Un chapitre nouveau et porteur d'espoir s'est ouvert ce samedi 21 juin 2025 sur les rives du fleuve Congo. Dans la localité d'Osio, près de Kisangani, une cérémonie coutumière d'une profonde portée symbolique est venue sceller définitivement la paix entre les communautés Mbole et Lengola, mettant un terme spirituel et solennel à des tensions passées.
C’est un événement que toute la province de la Tshopo attendait. Après des mois de dialogue et la signature d'un accord de paix et de vivre-ensemble en décembre 2024, l'heure était à la consécration. Des centaines d'habitants des deux communautés se sont rassemblés pour assister à ce rituel ancestral, un moment où la parole donnée se transforme en un pacte sacré, où les gestes des anciens valident l'engagement des vivants.
Pour marquer l'importance capitale de cette réconciliation, l'État congolais s'est déplacé au plus haut niveau. C'est le Vice-Premier Ministre en charge de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, qui a personnellement présidé cette cérémonie. Son arrivée à l'aéroport de Bangboka, accueilli par le Gouverneur de la province, Paulin Lendongolia, et l'ensemble des autorités locales, témoignait de la volonté du gouvernement de faire de cette paix un pilier de la stabilité régionale.
La cérémonie d'Osio n'était pas une simple formalité. Elle représentait le cœur battant d'un processus de paix mûrement réfléchi. En présidant ce rituel, le Vice-Premier Ministre n'a pas seulement agi en tant que représentant de l'État, mais aussi en tant que garant d'un engagement communautaire, reconnaissant la puissance des traditions comme ciment du vivre-ensemble. Pour les peuples Mbole et Lengola, cet acte public et spirituel est la garantie que la page est véritablement tournée, ouvrant la voie à une paix que l'on espère désormais durable.
Cette mission d'itinérance du patron de la sécurité nationale dans la Tshopo s'inscrit d'ailleurs dans une démarche plus globale de restauration de l'autorité de l'État et de renforcement de la sécurité. Au-delà de cet acte de réconciliation hautement symbolique, l'agenda du Vice-Premier Ministre prévoit l'inauguration de l'École de police de Kapalata, fraîchement réhabilitée. Un signal fort qui vise à doter la province d'une force de l'ordre mieux formée et équipée pour protéger les populations.
Enfin, son séjour à Kisangani sera également marqué par le lancement de la vulgarisation des textes légaux sur les comités de sécurité. Cette initiative vise à impliquer directement les citoyens dans la gestion de leur propre sécurité, créant ainsi un maillage solide entre les institutions et les communautés locales.
De la paix des cœurs scellée par les rites ancestraux à la consolidation des structures de sécurité, c'est une vision complète pour l'avenir de la Tshopo qui se dessine. La journée historique d'Osio restera comme le symbole d'une volonté partagée, celle de bâtir un futur où le dialogue et la coopération l'emportent sur la division.
Au cours d’un entretien ouvert avec la presse, tenu ce lundi 24 juin 2025, le Gouvernement congolais, par le truchement de Maître Samuel Mbemba, Vice-Ministre de la Justice et Contentieux International, faisant intérim de MINETAT de la Justice, a rejeté la proposition du Conseil National de Suivi de l'Accord et du Processus Electoral (CNSA) visant la libération des prisonniers politiques et l'arrêt des poursuites judiciaires contre des politiciens, au motif d'une décrispation politique en vue d'un probable dialogue.
Devant les hommes et femmes des médias, Me Samuel Mbemba a souligné l'importance du respect de la loi, des droits des victimes et des standards internationaux en matière de justice transitionnelle. Dans un premier temps, le ministre de la Justice ad intérim a annoncé qu'un courrier sera adressé aux parquets militaires et civils afin que les actions pénales en cours contre certains politiciens soient menées à terme dans le strict respect de la loi.
"Pour ce qui concerne le ministère de la Justice, dans les heures qui viennent, nous allons adresser un courrier aux parquets de l'ordre militaire et aux parquets de l'ordre civil pour que les actions pénales en cours soient menées à terme dans le respect de la loi. Ce ne sont pas des injonctions parce qu'ici il est question de procès ou de procédures déjà en cours qui doivent être menées à terme", a-t-il précisé.
Samuel Mbemba a également insisté sur le fait que toute proposition émanant de la société civile ou de toute autre entité, dans le cadre d'une décrispation politique ou d'un dialogue, doit tenir compte des victimes et des standards internationaux en la matière.
"Nous voulons rappeler que quand il y a des victimes, comme c'est le cas pour la République démocratique du Congo, on ne peut pas sacrifier le droit des victimes à l'autel des intérêts. Ce qui veut dire que, que ce soit pour le CNSA ou les autres propositions qui viennent sur la table, il faut que soient prises en compte la situation des victimes et ce que prévoit le standard international en la matière", a-t-il déclaré. Un autre motif avancé par le ministre de la Justice ad intérim réside dans l'existence des standards internationaux en matière de justice transitionnelle, applicables aux pays en conflit ou post-conflit.
"Il faut savoir qu'il existe un standard international lorsqu'il faut avoir un dialogue dans un pays en conflit ou un pays post-conflit. Ce standard-là s'appelle justice transitionnelle. Vous comprenez que même dans le standard international, il n'est pas recommandé d'arrêter les poursuites lorsqu'il y a eu des violations massives des droits des populations civiles. Le standard proposé au niveau international veut justement que la vérité soit connue. Or la vérité ne peut être connue que dans le cadre des procès qui sont menés à terme. L'indemnisation ne peut venir que lorsqu'on a déterminé ou identifié les victimes et la justice dans le sens de la poursuite, justement, même ce standard-là recommande que les poursuites soient menées à terme", a-t-il expliqué, tout en détaillant les quatre piliers de la justice transitionnelle : la recherche de la vérité, la justice (entendue comme les poursuites judiciaires), l'indemnisation ou la réparation, et la réforme.
Pour rappel, à l'issue de sa plénière du jeudi 19 juin dernier, le CNSA avait affirmé son soutien à l'organisation d'un dialogue national inclusif. L'objectif étant de rassembler les Congolais pour faire front commun contre la déstabilisation du pays. Le CNSA avait notamment préconisé un rapprochement Félix Tshisekedi et Joseph Kabila, ainsi qu'avec d'autres acteurs politiques au pays et en exil, en vue de la tenue de ce dialogue.
Dans un geste qui transcende les terrains de football pour s'inscrire dans une vision de développement et de coopération internationale, le Ministère du Tourisme de la République Démocratique du Congo (RDC) et le prestigieux club italien AC Milan ont scellé une alliance stratégique. Signé dans la capitale italienne, cet accord ambitieux ne se contente pas de mêler le sport et la promotion touristique, il jette les bases d'un partenariat multidimensionnel visant à catalyser le développement socioéconomique du géant africain.
L'accord a été paraphé par Didier M’Pambia Musanga, Ministre du Tourisme, et M. Paolo Scaroni, Président de l'AC Milan. Il positionne la RDC comme Partenaire Premium et Destination Touristique Officielle du club, offrant une visibilité sans précédent au patrimoine naturel et culturel congolais sur la scène mondiale.
Loin des déclarations d'intention, ce partenariat repose sur des axes d'intervention concrets et diversifiés. L'objectif est de créer un écosystème vertueux où la notoriété du club, qui compte environ 17 millions de fans en Afrique subsaharienne, sert de levier pour l'attraction de nouveaux investissements et la valorisation des richesses de la RDC.
Les actions phares de cette collaboration incluent : la promotion internationale du tourisme congolais, en capitalisant sur l'immense plateforme médiatique de l'AC Milan ; l'attraction d'investissements directs en créant des ponts entre les milieux d'affaires congolais, italiens et internationaux ; la réhabilitation d'une infrastructure sportive au bénéfice direct de la jeunesse congolaise ; la construction d'une école à Boma, un projet à forte portée sociale mené en partenariat avec la Fondation Mama Sofia.
Cette fondation a été créée par Zakia Seddiki Attanasio, veuve de l'ambassadeur italien Luca Attanasio, assassiné en RDC en 2021, ajoutant une dimension symbolique et humaine profonde à l'initiative.
Une autre action phare, est la création de la toute première AC Milan Academy en RDC, un projet destiné à l'encadrement et à la formation des jeunes talents footballistiques du pays dans un environnement sain et professionnel.
Pour le Ministre du Tourisme, Didier M’Pambia Musanga, cette initiative s'aligne parfaitement avec la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi de repositionner la RDC sur la scène internationale comme puissance émergente. Il a souligné que cette collaboration crée un lien direct avec la Lombardie, l'une des régions les plus dynamiques d'Europe, renforçant ainsi « notre attractivité, notre visibilité et notre influence ».
Faisant écho à cette ambition, Paolo Scaroni, Président de l'AC Milan et de la Fondazione Milan, a mis en avant l'engagement du club dans une démarche de coopération innovante. Il a précisé que cette entente est en phase avec les objectifs du Plan Mattei pour l'Afrique, une initiative stratégique du gouvernement italien visant à bâtir un partenariat renouvelé et non prédateur avec le continent africain. « Nous voulons contribuer aux plans de développement de la RDC, en cohérence avec la vision de coopération internationale du gouvernement italien », a affirmé M. Scaroni.
L'enthousiasme généré par cette signature ne tardera pas à se matérialiser. Une délégation officielle du club milanais, conduite par son président Paolo Scaroni, est attendue prochainement à Kinshasa pour lancer officiellement les différents projets. Cette visite sera l'occasion d'organiser des rencontres avec les autorités congolaises, l'ambassade d'Italie et les acteurs économiques des deux pays pour consolider les synergies.
Ce partenariat est soutenu par la Fondazione Milan, qui a déjà investi plus de 12 millions d'euros dans des projets sociaux à travers le monde depuis sa création en 2003. Il illustre une nouvelle forme de diplomatie d'influence, où le soft power du football devient un puissant vecteur de développement économique, social et humain, ouvrant un nouveau chapitre prometteur pour la République Démocratique du Congo.
Kumar Iyer, Ambassadeur désigné du Royaume-Uni auprès des Nations Unies et l’Organisation Mondiale du Commerce à Genève, a effectué une visite à Kinshasa, du 17 au 19 juin, où il a rencontré des autorités locales et visité des projets visant à renforcer la coopération bilatérale entre le Royaume-Uni et la République Démocratique du Congo. Au cours de sa visite, M. Iyer a eu une réunion bilatérale productive avec le Ministre du Commerce de la RDC, Julien Paluku. Les discussions ont porté sur le renforcement des relations commerciales, la promotion du développement durable, ainsi que l'identification de nouvelles opportunités de collaboration dans des secteurs clés tels que l'agriculture, les infrastructures et la modernisation des douanes, entres autres.
M. Iyer a également visité un projet pilote de transformation rurale rapide, Inye Village, du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Ce projet innovant vise à améliorer la sécurité alimentaire et la productivité agricole dans les zones rurales, essentiellement un mini-réseau combinant électricité, eau & alimentation. Un levier pour l’agriculture, les femmes, les jeunes, l’école et la santé. M. Iyer a salué le potentiel de ce projet pour améliorer les conditions de vie des communautés locales et a souligné le soutien continu du Royaume-Uni aux initiatives de développement en RDC. En outre, M. Iyer a visité le Centre d’Excellence de Kitambo, qui se trouve dans l’enceinte de la Maternité de Kitambo, où il a pu constater l'importance des services de santé maternelle pour améliorer les résultats en matière de santé des femmes et des enfants, plus précisément dans la lutte contre la mortalité maternelle liée à l’accouchement et à l’avortement non sécurisé. Cette visite souligne l'engagement continu du Royaume-Uni à promouvoir l'accès aux soins de santé en RDC, en particulier dans les communautés vulnérables. La visite de M. Iyer témoigne des liens de plus en plus solides entre le Royaume-Uni et la RDC et met en lumière les objectifs communs de renforcer la coopération économique et d'améliorer les conditions de vie des congolais.
Le Gouvernement congolais, par l’entremise de son Porte-parole, réaffirme sa détermination à accompagner les efforts du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, visant à consacrer la restauration effective de la sécurité des populations et de la paix dans la partie Est de la RDC. Malgré l’agression persistance menée par le Rwanda et le M23/AFC, Patrick Muyaya Kambwe, Ministre de la Communication et médias, insiste sur la confiance. Dans une interview réalisée depuis Rome, en Italie, dimanche 23 juin 2025, il a encouragé, en effet, les congolais à continuer de soutenir la vision du Chef de l’Etat, incarnée par sa diplomatie, considérée comme étant agissante, au nom de l’intérêt national, surtout en cette période où Kinshasa se prépare à apposer sa signature sur un Accord de paix pour régler son conflit avec Kigali, sous les auspices de Washington.
Soutien national à Félix Tshisekedi
‘’Je crois qu’il n’y a pas raison d’être septique parce que le Président de la République, depuis le premier jour qu’on est dans ce conflit, s’assure que son action diplomatique ne compromette nullement ce que nous avons comme acquis, nos frontières, nos richesses. Qu’on ne vous trompe pas, nous n’y dérogerons pas. Il ne faut pas oublier que le préalable pour aller vers une intégration économique, comme on en parle, c’est la paix durable et définitive. Et c’est ce sur quoi nous travaillons et nous allons encore travailler dans les mois qui viennent. Il faut mettre une trêve à toute forme de spéculations. Il faut considérer que nous sommes dans un conflit trentenaire et que nous sommes dans une phase qui peut nous permettre d’en finir une fois pour toutes. Il faut bien que tout le monde tienne compte de la sensibilité. Il faut surtout que les congolais continuent de faire confiance à l’action du Président de la République et du Gouvernement sur ce qui nous est acquis’’, a affirmé le Porte-parole du Gouvernement, dans sa communication.
Poussé à expliquer les termes prévus par l’accord prévu par Washington, le Ministre Patrick Muyaya a préconisé l’apaisement, assurant que la partie congolaise tiendra au respect de la souveraineté du territoire de la RDC. ‘’(…), je vous renvoie dans ce qu’a été dit dans la Déclaration des principes. Je vous renvoie à ce qui sera dit après la signature. Il est prématuré pour nous d’aller dans des commentaires puisque je vous ai expliqué que c’était un processus sensible, c’était un deuxième pas dans la bonne direction. Attendons le troisième et le quatrième pas. Nous aurons l’occasion d’aller dans les détails.
Pacte social pour la paix
‘’Le contexte de 2016 avec le dialogue autour de la Cenco, n’est pas celui de 2024 ou de 2025. N’oubliez pas qu’on a eu une élection où le Président de la République a été massivement élu. N’oubliez pas qu’il y a certains partis qui avaient fait le choix de boycotter ces élections. Alors, c’est malsain de vouloir se greffer sur une crise d’origine extérieure pour penser qu’on peut revenir d’une autre manière à la table. Comme préalable, je pense, c’est de condamner l’ennemi, condamner ceux qui nous attaquent’’, a commenté le Ministre de la Communication et médias, répondant aux questions des professionnels des médias sur la réception, par le Président Félix Tshisekedi, le week-end dernier, des Evêques catholiques de la Cenco et les responsables de l’ECC.
Grands hommes au Bienheureux Floribert Bwana
‘’Nous savons où les faits se sont passés il y a dix-huit ans. Floribert Bwana qui vivait à Goma dans le Nord-Kivu. Vous savez que cette partie est sous occupation. Il était important pour les membres du Gouvernement pour montrer le signe de l’honneur que faisons à ce compatriote, mais aussi le signe que nous sommes toujours en communion avec nos populations qui sont aujourd’hui sous le dictat des occupants. C’était donc important pour nous de faire ce déplacement non pas seulement pour assister aux activités prévues, notamment la messe de béatification, mais aussi la messe de lundi que nous avions eue avec toute la communauté congolaise qui s’était déplacée de Goma, de Kinshasa et de l’Italie. Aujourd’hui, Bwana Chui est un modèle pour pas seulement les jeunes congolais. Beaucoup n’avaient peut-être pas fait attention. Mais, à la messe de François, à Kinshasa, au Stade des Martyrs, il était revenu sur ce qu’a été le parcours de ce jeune. Cela a été rappelé par le Pape Léon XIV à l’occasion de l’audience qu’il a bien voulu accorder à la délégation congolaise présente à Rome. C’est cette symbolique qui, à nos yeux, était très importante. Mais aussi, avoir des moments d’entretien avec nos populations de Goma pour qu’ils comprennent davantage la position qui est la nôtre, la solidarité avec laquelle nous vivons au quotidien et la préoccupation absolue du Gouvernement, qui est celle de voir comment rapidement ramener la paix dans cette partie du pays mais aussi soulager leurs difficultés quotidiennes’’, a explicité Patrick Muyaya Katembwe, depuis Rome, dans cette interview pertinente accordée à quelques membres de la presse venus de Kinshasa.
Expérience au service de la Nation. Patriotisme pour le bien-être général. Attitude irréprochable face aux enjeux politiques actuels. André-Alain Atundu Liongo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été, en effet, nommé au poste d’Expert su Service du Conseiller Spécial du Chef de l’Etat en matière de Sécurité Cashmir Eberande Kolongele. La notification confirmant son avènement à cette fonction importante a été rendue publique hier, lundi 24 juin 2025. Ancien Administrateur Général du Service national d’intelligence et de protection (SNIP), pendant la deuxième République, Alain Atundu, d’après des observateurs, incarne un leadership fort et un engagement soutenu pour apporter du changement dans le fonctionnement des services stratégiques de la RDC. Dans un contexte des défis sécuritaires croissants, marqués par l’agression rwandaise, l’homme se présente comme un profil idéal pouvant offrir son expertise reconnue en vue des solutions nécessaires.
Volonté du changement largement affichée. Vision réaliste des enjeux économiques mondiaux. Diplomatie agissante pour des résultats palpables. Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, a pris part hier, lundi 24 juin 2025, au 17ème sommet des affaires USA-Afrique (US-Africa business summit), tenu à Luanda, en Angola.
Organisé par le Corporate Council on Africa (CCA), sous la férule du Président angolais, Joao Lourenço, cette session de haut niveau a réuni plus de 1 500 délégués dont des Chefs d’État, des chefs de gouvernement et des ministres africains, de hauts fonctionnaires du gouvernement américain ainsi que des dirigeants d'entreprises américaines et africaines.
En ce qui concerne la conduite des travaux, plusieurs panels ont été organisés autour du thème général : « les voies de la prospérité : une vision commune du partenariat entre les Etats-Unis et l’Afrique ». Le projet du corridor de Lobito a fait l’objet d’un panel spécifique. Principal orateur, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a délégué le vice-Premier Ministre, Ministre des transports, Voies de communication et Désenclavement pour présenter le corridor de Lobito. Ce projet est considéré comme le fondement d'un partenariat stratégique et souverain entre l'Angola, la Zambie et la République Démocratique du Congo (RDC). Soutenu par des partenaires internationaux majeurs, comme les États-Unis via le Partenariat pour les infrastructures mondiales (PGII), ce projet va au-delà d'un simple axe logistique ; il devient un levier stratégique pour la stabilité, le désenclavement et le développement partagé, particulièrement crucial dans un contexte régional marqué par des tensions sécuritaires persistantes et des tentatives de déstabilisation externes », a dit le VPM Bemba.
« Le corridor de Lobito est un atout majeur pour la RDC car il offre au pays un accès direct et vital à l'océan Atlantique via le port de Lobito en Angola, facilitant l'exportation de ses précieuses ressources. Ce corridor est particulièrement crucial pour les minerais tels que le cuivre et le cobalt, qui représentent respectivement environ 65 % et 15 % des revenus d'exportation de la RDC, a renchéri le VPM au nom Chef de l’Etat.
Interrogé au sujet des raisons qui poussent la RDC à s’engager pleinement dans ce projet, le VPM a rassuré que ‘’le Corridor de Lobito représente une alternative logistique fiable et structurante. Il permet de réduire considérablement le temps de transit de nos minerais vers les ports de l'Atlantique, ce qui améliore directement la compétitivité de notre chaîne de valeur. Grâce à une liaison ferroviaire modernisée, nous assurons un accès plus rapide, plus stable et plus économique aux marchés européens et nord-américains’’.
Mais, bien avant, dans son allocution d’ouverture, le Président angolais, Joao Lourenço a, par ailleurs, présenté les nombreux avantages qu’offrirait un partenariat économique entre les USA et l’Afrique.
«Avec ses terres arables, des minerais stratégiques et critiques, des terres rares et sa population à majorité jeune, l’Afrique se présente comme un espace privilégié d’un partenariat mutuellement avantageux avec les USA», a dit en substance le Président Joao Lourenço. Toutefois, a-t-il déclaré, « nous avons besoin d’un partenariat qui préserve nos souverainetés ». «N’ayant jamais été impliqués dans la colonisation des pays africains, les USA doivent avoir une vision différente du partenariat économique avec l’Afrique, a conclu le Président angolais. Intervenant dans le même sens, le président de la Commission de l’Union Africaine s’est interrogé sur la faisabilité de ce partenariat au moment où 36 pays africains sont frappés d’interdiction de visas, l’Agoa supprimé et des taxes sont imposées aux pays africains.
Participation fructueuse pour Félix Tshisekedi
Il convient de noter qu’en marge de ces assises internationales de Luanda, le Président Félix Tshisekedi a eu un entretien en tête-à-tête avec son homologue Joao Lourenço. Il a aussi accordé plusieurs audiences avec le monde des affaires. Quant à la rencontre avec le Conseiller Afrique de Donald Trump, Massad Boulos, l’audience a été reportée en raison de l’arrivée tardive de ce dernier en Angola.
Un protocole d'accord de partenariat, évalué à 4,8 millions d'euros sur trois ans, a été signé entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le club de football français AS Monaco. Annoncée par le Ministre des Sports, Didier Budimbu, cette initiative visant à promouvoir la visibilité du pays suscite une vive indignation au sein de l'opinion publique et de la société civile congolaise. Dans un communiqué de presse publié le jeudi 19 juin 2025, le mouvement citoyen FILIMBI a fermement condamné cette décision, la qualifiant d'« inopportune et indécente ».
Le mouvement critique le timing de cet accord, alors que l'Est de la RDC est en proie à une grave crise sécuritaire. Selon FILIMBI, la priorité absolue devrait être de mettre fin à cette guerre et de répondre aux urgences humanitaires.
Le communiqué qualifie le partenariat d'« insulte aux souffrances du peuple congolais », en particulier celles des populations de l'Est qui semblent sacrifiées. FILIMBI dénonce un projet jugé « totalement déconnecté des priorités nationales », dans un contexte marqué par les conflits armés, la misère sociale et l'effondrement des services de base.
« La décision du ministère des Sports de financer un partenariat international avec un club étranger est inacceptable, alors que des millions de Congolais vivent sans accès à l’eau potable, à l’éducation, à l’alimentation ou à la sécurité », affirme le mouvement.
Le partenariat, chiffré à 1,6 million d'euros par saison pour une durée de trois ans, a été signé le 10 mai dernier par le Ministre Didier Budimbu et le directeur général de l’AS Monaco, Thiago Scuro. Présenté par le gouvernement comme un projet stratégique alliant sport, tourisme et développement, l'accord est censé symboliser une nouvelle ère de coopération.
Face à la polémique, le ministère des Sports soutient que cet accord est l'un des moins chers de ce type et qu'il prévoit des investissements concrets, tels que la création d'un centre de formation et d'un centre médical sportif en RDC, ainsi qu'un transfert de compétences au profit des formateurs locaux.
Un ballon de communication sans bénéfice pour le sport local
Pour FILIMBI, ces arguments ne tiennent pas. Le mouvement considère l'accord comme un « ballon de communication sans réelle substance » qui n'offre aucune solution structurelle aux défis du sport congolais ni de bénéfice concret pour la jeunesse.
FILIMBI souligne le contraste flagrant entre ce projet coûteux et le manque criant de soutien aux clubs locaux. Le cas du TP Mazembe, multiple champion d'Afrique, est cité en exemple.
« Ce club fonctionne sans appui de l’État. Pourquoi ignorer ce modèle national au profit d’un projet étranger ? », interroge le mouvement.
Cette situation est d'autant plus critiquée que le championnat national de football, la Linafoot, est lui-même en crise par manque de moyens financiers.
Le mouvement citoyen exige la suspension immédiate de l'accord et demande la tenue d'un débat parlementaire pour garantir la transparence et réorienter les fonds publics vers les véritables priorités de la nation.
Face à une annonce du gouvernement américain concernant des possibles restrictions de voyage visant les ressortissants de 36 pays, dont la République Démocratique du Congo, les autorités congolaises ont rapidement initié un dialogue avec les Etats-Unis pour clarifier la situation et en limiter les impacts potentiels.
Dans un geste diplomatique proactif, de hauts responsables du gouvernement congolais ont rencontré l'ambassadrice des Etats-Unis en RDC, Mme Lucy Tamlyn. Selon un communiqué officiel publié le 19 juin 2025, la délégation congolaise était composée du Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, et de la Ministre d'Etat, Ministre des Affaires Etrangères, Coopération Internationale et Francophonie, Thérèse Kayikwamba Wagner.
La réunion, qui s'est tenue à Kinshasa, a été qualifiée d'échange "franc et constructif". Elle portait spécifiquement sur l'annonce récente de Washington qui pourrait affecter la mobilité des citoyens congolais vers les Etats-Unis. Cette mesure s'inscrit dans une politique américaine plus large visant à réévaluer les standards de sécurité des documents de voyage et la coopération en matière de gestion migratoire avec plusieurs nations.
Au cours des discussions, le gouvernement congolais a fermement souligné son engagement à "poursuivre les efforts nécessaires pour garantir la fiabilité des documents de voyage". Kinshasa a également réaffirmé sa volonté de renforcer la coopération bilatérale, notamment par un partage d'informations et une collaboration étroite entre les services concernés des deux pays.
Loin d'aboutir à une impasse, la rencontre a permis de consolider une volonté commune de renforcer la coopération bilatérale sur les questions de mobilité internationale et de sécurité des documents. Les deux parties ont convenu de maintenir un dialogue étroit dans les prochaines semaines. L'objectif est de clarifier les termes exacts de l'annonce américaine et travailler conjointement pour limiter ses éventuelles répercussions sur les ressortissants congolais.
Cette démarche diplomatique a été rapidement suivie d'une instruction du Président Félix Tshisekedi, qui a ordonné une mobilisation gouvernementale rapide et crédible pour répondre aux préoccupations américaines et éviter toute sanction. La situation reste suivie de près, le dialogue des prochaines semaines s'avérant décisif pour l'avenir des relations et de la mobilité entre la RDC et les Etats-Unis.
Depuis sa nomination comme Ministre d’Etat, en charge de la Justice, Constant Mutamba s’était imposé comme un tribun du gouvernement, multipliant les déclarations populistes et les postures de redresseur de torts. Mais derrière la rhétorique musclée, un vaste scandale de détournement de fonds se dessine, mettant en cause sa gestion du Fonds de Réparation et d’Indemnisation des Victimes des Activités illicites de l’Ouganda (FRIVAO). Aux côtés de Mutamba, deux autres figures majeures sont citées dans cette affaire aux ramifications multiples : Rose Mutombo Kiese, ancienne Ministre de la Justice, et Jules Alingete, ancien Inspecteur général des finances. Tous trois sont soupçonnés d’avoir contribué, à divers degrés, à l’utilisation illégale de fonds publics issus de l’indemnisation versée par l’Ouganda à la RDC.
Une société fantôme au cœur du dispositif
L’affaire éclate lorsque la Cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF), alerté par un informateur secret, ouvre une enquête et bloque, en date du 16 avril 2025, une transaction suspecte initiée par le ministre de la Justice Constant Mutamba. En cause : un marché de gré à gré confié à une entreprise nouvellement créée, Zion Construction SARL, au capital de seulement 5.000 dollars. Fondée le 28 mars 2024 par deux individus, Ange Inamahoro, (34 ans, citoyenne burundaise travaillant à la Rawbank, 49 % des parts) et Willy Musheni Enemi (50 ans, 51 %), ce dernier est un très proche – carrément le bras droit – de l’IGF-Chef de service Jules Alingete, auprès de qui il preste à l’Inspection générale des finances.
Dans un courrier adressé quelques jours plus tard à la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, le secrétaire exécutif de la CENAREF, Adlet Kisula Yeye, s’explique et décrit tout ce qui a l’air d’une mafia digne du plus grand escroc du monde, Bernard Madoff : « La transaction d’un si grand montant, réalisé dans les conditions de complexité inhabituelles sur un compte en instance d’ouverture a attiré l’attention de la CENAREF. C’est ainsi qu’en date du 17 avril 2025, j’ai procédé au blocage dudit compte et à la saisie de la somme s’y trouvant pour me permettre de vérifier sa destination ».
En effet, l’affaire est plus que scabreuse. Bien qu’inconnue dans le secteur du BTP et non enregistrée au ministère des Infrastructures, Zion Construction, sortie de nulle part, sans expérience préalable, a raflé le jackpot grâce à un contrat de gré à gré attribué par le ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Pire : Zion Construction n’a même pas d’adresse. Alors, décaisser 19 millions de dollars au bénéfice d’une société qui n’a pas d’adresse, relève du gangstérisme financier pur et simple. En effet, dans les statuts de l’entreprise, il est indiqué que le siège de Zion Construction est établi au numéro 10, avenue Wagenia, immeuble CTC, 4ème étage, dans la commune de la Gombe. Après vérification, il s’agit d’un appartement qui appartient à un médecin dentiste de renom dans la ville, qui l’avait loué, de 2024 à février 2025 à l’entreprise chinoise Hong Feng. Devinez avec quel officiel cette société a entretenu une relation de collaboration ? Jules Alingete, le patron de Willy Musheni Enemi, l’associé majoritaire de Zion construction. En effet, c’est à cette entreprise que M. Alingete a confié la construction du bâtiment de l’Inspection générale des finances.
Etant donné que le propriétaire de l’appartement ne connaît pas Zion Construction, la question est de savoir si l’entreprise chinoise a-t-elle sous-loué ses bureaux à cette entreprise, ou simplement l’a-t-elle hébergée ? Mystère. Dans tous les cas, le fait qu’une société fictive, fondée par le bras droit de l’Inspecteur général des finances Jules Alingete, ait renseigné une fausse adresse dans ses statuts constitue en soi une anomalie grave. Mais la situation devient encore plus troublante lorsqu’on découvre que cette société est hébergée par une entreprise chinoise à laquelle Jules Alingete lui-même a attribué le marché de construction du bâtiment de l’Inspection générale des finances. Ce lien direct place M. Alingete dans une posture délicate, proche de celle d’un parrain d’un montage douteux, au cœur d’un système opaque aux relents de mafia financière.
Les pratiques mafieuses se ramassent à la pelle : si Constant Mutamba obtient de la Direction générale de contrôle des marchés publics d’autoriser un marché de gré à gré de 39 millions de dollars, il signe plutôt un contrat de 29 millions de dollars. Pourquoi cette différence ? Où devaient aller les 10 millions d’écart ? Dans un courrier adressé le 7 mai au secrétaire exécutif de la CENAREF, Constant Mutamba s’explique après coup : « Dans le souci de compresser les dépenses, nous avons imposé une orthodoxie financière ayant ramené ledit montant à 29 millions ». Que ce soit sur la forme ou le fond, on croirait avoir affaire à un enfant qui écrit, prenant ses destinataires pour des imbéciles.
Fait troublant : le 7 avril 2025, soit une semaine avant la signature du contrat, Willy Musheni, le proche collaborateur de Jules Alingete, revend curieusement ses actions à un certain Jacques Betutua Lutete, Comment une personne, associé majoritaire dans une entreprise où il n’a décaissé que moins de 3.000 dollars, peut-il ventre parts et se retirer du capital social de la société alors même que cette dernière est en passe de recevoir l’acompte de 19 millions d’un contrat sulfureux ? Si Betutua demeure un personnage encore méconnu dont l’identité soulève des interrogations, un Betutua Lutete (mêmes nom et post-nom), mais prénommé Jacob, est relevé dans un arrêté du ministre de la Fonction publique Bongongo de 2018 comme agent administratif de deuxième classe à la division de la Culture au Kasaï central …
Dans tous les cas, le timing de retrait de M. Musheni de Zion construction laisse présumer une manœuvre organisée pour effacer certaines traces et se dédouaner en cas de scandale. Pour Joël Lamika Kalabudi, activiste et observateur de la vie publique cité, cette affaire illustre la mafia camoresque qui gangrène la RDC : « Willy Musheni, bras droit de Jules ALingete, est Co-actionnaire de Zion Construction, boîte créée en mars 2024 avec 5.000$… il décroche un contrat de gré à gré de 39 MILLIONS $ attribué par le Ministre Constant Mutamba. Zion Construction n’a jamais construit même une douche dans un quartier, sortie de nulle part, sans expérience, rafle donc un jackpot public pour construire une prison à Kisangani. Son associée ? Ange-Marie Inamahoro Aurore, cadre burundaise à Rawbank, gérante d’agence à Kinshasa. Quel est son rôle réel ? Pourquoi une banquière étrangère dans ce montage ? Beaucoup de zones d’ombre. Le 7 avril 2025, une semaine avant la signature du contrat avec le ministère de la Justice, Musheni revend miraculeusement ses actions à un certain Jacques Betutua Lutete. Identité toujours floue… Fuite organisée ou camouflage ?», s’interroge-t-il. Avant de conclure : « Voici comment se construit l’impunité en RDC : copinage, sociétés-écrans, contrats en douce, montages douteux… Pendant ce temps, le peuple croupit, les prisons débordent et les hôpitaux tombent en ruine ».
Des irrégularités flagrantes
En effet, l’analyse du dossier révèle une série de violations graves :
Passation de marché opaque : le gré à gré est accordé sans justification valable ni respect de la procédure de non-objection.
Contrat antidaté : approuvé avant même d’être signé, créant une faille juridique majeure.
Montant fluctuant : un contrat initialement prévu pour 39,8 millions USD, ramené à 29 millions sans explication officielle.
Avance illégale : un premier paiement de 19,9 millions USD, soit 66 % du montant, bien au-delà des 30 % autorisés par la loi.
Absence de garantie bancaire : paiement effectué sans contre-garantie, en violation du décret sur les marchés publics.
Société inéligible : Zion Construction, sans personnel qualifié – elle n’a qu’une seule employée, sa directrice gérante – ni agrément ministériel, n’était manifestement pas en mesure d’exécuter le projet.
Compte bancaire détourné : les fonds sont virés sur un compte non stipulé dans le contrat.
Aucun terrain identifié : le projet de prison de Kisangani n’a même pas de site connu, rendant sa faisabilité douteuse.
Une gestion parallèle du fonds FRIVAO
Créé en 2019, le FRIVAO a pour mission d’indemniser les victimes congolaises des exactions de l’armée ougandaise, sur décision de la Cour internationale de justice. A ce jour, l’Ouganda a déjà versé 195 millions USD à la RDC, répartis en trois tranches de 65 millions.
Selon un critérium de la Cour internationale de justice, ce dédommagement est réparti en trois tranches : 69,33%, soit 45 millions USD, de dommages aux personnes ; 12,3% %, soit 7,8 millions, de dommages aux biens ; et 18,4%%, 22,2 millions, de dommages aux ressources naturelles.
Selon le décret fondateur signé par le Premier ministre Sylvestre Ilunga et contresigné par les ministres des Finances Sele Yalaguli et de la Justice Tunda ya Kasende, seul le FRIVAO est autorisé à gérer ces fonds. Pourtant, des sources proches du dossier révèlent que sur chaque tranche, seules les sommes destinées aux victimes (45 millions) parviennent au FRIVAO, les 20 millions restants échappant à tout contrôle.
Le rôle de Rose Mutombo et Jules Alingete
Le 11 septembre 2023, dans une lettre confidentielle, l’alors ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese, affectueusement surnommée ‘‘Mme Infractions pénaux’’ suite à une bourde qu’elle avait commise dans un discours devant les magistrats, demande au FRIVAO de reverser 2,64 millions USD au ministère de la Justice, au nom d’un sulfureux « fonds de gestion », soit 5 % de la première tranche perçue. Selon des sources dignes de foi, à l’époque, les dirigeants de FRIVAO s’étaient opposés à cette répartition qui viole les dispositions légales relatives à la gestion du Fonds. Cependant, selon les renseignements obtenus par le député Flory Mapamboli, élu de Kasongo Lunda, auteur d’une question écrite sur ce dossier à l’Assemblée nationale, cette décision de Mme Rose Mutombo Kiese, contraire au décret portant création du FRIVAO, aurait été validée par Jules Alingete en personne, alors inspecteur général des finances chef de service.
A l’époque ministre des Finances, Nicolas Kazadi s’était opposé à cette procédure, plaidant pour le versement des frais payés par l’Ouganda au compte du trésor, avant leur transfert au compte unique FRIVAO. Mais il n’avait pas eu gain de cause. « On réalise mieux aujourd’hui pourquoi il a été combattu, roulé dans la boue par tous ceux qui tenaient à cette mafia financière », se désole aujourd’hui un agent du ministère de la Justice.
Une dérive systémique
Ayant succédé à Rose Mutombo Kiese, Constant Mutamba a perpétué les pratiques héritées de sa prédécesseure. L’administration de Constant Mutamba aurait obtenu deux versements de 2,64 millions USD, soit 5,3 millions USD au total, sans traçabilité claire. Le reste des indemnités — notamment trois tranches de 22,2 millions USD, soit au total 66,6 millions USD dédiés aux ressources naturelles — échappe également au FRIVAO.
« Ce mécanisme de détournement est une gifle à la mémoire des victimes congolaises, qui attendent encore réparation pour les souffrances endurées », s’indigne un observateur.
Un procès attendu et une lumière espérée
Alors que le procès de Constant Mutamba s’annonce, le pays retient son souffle. Même si le bureau présidé par Vital Kamerhe n’a pas brillé par sa célérité à traiter cette question au regard de l’actualité, ce scandale révèle une fois de plus la fragilité des institutions face aux prédations d’élites sans scrupules.
En cause, une mafia d’Etat, alimentée par des complicités au plus haut niveau, prête à détourner jusqu’aux fonds destinés aux pauvres victimes de guerre, aux orphelins et aux veuves. La justice congolaise est confrontée à une épreuve décisive : saura-t-elle aller au bout des investigations, sans complaisance ni partialité, en poursuivant toutes les personnes impliquées, pour enfin incarner une justice équitable et crédible ?