All Stories

Interpellation envers le Gouvernement en Conseil des Ministres, RDC : Félix Tshisekedi préconise l’intégration de la formation professionnelle dans les grands projets d’investissements !

Dans son mot, lors de la réunion du Conseil des Ministres tenue, vendredi 11 juillet 2025, à la Cité de l’Union Africaine, le Président de la République, Chef de l’Etat, a rappelé au Gouvernement ses engagements par rapport à la mise en œuvre de plusieurs projets de développement d’envergure, inscrits dans le cadre du Programme National Stratégique de Développement (PNSD), qui couvre l’ensemble des secteurs vitaux de la Nation.

Dans cette dynamique, il a déclaré que le Ministère de la Formation Professionnelle et Métiers occupe une place centrale pour la réussite de toutes les initiatives envisagées, car sa vocation consiste à doter le pays d’une main-d’œuvre qualifiée et à contribuer à l’émergence d’une classe moyenne.

‘’Il s’observe malheureusement, a déploré le Président de la République, qu’à ce jour, de nombreux emplois pourtant réservés exclusivement aux Congolais, y compris dans des métiers de base tels que la maçonnerie, la peinture, le carrelage ou la conduite d’engins, sont occupés par des ressortissants étrangers, faute de main-d’œuvre nationale qualifiée. Les projets structurants tels que l’Accord minier à conclure entre la République Démocratique du Congo et les Etats-Unis d’Amérique, l’exploitation du manganèse dans la province du Kongo-Central, le Corridor de Lobito, et bien d’autres encore, nécessitent une préparation rigoureuse de notre main-d’œuvre nationale, condition sine qua non pour concrétiser son engagement en faveur de la création d’emplois durables et décents pour les Congolais. Dans cette optique, et afin de limiter la fuite des capitaux par le recours excessif à une main-d’œuvre étrangère, d’anticiper l’offre de compétences techniques à mobiliser dans les projets d’investissement, et de favoriser la mobilité professionnelle nationale, le Président de la République a engagé la Première Ministre à responsabiliser le Ministre de la Formation Professionnelle et Métiers, à mettre en place une Commission gouvernementale, élargie à son Cabinet et aux structures publiques directement concernées par cette question, en vue de proposer des mesures législatives et réglementaires nécessaires quant à ce’’, rapporte, dans le compte rendu du Conseil, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et médias, Porte-parole du Gouvernement.

COMPTE RENDU DE LA CINQUANTE ET UNIEME REUNION

ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES

Vendredi 11 juillet 2025

Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, FélixAntoine TSHISEKEDI TSHILOMBO a présidé, ce vendredi 11 juillet 2025 à la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, la cinquante et unième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République.

Trois (03) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir : 

  1. Communication de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ;
  2. Points d’information ;
  • Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres.

I. COMMUNICATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE 

La communication du Président de la République, Chef de l’Etat a porté sur trois (03) points principaux, à savoir :

1. De l’intégration de la Formation Professionnelle dans les Grands

Projets d’investissement en République Démocratique du Congo

Le Président de la République, Chef de l’Etat, a rappelé que le Gouvernement s’est engagé dans la mise en œuvre de plusieurs projets de développement d’envergure, inscrits dans le cadre du Programme National Stratégique de Développement (PNSD), qui couvre l’ensemble des secteurs vitaux de la Nation.

Dans cette dynamique, le Ministère de la Formation Professionnelle et Métiers, dont la vocation est de doter notre pays d’une main-d’œuvre qualifiée et de contribuer à l’émergence d’une classe moyenne, occupe une place centrale dans la réussite de ces initiatives.

Il s’observe malheureusement, a déploré le Président de la République, qu’à ce jour, de nombreux emplois pourtant réservés exclusivement aux Congolais, y compris dans des métiers de base tels que la maçonnerie, la peinture, le carrelage ou la conduite d’engins, sont occupés par des ressortissants étrangers, faute de main-d’œuvre nationale qualifiée.

Les projets structurants tels que l’Accord minier à conclure entre la République Démocratique du Congo et les Etats-Unis d’Amérique, l’exploitation du manganèse dans la province du Kongo-Central, le Corridor de Lobito, et bien d’autres encore, nécessitent une préparation rigoureuse de notre main-d’œuvre nationale, condition sine qua non pour concrétiser son engagement en faveur de la création d’emplois durables et décents pour les Congolais.

Dans cette optique, et afin de limiter la fuite des capitaux par le recours excessif à une main-d’œuvre étrangère, d’anticiper l’offre de compétences techniques à mobiliser dans les projets d’investissement, et de favoriser la mobilité professionnelle nationale, le Président de la République a engagé la Première Ministre à responsabiliser le Ministre de la Formation Professionnelle et Métiers, à mettre en place une Commission gouvernementale, élargie à son Cabinet et aux structures publiques directement concernées par cette question, en vue de proposer des mesures législatives et réglementaires nécessaires quant à ce.

Ces mesures consisteront notamment à :

  • Inciter tout investissement en République Démocratique du Congo à inclure la construction et l’équipement d’un Etablissement moderne de formation professionnelle dans le périmètre du projet ;
  • Associer systématiquement le Ministère de la Formation Professionnelle et Métiers à la phase de conception et de mise en œuvre desdits projets ;
  • Réserver impérativement une quotité du budget de chaque projet à la formation professionnelle, notamment dans les filières porteuses et innovantes, adaptées aux besoins du secteur concerné.

Un rapport d’étape sur la méthodologie de mise en œuvre de cette instruction est attendu dans les 15 jours. 

2. De la nécessité de rapprocher les Services publics des administrés à Kinshasa et dans d’autres villes à fortes populations

Dans le deuxième point de sa communication, le Président de la République est revenu sur la nécessité de rapprocher les Services publics des administrés à Kinshasa et dans d’autres villes à fortes populations, insistant sur le fait que la bonne gouvernance exige une Administration publique accessible, réactive et équitablement répartie sur l’ensemble du territoire. 

Or, il est constaté que, pour la majorité des démarches administratives, dans les grandes agglomérations du pays, les citoyens sont contraints de se rendre au centre-ville, où se concentrent la quasi-totalité des services publics.

Cette centralisation excessive entraîne de nombreux effets pervers notamment, les mouvements massifs et quotidiens de population vers une zone unique, les embouteillages prolongés et coûteux en temps comme en ressources, la pression accrue sur les services urbains, la baisse notable de la qualité de vie, tant pour les usagers que pour les agents publics.

Cette configuration renforce les inégalités d’accès aux services, en défaveur des citoyens vivant dans les communes périphériques, et contribue à un sentiment d’éloignement, voire d’exclusion, vis-à-vis de l’administration publique.

Face à cette situation préoccupante, il devient impératif de repenser l’organisation territoriale de notre Administration, dans l’optique de garantir une meilleure proximité, une plus grande efficacité, et une justice spatiale dans la distribution des services publics. 

Il s’agit de bâtir une Administration de proximité, moderne, inclusive, et soucieuse des besoins réels de nos populations, objectifs, par ailleurs poursuivis par le Programme du Développement des 145 Territoires.

A cet effet, le Président de la République a insisté pour que les mesures suivantes méritent une attention prioritaire :

  • L’activation effective des services publics au niveau de chaque Commune, afin de rapprocher l’Administration des citoyens, de décongestionner les centres urbains, et d’alléger la pression sur les infrastructures existantes ;
  • L’affectation, dans la mesure du possible, des agents publics dans les services situés dans leurs Communes de résidence, afin de promouvoir leur bien-être, d’optimiser leur temps de travail, de réduire les coûts de transport, et de renforcer leur enracinement social et communautaire.

Ces réformes structurelles doivent s’inscrire dans une vision réaliste, progressive, pragmatique et concertée.

Le Président de la République a enjoint le Gouvernement, par l’entremise du Vice-Premier Ministre, Ministre de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service public ainsi que celui de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, de diligenter une étude de faisabilité en concertation avec l’ensemble des Ministères et services concernés, en vue de l’opérationnalisation graduelle de cette approche, en commençant par la ville de Kinshasa, avant son extension à d’autres centres urbains du pays.

Il s’agit là d’un jalon essentiel pour moderniser notre Administration, restaurer la confiance des citoyens dans les services publics, et poser les bases d’un Etat au service de tous, partout et en tout temps.

Un rapport d’étape est attendu à ce sujet dans les 30 jours.     

3. De la participation de l’Etat dans l’actionnariat des Entreprises d’économie mixte

Dans le dernier point de sa communication, le Président de la République s’est appesanti sur la participation de l’Etat dans l’actionnariat des Entreprises d’économie mixte.  

S’appuyant sur les résolutions fortes des états généraux du Portefeuille récemment tenus à Kinshasa, il a soutenu la nécessité de réévaluer avec rigueur et lucidité la portée réelle de la participation de l’Etat Congolais dans les entreprises d’économie mixte. Car, il apparaît avec évidence que dans bon nombre de ces sociétés, la présence de l’Etat n’est que nominale, voire illusoire. 

Cette situation préoccupante traduit une marginalisation progressive des intérêts publics et même des mandataires publics dans la conduite de la vie économique nationale et entraîne un manque à gagner significatif pour le Trésor public. 

Elle constitue une atteinte manifeste aux objectifs de souveraineté économique, de justice fiscale et de développement inclusif que s’est fixé le Gouvernement de la République.

Pour le Président de la République, il est indispensable de rompre avec cette logique d’effacement institutionnel, pour faire de la participation de l’Etat un véritable levier stratégique au service de l’intérêt général. Cette participation ne saurait demeurer passive ou décorative. Elle doit être pleinement assumée, rigoureusement exercée et résolument orientée vers la création de richesse, la bonne gouvernance et la transparence.

C’est dans cet esprit qu’il a engagé le Ministre du Portefeuille à prendre toutes les mesures nécessaires en vue de la redynamisation et de la valorisation effective de l’actionnariat public dans les entreprises d’économie mixte.

A cet effet, les actions suivantes devront être menées sans délai :

  • Recenser, cartographier et tenir à jour un registre exhaustif de toutes les entreprises d’économie mixte dans lesquelles l’Etat congolais détient une participation, même minoritaire, en veillant à l’actualisation régulière des données relatives à la composition de l’actionnariat, aux organes de gestion et aux performances économiques ;
  • Vérifier la présence effective et la participation active des mandataires de l’Etat dans toutes les instances de gouvernance, y compris dans la formulation des politiques stratégiques, les processus de prise de décision, le contrôle budgétaire et l’évaluation des performances ;
  • Faire respecter de manière stricte les droits patrimoniaux et institutionnels de l’Etat, en garantissant notamment l’accès aux états financiers certifiés, la tenue régulière des Conseils d’administration, la publication des rapports de gestion et la mise en œuvre des recommandations des organes de contrôle et d’audit ;
  • Veiller à la perception rigoureuse, transparente et régulière des dividendes revenant à l’Etat, avec la mise en place d’un mécanisme de traçabilité robuste et automatisé, garantissant leur reversement intégral au Trésor public dans les délais requis.

En procédant ainsi, a martelé le Président de la République, « il sera question de restaurer l’autorité économique de l’Etat et de renforcer sa capacité à mobiliser des ressources internes pour financer les priorités nationales, stimuler l’investissement public, et impulser une croissance inclusive et durable ».

Un rapport détaillé sur l’état des lieux, les manquements constatés, les mesures correctives engagées et les premières retombées concrètes est attendu dans les 60 jours.

Intervention de la Première Ministre :

Dans la suite de la communication du Président de la République, la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement est revenue sur la nécessité de la mise à jour des engagements du Gouvernement envers les partenaires sociaux.

Elle a souligné que, depuis l’investiture du Gouvernement par l’Assemblée nationale, son équipe gouvernementale a priorisé le maintien du dialogue permanent entre le Gouvernement et les Partenaires sociaux. 

« En ce moment où notre pays fait face à des enjeux multiples, cette exigence politique nous incite à privilégier davantage la paix sociale dans les différents secteurs de la vie nationale, notamment les secteurs de la Santé, du Travail, de la Fonction Publique, de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur et Universitaire », a soutenu la Première Ministre.

Pour cette fin, le dialogue social entre le Gouvernement et les Partenaires sociaux doit demeurer indispensable pour parvenir à des accords sur des problématiques majeures, particulièrement sur l’amélioration des conditions de travail ; car, grâce à ce dialogue permanent, des avancées significatives dans l’exécution des différents engagements pris par le Gouvernement dans ces secteurs ont été enregistrés. 

Pour consolider les résultats déjà acquis, il se dégage la nécessité d’une mise à jour des revendications exprimées ainsi que des engagements conclus.  

Ainsi, la Première Ministre en a appelé à tous les Ministres qui constituent le Banc gouvernemental, principalement le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service Public ; le Ministre d’Etat, Ministre du Budget et le Ministre des Finances, chacun en ce qui le concerne, de mettre à jour leurs engagements respectifs, afin de permettre au Gouvernement de définir une stratégie holistique pour leur exécution.

II. POINTS D’INFORMATION   

II.1. Etat et administration du territoire  

Au nom de son titulaire en mission, le Vice-Ministre des Affaires Coutumières a présenté au Conseil, le rapport sur l’état et l’administration du territoire national. 

 Au cours de la semaine qui s’achève, l’état d’esprit de la population est demeuré calme, et a été marqué par :

  • Les fortes attentes de la population autour des négociations de Doha/Qatar entre tes représentants du Gouvernement et ceux du M23/AFC, après la signature de l'Accord de Paix RDC-Rwanda, sous l'égide des Etats-Unis d’Amérique ;
  • Les inquiétudes consécutives à la menace de grève par le personnel de santé à travers le territoire national, à partir du 14 juillet 2025 ;
  • L'attente de l'opinion nationale concernant les retombées de la présence de la délégation des Nations Unies dans la ville d'Uvira, en mission d'enquête sur les violations des droits de l'homme liées à la guerre de l'Est.

Sur le plan politique, il a été fait état, au Kasaï-Central, de la déchéance du Bureau de l'Assemblée provinciale et de la constitution du Bureau d'âge, qui se heurte à la contestation de certains députés, bloquant ainsi l'élection d'un nouveau bureau devant conduire ladite institution.

Privilégiant l'approche consensuelle utilisée dans les crises au sein des Assemblées provinciales du Sankuru et du Sud-Ubangi, le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a réuni, le 05 juillet 2025, les leaders et les délégués des forces politiques représentatives de l'Assemblée provinciale du Kasaï Central pour dégager un compromis de stabilité.

Dans la province du Sankuru, le Vice-Gouverneur de cette province a été notifié pour assumer l'intérim, en attendant l'issue de l'action judiciaire introduite par le Gouverneur déchu devant les instances judiciaires. 

La situation aux frontières, notamment avec l’Ouganda, a fait également l’objet du rapport présenté par le Vice-Ministre des Affaires Coutumières.  Concernant spécifiquement celle avec l’Ouganda, la Ministre d’Etat, Ministre des Affaires Etrangères a été chargée par le Président de la République de prendre des dispositions diplomatiques pour obtenir des explications claires sur la réouverture de notre frontière dans les zones occupées par les ennemis. 

Le Vice-Ministre des Affaires Coutumières a terminé son propos en donnant aux membres du Conseil l’évolution de l’opération Ndobo sur l’ensemble du territoire national ; et a fait état des cas des catastrophes et sinistres intervenus dans les Provinces du Kongo-Central, Mongala et Kasaï.

Le Conseil a pris acte ce rapport.

II.2. Situation sécuritaire

Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants a informé les membres du Conseil de la situation sécuritaire et des opérations de défense sur terrain. 

Il a indiqué que la situation des opérations militaires est marquée par les mouvements incessants de troupes ennemies et leurs supplétifs et de matériels le long des lignes de front, en particulier dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.   

Parallèlement à cette dynamique, les FARDC poursuivent des opérations conjointes avec les UPDF contre les terroristes ADF et les groupes armés réfractaires en Ituri.   

Spécifiquement, dans la province de l’Ituri, la Force conjointe FARDCUPDF a mené de manière simultanée des opérations aériennes et terrestres ciblant les positions des terroristes ADF/MTM dans les forêts des territoires d'Irumu et de Mambasa. 

Au Sud-Kivu, un renforcement significatif des agresseurs rwandais est observé sur l'ensemble des axes conduisant aux lignes de front, leur objectif étant de s'emparer des territoires sous contrôle des FARDC, notamment la ville d'Uvira.       

Dans le triangle Kinshasa-Kongo-Central-Grand Bandundu, les opérations menées par les FARDC, couplées aux efforts de sensibilisation de la réforme de la Réserve armée de la défense, ont permis le désarmement et le retrait de 1.500 insurgés, actuellement regroupés à Bukanga Lonzo. Leur transfert vers Kasangulu est envisagé. 

Le Conseil a pris acte de ce rapport.  

II.3. Evolution de la situation récente sur le marché des changes ainsi que des biens et services

La Gouverneure de la Banque Centrale du Congo, intervenant comme invitée, a indiqué que l'environnement macroéconomique intérieur est demeuré relativement stable au cours de la première semaine de juillet 2025, en dépit d'une légère accélération de l'inflation hebdomadaire et d'une évolution contrastée du taux de change.

En effet, le taux d'inflation hebdomadaire s'est établi à 0,14% contre 0,12% une semaine plus tôt. En cumul, depuis le début de l'année, l'inflation a atteint 4,36% contre 7,82% à la période correspondante de 2024. En glissement annuel, le taux d'inflation a atteint 8,10% contre 19,56% à la même période de l'année précédente, poursuivant ainsi sa tendance désinflationniste.

Au 04 juillet 2025, comparativement à la situation observée au 27 juin 2025, le Franc Congolais s'est apprécié de 0,07% sur le marché interbancaire et s'est déprécié de 0,27% sur le marché parallèle. Par rapport à fin 2024, la monnaie nationale s'est dépréciée de 0,84 % et de 0,50% respectivement sur les deux segments.

Par ailleurs, les cours mondiaux des principaux produits de base importés et exportés par la RDC se sont globalement bien comportés en rythme hebdomadaire.

La Gouverneure de la Banque Centrale du Congo a formulé une série de recommandations notamment pour l'accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles visant à diversifier la base productive afin de renforcer la résilience aux chocs extérieurs.

Prenant acte de ce rapport, le Conseil des Ministres a recommandé à la Gouverneure de la Banque Centrale du Congo de prendre contact avec les banques commerciales pour vérifier la justesse des prix qu’ils appliquent pour les différents services qu’elles offrent à leurs clients.

II.4. Situation épidémiologique  

Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a brossé la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo. 

S’agissant du Choléra, comparée à la semaine précédente, la tendance à la 27ème semaine épidémiologique est marquée par un statu quo du nombre des nouveaux cas de choléra passant de 1.609 à 1.602 cas suspects dont 64 décès, soit une létalité de 4% (contre 3,04% à la 26ème semaine). 

Depuis cinq semaines, on observe un dépassement de seuil de 1.000 cas par semaine et au total 17 provinces sur 26 ont été touchées par l'épidémie avec 137 Zones de Santé ayant notifié au moins 1 cas suspect de choléra. Il convient de signaler que trois provinces sont sorties de la phase épidémique (Lualaba, Haut-Lomami et Haut-Katanga).

Les provinces les plus touchées sont la Tshopo (30%) et le Sud-Kivu (20%), et concentrent la moitié des cas de choléra du pays. 

Depuis la 16eme semaine épidémiologique de cette année, la ville de Kinshasa fait face à une résurgence épidémique de choléra, avec 27/35 Zones de Santé touchées où le cumul de cas suspects est de 830 et 77 décès enregistrés dont 58 décès communautaires, soit une létalité de 9,2% contre 10,5% de la semaine passée. 

La Zone de Santé de Kokolo est en tête avec 387 cas, soit 46,6% de tous les cas de Kinshasa et la tranche d'âge de 15-49 ans est la plus affectée avec au total 427 cas. En ce qui concerne le Mpox, la tendance à la 26ème semaine épidémiologique est marquée par une diminution de cas suspects passant de 530 à 313. Cette tendance à la baisse est observée depuis plus de 5 semaines.

Le Conseil a pris acte de ce rapport.  

II.5. Note d’information relevant de la Fonction Publique 

Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Fonction Publique, Modernisation de l’Administration et Innovation du Service Public a présenté au Conseil une note d’information sur l’état des lieux du processus de mise à la retraite des agents et fonctionnaires de l’État.

 Il a rappelé que ce processus s’inscrit dans le cadre du sixième engagement du Chef de l’État visant à renforcer l’efficacité des services publics. 

La mise à la retraite est ainsi perçue comme un levier stratégique pour rajeunir l’Administration, garantir l’avancement en grade des agents, améliorer la gestion des ressources humaines, assainir le fichier de la paie, et honorer les engagements avec les partenaires internationaux, dont le Fonds Monétaire International (FMI).

 Cependant, après la vague de 11.000 départs en 2022, le processus s’est estompé en 2023 et 2024. La signature récente des Ordonnances de mise à la retraite par le Président de la République en faveur des Secrétaires Généraux, Directeurs et Chefs de Divisions, dont le processus de paiement des droits et avantages est en cours, marque la relance de ce processus qui mérite fluidification, le nombre d’agents éligibles ne cessant de croitre, au point d’attendre aujourd’hui plus de 314.000, tout régime confondu.

 Pour faire face à ce défi, il a proposé au Conseil un plan décennal, articulé autour de deux mécanismes de financement :

  1. Mécanisme budgétaire classique, consistant à affecter mensuellement 20 milliards CDF au sous-compte dédié ouvert à la Banque Centrale, comme prévu dans la Loi des Finances 2025 ;
  2. Mécanisme innovant de partenariat avec les banques payeuses, applicable dès 2026, qui permettrait à ces banques d’avancer les indemnités aux retraités, remboursées ensuite par l’État sous forme de mensualités équivalant aux anciennes rémunérations, sans surcoût pour le budget. Un Protocole d’accord sera ainsi discuté et signé entre l’Etat et les banques payeuses pour définir les modalités pratiques de mise en œuvre.

Ce montage financier, conforme à la Loi sur les finances publiques (article 15 alinéa 3), évite tout recours à l’endettement et s’appuie sur les avancées de la réforme sur la bancarisation de la paie. Il vise à garantir la régularité, la soutenabilité et l’automaticité du processus de retraite, qui est un droit fondamental pour tout Agent, après de loyaux services rendus à la Nation.

 Une Commission technique interinstitutionnelle sera mise en place pour piloter ce dispositif, incluant les Ministères de la Fonction Publique, du Budget et des Finances, avec la participation de la Présidence, la Primature et de la CNSSAP, afin d’assurer un équilibre entre les départs à la retraite et la capacité de la Caisse à assurer les pensions.

Par ailleurs, le Vice-Premier Ministre en charge de la Fonction Publique a rappelé que consécutivement à la signature des actes de mise à la retraite, des mesures idoines ont été communiquées aux responsables des services publics afin d’assurer une fin de carrière honorable et apaisée aux agents concernés. 

 Il s’agit notamment de l’obligation de ne pas automatiquement les remplacer dans les fonctions qu’ils exercent tant qu’ils n’ont pas été préalablement notifiés par l’autorité compétente et, de ne pas procéder à leur retrait du fichier de la paie tant qu’ils n’ont pas encore reçu payement des avantages auxquels ils ont légalement droit.  

 Le Conseil a pris acte de cette note d’information.

II.6. Note d’information relevant du secteur des Infrastructures 

Le Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics a présenté le rapport sur l’état d’avancement du Programme d'urgence de la voirie et de curage mis sur pied, à la suite des inondations exceptionnelles survenues sur la ville de Kinshasa.

 Ainsi, se conformant à une décision de la 38ème réunion du Conseil des Ministres tenue le 04 avril 2025, il a aussi fait le point respectivement sur : 

  • les travaux de construction des rocades de la ville de Kinshasa ;
  • les projets suivis par la ville de Kinshasa ;
  • les projets réalisés avec l'appui des bailleurs des fonds (BM, BADEA) ; et, enfin, - les projets réalisés en Partenariat Public Privé.

Cependant, nonobstant l'exécution des travaux du programme d'urgence en cours, le Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics a alerté sur le fait qu’on devrait pas perdre de vue la nécessité et l’urgence de réaliser de nouveau des travaux de curage en début du mois de septembre 2025 afin d'obtenir un fonctionnement optimal de l'ensemble du réseau de drainage, avant l'arrivée des prochaines pluies, et d’éviter ainsi les inondations dernièrement enregistrées en avril et mai 2025. Toutes les rivières de Kinshasa sont ainsi concernées.

 Le Conseil a pris acte de cette note d’information.

II.7. Note d’information relevant des Finances Publiques  

Le Ministre des Finances a fait le point sur la nécessité de renforcer l’élargissement du marché des titres publics en République Démocratique du Congo.

 En effet, il a soutenu que le marché des titres publics a permis de financer les opérations financières du Gouvernement en 2024 pour plus 2.000 milliards de Franc Congolais. Cependant, a - t - il précisé, ce marché des titres est contrôlé à 98% par les banques commerciales. Les placeurs institutionnels, à savoir : les sociétés d’assurance et les caisses de retraite ont une participation faible alors que celle des particuliers est quasi inexistante

 En réalité, ce marché demeure peu profond avec des maturités relativement courtes et une forte prédominance des banques commerciales.

 Pour y faire face, le Ministre des Finances a initié un Programme de vulgarisation des opérations d'émission des titres publics. Il vise à faire connaitre davantage les opérations d'émission des Bons du Trésor et Obligations du Trésor aux investisseurs autres que les banques en vue de l'élargissement de ce marché.

Le Ministère des Finances, qui intensifie les efforts visant la mobilisation accrue des ressources nécessaires au financement du Budget de l'Etat, a sollicité le soutien du Gouvernement considérant les effets positifs attendus de ce Programme.

Le Conseil a pris acte de cette note d’information.

III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS  

Les membres du Conseil ont approuvé le relevé de décisions prises lors de la 50ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 04 juillet 2025.

Commencée à 14h58’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 18h55.

Patrick MUYAYA KATEMBWE

Ministre de la Communication et Médias Porte-parole du Gouvernement

Interpellation envers le Gouvernement en Conseil des Ministres, RDC : Félix Tshisekedi préconise l’intégration de la formation professionnelle dans les grands projets d’investissements !
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

RD Congo : le RECIC – Kwilu a éveillé la conscience des animateurs et ONGs concernant les élections en RDC

Le Réseau d’éducation civique au Congo (RECIC), une des structures de la société civile spécialisée en matière électorale en République démocratique du Congo (RDC) vient d’éveiller la conscience de ses animateurs du terrain ainsi que celle des autres Organisations non gouvernementales (ONG) qui évoluent dans le même domaine d’intervention. Cette sensibilisation a essentiellement gravité autour des élections dans ce pays éléphantesque.

L’activité s’est déroulée mercredi 9 juillet dernier dans la grande salle Kinduku/Collège Sadisana dans la commune de Nzinda, et cela en présence du représentant du bourgmestre de l’Entité territoriale décentralisée concernée. Cela arrive au moment où la Commission électorale indépendante (CENI) est en pourparlers avec le gouvernement de la RDC en vue d’organiser prochainement les élections urbaines, municipales et locales.  

« Cet atelier de sensibilisation témoigne de l’intérêt que le secrétariat exécutif ne cesse d’accorder à la promotion de l’Education civique et électorale de la RDC. L’activité est également liée au lancement officiel de l’exécution du Projet NED relatif au processus électoral et de gouvernance participative », a déclaré Raymond Kitako, responsable du RECIC-Kwilu à Kikwit lors de la cérémonie d’ouverture de la séance de sensibilisation.

De son côté, Delphine Ntanga, cheffe du bureau de la CENI Bulungu, s’est évertuée d’élucider toutes les matières inhérentes aux élections dans ce pays.

« Nous sommes déjà au quatrième cycle électoral en RDC. Ce quatrième cycle était celui de 2023 avec les élections présidentielles et législatives. Pour organiser les élections, la CENI commence par les activités préélectorales qui permettent de connaitre le nombre des centres d’inscriptions. A cela s’ajoute l’opération d’identification et l’enrôlement des électeurs pour leur permettre d’avoir chacun une carte d’électeur. Puis arrive l’opération de la cartographie des bureaux de vote pour permettre de savoir là la population électrice doit voter », a expliqué Delphine Ntanga.

Elle a ajouté qu’après cette étape, la CENI recrute les agents temporaires qui vont travailler dans les bureaux de vote. La cheffe de la CENI Bulungu n’a pas oublié de donner tous les détails concernant les activités que cette institution mène pendant le processus électoral en RDC.

Ntanga a saisi cette occasion pour inviter les femmes à s’engager dès maintenant pour préparer leurs dossiers pour les élections municipales, urbaines et locales qui pointent à l’horizon.

Cet exposé a donné lieu à des échanges fructueux dans la salle. Ces échanges ont permis de dégager quelques recommandations susceptibles d’améliorer le processus électoral dans le pays.  

Badylon Kawanda Bakiman

 

RD Congo : le RECIC – Kwilu a éveillé la conscience des animateurs et ONGs concernant les élections en RDC
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

RD Congo : le RECIC – Kwilu a éveillé la conscience des animateurs et ONGs concernant les élections en RDC

Le Réseau d’éducation civique au Congo (RECIC), une des structures de la société civile spécialisée en matière électorale en République démocratique du Congo (RDC) vient d’éveiller la conscience de ses animateurs du terrain ainsi que celle des autres Organisations non gouvernementales (ONG) qui évoluent dans le même domaine d’intervention. Cette sensibilisation a essentiellement gravité autour des élections dans ce pays éléphantesque.

L’activité s’est déroulée mercredi 9 juillet dernier dans la grande salle Kinduku/Collège Sadisana dans la commune de Nzinda, et cela en présence du représentant du bourgmestre de l’Entité territoriale décentralisée concernée. Cela arrive au moment où la Commission électorale indépendante (CENI) est en pourparlers avec le gouvernement de la RDC en vue d’organiser prochainement les élections urbaines, municipales et locales.  

« Cet atelier de sensibilisation témoigne de l’intérêt que le secrétariat exécutif ne cesse d’accorder à la promotion de l’Education civique et électorale de la RDC. L’activité est également liée au lancement officiel de l’exécution du Projet NED relatif au processus électoral et de gouvernance participative », a déclaré Raymond Kitako, responsable du RECIC-Kwilu à Kikwit lors de la cérémonie d’ouverture de la séance de sensibilisation.

De son côté, Delphine Ntanga, cheffe du bureau de la CENI Bulungu, s’est évertuée d’élucider toutes les matières inhérentes aux élections dans ce pays.

« Nous sommes déjà au quatrième cycle électoral en RDC. Ce quatrième cycle était celui de 2023 avec les élections présidentielles et législatives. Pour organiser les élections, la CENI commence par les activités préélectorales qui permettent de connaitre le nombre des centres d’inscriptions. A cela s’ajoute l’opération d’identification et l’enrôlement des électeurs pour leur permettre d’avoir chacun une carte d’électeur. Puis arrive l’opération de la cartographie des bureaux de vote pour permettre de savoir là la population électrice doit voter », a expliqué Delphine Ntanga.

Elle a ajouté qu’après cette étape, la CENI recrute les agents temporaires qui vont travailler dans les bureaux de vote. La cheffe de la CENI Bulungu n’a pas oublié de donner tous les détails concernant les activités que cette institution mène pendant le processus électoral en RDC.

Ntanga a saisi cette occasion pour inviter les femmes à s’engager dès maintenant pour préparer leurs dossiers pour les élections municipales, urbaines et locales qui pointent à l’horizon.

Cet exposé a donné lieu à des échanges fructueux dans la salle. Ces échanges ont permis de dégager quelques recommandations susceptibles d’améliorer le processus électoral dans le pays.  

Badylon Kawanda Bakiman

 

RD Congo : le RECIC – Kwilu a éveillé la conscience des animateurs et ONGs concernant les élections en RDC
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Dans une lettre ouverte au Cardinal Fridolin Ambongo, Thierry Monsenepwo : ‘‘Ne condamnez pas la paix naissante’’

«Eminence, nous vous le demandons humblement : n’étouffez pas la fragile lumière qui commence à poindre. Soyez ce berger qui guide, mais qui ne détruit pas l’enclos déjà bâti. Ne jetons pas le doute là où il faut semer la foi. Prêchons par l’espérance. Corrigeons, oui, mais construisons d’abord», une demande implicite de Jean Thierry Monsenepwo au Cardinal Fridolin Ambongo à la suite de son dernier point de presse tenu à Rome, après la signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington le 27 juillet 2025. Le politologue a préféré réagir par une lettre ouverte qu’il a adressée au prélat catholique depuis vendredi 11 juillet dernier, dont l’intégralité est reprise ci-dessous.

Lettre ouverte de l’ambassadeur Thierry Monsenepwo à Son Éminence Fridolin Cardinal Ambongo :

« Ne condamnez pas la paix naissante »

Éminence,

Que la paix du Christ, Lui qui est notre espérance même quand tout vacille (Hébreux 6 : 19), soit avec vous.

C’est dans un esprit de respect filial, mais aussi de responsabilité citoyenne, que nous vous adressons cette lettre. Non pas pour polémiquer, mais pour éclairer. Non pas pour juger, mais pour rappeler que le silence devant l’injustice est, lui aussi, un langage. Et parfois, une complicité.

Votre voix, Éminence, porte. Elle a guidé, dénoncé, éclairé. Vous avez, à maintes reprises, tiré la sonnette d’alarme contre les velléités de balkanisation de notre pays. Mais aujourd’hui, nous sommes profondément troublés : en critiquant l’accord de paix signé à Washington, vous vous trompez de combat.

Un silence qui pèse plus que des mots.

Il est une vérité que vous avez longtemps proclamée, et que le peuple congolais a gravée dans sa mémoire : la RDC est menacée de morcellement. Mais comment se fait-il qu’au moment où l’auteur principal de cette entreprise macabre — ‘’Paul Kagame’’ — est ouvertement désigné dans un rapport officiel des Experts des Nations Unies comme le parrain militaire du M23/AFC, vos dénonciations se tournent… non contre l’agresseur le Rwanda et Kagame, mais contre un instrument diplomatique de désescalade ?

“Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal” (Ésaïe 5 : 20).

Éminence, ce silence vis-à-vis de l’agresseur, ‘’Paul Kagame’’, contraste douloureusement avec la rigueur de vos propos contre l’accord de Washington. Et cela heurte les cœurs de millions de fidèles catholiques que nous sommes, qui depuis trois décennies, vivent chaque jour avec le glaive de la guerre sur la gorge.

Un accord comme toute œuvre humaine, imparfait, mais porteur de vie.

Avez-vous vraiment lu cet accord ? En vérité, il porte une particularité inédite : ‘’il ne se contente pas de proclamer la paix, il s’attaque enfin à son véritable nerf : l’exploitation illégale et mafieuse des minerais stratégiques’’. Or, tout analyste honnête sait que cette guerre n’est pas qu’ethnique ou territoriale : elle est minérale, logistique, économique, géopolitique.

Cet accord, pour la première fois, place les ressources au centre de la paix. Et cela, Éminence, ce n’est pas une faiblesse. C’est une avancée majeure.

Car « le commencement de la sagesse, c’est la crainte de Dieu » (Proverbes 9 : 10) — et ce Dieu-là est aussi le Dieu de vérité, qui aime que les causes soient examinées à la racine. Et la racine de cette déstabilisation depuis 1996, c’est Paul Kagame.

Oui, cet accord n’est pas parfait. Mais toute œuvre humaine est perfectible. Ce que notre peuple attend, ce ne sont pas des purismes idéologiques, mais des pas vers la paix. Même petits. Même fragiles.

Et si la paix vient aujourd’hui de l’Occident, de Washington, par une diplomatie ferme et une disponibilité stratégique du Président Donald Trump, doit-on la rejeter au nom d’une posture doctrinale ? N’est-ce pas Dieu lui-même qui peut susciter un Cyrus (cf. Esdras 1 : 1) pour délivrer son peuple, même hors du peuple élu ?

Les larmes de l’Est ne demandent pas une rhétorique, mais une solution.

Les enfants de Beni, les veuves de Rutshuru, les orphelins de Bunagana… nous peuple congolais n’en pouvons plus. Et nos frères et sœurs dans la partie Est de notre pays n’attendent pas de nous des débats de salon. Ils veulent vivre. Manger. Étudier. Prier dans leurs paroisses. Dormir sans sursaut.

Et si cet accord peut permettre de faire taire les armes, même un temps, même partiellement, alors nous avons l’obligation morale de le soutenir, de l’améliorer, mais non de le disqualifier.

« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5 : 9). Aujourd’hui la diplomatie du président Félix Tshisekedi a permis une cessation des hostilités dans cette partie du pays et l’implication de Donald Trump a permis la signature d’un accord historique. Nous devons les féliciter. Ils sont artisans de la paix, ils sont appelés fils de Dieu.

La foi chrétienne n’est pas une espérance passive.

Vous dites que le peuple n’a pas été écouté. Mais ce peuple, justement, crie depuis trente ans, et il sait qui sont ses bourreaux. Le peuple sait aussi que la paix est un chemin, pas un miracle tombé du ciel. Elle est faite de choix courageux, de concessions douloureuses, et parfois de pactes entre ennemis.

“Même Jésus, pour sauver l’humanité, a accepté de dialoguer avec Judas, et ne l’a pas empêché de l’embrasser. Mais cela n’a pas empêché le triomphe de la Résurrection”.

Un appel filial et fraternel.

Éminence, nous vous le demandons humblement : “n’étouffez pas la fragile lumière qui commence à poindre”. Soyez ce berger qui guide, mais qui ne détruit pas l’enclos déjà bâti. Ne jetons pas le doute là où il faut semer la foi. Prêchons par l’espérance. Corrigeons, oui, mais construisons d’abord.

“Le peuple a prié. La Vierge Marie a été invoquée. L’accord a été signé. Il n’est pas parfait, mais il existe. Et c’est, à nos yeux, une réponse partielle mais concrète aux genoux écorchés de ceux qui, depuis longtemps, supplient dans le désert de la souffrance”.

Recevez, Éminence, notre respect. Mais aussi notre interpellation. “Car le silence devant l’injustice, devant l’injuste, devant le bourreau connu, ou la critique sans solution, ne sont pas les chemins du Christ”.

« Si vous vous taisez, les pierres crieront » (Luc 19 : 40).

Et aujourd’hui, les pierres crient… à l’Est de la République. Surtout contre Paul Kagame.

Que la paix du Christ, celle qu’aucune géopolitique ne peut contrefaire, éclaire nos décisions et irrigue nos cœurs.

Dans une lettre ouverte au Cardinal Fridolin Ambongo, Thierry Monsenepwo : ‘‘Ne condamnez pas la paix naissante’’
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Lors d'une grande parade à Kinshasa , FARDC : le Général Sylvain Ekenge présente deux nouveaux adjoints de SCIFA

Dans une atmosphère empreinte de discipline et de solennité militaire, le Chef de l’État-Major général du Service de Communication et d’Information des Forces Armées (SCIFA), le Général Sylvain Ekenge, a présenté ce lundi 14 Juillet deux nouveaux officiers supérieurs adjoints affectés à des postes stratégiques au sein de son service. La cérémonie, organisée sous forme de parade de causerie morale, s’est tenue au siège de l’État-Major SCIFA à Kinshasa. Elle a réuni un bataillon complet composé de soldats, d’officiers, de corps civils et de gradés, tous mobilisés pour accueillir et écouter les orientations de leur chef hiérarchique.

Les deux nouveaux venus sont : Le Lieutenant-Colonel MONGBA Hazukay Mak, désormais chargé des opérations de renseignements, et le Lieutenant-Colonel NDJIKE Guillaume, nommé chargé de l’administration et de la logistique.

Tous deux proviennent de la 3ᵉ zone de défense au Nord-Kivu, où ils ont exercé des fonctions de haute responsabilité. Le Lt-Colonel Mongba fut responsable de la communication du secteur opérationnel Sukola 1 dans le Grand Nord, tandis que le Lt-Colonel Ndjike dirigeait le SCIFA au sein de la 34ᵉ région militaire basée à Goma.

Dans son adresse, le Général Ekenge a appelé l’ensemble de son personnel à respecter et obéir aux ordres des nouveaux commandants, précisant qu’ils occupent désormais des postes de commandement directement subordonnés à sa propre autorité.

Outre cette présentation, le Général Ekenge a profité de la rencontre pour rappeler les missions fondamentales du SCIFA, à savoir assurer la bonne image de l’armée congolaise dans l’espace public, par une communication rigoureuse, positive et axée sur les faits.

Il a mis l’accent sur : la discipline militaire, le port correct de l’uniforme, et la responsabilité individuelle sur les réseaux sociaux, appelant les militaires à ne pas s’exhiber en tenue sans autorisation, afin de préserver l'image de rigueur et de respect que l’on attend des forces armées.

« Un militaire a plus de devoirs que de droits. Notre devoir le plus sacré, c’est la loyauté envers les institutions de la République », a-t-il déclaré avec fermeté.

Le Général Ekenge a également insisté sur la loyauté absolue que doivent les militaires envers le Chef d’État-Major général et le Commandant Suprême des FARDC, appelant à la vigilance contre toute forme de trahison, et à l’amour de la patrie et du métier de soldat, surtout en cette période qu’il qualifie de « sensible ».

A la fin de la cérémonie, un représentant du chef de bataillon, au nom de tous les militaires présents, a réaffirmé l’engagement de la troupe à appliquer les instructions du commandement et à faire preuve d’exemplarité dans leur mission.

Cette parade, marquée par la chaleur de l’accueil et la rigueur du message, s’est révélée être un véritable moment de communion entre les anciens et les nouveaux cadres de SCIFA, renforçant l’esprit de corps au sein du département.

Le Général Sylvain Ekenge, fidèle à sa réputation de meneur rigoureux et stratège en communication militaire, continue ainsi à structurer son service avec efficacité, professionnalisme et loyauté envers la République.

Bosco Kiaka/CP

Lors d'une grande parade à Kinshasa , FARDC : le Général Sylvain Ekenge présente deux nouveaux adjoints de SCIFA
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Dans une lettre ouverte adressé à Félix Tshisekedi, RDC : Frida Okende appelle à la mémoire et à la justice pour Feu Chérubin Okende

Prenant la parole au nom de la famille, Frida Okende, fille de Feu Chérubin Okende, Député Nationale et porte-parole du parti de l’opposition ‘’Ensemble pour la République’’ retrouvé mort, ceinture attachée dans sa jeep stationnée sur l’avenue des Poids-Lourds, dans la commune de la Gombe depuis le 13 juillet 2023, a adressé une lettre ouverte au Président de la République dans laquelle elle exprime sa douleur et son incompréhension face à la conclusion judiciaire. Elle plaide pour une « justice, même tardive », en mémoire de son père. Elle dit s’en remettre aux valeurs de vérité et de justice que le Président incarne, selon elle, afin que ce dossier puisse faire l’objet « d’un regard nouveau, impartial et humain ».

Ci-dessous l’intégralité de la lettre.

A Son Excellence Monsieur Tshisekedi Tshilombo Félix-Antoine

Président de la République

Palais de la Nation

Kinshasa, le 12 juillet 2025

Objet : Appel à la mémoire et à la justice pour Feu OKENDE SENGA Chérubin

Excellence Monsieur le Président de la République,

C’est avec tout le respect que je vous adresse cette lettre, mue par une profonde douleur familiale mais aussi par un attachement sincère aux valeurs de justice, de vérité et de mémoire que vous incarnez au sommet de notre République.

Il y a maintenant deux ans, le 13 juillet 2023, mon père, Feu OKENDE SENGA Chérubin, ancien Ministre des Transports et Député National au moment de son décès, a été tragiquement arraché à la vie à Kinshasa dans des circonstances particulièrement troublantes. Sa mort, bien qu’officiellement qualifiée de suicide, demeure, pour notre famille comme pour des nombreux citoyens, entourée de zones d’ombre et d’incohérences majeures.

Nous avons accueilli cette conclusion avec une profonde consternation. Aucun élément tangible ne permettait de confirmer cette hypothèse avec certitude. Bien au contraire, les faits, les témoignages et le contexte laissaient entrevoir d’autres pistes, qui, à notre grand regret, n’ont pas été suffisamment explorées.

Excellence, si je vous écris aujourd’hui, c’est d’abord en tant que fille d’un homme d’Etat qui a servi la Nation avec dignité. Mais c’est aussi en tant que citoyenne ébranlée par ce sentiment d’abandon, ce silence de l’Etat face à la disparition d’un serviteur de la République. Je suis convaincue que la mémoire des hommes d’engagement mérite d’être protégée, et que la justice, même tardive, demeure un devoir fondamental de l’Etat.

Je sollicite humblement votre haute autorité pour que ce dossier puisse faire l’objet d’un regard nouveau, impartial et humain. Non pour rouvrir des blessures, mais pour qu’une lumière sincère soit enfin faite, et que la dignité de mon père, comme celle de notre justice, soit rétablie.

Je reste persuadée, Excellence, que vous avez à cœur d’agir pour la vérité, dans le respect de notre Constitution et des valeurs qui fondent notre vivre-ensemble.

En espérant que ma voix écho auprès de la vôtre, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

Dans une lettre ouverte adressé à Félix Tshisekedi, RDC : Frida Okende appelle à la mémoire et à la justice pour Feu Chérubin Okende
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Tshopo : Hub de développement économique, de préservation environnementale et pilier de la lutte contre le changement climatique

Retour sur la récente visite du Groupe de Coordination des Partenaires (GCP) à Kisangani et Yangambi, Province de la Tshopo, dans le Nord Est du pays. Les membres du Groupe de Coordination des Partenaires (GCP) s’accordent à reconnaître que la province de la Tshopo joue un rôle clé dans la réussite du projet du Couloir Vert. Une initiative ambitieuse alliant développement durable et transition économique dans le bassin du Congo. Cette conviction s’est renforcée à l’issue de la mission effectuée du 24 au 27 juin 2025, conduite par Eric Willemaers, Ministre-Conseiller à l’ambassade de Belgique en RDC et co-président du GCP.

L’objectif de cette mission était d’explorer les opportunités de développement socio-économique en lien avec le programme présidentiel du Couloir Vert Kivu-Kinshasa, un projet stratégique axé sur la préservation du bassin du Congo et le renforcement du rôle central de la Tshopo dans la croissance durable nationale.

Au cours de cette visite, plusieurs initiatives et projets, directement ou indirectement liés au Couloir Vert, ont été examinés afin de formuler des recommandations concrètes pour orienter les prochaines étapes du processus et encourager l’engagement des bailleurs autour des priorités identifiées.

Kisangani : des opportunités concrètes pour le développement du Couloir Vert

Après une visite de courtoisie au Gouverneur de province, Paulin Lendongolia Lebabonga, la délégation du GCP s’est rendue à la centrale hydroélectrique de la Tshopo pour évaluer l’état d’avancement des travaux de réhabilitation financés par ENABEL, l’agence belge de développement. Ces travaux, une fois achevés, devraient porter la production d’électricité à 13 mégawatts d’ici décembre 2025. Cette infrastructure constitue un levier stratégique pour améliorer l’accès à l’énergie, condition essentielle au décollage économique de la région.

La mission a également visité la faculté des sciences de l’Université de Kisangani, où des bâtiments modernes ont été construits grâce au financement de l’Union européenne. Le Centre de Surveillance de la Biodiversité (CSB), récemment rénové avec le soutien européen à la recherche scientifique, a également été inspecté.

Enfin, la délégation s’est rendue à l’école primaire Madula, située au PK 23 sur la RN4 dans le territoire d’Ubundu. Construite dans le cadre du Programme de Développement Local des 145 Territoires (PDL 145-T) mis en œuvre par le PNUD et utilisant l’énergie verte. Toutefois, cette école ne parvient toutefois pas à accueillir tous les élèves du village, malgré les efforts déployés.

Yangambi : symbole de renaissance scientifique et écologique

A Yangambi, la délégation a visité le laboratoire d’analyse du bois de l'Institut nationale pour l'Etude et la Recherche Agronomiques (INERA), une unité ultramoderne financée par l’Union européenne et employant plusieurs chercheurs qualifiés. Ce laboratoire permet d’identifier précisément les essences de bois grâce à des observations microscopiques, renforçant ainsi les capacités des douaniers à lutter contre le trafic illicite de bois aux frontières de la RDC.

La centrale de cogénération du Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), qui utilise le gaz issu de la combustion des déchets végétaux pour produire de l’électricité, a également été visitée. Une extension est prévue pour alimenter l’huilerie et le nouveau marché de Yangambi, en cours de construction, en partenariat avec l’INERA.

Un moment fort de la mission a été la visite de la tour à flux, un outil essentiel pour mesurer les émissions et la séquestration du CO₂ et d’autres gaz à effet de serre. Grâce à cette infrastructure, la communauté scientifique peut démontrer que les forêts du bassin du Congo séquestrent plus de carbone qu’elles n’en émettent — davantage même que la forêt amazonienne.

A l’INERA Yangambi, chercheurs et partenaires techniques développent une approche intégrée combinant recherche scientifique, conservation, développement énergétique et économique, soulignant que ces piliers sont interdépendants.

Vers une transition verte durable

Eric Willemaers a souligné que ''cette synergie entre science, biodiversité et filières agricoles constitue un modèle à consolider et à répliquer. Des ressources phylogénétiques uniques, comme le café robusta ou le palmier à huile, pourraient propulser la RDC au rang d’acteur stratégique sur les marchés mondiaux si elles sont valorisées de manière durable.''

Kato Longfield, cheffe de mission adjointe à l’ambassade de Grande-Bretagne en RDC, a salué la richesse écologique de Yangambi et l’engagement des acteurs locaux :

''J’encourage toutes les parties prenantes à se mobiliser comme un seul homme pour préserver cette forêt pour les générations futures, surtout à l’approche de la COP30.''

Jean Pierre Busogoro, chargé de programmes environnement et agriculture durable à la délégation de l’Union européenne, a déclaré :

''Je salue à Yangambi le potentiel unique de la RDC à développer une économie verte à partir de filières agricoles stratégiques comme le café robusta et le palmier à huile, essentielles pour offrir des alternatives durables aux communautés riveraines des forêts protégées.''

Les infrastructures portuaires de l’Office National des Transports (ONATRA SA, considérées comme un levier stratégique pour les échanges entre l’Est et l’Ouest de la RDC et un maillon clé du Couloir Vert, ont également fait l’objet d’une visite spéciale.

Ibrahim Abdoul Nasser, représentant adjoint de la FAO en RDC, représentant Le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies et Co-président du GCP empêché, Bruno Lemarquis, a appelé à la redynamisation du port de l’ONATRA par la mise en œuvre effective du plan d’investissement existant, afin qu’il réponde pleinement aux ambitions du Couloir Vert.

Le Ministre provincial du Plan, Senold Tandia, a salué la visite de la délégation comme un signal fort de partenariat :

''Grâce à ses atouts environnementaux et à la volonté de surmonter les défis d’infrastructures et d’énergie, la province de la Tshopo est prête à devenir un modèle national du Couloir Vert, alliant développement durable et progrès économique.''

Au terme de cette mission, la Tshopo se positionne non seulement comme un laboratoire du développement durable en RDC, mais aussi comme une vitrine potentielle de la transition verte à l’échelle du continent. Les membres du GCP ont assuré que cette mission ne serait pas un exercice isolé. Les données collectées et les recommandations formulées seront capitalisées et intégrées aux discussions futures avec les autorités nationales. L’implication forte et durable des autorités congolaises à tous les niveaux est indispensable pour assurer la pérennité des efforts des partenaires.

Tshopo : Hub de développement économique, de préservation environnementale et pilier de la lutte contre le changement climatique
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Publication du rapport des Experts de l’ONU, Dénis Mukwege : ‘‘Nous réitérons donc notre appel à des sanctions fortes et coordonnées contre les acteurs de la déstabilisation en RDC et à la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de Sé

Le dernier rapport du groupes d’experts des Nations Unies continue à faire parler la classe politique congolaise car, les faits ainsi évoqués mettent à nu le soutien inconditionnel du régime de Kigali dans la crise sécuritaire dégradante qui secoue la partie Est de la RDC depuis plus de trois décennies. Dr Dénis Mukwege, figure emblématique de l’opposition congolaise et Prix Nobel de la paix 2018, a, dans une déclaration publiée hier, mercredi 9 juillet 2025, condamner l’implication irréfutable du Rwanda tels que mentionnée dans le rapport des experts de l’ONU et appelle à des sanctions fortes et coordonnées contre ceux qui se complaisent à déstabiliser le pays et sollicite ainsi la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ci-dessous, l’intégralité de sa déclaration.

Déclaration suite à la publication du dernier rapport du Groupe d’Experts United Nations sur la République Démocratique du Congo 

Le rapport semestriel des experts mandatés par le Conseil de sécurité des Nations unies confirme, preuves à l’appui, les observations déjà faites par les populations dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), les autorités congolaises et les acteurs de terrain : le régime de Kigali dirige et contrôle de facto les opérations du M23 et les Forces de défense rwandaises (FDR) ont joué un rôle déterminant dans la conquête et l’occupation de nouveaux territoires et villes, notamment Goma et Bukavu.

Les experts onusiens fondent leurs conclusions sur des photos et des vidéos authentifiées ainsi que sur des témoignages et du renseignement. Ces sources fiables et concordantes attestent qu’il n’y a aucun doute que les FDR ont mené en territoire congolais des incursions systématiques et massives et que les forces d’agression ont été positionnées en première ligne pour s’engager directement dans les combats en utilisant des armes de haute technologie.

Depuis l’offensive éclair en janvier 2025 des troupes rwandaises et du M23, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies, plus de onze millions de citoyens congolais vivent entre la famine et la violence sous le joug des forces d’occupation qui contrôlent de larges pans des Provinces du Sud et du Nord Kivu, ce qui a provoqué un regain préoccupant de violations graves des droits humains et des Conventions de Genève, et a aggravé la crise humanitaire et augmenté le déplacement forcé des centaines de milliers de civils.

En outre, les experts rapportant au Conseil de Sécurité ont collecté des sources au sein de l’armée et du gouvernement rwandais indiquant que l’objectif ultime de Kigali est de contrôler le territoire des Kivus et les ressources naturelles congolaises grâce à la mise en place par le M23/AFC d’administrations parallèles illégitimes, semblables à celles d’un État, démontrant une volonté d’annexer les territoires conquis.

Ces révélations illustrent à nouveau que la prétendue préoccupation sécuritaire affichée par le régime de Kigali pour justifier ses « mesures défensives » et son interventionnisme en territoire congolais, à savoir la neutralisation des FDLR, est devenue un prétexte suranné et ne peut plus être invoquée comme une menace existentielle pour le Rwanda.

Trente ans après le drame du génocide commis au Rwanda dont les auteurs doivent répondre de leurs actes devant la justice, et malgré d’innombrables opérations militaires et initiatives menées pour mettre fin à l’activisme des FDLR, tant par les autorités congolaises qu'en collaboration avec le Rwanda par le déploiement direct de troupes rwandaises sur le sol congolais, souvent avec le soutien de la MONUSCO, l'effectif numérique d'éléments restants de ce groupe armé suggère que sa capacité résiduelle de nuisance de ceux qui ont participé activement au génocide est fortement réduite. Cette réalité met à mal le narratif avancé par le régime de Kigali qui continue d'endeuiller toute une région au nom de pseudo-mesures de sécurité.

Plus de six millions de congolais sont morts depuis la fin du génocide au Rwanda. Une partie importante des innombrables crimes ont été et continuent d’être commis d'après divers rapports des Nations Unies, dont le rapport Mapping, publié il y a presque 15 ans, directement par l’armée rwandaise ou par le truchement de rebellions téléguidées depuis Kigali, toujours sous couvert de ce même prétexte. Les populations martyres de l’Est du Congo et la diplomatie internationale ne peuvent continuer de tolérer ce cycle répétitif de violences qui a pour objectif véritable le contrôle et l’accaparement des ressources minières congolaises.

Autant il est absolument impératif que les responsables du génocide soient traduits en justice et punis pour leurs crimes odieux, autant les victimes congolaises ont une soif immense que le monde reconnaisse leur souffrance et que justice leur soit enfin rendue. Pourtant, les mécanismes actuellement mis en place, qui sacrifient la justice sur l'autel d'une paix fragile et illusoire, s'avèrent inefficaces. Les expériences similaires du passé démontrent qu'en empruntant cette même approche, le peuple congolais martyrisé n'a obtenu ni la justice ni la paix.

Le temps est venu pour les autorités congolaises et la communauté internationale de s’impliquer de manière décisive en faveur du désarmement de ces citoyens rwandais opérant sur le sol congolais. Ceux qui en remplissent les critères pourront être réintégrés dans la société rwandaise. Cela permettrait, une fois pour toutes, de vider ce prétexte de sa substance afin qu'il cesse de justifier l'instabilité chronique, les millions de morts et les cycles de violence qui déchirent l'Est de la RDC depuis déjà trois décennies. Car, au-delà de leur enrôlement, ces individus restent des citoyens rwandais. Au moment même où des acteurs internationaux et des États s'impliquent pour trouver une solution pacifique à la dernière guerre d’agression déclenchée par le M23 avec l’appui direct et indirect du Rwanda, il y a urgence à éradiquer définitivement la question des groupes armés, notamment les FDLR et le M23, afin de donner une chance réelle à une paix durable et ouvrir la voie à une coexistence pacifique dans la région des Grands Lacs.

En outre, les Congolais ont droit à la justice, à la vérité, à des réparations et à des garanties de non-répétition des atrocités. Nous aspirons à ce que la Cour Pénale Internationale poursuive ses enquêtes et ses poursuites en RDC pour les faits commis après le 1er juillet 2002, date de l’entrée en vigueur du Statut de Rome, et nous encourageons également les États à utiliser le principe de la « compétence universelle » pour mener des enquêtes et des poursuites sur les crimes graves commis en RDC, notamment ceux répertoriés dans le rapport Mapping.

De plus, les Nations Unies se sont pleinement investies dans la mise en place des mécanismes de la justice transitionnelle dans de nombreux pays africains, notamment au Rwanda, en Sierra Leone ou en République Centrafricaine, confirmant la lutte contre l’impunité et le soutien à l’instauration d’un état de droit comme des outils nécessaires pour prévenir la répétition des violences et instaurer une paix juste et durable. La souffrance des victimes est universelle, et le droit à la justice doit l’être tout autant. Il est impératif de mettre fin aux doubles standards en matière de justice à rendre aux populations martyres, en Afrique et partout ailleurs. Les leçons apprises dans d’autres situations de conflit doivent aujourd’hui être appliquées pour mettre un terme à la tragédie congolaise. 

Enfin, nous réitérons donc notre appel à des sanctions fortes et coordonnées contre les acteurs de la déstabilisation en RDC et à la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité, qui appelle à un cessez-le-feu sans condition, au retrait inconditionnel et immédiat de l’armée rwandaise du territoire congolais, et au démantèlement des administrations illégales implantées par le M23 et l’AFC au Nord et au Sud Kivu.

Publication du rapport des Experts de l’ONU, Dénis Mukwege : ‘‘Nous réitérons donc notre appel à des sanctions fortes et coordonnées contre les acteurs de la déstabilisation en RDC et à la mise en œuvre des prescrits de la résolution 2773 du Conseil de Sé
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)

Constant Mutamba : le procès repoussé au 23 juillet prochain !

Le procès très attendu de l'ancien Ministre d’Etat en charge de la Justice, Constant Mutamba, devant la Cour de Cassation a connu un nouveau développement le mercredi 9 juillet 2025, avec son renvoi au 23 juillet prochain. Cette décision a été prise pour permettre aux avocats de la défense, un collectif de près de trente personnes, de s'imprégner des pièces du volumineux dossier d'accusation. L'affaire, qui captive l'opinion publique congolaise, porte sur des allégations de détournement de fonds publics à hauteur de 19 millions de dollars américains.

La journée à la Cour de Cassation a été marquée par l'arrivée tardive du prévenu. Constant Mutamba s'est présenté avec une heure de retard, un contretemps qu'il a attribué aux réalités quotidiennes de la capitale congolaise. « De prime abord, je voudrais m'incliner pour présenter mes excuses. J’ai quitté la maison à 8h30 et, bloqué dans les embouteillages, c’est ce qui justifie mon retard », a-t-il déclaré à la Cour avant de préciser qu'il comparaissait à titre provisoire en attendant l'intervention de ses avocats.

Le cœur du dossier réside dans des accusations graves portées par le ministère public. Constant Mutamba est poursuivi pour le détournement présumé de fonds alloués à la construction d'une nouvelle prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Selon l'accusation, l'ancien Garde des Sceaux aurait octroyé un marché de gré à gré à une société nommée Zion Construction, décrite comme étant « fantôme » et « sans expérience. Le parquet soutient que près de 20 millions de dollars auraient été transférés sur un compte ouvert juste avant le paiement, sans que les procédures de passation de marché public aient été respectées.

La défense, pour sa part, a soulevé des exceptions de procédure, arguant que la citation à comparaître de leur client était irrégulière. Les avocats ont insisté sur la nécessité d'obtenir un délai pour examiner en profondeur les accusations et préparer une défense adéquate, une demande finalement acceptée par la Cour qui a fixé la prochaine audience au mercredi 23 juillet à 10h00.

Cette affaire revêt une importance capitale, non seulement en raison du statut de l'accusé, mais aussi parce qu'elle est perçue comme un test majeur pour le système judiciaire congolais dans sa lutte contre la corruption au plus haut niveau de l'État. Constant Mutamba, qui a été contraint à la démission en juin suite à la levée de ses immunités parlementaires par l'Assemblée Nationale, a toujours clamé son innocence, affirmant être la cible de manœuvres visant à freiner ses réformes.

Nathan Mundele

Constant Mutamba : le procès repoussé au 23 juillet prochain !
Ecrire un commentaire (0 Commentaires)
Image

Download Our Mobile App

Image
Image