Les 10 ans des accords-cadres signés par 11 Etats et quatre institutions internationales et régionales, à savoir les Nations Unies (ONU), l’Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), n’ont pas été l’occasion pour la République démocratique du Congo de recouvrer l’intégrité de son territoire après une décennie d’instabilité dans sa partie Est. Le retour de la paix, de la sécurité et de la coopération entre les pays de région des grands-lac, reste un mirage.
Les Accords-cadres de la capitale éthiopienne, trop lourds dans leur mise en application, ont donné l’opportunité à deux processus à savoir : Nairobi et Luanda. Ces deux initiatives sont venues soutenir les efforts des pays de l’Afrique de l’Est. Un peu plus pratique que la lourde machine des Accords-cadres d’Addis-Abeba, les processus de la capitale angolaise et Kenyane arriveront à mettre sur pied un chronogramme pour le retour de la paix à l’Est de la RDC.
Il en sortira la force déployée à l’Est. La mission assignée à cette dernière reste, cependant, ambigüe. Les signataires ne parlent pas un même langage. Depuis le 30 mars dernier, cette force de l’EAC a achevé son mandat en République démocratique du Congo. La réunion des ministres de défense qui doit tabler sur l’éventualité de nouveau mandat de cette force des pays de l’Afrique de l’Est, se trouve bloquée par Kigali qui craint pour la sécurité de sa délégation devant se faire le déplacement de Goma. Il faudrait dans ce cas décidé d’un autre site. Depuis lors plus rien.
La rencontre de Bujumbura pouvait bien permettre d’élaguer des écueils sur la paix à l’Est. Comme par enchantement, le président Paul Kagame et son collègue du Kenya, William Ruto n’ont pas daigné se rendre au Burundi. Si l’homme fort du Rwanda devait parler du lieu devant abriter la réunion des ministres de défense où ses délégués se sentiraient sécurisés, le Kenyan Ruto devait expliquer à ses pairs le sens de la nomination unilatérale du nouveau commandant de la force de l’EAC. Les deux ont préféré sécher la réunion.
Les autres participants se voient comme frustrés par cette attitude de deux chefs d’Etat de l’EAC. Entretemps, la force du Rwanda renforce ses positions dans les différents fronts. Comme pour dire que les vœux exprimés par les invités à ce 10èmeanniversaire des accords-cadres, ne sont qu’un chapelet de bonnes intentions. Du coup, les chefs d’Etat de la région s’organisent en leur manière pour laver l’opprobre subi à Bujumbura. D’où, le plan de Cyril Ramaphosa, membre avec la RDC de la SADC.
La Pros.