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Renaître de ses cendres au Nord Kivu

Francine se tient droite, devant une tente plantée sur ce qui fut autrefois sa maison. Tout autour d’elle, des cendres. Mais dans son regard, une détermination brûlante. Elle est de retour à Kimoka, son village du Nord-Kivu, après des mois d’errance, de peur et de perte. Ce retour, elle l’a partagé avec ses voisins. Ensemble, ils ont repris cette route incertaine et n’y ont plus trouvé que les vestiges de vies interrompues : des maisons réduites à néant, des champs occupés ou saccagés, des commerces partis en fumée.

Kimoka n’était plus un village, juste un souvenir blessé.
Avant les multiples vagues de violence qui ont secoué l’est de la République démocratique du Congo, Francine était une force tranquille. Présidente de l’Association villageoise d’épargne et de crédit Faida Yetu « notre intérêt », elle pilotait une initiative de microcrédit qui soutenait près de 400 personnes, dont plus de 300 femmes. Grâce à de petits prêts, ces femmes achetaient des terres, lançaient de petits commerces, faisaient tourner des moulins ou cousaient des vêtements à vendre. « Beaucoup d’hommes n’avaient pas de travail. C’étaient les femmes qui faisaient vivre les foyers », explique-t-elle.
Mais le 11 février 2024, tout bascule. Une nouvelle flambée de violence force Francine et ses voisins à fuir. Encore. Et encore. Cinq fois. Chaque fuite est une déchirure. Ils abandonnent couvertures, casseroles, économies, n’emportant avec eux que leur courage.

Dans les camps de déplacés, la vie est rude. Trop peu d’eau, de nourriture, de sécurité. Des femmes agressées en cherchant du bois. Des enfants morts de faim ou de maladie. Pourtant, Francine ne baisse pas les bras. Elle rassemble, elle organise. Même là, elle crée des groupes de solidarité, pour que personne ne soit seul.
« Nous n’avions rien. Mais nous nous sommes accrochées les unes aux autres. »
Quand les combats atteignent Goma, le camp est démantelé. Francine doit retourner à Kimoka. Mais elle ne revient pas seule. D’autres femmes l’accompagnent, animées par la même volonté : reconstruire, ensemble.
« Nos maisons sont parties. Nos champs aussi. Mais notre force, elle, est intacte. Et nous allons la faire pousser ici, à nouveau. »
Ce retour est fragile. Sans appui, tout peut s’effondrer. C’est là que le PNUD intervient : pas seulement pour l’urgence, mais pour l’avenir.

Le PNUD vient de lancer un plan de réponse à la crise à l’Est de la République démocratique du Congo, qui prévoit, entre autres :
🔹 des abris pour les déplacés dont les maisons ont été endommagées
🔹 des semences et des outils pour faire renaître les cultures
🔹 un soutien pour relancer les activités économiques des femmes
Francine et les femmes de sa communauté sont bien plus que des survivantes. Elles sont des bâtisseuses d’espoir. Des femmes qui croient encore, là où tout semble détruit. Ce qu’elles attendent aujourd’hui, c’est un partenaire qui croit, lui aussi, en un lendemain possible.

(Avec le PNUD)

Renaître de ses cendres au Nord Kivu
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Révolution de la Conscience Révoltée(8) , Quand les masques tombent : Nicolas Kazadi parle, et tout le monde se découvre"

(Par Jonas Tshiombela)

Avocat du Peuple

Il aura fallu qu’il quitte les lambris dorés du ministère des Finances pour que Nicolas Kazadi parle. Aujourd’hui, l’ancien grand argentier de la République démocratique du Congo lève le voile sur les coulisses opaques de la gestion publique, dénonçant conflits d’intérêts, pillage organisé et pressions politiques. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi ce silence durant tout son mandat ? Et pourquoi ses anciens collègues, complices ou silencieux hier, crient-ils aujourd’hui au scandale avec une indignation tardive ?

Une prise de parole tardive… mais révélatrice

Il faut être honnête : Nicolas Kazadi ne pouvait peut-être pas parler avant. Ministre au cœur du système, il était tenu par la loyauté gouvernementale, l’omerta politique, et peut-être aussi par le jeu dangereux des équilibres internes. Mais son silence n’est pas excusable pour autant. Il est aussi responsable que les autres de ce système qui continue à broyer les Congolais les plus vulnérables.

Cependant, en brisant aujourd’hui ce silence, il jette une lumière crue sur un fonctionnement étatique gangréné par les intérêts privés, la prédation et le cynisme. Son témoignage est précieux, mais il pose une autre question : fallait-il vraiment attendre sa dénonciation pour que les autres ceux qui le critiquent aujourd’hui  se réveillent ?

Les détracteurs d’hier, silencieux d’hier

Ils sont nombreux, aujourd’hui, à tirer sur Kazadi à boulets rouges. Certains y voient une revanche politique, d’autres une manœuvre pour masquer leur propre passivité. Mais où étaient-ils quand il fallait exiger des comptes en temps réel ? Pourquoi ce réveil soudain ? L’indignation sélective est aussi une forme de complicité.

La vérité est que la plupart des élites politiques congolaises ont cultivé le silence, la lâcheté ou la duplicité. Et c’est cette culture du silence  alimentée par les deals souterrains et les intérêts partagés qui permet aujourd’hui encore aux milliards publics de disparaître dans les poches d’une minorité.

Justice absente, peuple trahi

Comme toujours, la justice congolaise brille par son absence. Aucun procureur ne s’est encore saisi des dossiers évoqués. Aucun audit public n’a été déclenché. Aucune commission indépendante n’a été constituée. Pendant ce temps, la majorité des Congolais vit sans eau, sans lumière, sans soins de santé, sans avenir pour leurs enfants.

L’impunité n’est pas une fatalité : c’est une décision politique. C’est le choix de protéger les siens au lieu de servir la nation. Et tant que ce choix prévaudra, le pillage continuera, comme un cancer incurable.

Reprendre le contrôle du destin national

Les dénonciations de Kazadi qu’elles soient sincères ou stratégiques doivent être un point de départ. Pas un simple épisode médiatique. L’heure est venue d’en finir avec les règlements de comptes entre factions pour construire un véritable mécanisme de redevabilité et de sanction.Pistes de rupture concrète :

1. Création d’un parquet financier autonome, doté de compétences nationales et internationales, avec obligation de résultats.

2. Mise en place d’une plateforme nationale de signalement des crimes économiques, ouverte aux citoyens et protégée par la loi.

3. Audit public et participatif de toutes les dépenses majeures des cinq dernières années, avec sanctions pour les auteurs de malversations.

4. Inscription dans la Constitution du caractère imprescriptible des crimes économiques majeurs.

5. Mobilisation citoyenne autour de la justice sociale et du contrôle populaire des ressources.

Il ne suffit plus de dénoncer. Il faut agir. Le peuple congolais mérite autre chose qu’un théâtre de dénonciations politiciennes. Il mérite la vérité, la justice et la réparation. Et cela ne viendra ni des anciens ministres repentis, ni des politiciens en quête de revanche, mais d’un sursaut national et populaire.

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A Idjwi, l’agronome Heri Mulengezi distribue les plantules d’oignons aux habitants

Agronome de formation et déterminé à contribuer aux bonnes conditions de vie de la population insulaire d’Idjwi au Sud-Kivu, Heri Mulengenzi amorce la campagne de distribution gratuite des plantules d’oignons aux habitants.

En date du 11 mai 2025, des dizaines de familles du groupement Kihumba dans la chefferie Rubenga ont bénéficié de plantules d’oignons afin de lutter contre la famine pendant la saison sèche qui pointe à la porte.

“Nous distribuons à chaque famille 100 plats d’oignons afin que ces habitants de Goma, Bukavu ou au Rwanda voisin ne puissent plus faire des déplacements à la recherche de ces ingrédients importants pour l’alimentation”, explique Heri Mulengezi.

Une formation aux bénéficiaires

Avant la remise de ces semences, des enseignements importants ont été fournis aux bénéficiaires afin de semer dans les conditions requises ces plantules et de donner de meilleurs résultats.

“Nous avons formé les familles qui viennent de recevoir ces plantules, car nous avons besoin des bons résultats pour cette période difficile qui approche et de lutter contre l’insécurité alimentaire dans nos milieux. Les produits maraîchers sont toujours rares pendant la saison sèche et nous ferons un suivi régulier auprès de nos bénéficiaires”, ajoute-t-il.

Un ouf de soulagement pour les bénéficiaires

Pour les bénéficiaires, ces semences sont d’une importance capitale pour l’alimentation de leurs familles.

“Nous faisons face à une carence des oignons dans nos villages depuis longtemps. C’est vraiment une chance pour nous de recevoir gratuitement ces semences de la part de notre jeune Heri Mulengenzi. Nous lui disons merci et que l’Éternel le bénisse pour ses bonnes actions dans notre groupement”, confirme Jeanne, du village Bukole.

Un autre parent du village Chugi ajoute : “Je dis merci à notre fils qui milite pour le bien-être de nos familles.” Il vient de nous remettre ces semences que je vais planter et suivre tous les renseignements fournis afin que ma famille ne manque pas d’oignons pendant la saison sèche qui arrive bientôt”, se contente-t-il de dire.

Heri Mulengenzi a réussi à créer des centres de formations professionnels dans la coupe et couture, la menuiserie dans les groupements du territoire d’Idjwi. Il intervient depuis longtemps dans la production des pommes de terre, du maïs et de produits maraîchers dans le groupement Kihumba.

Richelieu Byamana/CP

A Idjwi, l’agronome Heri Mulengezi distribue les plantules d’oignons aux habitants
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Kasaï-Oriental : accusé de détournement, le Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa déchu de ses fonctions  

L’Assemblée Provinciale du Kasaï-Oriental a voté la déchéance du Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa le samedi 10 mai dernier pendant la séance plénière. Cette décision tombe suite aux accusations d’un détournement présumé de 3 millions de dollars américains alloués par le Gouvernement central dans le cadre des plans d’investissements dans cette partie du pays.

En effet, sur les 24 Députés Provinciaux présents dans la salle de plénière, 14 ont voté pour sa destitution, 9 autres s’y sont opposés et un bulletin nul. Les fonds publics destinés à des projets d’infrastructures et développement ont provoqué des vives polémiques quant à leur gérance.

D’après plusieurs sources, sur le 3 millions de dollars, seulement 2 millions seraient déposer à la banque et le 1 million restant aurait été utilisé à des fins personnelles.

La traçabilité de ces dépenses pose un sérieux problème, parce que ces fonds ne figurent dans aucune rubrique du programme budgétaire de la Province, bien qu’ils aient été transmis avant le dépôt de l’Edit 2025.

Justifiant ses dépenses, le Gouverneur a expliqué que les fonds ont été repartis de la manière suivante :

« 1,5 million de dollars pour l’acquisition d’équipements agricoles, 500 000 pour l’achat des véhicules et 81 782,20 pour le fonctionnement de l’administration. Il a encore précisé que, les fonds destinés aux investissements ont été mis au dépôt à terme en attendant la finalité de la procédure sur la passation des marchés publics, estimé à 90 jours », a-t-il expliqué. Des explications qui n’ont pas rencontré les attentes des élus de sa province.

Les Députés Provinciaux et la société civile ont exprimé leur désolation et ont exigé une enquête étroite afin de clarifier la gestion de ces fonds.

Ils indiquent également l’importance cruciale d’une gérance transparente et responsable des ressources publiques pour donner un élan de progrès voulu par les paisibles citoyens du Kasaï-Oriental.

Selon la loi, le Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa n’a que 24 heures après sa mise en accusation pour présenter sa démission, sauf s’il conteste devant la Cour Constitutionnelle.

Cette décision de l’Assemblée provinciale fait suite à la lettre adressée aux membres et présidents des Assemblées provinciales du pays par le Vice-Premier Ministre en charge de l’intérieur qui sensibilisait sur la sécurité et le bon fonctionnement des assemblées provinciales.

Il y a lieu de noter que cette déchéance du Gouverneur ouvre la voie à des sanctions judiciaires à l’endroit du Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa. Il est dorénavant appelé à comparaitre devant les instances judiciaires afin de répondre aux accusations portées à son encontre.

Hardi Moyo

Kasaï-Oriental : accusé de détournement, le Gouverneur Jean-Paul Mbwebwa déchu de ses fonctions   
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Présumé détournement des Fonds , Constant Mutamba : ‘‘Aucun contrat signé sur les 39 millions de dollars américains’’

 Dans son communiqué signé et publié le 11 mai de l’année en cours, le Ministère d’Etat en charge de la Justice et Garde des Sceaux dément toutes les accusations en son endroit concernant un présumé détournement de 39 millions de dollars américains. Ce présumé détournement n’est qu’une propagande de désinformation et de manipulation de l’opinion publique pour mettre en péril tous les efforts du Gouvernement musclés dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics.

C’est dans le cadre d’un projet de construction de nouvelles prisons modernes et maisons d’arrêt que ces fonds détournés auraient été alloués au Ministère de la Justice et Garde des Sceaux selon la campagne menée sur internet. Etant des allégations sans fondement véridique, ce dernier tenait à préciser quelques points qui peuvent éclairer la population congolaise.

Ainsi, le Ministère de la justice souligne « qu’aucune convention de 39 millions USD n’a été signé par lui et que la supposée lettre de la DGCMP circulant actuellement sur la toile est un fake news (fausse information)».

Il affirme également qu’aucun fond n’a été jusqu’ici décaissé de son compte ou même celui du Trésor Public. « Le Ministère de la Justice et celui des Finances veillent au respect strict des procédures afin de garantir qu’aucun fonds de l’Etat ne soit détourné», a-t-il déclaré dans ce communiqué.

Constant Mutamba, Ministre de la Justice, s’engage à entamer des procédures judiciaires contre les propagateurs de ces faux bruits qui visent à attaquer les efforts, déjà en marche, du Gouvernement dans sa lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics. 

Hamlish Nketani

Présumé détournement des Fonds , Constant Mutamba : ‘‘Aucun contrat signé sur les 39 millions de dollars américains’’
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Kinshasa : une collecte des fonds lancée par les diplomates africains en faveur des sinistrés des dernières inondations

Hans Das, Directeur général-adjoint et officier en chef chargé des opérations de la direction générale européenne échange avec la ministre des Affaires sociales, Nathalie Azazi.

Les dernières inondations qui ont causé des pertes énormes en matériels et en vies humaines à Kinshasa n’ont pas laissé le Gouvernement de la République et les hommes de bonne volonté indifférents face au nombre élevé des sinistrés enregistrés. C’est le tour des ambassadeurs des pays africains accrédités en RDC de lancer, depuis lundi 12 mai à Kinshasa, une collecte de fonds en leur faveur. Rachid Agassim, Ambassadeur du Royaume du Maroc et doyen des Ambassadeurs africains en RDC, l’a confirmé à l’issue d’un échange avec la Ministre des Affaires Sociales, Nathalie Aziza, dans son cabinet de travail situé dans la commune de la Gombe.

Rachid Agassim a déclaré, au sortir de cet échange, qu’il s’agissait bel et bien d’une action solidaire organisée en marge de la Journée de l’Afrique. «Le groupe d’ambassadeurs africains veut accomplir une action solidaire à l'occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique, le 25 mai. Nous allons commencer par aider les sinistrés qui sont actuellement au stade Tata Raphaël. Nous, Africains, avons grandi dans des sociétés où la solidarité est une valeur essentielle : solidarité au sein de la famille, du quartier, de la ville et même de l’Etat ».

Une solidarité sans faille pour ces africains en quête du bien-être social des populations victimes des dernières inondations dans la capitale congolaise.

Les diplomates encouragent d’autres groupes à leur emboîter le pas pour contribuer au bien-être social.

Un chemin déjà emprunté par l'Union européenne, à en croire Hans Das, Directeur Général adjoint et officier en chef chargé des opérations de la Direction générale européenne pour les opérations d’aide humanitaire et la protection civile (ECHO).

D’après lui, 300 tonnes d’aide humanitaire sont disponibles en faveur des déplacés de guerre.

Il rassure, par ailleurs, quant à l’engagement de l’ECHO à multiplier les plaidoyers auprès des autorités de l’Union européenne afin de renforcer leur assistance aux victimes des atrocités dans la partie Est de la RDC, rapporte le service de communication des Affaires sociales.

Il y a lieu de noter que la Journée de l’Afrique est célébrée le 25 mai de chaque année, jour où l’Afrique est entrée dans l’histoire avec la fondation de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1963, précurseur de l’Union Africaine (UA). Elle est non seulement célébrée en Afrique mais également dans le reste du monde.

César Nkangulu

Kinshasa : une collecte des fonds lancée par les diplomates africains en faveur des sinistrés des dernières inondations
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