En sa qualité de représentant de la Province du Maniema et de la ville de Kindu, le Sénateur Augustin Matata Ponyo a dénoncé la situation chaotique et dramatique d’insécurité qui prévaut actuellement dans son Maniema natale. Dans son communiqué de dimanche 7 mai 2023, le Président national du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement, LGD en sigle, le Président de LGD condamne fermement la protection insuffisante du pouvoir en place en faveur de la paisible population. «Cette situation chaotique et dramatique d’insécurité qui devient générale dans toute la Province, n’est que le reflet du déficit chronique de leadership et de gouvernance de qualité qui caractérise le gouvernement provincial intérimaire, qui en est responsable malgré sa stratégie habituelle de refuser d’endosser ses responsabilités et de prendre les acteurs politiques de l’opposition et de la société civile en boucs émissaires », écrit-il. Il demande donc aux institutions tant nationales qu’internationales des défenses et promotion des droits de l’homme de pouvoir enquêter sur les crimes qu’il a dénoncés contre la population civile qui ne fait que réclamer un de ses droits fondamentaux. Retrouvez, ci-dessous, le communiqué signé par l’ancien Premier ministre Augustin Matata.
République Démocratique du Congo
TROISIEME LEGISLATURE 2019-2023
Sénat
COMMUNIQUE DU SENATEUR MATATA PONYO MAPON, PRESIDENT NATIONAL DU PARTI POLITIQUE LEADERSHIP ET GOUVERNANCE POUR LE DEVELOPPEMENT « LGD », SUR LA SITUATION D’INSECURITE QUI REGNE DANS LA PROVINCE DU MANIEMA
C’est avec immense tristesse et désolation que je reçois les premières heures de ce dimanche, 07/05/2023 les appels de la population de la province du Maniema et celle de la ville de Kindu en particulier, m’informant de la triste et douloureuse situation qu’elle traverse depuis la nuit dernière.
En ma qualité de représentant de la population de la Province du Maniema et de la ville de Kindu, je condamne fermement la protection insuffisante du pouvoir en place en faveur de la paisible population.
Je dénonce avec fermeté, les tueries à balles réelles de plusieurs jeunes non armés, innocents, qui ne faisaient que réclamer la sécurité et dénonçaient l’insécurité qui règne depuis un certain moment dans la ville de Kindu et dans les différents territoires de la province.
Je tiens à cet effet, à présenter les sincères condoléances et toute ma sollicitude aux familles éprouvées et à toute la population de la ville de Kindu.
Cette situation chaotique et dramatique d’insécurité qui devient générale dans toute la Province, n’est que le reflet du déficit chronique de leadership et de gouvernance de qualité qui caractérise le gouvernement provincial intérimaire, qui en est responsable malgré sa stratégie habituelle de refuser d’endosser ses responsabilités et de prendre les acteurs politiques de l’opposition et de la société civile en boucs émissaires.
C’est pour toutes ces raisons évoquées plus haut, que le parti politique « Leadership et Gouvernance pour le Développement », LDG en abrégé, et d’autres partis de l’opposition, organisent une marche pacifique, le samedi 13/05/2023 à Kinshasa et invitent toute la population Kinoise à y prendre part.
Je demande donc aux institutions tant nationales qu’internationales des défenses et promotion des droits de l’homme de pouvoir enquêter sur ces crimes dénoncés ci-haut contre la population civile qui ne fait que réclamer un de ses droits fondamentaux.
Fait à Kinshasa, le 07/05/2023
MATATA PONYO MAPON
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*Des adhésions massives à l’Action pour la Rupture et le Développement, ARD en sigle ce dimanche. Au cours d'une manifestation à Silver square au quartier Gambela, non loin du Rond-point Carrefour à Lubumbashi, le parti de Jacques Kyabula a enregistré plus de 2000 nouveaux membres, tous des enseignants des écoles de Lubumbashi.
A Silver Place bondé de monde, Jacques Kyabula Katwe salue les hommes et femmes, tous des enseignants venus des différentes écoles de la capitale du cuivre, mobilisés en masse pour porter les couleurs du nouveau-né de la sphère politique RD congolaise.
Au cours de ce rassemblement riche en couleur agrémenté par des artistes comédiens de Lubumbashi, plus de 2000 enseignants ont commémoré la journée nationale de l’enseignement et ont décidé d’adhérer à l’ARD afin de militer contre les antivaleurs et d’œuvrer pour le Développement de la République Démocratique du Congo.
A cette occasion, le Président de l’association des éducateurs-enseignants a indiqué que cette adhésion a été motivée par la vision de développement porté par Jacques Kyabula Katwe, sa disponibilité envers toutes les couches sociales vivant dans la province du Haut-Katanga et son sens d’humanisme.
Le Président de l’ARD a reçu les fiches d’adhésion et a fait porter à chacun des ces nouveaux membres, les emblèmes du parti notamment casquettes, t-shirts et écharpes ; Jacques Kyabula Katwe a appelé les enseignants à s’engager avec lui pour lutter contre les antivaleurs afin d’apporter des grands changements dans la vie de ses compatriotes.
C’est encore possible de changer des mentalités et d’atteindre le Développement.
Voilà pourquoi, Jacques Kyabula Katwe a vivement recommandé aux nouveaux membres de s’aligner derrière le Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi qui fait de l’enseignement, l’une de ses priorités. Les nouveaux militants de l’ARD ont promis de suivre le Président dans sa marche vers la rupture avec les antivaleurs.
La manifestation a été ponctuée par une ambiance conviviale, en présence des cadres du parti, comme des élus, des ministres, des hommes et femmes d’affaires, des associations ainsi que de tant d’autres personnalités du monde politique et culturel.
LPM
*L’ancien Premier ministre congolais Adolphe Muzito a accordé un entretien à France 24. Il a estimé que le Rwanda ne "comprenant que le langage de la force", la République démocratique du Congo devait se préparer à lui "faire la guerre". "En dotant notre armée, à terme, nous aurons raison du Rwanda », a-t-il renchéri. Adolphe Muzito a également appelé de ses vœux à une "diplomatie économique avec les puissances" qui exploitent les richesses minières de son pays. Au sujet des élections 2023, le Président du parti Nouvel Elan et candidat déclaré à la présidentielle prévue en décembre prochain, Adolphe Muzito a estimé que la première contrainte du scrutin est le "respect des délais" prévus par la loi et promis par le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession. "Si nous franchissons les délais constitutionnels", le pouvoir "va tomber", a-t-il estimé. Décryptage.
Sur le plateau de France 24, l’ancien Premier ministre congolais Adolphe Muzito (2008-2012) a appelé son pays à se préparer à la guerre avec le Rwanda. Kigali est accusé par Bangui de soutenir le groupe armé rebelle du M23 dans le Nord-Kivu, et de piller des ressources minières congolaises.
"Parallèlement, il faut négocier avec les patrons du Rwanda », a-t-il poursuivi, désignant les Etats et multinationales occidentales œuvrant en RD Congo. Celles-ci "exploitent nos richesses de manière illicite", a estimé l’ancien Premier ministre. La RD Congo regorge de minerais nécessaires à la transition écologique, comme le cobalt.
Président du parti Nouvel Elan et candidat déclaré à la présidentielle prévue en décembre prochain, Adolphe Muzito a estimé que la première contrainte du scrutin est le "respect des délais" prévus par la loi et promis par le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession. "Si nous franchissons les délais constitutionnels", le pouvoir "va tomber", a-t-il estimé.
L’ancien président congolais Joseph Kabila, (2001-2019) est-il le véritable président de la RD Congo ? "Oui" a répondu Adolphe Muzito : "Joseph Kabila est le maître du système électoral actuel (...). Il a organisé la fraude, et veut laisser son allié (Félix Tshisekedi) effectuer un deuxième mandat présidentiel."
(Avec France 24)
*La titraille de La Pros.
*Retour en justice pour Matata Ponyo en RDC : «il s'agit d'un acharnement politique parce que je suis candidat à la présidentielle ».
Interview
En RDC, les ennuis judiciaires ne sont pas terminés pour l'ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon, qui est soupçonné d'être impliqué dans une affaire de détournements de fonds. En effet, la Cour de cassation vient de renvoyer l'affaire devant la Cour constitutionnelle. Y a-t-il un lien avec le fait qu'il est candidat à la présidentielle de décembre prochain et qu'il vient de faire alliance avec trois autres candidats de l'opposition radicale ? En ligne de Kinshasa, le Président du parti LGD, Leadership et Gouvernance pour le Développement, répond aux questions de RFI.
RFI : Matata Ponyo Mapon, dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, où l’on parle d’un détournement de 200 millions de dollars, la Cour de cassation vient de se déclarer incompétente et de renvoyer le dossier devant la Cour constitutionnelle. Pourquoi êtes-vous déçu ?
Matata Ponyo Mapon : Ce n’est pas moi qui suis déçu, mais c’est l’ensemble de la communauté nationale et internationale qui est déçue, parce que, par interférence politique, la Cour de cassation était obligée de renvoyer le dossier auprès de la Cour constitutionnelle, en violation de la Constitution. On voit, depuis le début de ce processus judiciaire il y a deux ans, une violation systématique de la Constitution, et une violation systématique des lois régissant le fonctionnement de la Cour constitutionnelle et le fonctionnement de la Cour de cassation. Donc on se dit qu’il y a certainement des injonctions qui viennent de dehors. Et rappelez-vous de cette lettre que le procureur près la Cour de cassation avait écrit au président de la République, pour lui demander des instructions quant à l’évolution du dossier, et ça, c’est scandaleux. La Constitution de la République est claire là-dessus. Le président de la République et le Premier ministre ne peuvent être jugés que quand ils sont en fonction, et ils ne sont plus poursuivables quand ils ne sont plus en fonction. C’est la Constitution qui le dit.
Alors vous dites que vous êtes protégé par la Constitution et que vous ne pouvez pas être poursuivi pour vos actes quand vous étiez Premier ministre. Et pourtant, vous êtes inquiet. Pourquoi ?
Non, on n’est pas inquiet comme tel. Tout simplement, nous avons l’obligation de pouvoir rappeler aux juges de la Cour constitutionnelle qu’ils ne sont pas au-dessus de la Constitution. Et donc pour nous, le dossier est clos. Toute poursuite de ce dossier ne serait considérée que comme de l’acharnement politique contre un candidat à la présidence de la République.
Pourquoi votre avocat a-t-il parlé d’acharnement judiciaire contre vous ?
Tout simplement parce qu’on ne peut pas comprendre, dans un pays où des détournements de fonds ont eu lieu, où des détournements de fonds continuent à se faire et que les coupables sont connus, qu’on n’engage pas de poursuites judiciaires contre ces gens-là, mais qu’on s’acharne contre quelqu’un qui n’a jamais détourné un dollar. Et je crois qu’il s’agit là d’un acharnement politique.
Et pourquoi y aurait-il acharnement politique contre vous ?
Tout simplement, parce que je suis un candidat à la présidence de la République, et je peux vous le dire, il m’a été demandé de rejoindre l’Union sacrée et j’ai refusé de rejoindre l’Union sacrée. Voilà l’infraction politique que j’ai commise, parce qu’il n’y a pas d’infractions judiciaires.
Matata Ponyo Mapon, vous êtes donc candidat à la présidentielle de décembre prochain, et le 14 avril dernier, à Lubumbashi, avec trois autres candidats - Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sesanga -, vous avez annoncé que vous alliez mener des actions communes contre le pouvoir du président Tshisekedi. Mais n’est-ce pas une alliance de circonstances entre quatre leaders politiques qui n’ont rien de commun, sinon leur hostilité au pouvoir en place ?
Lorsque nous savons que nous avons en face de nous un seul pouvoir, qui essaye par plusieurs moyens, par plusieurs tactiques, d’étouffer les candidatures de ceux qui sont capables de véritablement challenger, il était important que nous puissions réunir nos systèmes de communication, et nous l’avons fait à Lubumbashi. Et le 13 mai, nous projetons une marche populaire pour protester contre la vie chère, pour protester contre un processus électoral chaotique, et pour protester contre toute modification, aussi petite soit-elle, de la Constitution.
Et à quelle révision en particulier pensez-vous ?
Vous le savez très bien, il y a une loi basée sur la congolité, et ça, ce n’est pas acceptable.
Peut-on imaginer une plateforme commune ? Un programme commun entre vous quatre ?
Je pense qu’il ne faut pas aller vite en besogne. Comme je vous l’ai dit, le plus important, c’est cette rencontre que nous avons eue dans le sens de la patrie.
En décembre prochain, à la présidentielle, il n’y aura qu’un seul tour et vous êtes déjà très nombreux dans l’opposition à vous porter candidat. Est-ce que vous pourriez vous entendre entre vous quatre pour qu’un seul de vous soit candidat et que les trois autres le soutiennent ?
Je souhaite que vous me posiez cette question d’ici quelques mois, le temps pour nous de pouvoir consolider davantage notre système de travail.
Vous qui avez été le Premier ministre de Joseph Kabila pendant près de cinq ans, pensez-vous qu’il va vers un boycott de cette présidentielle, avec son mouvement FCC, le Front commun pour le Congo ?
Tout ce que je sais, c’est que le PPRD [Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie, Ndlr], le parti du président honoraire, n’est pas impliqué dans le processus électoral actuel. Maintenant, je ne sais pas faire un commentaire ou un jugement de valeur là-dessus.
Et est-ce que votre espoir, c’est de récupérer les voix de Joseph Kabila ?
Ça, je ne sais pas vous le dire.
Mais vous y pensez ?
Bon, on n’en est pas encore à ce stade-là.
(Avec Rfi)
*Le titre est de La Pros.
Les Quatre Fondateurs Historiques de l'UDPS entourant le Secrétaire Général Augustin Kabuya Tshilumba (au centre) posent devant le siège de l'UDPS/Tshisekedi à Limete-Kinshasa
Les quatre Fondateurs Historiques de l'UDPS encore en vie, à savoir les Honorables Charles Dia Oken-a-Mbel le Doyen, Paul-Gabriel Kapita Shabangi, François Lusanga Ngiele et Protais Lumbu Maloba Ndiba, ont été reçus le mardi 02 Mai 2023, par le Secrétaire Général de l'UDPS/TSHISEKEDI, M. Augustin Kabuya Tshilumba, en son siège de la 11ème Rue Limete à Kinshasa.
Cet échange qui a duré environ deux heures du temps, selon les témoins, aurait tourné autour de la mission confiée dernièrement aux Fondateurs de l'UDPS Originelle par la Haute Autorité Politique du Parti, le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Dans l'entourage des Fondateurs Historiques, on parle d'une réunion de haut niveau qui s'est déroulée dans une ambiance empreinte de convivialité et de camaraderie.
Par ailleurs, certains observateurs laissent entendre que cette séance de travail aurait eu trait à la réconciliation et à la réunification en vue d'aboutir à la restauration de l'UDPS Originelle dans les meilleurs délais.
A la sortie de cette audience, on a vu un Secrétaire Général de l'UDPS TSHISEKEDI souriant et détendu.
Autant dire que la rencontre s'est très bien passée.
Les prochains jours seront révélateurs des vrais secrets de cette réunion.
J. K. Muediela Ndungu/CP
Les militantes et militants du Congrès National Africain pour le Réveil du Congo (CNARC), parti cher à Aimé-Pascal Mongo Lokonda, ont été fortement mobilisés à la sortie officielle de l'Union Sacrée pour la nation, le samedi 29 avril dernier, au stade de Martyrs. Une façon de réitérer leur engagement à soutenir les actions du chef de l’Etat et lui garantir un second mandat en vue d’instaurer davantage la paix, la sécurité et booster le développement de la République démocratique du Congo.
Pour le Secrétaire général de cette formation politique, Alex Makabu Beyakalt, la manifestation du stade des Martyrs donne le coup d'envoi des joutes électorales. "Ne soyez pas distraits, nous irons aux élections et nous allons nous adonner tous pour un second mandat au chef de l'État Tshisekedi ", a-t-il souligné, avant d'ajouter que : " C'est une chance pour nous Congolais de l'avoir à la tête du pays, il est une providence divine ". C'est la raison pour laquelle plus de deux cents partis politiques qui s'identifient à la vision du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ont effectué le déplacement de ce mythique stade kinois en vue de donner un message fort, disent-ils, pour les échéances électorales de décembre 2023. Et, le Congrès National Africain pour le Réveil du (CNARC) a réalisé une importante mobilisation de ses membres pour l'occasion.
Alex Makabu Beyakalt réaffirme que la sortie officielle de l'Union sacrée représente le début des joutes électorales en République démocratique du Congo. «Pour le CNARC, parti politique présidé et guidé par Aimé-Pascal Mongo Lokonda, le samedi 29 avril a été une occasion pour nous de démontrer notre majorité et de dire que nous sommes engagés pour les élections de 2023 à tous les niveaux. Soyez en sûr ! Il y aura bel et bien élections cette année», a déclaré Alex Makabu. Et de poursuivre : " Cette grand-messe est une preuve. C'est une démonstration que l'Union Sacrée de la Nation est prête pour les élections. Nous sommes aujourd'hui en train de travailler pour le développement de la nation, afin d'assurer au peuple congolais le bien-être".
L'occasion faisant le larron, le secrétaire général du CNARC, Alex Makabu, a invité les Congolais à accorder un nouveau mandat au président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, qui est déterminé à relever le pays et à l'emmener vers son développement.
«Le deuxième mandat que nous allons accorder au camarade Président de la République, chef de l'État, Félix-Antoine Tshisekedi, c'est pour assurer au peuple congolais le vrai développement. Il n'y aura pas de parole, il y aura des actions concrètes parce que vous en avez déjà des preuves. Beaucoup d'actions ont été déjà posées. Et, à partir de 2024, il y aura beaucoup de bonnes actions qui vont faire que le développement de la RDC soit assuré et que le bien-être de la population tel que l'a souhaité le Feu Dr. Etienne Tshisekedi à travers le slogan le Peuple d'abord. C'est ça la perspective à laquelle nous sommes engagés. La donne va changer. C'est dire que ça ne sera plus le mode de gouvernance. Le Président de la République est très déterminé à relever et redresser ce pays pour son développement », a rassuré Alex Makabu Beyakalt.
Jules Ntambwe
‘’Le Président de la République a été saisi des troubles à l’ordre public qui sont survenus il y a quelques jours, au niveau de la commune de Kintambo à Kinshasa où des riverains, excédés par l’amoncellement d’immondices sur un espace de dépôt et de collecte communal d’ordures ménagères, ont exprimé, de manière spontanée, leur désarroi et mécontentement, en incendiant notamment ledit dépotoir et en bloquant l’artère principale longeant le site ; créant ainsi des perturbations et des dégâts matériels. Il a déploré cette situation malheureuse qui résulte d’un dysfonctionnement technique au niveau de la collecte des déchets mais surtout et avant tout, de la fâcheuse manie observée à différents niveaux de la gouvernance publique qui consiste à rechigner à exécuter une action dans les délais impartis. Pour le Président de la République, il est inacceptable que les administrations publiques puissent souvent laisser faire des situations de non-conformité aux prescrits réglementaires dans des secteurs qui touchent à la vie quotidienne de nos concitoyens, notamment dans les domaines de la salubrité, de l’urbanisme et du foncier, de l’établissement des commerces de quartier, qui occasionnent des nuisances de tous types’’, lit-on, dans le dernier compte rendu du Conseil des Ministres, ci-dessous.
COMPTE RENDU DE LA QUATRE-VINGT-SEIXIEME REUNION DU CONSEIL DES MINISTRES
Vendredi 28 avril 2023
Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, a présidé à la Cité de l’Union Africaine, la quatre-vingt-seizième réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 28 avril 2023. Quatre (04) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :
I. Communication de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ;
II. Points d’information ;
III. Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres ; IV. Examen et adoption des dossiers.
I. COMMUNICATION DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
La communication du Président de la République, Chef de l’Etat a porté essentiellement sur quatre (04) points, à savoir : 1. De l’évaluation des contrats de performance des entreprises et établissements publics
Le Président de la République tient à redynamiser le modèle d’évaluation de la performance des entreprises du Portefeuille de l’Etat et des établissements publics qui, chaque année, signent des contrats de performance avec les mandataires de l’Etat au sein de ces entités.
S’interrogeant sur l’efficacité du dispositif mis en place pour assurer le suivi et évaluation de leurs activités, il a demandé à Madame la Ministre d’Etat, Ministre du Portefeuille et à chaque Ministre sectoriel, de déposer au Premier Ministre, sous la forme d’un tableau synthèse, le rapport d’évaluation des contrats de performance des entités sous leurs tutelles respectives pour l’exercice 2022, en mettant en exergue, selon l’objet social de chacune d’elle, les indicateurs tels que : le chiffre d’affaires, la valeur ajoutée et le résultat net.
Le résultat de ce rapport devra être présenté, par le Premier Ministre, prochainement au Conseil en vue d’étudier les perspectives d’amélioration de ce dispositif. Le Cabinet du Président de la République sera mis à contribution pour appuyer le processus de redynamisation du dispositif de suivi et évaluation des performances de ces entités dans les meilleurs délais afin de garantir l’atteinte des missions stratégiques assignées à chacune d’elles.
2. Du rappel sur l’opportunité de l’élaboration et de la publication des Indicateurs du marché du travail Rappelant ses instructions données au Gouvernement lors de la 71ème réunion du Conseil des Ministres du 30 septembre 2022, concernant l’opportunité d’intégrer les indicateurs du marché du travail dans le cadre macro-économique et budgétaire, le Président de la République a indiqué que chaque portefeuille Ministériel du Gouvernement repose sur un gisement d’emplois potentiels à créer, à conserver ou à moderniser tant par le secteur privé que le secteur public dans les domaines de vos attributions respectives. Il y a donc lieu que le Gouvernement réserve le bénéfice d’un traitement d’urgence sur tout dossier d’investissement susceptible de créer des emplois et d’ajuster ses politiques publiques en vue de tendre vers une situation de plein emploi pour notre population active.
Car, dans sa vision, tout congolais en âge de travailler doit s’insérer dans un écosystème favorable à l’emploi. A la veille de la Journée internationale du Travail, le Président de la République a réitéré son instruction aux membres du Gouvernement concernés par la mise en œuvre de la feuille de route relative à l’intégration des indicateurs du travail dans le cadre macroéconomique et budgétaire, dès cette année, de commencer leurs travaux dans un bref délai. Il a chargé le Ministre d’Etat, Ministre du Budget, et le Ministre des Finances de faciliter l’organisation des activités prévues par ladite feuille de route, afin d’obtenir, dès la fin du trimestre en cours, les principaux indicateurs retenus, à savoir, la population active, le taux d’activité, le taux de chômage, mais aussi de projeter le potentiel d’emplois à créer dans des secteurs tels que l’environnement, la gestion des déchets, et le tourisme.
3. De la résurgence des conflits entre organes statutaires au sein des entreprises du portefeuille de l’Etat et des établissements publics Faisant suite aux rapports lui parvenus faisant état des cas de plus en plus nombreux de conflits entre les organes statutaires tant au sein des entreprises du portefeuille de l’Etat que des établissements publics, le Président de la République a attiré l’attention des différents protagonistes sur la nécessité de mettre un terme, une fois pour toutes, aux mauvaises pratiques du passé. Il a demandé à la Ministre d’Etat, Ministre du Portefeuille ainsi qu’aux Ministres sectoriels de s’impliquer activement pour ramener la paix, et faire respecter les Lois et Règlements en matière de gestion des entreprises, sans lesquels aucune des réformes d’envergure envisagées ne saurait voir le jour. Par ailleurs, le Président de la République a chargé l’Inspection Générale des Finances de s’assurer de l’application stricte des dispositions contenues dans les Décrets précités notamment, le nombre des participants requis aux réunions des Conseils d’administration, les droits et avantages sociaux octroyés aux mandataires actifs et non actifs, ainsi qu’aux censeurs et représentants des Ministres, mais aussi de respecter le fonctionnement de ces entités avec les nombres d’agents définis dans le cadre organique de chacune d’elles.
4. De la fin des atermoiements dans la gouvernance publique
Le Président de la République a été saisi des troubles à l’ordre public qui sont survenus il y a quelques jours, au niveau de la commune de Kintambo à Kinshasa où des riverains, excédés par l’amoncellement d’immondices sur un espace de dépôt et de collecte communal d’ordures ménagères, ont exprimé, de manière spontanée, leur désarroi et mécontentement, en incendiant notamment ledit dépotoir et en bloquant l’artère principale longeant le site ; créant ainsi des perturbations et des dégâts matériels. Il a déploré cette situation malheureuse qui résulte d’un dysfonctionnement technique au niveau de la collecte des déchets mais surtout et avant tout, de la fâcheuse manie observée à différents niveaux de la gouvernance publique qui consiste à rechigner à exécuter une action dans les délais impartis. 4 Pour le Président de la République, il est inacceptable que les administrations publiques puissent souvent laisser faire des situations de non-conformité aux prescrits réglementaires dans des secteurs qui touchent à la vie quotidienne de nos concitoyens, notamment dans les domaines de la salubrité, de l’urbanisme et du foncier, de l’établissement des commerces de quartier, qui occasionnent des nuisances de tous types.
C’est pourquoi, dans l’optique d’instaurer une gouvernance exemplaire dans le chef de l’ensemble des cadres de la Territoriale pour exercer une gestion publique de proximité efficace et efficiente, il a réitéré son instruction donnée lors de la 82ème réunion du Conseil des Ministres du 13 janvier 2023, au sujet de l’organisation d’un séminaire de renforcement des capacités pour les autorités de la Territoriale nommées récemment. Et cela, afin de leur permettre de produire, chacun dans la limite de ses attributions, les résultats attendus de l’action gouvernementale par la population, essentiellement à court et à moyen terme. Il en est de même pour nos Administrateurs de Territoire, nos Maires et Bourgmestres ainsi que leurs Adjoints respectifs, car certaines de leurs juridictions ont la dimension géographique de villes dans d’autres pays, et par conséquent, ils méritent d’être suffisamment outillés pour l’exercice des prérogatives que leur confère la Constitution.
Le Premier Ministre a été encouragé à veiller à l’organisation, dans un bref délai, du séminaire de renforcement des capacités des autorités territoriales, suivant le programme soumis par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, dans les différentes villes réparties sur l’ensemble du pays. Intervention du Premier Ministre : A la suite de la communication du Président de la République, Chef de l’Etat, le Premier Ministre a axé son intervention sur quatre (04) points. Au sujet du Séminaire du Gouvernement, le Premier Ministre a réitéré ses remerciements au Président de la République, Chef de l’Etat, pour avoir permis au Gouvernement de tenir, durant deux jours, soit les mardi 25 et mercredi 26 avril 2023, à Kinshasa, le Séminaire de renforcement des capacités de ses membres.
Centré sur le thème « construire une cohésion efficace et créer une dynamique de changement par la culture de l’excellence et la gestion publique axée sur le résultat du programme gouvernemental », ces assises ont permis au Gouvernement de procéder à une évaluation de la mise en œuvre des actions inscrites dans son Programme d’Actions selon la vision du Chef de l’Etat. Rappelant à chaque membre du Gouvernement l’impérieuse nécessité de la matérialisation de la vision du Chef de l’Etat pour le bien-être de nos populations, il les a invités à poursuivre, à la suite de sa conversation avec un échantillon représentant des secteurs prioritaires de la vie nationale intervenu le lundi 24 avril 2023, cet exercice de redevabilité, exercice qui implique abnégation, disponibilité, sacrifice.
En ce qui concerne la propreté des Villes et Villages de notre pays, le Premier Ministre a rappelé que cette initiative est inscrite dans le Programme d’Action du Gouvernement, dans son pilier 10, Axe 46. Ceci pour penser notre avenir en termes de développement durable qui se situera à l’intersection entre l’économie, le social et l’écologie. Face aux efforts timides et isolés déployés jusque-là en vue de rendre propres nos agglomérations, le Premier Ministre a demandé à la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable, ainsi qu’aux autres Ministres sectoriels d’instruire tous leurs Services pour que les efforts de propreté et d’hygiène soient intensifiés et étendus à toutes les villes et villages de la République Démocratique du Congo, et qu’il soit veillé à ce que chaque toit de notre pays soit pourvu au moins d’un arbre fruitier.
A propos du 11ème Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba pour la Paix, la Sécurité et la Coopération pour la RDC et la Région, le Premier Ministre a informé le Conseil de la participation de notre pays à ces assises prévues du 02 au 06 mai 2023 à Bujumbura. Il a indiqué que cette réunion va se tenir dans un climat de recherche de la paix et de la sécurité dans l’Est de notre pays avec en toile de fonds la mise en œuvre de l’Accord de Nairobi et la feuille de route de Luanda à travers le cantonnement des éléments du M23 et le déploiement de l’EAC. 6 Ces efforts sont annihilés par la mauvaise foi du Rwanda, à travers des infiltrations multiples et son influence directe sur ce mouvement de terroristes.
Il a rappelé qu’en date du 24 février 2023, les travaux de la 10ème réunion avaient planché sur le bilan de la situation politique et des conditions de sécurité dans la Région ainsi que des progrès enregistrés dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre depuis la dernière réunion tenue à Kampala en octobre 2018. Des 3 signataires dudit Accord-cadre, seule la République Démocratique du Congo a accompli les 9 engagements lui imposés dans l’Accord, et a même institué le Mécanisme National de Suivi. Cette situation rend impuissante la Communauté internationale, pourtant, en tant que garante dudit Accord, devrait obliger ces deux autres signataires à fournir plus d’efforts dans la matérialisation des recommandations. Quant à la Journée internationale du Travail qui sera célébrée le 1er mai 2023 sous le thème continue de la promotion du travail décent, dans un monde en perpétuel mutation, le Premier Ministre a, au nom du Gouvernement, souhaité une bonne fête de travail à toutes les travailleuses et tous les travailleurs de notre pays.
Il a également rappelé les enjeux qui jonchent ce secteur, et plus particulièrement l’obligation du Gouvernement d’offrir aux congolais, une perspective de dignité, sur leur sol, en stimulant la création d’emplois et en luttant contre la précarité et la discrimination des couches vulnérables. Pour clôturer son intervention, le Premier Ministre a évoqué le dernier Rapport de la Banque Mondiale qui place la République Démocratique du Congo parmi les trois pays africains les plus résilients sur le plan économique. Sans verser dans l’autosatisfaction, il a indiqué que le Gouvernement se félicite de voir ses efforts reconnus par les instances internationales.
II. POINTS D’INFORMATION
II.1. Etat et administration du territoire Le Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières a présenté au Conseil, l’Etat du territoire national qui reste dominé par la poursuite des opérations militaires ordonnées par le Président de la République, Chef de l’Etat, Commandant Suprême des Forces Armées et de la 7 Police Nationale Congolaise, dans le cadre de l'Etat de siège en provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
Il a indiqué que l’état d’esprit de la population a été marqué, cette semaine, par : - Les commentaires en sens divers concernant les retombées attendues à la suite du Séminaire organisé à l’attention des membres du Gouvernement ; - Les attentes de l'opinion au sujet de la mise en œuvre de la feuille de route issue de l'Accord de Luanda en rapport avec la situation sécuritaire dans la partie Est du pays ; - L’escalade de l'activisme des miliciens des groupes armés Communautaires CODECO/Lendu, ZAÏRE/MAPI Herna, Chini ya Kilma et Chini ya Tuna/Bira dans la Province de l’Ituri ; - La montée des faits du banditisme urbain et péri-urbain dans quelques grandes Villes et agglomérations urbaines. Dans le volet sécuritaire, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières a mis l’accent sur les efforts du Gouvernement entrepris pour la résolution du conflit communautaire Teke-Yaka dans les provinces de Kinshasa, du Kwango et du Kwilu. Ce conflit est à la base des actes d’insécurité attribués aux insurgés Mobondo et des actes d’intolérance envers les ressortissants d’une province voisine au village Mbelembele, secteur de Nkara, territoire de Bulungu où des maisons des concernés ont été incendiées et d'autres saccagées. Dans le registre des sinistres et catastrophes, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières a, avec émoi, donné les informations de taille sur l’incendie du Lycée Mwanga dans la commune de Dilala, ville de Kolwezi. Cette situation rappelle l’urgence de réorganiser la Protection Civile et le Service des Sapeurs-Pompiers. Le bilan définitif de cette situation indique : 01 mort (24 heures après l’incendie), l'élève en troisième année primaire Kanga Maloba, âgé de 10 ans, 132 blessés dont 127 élèves, 02 enseignants, 02 secouristes et 01 policier. Le Conseil a pris acte de ce Rapport. 8 II.2. Situation sécuritaire Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants a fait le point de la situation opérationnelle de nos Forces de Défense et de Sécurité face à la situation sécuritaire du pays qui demeure préoccupante dans les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo où les RDF/M23 poursuivent l'occupation des terrains. Dans certains axes dont principalement Chanzu, Runyonyi et Bigega, des nouveaux renforts en provenance du Rwanda sont arrivés.
Il a aussi évoqué le fait que les terroristes ADF/MTM poursuivent des attaques ciblées contre la population dans la profondeur de Mayangose, Mwalika, Ruwenzori et autres localités non tenues par les forces conjointes UPDFFARDC. Pour y faire face, les éléments de la force conjointe FARDC/UPDF multiplient des patrouilles de combat dans la Vallée de Mwalika, sanctuaire des ADF/MTM. Le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants a signalé qu’à l’Ouest, il s'observe une accalmie dans le territoire de Kwamouth, province de Maï-Ndombe. Il a informé le Conseil de l’institution d’une Commission chargée d’enquêter sur les exactions éventuellement perpétrées par les militaires dans le territoire de Kwamouth. Le Conseil a pris acte de ce rapport. II.3. Situation sanitaire dans le pays De prime à bord, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention a informé le Conseil de la participation des membres de son Ministère aux missions d’évaluation de la quatrième revue du programme économique du Gouvernement appuyé par la facilité élargie de crédit, et l’amorce de négociations sur le programme de résilience et de durabilité (RST). Il en est ressorti le fait qu'avec la collaboration du Ministère des Finances, les cibles santé devraient être atteintes avant la fin du mois de juin 2023. Il a, par la suite, informé le Conseil des conséquences des pluies diluviennes survenues en date du 17 au 21 avril 2023 dans la province du Kasaï, qui ont provoqué des inondations dans 4 Zones de Santé de la Direction Provinciale de Santé Kasaï (Tshikapa, Kalonda Ouest, Kanzala et Kamonia).
Ces inondations ont causé des pertes en vies humaines et d'importants dégâts matériels principalement la destruction des habitations, et des infrastructures de base (Ecoles, Centres de Santé, Points d'eau, etc.) Plusieurs actions ont été menées : Mission d'évaluation rapide des besoins a été réalisée par les autorités provinciales en collaboration avec des acteurs humanitaires ; Activités d'assistance humanitaire sont en cours ; Sensibilisation des victimes sur le traitement de l'eau ; Distribution des 1000 kits Wash ; et, Mise en place des 15 points de chloration. En troisième lieu, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention a présenté la situation épidémiologique dans le pays en indiquant qu’à ce jour, les actions et interventions du Gouvernement se focalisent sur le choléra et la rougeole ; et les efforts sont aussi fournis pour que la maîtrise du Covid-19 ne se confonde pas à sa disparition.
Le Conseil a pris acte de cette Note d’information. III.4. Rapport sur l’état d’avancement des préparatifs des IXèmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa Le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Francophonie a informé le Conseil de l’état d’avancement satisfaisant des préparatifs des neuvièmes Jeux de la Francophonie à Kinshasa. En effet, les travaux de construction et/ou réhabilitation des infrastructures devant accueillir ces Jeux de la Francophonie 2023 poursuivent leur progression à la suite des mesures idoines prises par le Gouvernement et en cours de mise en œuvre par les parties prenantes au projet. La livraison desdites infrastructures devrait se faire dans les échéances requises, soit le 31 mai 2023. Le Vice-Premier Ministre, Ministre des Affaires Etrangères et Francophonie a été complété respectivement par le Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics notamment sur le plan de la préparation des différents sites ; et, par le Ministre d’Etat, Ministre du Budget et le Ministre des Finances sur les aspects financiers qui connaissent aussi des progrès suivant le Plan de décaissement convenu. La Ministre de la Culture, Arts et Patrimoines a, pour sa part, fait le point de la préparation des artistes qui doivent concourir durant ces jours de compétition. Dans la même veine, le Ministre des Sports et Loisirs a présenté au Conseil le plan de préparation de nos athlètes dans différentes disciplines retenues. Le Conseil a pris acte de cette Note d’information.
II.5. Célébration de la 30ème Journée Mondiale de la Liberté de la Presse Le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement a informé le Conseil des préparatifs de la célébration de la 30ème Journée Mondiale de la Liberté de la Presse le 03 mai 2023 à Kinshasa. Il a indiqué que cette manifestation internationale coïncide avec l’avènement de la nouvelle Loi sur la presse. Ce texte vient redéfinir le paysage médiatique congolais. Elle va également consacrer la salubrité médiatique, recommandation formulée par Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo, Chef de l’Etat lors de l’ouverture et de la clôture des travaux des Etats Généraux de la Communication et Médias en janvier 2022. Son application va entrainer la mise en œuvre de la majorité des résolutions des Etats Généraux de la Communication et Médias qui servent de boussole aux réformes à entreprendre pour encadrer et promouvoir l’exercice de la liberté de la presse en République Démocratique du Congo.
Le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement a informé les membres du Conseil que cette 30ème Journée Mondiale de la liberté de la presse sera célébrée sous le Haut-Patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat. Cette manifestation sera organisée par le Ministère de la Communication et Médias, en collaboration avec le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication(CSAC), les organisations professionnelles des médias et l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), autour du thème national : « La liberté d’expression à l’épreuve de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo. Nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique ». Le Conseil a pris acte de cette Note d’information.
III. APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DES MINISTRES
Le Conseil des Ministres a adopté le relevé de décisions prises lors de sa 95ème réunion tenue le vendredi 21 avril 2023.
IV. EXAMEN ET ADOPTION D’UN (01)
DOSSIER IV.1. Reconduction du contrat Programme de la Société Usine de Panification de Kinshasa
Le Ministre de l’Industrie a soumis au Conseil le rapport concluant à la nécessité de la reconduction du Contrat Programme de la société « Usine de Panification de Kinshasa » (UPAK).
Il a rappelé que cette entreprise a bénéficié de trois contrats programme dont le dernier remonte à 2018, soit 4 ans après la promulgation de la Loi sur la sauvegarde des industries en difficulté de 2014. La jurisprudence de ces 15 dernières années a démontré que l’importation de farine de blé destinée exclusivement à un usage industriel n’a occasionné aucun abus et n’a causé aucun préjudice au trésor public ni aux intervenants dans le secteur du blé, démontrant ainsi le bon comportement de l’UPAK.
Grâce à la stabilité apportée par cette mesure, l’UPAK a pu contribuer sensiblement non seulement à l’économie du pays, mais aussi à la résorption du chômage. Elle compte 800 employés directs et 1900 indirects. Le Pain UPAK est bien consommé à Kinshasa, dans le Grand Bandundu et au Kongo Central grâce à son prix abordable à tous.
Le Ministre de l’Industrie a rassuré le Conseil que l’évaluation contenue dans le dossier de demande de l’UPAK a été validée par les Experts des parties prenantes, à savoir : des Ministères de l’Economie Nationale, de l’Industrie, des Finances et de l’UPAK, conformément à l’article 7 dudit Contrat en vue de sa reconduction. «Si l’UPAK venait à perdre cet alignement tarifaire, par effet d’entrainement, une perturbation de la production et des besoins en matière de fournitures importées pour la consommation locale va s’en suivre avec répercussion sur le prix du pain et sur la main d’œuvre », a – conclu le Ministre de l’Industrie.
Après débats et délibérations, le Conseil a adopté ce dossier. Commencée à 13h42’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 16h57’.
Patrick MUYAYA KATEMBWE
Ministre de la Communication et Médias
Porte-parole du Gouvernement
La République Démocratique du Congo est le premier pays francophone de par sa démographie. Point de doute à ce sujet. Ce positionnement confère au Congo démocratique des responsabilités pour accroître son influence et mobiliser les Etats et Gouvernements de l'Organisation Internationale de la Francophonie autour de sa cause face aux enjeux et défis de divers ordres. L'actualité événementielle fait de nouveau parler de l'OIF en RDC suite à une initiative de la société civile. La plateforme « Front des Congolais pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale » a lancé mardi 2 mai à Kinshasa, une pétition contre l'audit du fichier électoral de la RDC par l'OIF.
A entendre son coordonnateur et porte-parole, Jonas Tshiombela, « L'OIF et les organisations étrangères n'ont pas le monopole de l'audit du fichier électoral de la RDC». Et d'ajouter : «L'OIF n'a jamais condamné l'agression de la RDC par le Rwanda alors que la RDC (autant que le Rwanda, ndlr) en est un membre ». Dans la foulée, le porte-parole du Front pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale plaide pour le retrait de la RDC de l'OIF.
A l'analyse de ces propos, quelques observations méritent d'être faites dans le but d'éclairer l'opinion congolaise, et de préconiser un peaufinage de la stratégie de « sauvegarde de l'intégrité territoriale » sans nuire aux intérêts nationaux au sein de l'OIF.
1. La légitimité de la lutte contre l'agresseur de la RDC
Aucun esprit épris de paix et de justice ne pourrait rester de marbre face aux tueries aveugles et aux massacres indicibles des Congolais dans les territoires sous occupation de l'armée rwandaise dont les soi-disant M23 - secret de polichinelle - ne sont que des supplétifs. A Kishishe comme ailleurs, les populations sont victimes non seulement des atrocités mais surtout du «silence» du monde, interprété, à tort ou à raison, comme une forme de complicité.
Dans ce contexte, au-delà des clivages classiques, il s'observe une convergence des vues entre la majorité au pouvoir, l'opposition politique et la société civile sur la nécessité d'une plus forte mobilisation nationale pour défendre l'intégrité territoriale. Un fait rarissime en RDC dont la classe politique accuserait, depuis l'accession du pays à l'indépendance, du strabisme politique.
2. Gains et pertes pour la RDC de rester ou de quitter l'OIF
Le calcul stratégique, que requiert la rationalité du processus décisionnel, porte, entre autres, sur le différentiel à bien considérer entre les gains et les pertes d'une initiative. Rester dans l'OIF ou s'en retirer est susceptible d'assurer des gains et des pertes à la RDC. La rigueur analytique impose de mettre en lumière ce que représente la RDC au sein de la Francophonie et, partant, d'évaluer les éventuelles incidences de son maintien ou de son retrait de ce cadre de coopération interétatique.
La RDC est le premier pays francophone en considérant sa démographie. Il est le deuxième pays francophone en se référant au nombre des locuteurs français. La poussée démographique attesterait que l'avenir de la Francophonie est fonction, entre autres, de la détermination de la RDC à promouvoir davantage la langue française. La réforme de la gratuité de l'enseignement primaire, cahincaha serait-elle parfois, participe significativement de cette dynamique.
Il va sans dire que, suite à son action dans le positionnement de la langue française rudement concurrencée y compris dans l'espace francophone, la RDC joue un rôle moteur lui conférant des responsabilités à prendre en charge pour exercer son influence au sein de l'OIF. Cette dernière comprend 88 Etats et Gouvernements, soit presque la moitié des pays membres de l'ONU.
Dès lors, se retirer de l'OIF pourrait assurer quelques gains d'ordre purement émotionnel à des Congolais dont il conviendrait de comprendre l'agacement suite à l'impassibilité des puissances mondiales face au carnage continu dans l'Est du pays. En même temps, il y a lieu de préciser que ce retrait n'aura pas suffi pour porter un coup dur au fonctionnement régulier de cette institution ni pour lui faire arracher un changement radical des postures sur la question sécuritaire dans l'Est de la RDC.
En effet, les décisions en son sein sont les résultats des négociations requérant des éléments solides de langage pour persuader les partenaires et ne pas subir les efforts des tiers de réduire à néant. Le retrait de l'OIF attesterait probablement des limites de la RDC de mobiliser autour de la « cause congolaise » les Etats et Gouvernements de la Francophonie dont les 9è jeux sont prévus à Kinshasa du 28 juillet au 06 août 2023. Un moment fort pour l'Etat congolais de se présenter au monde dans une communication attractive pour, entre autres, faire changer le narratif axé sur le Congo bashing.
De ce qui précède, il y a lieu de noter que la réalité des relations internationales impose à la RDC de ne point compter sur une quelconque bienfaisance des Etats et autres acteurs internationaux. Elle doit développer sa capacité d'attraction, par du smart power, pour allonger la liste de ses alliés que l'on peinerait à compter à ce jour.
En effet, le soutien des Etats est une construction qui requiert de la vision et de la stratégie à bien penser et mettre à jour. Sans conteste, la volonté pour relever ce défi ne fait pas défaut. Peut-être faudrait-il en plus de la coordination.
3. L'audit du fichier électoral, une décision souveraine
L'OIF, à la suite des Nations Unies, préconise le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté des Etats membres. Ce, quand bien même elle ne réussirait pas toujours à les faire respecter.
Dès lors, il est évident que la Francophonie ne peut nullement déployer ses experts pour auditer le fichier électoral dans un Etat sans préalablement obtenir une demande expresse de ce dernier. Si la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de la RDC a de bonnes raisons de ne pas recourir à l'expertise de l'OIF pour un examen, assorti des recommandations, du fichier électoral, l'OIF ne pourra aucunement s'y imposer.
Il revient aux Congolais de dégager un consensus sur l'instance devant auditer le fichier électoral. Dès lors, la démarche du Front pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale relève de la liberté citoyenne et de la vitalité de la démocratie congolaise.
Plaider pour le recours à une instance, nationale ou africaine serait-elle, pour auditer le fichier électoral est une chose. Préconiser le retrait de la RDC de l'OIF en est une autre. Il serait judicieux de ne pas en faire d'amalgame.
John Ngoyi
Samedi 29 avril 2023, le 1er Vice-président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Bienvenu Ilanga Lembow, a introduit le cinquième jour des Journées portes ouvertes organisées par la Centrale électorale pour permettre aux parties prenantes au processus de s’imprégner des réalités de l’opération de nettoyage afin d’extirper sur la base de données des éléments non conformes.
Lors de ce cinquième jour destiné aux représentants des partis politiques, Bienvenu Ilanga Lembow, est revenu le devoir de redevabilité auquel se consacre le bureau de la CENI sous le management de Denis Kadima Kazadi dont le leitmotiv est d’effacer de la mémoire collective l’image écornée qu’a l’opinion de la Centrale électorale. «Je voudrais vous rappeler que c’est depuis le 24 décembre 2023 que la CENI avait lancé les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs en vue de la refonte du fichier électoral. Une opération clôturée le 24 avril 2023 avec les 3 aires opérationnelles qui ont fournie toutes les données récoltées aussi bien concernant le territoire national que les 5 pays étrangers faisant partie de la phase pilote où un bon nombre de compatriotes qui y vivent ont eu l’occasion, pour la première fois, de se soumettre à cet exercice. A l’issue de cette opération, il s’avère que certaines personnes se sont mal comportées en s’enrôlant plusieurs fois, pendant que d’autres ont pensé ne pas se présenter aux différents centres d’inscription en envoyant des photos inanimées pour se faire établir une carte d’électeur, alors que d’autres ont facilité l’enrôlement des mineurs. Au-delà de ces faits, le climat d’insécurité a obligé un pan entier de la population à se déplacer d’une localité à une autre. Quelques irrégularités se sont donc glissées dans le fichier électoral. En ce moment la CENI a débuté l’étape appelée la consolidation et le traitement des données reçues de tous les centres d’inscription afin de nettoyer le fichier électoral en vue de le rendre fiable. Pendant ce temps, des spéculations montent dans l’opinion qui pense que nous le faisons avec des moyens inappropriés», a indiqué Bienvenu Ilanga Lembow.
Réaffirmant la ferme conviction de l’équipe Denis Kadima Kazadi qui s’évertue à tout mettre en œuvre pour mener à bon port ce processus dont le point crucial demeure l’organisation du scrutin de cette fin de l’année à l’issue duquel elle sera jugée.
« C’est pourquoi pour couper court à certaines affirmations gratuites et dans le souci de transparence et par devoir de redevabilité, la CENI a décidé d’ouvrir ses portes pour que toutes les parties prenantes au processus électoral puissent voir comment ce travail est fait. Cela consiste d’abord à identifier ces cas décriés et les extirper du fichier électoral via un logiciel très puissant pour respecter le principe de l’unicité des électeurs (un électeur, une voix), donc pas des doublons. Nous voulons que, vous leaders d’opinion et représentants des partis politiques soyez les témoins privilégiés de ce qui s’y fait dans les normes requises pour pouvoir confirmer auprès des vôtres qu’effectivement ce travail est accompli comme il se doit. C’est donc un audit interne qui s’effectue puis interviendra l'audit externe pour qu’à un autre niveau on puisse également attester que ce que nous avons fait a obéi aux conditions. L’occasion nous est encore offerte pour vous confirmer que le calendrier de la CENI est jusque-là bien observé. Dans quelques jours après le nettoyage du fichier électoral, nous allons convoquer le corps électoral. Le scrutin aura bel et bien lieu le 20 décembre 2023», a souligné le 1er Vice-Président.
Le Secrétaire Exécutif National, Thotho Mabiku Totokani, s’est appesanti sur certaines spécificités du matériel dont fait usage la CENI pour cette opération d’adjudication à travers un serveur et surtout une application que nous avons mise en place utilisant les algorithmes et les techniques les plus pointues permettant de fournir de vraies informations sur les requérants en écartant les enregistrements multiples et ceux ne répondant pas aux normes. Le tout est de vous montrer que la CENI n’a aucun intérêt à cacher ce qu’elle fait pour le peuple congolais. L’objectif principal est de vous permettre de vous rendre compte par vous-même de ce qui est fait, en vue de balayer toutes les allégations infondées d’ailleurs distillées dans l’opinion pour discréditer le processus en cours.
Pour éclairer la lanterne des participants sur diverses préoccupations soulevées, le 1er Vice-président de la CENI a fourni des éléments de réponse, dans une partie d’échanges qui a débouché sur la visite du Centre national de traitement où se déroule l’opération d’adjudication.
Occasion pour les participants d’être au cœur de l’opération où s’emploie activement le personnel commis à la tâche. Le Secrétaire Exécutif National Adjoint, Marie José Kapinga Bondo y a conduit les participants qui ont poussé loin leur curiosité dans le souci de mieux comprendre le travail exécutif.
A l'issue des explications qui leur ont été fournies, ils ont loué collectivement l’ardeur avec laquelle cette opération est accomplie appréciant les techniques utilisées pour y parvenir.
Ces journées portes ouvertes se referment le 4 mai prochain.
(Avec le Cellcomm/Ceni)
Début des cérémonies de remises au bureau du groupement de Walungu
Le 28 février 2023, l’expérience d’une élection démocratique, transparente et sans propagande s’est tenue sur le territoire de Walungu, à l’Est de la RDC au Sud-Kivu. Objectif, élire le nouveau chef de groupement. Ce, après la nomination par le Chef de l’Etat du nouvel Administrateur du Territoire de Walungu et ancien Chef de groupement de Walungu.
Une expérience singulière car, selon la norme sur ce territoire, le choix d’un Chef de groupement ou d’un Chef de localité se fait sur base d’une désignation par l’autorité habilitée.
A la question posée à Sa Majesté le Mwami Ndatabaye Ngweshe Weza III sur le pourquoi d’un processus électoral alors qu’il a la compétence de désigner le nouveau Chef de groupement sur son entité ? Ce dernier a fait savoir : « nous sommes en train d’être imprégné par ce que la Communauté bahá’íe est en train de faire. Dans mon entité au sein du village de Canjavu, nous avons voulu faire des élections libres, transparentes, selon un scrutin secret pour qu’elles soient démocratiques ».
Les caractéristiques d’une gouvernance démocratique
Comment fait-on pour élire des acteurs qui ne se présentent pas comme candidats et qui ne font pas de propagande pour être choisis ?
Selon les principes baha’is, « une élection sans propagande » est un moyen, un mode de fonctionnement qui permet de choisir des représentants qui serviront la communauté que cette dernière aura choisi. Une élection n’est pas une fin en soi ; il s’agit de se mettre au service d’une finalité plus complexe, celle de bénéficier d’hommes et de femmes au service de l’Humanité, pour que les communautés soient guidées et accompagnées par des institutions au service de la justice sociale, dans le but de construire le bien-être social, économique, éducationnel, spirituel et matériel de la population avec tous les protagonistes du milieu. Une autre caractéristique du processus électoral bahá’í révélé par, le fondateur de la Foi Baha’ie, Baha’u’llah , est l’interdiction d’être influencé par des intérêts ethniques ou d’être entaché par la partialité et le favoritisme. Sharaf Makyambe Abumba de la fondation d’inspiration baha’ie Erfan-Connaissance, qui œuvre sur le terrain à Canjavu, explique que « pour élire, il faut prêter une attention particulière à la capacité réelle et aux réalisations actuelles ; seuls ceux qui sont les plus qualifiés, qu’ils soient hommes et femmes et sans tenir compte de leur situation sociale, devraient être élus en tant que membre d’une assemblée bahá’íe investie pour guidée les affaires de la communauté ».
Pour tendre vers ces principes spirituels, l’élection prend aussi en compte la dimension spirituelle en pratiquant un temps de méditation pour permettre aux électeurs de faire leur choix en toute intimité dans un environnement propice au but recherché.
La double expérience d’une élection sans propagande
L’expérience sur le territoire de Walungu est digne d’intérêt car au vu du fonctionnement électoral adopté, nous sommes en droit de nous poser la question : Comment l’autorité habilitée à choisir a-t-elle organisé l’élection du Chef de groupement qui ne se présente pas comme candidat et qui ne fait pas de propagande pour être élu ?
Le Mwami Roi de la Chefferie de Ngweshe pour procéder à l’élection du nouveau Chef de groupement, a sondé l’opinion de la communauté et a sollicité tous les Chefs de villages, soit 44 sur le groupement. Il a également choisi d’autres leaders en supplément comme des directeurs d’écoles, des responsables d’hôpitaux et d’associations, des préfets des écoles et des leaders religieux au sein des institutions bahá’íes, catholiques (prêtres, sœurs catholiques), protestants (pasteurs), islamiques. Et l’ensemble de ces leaders a totalisé 89 personnes qui ont élu le Chef de groupement.
Lors de cette élection, le principe du processus électoral utilisé a été à la fois simple et profond puisqu’il a été question d’élire par scrutin secret, avec la sincérité du cœur et de la raison, la personne qui, selon l’électeur reflète les qualités de cœur, d’esprit et les capacités du sens de l’action qui sont les plus élevées pour servir et guider la communauté. Tout le monde était éligible au-delà de 18 ans et personne ne s’est porté candidat. Les électeurs délégués n’étaient pas tenus de choisir un élu parmi eux. Le but était d’élire celui qui est le mieux à même et en capacité de coordonner et guider l’administration générale du groupement.
Le Chef du groupement de Walungu a finalement été élu avec 72 voix sur 89 votants. Le nouveau Chef de groupement qui a été choisi est le Chef sortant du village de Canjavu M. Léon Karhana Mushagalusa.
Ainsi donc, le remplacement du Chef sortant du village de Canjavu a aussi donné lieu à un processus électoral qui a permis de faire la double expérience d’une élection sans propagande !
Le 12 avril 2023, se sont tenues les élections du nouveau Chef de la localité de Canjavu.
Au niveau de la localité, la Commission chargée des élections, a expliqué aux électeurs du village qui étaient présents, les conditions d’éligibilité de cette élection sans propagande : avoir 18 ans, utiliser un bulletin de vote signé et portant le cachet du village pour assurer la transparence. Il n’y a pas eu de dénonciation ou d’annonce d’un élu avant le résultat. Sous les yeux de la commission électorale, de l’ancien Chef de localité M. Léon Karhana Mushagalusa et de la population, le résultat a été proclamé à la lecture du Procès-Verbal.
M. Badi Barhigenga Patrick ayant récolté le nombre de voies le plus élevé, est aujourd’hui le nouveau Chef de la localité de Canjavu.
La participation universelle des trois protagonistes dans ce système électoral est un facteur vital
Une réalité soutenue et pratiquée à Canjavu est celle d’une bonne gouvernance qui se base sur le modèle d’expérience « Action – Réflexion – Consultation – Etude – Action – Réflexion – Consultation – Etude … » ; ce modèle invite au pragmatisme, à l’introspection, à collaboration inclusive et à l’approfondissement. Sharaf Makyambe Abumba soulève l’importance du principe de la participation universelle, car lorsque ce modèle est pratiqué par les trois protagonistes de la société (individu, communauté, institution) dans une posture d’apprentissage qui tend à développer un ensemble de capacités comme : être systématique dans les tâches, servir en étant désintéressé, développer des compétences techniques, consulter de manière inclusive, … alors "les communautés s’avancent grâce à l'unité d'action et un progrès est accompli quand tous les membres assument leur part du travail et y contribuent avec leurs talents". C’est ainsi que pour se lancer dans l’océan des actions qui émergent des besoins de la communauté, la planification des actions à entreprendre, prend la forme d’un cadre ouvert à toutes initiatives inspirées et inspirantes. L’inspiration vient de ce qui est plus grand que nous. Le Mwami Roi de la Chefferie Ngweshe déclare «je suis enfant de Dieu, ceux qui votent sont enfants de Dieu et le résultat est la volonté de Dieu ». La participation universelle ou collective des trois protagonistes dans le système électoral et au-delà, est un facteur vital dans sa recherche permanente de faire grandir les qualités spirituelles chez chacun des protagonistes (individu, communauté, institution) tout au long du processus pour une croissance durable.
Le processus de désintégration et d’intégration du système en construction
Le processus de désintégration des forces destructrices de l’ancien système laisse place à de nouvelles forces constructives. Les enseignements bahá’ís, dispensés il y a 166 ans par Bahá’u’llá, sont utilisés pour répondre aux besoins de la communauté, pour créer des moyens, des outils inspirés et appropriés au service de la transformation sociale. Grâce aux expériences communautaires avec la participation universelle, le processus en cours contribue à développer le bien-être spirituel, social et matériel de la population. De nouveaux fonctionnements sont explorés (comme celui du processus mécanisé pour le choix de nos leaders) afin que les individus progressent de manière paisible et offrent leurs suggestions au service de la communauté.
D’une part, les enseignements se mettent au service de la population qui recherche dans leurs actions comment les appliquer pour progresser de manière significative, et d’autre part, ces nouveaux champs d’expériences qui impactent la communauté influencent les Chefs dans leurs pratiques de développement des qualités spirituelles, qu’ils conscientisent de manière organique au fur et à mesure que le processus de construction communautaire se consolide. Le cercle vertueux des capacités grandit. Par ailleurs, l’expérience d’une élection sans propagande et sans candidature permet à la population d’apprécier une nouvelle capacité dans la construction communautaire « l’autogestion du choix des leaders sans contestation » en se soumettant au choix proclamé pour en faire sien. Cet aspect contribue à la croissance paisible post-électorale et permet de se focaliser sur les besoins prioritaires de la communauté.
La finalité de ce système électoral dans un village expérimental
Les apprentissages de Canjavu sont les fruits d’un processus de plusieurs années. Aujourd’hui, le Chef du groupement nouvellement élu et ancien Chef de localité, s’est exprimé dans le sens de se mettre au service de tout le groupement pour permettre le transfert des capacités au niveau de l’ensemble des villages du groupement et sur le territoire de Walungu. Cela devient possible car les apprentissages sont nombreux dans le domaine éducatif au service du développement des qualités spirituelles, ainsi que dans le domaine des actions sociales qui influence par l’expérience le discours en cours dans la communauté au travers de la qualité des conversations, pour faire progresser la compréhension et les réflexions collectives avec une vision qui renforce la cohésion sociale et la volonté sincère d’une guidance inclusive.
Sharaf Makyambe Abumba de la fondation d’inspiration baha’ie Erfan-Connaissance soulève qu’à partir de la finalité du système électoral dans un village expérimental, nous voyons directement l'impact et l'influence de la contribution. Il s’exprime en ces termes « nous parlons de l'impact quand la communauté s'approprie ce système électoral en respectant les principes directeurs d’une loi. Nous parlons d'influence quand il y a une maîtrise qui rencontre - la double raison d’être - à savoir, à la fois « une transformation individuelle et collective » chez les acteurs impliqués, de sorte que, la prévalence d'une ou deux activités visibles dans l'expérience vécue sur terrain peut être documentée et partagée avec d'autres localités. »
Enfin, pour le nouveau Chef du village de Canjavu , ce qui lui semble au cœur des apprentissages,
« ce sont les principes de l’unité, de l’abandon des préjugés, de l’égalité des droits sociaux entre l’homme et la femme, de la justice sociale et économique car cela nécessite de comprendre comment pratiquer :
- l’éducation des qualités spirituelle chez les enfants,
- le développement des capacités pour accompagner l’expérience des jeunes lorsqu’ils apprennent à faire des choix pour canaliser leurs énergies au service de la communauté malgré les forces destructrices en présence qui influencent le monde,
- et l’impulsion du mouvement des mamans qui sont les premières éducatrice de la communauté pour répondre aux maux et aux besoins actuels de notre humanité.
Lorsque les capacités de leadership des mamans se développent de manière collective et qu’au fur et à mesure, l’accompagnement et le soutien de leur famille se fait voir, c’est le village qui devient directement bénéficiaire des nouvelles actions qui répondent en profondeur à nos besoins ».