A l’aéroport international de N’djili, situé, précisément, dans la partie Est de Kinshasa, Jean-Lucien Bussa Tongba, Ministre du Portefeuille, a réceptionné, samedi 30 novembre 2024, au nom du Gouvernement, le tout premier aéronef de la nouvelle compagnie aérienne Air Congo. Il s’agit d’une entreprise d’économie mixte dans laquelle l’EÉtat Congolais est actionnaire majoritaire avec 51% des parts sociales contre 49% pour le groupe Ethiopian Airlines. Ses statuts ont été signés, à Kinshasa, capitale RD. Congolaise, le 20 septembre 2024.
Pour le Ministre Bussa, la création de la compagnie Air Congo témoigne de la volonté du Président Félix Tshisekedi à répondre aux attentes des congolais, tout au long de l’exercice de ses prestigieuses fonctions au summum de l’Etat. Dans son mot, sur place, lors de la réception de l’aéronef, il lui a rendu un vibrant hommage, saluant, en même temps, l’engagement du Gouvernement, sous la conduite de la Première Ministre Suminwa, à ne ménager aucun effort pour poser des actions aux résultats visibles.
‘’Au-delà de la chance, je voudrais dire, simplement, merci au Président de la République, qui grâce à sa vision, a permis la création d’une nouvelle société aérienne qui s’appelle Air Congo. Cette société qui traduit la volonté du Président de la République et sa détermination à vouloir faire changer la donne, a été lancée à partir de la signature des statuts entre la République démocratique du Congo et Ethiopian Airlines. La RDC a 51% des parts, Ethiopian Airlines a 49% des parts. C’est en septembre que j’ai, au nom de la République Démocratique du Congo, et sur instruction du Chef de l’Etat et Madame la Première Ministre, concrétisé cette volonté. Deux mois après, seulement, nous recevons donc le premier avion. C’est donc la matérialisation concrète de cette vision’’, a-t-il affirmé, de vive voix.
Le Ministre du Portefeuille a saisi l’occasion pour appeler les congolais à faire raviver leur confiance au Garant de la Nation pour le pousser à plus d’initiatives qui puissent promouvoir le bien-être de tous. Selon Jean-Lucien Bussa, l’avènement de la compagnie Air Congo va renforcer la compétitivité, dans le secteur de transport aérien, et permettra la mobilisation des recettes.
‘’Aujourd’hui, je voudrais dire au peuple congolais que lorsque le Chef de l’Etat promet, il réalise. D’autre part, je voudrais saluer le partenaire Ethiopian Airlines pour sa détermination aussi à pouvoir, avec la RDC, construire une grande société aérienne qui va permettre aux congolais de désenclaver le transport à l’intérieur… Parmi les engagements du Président de la République, il y a la création des emplois, la croissance de l’économie. Voilà une unité économique supplémentaire. Une nouvelle société qui vient de s’ajouter à celle qui existe. C’est aussi cela la concrétisation du développement économique. Voilà une société qui va employer les congolaises et congolais. Les emplois directs sont créés, les emplois indirects vont être créés. Voilà une société qui va permettre aussi d’accroitre les recettes publiques parce qu’elle va payer les impôts, les taxes et autres. Voilà, je suis l’homme le plus heureux, le Président de la République et Madame la Première Ministre plus que moi. C’est du concret. J’invite les voyageurs congolais ou étrangers qui résident en RDC de savoir qu’ils ont une nouvelle société sur laquelle ils peuvent compter pour le trafic à l’intérieur et dans la perspective, à très moyen terme, pour le trafic en dehors de la République démocratique du Congo’’, a confirmé, plus loin, le Ministre Jean-Lucien Bussa.
En visite de travail dans la province du Tanganyika, le Président Félix Tshisekedi a visité, ce mercredi, le chantier du nouveau Palais de justice de Kalemie. Les travaux de construction de cet édifice imposant ont été financés par la Suède et réalisés par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), dans le cadre d’un partenariat d’accompagnement du Gouvernement congolais dans le renforcement de l’État de droit et de la justice.
La remise officielle de cet ouvrage, où vont siéger les Cours et Tribunaux, interviendra au mois de décembre 2024. C’est une concrétisation de l’un des six engagements du Chef de l’État visant à rapprocher les services publics de la population, en l’occurrence l’appareil judiciaire, au travers d’un Palais de justice flambant neuf.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, inauguré le Centre de santé de la Mutowa construit dans le cadre du Programme de développement local des 145 territoires (PDL-145 T). Cette structure médicale moderne va offrir des soins de santé de qualité en faveur des habitants des 31 localités du territoire de Kalemie.
« C’est notre fierté parce que c’est le premier centre de santé équipé sur toute la République en ce qui concerne le PDL-145 T », a déclaré Erick Ngoie, Coordonnateur provincial du PDL-145 T pour le compte du PNUD. « Cet établissement est capable de faire des accouchements, des césariennes et surtout de faire tous les tests de laboratoire qui peuvent couvrir 90 pourcents de nos maladies », a rajouté Roger Kamba, ministre de la Santé publique.
Le Centre de santé de la Mutowa est notamment composé d’une réception, d’une pharmacie, d’un bureau de consultation, d’une salle d’observation pour les femmes et d’une salle d’observation pour les hommes, d’un laboratoire d’analyse, d’une salle de soins, d’une salle de travail, d’une salle post partum, d’une salle post partum tardif, des toilettes internes et un dépôt.
« Le PDL-145 T est un programme magique pour lequel nous voyons déjà des signaux. A Nyunzu, il y a des infrastructures qui poussent. A Moba, j’y étais récemment, il y a des écoles qui ont été réceptionnées », s’est réjoui Christian Kitungwa Muteba, gouverneur du Tanganyika, dans une interview accordée à la presse présidentielle.
Le PDL-145 T offre à la province du Tanganyika un projet de construction de 77 infrastructures dont 41 écoles, 30 centres de santé et 6 bâtiments administratifs. Le gouvernement vient de débloquer des fonds pour 14 infrastructures supplémentaires. Ces travaux, réalisés en partenariat avec le PNUD, sont exécutés par les entreprises Safricas et Kipelo Mashind Multiservices.
Le Chef de l'Etat achève son séjour de travail à Kalemie dans la province du Tanganyka ce week-end, avant de s’envoler à Isiro, chef-lieu de la province du Haut-Uélé et à Buta, chef-lieu de la province du Bas-Uélé. A Isiro, Félix Tshisekedi prendra part à la célébration de clôture de l’année jubilaire du 60ᵉ anniversaire du martyre de la Bienheureuse Anuarite Nengapeta Marie-Clémentine.
Il y a lieu de rappeler que Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta a été béatifiée par le Pape Jean-Paul II le 15 août 1985. Depuis lors, elle est célébrée chaque 1er décembre comme "Martyre de la pureté".
Le VPM, Ministre de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani, qui l’a annoncé, mercredi 27 novembre dernier, lors d'un briefing conjoint avec son collègue de la Communication, a précisé que ce déplacement s'inscrit dans le cadre de son itinérance à travers le Congo profond, en dehors de Kinshasa.
"Il ne termine pas son itinérance en province à Kalemie. Le Président de la République sera ce week-end à Isiro pour la messe de la Bienheureuse Anuarite et à Buta pour une visite de courtoisie à la population, car c'est proche. Le mois de décembre, il a encore deux visites prévues en province qui seront très bientôt annoncées, avec deux Conseils des ministres délocalisés si tout va bien", a déclaré le Patron de la Sécurité et de la Territoriale en RDC.
Et de poursuivre : «Comme le Président a déjà initié cette itinérance, qui est aussi une promesse de campagne, il avait fait savoir partout où il passait à ses électeurs qu'il reviendrait et qu'il passerait son deuxième mandat à circuler à travers la République Démocratique du Congo. D'une pierre deux coups : il lance la Conférence des Gouverneurs et tient le Conseil des Ministres ici à Kalemie, ce qui lui prend la semaine".
Pour ces activités prévues durant huit jours, soit du mardi 26 novembre au mardi 3 décembre 2024 à Isiro (Haut-Uélé), Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO, avait annoncé en septembre la mise en place d'un Comité national de pilotage de l'année Bienheureuse Anuarite 2024 (COPIAN). Ce comité a pour objectifs principaux d’imprimer une dynamique nationale d'appropriation de la cause d'Anuarite à travers une dévotion populaire et de mobiliser les fonds nécessaires pour la construction d'un sanctuaire national en son honneur.
Le Gouvernement congolais, représenté lors de cet échange avec la presse, a été sensibilisé aux attentes de la CENCO pour réaliser les assignations de l'année jubilaire du 60ᵉ anniversaire du martyre d'Anuarite Nengapeta. L'Eglise catholique attend notamment de l'Etat une implication pour l'organisation de ce programme et une appropriation nationale de la cause d’Anuarite en tant que digne fille du pays. L'Église sollicite également une contribution du gouvernement pour la construction du sanctuaire national Bienheureuse Anuarite, dont les travaux sont en cours à Isiro, lieu de son martyre.
Le calendrier des activités de l'année jubilaire de la Bienheureuse Anuarite :
Mardi 26/11/2024 : Arrivée à Kisangani, puis départ pour Isiro par la route (pèlerinage sur les traces d'Anuarite, étape 1).
Mercredi 27/11/2024 : Départ de Kisangani et arrivée à Wamba par la route (pèlerinage sur les traces d'Anuarite, étape 2).
Jeudi 28/11/2024 : Pèlerinage sur les traces d'Anuarite, étape 2, et célébration eucharistique à Matari (village de la Bienheureuse Anuarite).
Vendredi 29/11/2024 : Départ de Wamba (en passant par Bafwabaka) et arrivée à Isiro (pèlerinage sur les traces d'Anuarite, étape 3).
Samedi 30/11/2024 : Pèlerinage sur les traces d'Anuarite, étape 4 ; confession, chapelet, etc.
Dimanche 01/12/2024 : Activités culturelles.
Lundi 02/12/2024 : Grande célébration de clôture de l'année jubilaire.
Mardi 03/12/2024 : Fin du pèlerinage et départ d'Isiro.
Le 1er septembre, tandis que les détenus de la plus grande prison du pays se soulevaient, Kinshasa se retrouvait sous le feu des projecteurs. Embarrassées, les autorités ont promis une enquête sur ces événements, qui ont fait officiellement 131 morts, et de mettre un terme à la surpopulation carcérale. Sans beaucoup de résultats pour l’instant. Au milieu de la misère, une prison. Au cœur de la prison, la misère. Les détenus de Makala, centre pénitentiaire coincé dans un quartier populaire de Kinshasa, sont pris en étau, écrasés par la surpopulation carcérale et les conditions de détention déplorables. « Makala, c’est un autre monde », résume Marcel, un ancien détenu de 40 ans récemment libéré. Son nom, comme tous ceux qui ont accepté de nous parler de leur incarcération, a été modifié pour protéger son anonymat.
Car ce dossier est très sensible. Contacté par Jeune Afrique, un cadre de l’administration de la prison se dit « trop acculé » pour divulguer des informations. « Je ne veux pas que ça vienne de moi », prévient-il. Le directeur de Makala, Joseph Yusufu Maliki, se trouvait à l’étranger quand une mutinerie a éclaté, le 1er septembre. Il a été suspendu et n’est pas rentré au pays par peur d’être désigné comme bouc émissaire. Il avait pourtant alerté le gouvernement sur la surpopulation et le risque de débordement. Au 1er septembre, cette prison sous-dimensionnée abritait 15 000 détenus pour une capacité dix fois moindre.
Au pavillon 2, 381 détenus essaient de dormir le soir fatidique. Parmi eux, Claude, 25 ans. Il croupit à Makala depuis 5 ans, jeté en prison pour viol sans avoir pu ne se défendre ni être confronté à la plaignante. En RDC, 80 % des prisonniers sont détenus de manière préventive selon le gouvernement. Claude se dit innocent mais son sort a été scellé par un magistrat, qui lui réclamait 2 500 dollars.
Des conditions de détention catastrophiques
« On ne peut pas être libéré sans rien payer, c’est ça le problème de la surpopulation », se désole Emmanuel Adu Cole, président de la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP), qui milite pour les droits des prisonniers. Il existe en RDC une « marchandisation de la liberté », observe Sara Liwerant, directrice adjointe de l’École de criminologie de l’Université de Kinshasa. La vie en prison est soumise à un chantage financier tout comme la menace de l’incarcération. Des magistrats, des policiers voire des avocats peuvent exiger un montant pour vous éviter la case prison. « À Kinshasa, on vous place en détention pour tout et rien. Si deux voisins se battent, on les emmène en prison », renchérit un bon connaisseur de Makala, qui pointe le rôle essentiel des magistrats dans la surpopulation carcérale.
Tout s’achète à Makala. Les plus riches vivent dans des pavillons dits VIP tandis que les plus pauvres sont entassés dans des pavillons surchargés. « Les gens dorment entrelacés comme du bois de chauffage », raconte Henri, un détenu privilégié qui moque la médiatisation des dons de matelas. « Vous allez les mettre où alors qu’il n’y a même pas de place ? »
Avant de poser son matelas, il faut acheter son emplacement. Claude a payé cher pour obtenir une couchette : 100 dollars. Il doit aussi payer « la collecte » chaque dimanche, une participation aux frais du quotidien à remettre au gouverneur du pavillon. Les prix varient en fonction de votre milieu social. Heureusement, Claude a une famille qui a fait les fonds de tiroir pour aider le fiston. « Si tu n’as pas de famille, tu ne passes pas l’année », dit-il.
« On nous vend le sac de riz, le sucre, le poulet, des choses destinées aux prisonniers », fulmine Marcel. Les repas sont maigres et dégoutants, ajoute-t-il – « si on peut appeler ça de la nourriture ! » Surpopulation, conditions de vie déshumanisantes, maladies… « C’est exactement comme ce qu’a montré Bujakera, c’est pour ça que les gens se sont énervés, trop c’est trop », insiste Marcel en évoquant les révélations de notre correspondant Stanis Bujakera Tshiamala, détenu à Makala pendant 6 mois et qui a documenté le quotidien des prisonniers en diffusant des vidéos tournées à l’intérieur de Makala, en juillet 2024.
« Il y avait comme une tension ici quand ces images sont sorties et que le ministre est venu promettre de désengorger la prison. Mais ça ne venait toujours pas et les prisonniers ont commencé à s’impatienter », se remémore Henri. Constant Mutamba, le très en vue ministre de la Justice, a accusé les magistrats congolais de remplir les prisons à mesure qu’il tentait de les vider.
Marcel se rappelle d’une réunion des prisonniers autour de leurs gouverneurs deux mois avant la mutinerie. Ils leur demandaient de parler à la direction de la prison afin de trouver une solution à la surpopulation. Le centre pénitentiaire, plein à ras bord, était devenu une véritable cocotte-minute. L’explosion était inévitable.
Le récit d’une nuit d’enfer
Marcel, Claude, Henri et Donatien dorment quand la mutinerie éclate en pleine nuit. Ils sont réveillés par des coups de feu et des bruits sourds d’objets martelés sur les portes. La prison est plongée dans le noir. « Le soir, il y a eu une coupure de courant. On ne sait pas pourquoi. C’est une zone tellement sensible que s’il y a coupure normalement, cela ne dure pas. Mais les esprits ont commencé à s’échauffer et les prisonniers ont forcé les portes d’un des pavillons les plus surpeuplés », raconte un enquêteur indépendant.
L’absence de courant coupe la ventilation. « Les gens ont commencé à étouffer au pavillon 5 », explique Henri. Les outils, couteaux, lames de rasoir circulent sans problème à Makala. « Ils ont cassé et sont sortis du pavillon. Après ils ont aidé les autres à sortir et le mouvement s’est généralisé », raconte-t-il encore. « Les prisonniers se sont fâchés ! Nous étions trop nombreux et on ne voulait pas nous libérer », renchérit Marcel.
Les portes de plusieurs pavillons tombent les unes après les autres. Sept des 11 pavillons sont vandalisés. Des flots de détenus en colère se déversent dans la cour. L’anarchie se propage à bonne distance des surveillants, qui ne sont pas présents dans l’enceinte. Makala est gérée par les prisonniers. L’absence d’encadrants, le soir, est inadaptée aux yeux de Sara Liwerant, de l’École de criminologie de l’Université de Kinshasa : « La nuit est plus angoissante, surtout quand vous êtes enfermé, que vous n’avez pas mangé et que vous n’arrivez pas à dormir. »
Une fois sortis des pavillons, certains prisonniers essaient d’escalader les murs. « Mais les militaires perchés dans les miradors aux quatre coins de la prison ont tiré sur ceux qui tentaient de s’évader », reprend Henri. « Tous ceux qui tentaient de s’évader ont été tués », affirme Donatien, un ancien détenu de 27 ans qui a préféré, cette nuit-là, rester à l’abri dans son pavillon. Marcel a fait le même choix : « Je savais que j’avais nulle part où aller, il y avait des militaires partout. »
Le difficile décompte du nombre de morts…
C’est la panique et le chaos qui auraient fait le plus de victimes. Les gens sont morts écrasés dans des mouvements de foule. Les voies de sortie des cellules étaient des trous de souris vers lesquels les prisonniers se sont rués, comme Jeune Afrique a pu l’observer dans une vidéo des événements. Dans son bilan provisoire, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, avait évoqué 24 morts par balles sur 129 victimes. Le bilan sera réévalué plus tard à 131 victimes.
Ce bilan ne convainc aucune des personnes que nous avons interrogées. « Il y a en a eu beaucoup, qu’on ne vous trompe pas », insiste Marcel, qui évoque le nombre de 2 000 morts. Pour Claude, ce sont 1 200 personnes qui ont été tuées. Il dit avoir aidé au ramassage des corps alignés par rangs de 100 le lendemain. Donatien évoque aussi un millier de morts et raconte sa participation à la collecte des macchabés. « Tshisekedi, regarde ça, c’est un carnage », interpelle un prisonnier dans une vidéo visionnée par Jeune Afrique où l’on voit des cadavres.
« Les détenus que nous avons interrogés disent toujours qu’il y a eu beaucoup de morts, qu’ils ont vu des camions qui venaient chercher le corps. Mais il faut faire attention au témoignage de celui qui a vu “celui-qui-a-vu” », met en garde l’enquêteur indépendant précédemment cité. Ses premières estimations tournaient autour de 150 morts avant d’être ajustées à 200. « Ce sont des chiffres conservateurs », concède-t-il.
Une autre source évoque le nombre de 300 morts, en s’appuyant sur le décompte d’une morgue. Quatre établissements mortuaires ont reçu des corps. « Mais la capacité des morgues est limitée à Kinshasa. S’il y a eu 500 cadavres à Kinshasa, cela s’est forcément senti », met en doute l’enquêteur.
En l’absence de rapport officiel sérieux, il est difficile d’établir un bilan fiable. Et de croire les autorités, qui ont multiplié les prises de parole contradictoires. Le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, avait d’abord évoqué un bilan de 2 morts. Jacquemain Shabani avait pour sa part pudiquement parlé de « quelques femmes violées ».
Une minoration vertigineuse alors qu’au moins 269 femmes ont été violées, selon un rapport du Fonds des nations unies pour les populations (FNUAP). « Se rendant compte que le plan d’évasion avait été réduit à néant et dans la mêlée qui a suivi, certains prisonniers se sont dirigés vers l’aile des femmes, ont brisé les portes des cellules et violé 269 détenues », précise le document. Deux détenues sont mortes.
… et du nombre d’évadés
« Soit il y a eu un carnage, soit une évasion spectaculaire », affirme Emmanuel Adu Cole de la Fondation Bill Clinton pour la paix. À l’en croire, il manque environ 2 000 prisonniers entre le recensement du 1er septembre et celui du 6 septembre. « L’appel n’a pas été fait pendant 3 jours, c’était une période de flottement. La priorité n’était pas au comptage des détenus », relativise l’enquêteur.
« Vu les tirs nourris, je ne crois pas que des gens ont réussi à s’évader. Je n’ai pas entendu un seul témoignage d’un rescapé qui vu quelqu’un s’évader », précise Henri. Des détenus ont réussi à creuser un trou dans un mur de la prison mais ils auraient été cueillis à l’extérieur par les agents de sécurité.
Une source pénitentiaire confirme qu’aucune évasion n’a eu lieu pendant la mutinerie. En revanche, plusieurs détenus ont profité des campagnes de désengorgement de la prison pour se faire la malle. C’est pourquoi le procureur, Firmin Mvonde, s’inquiétait dans un communiqué daté du 11 octobre d’une recrudescence de l’insécurité dans Kinshasa à cause des « évadés du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa ».
Ces événements ont de quoi embarrasser le très médiatique ministre de la Justice, Contant Mutamba. Il avait qualifié la mutinerie « d’actes de sabotages prémédités », laissant entendre qu’ils avaient été organisés pour nuire au gouvernement.
Mutamba s’est rendu plusieurs fois à Makala, où il a procédé à des vagues de désengorgement spectaculaires. Les images des détenus estropiés et décharnés quittant le centre pénitentiaire n’étaient pas sans rappeler d’autres clichés, pris à la fin de la Seconde guerre mondiale, à la libération des camps de concentration. Plus de 1 000 détenus ont pu quitter la prison. Mutamba a également suspendu le transfert de prisonniers vers Makala.
De nouvelles prisons en construction
« C’est un sujet très sensible pour ce ministre », commente l’une de nos sources qui connaît bien le milieu carcéral. Le ministre, qui dit avoir reçu la mission de « redresser l’appareil judiciaire et pénitentiaire », est en guerre ouverte contre la magistrature qu’il veut assainir. C’était l’un des objectifs des états généraux de la justice qui se tenaient à Kinshasa début novembre.
Plusieurs projets de constructions de centres de détention ont été annoncés en conseil des ministres, le 8 novembre. Cinq nouvelles prisons seront bâties en urgence et d’autres seront réhabilitées dans un délai maximum de 2 ans. Des maisons d’arrêt provisoire, d’une capacité totale d’environ 4 000 places, devraient voir le jour pour les prisonniers en attente de leur procès, soit 8 prisonniers sur 10. Cependant, « plus on construit de prison, plus on incarcère » met en garde Sara Liwerant. C’est pourquoi, elle insiste sur l’importance de respecter les conditions légales de détention et de l’insérer dans une réflexion politique sur l’institution pénitentiaire.
À Makala, la vie a repris son court, presque comme avant. Le dernier recensement au 19 novembre fait état d’environ 9 500 prisonniers. « Depuis, ça a fortement été militarisé », note l’enquêteur indépendant que nous avons consulté. « Maintenant, ce sont les militaires qui viennent ouvrir les pavillons le matin », relève Henri.
La prison porte encore les stigmates des violences. La grande salle d’audience, qui a été incendiée par les détenus, n’a pas été réhabilitée et des traces de sang sont toujours visibles sur un mur d’enceinte blanc contre lequel deux détenus ont été abattus.
« Il n’y a toujours pas d’enquête », déplore Henri qui a essayé de chercher la vérité en interrogeant ses codétenus. La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, ainsi que le ministre de la Justice, avaient annoncé des investigations. Un rapport devait être publié sous sept jours après la mise en place d’une commission dirigée par Jean-Louis Esambo, conseiller spécial du président Félix Tshisekedi en matière de sécurité. Des promesses qui sont pour l’instant restées lettre morte. Aucun responsable gouvernemental contacté n’a répondu à nos questions.
« Nous avons fait le choix de la transparence », défendait pourtant Patrick Muyaya, le ministre de la Communication, sur France 24 le 9 septembre. Trois mois plus tard, aucun résultat d’enquête n’a été publiée. Le bilan humain et les causes de la révolte demeurent flous, à l’image d’une nuit chaotique plongée dans le noir.
Ce jeudi 28 novembre 2024, à Kalemie, dans la province du Tanganyika, le Chef de l’État, Commandant suprême des Forces armées congolaises, a présidé le Conseil provincial de sécurité élargi. Il était question de passer en revue la situation sécuritaire dans cette partie du pays où il est en visite de travail depuis mardi dernier.
«Le Président de la République a reçu les différents rapports sur l’état des lieux sécuritaire et a, à cette occasion, fait des recommandations et donné des instructions pour que les différents services trouvent des réponses à leurs préoccupations», a déclaré le Vice-Premier Ministre (VPM) en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani.
Selon le VPM Shabani, « les populations du Tanganyika peuvent être davantage sécurisées au sortir de cette réunion ».
Les responsables des services de sécurité des Forces armées de la République Démocratique du Congo (RDC) étaient accompagnés à cette réunion par le Gouverneur de la province du Tanganyika. Le Vice-Premier Ministre en charge de la Défense nationale et des Anciens combattants était également présent.
Le Conseil provincial de sécurité est un cadre d'échange d'informations, de résolution des problèmes et de formulation de recommandations sur des questions sécuritaires liées à une province du pays.
Lors d'un point de presse tenu mercredi 27 novembre dernier à Kinshasa, le Congrès National Congolais (CNC), parti politique membre de l’Union sacrée de la Nation, a affirmé son adhésion à la volonté exprimée par le Chef de l’État de doter le pays d’une nouvelle loi fondamentale. Par le biais de son Président intérimaire, Mechack Mandefu Muela, cette formation politique estime que seule une loi fondamentale élaborée par les Congolais pourra véritablement répondre aux aspirations de la nation et garantir un meilleur avenir pour le peuple congolais.
Le CNC, dont le leader est le Sénateur Pius Muabilu, est d’avis que l’actuelle Constitution a été imposée de l'extérieur et adoptée sans une véritable représentation des Congolais.
«Le Congrès National Congolais en veut pour preuve le fait que l'actuelle Constitution a été à plus de 60 % calquée sur celles des pays étrangers. Non seulement elle a été conçue de l'extérieur, mais elle a également été débattue par des non-élus. Le Congrès National Congolais estime donc qu'à l'instar des actes multisectoriels issus de la Conférence nationale souveraine, une Constitution conçue et rédigée par les Congolais, pour les Congolais, s'avère plus que nécessaire », a souligné M. Mandefu.
Cependant, ce parti politique appelle à un véritable débat républicain autour de cette question. Les préoccupations soulevées par le CNC portent notamment sur des dispositions telles que le double nationalité, l’abandon partiel de la souveraineté, ainsi que le mode de désignation des Gouverneurs et Sénateurs.
Exprimant son soutien à la démarche promise par le Président de la République concernant la mise en place d'une commission nationale dédiée à la réflexion sur la révision, voire le changement de la Constitution, le CNC a exprimé son satisfecit, tout en recommandant une relecture et une évaluation des résolutions de la conférence nationale souveraine, afin de contextualiser les enjeux actuels et de répondre aux problématiques sociétales.
«Celle-ci devrait être soumise au référendum légitime qui représente la population congolaise, à savoir le président de la République. Ce dernier pourrait instruire le gouvernement, émanation du peuple, d'analyser les différents contours avant l'étape du Parlement, et de finalement la soumettre à l'approbation du souverain primaire», a ajouté M. Mandefu.
Par ailleurs, le CNC a mis en garde les « ennemis de la République » qui ont imposé par le passé des textes à leur convenance, rappelant que leur place devrait être derrière les barreaux, au regard des crimes économiques et constitutionnels commis durant leur mandat.
Rappelons que le sujet lié au changement de la constitution fait l’actualité pour le moment et 89% des congolais et acteurs politiques sont d’accord avec cette initiative du Président de la République Félix Tshisekedi et pensent que le vrai problème qui ronge le pays c’est la loi fondamentale, alors il est important de regarder vers la même direction, afin d’y arriver.
En séjour officiel au Caire, en Egypte, le Président de l'Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe, accompagné du Rapporteur Jacques Djoli, a été reçu le mercredi 27 Novembre 2024 par le Président de la Chambre des Représentants Egyptienne, le Dr. Hanafi Guebali dans la nouvelle Capitale administrative de la République arabe d'Egypte.
Avec les honneurs dus à son rang, le Speaker de la Chambre basse du Parlement Congolais a été accueilli sur le majestueux perron de la nouvelle Chambre des Représentants du Pays des pharaons par son homologue Egyptien devant les drapeaux de leurs Pays respectifs hissés à cette occasion.
Cérémonie d'accueil terminée, la délégation Congolaise conduite par le Professeur Vital Kamerhe a été conviée dans la salle de réunion pour un entretien avec la partie égyptienne conduite par le Dr. Hanafi Guebali.
Ce qu'il faut retenir comme résultat de cet entretien, pour la partie Congolaise s'articule autour du soutien sans faille à la souveraineté et à l'intégrité du Territoire Congolais réaffirmé par l'Egypte ; la consolidation de la collaboration et du soutien apporté par l'Egypte pour le renforcement de la sécurité et de la stabilité de la République Démocratique du Congo ; le renforcement effectif de la diplomatie parlementaire entre l'Egypte et la RDC notamment, à travers l'échange d'expériences et l'accord des points de vue dans les instances interparlementaires ; le soutien que va désormais accorder l'Egypte à la République Démocratique du Congo en matière de lutte contre le terrorisme notamment, dans sa partie Est. Il y a aussi l'engagement de la Chambre des Représentants Egyptienne à soutenir la convocation en 2025 de la commission conjointe entre la RDC et l'Egypte au Caire et, enfin, l'accroissement de la relation bilatérale entre les deux Pays, tournée vers des nouveaux horizons pour l'intérêt des peuples Congolais et Egyptien.
Par ailleurs, l'Egypte a marqué sa reconnaissance pour le soutien lui accordé par la République Démocratique du Congo pour la signature de l'accord-cadre sur la Coopération dans le bassin du fleuve Nil et sur la candidature égyptienne au poste de Directeur de l'UNESCO. De ce fait, l'Egypte a réaffirmé sa volonté de continuer à aider la RDC à réaliser le maximum de développement à travers l'Agence Egyptienne de Coopération dont le Pays de Lumumba est au premier plan des Pays bénéficiaires de l'appui égyptien dans différents domaines.
Pour la partie Egyptienne, le Président de l'Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe, a donné l'engagement de l'Assemblée Nationale à appuyer la demande du soutien de la République Démocratique du Congo à la candidature de l'Egypte au poste de Vice-Président de la Commission de l'Union Africaine lors du sommet d'Addis-Abeba qui se tiendra en 2025 et l'adhésion de l'Egypte au Conseil des droits de l'homme pour la période 2026-2028 lors des travaux de l'Assemblée Générale à New York attendus l'année prochaine.
Vital Kamerhe a aussi salué le rapprochement entre le Président Congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et le Président Egyptien Abdel Fatah Al Sisi qui ont, en tant que grands Panafricanistes, compris qu'en travaillant ensemble, les Pays Africains peuvent changer l'Afrique. Il a, à cet effet, rappelé la vision du Chef de l'Etat congolais Félix-Antoine Tshisekedi qui aspire à mettre les potentialités que regorge la RDC au service du développement de l'Afrique à travers une mutualisation des forces entre Pays Africains et la promotion de la paix sur le continent.
D'autre part, il a appelé l'Egypte à s'unir avec la RDC pour prévenir la crise internationale qui guette les deux prochaines décennies et qui risque d'opposer des Pays dans la recherche de l'accès à l'eau douce.
Par ailleurs, Vital Kamerhe a invité son homologue Egyptien le Dr. Hanafi Guebali à se rendre à Kinshasa au cours de la session de Mars 2025 pour poursuivre la collaboration établie entre les deux Parlements.
(Photo d’illustration des Professeurs d’Université dans une cérémonie officielle)
Après l’ouverture solennelle de l’année académique 2024 – 2025 dans le secteur de l’Enseignement Supérieur et Universitaire en octobre dernier, des vagues des grèves s’annoncent par son personnel notamment constitué des Professeurs. Telle est l’annonce faite par le banc syndical de l’ESU à l’issue de l’assemblée générale tenue ce mardi 26 novembre 2024 au siège de l’Association des Professeurs de l’Université Pédagogique Nationale, accusant le Gouvernement de non-respect des accords de Bibwa 2.
Alors que les cours viennent à peine de débuter pour certaines promotions, l’excitation des étudiants, surtout ceux des classes de recrutement, veut s’envoler suite à cette annonce rendue publique à ce jour. Un coup dur pour ces nouveaux diplômés d’Etat qui font leur première entrée dans un univers plein d’embuches et de tracasseries dans ce sens. Tandis que les promotions montantes dans certaines universités et établissements d’enseignement supérieur attendent, elles, leur délibération, l’espoir de connaitre les résultats de son application avant les fêtes de fin d’année et de nouvel an se volatilise soudainement.
Les raisons évoquées soulèvent beaucoup d’inquiétudes dans l’opinion publique face à la prise en charge adéquate, par le gouvernement, de ce corps du secteur de l’ESU. Un constat criant du non-respect des accords de Bibwa, déclare-t-il.
«Nous constatons avec amertume le manque de signal fort du gouvernement face à nos revendications suite au non-respect des accords de Bibwa 2. Vu le manque de respect et de considération du secteur de l’Enseignement supérieur et universitaire ainsi que de son personnel par le gouvernement […], nous, banc syndical de l’ESU, projetons une grève générale dans tous les établissements de l’ESU sur l’ensemble du territoire national à dater du 9 décembre 2024 à 7h00.
Pour ce faire, il est demandé à tous les présidents, secrétaires généraux et délégués syndicaux de procéder à la sensibilisation en présentiel et en distancier dans le strict respect de la consigne de grève. A cet effet, les membres de tous les corps académiques, scientifiques, administratifs, techniques et ouvriers sont chargés de respecter et de faire respecter scrupuleusement au quotidien les dites consignes. Seule la lutte libère. Unis, nous sommes forts », a déclaré un membre du banc syndical de l’ESU dans une vidéo postée sur la place publique.
Une grève dont on connait déjà la date de sa projection sans en connaitre la durée exacte est quelque fois la cause du découragement de certains étudiants qui se voient emprunter d’autres directions qu’ils n’auraient pas prises si la situation académique leur avait accordée l’opportunité de continuer sans frein ni obstacle leur parcours.
Depuis sa prise de fonction à la tête de l’Office national des produits agricoles du Congo (Onapac), elle multiplie des missions d’itinérance dans le Congo profond. Femme battante et dynamique, Mymy Monga Numbi réalise des performances exceptionnelles. C’est grâce à elle que l’opinion a découvert que la mafia fait perdre annuellement à l’Etat congolais, au pays de Félix Tshisekedi, plus de 120 millions de dollars américains dans l’exportation du cacao. A titre d’illustration, l’actuel comité de gestion est passé, en un temps record, de 6.000 à 56.000 Tonnes, un record jamais atteint dans l’histoire des exportations du cacao contrôlé par cet établissement public.
Aussi, le binôme féminin dirigeant (DG et DGA) est-il devenu la cible d’un groupe d’individus véreux qui, par le passé, ont agonisé l’ex-OZACAF et qui instrumentalisent certains médias pour cette sale besogne. Le dimanche 17 novembre 2024, la Directrice Générale de l’Onapac a effectué une descente dans la ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Au pied d’avion, Madame Mymy Monga Numbi et sa suite étaient accueillies chaleureusement par la Ministre provinciale en charge de l’Agriculture et le Directeur provincial de l’Onapac. L’objet de cette mission était l’inauguration d’un laboratoire moderne de certification des produits agricoles pérenne de même que la mise en activité de la décortiqueuse de l’Onapac.
A l’occasion de cette inauguration, la DG a tenu un discours clair dont voici un court extrait : « La Tshopo c’est aussi les produits agricoles pérennes dont le café, le cacao et le caoutchouc. Grâce à ce laboratoire moderne, nous allons lancer l’exportation desdits produits à partir de Kisangani. Et toutes les quatre provinces de la Grande Orientale ainsi qu’une partie du Grand Equateur vont trouver leur compte sur le plan économique ». Ceci rentre dans le registre de « la revanche du sol sur le sous-sol » tant prôné par le Premier citoyen congolais, le Président de la République.
Abordant le point relatif à la qualité du café et du cacao certifiés par l’Onapac, Mymy Monga Numbi a tiré cette sonnette d’alarme en vue d’attirer l’attention des participants à cette cérémonie d’inauguration comme suit : « Le café et le cacao mal traités peuvent tuer. Un café qui a une humidité au-delà de 12% peut causer la cécité, voire, le cancer et tuer. Un cacao au-delà de 8%, également. Voilà qui justifie l’importance de cet outil de l’Onapac avant toute consommation et exportation ». Cette alerte prouve à suffisance que cette femme mandataire maîtrise parfaitement son domaine.
Toujours à Kisangani, Madame le Directeur Général a procédé à la nomination d’un staff des professionnels piloté par l’Ingénieur Blaise Lutala à la tête de l’Onapac/Tshopo. Pourquoi ce choix ? Lors de la coupure du ruban symbolique marquant la mise en service de la décortiqueuse du café, Mymy Monga Numbi avait rappelé que l’implantation de ce laboratoire moderne exige une main d’œuvre qualifiée. Cependant, l’Onapac a grandement besoin de moyens financiers conséquents en vue de faire face à certaines charges et relever des défis au grand bénéfice de la République. La non prise en charge des rémunérations des agents par le budget annexe met le comité de gestion dans une position inconfortable même si le tandem Monga – Kenedy ne ménage aucun effort pour améliorer les conditions de vie et de travail du personnel de cet établissement public.
Dans la Tshopo, la mise sur pied d’une brigade agricole par territoire s’impose pour une relance de ce secteur. Ladite brigade doit être composée de 8 agronomes par territoire. Pourtant, sur les 7 territoires que compte la Tshopo, l’Onapac n’a que 4 agronomes à l’heure actuelle. Quant à sa situation géographique, cette province s’étale sur 190.000 kilomètres carrés occupés par 2 millions d’habitants. Sa forêt luxuriante occupe plus de 80% d’espace.
La Tshopo regorge d’énormes potentialités pour la culture des produits agricoles pérennes en RD Congo. Le Gouvernement central dirigé par une femme, en l’occurrence, la brillante Judith Sumuniwa Tuluka, est appelé à y focaliser son attention et d’accroitre son accompagnement car, comme le disait l’ancien Président Mobutu, l’agriculture c’est la priorité des priorités.
Réunis à Luanda le 25 novembre, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont approuvé un document qui avait été signé par leurs experts en matière de sécurité. Celui-ci encadre les opérations contre les FDLR et précise les modalités du désengagement des forces rwandaises. Un instrument clé que Jeune Afrique a pu consulter. Après une série de rendez-vous manqués ou infructueux ces derniers mois, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont franchi une étape dans le processus de médiation piloté depuis 2022 par le président angolais, João Lourenço. Réunis pour la sixième fois dans la capitale angolaise, Olivier Nduhungirehe, le chef de la diplomatie rwandaise, et son homologue congolaise, Thérèse Kayikwamba Wagner, ont « examiné et approuvé le Concept d’opérations (Conops) ». L’annonce a été faite par le Ministère angolais des Affaires étrangères dans la foulée de la réunion qui s’est tenue le 25 novembre.
Âpres négociations
Ce document fixe le cadre dans lequel doit être mené le « plan harmonisé » censé permettre d’apaiser les tensions entre les deux pays. D’un côté, il encadre les opérations prévues contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe fondé par d’anciens génocidaires rwandais qui combat aux côtés de l’armée congolaise face au M23. De l’autre, il fixe les modalités du désengagement des forces rwandaises qui soutiennent les rebelles. Depuis novembre 2021, ceux-ci ont conquis, avec l’aide de l’armée rwandaise, de vastes pans de la province du Nord-Kivu.
Une première mouture, négociée fin août, avait été retoquée par la partie congolaise mi-septembre. Le document discuté le 25 novembre a cette fois été approuvé par les ministres des trois pays. Intitulé « Concept des opérations du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de désengagement des forces/levée des mesures défensives du Rwanda », il a fait l’objet d’âpres négociations. Rédigé par la facilitation angolaise, il a été signé le 31 octobre par le patron de l’Agence nationale de renseignement (ANR) de la RDC, Justin Inzun Kakiak, par le secrétaire général adjoint de la National Intelligence and Security Agency (Niss, les renseignements rwandais), Jean-Paul Nyirubutama, ainsi que par le chef des renseignements extérieurs angolais, Matias Bertino Matondo.
Ce document de sept pages se fixe plusieurs « objectifs politiques », notamment celui de « rétablir un climat de confiance » entre la RDC et le Rwanda, de « créer un environnement sûr et sécurisé favorisant la reprise des activités socio-économiques » et de « mettre un terme [aux] discours de haine et attaques verbales ».
Pour y parvenir, chaque pays se voit confier une série de missions : la RDC doit « neutraliser les FDLR » et « favoriser [leur] rapatriement au Rwanda », « garantir les conditions d’une paix et d’une stabilité durables dans la sous-région des Grands Lacs » et « assurer le retour des déplacés dans leurs milieux d’origine ». De son côté, Kigali doit « désengager ses forces/lever ses mesures de défense » et « assurer la réintégration sociale des ex-combattants FDLR démobilisés et rapatriés au Rwanda ».
« Actions ciblées contre les FDLR »
Selon le Conops, tout cela peut être fait en trois mois. La première phase, qui s’étend sur quinze jours, doit notamment être consacrée à « l’analyse du niveau de menace posée par les FDLR », à la localisation de leurs positions, de leurs équipements ainsi que ceux de leurs groupes dissidents. Le Rwanda doit, dans l’intervalle, fournir des informations sur ses « mesures défensives » et mettre un terme à ce que le Conops qualifie « d’opérations transfrontalières ponctuelles ».
La deuxième phase du plan prévoit la neutralisation des FDLR et de ses « supplétifs ». Cela passera par des « actions ciblées contre les FDLR », puis par une « évaluation conjointe de l’exécution de ce plan de neutralisation ». La levée des mesures défensives du Rwanda devra également être effectuée puis évaluée à cette occasion.
Après une revue générale de ces opérations (c’est la troisième étape), la dernière phase du Conops devra être celle de la « stabilisation », grâce à la « démobilisation, au rapatriement et à la réintégration des ex-combattants FDLR » et grâce à la « normalisation des relations bilatérales entre la RDC et le Rwanda ». Tout au long de ce processus, un mécanisme de vérification spécialement mis en place par la médiation angolaise sera chargé d’assurer le suivi des progrès effectués.
Reste désormais à voir si l’adoption de ce document, qui n’est qu’une étape dans la résolution du conflit, sera suivie d’effets sur le terrain. Il se fixe des objectifs ambitieux comme l’éradication de la menace FDLR en RDC, la levée des mesures de défense du Rwanda, le rétablissement de l’autorité de l’État dans l’est de la RDC ou encore le rapatriement et la réinstallation des réfugiés présents dans les deux pays. Mais il évoque aussi des « risques et contraintes » : la « stigmatisation de certaines communautés », le risque de « représailles des FDLR contre les populations », ou encore le « manque de volonté politique et de confiance mutuelle » entre la RDC et le Rwanda.
Le Comité de pilotage du FONAREDD s'est réuni le mercredi 27 novembre 2024, sous la présidence du Ministre des Finances, son Excellence M. Doudou Roussel Fwamba Likunde Li-Botayi. Ce dernier a présidé, mercredi dernier, au Centre financier de Kinshasa, la première réunion du Comité de pilotage du Fonds National REDD.
Cette rencontre a connu la participation du Ministre d'Etat à l'Aménagement du territoire, Guy Loando Mboyo, du Ministre des Ressources hydrauliques, Teddy Lwamba, du Directeur de Cabinet du Ministère de l’Environnement, Développement Durable ainsi que des représentants des Ministères de l'Agriculture, des Affaires Foncières, du Représentant du Directeur de Cabinet du Chef de l'État et de la société civile.
Des corps diplomatiques représentant le Conseil d’Administration de CAFI, dont les Ambassadeurs du Royaume-Uni, de la France, de la Suède, ainsi que des Représentants de la Norvège et des Pays-Bas ont donné une valeur ajoutée à l’évènement par leur présence remarquable.
La réunion a permis, d'une part, de passer en revue les résultats et la performance du FONAREDD, ainsi que les progrès réalisés vers les jalons de la lettre d'intention. D'autre part, elle a conduit à la validation de six programmes, comprenant le décaissement de leur première tranche, qui s'élève à 28,5 millions de dollars.
Selon le Ministre des Finances, le Gouvernement de la RDC est actuellement engagé dans une réflexion approfondie visant à identifier les stratégies les plus efficaces pour mobiliser de nouvelles ressources climatiques, dont l’objectif principal est de financer le développement durable tout en garantissant une transition écologique au niveau national.
‘’L'Initiative pour les Forêts d'Afrique Centrale (CAFI) a signé une Lettre d'intention couvrant une période de dix ans (2021-2031) avec les pays du Bassin du Congo, dans le but de mettre en œuvre des projets concrets et mesurables, accompagnés d'évaluations indépendantes. Ces projets visent à améliorer les conditions de vie des Congolais tout en préservant les forêts de la RDC, qui sont cruciales pour l'avenir de l'humanité.
Lors de cette réunion, plusieurs projets ont été validés pour impliquer les organisations de la société civile congolaise, ainsi que d'autres projets ayant un impact sur divers secteurs, tels que l'agriculture, l'aménagement du territoire, le foncier et l'énergie, dans trois des principales villes de la RDC. Nous sommes également heureux de constater que cette année, plus de la moitié des objectifs fixés dans la lettre d'intention ont été atteints’’, a salué, au terme des échanges, Alyson King, Ambassadrice de Royaume-Uni accréditée en RD. Congo.
En RD. Congo, les Gouverneurs de province ont exprimé leur engagement à faire aboutir la démarche visant la révision, ou le changement de la Constitution. Ils ont souligné leur position, devant le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. C’était lors de la cérémonie d’ouverture de la 11ème Session de la Conférence des Gouverneurs, tenue du 27 au 29 novembre 2024, à Kalemie, au Tanganyika.
Selon ces animateurs des provinces, l’enjeu principal, par une telle réforme, c’est de rendre les institutions de l’Etat plus efficaces dans le but de réaliser le développement du pays au profit du bien-être de la population.
Dans son discours pour l'ouverture de ces assises qui selon l’ordonnance présidentielle publiée le 15 novembre dernier, ont pour thème : « Renforcer la gouvernance des provinces afin d’assurer la cohésion communautaire, facteur clé de la réussite du programme de développement local des 145 territoires (PDL-145T) », le Chef de l’État a indiqué que « ce thème choisit souligne l’importance d’une gouvernance provinciale inclusive et responsable pour garantir la cohésion sociale et le développement de nos territoires ». Le Président Tshisekedi a appelé les gouverneurs de province à « instaurer des pratiques qui privilégient la transparence, l’efficacité et le respect des biens publics. »
Le Président de la République a recommandé quelques sujets de réflexion aux gouverneurs : la gouvernance responsable d’une province comme facteur clé du développement socioéconomique, la gestion autonome et efficace des recettes par les Entités territoriales décentralisées (ETD), le contrôle efficace d’une province comme levier de développement et l’implication des gouverneurs dans l’avancement du PDL 145-T.
Le Chef de l’État a annoncé par ailleurs que les gouverneurs feront l’objet d’évaluations périodiques qui serviront désormais de référence à leur gestion.
« Je vous invite à explorer la possibilité d’impliquer davantage l’expertise de l’inspection générale de la territoriale (IGTER) pour réaliser des audits. Cela permettra d’améliorer la gouvernance territoriale et de favoriser le développement à la base », leur a-t-il dit.
Pour leur part, les gouverneurs de province ont profité de cette cérémonie pour adresser un mémorandum au Président de la République. Dans ce document, ils demandent entre autres une dotation conséquente et régulière en crédit d’investissement, le paiement régulier de la rétrocession et des frais de fonctionnement, la mise en œuvre effective de la caisse nationale de péréquation, la constitution des comités de pilotage provinciaux pour le suivi et l’évaluation du PDL-145T et la poursuite du renforcement des mesures prises par le Président de la République interdisant la déstabilisation des provinces par des motions fantaisistes.
«J’ai bien compris vos desiderata. Des instructions seront données aux acteurs concernés pour y apporter des réponses », a répondu le Chef de l’État en rassurant que certaines mesures sont déjà en cours.
La Conférence des gouverneurs de province est une instance de concertation et d’harmonisation entre le pouvoir exécutif national et les gouverneurs de province. Elle a pour mission d’émettre des avis et de formuler des suggestions sur la politique à mener et sur la législation à édicter par la République. Elle se tient à tour de rôle dans chaque province de la République conformément à son calendrier.
C'est désormais officiel. Les Etats généraux des entreprises du Portefeuille de l'Etat se tiendront du 9 au 14 décembre 2024 au Centre financier de Kinshasa. C'est ce qu'a annoncé, lundi 25 novembre 2025 lors d'une interview, Jean-Lucien Bussa Tongba, Ministre du Portefeuille. D'après Jean-Lucien Bussa Tongba, en effet, sous d'autres cieux les entreprises du Portefeuille de l'Etat ont accompli plusieurs missions d'autant plus qu'elles jouent un rôle important dans l'économie d'un pays.
Elles sont un vecteur de croissance de l'économie, contribuent au PIB, au budget de l’Etat ; participent à la création de l'emploi. Elles produisent des biens et services destinés à la consommation à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Ces entreprises du Portefeuille de l'Etat, poursuit-il, ont une mission de service public.
« Voilà le genre d'entreprises performantes dont la RDC a besoin. Le problème qui se pose est que depuis plusieurs décennies, ces entreprises publiques sont devenues moins performantes. La question est de savoir la raison. Il faut donc diagnostiquer », a indiqué Jean-Lucien Bussa Tongba avant de rassurer que des questions la gouvernance, de la mauvaise gestion, de l'approche stratégique du Gouvernement vis-à-vis de ses entreprises, le rôle de l'Etat seront posées.
« Voilà pourquoi il était important de pouvoir organiser ces Etats généraux, 24 ans après pour que tous les acteurs scientifiques, politiques, des gestionnaires, des acteurs de la société civile puissent se mettre pour un diagnostic sans faille, sans gants d'une part et d'autre part pour fournir des recommandations qui seront déclinées en réformes éventuelles et vont permettre d'améliorer la performance des entreprises du Portefeuille », a-t-il fait remarquer.
En clair, Jean-Lucien Bussa a laissé entendre que « les états généraux du Portefeuille de l'Etat se veulent un diagnostic sans faille ni gants en vue des réformes éventuelles des entreprises publiques ».
Le Patron du Portefeuille de l'Etat est persuadé que de ces états généraux sortiront des recommandations compatibles au problème de ces entreprises de sorte qu'après ces travaux l'on fixe le Cap et la définir une feuille de route.