des banques ;
La poursuite des efforts fournis dans l'amélioration de la mobilisation des ressources intérieures, afin de financer les dépenses d'investissement ;
La poursuite de l'exécution des réformes structurelles utiles à la diversification économique.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.4. Situation épidémiologique en République Démocratique du Congo
Au nom du Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale en mission, la Ministre d’Etat, Ministre de l’Education Nationale et de la Nouvelle Citoyenneté a présenté la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo.
Avant de présenter la situation globale, un accent particulier a été mis sur la situation sanitaire qui prévaut dans la province du Nord-Kivu, principalement à Goma.
A ce sujet, il a été signalé qu’au 17 février 2025, 313 nouvelles admissions des blessés ont été signalées à Goma avec un cumul de 4.375 blessés depuis le début de cette année et 96 nouveaux décès avec un cumul de 1.569 parmi les blessés.
En ce qui concerne le Mpox, 143 malades confirmés étaient isolés dans différents Centres de Traitement de 3 Zones de Santé en crise dans le Nord-Kivu, dont seuls 15 étaient retrouvés dans l'isolement. Il va sans dire que 128 malades se sont évadés des sites d’isolement.
Dans la poursuite des actions sur Goma, 1.000 poches de sang seront acheminées avec l’appui de l’OMS ce dimanche 23 février, pendant que se poursuit l’enterrement des corps calcinés à la prison de Munzenze ainsi que le ramassage des corps avec l’aide de la CICR.
Revenant sur la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo, la Ministre ai de la Santé a fait savoir que, comparée à la 5ème semaine, la tendance à la 6ème semaine épidémiologique est marquée par une légère diminution de cas suspects passant de 2.271 à 2.242. Elle a indiqué que les opérations liées à la vaccination se poursuivent normalement.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.5. Projet de mise en œuvre des outils de suivi des actions gouvernementales
Le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement a présenté aux membres du Conseil la note d’information relative au Projet de la mise en œuvre des outils de suivi des actions gouvernementales (SISAG).
Son objectif principal est de s’assurer que les résultats des politiques et des programmes/projets prioritaires de développement issus des engagements du Chef de l’Etat et déclinés dans le Programme d’Action du Gouvernement seront atteints de façon efficace, dans le temps et avec les moyens impartis. Spécifiquement, ce projet vise, entre autres, à :
Apporter un appui technique à la mise en œuvre des projets et programmes prioritaires des Ministères sectoriels ;
Appuyer les Ministères sectoriels dans la mise en place de mécanismes permettant aux structures et services en charge de la mise en œuvre des projets ou objectifs prioritaires, d'examiner régulièrement l'efficacité de leurs actions en rapport avec les objets et résultats attendus dans la Feuille de route gouvernementale ;
Etablir les routines régulières de travail avec les coordonnateurs et les équipes techniques pour l'identification des risques, des problèmes ou goulots d'étranglement, et mettre en œuvre des actions pour la résolution rapide des problèmes ;
Renforcer les capacités des structures et départements en charge de la mise en œuvre et/ou du suivi des programmes et projets prioritaires grâce notamment à l'appui du Secrétariat National pour le Renforcement des Capacités (SENAREC) ;
Assurer le suivi des assignations et l'élaboration des rapports mensuels, trimestriels et annuels d'évaluation ;
Elaborer la stratégie et le plan intégrés de communication des livrables et résultats relatifs aux assignations, programmes et projets prioritaires.
Le Conseil a pris acte de cette note.
II.6. Nécessité de réforme de la Police Universitaire au sein des Etablissements de l'Enseignement Supérieur et Universitaire
La Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire a, pour sa part, informé le Conseil de la nécessité d’amorcer la réforme de la Police Universitaire en considérant les enjeux sécuritaires actuels au sein des Etablissements de l'Enseignement Supérieur et Universitaire en République Démocratique du Congo.
En effet, la très forte croissance, au cours de ces dernières années, tant du nombre d'Etablissements publics et privés d'Enseignement Supérieur et Universitaire, que du nombre d'étudiants, du personnel enseignant et administratif, crée de nouveaux besoins d'ordre sécuritaire et rend impérative et urgente la mise en place d'un dispositif sécuritaire préventif et dissuasif pour une efficacité avérée au sein desdits Etablissements.
De plus, les travaux des experts et de la Direction de la Police Universitaire ont notamment mis en exergue :
la contradiction des textes ;
les faiblesses du système sécuritaire actuel au sein des Etablissements de l’ESU ; - le nouveau dispositif sécuritaire ;
les principes et préalables à la réforme envisagée, les avantages y afférents, les structures de la Police Universitaire ainsi que
les formations dont doivent bénéficier les éléments de ladite Police Universitaire.
La Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire a présenté les mécanismes de mise en œuvre de cette réforme, et le Conseil en a pris acte.
II.7. Adhésion de la République Démocratique du Congo au Conseil des pays producteurs d'huile de palme
La Ministre Déléguée près le Ministre des Affaires Etrangères en charge de la Coopération Internationale et Francophonie a présenté la note d’information sur l’adhésion de la République Démocratique du Congo au Conseil des pays producteurs d'huile de palme.
En effet, créé le 21 novembre 2015, le Conseil des pays producteurs d'huile de palme est une organisation intergouvernementale qui soutient cette industrie à travers une harmonisation de normes de durabilité mettant l'accent sur les pratiques durables et la résilience du marché.
L'organisation poursuit plusieurs objectifs majeurs, notamment :
- représenter les intérêts des pays producteurs d'huile de palme sur la scène mondiale ;
promouvoir le développement durable de l'industrie de l'huile de palme ; et,
répondre aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux qui affectent le secteur.
Considérant le profil de notre pays, et qui dans les années 70 était le deuxième exportateur de l’huile de palme après la Malaisie, il est impérieux que notre Gouvernement travaille à réinscrire le pays dans cette dynamique essentielle à son développement, a martelé la Ministre Délégué Près le Ministre des Affaires Etrangères en charge de la Coopération Internationale et Francophonie.
Le Conseil a pris acte de cette note.
III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS
Les membres du Conseil ont approuvé les relevés de décisions prises respectivement lors de la 31ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 07 février 2025 et de la deuxième réunion restreinte du Gouvernement du mercredi 19 février 2025.
IV. EXAMEN ET ADOPTION D’UN (01) DOSSIER
V.1. Projet de feuille de route des réformes gouvernementales du climat des affaires
Le Vice- Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l'Aide au Développement a soumis, pour avis et approbation, le dossier relatif au projet de feuille de route des réformes gouvernementales du climat des affaires.
Il s’est appuyé sur l’instruction du Président de la République, Chef de l’Etat, lors de la deuxième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du 21 juin 2024 lui enjoignant d’«identifier dans les plus brefs délais, et ce, en attendant le développement d'un Plan Stratégique Pluriannuel, des actions prioritaires à exécuter et de poursuivre avec le mécanisme de suivi-évaluation déjà expérimenté; et faire précéder ces initiatives d'une évaluation permettant d'apprécier l’état d’avancement de la mise en œuvre des réformes jusqu’à ce jour ».
En exécution de cette instruction, le Groupe Thématique Sectoriel Climat des Affaires, Partenariat Public-Privé, Promotion des Investissements et de l'Emploi a organisé des travaux d’évaluation de la Feuille de Route des Réformes Gouvernementales du Climat des Affaires. Au terme de ces travaux, il s’est dégagé la nécessité d’avoir une nouvelle feuille de route en trois matrices :
La matrice des mesures urgentes composée de 20 mesures jugées nécessaires et prioritaires, à matérialiser dans un délai ne dépassant pas une année, dont la mise en œuvre ne fait pas l'objet de beaucoup de contraintes et ne demande pas l'intervention de plusieurs parties prenantes ou encore la prise de plusieurs actes légaux et réglementaires ;
La matrice des réformes à court-terme constituée de 49 réformes devant être mises en œuvre dans un délai d'une année au maximum ; et
La matrice des réformes à moyen et long-terme qui comprend 18 réformes à matérialiser dans un délai de plus d'une année.
Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce dossier.
V. EXAMEN ET ADOPTION D’UN (01) TEXTE
V.1. Projet de Décret
Le dernier chapitre du Conseil de ce jour a été consacré à l’examen du Projet de Décret modifiant et complétant le Décret n°19/16 du 05 novembre 2019 portant création, organisation et fonctionnement de l'Autorité de Régulation et de Contrôle des marchés des substances Minérales Stratégiques soumis par le Ministre des Mines.
Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce Projet de Décret moyennant amendements.
Avant de clôturer le Conseil des Ministres, le Président de la République a appelé tous les Congolais à rester mobilisés derrière lui et unis autour de nos forces armées pour venir à bout de cette agression.
Commencée à 14h46’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 17h35’.
Patrick MUYAYA KATEMBWE
Ministre de la Communication et MédiasPorte-parole du Gouvernement
L’Union européenne a suspendu, hier lundi 24 février, ses consultations en matière de défense avec le Rwanda et annoncé un réexamen du mémorandum d’entente sur les matières premières stratégiques, en raison de la situation en République Démocratique du Congo. L’annonce a été faite par la Vice-Présidente de la Commission européenne et Haute Représentante de l’UE pour les Affaires Etrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, à l’issue du Conseil des Affaires Etrangères de l’Union à Genève, en Suisse.
«La situation est très grave et nous sommes au bord d'un conflit régional. L'intégrité territoriale n'est pas négociable, que ce soit en RDC ou ailleurs», a déclaré Kaja Kallas. A en croire cette dernière, l’UE a pris la « décision politique » d’appliquer des sanctions en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain. Elle a également « exhorté le Rwanda à retirer ses troupes » du territoire congolais.
Cette annonce fait suite à une résolution adoptée le 13 février dernier par le Parlement européen, qui appelait à des mesures plus fermes contre Kigali. Les Députés européens avaient notamment recommandé la suspension immédiate de l’accord entre l’UE et le Rwanda sur les chaînes de valeur des matières premières durables, tant que Kigali maintiendrait son implication dans l’est de la RDC.
Le Parlement européen avait également demandé à la Commission européenne et aux États membres de geler l’aide budgétaire directe au Rwanda et de cesser toute assistance militaire et sécuritaire aux forces armées rwandaises. Selon les parlementaires, ces mesures visent à empêcher que les fonds européens ne contribuent, directement ou indirectement, aux opérations militaires dans la région.
L’UE s’inquiète aussi des conséquences de l’ingérence d’acteurs extérieurs dans le conflit en RDC, notamment la Russie et la Chine. «Ces acteurs opèrent dans le secteur minier congolais sans respecter leurs responsabilités économiques et sociales», avait souligné le Parlement européen dans son communiqué du 13 février.
Alors que les combats entre les Forces Armées congolaises et l’AFC/M23 se poursuivent, la position de l’Union européenne vise à renforcer la pression diplomatique sur Kigali, sans exclure d’autres mesures en cas d’aggravation de la situation sur le terrain.
Il sied de rappeler que ces sanctions interviennent après la convocation de l’ambassadeur rwandais par l’Union européenne le weekend dernier.
Le manque de coopération de Paul Kagame pour mettre un point d’arrêt à cette crise sécuritaire et humanitaire qui embrase la RDC est une menace qui pèse sur toute la sous-région et qui risque de fragiliser et de ralentir le développement en Afrique.
En marge de sa participation à la 58ème Session du Conseil du Droits de l’Homme, la Première Ministre Judith Suminwa a échangé avec la diaspora congolaise basée à Genève, en Suisse. L’agression rwandaise dans l’Est de la RDC, telle était la matière principale abordée lors de cet entretien de grande valeur.
A cette occasion, le Ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya Katembwe, a passé un message de sensibilisation autour de la stratégie mise en place pour contrer le plan d’occupation que tente de mettre en œuvre l’armée rwandaise, avec la complicité de ses supplétifs du M23, en République démocratique du Congo. Pour le Ministre Patrick Muyaya, la mobilisation populaire, en temps de crise sécuritaire, constitue une armée puissante pouvant permettre, effectivement, de défendre la souveraineté et l’intégrité du territoire de la RDC. Toujours dans son intervention, devant ses compatriotes, le Porte-parole du Gouvernement a souligné la nécessité de combattre l’élan de manipulation déployé, à travers les médias principalement, par le Rwanda pour réussir ses ambitions démesurées sur territoire congolais. Pour Patrick Muyaya, la RDC tiendra, jusqu’au bout, suivant la détermination du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, la bataille pour protéger sa souveraineté, quels que soient les prétextes.
‘’Depuis que le Congo existe, avez-vous déjà appris que les swahiliphones sont victimes des attaques à Kinshasa ? Posez la question à ceux qui propagent une telle manipulation. Quand nous disons que combattre le poison rwandais, les mensonges, la manipulation, ils ont aussi des complices chez nous. Au Rwanda, il y a un régime de pensée unique. Au Rwanda, les gens n’ont pas droit à la parole. Au Rwanda, c’est soit vous êtes muets, soit vous exaltez le régime en place. Or, chez nous, nous avons un régime démocratique… Pourquoi rencontrons-nous des difficultés pendant le combat ? C’est parce que nous passons du temps, de fois, à nous démolir inutilement. Si vous avez des reproches à formuler, ce n’est pas sur la place publique qu’il faut le faire puisque l’ennemi peut en profiter. Pourquoi attirons-nous votre attention ? Parce que nous connaissons les rwandais. Tous les jours, avec la technologie, ils font au moins 1000 tweets dans notre écosystème. Quand cela arrive, c’est sous plusieurs formes. Quand nous les recevons, quelle attitude affichons-nous ? Sur Whatsapp, nous avons tendance à répandre assez facilement de mauvaises nouvelles… Nous devons savoir nous protéger. Il n’y a pas une armée qui soit plus forte que l’armée populaire. Que vous soyez musiciens, étudiants, vous pouvez, aujourd’hui, utiliser ce que vous avez pour défendre le pays’’, a interpellé le Ministre Patrick Muyaya Katembwe, devant la diaspora congolaise à Genève. Pour ce membre du Gouvernement, l’heure n’est plus à la division, ni à la diabolisation, ni encore moins à la panique face à menace de l’envahisseur qui, depuis quelques jours, occupent les villes de Goma, Bukavu et plusieurs autres zones dans la partie Est de la République démocratique du Congo. A l’en croire, la RDC restera une et indivisible.
L’ancien président du Kenya, Uhuru Kenyatta, celui de Nigeria Olusegun Obasanjo et l’ex premier ministre Éthiopien et Hailemariam Desalegn Boshe, ont été désignés comme « facilitateurs » des processus de paix de la Communauté de développement d’Afrique australe ( SADC) et de la Communauté d’Afrique de l’Est ( EAC). L’annonce en a été faite à travers un communiqué conjoint des deux organisations après des réunions tenues le 21 février dernier à Nairobi, capitale Kenyane.
«En consultation avec les chefs d’État et de gouvernement de la SADC et de l’EAC, ils ont convenu de la nomination de : Son Excellence Uhuru Muigai Kenyatta, ancien Président de la République du Kenya ; Son Excellence Olusegun Obasanjo, ancien Président de la République fédérale du Nigeria ; Son Excellence Hailemariam Desalegn Boshe, ancien Premier ministre de la République fédérale démocratique d’Éthiopie ; en tant que facilitateurs du processus de paix conjoint EAC-SADC (fusion des processus de Luanda et de Nairobi) dans l’Est de la RDC », lit-on dans ce communiqué.
Avant ces réunions, le Groupe de Travail des Experts en Défense de la CAE a tenu deux jours de discussions sur la situation à l’est de la RDC.
« La réunion a été guidée par six directives clés : cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et cessation des hostilités ; fourniture d’une aide humanitaire ; ouverture des principales routes d’approvisionnement ; élaboration d’un plan de sécurisation pour Goma et ses environs ; réouverture immédiate de l’aéroport de Goma et conseils sur d’autres interventions facilitatrices », ajoute le communiqué conjoint des deux communautés.
Pour rappel, le sommet conjoint de la SADC et l’EAC tenu le 08 février dernier à Dar El Salaam, en Tanzanie, avait exigé le cessez-le-feu, le retrait des troupes rwandaises du sol Congolais et la reprise des discussions des parties engagées au conflit, conformément aux processus de Luanda et de Nairobi.
Judith Suminwa Tuluka, Première Ministre, a prononcé un discours percutant hier, lundi 24 février 2025, à l’occasion de la 58ème Session du Conseil des Droits de l’Homme tenue à Genève, en Suisse. L’évolution inquiétante de la crise sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo a constitué l’essentiel de son message apporté aux participants à cette rencontre importante. Le Première Ministre Judith Suminwa a dénoncé les massacres des populations occasionnés par l’invasion de l’armée rwandaise en RDC, des cas de violations flagrantes des droits humains, appelant à une réponse internationale renforcée et coordonnée pour contribuer au rétablissement de l’ordre et de la sécurité dans toutes les zones occupées par le Rwanda et ses supplétifs du M23.
Kinshasa exige des actes concrets
‘’Il m’est impossible de vous décrire les cris et les larmes de millions de victimes de ce conflit, femmes, filles violées, enfants enrôlés de force, déplacés et orphelins. En outre, les défenseurs des droits de l’homme, les journalistes, les artistes, témoins de cette tragédie dans l’Est, n’ont pas le droit de la raconter. Ceci nécessite une réponse internationale renforcée et coordonnée. Nous appelons donc la Communauté internationale à renforcer son soutien humanitaire, à fournir des ressources pour permettre une bonne prise en charge des milliers de blessés, des déplacés et de s’assurer du respect du droit international humanitaire, car ses principes sont essentiels sauver des vies et alléger la souffrance des congolais… La situation de conflit à travers le monde exacerbe les violations de droits humains et empêche des milliers de citoyens à accéder aux droits fondamentaux tels que l’accès à l’eau, à l’électricité et à l’alimentation. Ceci n’est pas seulement le cas en République démocratique du Congo, mais notamment au Soudan, en Haïti et en Ukraine. Pour y faire face, mon pays soutient la nécessité de lutter contre les causes de conflits et imposer la paix dans le monde par des mécanismes de justice transitionnelle et de lutte contre l’impunité. L’histoire nous jugera implacablement si nous ne faisons rien pour mettre fin au conflit en République démocratique du Congo et dans d’autres parties du monde… Nous pouvons changer le cours de l’histoire et nous en avons le devoir moral pour les générations futures’’, a souligné Judith Suminwa.
Bilan interpellateur
Dans son intervention, elle a présenté un bilan assez interpellateur pour une mobilisation urgente contre l’agression en RDC. La Première Ministre Suminwa a indiqué que, selon les chiffres du Ministère de la Santé de la RDC, plus de 7000 congolais ont été tués par l’armée rwandaise, de janvier à ce jour, sous les regards de la Communauté internationale.
‘’C’est avec gravité que je m’adresse à vous aujourd’hui, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, ainsi qu’au nom du peuple congolais… Je voudrais exprimer la gratitude de la RDC à cette Assemblée au regard de la diligence avec laquelle vous avez accepté à notre demande, la tenue d’une session spéciale et l’adoption, à l’unanimité de la Résolution, le 7 février 2025, ouvrant la voie à la mise en place de la Mission d’établissement des faits et de la Commission d’enquête indépendante. Ceci augure un espoir pour des millions de congolais qui sont encore aujourd’hui victimes des agressions répétées du Rwanda. Le Gouvernement de la RDC s’engage à contribuer à la mise en œuvre de cette résolution adoptée le 7 février dernier, notamment en facilitant le travail de la Commission d’enquête indépendante qui sera mise sur pied pour documenter les violations de droits de l’homme et du droit international humanitaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. C’est dans ce même élan que nous voulons saluer l’adoption à l’unanimité de la Résolution du Conseil de sécurité du 21 février 2025, enjoignant clairement le Rwanda de quitter le territoire congolais et de cesser tout soutien au mouvement terroriste du M23. Il en est de même de la Résolution adoptée le 13 février 2025 par le Parlement européen qui a mis en lumière l’exploitation illégale des ressources naturelles par le Rwanda. Nous voulons saluer également la Résolution prise par le Conseil de Paix et Sécurité de l’Union Africaine et espérons des mesures coercitives pour la mise en œuvre de toutes ces recommandations en faveur de la paix. Ainsi, au regard des massacres et des exécutions sommaires qui continuent de perpétrer sur notre sol, nous en appelons à des sanctions dissuasives pour permettre de restaurer l’ordre et la sécurité et protéger ainsi des millions de congolais à Goma, Bukavu et dans d’autres localités sous occupation. Nous continuons à ce jour d’enterrer des morts que nous n’avons cessé de dénombrer et compter. Des millions des déplacés sans abri dans la plupart de camps ont été détruits par les forces d’occupation. La situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la République démocratique du Congo a atteint des niveaux alarmants. Selon les chiffres du Ministère de la Santé, depuis le mois de janvier 2025, le conflit a provoqué entre autres la mort de plus de 7000 compatriotes dont plus de 2500 corps enterrés sans être identifiés et plus de 1500 corps trainent encore dans les morgues. Plus de 215 cas de choléra identifiés et plusieurs cas de Mpox non pris en charge avec risque d’expansion. La destruction de plus de 90 sites d’accueil des déplacés internes, des attaques contre des hôpitaux et entrepôts humanitaires. Plus de 450 mille personnes, selon l’ONU, sont sans abri, nourriture et eau’’, a expliqué le Première Ministre de la RDC.
La RDC engagée au respect des principes universels
‘’La RDC en tant que membre de ce Conseil réitère son engagement à continuer à œuvrer pour la promotion et la protection des droits de l’homme. Par ailleurs, suite au récent passage de notre pays au quatrième cycle de l’examen périodique universel et devant le comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, nous nous engageons à développer un plan d’action de mise en œuvre des recommandations de l’examen périodique universel et comptons sur l’appui du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme pour sa finalisation et l’échange de bonnes pratiques. Faisant suite au discours du Président de la République devant cette auguste assemblée, lors de la 52ème Session, nous continuons de travailler dans d’autres domaines clés, notamment la Justice transitionnelle, l’amélioration de la situation des femmes et des enfants ainsi que celle des conditions des détenus selon les priorités fixées par mon Gouvernement. Concernant le Droit à un environnement sain, la République démocratique du Congo, conformément à ses engagements en tant que pays-solution, avec ses minerais stratégiques, ses forêts et sa biodiversité, continue de jouer son rôle pour la préservation de l’équilibre environnemental mondial. Protégeons ensemble cet équilibre’’, a, toujours dans son intervention, indiqué Judith Suminwa, devant le Conseil des Droits De l’Homme, à Genève.
L'Union européenne a convoqué vendredi l'ambassadeur du Rwanda auprès de l'UE, en condamnant l'offensive en cours du groupe armé antigouvernemental M23 et de ses alliés des forces rwandaises dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
"L'UE condamne fermement cette offensive" et "le gouvernement du Rwanda doit immédiatement retirer toutes (ses troupes) du territoire de la RDC et cesser de soutenir le M23 ainsi que tout autre groupe armé", a écrit un porte-parole de la diplomatie européenne, Anouar El Anouni, dans un communiqué.
"Nous exhortons le Rwanda et toutes les parties au conflit à cesser immédiatement les hostilités et à revenir au dialogue. L'UE soutient pleinement les efforts pour parvenir à une résolution pacifique du conflit", a-t-il ajouté.
L'annonce de l'Union européenne intervient au lendemain de la convocation par l'Allemagne de l'ambassadeur rwandais à Berlin. Les Etats-Unis avaient par ailleurs annoncé jeudi des sanctions financières contre un haut responsable rwandais, l'ancien ministre d'Etat James Kabarebe, accusé d'"orchestrer le soutien" des troupes rwandaises au M23.
L'UE envisage aussi des mesures contre Kigali
La Belgique mène une initiative pour des sanctions qui pourraient cibler des responsables rwandais, le blocage d'un accord préliminaire sur les minéraux ou encore la suspension de l'aide au développement et du soutien aux casques bleus rwandais au Mozambique.
Signe des tensions croissantes, le Rwanda a suspendu cette semaine les programmes d'aide au développement assurés sur son sol par la Belgique, son ancienne puissance coloniale, accusée de soutenir Kinshasa.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent discuter du conflit lundi lors d'une réunion à Bruxelles.
Dans la région instable des Grands Lacs, le M23 et ses alliés rwandais ont mis ces dernières semaines en déroute l'armée congolaise au fil d'une offensive éclair qui les a vu conquérir Goma et Bukavu, capitales respectives des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, frontalières du Rwanda.
Ces combats ont fait des milliers de morts selon l'ONU et font craindre une répétition de ce que l'on a appelé la deuxième guerre du Congo (1998-2003) qui a duré jusqu'en 2003, impliquant de nombreux pays africains et entraînant des millions de morts par la violence, les maladies et la famine.
Kinshasa accuse Kigali de vouloir contrôler l'exploitation et le commerce de minerais - dont le sous-sol de l'est de la RDC est riche - utilisés notamment dans les batteries et les équipements électroniques.
Le Rwanda dément, et affirme que sa sécurité est menacée par certains groupes armés présents dans la région, notamment les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), créées par d'anciens responsables hutu du génocide des Tutsis au Rwanda.
C'est hier, dimanche 23 février, que l'ancien Président congolais Joseph Kabila, à travers une tribune publiée par The Sunday Times, l’un des principaux journaux sud-africains, a finalement donné de la voix. D'entrée de jeu, il a mis en garde l’Afrique du Sud contre son engagement militaire en République Démocratique du Congo avant d'appeler à une prise en compte des causes profondes du conflit.
Joseph Kabila s’interroge sur l’implication de l’Afrique du Sud dans l’Est de la RDC, où Pretoria déploie des troupes sous mandat de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC). "Le monde observe pour voir si l’Afrique du Sud connue pour son humanisme et ses valeurs continuera à envoyer des troupes pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais", écrit-il, devenu du coup ‘‘Démocrate’’.
Pour l’ancien Président congolais, la SADC se trompe en privilégiant une approche strictement militaire face à une crise dont les racines sont "politiques, sociales et institutionnelles". "La persistance de la mauvaise gouvernance en RDC conduira inévitablement à de nouvelles vagues de troubles politiques, d’insécurité et de conflits armés", avertit-il.
Kabila souligne que la RDC est au bord de l’implosion et que l’intervention militaire régionale risque d’aggraver la situation plutôt que de la stabiliser. "Compte tenu de l’histoire de ses Etats membres, la SADC devrait savoir mieux. Les revendications du peuple congolais contre son gouvernement doivent être prises en compte", affirme-t-il.
Par ailleurs, il rejette l’idée selon laquelle le conflit actuel serait uniquement le résultat d’un affrontement entre la RDC et le Rwanda ou des actions du M23. Il évoque une crise multidimensionnelle qui ne pourra pas être résolue uniquement par des négociations avec Kigali.
Selon lui, l’origine du chaos actuel réside dans la remise en cause du Pacte républicain issu du dialogue inter-congolais de Sun City, qui avait permis la réunification du pays et la première alternance politique pacifique en 2019. "Depuis, la situation en RDC s’est détériorée, notamment avec les violations répétées de la Constitution et les élections truquées de décembre 2023", dénonce-t-il.
Joseph Kabila accuse également Félix Tshisekedi d’avoir instauré un régime marqué par la répression de l’opposition, la censure des médias et l’exil forcé de nombreux opposants politiques, journalistes et leaders religieux. "Toute tentative de résolution du conflit qui ignore ces réalités ne pourra pas aboutir à une paix durable", insiste-t-il.
Plutôt que de se limiter à un soutien militaire au gouvernement congolais, l’Afrique du Sud et la SADC devraient, selon Kabila, "aider la RDC à progresser vers la démocratie, la paix et la stabilité". Il appelle à une "solution globale" qui prendrait en compte la gouvernance et les droits politiques, et non uniquement les dynamiques militaires et diplomatiques du conflit.
Cette tribune intervient alors que la Communauté Internationale rentre dans la phase des sanctions contre le Rwanda. Aujourd'hui, c'est la Commission de l'Union européenne qui devra se réunir à Bruxelles pour une première batterie de sanctions.
Je tiens à remercier la Représentante spéciale Bintou Keita et l’Envoyé spécial Xia Huang pour leurs exposés. Je souhaite la bienvenue à Mme Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d’État, Ministre des Affaires étrangères de la RDC, à la réunion d’aujourd’hui.
Récemment, le M23 après avoir pris Goma, a lancé une nouvelle offensive et pénétré dans la ville de Bukavu, la deuxième plus grande ville de l'est de la RDC. Les évolutions drastiques de la situation dans l’est de la RDC ont mis les nerfs de la communauté internationale à rude épreuve. Le secrétaire général de l’ONU Guterres a récemment averti que l’offensive continue du M23 risquait de pousser toute la région au bord du précipice. Les déclarations de nos collègues ont toutes souligné davantage la gravité et le danger de la situation dans l'est de la RDC.
L’offensive du M23 a gravement contrevenu à la décision du sommet conjoint EAC-SADC, qui demande à toutes les parties de mettre en place un cessez-le-feu immédiat, violant complètement l’engagement d’un cessez-le-feu unilatéral et provoquant une nouvelle escalade de la situation. La Chine condamne fermement les opérations militaires du M23 et réitère que la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC doivent être respectées comme la Charte des Nations Unies et le droit international. Je veux souligner les points suivants. Premièrement, la communauté internationale devrait exhorter le M23 à cesser, immédiatement et sans condition, son offensive et à se retirer sans tarder des zones occupées. La Chine réitère son appel que le Rwanda répondra à la voix de la communauté internationale, cessera son soutien militaire au M23 et retirera immédiatement toutes ses forces militaires du territoire de la RDC.
Deuxièmement, la communauté internationale ne doit ménager aucun effort pour empêcher le conflit dans l’est de la RDC de dégénérer en un conflit régional de plus grande ampleur. La guerre du Congo, qui a éclaté il y a plus de 20 ans, a fait des millions de victimes. Une tragédie similaire ne doit pas se reproduire. La Chine appelle les pays concernés à rester calmes, à faire preuve de retenue et à s'abstenir de toute action susceptible d'intensifier les tensions et d'aggraver l'antagonisme entre les parties.
Troisièmement, la communauté internationale devrait exhorter toutes les parties à respecter le droit international humanitaire, à assumer la sécurité aux civils et au personnel humanitaire, à ouvrir de toute urgence plus de couloirs humanitaires, à rouvrir les aéroports de Goma et de Bukavu et à rétablir pleinement les services essentiels tels que l'eau et l'électricité. La MONUSCO s’acquitte de sa tâche de protection des civils conformément au mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, et toutes les parties doivent s’abstenir de toute ingérence et obstruction. La sécurité des missions étrangères, des ressortissants étrangers et des entreprises doivent également être pleinement garantie.
Quatrièmement, la communauté internationale doit continuer à soutenir les efforts de médiation de l’UA et des organisations sous-régionales. La Chine salue l'engagement du sommet du Conseil de paix et de sécurité de l'UA à promouvoir le règlement politique de la question de l'est de la RDC et espère que les résultats du sommet conjoint EAC-SADC seront mis en œuvre sans délai. Toutes les parties devraient appeler la RDC et le Rwanda à revenir rapidement sur la voie de la diplomatie et à répondre à leurs préoccupations respectives en matière de sécurité dans le cadre des processus fusionnés de Luanda et de Nairobi, y compris la neutralisation des FDLR.
Cinquièmement, les principales parties prenantes devraient exploiter pleinement leur influence, en l'exerçant activement sur les pays concernés, pour promouvoir une désescalade de la situation. La Chine soutient le Conseil de sécurité dans l'exercice actif de ses responsabilités en terme de maintien de la paix internationale, en prenant des mesures responsables et en formant des synergies avec les efforts de médiation régionale. La Chine continuera d’appeler toutes les parties à parvenir à un cessez-le-feu, à mettre fin aux combats et à reprendre le dialogue, et œuvrera sans relâche à la désescalade de la situation.
Le vendredi 21 février dernier au camp Major Vangu à Lubumbashi, le Général de Brigade Eddy Kapend, commandant de la 22ème région militaire, a présidé une parade mixte Armée-Police-Service national. A cette occasion, il a appelé les troupes présentes à rester en alerte et prêtes pour défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême. "Le pays est en guerre", a-t-il martelé.
Cette parade avait pour objectif de remonter le moral et de remobiliser les troupes au regard de la situation à laquelle la République Démocratique du Congo est confrontée. Face à l’agression Rwandaise, Eddy Kapend leur a rappelé le sens de leur devoir sacré en précisant que : "Ne jamais trahir la patrie". Pour lui, les soldats doivent répondre présents et prêts à combattre.
En état de guerre, la mission que mène Kapend est celle de mettre toutes les troupes sous sa responsabilité, comme il est l’un des piliers des Forces armées de la RDC.
Il a alors interpellé la conscience de chaque unité, car chacune d’elle a une responsabilité lourde et un défi à relever dans la situation que traverse le pays actuellement.
‘’S’engager avec courage, avec orgueil, avec honneur à défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême. C’est un honneur pour un soldat que de mourir avec son arme en mains. C’est un déshonneur, c’est une honte pour la République lorsque le soldat fuit et il est massacré comme une souris’’, a-t-il déclaré.
Tout en ajoutant que :
«Toute la 22ème région militaire est composée des hommes qui sont conscients, qui savent pourquoi ils sont entrés dans l’armée et le moment est venu pour que le sens de notre engagement sous le drapeau soit opérationnel. Donc, mes hommes et moi-même nous resterons debout devant l’ennemi ; nous nous battrons jusqu’au dernier de nos soldats», une attitude que les doivent mettre en premier lieu dans ce travail de défendre la patrie.
Toujours dans le même cadre, il a exhorté toutes les unités présentes dans la parade de sécuriser la population et de vivre en harmonie avec elle ‘’comme le poisson dans l’eau’’, conclut-il.