A la Cité de l’Union Africaine, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, a accordé, lundi 10 mars 2025, une audience à Monsieur Huang Xia, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les Grands Lacs, en tournée dans quelques pays de la région, avant la tenue à New York d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée exclusivement à la situation de crise en République démocratique du Congo (RDC).
Cette réunion, selon M Huang Xia, va traiter notamment de l'application de la résolution 2773 et de la recherche d'une solution globale durable pour assurer la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs.
Pour l’envoyé spécial, « cette réunion est l’occasion pour aboutir à la désescalade des tensions actuelles ».
En prélude à la réunion du conseil de sécurité du 4 avril prochain, il était important d’écouter les principaux pays de la région des Grands Lacs surtout dans l'Est de la RDC, a fait savoir Monsieur Huang Xia.
Revenant sur la raison de sa visite, l’Envoyé spécial du SG des Nations Unies a indiqué qu’il a réitéré au chef de l’État « la volonté forte des Nations Unies d'accompagner, d'appuyer les pays de la région des Grands Lacs dans tous les efforts de paix, et de sécurité, pour relever l'enjeu immédiat de la désescalade de tensions pour mieux gérer les enjeux à moyen, à long terme, c'est-à-dire chercher une solution durable, globale afin d’assurer la paix et la stabilité des Grands Lacs dans la réalité ».
Pour Monsieur Huang, la situation actuelle de crise est très inquiétante et elle s’aggrave davantage avec les dernières évolutions.
Aujourd'hui, selon lui, la communauté internationale, les communautés sous-régionales et l’Union Africaine sont mobilisées.
La mise en application de la résolution 2773 et la relance du processus de Luanda et celui de Nairobi tentent le principal enjeu à relever dans l’immédiat afin d’obtenir la désescalade et faire baisser la tension et mieux gérer les autres enjeux, a fait savoir Monsieur Huang Xia.
Sous la houlette de son Président, Dieudonné Kamuleta Badibanga, la Cour Constitutionnelle a tenu, en date du 7 mars 2025, une audience publique, à Kinshasa. Au cours de cette audience, vingt-huit causes ont été appelées et jugées. Le traitement de deux causes a suivi la procédure normale, tandis que vingt-six autres affaires ont été examinées suivant la procédure de filtrage… Lisez, pour des plus amples détails, ce communiqué de presse de la Haute Cour, parvenu à La Prospérité.
«Le moins que l’on puisse dire est que cette liste ne fait pas l’unanimité et ne reproduit pas la réalité sociologique de l’Union Sacrée qui comprend » :
Les partis qui participent à la gouvernance de l’Etat ;
Les partis non participants ;
Les personnalités intuitu personae
En raison de son rôle d’orientation et de décision, le Présidium devrait intégrer trois catégories dans les proportions suivantes, 40, 15, 5.
Cette rectification s’impose pour ne pas donner corps à une insatisfaction naissante d’autre part. Cela reviendrait à prendre le Président Tshisekedi en otage en donnant la fausse impression que seuls les partis présents dans la gouvernance du pays participent à la guerre d’agression et de façon générale à l’amélioration de la gouvernance du pays.
Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, Porte-parole du Gouvernement, a participé hier, lundi 10 mars 2025, à Béatrice hôtel, à la Gombe, au Forum national sur l'engagement des médias pour la paix, la sécurité et la cohésion nationale, tenu à l'initiative conjointe de l'Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) et de Journaliste en danger (JED). Cette rencontre a réuni plusieurs figures emblématiques du secteur de la presse en RDC, témoignant d’un engagement collectif des médias congolais à s'impliquer dans la dynamique activée pour contrer la manipulation, dans le contexte actuel de crise sécuritaire provoquée par l'agression rwandaise dans l'Est du pays.
Mobilisation totale face à l’agression
Dans son intervention, le Porte-parole du Gouvernement a largement expliqué l’importance d’une combinaison soutenue d’efforts pour la paix en RDC. ‘’Très souvent, dans nos prises de parole, spécifiquement, je reviens pour rappeler qu’avant d’être professionnels des médias, vous êtes d’abord des congolais et que cette guerre est faite aux congolais, il est important que les congolais partout où ils se trouvent puissent donner des réponses. Cette initiative constitue une réponse collective de la profession qui donne une suite à l’appel du Président de la République, mais aussi du Gouvernement, réitéré, le week-end dernier, à travers le lancement de la campagne Congolais Telema. Je voudrais ici saluer et rendre hommage aux journalistes qui se sont déjà mobilisés dès les premières heures de ce conflit pour être sûrs que les bonnes informations sont données à temps à nos différents compatriotes. Je voudrais profiter aussi de ces instants pour dire toute notre solidarité aux journalistes qui sont bloqués, aujourd’hui, dans les villes sous occupation. Ils sont aussi victimes de cette guerre parce qu’ils ne peuvent plus exercer librement leur profession, ils sont contraints à travers différentes intimidations et arrestations. Ce forum est une illustration concrète de notre engagement à défendre et à promouvoir la souveraineté nationale, la paix et les valeurs humaines essentielles, notamment la liberté de la presse, la liberté de l’information face aux menaces croissantes liées à cette agression et aux activités terroristes qui écument certaines parties de notre territoire’’, a indiqué le Ministre Patrick Muyaya.
Le Gouvernement déterminé à contrer les agresseurs
Dans la suite de son allocution, il a réitéré la détermination du Gouvernement, dirigé par la Première Ministre Judith Suminwa, de tout mettre à contribution, suivant la vision de Félix Tshisekedi, Président de la République, pour défendre l’intégrité et la souveraineté de la nation face au plan d’occupation conçu par le Rwanda.
‘’Je voudrais réaffirmer, avec détermination, notre engagement comme Gouvernement à restaurer la paix, rétablir la stabilité et protéger les droits fondamentaux de notre peuple, en particulier, pour ce qui concerne les médias, la liberté de la presse qui est menacée par des agresseurs. Je pense que bien au-delà de tout, le premier engagement du Gouvernement dans ce conflit c’est d’arriver à la paix. Pour y parvenir, vous devez avoir en face des personnes qui sont disposées. Je voudrais dire à ce propos que nous comme Ministère de la Communication et médias, nous nous tenons prêt à donner de la documentation pour la compréhension globale de ce conflit qui, en réalité, est un conflit vieux de trente ans… C’est une guerre qui se fait par séquence, c’est une guerre qui revient de manière récurrente. Cette fois-ci, nous souhaitons que ce soit la dernière au regard de l’attitude du pays voisin qui enracine le poison rwandais dans la tête des enfants rwandais pour continuer à leur dire qu’ils ont une partie de leur pays qu’il faudra récupérer en RDC. Je pense que nous devons aussi nous préparer à donner une réponse à cela pour qu’un jour, nous puissions définitivement mettre fin à ce conflit qui se fait aussi parce qu’il y a des besoins de continuer le pillage systématique de nos ressources’’, a-t-il ajouté.
Guerre de narratif
Le Ministre Patrick Muyaya a exprimé, par la même occasion, devant les participants au forum, sa disponibilité à accompagner le travail des journalistes durant cette période sensible de l’histoire nationale pour permettre aux populations de bénéficier, en permanence, de bonnes informations.
‘’Cette guerre, c’est aussi une guerre des mots. C’est une guerre de narratif. A ce propos, nous préparons une documentation qui nous sera présentée dans les jours qui viennent. Ici, nous parlons aux professionnels des médias qui constituent à nos yeux le rempart à la désinformation parce que la guerre d’aujourd’hui, c’est aussi une guerre informationnelle. Quotidiennement, nous sommes inondés de fakenews, poison rwandais. L’objectif du poison lorsqu’il est inoculer, c’est de donner la mort. Pour nous, le rempart à cela, c’est le professionnel des médias. Avec l’UNPC et JED, nous allons réfléchir à un atelier spécifique qui portera sur la lutte contre la désinformation et les attitudes à développer face à tout ce que nous recevons quotidiennement dans nos téléphones. La dernière illustration en date, c’est la question des swahiliphones qui seraient violentés à Kinshasa. Dans cette bataille de narratif, les journalistes sont ceux qui, dans la société, sont parmi les plus outillés non seulement pour les identifier, mais aussi pour amener l’antidote. Il est important qu’au terme de ces discussions, nous puissions voir comment les médias peuvent contribuer à la fin de la guerre’’, a-t-il préconisé.
A en croire le Porte-parole du Gouvernement, la mobilisation populaire constitue un facteur capital pour la réussite remarquable des efforts engagés pour la restauration de la paix en République démocratique du Congo.
‘’Je crois que dans cette guerre, le premier moyen, il est humain parce que nous n’aurons certainement pas suffisamment des ressources pour prendre en charge tout le monde et tous ceux qui se disent prêts à faire la guerre. Ici, Il est important de savoir que ce qui se joue, c’est l’avenir du pays. Puisque c’est l’avenir du pays qui se joue, il est important que tous les congolais, avec ce qu’ils ont, partout où ils se trouvent, travaillent à contribuer à mettre fin à cette guerre. Comme source officielle, nous ne pourrons pas être pris dans le piège de la vitesse ou dans le piège de la précipitation ou dans le piège du buzz. Comme Porte-parole du Gouvernement, avant de prendre la parole et de donner des affirmations, nous devons toujours nous assurer que l’information a été recoupée par toutes les sources officielles… Lorsque nous sommes dans un contexte de guerre, dans un contexte de crise, je pense que le premier réflexe qu’il ne faut pas perdre, c’est le sang froid ou le sens du recul qui doit toujours nous caractériser dans la manière de communiquer. Il est important que les uns et les autres, dans la pratique du métier, puissent constamment tenir compte de cette nécessité’’, a insisté le Ministre de la Communication et médias.
JED et l’UNPC en première ligne face aux agresseurs
Au seuil du forum, Kamanda wa Kamanda Muzembe, Président de l’UNPC, et Tshivis Tshivuadi, Secrétaire Général de JED, ont prononcé deux allocutions importantes. Premier à prendre la parole, Tshivis Tshivuadi a rappelé le rôle essentiel des médias en période de conflit. Pour ce responsable, face la guerre d’agression imposée par le Rwanda, les journalistes congolais ont la responsabilité de contribuer aux efforts de rétablissement de l’ordre et de la paix en RDC.
‘’Les médias ont le pouvoir, en période de conflit latent ou ouvert, d’exacerber les tensions, d’intensifier les phénomènes d’ostracisme ou de peur panique qui conduisent à toutes les formes de violence. A l’inverse, ils ont aussi le pouvoir de contribuer à maintenir le calme en période de trouble, de préserver ou de restaurer la possibilité d’un dialogue entre les parties engagées dans le conflit, voire même de se constituer en plateformes où peuvent être débattus des modes pacifiques de sortie de crises’’, a indiqué le SG de JED. Pour sa part, le Président de l’UNPC, Kamanda wa Kamanda Muzembe, a condamné la violation des droits des professionnels des médias dans les zones sous occupation étrangère. Il a saisi le moment pour plaider, toujours dans son allocution, pour un accompagnement solide de la presse pour lui permettre de jouer un rôle plus actif face à la menace croissante de l’agression de l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC.
Lors de la toute récente réunion du Conseil des Ministres, tenue à la Cité de l’Union Africaine, sous la présidence de Félix Tshisekedi, Président de la République, Guylain Nyembo, Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, a présenté les résultats de la troisième Enquête démographique et de santé en République Démocratique du Congo (EDSRDC III).
Les données de cette enquête ont été collectées en 2023-2024, par sondage, sur les caractéristiques sociodémographiques, les pratiques d'allaitement, l'état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq ans, la mortalité infantile, la mortalité adulte et la santé de la mère et du nouveau-né. Au cours de cette enquête, 27 573 femmes de 15-49 ans dans tous les ménages sélectionnés et 12 681 hommes de 15-59 ans ont été interviewés avec succès, soit un taux de réponse de 99%. Elle révèle qu'un ménage Congolais compte en moyenne 5,3 personnes. Les enfants de moins de 15 ans représentent 49% de la population des ménages. De plus, 22% de la population ont accès à l'électricité. Parmi les femmes et hommes de 15-49 ans, 15 % des femmes et 4% des hommes n'ont aucun niveau d'instruction. En ce qui concerne la fécondité, l'indice synthétique de fécondité est de 5,5 enfants par femme. 1% de femmes de 15-49 ans en union et 24% de femmes non en union et sexuellement actives utilisent des méthodes modernes de planification familiale. Au sujet de la santé des mères et nouveau-nés, 85% de femmes de 15-49 ans ont reçu des soins prénatals d'un prestataire qualifié. Pour 83 % de naissances vivantes, l'accouchement s'est déroulé dans un établissement de santé. Quant au pouvoir d'action de la femme, 70 % des femmes en union ont travaillé au cours des 12 derniers mois. 28% des femmes en union qui gagnent de l'argent décident comment utiliser l'argent gagné. Il y a lieu de noter que le Ministère du Plan et de la Coordination de l'Aide au Développement veillera à ce que ces données soient utilisées dans le processus d'élaboration et d'évaluation des programmes et projets de développement dans notre pays. Le rapport de l'EDS-RDC III est disponible sur son site www.plan.gouv.cd.
La Pros.
COMPTE RENDU DE LA TRENTE-QUATRIEME REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES
Vendredi 07 mars 2025
Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, FélixAntoine TSHISEKEDI TSHILOMBO a présidé, ce vendredi 07 mars 2025 à la cité de l’Union Africaine à Kinshasa, la trente-quatrième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République.
Quatre (04) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
Communication de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ;
Points d’information ;
III. Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres ;
IV. Examen et adoption de sept (07) textes.
I. COMMUNICATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
La communication du Président de la République, Chef de l’Etat, a porté sur deux (02) points, à savoir :
1. Du programme d’actions de l’Inspection Générale des Finances pour 2025
Dans le cadre de la reprise des missions de contrôle de l’Inspection Générale des Finances (IGF) interrompues depuis le mois de mai 2024 et du lancement du programme de ses actions pour l’année 2025, le Président de la République a rappelé qu’il avait instruit son Directeur de Cabinet d’organiser une réunion avec toutes les parties prenantes le mardi 04 mars 2025 au Palais de la Nation.
Les concernés étaient essentiellement les Présidents des Conseils d’Administration, les Directeurs Généraux et les Directeurs Généraux Adjoints des Entreprises du Portefeuille et des Etablissements publics.
Le but principal de la rencontre était de les sensibiliser sur la nécessité de renforcer la mobilisation des recettes, la bonne gouvernance financière et d’assurer un meilleur suivi des politiques publiques en matière de gestion des finances publiques.
A cette occasion, l’Inspecteur Général des Finances-Chef de Service a été instruit de privilégier les missions d’encadrement et de surveillance en vue de contribuer efficacement à l’amélioration dans la mobilisation des recettes et promouvoir l’implémentation de la bonne gouvernance dans les Entreprises du Portefeuille, les Etablissements Publics, les Provinces et les Entités Territoriales Décentralisées.
Ainsi suivant son instruction, l’Inspection Générale des Finances (IGF) devra se focaliser principalement sur les quatre (04) axes suivants :
Les acquisitions immobilières ;
Le paiement des avantages dus aux mandataires publics ;
Le respect des règles de passation des marchés publics ;
L’exécution des marchés publics par les prestataires en ordre avec le fisc, c’est-à-dire ceux qui auront présenté leur quitus fiscal, tout en s’assurant du service fait dans le cadre des marchés publics.
Par ailleurs, la Président de la République a précisé qu’une attention sera aussi accordée au contrôle des effectifs, en vue d’améliorer la maîtrise de l’enveloppe salariale à charge du Trésor Public. A cet effet, l’Inspection Générale des Finances (IGF) pourra faire les états des lieux des engagements effectués, surtout pendant ces trois derniers mois, par rapport à l’organigramme de chaque Entreprise du Portefeuille ou Etablissement Public.
Pour ce qui est des Entreprises d’économie mixte, l’Inspection Générale des Finances (IGF) devra demander les rapports des Commissaires aux comptes, aux fins des vérifications devant garantir la participation de l’Etat.
De ce qui précède, le Président de la République a engagé la Première Ministre, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières ainsi que les Ministères concernés exerçant la tutelle sur les Entreprises et Etablissements publics d’accompagner l’Inspection Générale des Finances (IGF) dans le cadre de ses missions et de continuer à sensibiliser les Gouverneurs de province, les responsables des Entités Territoriales Décentralisées ainsi que les mandataires publics au professionnalisme et à la responsabilité, pour l’atteinte des objectifs poursuivis, notamment la bonne gouvernance qui implique la redevabilité et l’amélioration de la mobilisation des recettes.
Enfin, il a attiré l’attention de l’Inspection Générale des Finances (IGF) sur le fait que cet exercice ne devrait pas être un point bloquant le fonctionnement normal des Entreprises, les Etablissements Publiques ainsi que les Entités Territoriales Décentralisées.
2. De la vaccination et l’éradication de la poliomyélite
Depuis son accession à la magistrature suprême, le Président de la République a placé la Couverture Santé Universelle au cœur de ses priorités. Grâce à nos engagements, d’importants financement ont été mobilisés chaque année notamment pour l’achat de vaccins essentiels, le cofinancement de nouveaux vaccins et le renforcement de la chaîne d’approvisionnement et des infrastructures sanitaires.
Malgré ces avancées, notre système de vaccination reste fragilisé par des défis structurels et contextuels, comme le manque d’infrastructures, les conflits et la désinformation. Ce qui fait que les taux de vaccination de notre pays demeurent encore faibles par rapport à l’objectif de 90% de couverture vaccinale fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Le Président de la République a insisté sur le fait que la vaccination est un droit fondamental et une responsabilité collective. Chaque enfant Congolais mérite un avenir sans poliomyélite, sans rougeole, sans maladies évitables et que notre engagement aujourd’hui devrait déterminer la santé des générations futures.
Dès lors, il a engagé le Gouvernement, au travers de chaque Ministre concerné de :
libérer les financements nécessaires pour assurer la disponibilité continue des vaccins ;
suivre chaque trimestre, les performances de la couverture vaccinale ;
renforcer le Plan d’urgence pour la relance de la vaccination (Plan Mashako) ;
accélérer l’introduction du vaccin contre le cancer du col de l’utérus ;
- créer un cadre provincial efficace pour la couverture santé universelle.
Un rapport sur l’exécution de cette instruction est attendu tous les trois mois.
Intervention de la Première Ministre :
Dans la suite de la communication du Président de la République, la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement est revenue sur la réunion extraordinaire entre les membres du Groupe de Coordination des Partenaires (GCP) et Ambassadeurs ainsi que les membres de l’équipe gouvernementale concernés, à la suite des rencontres qu’elle a eues avec Madame Bintou Keita, Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies et Monsieur Bruno Lemarquis, son adjoint et Coordonnateur des opérations humanitaires.
Le but ultime était celui de se pencher sur les problématiques de mobilisation de financements additionnels au regard des enjeux de l’Est de la République, de la crise sécuritaire et humanitaire ainsi que des ajustements nécessaires quant à ce.
Cette réunion extraordinaire tenue le 04 mars 2025 a permis d’évoquer les questions liées à la politique d’accès aux territoires sous occupation pour la continuité ou non des programmes de développement en cours d’exécution ; la mise en place des mécanismes de dialogue sur les questions naissantes, notamment celle de réduction de l’aide au développement, avec la suspension des programmes financés par l’USAID ; la réorientation active de l’approche Nexus pour des solutions durables ; la libre circulation des acteurs humanitaires et de développement en vue de la mise en place des couloirs humanitaires.
Les Vice-Premiers Ministres, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, celui du Plan et Coordination de l’Aide au Développement, le Ministre des Finances, la Ministre des Droits Humains ainsi que la Ministre des Affaires Sociales, Actions Humanitaires et Solidarité Nationale ont fait partie de l’équipe du Gouvernement présente à ces assises.
A chaque point soulevé, des pistes de solutions ont été évoquées.
Sur un autre chapitre, la Première Ministre a évoqué la nécessité d’accélérer les travaux du Programme de Développement Local (PDL-145) en vue de promouvoir l’émergence des économies des Territoires et d’améliorer les conditions de vie de nos populations conformément à la vision du Président de la République.
La finalisation des travaux de la première phase devrait s’accompagner de la réactualisation des études pour la deuxième phase qui concerne les routes de desserte agricole.
A cet effet, des instructions claires ont été données au Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement, aux Ministres d’Etat, Ministre du Budget et à celui des Infrastructures et Travaux Publics, ainsi qu’au Ministre des Finances qui sont en interaction avec les trois Agences d’exécution.
II. POINTS D’INFORMATION
II.1. Etat et administration du territoire
Prenant la parole, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a présenté au Conseil, le rapport sur l’état et l’administration du territoire national.
L’état d’esprit de la population demeure calme, et a été marqué par principalement par la satisfaction de l'opinion Congolaise suite à la poursuite des condamnations internationales contre le Rwanda dans son agression de notre pays, particulièrement, l'Allemagne, le Canada et les Clubs de football Européens qui menacent de rompre leur partenariat.
Sur un autre volet, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, a informé le Conseil de son instruction permettant aux autorités provinciales du Sud-Kivu de procéder à l'installation des Institutions de la province dans la ville d'Uvira.
Il a également évoqué ses échanges avec le Secrétaire Général de CENCO, suite aux conséquences à tirer du Communiqué concernant la stigmatisation de swahiliphones, le danger qu'il y a à émettre un message de cette portée en ce moment où la République vit une guerre d'agression rwandaise.
Dans le même ordre d'idée, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a dit avoir reçu le Secrétaire Permanent du Parti PPRD en vue de clarifier les actions clandestines que mènerait son Parti tel qu'il avait été soutenu par un de leur membre lors d'une réunion qu'ils ont tenue récemment et ayant fait l'objet de diffusion dans les réseaux sociaux. Par conséquent, il a rappelé aux responsables de ce parti politique le respect strict des Lois en vigueur dans notre Pays.
Abordant le chapitre de criminalité urbaine, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a soutenu que l'opération Ndobo récolte des résultats encourageants à travers le pays. A Kinshasa, cette opération s'est poursuivie la semaine passée où les bouclages ont permis d'appréhender près de 205 suspects dans les nuits du 28 février au 1er mars 2025 et 507 autres suspects dans celle du 03 au 04 mars 2025.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.2. Situation sécuritaire
Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants a informé les membres du Conseil de la situation des opérations militaires dans les zones affectées par l’agression rwandaise et les affrontements armés.
Sur le front Nord, il a indiqué que les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) maintiennent leurs positions face aux multiples tentatives des agresseurs rwandais visant à occuper Lubero Centre, Butembo et Beni.
Sur le front Sud, malgré les renforts reçus en hommes et en matériels, la coalition RDF/M23 n'a pas réussi à conquérir de nouvelles positions face aux FARDC qui sont déterminées à les contenir dans les territoires de Walikale et Masisi. Cependant, ces criminels RDF/M23 poursuivent leurs actes de violence et des tueries des populations civiles et des présumés militaires. C'est le cas de l'assassinat organisé des blessés militaires et autres civils admis dans les hôpitaux Heal Africa et CBCA de Goma.
Dans le Sud-Kivu, les FARDC maintiennent leurs positions dans le territoire d'Uvira.
En Ituri, les FARDC ont récupéré Nyamamba et les trois villages occupés dans le territoire de Djugu par le groupe armé Zaïre.
Dans l’espace Grand-Katanga, l'opération Usalama contre les Bakata-Katanga se poursuit sans relâche, avec le renforcement des dispositifs de contrôle pour contrer les infiltrations ennemies.
Dans la partie Ouest du pays, les FARDC ont lancé les opérations de destruction de bases et poches de résistance des insurgés Mobondo. Il a été noté la neutralisation de plusieurs d'entre eux et la récupération des armes.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.3. Situation épidémiologique en République Démocratique du Congo
Avant de présenter la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale s’est appesanti sur la situation sanitaire des provinces qui sont victimes de l’agression rwandaise.
Au Nord-Kivu :
du 1er et 02 mars 2025, la Division Provinciale de la Santé a signalé l'enlèvement des malades, des blessés de guerre assimilés aux militaires FARDC et leurs gardes malades par les criminels RDF/M23 dans deux établissements de soins, à savoir :
Hôpital Heal Africa : où 15 personnes ont été enlevées ;
Centre Hospitalier Bethesda Ndosho : 116 personnes dont 46 blessés et 70 gardes malades ont été enlevés pour une destination inconnue.
A ce jour, aucune information n'est donnée concernant la destination de ces malades et leurs accompagnants ni les motifs de leurs enlèvements ;
du 26 février au 03 mars 2025, 28 nouvelles admissions des blessés avec plaies balistiques ont été enregistrées dans les formations sanitaires de Goma ramenant le cumul à 5.515 blessés et un nouveau décès intra-hospitalier a été enregistré portant le total des décès intra-hospitaliers à 1.573 ;
Au cours de cette semaine, 137 cas suspects de Mpox dont 33 cas confirmés ont été enregistrés. Du début de l'année 2025 jusqu'à la huitième semaine épidémiologique, le cumul est de 6.545 cas suspects dont 1.583 cas confirmés et 5 décès.
Au Sud-Kivu :
du 28 février au 03 mars 2025, 13 nouvelles admissions des blessés avec plaies balistiques ont été enregistrées dont 2 cas graves à l'Hôpital provincial de Bukavu et 10 blessés à l'Hôpital de Kaniola portant le cumul à 1.143 blessés et aucun nouveau décès intra-hospitalier n'a été enregistré.
Revenant sur la situation épidémiologique du pays, il a été indiqué :
concernant le Mpox, la tendance à la huitième semaine épidémiologique, comparée à la semaine précédente, a été marquée par une augmentation de cas suspects passant de 1.463 à 1.918. De 2024 jusqu'à la huitième semaine 2025, le cumul est de 81.497 cas suspects dont 15.460 cas confirmés et 1.593 décès, soit une létalité de 1,95% ;
quant aux maladies fébriles avec suspicion d'une intoxication d'origine non encore déterminée, la zone de santé de Basankusu (Equateur) a enregistré, du 28 février au 02 mars 2025, un total de 165 nouveaux cas dont 2 décès ramenant le cumul à
1.523 cas notifiés avec 56 décès, soit une létalité de 3,7% ;
au sujet du choléra, la tendance à la huitième semaine (par rapport à la semaine précédente) a été marquée par une augmentation du nombre des nouveaux cas de choléra de 1.094 à 1.378 cas suspects, avec une létalité de 2,3 %. Cette tendance à la hausse est observée dans cinq provinces : Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba, Nord et Sud-Kivu.
Parlant du Sud-Kivu, précisément d’Uvira, 39 patients ont été enregistrés au cours de 72 dernières heures le lundi 03 mars 2025 dont 2 décès (1 décès au CTC et 1 décès communautaire non investigué à cause de la difficulté d'accès au camps).
Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a terminé son intervention en évoquant les conclusions du quatrième Forum national sur la vaccination, la nutrition et l’éradication de la poliomyélite qui s’est tenu du 05 au 06 mars 2025 à Kinshasa sous le thème stratégique : « immunisation, nutrition et lutte contre le cancer du col de l'utérus ».
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
II.4. Résultats de la troisième Enquête démographique et de santé
Le Vice-Premier Ministre, Ministre du Plan et de la Coordination de l’Aide au Développement a présenté au Conseil les résultats de la troisième Enquête démographique et de santé en République Démocratique du Congo (EDSRDC III).
En effet, des données ont été collectées en 2023-2024, par sondage, sur les caractéristiques socio-démographiques, les pratiques d'allaitement, l'état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq ans, la mortalité infantile, la mortalité adulte et la santé de la mère et du nouveau-né.
Au cours de cette enquête, 27 573 femmes de 15-49 ans dans tous les ménages sélectionnés et 12 681 hommes de 15-59 ans ont été interviewés avec succès, soit un taux de réponse de 99%.
Elle révèle qu'un ménage Congolais compte en moyenne 5,3 personnes. Les enfants de moins de 15 ans représentent 49% de la population des ménages. De plus, 22% de la population ont accès à l'électricité. Parmi les femmes et hommes de 15-49 ans, 15 % des femmes et 4% des hommes n'ont aucun niveau d'instruction.
En ce qui concerne la fécondité, l'indice synthétique de fécondité est de 5,5 enfants par femme. 1% de femmes de 15-49 ans en union et 24% de femmes non en union et sexuellement actives utilisent des méthodes modernes de planification familiale.
Au sujet de la santé des mères et nouveau-nés, 85% de femmes de 15-49 ans ont reçu des soins prénatals d'un prestataire qualifié. Pour 83 % de naissances vivantes, l'accouchement s'est déroulé dans un établissement de santé.
Quant au pouvoir d'action de la femme, 70 % des femmes en union ont travaillé au cours des 12 derniers mois. 28% des femmes en union qui gagnent de l'argent décident comment utiliser l'argent gagné.
Le Ministère du Plan et de la Coordination de l'Aide au Développement veillera à ce que ces données soient utilisées dans le processus d'élaboration et d'évaluation des programmes et projets de développement dans notre pays. Le rapport de l'EDS-RDC III est disponible sur son site www.plan.gouv.cd.
Le Conseil a pris acte de ce rapport.
II.5. Situation des réfugiés Congolais au Burundi et en Ouganda
La Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie a présenté au Conseil la situation des réfugiés au Burundi et en Ouganda à la suite de l’agression rwandaise de notre pays. en vue d’une intervention urgente.
Il en ressort que nos Ambassades à Bujumbura et à Kampala ont identifié 76.912 compatriotes réfugiés vivant dans des conditions de précarité : logement insalubre et manque d'abris adaptés ; accès limité à la nourriture, à l'eau potable et aux soins médicaux ; absence de suivi éducatif pour les écoliers et besoin de documents consulaires pour certains déplacés.
Face à cette urgence humanitaire, la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie a informé les membres du Gouvernement des actions ont été déjà entreprises et celles qui doivent l’être en vue d’aller au secours de ces compatriotes.
Le Conseil a pris acte de cette note d’information.
III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS
Les membres du Conseil ont approuvé le relevé de décisions prises lors de la 33ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 28 février 2025.
IV. EXAMEN ET ADOPTION DE SEPT (07) TEXTES
IV.1. Projet de Décret
Le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux a soumis au Conseil le Projet de Décret portant fixation des sièges ordinaires des Cours Administratifs d’Appel.
Il a précisé que le présent texte vient combler un vide réglementaire et rendre effective l'installation des juridictions d'appel de l'ordre administratif sur toute l'étendue du territoire national.
Car, huit ans après la promulgation de la Loi organique nº16/027 du 15 octobre 2016 portant organisation, compétence et fonctionnement des juridictions de l'ordre administratif, son absence a rendu plus qu'obsolètes et inefficaces l'organisation et le fonctionnement de notre système judiciaire en général, mais aussi et surtout ceux des juridictions de l'ordre administratif sur toute l'étendue au niveau des provinces.
D'où, la nécessité de les redynamiser en le dotant d'un cadre juridique conforme au nouvel ordre juridictionnel, constitutionnel et légal.
Après débats et délibérations, ce texte a été adopté.
IV.2. Projets d’Ordonnance-Loi de ratification
Le Ministre des Finances a soumis au Conseil quatre projets d’Ordonnance-Loi pour examen et approbation. Il s’agit respectivement de :
Projet d'Ordonnance-Loi autorisant la ratification de l'Accord de prêt N°PZ1EBZ-001/2100150044696 du 16 octobre 2024 conclu entre la République Démocratique du Congo et le Fonds Africain de Développement (FAD), au titre du Programme Régional d'Appui au Développement des Infrastructures et de Valorisation des Ressources en Eau Transfrontalières entre la République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo, « PREDIRE » pour un montant de 12,5 millions d'unités de comptes ;
Projet d'Ordonnance-Loi autorisant la ratification de l'Accord de prêt N° 16153P du 05 octobre 2024 conclu entre la République Démocratique du Congo et le Fonds de l'OPEPE pour le Développement des Infrastructures et de Valorisation des Ressources en Eau Transfrontalières entre la République Centrafricaine et la République Démocratique du Congo, PREDIRE pour un montant de 30 millions de dollars américains ;
Projet d'Ordonnance-Loi autorisant la ratification de la Convention de prêt syndiqué entre la République Démocratique du Congo et les Banques Commerciales en République Démocratique du Congo, pour paiement des MAG ;
Projet d'Ordonnance-Loi autorisant la ratification de la prise de participation de l'Etat dans la Société Air Congo, laquelle prévoit que le Gouvernement de la République Démocratique du Congo participe à hauteur de 51% et Ethiopian Airlines Group à hauteur de 49%.
Après débats et délibérations, ces textes ont été adoptés.
IV.3. Projet d’Ordonnance
Le Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité a soumis au Conseil, pour examen et approbation, le projet d’Ordonnance modifiant l'Ordonnance N° 20/015 du 26 mars 2020 portant approbation de la Convention de crédit conclue en date du 22 décembre 2023 entre la République Démocratique du Congo et China Construction Bank Corporation Beijing Branch (CCBC) au titre de financement du projet de réhabilitation et de modernisation des groupes G23, G24 et G26 d'Inga II.
Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce texte.
IV.4. Projet de Décret
La Ministre de la Culture, Arts et Patrimoine a soumis au Conseil, pour examen et délibération, le projet Décret portant statut de l’artiste et des professionnels de la culture en République Démocratique du Congo.
Elle a expliqué qu’il y a nécessité d'assurer à ces créateurs et acteurs, des conditions et un environnement de travail conséquents, des facilités diverses, à même de les hisser au niveau des vrais acteurs de développement, avec des droits et des devoirs. Ce statut vise donc à les inciter vers leur professionnalisation effective, leur insertion progressive dans le secteur classique du travail et leur intégration dans la sphère socioéconomique du pays.
Ce statut vise aussi à créer un environnement à même de leur assurer une autonomie financière, une protection sociale, une formation continue, tout en les incitant à œuvrer dans une dynamique associative et formelle mais aussi à leur imposer des obligations fiscales grâces auxquelles le secteur culturel pourra contribuer davantage au Budget de l'Etat.
Après débats et délibérations, ce texte a été adopté.
Avant de clôturer le Conseil des Ministres de ce jour, le Président de la République a tenu à redire qu’il travaille nuit et jour à sortir très rapidement nos populations de l’occupation rwandaise. Il leur a aussi exprimé des mots de solidarité.
Commencée à 15h43’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 17h23’.
Patrick MUYAYA KATEMBWE
Ministre de la Communication et MédiasPorte-parole du Gouvernement
Un vrai parcours de combatant. Après Lubumbashi, Sakania, Kolwezi, Kamina, pour la campagne de mobilisation de la jeunesse à adhérer aux FARDC dans le Grand Katanga, le Président de la Chambre basse du Parlement, Jean Michel Sama Lukonde, a mobilisé, le vendredi 7 mars dernier, la jeunesse de Kalemie, dans la province de Tanganyika. Dans un communiqué de la cellule de communication du Speaker du Sénat, l’Honorable Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge se trouvait dans la province de Tanganyika, en tête d’une délégation de Sénateurs et Députés Nationaux ainsi que d’autres Notables du Grand Katanga pour mobiliser et sensibiliser les jeunes de cette province à s’enrôler massivement dans les rangs des FARDC.
L’essentiel du message lancé à cette jeunesse, c’est de défendre, dans l’unité et la cohésion nationale, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, qui sont mises en péril à la suite de l’agression rwandaise sous le couvert du groupe terroriste M23/AFC.
Sama Lukonde a ainsi communié avec la foule dans un meeting populaire à la plage de Kalemie. Il a souligné la nature économique de cette guerre et a insisté sur la vigilance. D’autant plus que ce sont les minerais dont le lithium de Kalemie qui sont visés par les envahisseurs du territoire congolais. "Que personne ne soit distraite en cette période", a-t-il insisté.
Sama Lukonde a appelé à la solidarité avec les frères de l’Est et les blessés de guerre qui sont venus de l’Est et a sensibilisé à l’unité et à la cohésion face à l’agression. Mais, aussi à mobiliser les jeunes pour la défense de la patrie.
Venus nombreux à cette rencontre avec le Président du Sénat, les jeunes de Kalemie ont promis de rejoindre massivement les rangs des FARDC, scandant le slogan : “La patrie ou la mort’’.
Après le meeting populaire à la plage, Sama Lukonde a rendu une visite d’encouragement au premier groupe de jeunes de Kalemie déjà enrôlés dans les rangs des FARDC, qui ont commencé la formation.
« On dit toujours que pour faire un voyage de mille kilomètres, on commence par un pas. Vous êtes les premières personnes qui avez commencé ce grand voyage qui va amener la grande remontée en puissance de l’Armée de la RDC », a illustré Jean Michel Sama Lukonde, en guise d’encouragement.
Lors de leur récente rencontre tenue à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, les Evêques membres de l’Association des Conférences épiscopales d’Afrique centrale ont évalué la situation sécuritaire qui prévaut, présentement, dans l’ensemble de la sous-région. Ils ont consacré une attention particulière sur le cas de la RDC, agressée dans sa partie Est par le Rwanda et ses supplétifs du M23/AFC. Ils ont condamné les massacres des populations, les dégâts matériels enregistrés jusqu’ici et exigé la cessation des hostilités. ‘’Les groupes armés qui sèment la mort pullulent dans notre sous-région, nous leur demandons d'arrêter de défendre leurs revendications par la voie des armes qui tuent leurs propres frères et sœurs. Nous demandons que chaque Etat aménage un cadre efficace de dialogue et d'écoute’’, ont souligné les princes de l’Eglise universelle, dans leur déclaration. La rencontre de l’Association des Conférences Episcopales de l’Afrique Centrale (ACEAC), à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, a connu la participation des Evêques et Archevêques venus de la RDC, du Burundi et du Rwanda. Voici, leur déclaration in extenso.
« HEUREUX LES ARTISANS DE PAIX »
(Mt 5, 9)
Message des Évêques membres de l'ACEAC à la population de la sous-région des Grands-Lacs
1. Depuis plus de trois décennies, notre sous-région est astreinte à des pesanteurs de perturbation de la paix à plusieurs niveaux et entre plusieurs instances de nos sociétés, jusqu'aux conflits devenus récurrents entre nos Etats. La sous-région est au bord de l'implosion au risque de créer une généralisation de foyers d'incendies meurtriers.
2. Toute cette situation affecte des pans entiers des territoires avec une augmentation exponentielle de pertes de vies humaines, d'orphelins, de veufs et veuves, de déplacés et de réfugiés. Nous ne pouvons que condamner les évènements qui causent ces atrocités ainsi que les idéologies qui en balisent le chemin.
3. Profondément affectés et blessés en nous-mêmes au regard de la tournure que prennent ces conflits, nous, Cardinaux et Evêques Catholiques de nos trois pays des Grands Lacs le Burundi, la République Démocratique du Congo et le Rwanda - nous sommes réunis à Dar-es-Salaam, Capitale de la République-Unie de Tanzanie, pour approfondir notre engagement pour la paix entre nos communautés et entre nos pays.
4. Nous exhortons les Chefs d'Etat de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) à mettre en œuvre les résolutions de leur sommet conjoint de Dar-es-Salaam. Nous accueillons dans la foi et l'espérance la désignation des animateurs des processus de Nairobi et de Luanda, désormais fusionnés. Nous leur assurons de notre disponibilité à apporter notre part de contribution à l'édifice de la paix dont nous sommes des protagonistes de par notre mission évangélique. Nous voulons que nos pays transforment les épées qui tuent en socles de charrue pour le développement de la sous-région (cf. Is 2, 4).
5. Nous sommes de cœur avec la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et l'Eglise du Christ au Congo (ECC) qui se sont engagées à promouvoir le Pacte social pour la paix et le bien-vivre-ensemble en RD Congo et dans toute la sous-région, contribuant ainsi à la mise en route du plan de paix de l'ACEAC. Nous interpellons tous les chrétiens de notre sous-région à porter ce souci. Corroborant l'appel du Symposium des Conférences Episcopales d'Afrique et Madagascar (SCEAM), nous leur demandons notamment de saisir l'opportunité de la période de Carême pour intensifier les temps de prière, d'adoration, de pèlerinage, de jeûne et de chemins de croix pour la paix et la justice.
6. A l'intention des pays, des organismes et des firmes multinationales, nous relayons les paroles du Pape François lors de sa visite apostolique à Kinshasa en janvier-février 2023 << Retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l'Afrique ». Notre région doit cesser d'être un lieu de convoitises et d'intérêts mondiaux qui s'entrechoquent et appauvrissent nos populations.
7. Notre sous-région est devenue une zone de peurs mutuelles des uns envers les autres. Nous dénonçons les idéologies meurtrières véhiculées ici et là et nous en appelons à des enquêtes approfondies pour vérifier les allégations des crimes de génocide, crimes de guerres et crimes contre l'humanité qui ont déjà endeuillé notre sous-région et rétablir toutes les victimes sans discrimination dans leurs droits et leur dignité.
8. Les groupes armés qui sèment la mort pullulent dans notre sous-région. Nous leur demandons d'arrêter de défendre leurs revendications par la voie des armes qui tuent leurs propres frères et sœurs. Nous demandons que chaque Etat aménage un cadre efficace de dialogue et d'écoute.
La Direction du Projet d’appui au développement de l’économie rurale (PROADER) disposera bientôt de son propre siège, grâce au financement de la Banque Africaine de Développement (BAD), partenaire du gouvernement congolais. La cérémonie officielle de la pose de la première pierre de ce bâtiment a eu lieu ce jeudi 6 mars 2025 sur l'avenue Lukusa, dans la concession du Secrétariat Général du ministère du Développement Rural, située dans la commune de la Gombe. Le Secrétaire Général du développement rural, Elvis Pekeyabo, ainsi que le Directeur de Cabinet du Ministre d'Etat Muhindo Nzangi, empêché, ont procédé au lancement des travaux en présence de quelques conseillers du Ministre de tutelle et du chef de projet PROADER, le professeur Michel Disomana.
Elvis Pekeyabo, au nom du Ministre d’Etat, Ministre de Développement durable, a exprimé sa satisfaction à l’égard du personnel du PROADER, notamment sous la direction du gestionnaire de projet et du chef de projet. Il a souligné l’importance de la construction du bâtiment R+3 en faveur de la Direction de l’économie rurale, considérant la pose de la première pierre comme le couronnement d’un processus de passation des marchés et de négociations fructueuses avec la BAD.
‘’J’enregistre la construction des bâtiments R+3 en faveur de la Direction de l’économie rurale dont la pause de la première pierre qui aura lieu tout à l’heure, n’est d’autre que le couronnement du processus de passation des marchés d’une part, et d’autres part, la convergence des points de vue, à l’issue d’amples négociations avec la Banque Africaine de Développement que je remercie en passant. En prêtant à notre Hymne national le refrain selon lequel, nous bâtirons ton sol et nous assumerons ta grandeur, la cérémonie de ce jour ne saurait avoir de sens que si ce n’est de voir un ouvrage sortir de ces terres pour abriter nos services’’, a déclaré Elvis Pekeyabo. Il a encouragé les contractants, la mission de surveillance des travaux, et les fonctionnaires dirigeants à veiller à la construction selon les règles de l’art.
Le PROADER est un projet du gouvernement congolais dont l’objectif est de revitaliser l’économie rurale afin d’éviter l’exode rural. Le projet travaille principalement dans le domaine de l’agriculture, avec des activités variées.
‘’Nous sommes aujourd’hui autour de 10 milles hectares de manioc, planté à travers la République, avec des usines de transformation en farine panifiable. Ces activités sont dans le Kongo Central, Kwilu, Kwango, Kasaï Oriental, Kasaï et Maniema.
Au-delà des activités liées à la culture de manioc, nous avons planté plus de 2000 hectares de maïs avec une entreprise qui le transforme en farine. Ces sont-là les deux grandes circulations vivrières que nous travaillons. Le PROADER a planté également 2000 hectares de palmiers à huile dans le Kindu. Aujourd’hui, les ménages qui ont reçu cet appui, vendent déjà les régimes de noix de palme aux entreprises implantées pour la transformation, afin d’obtenir de l’huile de qualité’’, a indiqué Michel Disomana, Chef du projet PROADER.
Infrastructures et Désenclavement
Le PROADER intervient également dans le domaine des infrastructures, avec un focus particulier sur le désenclavement. A ce jour, il compte plusieurs réalisations à son actif.
‘’Notre premier programme est le désenclavement. Nous sommes en train de construire des ponts à travers la République. Aujourd’hui, nous sommes déjà à 45 ponts construits, dont la portée varie entre 8 à 30 tonnes.
Le plus long pont construit par le PROADER est au Kasaï Central, le pont de Lombelo avec 30 mètres linéaires.
Nous avons également réhabilité des routes de desserte agricole par le système imo, qui aujourd’hui nous sommes tous conscients que cette méthode ne permet pas de réhabiliter durablement les routes de desserte agricole, le PROADER est engagé dans des discussions de réflexion avec d’autres projets pour passer vers le système durable d’entretien des routes.
Dans les infrastructures, le PROADER a construit 21 bureaux de secteur des entités territoriales décentralisées, et le Ministre d’Etat en charge de Développement durable a été sur terrain avec le Secrétaire Général pour réceptionner tous ces ouvrages’’, a souligné le responsable du projet.
En outre, le PROADER a construit des Centres multifonctionnels genre, en collaboration avec le Ministère de Développement durable et celui du Genre. Ces centres, destinés à l’autonomisation des femmes, offrent des services variés tels que : foyer social, la Coupe et couture, l’alphabétisation, l’informatique, ainsi que la transformation des produits agricoles
‘’Nous en avons construits 4 à travers le pays, 1 au Kongo Central à Tshela, spécialisé dans la transformation d’ananas, un centre à Kenge et à Gungu, tous deux spécialisés dans la transformation des céréales, le dernier à Mushie au Maï-Ndombe, spécialisé dans la transformation des poissons’’, a-t-il expliqué.
Par ailleurs, deux autres Centres sont sortis de terre, un à Kananga et l’autre à Mbanza-Ngungu, destinés respectivement à la transformation des fruits en jus, principalement l’ananas, et la transformation des tomates et des légumes. Ces derniers, ont été construits par décision du PROADER et du Comité de Pilotage, avec des ressources restantes des activités déjà lancées.
Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, a pris part au colloque sur la sauvegarde de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo, organisé par son collègue, Ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire, Marie-Thérèse Sombo Ayanne, ce jeudi 06 mars 2025, au Centre culturel et artistique des pays d’Afrique Centrale à Kinshasa. Pour le ministre MUYAYA, ce colloque vient inaugurer le front scientifique qui rejoint les autres fronts à savoir médiatique, militaire, économique, judiciaire, spirituel, diplomatique et populaire.
Zoom sur les fronts déployés
« Nous sommes dans un moment grave de l'histoire de notre pays où deux grandes villes sont occupées par l'armée rwandaise et ses supplétifs. La population est tuée, constamment soumise. Notre souveraineté est violée, notre intégrité territoriale remise en question et nous en souffrons. A travers ce colloque, nous voulons dire notre solidarité, soutien aux populations qui vivent sous occupation. C'est aussi notre engagement à dire que nous allons tout faire pour leur libération », a souligné le ministre Patrick Muyaya.
Il a, par ailleurs, rappelé que cette guerre est menée sous plusieurs fronts. Sur le front militaire, si nous n'avions pas de militaires braves, un commandant suprême qui sommeillait, la situation serait plus grave.
Concernant le front diplomatique, le Porte-parole du gouvernement a rappelé que le narratif du Rwanda repose sur trois mensonges. D'abord, ‘’ils disent qu'en RDC, il y a un discours de haine et nous nous sommes attelés à détricoter ce discours mensonger. La meilleure réponse c'est l'unité’’.
« Lorsque nous parlons du poison rwandais, c'est justement cette campagne qui vise à inoculer le venin de la division dans l'écosystème Congolais. Dire que nous avons abandonné nos frères congolais réfugiés au Rwanda. Ici, il souligne qu'il y a plus de réfugiés rwandais au Congo que le contraire », a indiqué l'homme du changement de narratif.
Le dernier mensonge, c'est de dire que la RDC héberge des FDLR qui cherchent à déstabiliser le régime de Kigali. Un prétexte qu'il utilise depuis de décennies. Sur le front économique qu'est la vraie raison de cette guerre, Patrick Muyaya a signifié ce qui suit : « En effet, la moitié du budget du Rwanda vient des activités du pillage de richesses de la RDC. Le Rwanda se présente comme un pays producteur d'or alors qu'il n'a pas des ressources minières dans son sous-sol. Ici, nous nous sommes levés contre cette exploitation illicite du Rwanda. Comme ils le font depuis 30 ans ils comptent maintenir l'est de la RDC sous leur joug pour nous déstabiliser et profiter du pillage de nos ressources minières ».
Sur le front judiciaire, il s’est étalé en ces termes : « Il n'y a jamais eu de vraie justice qui n'a été faite pour tous ceux qui tuent depuis 30 ans dans l'Est. Cette fois-ci, il doit y avoir justice. Ce qui explique la présence du procureur général de la CPI. Sur le front médiatique, nous avons mis en place des arguments solides. Au terme de discussion de ce colloque, nous aurons un tableau de bord, des intellectuels qui vont venir sur le front médiatique et scientifique. Il y a un front plus grand qui regroupe à la fois le front spirituel, militaire, c'est le front populaire. Car tous les Congolais, 100 millions que nous sommes, constituons une force contre l'ennemie. Nous avons tous un rôle à jouer ».
Mobilisation de l’arsenal scientifique
Prenant la parole devant l’auditoire, la ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire Marie-Thérèse SOMBO Ayanne Safi Mukuna a insisté sur la place des scientifiques dans la bataille que mène tous les congolais sous la conduite du Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
« Il sied de préciser que lorsque les savants sont appelés à raisonner scientifiquement, ils se fondent sur des événements, notamment des faits irréfutables, afin de démontrer la vérité par la pertinence et la cohésion de leurs appuis. Cependant, les mêmes faits sociaux peuvent aussi être interprétés par chacun d'entre nous, différemment suivant son engagement vis-à-vis de l'enjeu existentiel ou de la cause de l'enjeu. Il s'agit pour nous, tous rassemblés en ces lieux, de la survie de notre nation. C'est la patrie ou la mort, comme nous le déclarons, haut et fort. Cela étant, chaque savant congolais est désormais appelé à raisonner dans la perspective des changements des paradigmes adaptés au contexte actuel du pays. Des notoriétés publiques connues, toutes les inventions et découvertes au plan des connaissances scientifiques », a indiqué la Ministre de l’ESU.
Et de poursuivre : « Nous devons nous rappeler que la guerre est une situation de crise profonde entraînant les conséquences graves et barrières. En dépit de cela, on ne peut plus se lâcher. Il y a mieux de l'autre que la guerre est aussi un moment de choix existentiel. C'est-à-dire un choix entre la vie et la mort. Optant pour la vie et la survie de notre patrie, nos savants vont transformer cette crise provoquée par la guerre en une source d'inspiration. C'est ici que trouve toute sa raison d'être la troisième mission de nos universités et instituts supérieurs, à savoir offre de services à la communauté ».
Orientations du Gouvernement
Représentant la Première Ministre en mission au Kongo Central, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, a félicité son collègue en charge de l’Enseignement Supérieur et Universitaire pour cette initiative et a déclaré ouverte ce colloque de haut niveau, tout en espérant que durant ces trois jours, les scientifiques réfléchiront profondément et adresseront au gouvernement des recommandations qui contribueront positivement à la fin de cette guerre qui paralyse la partie orientale de la République depuis plus de 30 ans.
« Je crois que les scientifiques vont élaborer des stratégies en proposant des solutions concrètes et braves, qui garantiront la protection de notre territoire et l'amélioration de notre sécurité. Je tiens à rappeler que la souveraineté ne se limite pas seulement au notre territoire, mais elle implique également le respect de nos droits en tant que nation, notre dignité en tant que peuple, ainsi que la préservation de nos valeurs et identités culturelles », a souligné le VPM en charge de l’Intérieur, Décentralisation et Affaires coutumières.
Cette fois-ci, il s’est livré désormais, lui-même, à l’exercice âpre de défendre son honneur et de préserver sa carrière politique menacée, dit-il, par des officines déterminées à l’écarter définitivement de la scène politique congolaise. Inculpé dans le procès Bukanga Lonzo dont un tout nouveau feuilleton s’est ouvert, lundi 3 mars 2025 à la Cour Constitutionnelle, l’ancien Premier Ministre Augustin Matata Ponyo dénonce la résurgence de fausses allégations ‘’infondées’’ à son sujet sur une affaire, pourtant, dont se sont dessaisies antérieurement la Haute Cour ainsi que la Cour de Cassation. Dans une allocution officielle, Matata Ponyo relate, faits à l’appui, l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire et crie à l’acharnement politique dont il est victime. Pour lui : « Ce procès pénal à sensation déconcertante restera inscrit dans les annales de l’histoire à scandales judiciaires du siècle dans le monde. Il ne me reste qu’à demander au Président de la République, qui a la responsabilité constitutionnelle de faire respecter la Constitution et de veiller aux droits et libertés de tous les congolais, d’user de son pouvoir légal pour faire arrêter ce harcèlement politico-judiciaire de mauvais augure », conclut-il, dans son adresse, de laquelle rappelle-t-il des preuves clamant son innocence et sa probité à l’époque où il patronnait, des mains de fer, le Gouvernement de la République.
ALLOCUTION DE MONSIEUR MATATA PONYO MAPON
Mes chers compatriotes,
Avant toute chose, je voudrais exprimer ma sollicitude à l’endroit des compatriotes de l’Est du pays, en particulier ceux du Nord Kivu et du Sud Kivu, victimes des atrocités de la rébellion du M23.
Par la même occasion, je renouvelle tout mon soutien aux forces armées congolaises qui se battent pour la paix et la sécurité pour l’ensemble de notre pays.
Mes chers compatriotes,
Vous avez été surpris, comme moi, par l’extrait de rôle de la Cour Constitutionnelle m’invitant de nouveau à comparaitre devant elle sur l’affaire Bukanga Lonzo alors que tous les congolais pensaient que ce dossier était classé sans suite.
Comme vous pouvez l’imaginer, ce dossier, plutôt politique que judiciaire, réapparait comme un sphinx, chaque fois que le Pouvoir politique initie une action en sa faveur pour ratisser large. Pour mémoire, le dossier Bukanga Lonzo est né parce que j’ai refusé d’intégrer l’Union sacrée ; il a été réactivé pour m’empêcher de créer mon Parti politique, le LGD ; il est réapparu pour me dissuader de poser ma candidature à la présidentielle ; aujourd’hui, il est remis sur la table des juges, tous les congolais le savent, pour exercer une pression sur moi à cause du dialogue politique et du gouvernement d’union nationale qui se profilent à l’horizon. C’est donc un dossier politique, un dossier de la honte pour notre justice.
Mes chers compatriotes,
Cela fait près de quatre ans que la Constitution est violée plus de 40 fois dans le seul objectif de m’écarter de la scène politique et de démystifier ma gestion du reste exemplaire. Cela fait près de quatre ans que les deux plus hautes juridictions judiciaires de notre pays, la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation, sont instrumentalisées à outrance par la Présidence de la République pour pouvoir condamner un homme politique qui n’a volé aucun dollar du Trésor public. Et tous ceux qui ont tenté de s’y opposer ont payé le prix fort au comptant.
Le Professeur Dieudonné Kaluba, brillant constitutionnaliste, a été viré de la Cour Constitutionnelle, comme un va-nu-pieds, en violation de la Constitution, pour avoir refusé d’obtempérer aux instructions de la Présidence de la République : Il a dit clairement à la Présidence que la Cour Constitutionnelle est incompétente pour juger un ancien Premier Ministre. L’Arrêt RP 0001 rendu par la Cour Constitutionnelle, sous sa haute direction, le souligne explicitement. Bravo à ce Professeur d’université.
Le Procureur Général près la Cour de Cassation Victor Mumba Mukomo a écrit au Président de la République pour lui dire expressément que la Cour de Cassation n’est pas compétente pour juger un ancien Premier Ministre.
Par la même occasion, le Procureur Général a demandé au Chef de l’Etat l’autorisation de classer définitivement ce dossier parce qu’aucune juridiction du pays, conformément aux lois actuelles, ne peut juger un ancien premier ministre.
En effet, nul ne peut être jugé que par la loi. Et la loi, en droit pénal, est toujours écrite. En réponse à sa bravoure et son honnêteté professionnelle, il a été récompensé par la mise à la retraite. Bravo à ce Procureur général.
Le Premier Président de la Cour de cassation David Christophe Mukendi Musanga, soucieux de ne pas violer la Constitution pour me condamner injustement, a été forcé par la Présidence de la République de retransférer, en violation de la Constitution, le dossier Bukanga Lonzo à la Cour constitutionnelle. En réponse à son manque de courage et de soutien au régime politique, il a été sanctionné par la mise à la retraite.
En revanche, ceux qui obéissent à la lettre aux instructions de la Présidence et violent la Constitution sont encouragés, félicités et même promus.
Le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle Jean-Paul Mukolo Nkokesha est un célèbre exemple connu de tous les congolais. Il a inventé un autre droit pénal et constitutionnel qui n’est enseigné dans aucune université au monde. Comment un Procureur général près la plus Haute Cour peut écrire au Congrès et au Sénat sur le dossier d’un ancien Premier Ministre alors qu’il n’en a pas la compétence ?
Comment une telle autorité peut demander à un ancien Ministre des Finances d’accuser faussement un ancien Premier Ministre ? Comment une telle personnalité judiciaire peut demander à un ancien ministre de revenir sur sa signature et de changer sa déposition sur un procès-verbal déjà signé, contresigné et numéroté dans le seul objectif de condamner injustement un ancien premier ministre ? Comment un Procureur Général peut poursuivre un sénateur couvert des immunités parlementaires ?
Le Procureur Général Jean-Paul Mukolo Nkokesha, poussant l’ignominie jusqu’à l’extrême, a monté de manière rocambolesque un dossier sur les biens zaïrianisés en soutenant que j’ai détourné près de 145 millions de dollars américains. Les Ambassadeurs des pays occidentaux dont les concitoyens ont reçu l’intégralité de ces fonds étaient choqués et scandalisés. En récompense à ses actes de bravoure dans la violation éhontée de la Constitution, il a été maintenu à son poste et envoyé dernièrement au Conseil d’Etat alors qu’il est censé aller à la retraite.
Le Président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo, l’homme au poids politique, qui a comploté avec Jean-Paul Mukolo Nkokesha contre moi, a toujours clamé à ceux qui voulaient l’entendre qu’il a reçu mission de faire condamner Matata pour l’écarter de l’élection présidentielle.
Et qu’à ce titre, il était prêt à violer la Constitution, parce que protégé par la Présidence. Fort de ce soutien politique et en violation flagrante de la Constitution, il a levé de manière irrégulière, scandaleuse et cavalière, tel dans un film hollywoodien, mes immunités parlementaires sur le dossier fictif des biens zaïrianisés.
Il a même déclaré du haut de l’hémicycle du Sénat que les arrêts de la Cour Constitutionnelle n’étaient pas applicables au Sénat. En récompense à sa capacité hors pair à jongler et à violer la Constitution, il a été maintenu à son poste et reconduit par la suite comme Vice-Président du Sénat.
Mes chers compatriotes,
Comme vous le savez, je n’ai jamais volé un dollar du Trésor public, que ce soit au BCeCo, au Ministère des Finances ou à la Primature. Je suis donc poursuivi pour avoir bien géré les affaires de l’Etat. Et, il y a plus de trois ans que j’ai écrit à l’Inspection Générale des Finances pour enquêter sur ma gestion successive au sein de ces trois institutions de 2003 à 2016.
L’inspecteur Général des Finances, Monsieur Jules Alingete Key Keita, bras armé de la Présidence pour fomenter des coups contre les opposants politiques sur base des faux rapports financiers, a largué dans l’ensemble du pays des Inspecteurs des Finances pour trouver les preuves de détournement sur ma gestion. Il n'en a trouvé aucune. Les Ministres des Finances et le Gouverneur de la Banque Centrale disent n’avoir jamais donné un dollar du projet Bukanga Lonzo au Premier Ministre Matata.
L’entreprise sud-africaine Africom Commodities qui a reçu tous les fonds sur Bukanga Lonzo a certifié aux services compétents sud-africains et à la presse congolaise qu’aucun dollar de ce projet n’a jamais été remis au Premier Ministre Matata. Malgré tous ces éléments probants de mon innocence, les hautes cours de la justice congolaise, non indépendantes et instrumentalisées par la Présidence de la République, s’obstinent à violer la Constitution qu’elles sont censées respecter. Une maman de la commune de Kimbanseke, qui n’a pas étudié, s’est même posée la question de savoir à quoi ça sert d’avoir une Constitution et d’étudier le droit ?
Mes chers compatriotes,
Ce procès pénal à sensation déconcertante restera inscrit dans les annales de l’histoire à scandales judiciaires du siècle dans le monde. Il ne me reste qu’à demander au Président de la République, qui a la responsabilité constitutionnelle de faire respecter la Constitution et de veiller aux droits et libertés de tous les congolais, d’user de son pouvoir légal pour faire arrêter ce harcèlement politico-judiciaire de mauvais augure.
Que la justice s’occupe des responsables politiques de l’Union sacrée, dont certains proches de la Présidence, qui ont détourné des dizaines, voire des centaines des millions de dollars américains et qui s’en félicitent allégrement. Je sais que le Gouvernement me pousse à l’exil. Sachez que j’ai refusé l’exil alors que plusieurs pays me l’ont offert. J’aime mon pays et je préfère y rester. J’ai refusé la nationalité étrangère qui m’a aussi été offerte.
Je suis fier d’être congolais et je veux travailler pour mon pays afin qu’un jour les congolais sortent du déshonneur et de la honte dans lesquels ils se trouvent aujourd’hui et qu’ils soient fiers d’être appelés congolais.