Le Président américain Donald Trump s’est exprimé, jeudi 30 janvier 2025, sur la dégradation de la situation sécuritaire en RDC. Il a qualifié l’agression rwandaise de "problème très grave".
Il l’a fait lors d'une conférence de presse sur une collision aérienne à Washington. Une préoccupation a été soulevée à l’attention de Trump pour savoir ce qu’il pense de la guerre qui sévit en République démocratique du Congo, situation qui coïncide avec son investiture à la tête des Etats-Unis.
«Vous me posez une question sur le Rwanda, et c'est un problème très sérieux, j'en conviens, mais je ne pense pas qu'il soit approprié d'en parler maintenant. Mais c'est un problème très sérieux», a indiqué le 47ème Président américain devant les professionnels des médias.
Premier Ministre horaire, Adolphe Muzito, n’a cessé de penser que la question de l’agression rwandaise mérite une bonne dose de pragmatisme dans la prise d’initiatives pour imposer la paix dans l’Est de la RDC. Faire la guerre directe, construire une muraille frontalière, rompre les relations diplomatiques, annuler les accords existants, c’est toute une catéchèse à revisiter. Dans une réflexion pertinente, faite il y a deux ans, Adolphe Muzito proposait, justement, des solutions aux dirigeants actuels pour réussir le pari de la restauration de la sécurité face à la menace du pouvoir de Kigali. Au total, il parlait des dix recommandations à mettre en marche pour une victoire écrasante sur l’ennemi. Voici, d’ailleurs, les dix mesures du Leader du parti Nouvel Elan.
LES DIX RECOMMANDATIONS D'ADOLPHE MUZITO POUR GAGNER LA GUERRE CONTRE LE RWANDA
Je suis interpellé par les congolaises et congolais depuis l'occupation de BUNAGANA, les prises récemment des villes de RUTSHURU, de KIWANDJA et autres. Étant moi-même aussi très préoccupé par la tournure que prend la situation sécuritaire, humanitaire et sociale particulièrement dans cette partie Est de notre pays et dans l'ensemble du territoire national, je réitère mon appel du 19 décembre 2019 selon lequel : IL FAUT FAIRE LA GUERRE CONTRE LE RWANDA POUR SECURISER L'EST DU CONGO ».
Voici ce que je propose :
1. Organiser la sécurité du territoire national et la résistance populaire ;
2. Soutenir dans l'unité les forces vives de la Nation et les FARDC qui se battent au front contre le Rwanda ;
3. Ne négocier ni avec le Rwanda, moins encore avec le M23, mais avec leurs maîtres ;
4. Dénicher et Exfiltrer, tout infiltré dans nos institutions, nos forces de renseignement et notre armée ;
5. Punir tout acte de détournement des soldes de nos vaillants soldats, et radier conformément à la loi, tout fonctionnaire qui se rendrait coupable des détournements des soldes destinés aux militaires et aux agents des services de renseignement ; ceci quelle que soit sa position hiérarchique ;
6. Procéder à l'annulation de tous les accords signés avec le Rwanda ;
7. Dénoncer et suspendre l'adhésion de la RDC à la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est, EAC ;
8. Affecter prioritairement les recettes excédentaires réalisées par l'Etat à l'équipement de notre armée, aux soldes des unités au front, ainsi qu'aux salaires des agents et fonctionnaires, pour assurer une meilleure défense du territoire national afin de maintenir la cohésion sociale ;
9. Mobiliser le peuple contre cette guerre d'agression Rwandaise sur toute l'étendue du territoire national pour barrer la route à l’occupant ;
10. Avoir présent à l'esprit le principe selon lequel perdre une bataille n'est pas synonyme de perdre la guerre et nous mobiliser pour l'unité et l'intégrité du territoire ainsi que et la souveraineté de la Nation.
Hier, jeudi 30 janvier 2025, à la Cité de l’Union Africaine, le Président Félix Tshisekedi a reçu Jean-Noël Barrot, Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères de France. Cette première visite du patron de la diplomatie française à Kinshasa fait suite à une série de communications téléphoniques entre les Présidents Félix Tshisekedi et Emmanuel Macron.
Au cours de cet échange de plus d’une heure, le Président Tshisekedi a expliqué la situation actuelle que vit le pays, marquée par un pillage des ressources naturelles et des massacres et autres violations massives des droits de l’homme. Le Chef de l’Etat a réitéré ses regrets à la suite des incidents malheureux survenus à l’Ambassade de France au cours de la manifestation pacifique organisée le 28 janvier dernier à Kinshasa.
Paris et Kinshasa entretiennent des relations bilatérales fortes marquées par plusieurs accords de coopération qu’ils souhaitent consolider davantage.
Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto, la France a apporté un soutien important à la RDC lors des deux dernières réunions urgentes de cet organe des Nations Unies consacrées à la situation sécuritaire et humanitaire dégradantes dans le Nord-Kivu, après l’intensification de l’Invasion de troupes rwandaises autour de la ville de Goma.
La RDC attend un peu plus d’actions après l’invasion avérée des troupes rwandaises dans plusieurs territoires du Nord-Kivu. A l’issue de cette entrevue avec le Président de la République, Monsieur Jean-Noël Barrot n’a pas fait de déclaration à la presse.
Deux ans après le début du conflit intercommunautaire dans la Tshopo, la cohabitation reste difficile entre les communautés en conflit, ce qui pourrait constituer un risque majeur pour la stabilité de la province.
Au moins 303 civils ont été victimes des graves violations et atteintes aux droits de l’homme dans le cadre du conflit intercommunautaire opposant les Mbole et Lengola et leurs alliés respectifs depuis février 2023. Selon les sources gouvernementales et humanitaires, au moins 107,000 personnes ont été déplacées à cause du conflit et vivent dans des conditions très précaires dans trois sites des déplacés dans la ville de Kisangani et dans la commune de Lubunga.
Des missions de monitoring et d’enquêtes du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans la province de la Tshopo, ont permis d’établir que des graves violations et atteintes aux droits de l’homme, telles que des exécutions sommaires, des traitements cruels, inhumains et dégradants, des violences sexuelles, des enlèvements et des pillages et destructions systématiques des biens et des villages ont été commises par toutes les parties en conflit.
Au moins 97% des cas documentés par le BCNUDH concernent des victimes d’atteintes commises par des assaillants Mbole ou Lengola et 3% par des acteurs étatiques, en particulier, la Légion Nationale d’Intervention, une unité spéciale de la Police nationale congolaise déployée dans la zone depuis aout 2023.
Au cours d’une mission d’enquête en août 2024, le BCNUDH a réalisé des entretiens confidentiels avec 100 personnes et a recensé un total de 228 victimes d’atteintes des droits de l'homme commises par des assaillants civils armés appartenant aux communautés Mbole ou Lengola ainsi que leurs alliés.
Parmi ces victimes, 149 personnes ont été tuées et 39 ont été blessées ou soumises à des traitements inhumains et dégradants entraînant des handicaps permanents, tels que la cécité et l'amputation des bras, y compris à l'encontre d'une fillette âgée de huit ans, ainsi que des rituels comprenant l'enlèvement et le traitement inhumain et dégradant d’un bébé de six mois. En outre, des maisons et, parfois des villages entiers, ont été systématiquement pillées et incendiés.
L'équipe a également documenté des cas de violence sexuelle particulièrement violents à l'encontre de quatre femmes, dont des viols collectifs, des viols précédés, accompagnés ou suivis de traitements inhumains et dégradants (d’un meurtre par décapitation, de mariage forcé ou d'esclavage sexuel.
Les suspects des atteintes ont été unanimement identifiés comme étant de jeunes parlant dans la majorité des cas le Mbole/Lingala ou le Swahili/Lengola. Ils détenaient des armes à feu, des machettes, des couteaux et de flèches empoisonnées. Les groupes Mbole en particulier ont atteint un certain niveau d'organisation interne et de chaîne de commandement.
Le conflit intercommunautaire a pour origine un litige foncier portant sur un désaccord sur la propriété de 4.000 hectares cédés par les autorités provinciales à la société agro-pastorale CAP-Congo dans la commune de Lubunga, ainsi que l’installation d’une administration parallèle dans la commune de Lubuya Beda et des tensions ethniques sous-jacentes.
Suite au plaidoyer du BCNUDH mené auprès des différentes autorités provinciales et nationales, le Bureau note des développements importants dans la recherche d'une solution pacifique au conflit.
Le BCNUDH salue la visite du Chef de l’Etat dans la province de la Tshopo le 23 octobre 2024 et l’organisation du Forum de Paix, Sécurité et Développement lancé par le Vice premier Ministre de l’intérieur, sécurité, décentralisation et affaires coutumières du 17 au 19 décembre, auquel toutes les communautés en conflit ainsi que le BCNUDH ont été associés. Le BCNUDH reconnait aussi les efforts du FONAREV, qui, depuis le 28 août 2024, apporte un soutien logistique et financier pour l'organisation et le déroulement des audiences foraines en procédure de flagrant délit ainsi qu’un soutien juridique et judiciaire à environ neuf victimes dans le cadre de ce conflit. Le BCNUDH a assuré le monitoring de ces audiences foraines.
Le BCNUDH note également l'annulation des contrats de CAP-Congo en raison des soupçons sérieux d'irrégularités, tout en permettant à la société de poursuivre ses activités, ce qui pourrait contribuer au développement économique de la région et aux réparations pour les victimes.
Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, 44 personnes ont été arrêtées, 13 ont été acquittées et 31 condamnées par la justice militaire au premier degré pour terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel et détention illégale d'armes de guerre. Parmi les condamnés, un agent de la PNC et un militaire des FARDC ont été condamnés à 5 ans de prison, respectivement pour violation de consigne, désertion simple et violation de consigne et terrorisme. Cinq détenus ont été condamnés à la peine de mort pour terrorisme et participation à un mouvement insurrectionnel et les autres ont été condamnés entre 5 à 20 ans de prison.
En attendant la cérémonie coutumière de réconciliation du 27 janvier 2025 dans la localité d’Osio, le BCNUDH invite le Gouvernement à s'attaquer d'urgence aux causes profondes du conflit, y compris la gouvernance foncière, les questions d'administration parallèle et les tensions ethniques sous-jacentes pour créer les conditions permettant le retour des personnes déplacées en toute sécurité et dignité dans leurs villages d'origine et assurer une cohabitation pacifique entre les communautés.
Les autorités sont encouragées à ouvrir des enquêtes indépendantes sur les conditions d’attribution de la concession agricole ainsi que des atteintes et violations des droits de l’homme commises dans le cadre du conflit intercommunautaire. Dans le cadre de son mandat, le BCNUDH est prêt à soutenir les procédures judiciaires ouvertes et à apporter un soutien aux victimes.
Le BCNUDH invite aussi les acteurs humanitaires à soutenir les autorités provinciales dans la gestion des sites, en répondant d'urgence aux besoins immédiats des personnes déplacées et au secteur privé de veiller à ce que tout achat futur de terres soit effectué avec le consentement libre, préalable et éclairé de toutes les communautés affectées bénéficiant de ces terres.
L'UNICEF est gravement préoccupé par la détérioration rapide de la situation humanitaire dans l'est de la République démocratique du Congo résultant de l'intensification récente du conflit et de l'augmentation du nombre de personnes déplacées. Les violences dans le Nord et le Sud-Kivu ont entraîné le déplacement de 658.000 personnes supplémentaires ces trois derniers mois, parmi lesquelles 282.000 enfants.
« L'intensification des combats à Goma, capitale provinciale du Nord Kivu, a contraint des milliers de personnes à fuir à nouveau, quittant les camps de déplacés pour chercher refuge dans d'autres quartiers de la ville. Ces déplacements répétés témoignent de l'instabilité persistante dans la région.
« La situation à Goma s'est considérablement détériorée, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante », a déclaré Jean-François Basse, Représentant intérimaire de l'UNICEF en RDC. « Les populations civiles, épuisées par les événements traumatisants souffrent de la faim, de la soif et sont épuisés. Les familles privées d'accès à l'eau, à l'électricité et à l'internet, se réfugient où elles le peuvent pour échapper aux violences."
Les principaux risques pour les enfants sont actuellement liés à la santé et à la protection. Les conditions de vie précaires dans les camps, caractérisées par la promiscuité et l'insalubrité, exposent les enfants à un risque élevé de maladies telles que le choléra, la rougeole et la variole. La peur des affrontements et la saturation des structures de santé incitent les parents à hésiter à conduire leurs enfants à l'hôpital.
L'UNICEF a reçu des rapports signalant une hausse alarmante du nombre d'enfants séparés de leur famille ou non accompagnés, les exposant à un risque accru d'enlèvement, de recrutement forcé et de violences sexuelles.
L'UNICEF lance un appel de fonds de 22 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents, notamment en matière d'accès à l'eau potable, d'installations sanitaires adéquates, de médicaments, de fournitures médicales, de traitements pour les enfants souffrant de malnutrition sévère et de services de protection de l'enfant.
« Nous appelons les parties au conflit à mettre un terme aux violences qui exacerbent les souffrances des enfants et aggravent les conditions humanitaires déjà épouvantables », a ajouté M. Basse
A propos de l'UNICEF
L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient.
Lianne Gutcher, Chief of Communication, UNICEF DRC, Tel: +243 820 996 405, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Samy Badibanga Ntita, Premier Ministre honoraire, dénonce la guerre qu’impose le Rwanda à la RDC et en condamne toutes les conséquences. Dans un message de soutien aux FARDC, publié, cette semaine, Samy Badibanga, par le truchement de son parti politique, Les Progressistes, demande à l’Organisation des Nations Unies de faire diligence pour prendre des mesures réalistes qui puissent favoriser le retour de la paix. ‘’ Il est urgent que l'ONU condamne cette agression et prenne des mesures concrètes pour sanctionner le régime rwandais. La République démocratique du Congo est une nation fière et résolue. Aucune puissance étrangère, ni aucune ingérence ne saurait nous faire plier. Ensemble, dans l'unité, nous triompherons’’, insiste le parti de Samy Badibanga, en cette période de crise profonde dans l’Est de la RDC où la population de Goma passe des moments difficiles suite à la barbarie de l’armée rwandaise. Ci-après, le texte intégral.
MESSAGE DE SOUTIEN AUX FARDC
Nous, membres du regroupement politique Les Progressistes, avons suivi avec beaucoup d'attention la situation qui prévaut à l'Est de la République Démocratique du Congo et sommes profondément indignés par l'attaque de la ville de Goma perpétrée par l'armée rwandaise.
De ce fait :
1. Dénonçons fermement cet acte de guerre matérialisé par l'attaque de la ville de Goma par le Rwanda.
2. Exprimons notre soutien indéfectible aux FARDC, véritables défenseurs de notre indépendance et de notre dignité nationale.
3. Lançons un appel à l'ensemble de la population congolaise et à toute la classe politique, toute tendance confondue, opposition et majorité, pour soutenir les FARDC, dont le courage et le dévouement face à cette agression extérieure méritent toute notre reconnaissance et notre solidarité.
4. Soutenons également le Chef de l'Etat, Commandant Suprême des FARDC, dans ses efforts pour libérer la ville de Goma et tous les territoires occupés par ces forces négatives, afin de rétablir la paix et la sécurité sur l'ensemble du territoire national.
5. Demandons à la jeunesse congolaise de se lever pour défendre notre patrie. Il est temps que chaque Congolais, patriote et soucieux de l'avenir de notre pays, s'engage en s'enrôlant dans l'armée républicaine. La guerre que nous menons aujourd'hui n'est pas seulement que celle des FARDC ou d'un régime politique, mais celle de tout un peuple.
6. Appelons l'Organisation des Nations Unies à prendre ses responsabilités et à agir de manière décisive. Il est urgent que l'ONU condamne cette agression et prenne des mesures concrètes pour sanctionner le régime rwandais.
La République démocratique du Congo est une nation fière et résolue. Aucune puissance étrangère ni aucune ingérence ne saurait nous faire plier. Ensemble, dans l'unité, nous triompherons.
Nommé mercredi 29 janvier dernier par Ordonnance présidentielle du mardi 28 janvier 2025, Gouverneur militaire du Nord-Kivu, le Général-major Evariste Somo Kakule succède au Général-major Peter Cirimwami Nkuba, décédé à la suite des blessures au front.
L'heureux promu était commandant de la 31ème Brigade de réaction rapide des FARDC, basée à Kindu dans la province du Maniema. A 50 ans d'âge, le Général-major Evariste Somo Kakule est un officier chevronné des FARDC.
Polyglotte, il est licencié en droit public et diplômé de plusieurs écoles militaires prestigieuses, notamment le Collège des hautes études de stratégie et de défense (CHESD) et l’École royale militaire de Belgique.
Breveté commando et parachutiste, il possède une expertise pointue en opérations psychologiques, en renseignements et en instruction militaire. Jusqu’à sa nomination, il occupait le poste de commandant de l’axe Sud dans le secteur opérationnel Grand Nord, au sud de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, et cumulait les fonctions de commandant de la 31ᵉ brigade de réaction rapide, une unité qu’il a mise en place en 2008 sur décision du Gouvernement avec l’appui de la Belgique et qui s’est distinguée dans plusieurs opérations contre les groupes armés, notamment les ADF, le M23 et les rebelles Enyele à l’Équateur.
Cette unité a également mené des offensives majeures contre les groupes rebelles Malaika au Maniema (2018-2019) et contre les Bakatakatanga dans le « triangle de la mort ».
Lors de la lutte contre le M23 avant d’être affecté à Kindu comme commandant du centre commando, il a été commandant du 86ᵉ secteur à Goma et Nyiragongo entre 2012 et 2013. Il a également été conseiller au ministère de la Défense, enseignant au Centre supérieur militaire et commandant région adjoint en charge de l’administration et de la logistique dans le Haut-Katanga.
D’un ton ferme, doublé de confiance et de sérénité en la riposte en cours face à l’agression rwandaise, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République, s’est enfin exprimé, tard dans la nuit d’hier mercredi 29 janvier 2025, depuis la Cité de l’Union Africaine, sur la situation sécuritaire alarmante à l’Est de la RD. Congo. Face à Nation, le Commandant Suprême des FARDC a planté le décor sur les piliers qui renforceront la réplique musclée contre le Rwanda, pays agresseur. A savoir : l’unité nationale, la résilience et résistance des populations, les mesures d’urgence déjà prises, l’issue du front diplomatique enclenché, l’adhésion militaire massive de la jeunesse congolaise et tant d’autres. Le tout couronné sous le puissant label : « La Défense de la Patrie est Sacrée » !
Le combat de tout un peuple
Dans son discours annoncé plus tôt, dans la journée, par ses services, Félix Tshisekedi est revenu sur la nécessité, pour l’ensemble des congolaises et congolais, d’embrasser avec ferveur cette lutte pour la défense de la souveraineté et la sauvegarde de l’intégrité nationale.
Supplantant les discordes internes, tant sur le choix politique ou l’origine ethnique des uns et des autres, il a lancé un appel à l’unité et au soutien indéfectible aux forces loyalistes engagées, depuis lors, au front contre l’armée rwandaise et ses acolytes de l’Alliance Fleuve Congo ainsi que du Mouvement du 23 mars 2009 (AFC/M23).
« A tous nos compatriotes, dans chaque province, chaque ville, chaque territoire et chaque village ainsi que ceux de la diaspora, sans distinction d’appartenance ethnique ou politique, unissons nos efforts. Apportons un soutien indéfectible moral et matériel à nos vaillants soldats. Mobilisons comme un seul homme pour défendre notre souveraineté et sauvegarder notre intégrité territoriale », a plaidé, la main sur le cœur, le Chef de l’Etat congolais.
Entreprise terroriste et complicité internationale
Sans détour, le Président Félix Tshisekedi, de nouveau, a dénoncé l’entreprise terroriste menée par le Rwanda sur le territoire national congolais. « Les forces de défense du Rwanda, en soutien de leur marionnette du M23, poursuivent leur entreprise terroriste sur notre territoire, semant la terreur et la désolation parmi nos populations. Je partage avec vous la douleur et l’indignation face à ces attaques barbares. Ces attaques ne sont pas seulement une attaque contre la République, mais une offense à l’histoire et la dignité de notre peuple. En ce moment difficile, je vous appelle à la résilience et surtout à la résistance », a déclaré, sans émoi, le Président Félix Tshisekedi.
A cette occasion, il a déploré la passivité démontrée par la Communauté Internationale et l’Union Africaine ne prenant pas, jusqu’à ce jour, des mesures adéquates contre le régime de Kigali dont les intentions nuisibles ne sont plus à rappeler.
« Le Rwanda continue de violer ouvertement et sans scrupule les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies ainsi que les accords régionaux. Pire, ces agissements se déroulent dans une impunité totale, et ce, avec un mépris des règles internationales et des valeurs que ces institutions sont censé défendre. Cette attitude arrogante qui ne cherche plus à masque ses forfaits, est une provocation inacceptable à l’égard de notre souveraineté et de la stabilité régionale. La présence des milliers de soldats rwandais sur notre sol, leur soutien politique, logistique et militaire à leurs pantins du M23, ainsi que leur implication dans l’exploitation illégale de nos ressources naturelles, nous conduisent tout droit à une escalade aux conséquences imprévisibles mettant en danger toute la région des Grands Lacs. Votre silence et votre inaction face à la barbarie du régime de Kigali et aux atrocités perpétrées par se supplétifs sur notre territoire, constituent un affront non seulement à la RD. Congo, mais également aux valeurs universelles de justice et de paix. Le peuple congolais prend acte de cette passivité qui frôle la complicité. Soyez sûr d’une chose : la République Démocratique du Congo ne se laissera pas humiliée, ni écrasée. Nous nous battrons et nous triompherons », a dénoncé, haut et fort, Félix Tshisekedi.
Mesures d’urgence
Parallèlement, il a rappelé, dans son allocution, les mesures d’urgence pour la montée en puissance militaire ainsi que des dispositions y afférentes. A cela s’est greffé la nomination, mardi 28 janvier 2025, du nouveau Gouverneur-Militaire du Nord-Kivu, le Général-Major Evariste Somo Kakule, et des mesures rigoureuses de réduction du train des vies des institutions et de leurs animateurs pour une affectation utile des fonds prélevés aux différents fronts engagés contre cette agression rwandaise.
Plan d’urgence humanitaire
Répondant sur l’assistance humanitaire aux milliers des déplacés de guerre, Félix Tshisekedi a annoncé la mise en place d’un plan d’urgence humanitaire sous la couverture du Gouvernement Suminwa. « Je suis pleinement conscient des souffrances de nos compatriotes qui fuient les hostilités. Le Gouvernement est instruit d’activer le plan d’urgence humanitaire pour venir en aide aux déplacés », a-t-il dit.
Peuple de Goma et des environs, résistez !
« A vous habitants de Goma et des environs : je ressens profondément votre douleur qui est aussi la mienne. Elle traverse nos cœurs et nos âmes en tant que fils et filles d’une même patrie. Mais face à cette épreuve, je vous invite à puiser dans cette force intérieure qui fait la grandeur du peuple congolais. Résistez avec courage. Faites preuve de vigilance constante et gardez votre calme malgré l’adversité. Sachez que nous ne sommes pas restés inactifs : des plans de contingence sont activé pour assurer la protection de la population civile et prévenir tout escalade de la violence. Les dispositifs de sécurité ont été renforcé pour protéger les zones stratégiques et nous travaillons sans relâche pour garantir le fonctionnement des services essentiels », a affirmé le Président de la République.
Hommage solennel
Dans un autre chapitre de son discours, Félix Tshisekedi a rendu un vibrant hommage aux vaillants soldats des FARDC et forces Wazalendo tombés sur le champ d’honneur, aux militaires SAMIDRC ainsi qu’aux casques bleus qui ont payé le prix du sacrifice suprême pour le retour à la paix dans l’Est de la RDC.
En particulier, il a salué la mémoire du Général-Major Peter Cirimwami, Gouverneur-Militaire abattu par des snipers rwandais, dont la mort a été officiellement confirmée le 24 janvier dernier.
Répondre à l’appel de la Patrie
« A la jeunesse congolaise, pilier et espoir de notre Nation, je vous exhorte à répondre massivement à l’appel de la patrie. Le moment est venu de vous lever, de mettre votre énergie et votre créativité au service de la Nation. Nous devons renforcer nos rangs et chaque jeune congolais prêt à défendre son pays a une place au sein des forces armées. Enrôlez-vous massivement dans l’armée : vous êtes le fer de lance de notre projet et votre mobilisation est déterminante pour la victoire finale », s’est adressé le Président Tshisekedi à la jeunesse congolaise.
Dans un communiqué publié le 27 janvier 2025, la Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire (ESU), Marie-Thérèse Sombo, a annoncé plusieurs mesures exceptionnelles en réponse à la situation sécuritaire alarmante qui prévaut dans l’Est du pays. Tout en décidant de manifester son soutien aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de condamner l’agression dont le pays est victime de la part du Rwanda.
La journée de ce jeudi 30 janvier 2025 est déclarée «Journée sans cours» dans tous les établissements d’enseignement supérieur et universitaire. Cette journée sera entièrement dédiée à des activités patriotiques afin de soutenir le Président de la République, Commandant Suprême des FARDC, les troupes engagées sur le front et les populations affectées en général, et en particulier de ceux de l’Est par les combats.
‘’La tenue d’une attitude de solidarité active de la part de tous les acteurs de l’Enseignement Supérieur et Universitaire. Les établissements sont invités à participer pleinement aux initiatives patriotiques lancées par le Gouvernement national, provincial ou par la tutelle. Ces actions doivent être organisées de manière encadrée pour garantir leur efficacité. Et Chaque établissement est appelé à mettre en place un fonds de solidarité pour collecter des dons en espèces ou en nature, qui seront transmis aux FARDC et aux déplacés de guerre’’, indique un communiqué signé par la Ministre de l’ESU.
En outre, la Communauté académique et scientifique est mobilisée pour apporter son expertise en proposant des stratégies et des solutions concrètes à destination du Gouvernement. Des conférences, des campagnes de sensibilisation et des émissions médiatiques seront organisées pour dénoncer l’agression du M23 soutenu par Rwanda.
Elle a également insisté sur la nécessité de maintenir la vigilance et la sérénité dans les établissements de l’ESU. A cet effet, elle a demandé la suspension immédiate des mouvements de grève initiés par certaines structures corporatives ou syndicales, afin de préserver un climat de calme propice à la mobilisation patriotique. Tout en appelant les leaders de l’ESU à s’engager activement dans la mise en œuvre de ces mesures.
Après l'annonce de la présence des rebelles du M23 soutenus par l'armée rwandaise dans la ville de Goma, toutes les activités ont été paralysées, ce mardi 28 janvier à Kinshasa. Pas de transport en commun, chaque congolais tenant à la main un rameau en signe de tristesse. Les rares véhicules sortis très tôt le matin ont été obligés de placer un rameau ou une fleur pour éviter les menaces des Kinois en colère.
C’est presque dans toutes les 24 communes de la capitale, que les écoles n'ont pas fonctionné. Les élèves ont été retenus chez eux, d'autres qui s'y étaient déjà rendus, se sont vus renvoyer par leurs autorités. Au complexe scolaire Boboto, situé dans la commune de la Gombe, les enseignants sont assis seuls dans la cour observant la panique dans la rue.
Au marché Matete, deuxième de la capitale en termes de grandeur, pas d'engouement comme d'habitude, comme c'est le cas au marché Tomba, réputé pour la vente des matériels électriques et de construction. Sur les avenues, on constate une agitation totale, des habitants se sont regroupés et debout discutant sur ce qui se passe dans l'Est du pays.
Sur l’avenue de l’Université, arrêt Intendance, les véhicules de transport en commun se font rares, seules les motos font le transport. Les écoles proches de l’Intendance, telles que le Groupe Scolaire du Mont-Amba et le Collège Saint-Esprit ont libéré le peu d’élèves qui étaient venus assister aux cours ce matin. Pas de manifestation express de la population sur ce tronçon jusqu’aux environs de Rond-point Ngaba.
Au niveau du rond-point Huileries, la présence policière est renforcée. Les véhicules de transport en commun, à l’exception des motos, sont peu visibles. Toujours sur huileries, mais cette fois à l’entrée de la RTNC 2, des pneus sont brûlés sans empêcher la circulation des véhicules et des piétons. Des barricades sont également signalées à hauteur du rond-point Bokassa.
Alors que Kinshasa a affirmé le contrôle de quelques positions à Goma par l'armée et les Wazalendo, l'adresse du Président de la République, annoncée par Vital Kamerhe lundi à la sortie d'une réunion interinstitutionnelle, reste très attendue par les Congolais.
Soutien aux FARDC et dénonciation de l'agression rwandaise
Cette mobilisation vise à manifester la solidarité des Kinois avec les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les populations du Nord-Kivu et de l’Ituri, confrontées à l’insécurité liée au M23 et à l’implication présumée du Rwanda. Des tracts distribués la veille affichaient des slogans tels que :
"NON à l’agression de notre pays par le Rwanda de Paul Kagame"
"NON au massacre des Congolais"
"NON au pillage de nos minerais".
« Nous voulons montrer notre soutien à nos compatriotes de l’Est et encourager nos Forces armées dans leur lutte », a déclaré un manifestant à Limete, un quartier situé dans l'est de Kinshasa.
La police, quant à elle, était fortement déployée, notamment autour de l'ambassade de France, où un groupe de motocyclistes portant des rameaux tentait de manifester.
Alors que la journée avançait, la tension restait palpable dans plusieurs zones de Kinshasa. La mobilisation reflète une colère croissante face à la situation dans l'Est du pays, où les FARDC continuent de combattre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda.
Scènes de pillage…
Selon le communiqué du Gouverneur de la Ville de Kinshasa, Daniel Bumba, ‘‘Jamais dans l’histoire de ce pays, l’on a vu des milliers de jeunes exprimer spontanément et avec une telle ferveur leur demande de s’enrôler massivement dans l’armée pour défendre notre souveraineté. Pour ceux qui ne l’auront pas compris : le Congo est un et restera indivisible’’. Et de poursuivre : ‘‘Maintenant, ma responsabilité du Gouverneur de la ville capitale me commande de déplorer des dérives recensées en marge de ces manifestations avec des scènes de pillage et des blessés. Le rôle des autorités nationales et provinciales est d’assurer la sécurité des biens et des personnes sans aucune distinction. Concernant les ambassades qui ont été vandalisées, la volonté derrière qui avait consisté à passer le message à la communauté internationale est légitime mais les moyens utilisés n’étaient pas appropriés. Afin d’éviter l’extension et la multiplication des actes condamnables et ainsi de préserver l’ordre public, j’ai décidé d’interdire jusqu’à nouvel ordre, dès maintenant, toutes les manifestations sur l’ensemble du territoire de Kinshasa sous quelque forme que ce soit’’.
Et de conclure : ‘‘Notez bien qu’il ne s’agit nullement de mettre un terme à l’expression de la colère des Congolais face à l’agression rwandaise ou de leur soutien aux FARDC et à leur commandant suprême. La liberté d’opinion, d’expression et de manifestation est garantie par la constitution et elle ne sera jamais remise en question’’.