L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a fermement démenti les accusations selon lesquelles elle aurait distribué des uniformes militaires à ses membres. Ces allégations ont émergé suite à la diffusion d’une vidéo sur les rése...
La délégation du FMI (Fonds monétaire International), avec à sa tête Madame Mercedes Vera Martin, chef de mission pour la République démocratique du Congo, a été reçue, ce mardi 3 mai 2023, par le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, en présence du Ministre d'État en charge du Budget, Aimé BojiSangara, et du Ministre des Finances, Nicolas Kazadi. Cette délégation qui a bouclé sa mission dans le cadre de la 4ème revue du programme économique de Facilité élargie de crédit (FEC) avec la RDC, a fait part au Chef du Gouvernement de différentes conclusions de sa mission de deux semaines en RDC. A en croire la Chef de Mission FMI pour la RDC, un accord a été conclu au niveau des services du FMI pour un montant de 200 millions de dollars qui seront confirmés à l'issue du Conseil d'Administration du FMI prévu à la fin du mois de juin prochain. Elle a salué la résilience dont fait montre la RDC au niveau de la croissance, malgré le contexte difficile. « Nous sommes restés ici pendant deux semaines pour des discussions sur le programme FEC. On a communiqué à son Excellence Monsieur le Premier Ministre sur un accord au niveau des services du FMI qui permet de nous avancer à la préparation au Conseil d'Administration à la fin du mois de juin. Nous avons discuté de la situation macroéconomique avec une croissance résiliente au niveau de la RDC et de l'appui pour le développement du secteur minier. Au même moment, nous avons discuté de l'accélération de l'inflation dans un contexte difficile avec les conflits de l'Est et l'organisation des élections. Nous avons dans ce contexte, parlé de la politique monétaire et budgétaire pour diminuer les pressions inflationnistes, accélérer la mise en œuvre des réformes institutionnelles. Nous avons aussi parlé des efforts des autorités pour avancer sur la diversification économique. La proposition, par rapport au montant, c'est de 200 millions de dollars qui seront mis à la disposition de la République démocratique du Congo, après décision du Conseil d'Administration prévue à la fin du mois de juin au FMI », a déclaré à la presse Madame Mercedes Vera Martin. Il faut préciser que cet accord conclu à l'issue de la 4èmeRevue du programme économique sera confirmé par la décision du Conseil d'Administration du FMI attendue le 28 juin 2023. Une décision importante qui donnera lieu à un décaissement de plus de 200 millions de dollars US d'appui à la balance de paiement. (Avec la Cellule de communication de la Primature)
Ignace Twite, Secrétaire Général & Barthos Bikakala, Secrétaire Général Adjoint du Centre de Recherches CERPECS ASBL 1. Etat de la question La RDC est un vaste pays à vocation agricole avec une population dont la majorité vit en milieu rural et dépend essentiellement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. En dépit de ses grandes étendues de terres arables, son réseau hydrographique, sa diversité de climats, elle se classe parmi les pays déficitaires en matière agricole et de sécurité alimentaire. Afin de combler le déficit longtemps observé dans ce secteur, le parlement a adopté en 2011, la loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux de l'agriculture, prenant en compte les objectifs de la décentralisation, intégrant à la fois les diversités et les spécificités agro-écologiques. L’objectif de cette réforme consistait à redéfinir les conditions du financement du secteur agricole, de la formation continue de notre jeunesse, de la recherche agronomique, de l’implantation des filières bien organisées, partant de la semence à la commercialisation de produits, en passant entre-autres par leur transformation. Parmi les innovations apportées par cette loi, nous pouvons citer : a) La création d’un Fonds national de développement agricole et sa gestion en synergie avec les institutions financières bancaires et non bancaires ; b) L’implication des agriculteurs et des professionnels du secteur agricole dans le processus décisionnel ; ce qui justifie la création du Conseil consultatif aussi bien au niveau national, provincial que local. 2. Contraintes spécifiques du développement de l’agriculture Globalement, les contraintes institutionnelles ont, de tout temps, brisé les efforts de transformation des structures économiques que la RDC a héritées de l’époque coloniale, détériorant les équilibres macroéconomiques et ramenant le PIB en-dessous de son potentiel de croissance. C’est à juste titre que l’économiste Peter Bauer préconise la réforme de l’ensemble du système, parce qu’en ce qui le concerne, la crise et l’insécurité en Afrique résulte de la persistance des structures socioéconomiques archaïques, sous forme d’une économie de quasi-subsistance, en l’espèce, un système économique dualiste et extraverti, à mi-chemin entre le moderne et le traditionnel, le formel et l’informel, axé sur les priorités de la métropole, sans participation de la majorité de la population aux chaines de valeur nationales et mondiales. (F&D, juin 2001, p. 59) Ainsi, le chemin à parcourir pour atteindre l’émergence économique est très rocailleux. D’un revenu de 562 USD, il faudrait réaliser le miracle de dépasser le cap de 10.000 dollars par habitant pour espérer atteindre le minima des pays émergents. Quel que soit le secteur économique à redynamiser, la théorie néoclassique pose l’hypothèse de l’existence d’institutions fondamentales : respect des contrats, protection de la propriété intellectuelle, système juridique efficace, information parfaite, organes de régulation et d’investigation, libertés publiques, Etat de droit (transparence dans la gestion des finances et biens publics, adjudication des marchés publics, neutralité de l’Administration…). Particulièrement, le développement de l’agriculture est entravé par les distorsions propres à ce secteur, notamment les incohérences de la politique agricole postcoloniale, le problème de coordination des marchés ainsi que les contraintes techniques d’exploitation agricole. Les contre-performances observées ne sont pas toujours liées à la pénurie de terres, pas plus qu’à la surpopulation mais, au blocage de la mutation du secteur agricole et à l’insuffisance de sécurité publique. Partout en Afrique subsaharienne, les structures socio-économiques dualistes et extraverties, instaurées par la colonisation persistent de nos jours. (www.economie-developpement.com) Aussi, les politiques mises en œuvre ont-elles été entachées de beaucoup d’erreurs et de contradictions. L’on a cherché tout à la fois à assurer l’autonomie alimentaire, la stabilité des prix intérieurs, l’augmentation de l’emploi, du revenu et de la production agricoles, tout en maintenant bas les prix à la consommation des produits alimentaires ainsi que les salaires agricoles, en taxant fortement la production agricole et en négligeant l’agriculture vivrière. (Schiff M. et Valdes A.). D’une part, l’exode rural a gangrené l’appareil agricole hérité de la colonisation, d’autre part, la baisse constante des revenus des agriculteurs, la détérioration des termes de l’échange de produits d’exportation, la désorganisation du marché, la dégradation des voies de communication et les difficultés d’évacuation de la production, la protection des marchés des pays industrialisés, le développement des produits de synthèse ont dès lors engendré des distorsions socio-économiques graves. Pire, l’invasion des produits agricoles étrangers largement subventionnés et de dons de nourriture ont déprimé les prix internes et la production endogène. Tandis que la présence d’une multitude d’intermédiaires (réseau de racket entretenu par les dépôts privés et mamans manœuvres) ou même des organismes publics spéculant à la baisse, au niveau des producteurs, et à la hausse, au niveau des consommateurs, et la disparition du milieu rural des biens manufacturés naguère puissants stimulants (biens fournis par le réseau commercial rural jadis tenu par les portugais et les grecs), ont fini par décourager les producteurs. (Tiker Tiker, 1980) Et pour comble, l’extraversion de l’industrie manufacturière et des entreprises de la grande distribution (supermarchés) exclusivement orientées vers les importations de biens et services, influence négativement le monde rural : marginalisation des ruraux, effondrement de la production vivrière et, à leur corps défendant, exode, urbanisation sauvage, chômage, famine, insécurité… Cette détérioration de l’appareil de production a, à titre de conséquence, achevé le cloisonnement de deux secteurs, moderne et traditionnel, ou plutôt, scellé la rupture entre les villes et les campagnes. (Lutete, A., « Les atouts du coopératisme africain, 2007) Avec le recul du temps, le fin mot de l’histoire est que le système socioéconomique congolais était déjà en déliquescence avant l’indépendance, en 1958, et nécessitait un apport important des capitaux pour financer un nouveau plan décennal. De même qu’aujourd’hui, force est de reconnaître que les distorsions socioéconomiques analogues appellent l’organisation d’un forum national en vue de nouvelles orientations sur la gouvernance et d’un plan stratégique de développement communautaire. De manière péremptoire l’économiste Arthur Lewis affirme qu’il n’y a pas développement sans mutation agricole préalable, spécialement la réforme de la production vivrière. D’autant plus que l’une des fonctions principales de l’Etat est d’assurer la sécurité alimentaire, par-delà la défense nationale. Aussi, le gouvernement se doit-il de mettre en place un système pour répondre aux besoins alimentaires des populations. Il ne s’agit plus de planifier la croissance statistique du secteur agricole, mais plutôt d’institutionnaliser l’agriculture, à travers un vrai contrat social entre le pouvoir central, les provinces, les ETDs, les populations regroupées dans les coopératives, les investisseurs privés et les partenaires extérieurs suivant le modèle français ci-après. 3. Institutionnalisation de l’agriculture française En France, la politique agricole commune (PAC) est implémentée au travers d’un système démocratique fédérant les agriculteurs, au niveau de chaque circonscription, en vue d’assurer leur participation dans la conception, le choix, le dimensionnement et la mise en œuvre de projets de développement. Au niveau local, les paysans sont regroupés dans des chambres d’agriculture, véritables parlements des élus ruraux où les questions concernant l’agriculture et le développement rural sont débattues et des orientations sont formulées à l’attention de l’Exécutif provincial ou local. Au niveau national, l’Assemblée Permanente des Chambres Agricoles (APCA) appuie le réseau des Chambres d’agriculture locales en leur apportant le know-how dans les domaines opérationnels, pour favoriser les synergies au sein du réseau et aider les équipes locales à développer durablement la performance de leurs entreprises. Dans son rôle de tête de réseau, l’APCA assure la formation de collaborateurs et des élus, encadre les chambres pour l’innovation en collaboration avec les instituts techniques et de recherche. Cela se réalise notamment sous forme d’appui aux groupes d’agriculteurs novateurs, d’implication dans les réseaux de fermes de référence et de stations expérimentales (parc agroindustriel), de participation à des programmes de recherche, aux pôles d’excellence ruraux et de compétitivité… Le réseau des chambres d’agriculture a été créé en 1920 pour être un interlocuteur privilégié des instances publiques et pour représenter les intérêts du monde agricole. Il contribue depuis les années 1960 au développement agricole, en reprenant la mission publique assumée jusque-là par l’Etat. Présentes dans chaque département et chaque région, les chambres d’agriculture sont des établissements publics dirigés par 4.200 élus professionnels, représentants de diverses activités du secteur agricole et forestier. Comme développé supra, l’Europe s’est dotée d’institutions agricoles à la mesure de l’importance de ce secteur dans la marche de ce continent. Comparativement à cet effort de guerre contre la faim, l’Afrique n’en est qu’aux balbutiements de politiques de développement agricole. Loin est encore la perspective d’une remise de pouvoir aux assemblées de producteurs ruraux en vue de leur participation à la gestion de leurs terroirs. Et le loup est à la porte. Dans le monde entier, plus de 46 millions d’hectares de terres agricoles ont été achetés par des étrangers, et pour la grande part en Afrique (Kachika, 2011). Cette mainmise sur les terres a exproprié de chez elles ou réduit en esclavage sur leurs terres des millions de personnes, et menace la sécurité alimentaire et la subsistance des Africains les plus pauvres. Mais les gouvernements n’osent pas remettre en question le système. Pour Kumi Naidoo, la mondialisation a fait des milliards de perdants en Afrique. (Kumi Naidoo, F&D, décembre 2016, p. 37). Après avoir tout bradé, le Brésil cherche laborieusement, à coups de décrets, à restituer aux populations autochtones leurs terres spoliées. Qu’on ne s’y méprenne pas, le développement de l’agriculture ne se réalisera pas en Afrique, tant que les agriculteurs ne participeront pas aux politiques et décisions touchant le monde rural. Les slogans politiques, la réalisation de grands projets agroindustriels ou même l’amélioration des routes et infrastructures rurales n’y apporteront rien, aussi longtemps que les populations agricoles ne seront pas fédérées dans les assemblées locales délibérant sur toutes les questions liées au développement de leurs localités. A cet effet, il est impérieux d’organiser une vraie conférence nationale sur la gouvernance économique. A titre indicatif, le football, un hobby pour le peuple, est démocratiquement mieux structuré que l’agriculture. Sur base des contrats de performance et se fondant sur un plan de développement à moyen et long termes, la loi sportive délègue les pouvoirs aux fédérations avec des ramifications au niveau local : ligues locales, sociétés à objet sportif, cercles des fans, commissions techniques et de discipline, arbitrage. (www.cerpec-cooperative.com) Par comparaison avec ce sport, l’institutionnalisation de l’agriculture est encore embryonnaire. D’où l’urgence de mener des actions politiques ayant pour objet la répression de l’économie de subsistance, par la popularisation des écoles professionnelles dont celle de l’agriculture. (Lutete, A.,” Le nouveau système coopératif africain”, 2018)
4. Réinvestissement des revenus miniers dans la diversification de l’économie La réforme du secteur agricole devrait être intégrée dans celle de l’ensemble des politiques macroéconomiques. En effet, l’amélioration de la gouvernance du secteur minier et des hydrocarbures pourra contribuer à la maximisation des recettes publiques et leur affectation prioritaire aux investissements dans les secteurs stratégiques notamment, l’agriculture, en vue d’enclencher la croissance économique, ainsi que l’amélioration du bien-être collectif indispensable à la consolidation de la paix. La démarche consiste à réinvestir une bonne part du revenu minier à l’investissement dans les infrastructures et dans l’accroissement du rendement à l’hectare dans le secteur de l’agriculture vivrière, ainsi que dans l’industrie de transformation locale, en priorisant la professionnalisation et l’autonomisation des populations rurales. L’objectif serait d’accroître la capacité productive de l’économie nationale afin de satisfaire les besoins alimentaires nationaux et soutenir la demande interne de produits de base originellement destinés à l’exportation, comme ce fut le cas de 2001 à 2007 dans les pays émergents, notamment la Chine et l’Inde. Dans cette perspective, il serait judicieux de réaffecter les 2 milliards de dollars US actuellement consacrés chaque année à l’importation des denrées alimentaires, à booster la filière nationale de production et distribution des produits de l’agriculture, pêche et élevage, particulièrement la substitution du blé au manioc dans la panification et celle des produits surgelés par la production locale. De ce point de vue, la réforme du secteur agricole ne devrait pas se fonder sur l’expansion des produits d’exportation liés à l’époque coloniale (café, cacao, hévéa, coton, banane…) dont la demande sur le marché international stagne et les prix s’effondrent, faisant malencontreusement la misère des planteurs comme en Côte-d’Ivoire. Pas plus qu’il ne faudrait négliger la réforme agraire devant attribuer des concessions de terres aux populations rurales, afin qu’elles disposent d’actifs et de la confiance dans ses aptitudes à s’engager dans de grands projets agricoles. Au lieu d’instituer des allègements fiscaux spécifiques au secteur agricole, l’Etat est appelé à objectiver la diversification de l’économie dans le soutien de tous les secteurs productifs, par la suppression de 80 % des taxes, redevances, droits d’enregistrement et impôts non rentables, tout en rationalisant la perception de la TVA à travers le déploiement d’un réseau informatique de constatation et recouvrement. En fait, les réformes macroéconomiques devront s’articuler autour de deux axes : la restructuration socioéconomique et la promotion de l’esprit d’entreprise par le recours au système coopératif, sur fond d’une économie solidaire et démocratique. Le nouveau paradigme coopératif aura le mérite de réorganiser et professionnaliser les populations vivant actuellement dans le secteur informel et rural, pour produire ne fût-ce que les biens à moyenne technicité et les denrées alimentaires. C’est une entraînante vision d’avenir pour les populations actuellement livrées aux activités de survie. (www.cerpec-cooperative.com) C’est dans ces conditions que la RDC pourra amorcer un cycle vertueux d’investissement et de croissance largement partagée en phase avec les objectifs de développement durable (ODD des Nations Unies). En ce qui concerne particulièrement la réforme de l’agriculture, il faudrait que le code de l’agriculture mette en œuvre un cadre harmonieux de coopération entre le Gouvernement, les provinces et ETDs, les agriculteurs, les populations regroupées en coopératives, les investisseurs nationaux et étrangers, ainsi que les partenaires multilatéraux et bilatéraux. Il est d’une nécessité impérieuse de structurer le secteur agricole avec des institutions qui permettent aux populations rurales de piloter elles-mêmes le secteur agricole. Dans cette optique, des assemblées d’agriculteurs placées auprès des provinces et ETDs qui culminent au niveau de la fédération de l’agriculture au niveau nationale, pourront donner aux paysans de participer aux orientations et décisions concernant la mutation agricole et le développement rural à l’instar de l’Assemblée Permanente des Chambres Agricoles (APCA) qui appuie le réseau des Chambres d’agriculture locales en France. Tandis que l’adoption du système coopératif comme fil conducteur de la loi modifiant et complétant la loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux de l'agriculture, inciterait les populations à se réorganiser et se professionnaliser dans les sociétés coopératives à promouvoir dans toutes les branches de l’économie rurale. De ce point de vue, la réforme coopérative est une approche tridimensionnelle comprenant les trois actions combinées, à savoir : la réforme du système éducatif avec un accent particulier sur l’agriculture, le coopératisme, le numérique, les innovations technologiques et la morale ; la réforme agraire et la coopération agricole ; la réforme du système financier national par la modernisation de la banque centrale, et le déploiement de la microfinance, aux fins de la bancarisation des segments de la population jusqu’ici sous-bancarisés. Cependant, l’expansion de l’agriculture partira de l’accroissement de la productivité et l’intégration du marché national des produits vivriers avec la promotion des coopératives agricoles ; l’augmentation des revenus des ruraux les amenera à épargner et investir dans les autres secteurs de diversification de l’économie rurale (habitat, production de biens de moindre niveau technologique, santé, énergie, eau et assainissement, cantonnage manuel des routes, protection civile, éducation et culture…) En toute urgence, le Gouvernement devra initier ce processus en dotant chaque territoire d’infrastructures d’exploitation de la chaîne de valeurs agricoles : réseau interconnecté d’entrepôts avec commissaires à la standardisation, qualité et titrisation des stocks, abattoirs publics, chambres froides, plate-forme informatique de ventes en ligne… Par ailleurs, il faudrait que la réforme agricole participe de stratégies de résolution du sempiternel problème d’insécurité qui empêche les ruraux d’investir et d’étendre leurs activités. Dans le cadre du relèvement économique local en situation post-conflit notamment à l’Est de la RDC, le gouvernement devrait organiser le service national universel dans chaque territoire, en vue de former les populations rurales dans le système de protection civile. Ainsi, les paysans pourront créer à côté de leurs coopératives agricoles, les coopératives de gardiennage qui constitueront le réseau de sécurité dans les campagnes en collaboration avec la gendarmerie nationale. En dernière analyse, l’apport de la doctrine coopérative ramènera le pilotage du plan de développement socioéconomique au niveau des collectivités locales, lesquelles s’affirmeront désormais comme les pôles territoriaux de développement communautaire et solidaire, sans exclusive, ni discriminations ethniques, tribale, raciale, ni religieuse. Et, à la bonne heure, la promotion des coopératives dans l’agriculture, combinée avec l’attribution de titres de propriété foncière aux groupements des peuples ruraux, assurera la mutation des paysans en entrepreneurs agricoles, spécialement l’autonomisation de la femme et son émancipation en tant qu’agent principal du développement rural, au grand renfort des dispositions constitutionnelles relatives à la parité. Fait à Kinshasa, le 2 mai 2023 Pour CERPECS ASBL, Barthos Bikakala, Secrétaire Général Adjoint Ignace Twite, Secrétaire Général
Représentant le Chef de l’Etat, le Premier Ministre Jean Michel Sama Lukonde a présidé, jeudi 20 avril 2023, à l’Hôtel du Fleuve Congo, l’ouverture de la première réunion du cadre national de concertation des parties prenantes du secteur minier en RDC. Ces assises, placées sous le thème : «Les défis de la modernisation de l’exploitation minière artisanale en République Démocratique du Congo : causes et défis», ont tablé sur le projet de l’initiative présidentielle pour la transparence et la gouvernance du secteur extractif, coordonné par le Conseil Présidentiel de Veille Stratégique (CPVS), que conduit M. François Muamba. L’objectif poursuivi dans ce projet consiste à renforcer la responsabilité sociétale des entreprises minières, à honorer la gouvernance minière et maximiser les revenus miniers en impliquant toutes les parties prenantes concernées. Un rendez-vous qui a été sanctionné par la lecture de la déclaration des parties prenantes.
Mise en place du cadre national des concertations des parties prenantes du secteur minier en République Démocratique du Congo Nous, représentants des parties prenantes du secteur minier en République Démocratique du Congo, réuni à l’Hôtel Fleuve Congo en date de ce jour, considérons que notre pays, République Démocratique du Congo regorge dans son sous-sol d’abondante substances minérales, parmi lesquelles se qualifie de stratégique pour les technologies de la transition énergétique et numériques, notamment, le cuivre, le lithium, le manganèse, le nickel et le graphite ; considérant que l’exploitation minière actuelle quoi qu’elle a connu un accroissement de la production, le permettant encore de l’engrosser, le paradoxe d’un pays potentiellement riche, lequel la population figure parmi les plus pauvres de la planète. Considérant que la transparence, la redevabilité et la participation soient des piliers essentiels de la bonne gouvernance, qui pourrait renverser ce paradoxe et faire du secteur minier la locomotive qui tire l’économie nationale. Considérant les différents engagements, recommandations et résolutions des parties prenantes à l’occasion de foral antérieur, vu la nécessité d’assurer un suivi, une évaluation ainsi que de renforcer l’encadrement des activités minières au regard des initiatives régionales de lutte contre l’exploitation illégale et le commerce illicite des ressources naturelles dans la région de grand Lac ainsi que les exigences du but de l’OCD sur l’exercice du devoir de dirigeante régionale, en faveur des chaines d’approvisionnements responsable des minerais provenant des zones des conflits et à haut risque, lu par le souci de voir le cadre national de concertation des parties prenantes du secteur minier en République Démocratique du Congo accomplir pleinement les missions qui lui seront assigné, déclarons ce qui suit : Il est créé à ce jour, un comité national de concertation des parties prenantes du secteur minier en République Démocratique du Congo, en sigle CNCSM/RDC. Le CNCSM/RDC, est un espace de dialogue et d’échange entre partie prenante pour contribuer à l’amélioration de la gouvernance du secteur minier. Le CNCSM/RDC a pour mission principale, de procédé régulièrement à un état de lieu du fonctionnement du secteur minier au regard de disposition légales et réglementaires en vigueur. L’organisation des modalités de fonctionnement du CNCSM/RDC, seront fixé par un règlement d’ordre intérieur, préparer par le CPGS, Conseil Présidentiel et Géostratégique et adopter par les représentants des parties prenantes à la réunion qui sera convoqué à cet effet. Le CPGS, est chargé de taches courantes dévolu au secrétariat et convoqué et d’organiser des réunions sur l’exécution des recommandations et des ressources financières et matériels. Les ressources matérielles du CNCSM/RDC, les ressources financières, sont constitués des apports consentis par les parties prenantes, selon leurs engagements. Fait à Kinshasa, le 20 avril 2023
Chroniques Balises Enfin, pour une fois, Kagame dit vrai ! (Par Omer Nsongo die Lema)
A peine de retour au pays après sa participation aux assemblées du printemps FMI-Banque mondiale à Washington, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, était face à la presse hier, lundi 24 avril 2023, aux côtés de son collègue Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et médias, porte-parole du Gouvernement, au cours d’un briefing spécial diffusé sur les antennes de la Radiotélévision nationale congolaise. Objectif : dissiper tout malentendu au sujet du glissement salarial, principalement des mois de février et mars, au sein de l’administration publique. L’argentier national a expliqué, en clair, que ce retard est dû essentiellement aux dépenses exceptionnelles survenues fin janvier en raison du financement des opérations militaires dans l’Est du pays, où le M23 continue son activisme, avec le soutien du Rwanda. Un retard qui n’a pas épargné le financement des opérations électorales au niveau de la CENI. Il a rassuré tout de même que le Gouvernement de la République, sous la conduite du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, reste au contrôle de la situation pour que, dans un très bref délai, les arriérés de salaire soient payés et que l’enveloppe restante, puisque plus de 500 millions de dollars américains ont d’ores et déjà été décaissés par le trésor pour les préparatifs des élections de décembre, soit mise à la disposition de la Centrale électorale. Il est donc hors de question d’évoquer une question de blocage, a laissé entendre Nicolas Kazadi. A son avis, il serait illusoire d’évoquer un glissement étant donné que l’exécutif central tient mordicus à s’acquitter de son devoir d’œuvrer en faveur du respect du délai constitutionnel en finançant le processus électoral, comme le veut le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ce que le Ministre Patrick Muyaya a confirmé. «Tout est comme prévu, à la seule différence qu’au premier trimestre, on a eu une difficulté de trésorerie exceptionnelle. Qu’est-ce qui s’est passé ? Janvier, on a fait 105% de taux d’exécution. Donc, on a dépassé les assignations. Et en janvier, on a payé le salaire dans le délai. Février, on a fait 90% de taux d’exécution. En mars, on a fait 88%. Et la moyenne pour le premier trimestre. Comparer au premier trimestre de l’année passée, on attendait pour ce premier trimestre, 216 milliards (francs congolais) et on a eu 16 milliards. C’est-à-dire qu’on reste en augmentation par rapport à l’année passée mais il nous a manqués à peu près 200 milliards. Pourquoi on n’a pas atteint notre objectif ? Pour au moins deux raisons : la DGRAD n’a pas été performante parce qu’elle a eu des problèmes avec des pétroliers producteurs, elle a eu des problèmes avec le secteur minier et les télécoms… Maintenant dans l’exécution, en janvier, il n’y a pas eu de problèmes. Fin janvier, nous avons eu des dépenses exceptionnelles par rapport à la situation sécuritaire ou par rapport à la CENI où nous devons rattraper le retard. Ces éléments ont été tels que le financement prévu, c’est-à-dire, le bon du trésor, ce sont des financements normaux que l’on met en œuvre lorsque le cycle de recettes n’est pas constant pour suppléer. Ce financement prévu est allé dans ces dépenses exceptionnelles et n’a pas permis, en février, de couvrir toute la paie… On a eu le même problème en mars. C’est ce qui a fait que la paie a glissé un peu de février à mars», a expliqué le Ministre Nicolas Kazadi. Il a poursuivi sa communication par exhorter ‘’qu’il ne faut pas beaucoup s’agiter… D’après lui, en effet, ‘’ce que les gens doivent savoir c’est que comparer à 2019, les dépenses de rémunération et les dépenses qu’on appelle de fonctionnement contraignant, c’est-à-dire, de fonctionnement auquel on ne peut pas échapper, par exemple, il faut des ménages à l’armée, au service national, cette catégorie de dépenses, 2019-2023, on a eu une augmentation… C’est-à-dire que nous continuons, au même moment que les besoins s’accroissent…, on fait un effort de rétribuer cela aux congolais en termes de rémunération’’. La Pros.
Professeur agrégé Directeur général du CERAD, directeur de l’Université de l’Atlantique
Cette contribution est le prolongement de la Chronique du Lundi publiée par Christian Gambotti, le lundi 17 avril, dans le quotidien ivoirien L’Intelligent d’Abidjan, consacrée à l’appui de 3,5 milliards de dollars accordé par le FMI à la Côte d’Ivoire. Cette Chronique a suscité de nombreuses réactions, les lecteurs de L’Intelligent d’Abidjan s’interrogeant sur ce sujet d’une actualité brûlante dans le contexte actuel : la soutenabilité de la dette publique africaine, alors que les besoins de financement sont en constante augmentation. Les chiffres de l’Aide publique au développement montrent que cette aide augmente en 2022 et 2023. Les chiffres sont une donnée abstraite. Les financements couvrent-ils tous les besoins : la viabilité des politiques publiques des Etats subsahariens et l’amélioration des conditions de vie populations (logement, santé, éducation, sécurité alimentaire, etc.). ? A l’évidence, non. La Pros. En mars 2021, Macky Sall, le Président du Sénégal, avait lancé un appel, qui ne sera pas entendu, à l'annulation de la dette publique et au rééchelonnement de la dette privée de l'Afrique. En avril 2021, les pays du G20 avaient préféré suspendre, jusqu’à la fin de l’année, les remboursements des pays africains les plus pauvres confrontés, à cause de la pandémie de la Covid 19, à une chute des recettes fiscales, une baisse des financements extérieurs et une fuite des capitaux. A peine sortie de la crise sanitaire, l’économie de l’Afrique subit l’impact négatif de la guerre en Ukraine avec, à nouveau, un ralentissement économique mondial et le resserrement des financements dont bénéficie le continent. Le resserrement des sources de financement dont bénéficie l’Afrique L’Afrique bénéficie de trois sources majeures de financement : l’aide publique au développement, l’accès aux marchés financiers, les prêts contractés auprès de la Chine. Or, ces trois sources de financement se sont contractées ces dernières années. a) L’aide publique au développement : selon le FMI, cette aide a chuté brutalement, passant de 53,7 milliards de dollars en 2020 à 47,4 milliards de dollars en 2021. De son côté, l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) estime que l’aide publique à l’Afrique subsaharienne baissera, en 2022, de 8% pour s’établir à 30 milliards de dollars. b) L’accès aux marchés financiers : depuis 2020, les marchés financiers sont devenus plus difficiles d’accès et plus chers. Aucun des pays les plus pauvres d’Afrique subsaharienne n’est parvenu à se financer sur les marchés depuis le printemps 2022. Le Kenya, dont l’économie est solide, a renoncé à émettre un eurobond d’un milliard de dollars en juin, car trop cher. c) Les prêts contractés auprès de la Chine : dans le cadre du faramineux projet des « nouvelles routes de la soie », la Chine a déversé sur l’Afrique, dans les années 2010, des prêts de façon massive. Ces prêts sont passés de 9,1 milliards de dollars en 2019 à 2,8milliards en 2021, tout en maintenant le continent sous la menace de la dette chinoise. Les Chinois ne sont pas des philanthropes et le montant des prêts et conditions de prêts restent très obscurs. La Chine a-t-elle délibérément construit ce piège de la dette pour étendre son influence en Afrique ? Pékin dément. En revanche, Xi Jinping réduit les lignes de crédit accordées aux Etats africains pour donner la priorité à ses objectifs internes. L’inquiétude du FMI Abebe Aemro Sélassié, le directeur Afrique du Fonds Monétaire International (FMI), analysant les perspectives macroéconomiques de l’Afrique subsaharienne, considère que « la résilience de la région est soumise à rude épreuve » pour deux raisons : les Etats, dont certains figurent parmi les pays les plus pauvres du monde, ont des ressources budgétaires insuffisantes ; les populations, dont plus d’un tiers vivent déjà dans une extrême pauvreté, doivent faire face à une hausse vertigineuse des prix. Le resserrement de trois sources de financements de l’Afrique, qui sont indispensables pour consolider son développement, touche aussi des pays comme la Côte d’Ivoire en passe de rejoindre le camp des pays à revenus intermédiaires. Dans leur livre, « Le Temps de l’Afrique », paru en 2010 chez Odile Jacob, Jean-Michel Severino et Olivier Ray démontraient, à partir de leur expérience sur le terrain et une analyse exhaustive des potentialités du continent, que le temps de l’Afrique était arrivé. Quant à M. Sélassié, il a toujours dit « que ce siècle était celui de l’Afrique ». Longtemps oublié, marginalisé, le continent est, depuis son entrée dans le XXIème siècle, courtisé par la planète entière. Mais, le contexte actuel, avec moins de financements disponibles pour l’Afrique, signifie moins d’investissements publics et moins de dépenses sociales. Le retard dans le développement n’est pas simplement conjoncturel, il affecte déjà les années à venir. Le directeur du FMI Afrique a déclaré : « Beaucoup de pays font face à des décisions difficiles lorsqu’il s’agit d’investir dans des secteurs cruciaux, comme la santé, l’éducation, les infrastructures. Cela ne va pas seulement les affecter maintenant, mais aussi dans les années à venir ». A très court terme, l’inflation galopante entraîne une augmentation de la pauvreté et un risque accru de famine. Or, la crise alimentaire engendre toujours des émeutes de la faim, ce qui constitue une bombe à retardement qui menace la stabilité politique en Afrique de l’Ouest. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), les pays africains sont menacés par « la pire crise alimentaire et nutritionnelle depuis dix ans ». Parler d’un taux médian d’inflation de 10 % en Afrique subsaharienne ne correspond à rien. Les taux de l’inflation sont beaucoup plus alarmants selon les pays : + 30 % en juin au Ghana, + 22,4 % en Sierra-Leone, + 18,6 % au Nigeria, + 15,3 % au Burkina Faso, une « situation (…) en train de devenir incontrôlable », selon le PAM. Les 50 milliards de dollars de financements fournis par le FMI entre 2020 et 2022 restent très insuffisants. Le FMI vient d’accorder à la seule Côte d’Ivoire, - un pays solvable, alors que de nombreux pays africains font face à un problème de solvabilité -, un appui financier de 3,5 milliards de dollars sur 40 mois pour consolider ses finances publiques et contenir la hausse des prix qui touche les ménages. En Afrique subsaharienne, la liste des pays surendettés ou qui risquent de l’être, s’allonge. L’une des causes du surendettement provient des emprunts contractés en dollars, notamment les eurobonds, aujourd’hui plus difficiles à rembourser à cause de la hausse des taux d’intérêt et de la forte dépréciation des monnaies nationales. Après la Zambie, le Ghana, en décembre 2022, est devenu le deuxième Etat africain à faire défaut depuis le début de l’ère Covid-19 en 2020, alors que son Président, Nana Akufo-Addo, exprimait la volonté d’en finir avec l’aide internationale. Le Ghana est l’exemple même des pays africains qui sont touchées par le surendettement et la dépréciation de leur monnaie. Alors que son économie était considérée comme solide, le pays, qui était même parvenu à emprunter pendant la pandémie, est confronté à une inflation galopante de plus de 50 %, un manque de liquidités, la dépréciation du Cedi et une dette devenue insoutenable, ce qui a conduit Accra à suspendre le paiement d’une partie de sa dette extérieure. Pour le Ghana, comme pour tous les Etats africains, les délais pour restructurer leur dette dans le cadre du G20 sont extrêmement longs, ce qui ne répond pas à l’urgence actuelle. Selon M. Sélassié, « si des mesures ne sont pas prises maintenant pour répondre à ce resserrement des financements, la région pourrait être empêchée de développer son potentiel ». Notons au passage, et nous y reviendrons, que les 14 pays membres des deux Zones francs (2) bénéficient d’une plus grande stabilité financière. La soutenabilité de la dette africaine Le débat sur la soutenabilité de la dette publique africaine n’est pas récent. Il existe depuis longtemps avec une succession sans fin des restructurations et des annulations partielles ou totales de cette dette. Restructurations et annulations partielles ne sont que des faux-fuyants, car elles plongent à nouveau l’Afrique dans la spirale de l’endettement. Il est évident que la restructuration de la dette publique permet, pour l’Etat débiteur, de faire face à des problèmes immédiat de liquidité, mais cette mesure est d’une portée limitée dans les cas d'insolvabilité. L’annulation réduit immédiatement l’endettement du pays qui peut chercher auprès des trois sources de financement (l’aide publique au développement, l’accès aux marchés financiers, les prêts contractés auprès de la Chine) des conditions d’emprunts meilleures. Les créanciers privés, soumis alors à des pertes importantes, ont plutôt tendance à refuser cette mesure d’annulation. Aujourd’hui, face à l’urgence, il est moins question d’une restructuration de la dette publique africaine à long terme, mais beaucoup plus des mesures à prendre afin de permettre aux Etats africains consolider la viabilité de leurs finances publiques et disposer d’un stock suffisant de liquidités afin d’assurer les dépenses sociales et contenir l’inflation. Selon le FMI, le surendettement de certains Etats africains nécessite une restructuration de la dette, mais, à très court terme, le véritable problème est celui d’un manque de liquidités, ce qui conduit les Etats à puiser de plus en plus dans les réserves de leur banque centrale ou à faire fonctionner la planche à billets. Selon les données du FMI, de nombreux pays (Ghana, Ethiopie, Zambie, Zimbabwe, Soudan du Sud, etc.) n’ont devant eux que l’équivalent d’un mois d’importations, ce qui aggrave les pénuries alimentaires existantes et les risques de famine. L’Afrique, épicentre de tous les défis L'Afrique a besoin d’un financement durable, alors que le ralentissement économique mondial touche tous les pays (Etats-Unis, Chine, Union Européenne, etc.) et entraîne une baisse des financements extérieurs. Les déficits de financement doivent être comblés pour consolider le développement du continent et améliorer les conditions de vie des populations. Le retard dans le développement produit de l’insécurité et une instabilité politique qui se retournent contre les gouvernements et se traduisent par des coups d’Etat militaires. A la liste de défis que doit relever l’Afrique depuis les années 1960, et qui sont largement documentés, s’ajoutent les défis nouveaux : un processus démographique fulgurant, le déplacement forcé des populations, le dérèglement climatique qui entraîne une raréfaction des terres cultivables avec des conflits qui s’aggravent entre les agriculteurs et les éleveurs, la montée du terrorisme islamique, etc. L’afro-pessimisme des années 1960 a laissé la place à un optimisme béat qui n’est pas de mise. La réalité est évidement plus complexe dans une Afrique plurielle composée de 54 Etats qui n’ont pas tous les mêmes atouts dans la mondialisation. Reconnaître l’Afrique, lui permettre d’exploiter toutes ses potentialités, c’est d’abord comprendre que les réponses apportées aux défis que le continent doit relever doivent être des réponses africaines, car l’Afrique ne peut pas se développer sans l’Afrique ; c’est ensuite, comprendre que tous les pays doivent être aidés, en particulier les plus pauvres dans lesquels une jeunesse sans perspectives d’avenir se laisse facilement recruter par les groupes terroristes et la criminalité transnationale (3) ; c’est enfin comprendre que le capital humain, bien formé, ouvert sur le monde, existe dans tous les secteurs d’activité. Rien ne serait pire pour la sécurité du monde qu’une Afrique qui serait abandonnée dans ce contexte si difficile des crises qui se succèdent et ce moment si stupéfiant du basculement des relations internationales vers l’inconnu. Le retour du tragique en Afrique constitue une menace pour la paix mondiale. Il est donc urgent que les déficits de financement soient comblés par les pays riches et les bailleurs de fonds. Ces financements, dont nous estimons qu’ils doivent s’accompagner d’une annulation de la dette publique africaine et une restructuration de la dette privée, sont indispensables pour lutter contre l’insécurité qui découle du retard pris par l’Afrique dans son développement. L’Afrique est aujourd’hui l’épicentre de tous les défis. Conclusion La population africaine passera de 1,3 milliard en 2020 à 2,5 milliards en 2050 et à plus de 4 milliards à la fin du siècle. Cette démographie galopante entraîne des besoins de financement de plus en plus importants, notamment pour doter chaque pays des infrastructures dont il a besoin pour son développement et protéger les populations (dépenses sociales). Parce que les recettes fiscales et les Investissements Directs Etrangers (IDE) restent insuffisants, les pays africains choisissent alors l’endettement, une source de de financement plus durable. Alors qu’elle est devenue la source financement la plus importante, la dette présente des risques pour les pays africains les plus fragiles en termes de solvabilité à long terme. La prudence doit être la règle, lorsqu’il s’agit d’augmenter le stock de la dette pour un Etat. L’expérience malheureuse des « eurobonds » doit conduire à chercher et obtenir des financements moins risqués et plus durables. Les partenariats public-privé peuvent s’avérer intéressants, lorsqu’il s’agit de financer les infrastructures (routes, ponts ou centrales électriques, etc.). On sait que les investissements dans les infrastructures aident à stimuler la croissance économique et créer des emplois. Il existe aussi, pour mobiliser des fonds afin d’accompagner des projets spécifiques qui répondent à l’urgence environnementale ou sociale, des financements innovants tels que les obligations vertes et les obligations sociales. Les réformes de la fiscalité, afin d’augmenter les recettes fiscales sans freiner la croissance et les dépenses domestiques, constituent aussi une manière de réduire la dépendance d’un Etat à l’égard de la dette et des financements extérieurs. Le développement du secteur privé contribue à augmenter les recettes fiscales. Mais, aujourd’hui, l'Afrique subsaharienne, alors que ses besoins de financement sont de plus en plus importants, subit fortement l’impact négatif du ralentissement de l’économie mondiale. Justin Koffi N’Goran, Christian Gambotti (1) Sources : deux articles de Marion Douet a) un article paru dans Le Monde-Afrique, le 30 janvier 2023, « L’Afrique subsaharienne à nouveau sous le spectre de la dette ». ; b) un article publié le 17 avril 2023, « Le FMI s’alarme d’une chute des sources de financement de l’Afrique ». (2) Le débat sur les deux zones francs est un débat avec l’affrontement entre ceux qui dénoncent le symbole néocolonial que représente le Franc CFA et ceux qui attribuent un rôle purement économique à cette monnaie commune. (3) On peut s’interroger sur le fait que la France est, aujourd’hui, le seul État au monde qui gère toujours la monnaie de ses anciennes colonies. Le Franc CFA est-il un facteur de stabilité monétaire ou un instrument de domination néocoloniale et d’ingérence ? Que signifie le fait que le franc CFA soit indexé sur l’euro et que le Trésor français, pour garantir sa convertibilité en euro et pour assurer cette parité franc-euro, demande aux banques centrales des pays de deux zones francs de déposer la moitié de leurs réserves de change à la Banque de France ? (4) Le débat sur l’aide financière qui doit être apportée aux pays de l’Afrique subsaharienne doit tenir compte de la diversité des situations selon les pays. Les pays qui possèdent un sous-sol riche et une économie diversifiée parviennent à se financer sur les marchés financiers et auprès des bailleurs de fonds.
*Une fumée épaisse s’est emparée du microcosme des médias au sujet d’une prétendue recommendation du FMI consistant à ramener le Budget 2023 de la fourchette de 16 milliards de dollars US jusqu’à la hauteur estimée à 3 milliards. Et, pourtant, la rencontre entre la délégation du gouvernement de la RDC (Ministre des Finances, Ministre du Budget et la Gouverneure de la BCC) et le FMI, en marge des travaux des Assemblées de Printemps 2023 FMI-Banque Mondiale, à laquelle s’agrippe une telle allégation qui, malheureusement, a été abondamment distillée, a, plutôt, constaté l’augmentation du Budget 2023, au regard des recettes des régies financières. L'augmentation du budget de la RDC est une réalité L'élaboration de ce budget a tenu absolument compte de plusieurs agrégats dont la bonne gouvernance et les efforts fournis par les régies financières pour maximiser la mobilisation des recettes publiques. Les chiffres de chaque régie sont disponibles. Tout le monde peut les consulter. Dire qu'il s'agit d'un spectre fantaisiste, cela n’est pas correct. Déjà, à fin mars 2023, les recettes mobilisées seulement en interne par les régies financières sont évaluées à 1,6 milliards USD, soit un taux de réalisation de 93% par rapport aux prévisions linéaires. Et tout indique qu’avec l’échéance fiscale du 30 avril 2023, les recettes mobilisées en cumul pourraient frôler les 3 milliards sinon dépasser ce seuil. En 2022 par exemple, il a suffi au gouvernement juste 9 mois pour atteindre les assignations financières annuelles de l’exercice budgétaire. Les recettes mobilisées, de janvier à fin septembre 2022, ont été de l’ordre de 14.807,7 milliards de CDF par rapport aux prévisions des recettes estimées à fin septembre 2022 à 11.150,3 milliards de CDF, soit un taux de réalisation de 133%, mais qui représentent 101% par rapport aux prévisions annuelles/2022 des recettes internes fixées à 14.790,9 milliards de CDF. C’est un exploit qu’aucun autre gouvernement n’a jamais réalisé. En ce qui concerne les performances globales de l’année 2022, les recettes intérieures mobilisées ont enregistré un record historique pour atteindre CDF 18 427 milliards (plus de 9 milliards USD) contre CDF 11 838 milliards réalisées en 2021 (environ 5,7 milliards USD), et CDF 6 968 milliards en 2020 (3,5 milliards USD). Il s’agit d’une hausse de 164% et de 67% par rapport aux recettes réalisées respectivement en 2020 et en 2021.
La République démocratique du Congo ne cesse de marquer des points au niveau des institutions financières de Brettons Woods. Elle prend désormais la tête du groupe Afrique II de 23 pays membre des institutions de Brettons Woods jusqu’en avril 2024. Selon le service de communication du ministère des Finances, cette désignation a eu lieu en marge des Assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque Mondiale (BM) à Washington le mardi 11 avril 2023. Le Ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui occupe la présidence au nom de la RDC a, dans son intervention, rappelé l’objectif de ce forum à savoir : la consolidation de la solidarité des pays membres dans la quête des solutions aux différents défis auxquels les pays membres et les deux organisations de Brettons Woods sont confrontés. La réunion a mis un accent particulier sur la capacité de la Banque mondiale à redresser les défis spécifiques de l’Afrique tels que l’investissement dans l’énergie, l’emploi des jeunes, la paix, l’accès aux ressources, la justice et l’équité dans la transition énergétique. Pour examiner en profondeur toutes ces questions qui ont fait l’objet des échanges, le groupe réunira le Caucus Africain en juillet 2023 à SAL au Cap-Vert en prélude aux Assemblées annuelles qui auront lieu, en octobre à Marrakech au Maroc.
Jouer à la roulette russe consiste à charger une balle dans un revolver, tourner le barillet, pointer l'arme sur sa propre tête et appuyer sur la détente. Le jeu est appelé ainsi car il est extrêmement dangereux et peut entraîner la mort. Les joueurs prennent un risque insensé en participant à ce jeu, qui est considéré comme illégal dans de nombreux pays. Il est fortement recommandé de ne jamais jouer à la roulette russe, car les conséquences peuvent être tragiques et irréversibles. Les conflits économiques sont devenus une arme puissante des pays développés dans la lutte à accroître leur pouvoir et influence et à protéger leurs intérêts nationaux en utilisant des tactiques telles que les tarifs douaniers, les sanctions économiques, les restrictions commerciales et la manipulation de la monnaie dans le monde tout en protégeant leur marché intérieur. Les réalignements géopolitiques actuels sont en grande partie influencés par la guerre économique menée entre les grandes puissances mondiales. Il est juste de dire que cette situation n'est pas nouvelle mais beaucoup plus complexe dans un monde de plus en plus interconnecté. De nombreuses raisons expliquent pourquoi le monde veut s'éloigner du dollar américain. L'un des principaux facteurs est le déclin relatif des États-Unis en tant que superpuissance économique et politique, qui ébranle la confiance dans la stabilité à long terme du dollar. En outre, les politiques massives d'assouplissement quantitatif menées par la Réserve fédérale américaine à la suite de la crise financière de 2008 ont suscité des inquiétudes
Le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde a reçu en audience, ce mardi 18 18 avril 2023, la délégation du Caucus des députés nationaux membres de l'Union Sacrée de la Nation, élus du Grand Katanga. Plusieurs points ont été au coeur des échanges avec le Chef du Gouvernement, à savoir la sécurité, le social de la population du Grand Katanga incluant la flambée des prix des denrées de première nécessité mais aussi leur engagement en tant que membres de l'Union Sacrée de la Nation. Au sortir de l'audience, l'honorable John Banza Lunda, président du caucus des députés nationaux de l'Union Sacrée de la Nation Grand Katanga, s'est exprimé en ces termes : " C'est un honneur que nous avons reçu, nous en tant que Caucus des députés nationaux élus du Katanga, d'être reçus par le Chef du Gouvernement. Nous avons passé en revue les questions vitales qui concernent notre espace, notamment la question liée à la sécurité. Nous avons passé en revue les questions sociales notamment celle relative à la flambée des prix des denrées de première nécessité. Nous avons aussi passé en revue notre engagement en tant que membres de l'Union Sacrée. Nous avons fait une sorte d'état des lieux depuis notre adhésion à l’Union Sacrée, la marche de l'Union Sacrée dans l'espace Grand Katanga. Et donc, nous avons réitéré notre engagement à œuvrer pour accompagner le Président de la République, son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi, d'y travailler pour sa réélection".
Jo M. Sekimonyo Lettre ouverte Monsieur le Vice-Premier ministre, Ministre de l’Economie Nationale, Je vous adresse mes plus vives et chaleureuses félicitations pour votre nomination au poste de Vice-Premier ministre et ministre de l'Économie du nouveau gouvernement Sama II en vous souhaitant plein succès dans l'accomplissement de votre haute mission. En qualité de ministre de l'Économie, vous avez pour responsabilité de créer et mettre en œuvre des politiques visant à promouvoir la croissance économique, stabiliser les prix et assurer un système financier stable. Le département est également chargé de développer des stratégies pour réduire la pauvreté, créer des emplois et améliorer l'accès à l'éducation et aux soins de santé. Étant donné le potentiel de développement économique de la République démocratique du Congo et les défis auxquels elle est confrontée, le département de l'Economie est vital pour orienter le pays vers une croissance et un développement durable. Excellence, même s'il n'y a pas suffisamment de temps pour mettre en œuvre des stratégies globales de développement économique, des étapes progressives peuvent faire une différence dans la promotion de la croissance et des opportunités pour les Congolais vivant en RDC. Il est important que le gouvernement agisse avec urgence et détermination afin de maximiser l'impact de ses efforts. Et donc, votre préoccupation devrait être de savoir comment augmenter la masse monétaire dans l'économie sans déclencher une forte inflation, tout en bénéficiant à tous. Comment faire ? tricher. Si vous examinez la note que je vous ai envoyée lorsque vous étiez chef de cabinet du chef de l'État, je l'ai développée. Mais, comme je peux deviner qu'elle a été jetée à la poubelle, je prendrai la peine de la réécrire ici. Même si nos idéologies politiques économiques diffèrent clairement, en tant que citoyen congolais, de père et de mère, je me sens obligé de contribuer à cette quête, qui, s'il n'est pas utilisé par le gouvernement actuel, sera l'un des aspects clés de ma campagne présidentielle en 2023 Briser un tabou - déficit budgétaire gouvernemental élevé Contrairement à votre position idéologique en matière de politique économique, qui prône la rigueur budgétaire pour les Congolais, les tentatives d'un gouvernement pour augmenter son budget par des politiques intrusives ou en faisant peser le fardeau sur les citoyens freinent la croissance économique. Ces politiques ont un impact disproportionné sur la classe moyenne et les plus pauvres, ce qui peut potentiellement susciter du ressentiment envers le gouvernement, diminuer la confiance dans les institutions et augmenter le risque de manifestations. L'exemple de "RAM" en est une illustration claire. Ces efforts, ou devrais-je dire ces prétextes, ont conduit à une augmentation constante de la bureaucratie gouvernementale, car plus de ressources sont dit nécessaires pour collecter, gérer et distribuer les revenus supplémentaires, ce qui peut réduire l'efficacité et accroître la corruption. Bien qu'il soit important pour un gouvernement d'augmenter ses revenus, il doit le faire de manière juste, équitable et favorable à la croissance économique et à l'innovation. La meilleure façon de le faire de nos jours est simplement de tricher en générant des déficits élevés, comme le font les économies puissantes. Les données du Fonds Monétaire International (FMI) concernant les cinq pays ayant les plus grands déficits gouvernementaux en USD pour l'année 2021 nous en dit beaucoup. Les États-Unis ont le plus grand déficit gouvernemental au monde avec un budget fédéral de 6,5 billions de dollars USD, atteignant 3,1 billions de dollars USD. Le Japon occupe la deuxième place avec un déficit gouvernemental de 732 milliards de dollars USD sur un budget gouvernemental d'environ 969 milliards de dollars USD. La Chine, dont le budget gouvernemental était d'environ 495 milliards de dollars USD, se place en troisième position avec un déficit gouvernemental de 662 milliards de dollars USD. L'Inde, quant à elle, se situe au quatrième rang avec un déficit gouvernemental de 303 milliards de dollars USD en 2021, avec un budget gouvernemental d'environ 460 milliards de dollars USD. Enfin, l'Allemagne se classe cinquième avec un déficit gouvernemental de 277 milliards de dollars USD et un budget gouvernemental d'environ 490,7 milliards de dollars USD. En considérant une période plus large allant de 2011 à 2020, les États-Unis ont à nouveau enregistré le déficit budgétaire le plus élevé des 10 dernières années, avec un total de plus de 10 billions de dollars de dépenses en déficit. Le Japon a le deuxième déficit budgétaire le plus élevé avec un total de plus de 3,7 billions de dollars. La Chine se classe en troisième position avec un total de plus de 2,1 billions de dollars de déficit budgétaire. Le Brésil suit avec le quatrième déficit budgétaire le plus élevé avec un total de plus de 1,4 billions de dollars. Enfin, l'Inde se positionne en cinquième position avec un total de plus de 1,3 billions de dollars de déficit budgétaire. Ces gouvernements ont accumulé des déficits élevés pour financer des programmes de protection sociale, des subventions alimentaires, des emplois, et d'autres biens et services publics essentiels à la croissance économique. Ils ont compris que cela pourrait augmenter la productivité et la compétitivité de leurs économies à long terme, tout en créant des emplois et en stimulant la croissance économique. Cela pourrait également augmenter les recettes fiscales à l'avenir, car une économie productive génère plus de revenus pour les particuliers et les entreprises. Pour l'instant, ils continuent à rouler à pleine vitesse sur l'autoroute du déficit, tandis que vous appeliez à la volonté de continuer à étouffer notre économie nationale et sans vous soucier de la moindre des poches des Congolais. Outils monétaires modernes L'augmentation de la masse monétaire peut stimuler la croissance économique de plusieurs manières, et l'inflation est causée par différents facteurs économiques plutôt que seulement l'augmentation de la masse monétaire. L'argent scriptural est créé par les banques lorsqu'elles accordent des prêts à leurs clients, ce qui augmente la masse monétaire scripturale. Cela peut stimuler la demande de biens et de services, augmenter la production et l'emploi, et financer des investissements et d'autres activités productives pour stimuler la croissance économique. Le Kenya est un exemple de réussite en matière d'innovation de paiement mobile grâce à la plateforme M-Pesa lancée en 2007. Avec plus de 40 millions d'utilisateurs actifs et plus de 11 milliards de transactions traitées chaque année, M-Pesa est devenue la forme de paiement dominante au Kenya. Cette plateforme a stimulé la croissance économique en facilitant les transactions des petites entreprises et en permettant un accès plus facile au crédit, ainsi qu'en favorisant l'inclusion financière dans les zones rurales où les services bancaires traditionnels sont souvent rares. L'utilisation de l'argent scriptural est importante pour la croissance économique dans de nombreux pays, mais la difficulté à suivre les transactions numériques favorise la triche pour stimuler l'économie. Alors que la banque centrale de la RDC l'encourage timidement, il existe des preuves claires que les nations développées plus que partout ailleurs dans le monde utilisent l'argent scriptural pour gonfler leur économie. Le ratio moyen de la dette par rapport au revenu dans plusieurs pays, tels que les États-Unis, l'Australie, le Canada, la Corée du Sud et le Danemark, est élevé. L'accès facile au crédit, les faibles taux d'intérêt ont largement contribué à cette dette élevée. En 2021, le ratio de dette par rapport au revenu aux États-Unis est d'environ 136%, en Australie d'environ 120%, au Canada d'environ 175%, en Corée du Sud d'environ 160% et au Danemark d'environ 125%. En 2021, les pays avec les ratios moyens de la dette par rapport au revenu les plus élevés étaient les Etats-Unis (136%, soit environ 15,4 billions de dollars ou environ 47 000 dollars par habitant), le Canada (175%, soit environ 2,5 billions de dollars ou environ 65 000 dollars par habitant), l'Australie (120%, soit environ 1,8 billion de dollars ou environ 70 000 dollars par habitant), la Corée du Sud (160%, soit environ 1,3 billion de dollars ou environ 25 000 dollars par habitant ) et le Danemark (125%, soit environ 275 milliards de dollars ou environ 47 000 dollars par habitant). Les principales dettes des ménages en France comprennent les prêts immobiliers, les prêts à la consommation et les prêts étudiants. Les prêts immobiliers représentent la plus grande partie de la dette des ménages en France, avec une moyenne d'environ 133 000 euros par ménage. Les dettes de ces nations étaient largement motivées par l'accès facile au crédit et les faibles taux d'intérêt qui ont incité les ménages à acheter une propriété ou à consommer plus facilement, pour dire la disponibilité de l'argent scriptural. Par conséquent, ils continuent à artificiellement gonfler leurs économies nationales, ce qui n'est pas considéré comme un péché de nos jours. Le dragon La Chine est un exemple clair de nation ayant utilisé la monnaie scripturale pour stimuler son économie. Ces dernières années, le dragon a largement utilisé la monnaie scripturale pour financer ses projets d'infrastructure et de développement, en émettant des prêts par l'intermédiaire de la Banque populaire de Chine. Pour encourager les banques à prêter davantage, le gouvernement chinois a mis en place des mesures telles que la baisse des taux d'intérêt et des réserves obligatoires. Cela a stimulé l'activité économique et la croissance, notamment grâce à des projets d'infrastructure à grande échelle tels que les réseaux de trains à grande vitesse et de nouvelles villes. Cependant, il est important de noter que l'utilisation de la monnaie scripturale en Chine a également soulevé des préoccupations quant à la stabilité financière et au potentiel d'inflation. La croissance rapide de la masse monétaire a suscité des questions sur la qualité des prêts accordés et le potentiel d'accumulation de mauvaises dettes. De plus, certains analystes ont exprimé des inquiétudes quant au risque d'inflation à long terme. Néanmoins, l'utilisation de la monnaie scripturale en Chine est créditée pour avoir contribué à la croissance économique rapide du pays ces dernières années. Comment rattraper le train La modernisation du système financier en RDC est un élément clé pour stimuler le développement économique et la croissance. Cependant, le système financier actuel est sous-développé, avec un accès limité au crédit et un secteur informel important. Pour moderniser le système financier, il est nécessaire d'améliorer l'inclusion financière en élargissant l'accès aux services bancaires et financiers, en utilisant la banque mobile et d'autres technologies innovantes. La réglementation et la supervision financières doivent être renforcées pour accroître la confiance dans le secteur financier. Enfin, la création d'une bourse pourrait contribuer à mobiliser l'épargne intérieure et à fournir de nouvelles sources de financement aux entreprises, bien que cela puisse être une tâche difficile. La mise en place d'un système national pour vérifier la solvabilité des clients est essentielle pour atteindre une approche multidimensionnelle. Pour y parvenir, plusieurs mesures doivent être prises. Tout d'abord, il est important d'établir un cadre juridique réglementant la collecte et la diffusion des informations de crédit, y compris des lois sur la protection des données pour garantir la sécurité des données personnelles. Une agence de crédit centralisée devrait être créée pour collecter et stocker les données de crédit provenant des institutions financières, des bureaux de crédit et d'autres sources. Cette agence doit utiliser des analyses avancées pour traiter les données et générer des scores de crédit et des rapports pour les particuliers et les entreprises. Cependant, l'amélioration de l'éducation et de la littératie financières est également cruciale pour accroître la compréhension des concepts et des produits financiers par la population et soutenir la croissance d'une société plus financièrement alphabétisée. Il convient de souligner que le niveau du salaire minimum est un facteur déterminant du succès ou de l'échec de toute économie, y compris pour tricher dans les pays développés. En janvier 2021, le salaire minimum en Australie était de 20,33 AUD par heure, soit environ 14,80 USD. En France, il était de 10,25 EUR par heure, soit environ 12,11 USD. En Allemagne, le salaire minimum était de 9,50 EUR par heure, soit environ 11,22 USD. Lorsque le niveau du salaire minimum est trop bas, comme pour le cas en RDC, cela peut poser un grand problème pour la réussite de la triche. La détermination du salaire minimum implique une interaction de facteurs politiques et sociaux plus que strictement économiques, et varie selon la juridiction et le temps. En fin de compte, en établissant un taux de rémunération horaire minimum, les gouvernements signalent que les citoyens méritent une rémunération équitable, fondée sur les droits de l'homme. Les experts jouent également un rôle crucial dans la création d'une économie prospère. Ils ont la capacité d'identifier et de résoudre des problèmes complexes, ce qui peut conduire à de nouvelles opportunités de croissance et d'expansion. Grâce à leurs connaissances spécialisées et à leur expérience, les experts peuvent aider l'économie d'un pays à garder une longueur d'avance et à s'adapter aux conditions changeantes du marché. Je vous implore de leur prêter attention. De nos jours, il est facile de vérifier les propos de quelqu'un en effectuant une recherche sur Google, qui en dit beaucoup sur l'expertise et l'expérience réelle dans un domaine. Je vous prie, Excellence Monsieur le Vice-Premier ministre, d’accepter mes salutations patriotiques. Jo M. Sekimonyo
Sur invitation du groupe média kenyan Nation Media Group, Patrick Muyaya Katembwe, Ministre de la Communication et Médias, a assisté à la conférence sur les affaires, ce jeudi 30 mars 2023 dans la matinée à Sultani Hôtel dans la commune de la Gombe. Lors de ces assises, le Porte-parole du Gouvernement est revenu sur les efforts en cours engagés sous la présidence de Félix Tshisekedi, Président de la République, dans l’élan de la relance économique et de l’assainissement du climat des affaires en RD. Congo. Actions du régime Tshisekedi «Nous sommes associés à cette initiative qui est portée pas Nation Media Group qui est un groupe de médias Kenyan qui se définit comme un média de l'Afrique pour l'Afrique et qui tient cette conférence sur les affaires pour présenter notre pays la République Démocratique du Congo aux autres pays de la Communauté de l'Afrique de l'Est. Il était de mon devoir de parler de tous les efforts qui sont en cours sous la présidence de son Excellence Félix Tshisekedi qui permet à la Rd- Congo d'être ce pays attractif », a déclaré le ministre de la Communication et Médias Patrick Muyaya. Et d'ajouter : « Vous savez, nous parlons beaucoup de changements de narratif. Il en a été question ici pour la Rd-Congo, mais aussi pour l'Afrique. Je suis très heureux de voir que les Kenyans prennent l'initiative d'amener les autres zones d'affaires en Rd-Congo pour voir venir ce qui se passe ici. C'est de cette manière que nous pourrons contribuer au développement de notre pays et du continent». Expertises d’ici et d’ailleurs A la question posée par l’assistance de savoir si la République Démocratique du Congo devrait s'inspirer du modèle économique des autres pays membres de la communauté des états de l'Afrique de l'Est pour son développement et le bien-être de sa population, le Ministre Muyaya répond en ces mots : « La question pour le Congo n'est pas de copier, mais plutôt d'être à l'interaction avec les pays de la sous-région et dans cette interaction, il y a des choses que nous aurons à partager». Par ailleurs, il insiste sur le fait qu’il y a des expertises que les autorités du pays peuvent amener et qu’il y a bel et bien de l'expertise que le pays peut bénéficier. «L'essentiel est de comprendre que nous appartenions à une même communauté et qu'il est important pour nous de regarder quelles sont les opportunités de part et d'autre évidemment. La question principale qui obtruie un peu la vue que nous devons avoir dans la communauté de l'Afrique de l'Est est la question de la guerre et même dans ce cadre-là, il y a des mécanismes mis en place auxquels nous travaillons, qui vont nous permettre à parvenir à la paix à l'Est de la RDC et après la paix, nous pourrions vraiment parler de l'économie et savoir comment nous pourrions faire évoluer dans la sous-région », a déclaré le Porte-parole du Gouvernement. Changement de narratif Satisfait d'avoir participé à cette démarche initiée par le groupe de médias Kenyans sur le sol rd-congolais, Patrick Muyaya a rassuré qu'il continue de travailler sur le changement de narratif qu'il a mis en place depuis son arrivée dans ce ministère. « Depuis de longues années, la RDC est définie par la violence. Nous pensons que nous ne pourrions pas être réduits à un pays de violences, encore que la violence soit circonscrite. C'est pour cela c'est important d'avoir ces genres d'événements qui nous permettent de parler au monde et de dire ce que nous faisons des bons et de dire des choses qui peuvent attirer des nouveux investissements. C'est dans cet ordre-là que nous allions continuer de travailler pour mériter la confiance du Président de la République et du Premier Ministre », a laissé entendre celui qui se définit comme « Ministre de l’écoute et de la parole ». Quid sur les assises ? Pour rappel, The East African Business est une conférence d'affaires des pays membres de la région Est d'Afrique comme son nom l'indique. Le but de cette session de Kinshasa est de permettre des échanges commerciaux et économiques entre la RDC et les autres pays de la région. John Ngoyi
La République Démocratique du Congo et la République Zambienne ont paraphé, le lundi 27 mars 2023, l’accord-cadre pour le lancement de l’étude de préfaisabilité de la zone Economique spéciale dédiée au projet de chaine de valeur des Batteries et Véhicules Electriques en RDC. A cet effet, Julien Paluku, Ministre de l’industrie a laissé entendre que le coût global de l’étude est évalué à 750.000 dollars Américains. C’était en présence du premier Ministre Sama Lukonde, que les protagonistes ont paraphé l’accord-cadre pour le lancement de l’étude de préfaisabilité de la Zone Economique Spéciale, ZES en abrégé, dédiée au projet de chaine de valeur des Batteries et véhicules Electriques en RDC. Etaient à la manœuvre, les ministres congolais et Zambien des Finances, le ministre congolais de l’industrie, le ministre Zambien de l’industrie et du commerce ainsi que les partenaires financiers, entre autres, AffreximBank et CEA. A en croire le ministre de l’industrie, Julien Paluku, c’est l’entreprise ARISE qui va, d’ici deux semaines, conduire cette étude de préfaisabilité de la Zone Economique Spéciale. Et, par la même occasion, le ministre a signalé que la durée prévue pour les travaux est de quatre mois. Selon le ministre, cette étude va permettre de concevoir un plan d’exécution et un modèle opérationnel pour la création et l’exploitation de la ZES transfrontalière ; d’identifier les principaux défis à relever afin de faciliter la création et l’exploitation de la ZES transfrontalière ; élaborer un plan de financement et des stratégies de mobilisation de fonds ; concevoir une stratégie de promotion des investissements dédiés à la ZES transfrontalière. Donc, a-t-il rassuré, ‘’cette étude va être beaucoup plus explicite pour nous donner le plan opérationnel, le coût réel que nous allons présenter à la face du monde que voici ce que vaut la construction de l’usine, d’abord de précurseur des batteries, ensuite des batteries électriques et enfin des voitures électriques’’. «Vu qu’il y a trois étapes, la première consiste à fabriquer les batteries elles-mêmes, la deuxième étape à la fabrication des voitures électriques. Et, ce marché a été évalué par l’étude à plus de sept milliards de dollars à l’horizon 2023 à 2035 et près de quarante-six milliards de dollars à l’horizon 2040 à 2050», a poursuivi le ministre de l’industrie. De son côté, le premier ministre Sama Lukonde a estimé que ‘’c’était important que nous puissions développer nos propres intelligences du point de vue de développement non seulement de batteries, mais des véhicules électriques’’. De ce fait, il a souhaité bon vent à ce projet voulu et pensé par les chefs d’Etat de deux pays, car ‘’les ressources que regorge la République Démocratique du Congo vont profiter aux populations et surtout garantir le développement de notre pays’’. Il s’agit du cobalt, du cuivre, du lithium… matériaux que la RDC partage avec la Zambie. Pour le chef du Gouvernement, ‘’ce projet doit être un exemple, un modèle, non seulement dans le cadre de la coopération sud-sud, mais surtout au niveau mondial sur le respect de demande de différents pays de bénéficier de leurs ressources’’. Nelly Somba
Depuis sa création en 2008, sur le sol RD Congolais, c’est plus de 20 000 emplois créés sur l’ensemble du territoire national, plus de 100 000 congolais au travail, une quarantaine d’infrastructures modernes sorties des terres dont des routes, hôpitaux et stades dans plusieurs coins du pays. Bien plus, la Sicomines se tient disposée à poursuivre la grande bataille visant la redynamisation de la coopération sud-sud qui lie Pékin à Kinshasa. Ceci ressort d’une mise au point faite devant la presse, le samedi dernier, par l’Ambassadeur chinois à Kinshasa, Zhu Jing, et quelques membres de la partie chinoise dont Diao Yings, secrétaire du conseil d’administration de la Sicomines. Sur un ton ferme, l’Ambassadeur Zhu Jing a rejeté en bloc les allégations placées sur le dos de la Sicomines dans le cadre du contrat chinois. Allusion faite aux chiffres avancés par l’IGF et autres révélations faisant état d’une présumée surfacturation des infrastructures. Pour le diplomate, la Chine tient mordicus au maintien d’un partenariat gagnant-gagnant avec la RDC, dont elle entend booster et impulser à jamais le développement. Il a affirmé que la partie chinoise est prête à dialoguer avec le Gouvernement de la République et même toute la partie congolaise en vue de maintenir au beau fixe cette coopération stratégique qui, d’après lui, reste bénéfique pour les peuples de deux pays. Diao Yings, Secrétaire du Conseil d’administration de la SCM, pour sa part, a brossé en détail les réalisations à mettre à l’actif de la joint-venture. «Dans la bonne vision de soutenir le développement économique et l’amélioration du bien-être de la RDC, la Sicomines a pris une série d’initiatives pratiques pour promouvoir le Projet de coopération sino-congolais et mener de manière progressive l’investissement et la réalisation des projets d’infrastructures du pays dans le respect des lois. A travers ces projets, elle a dynamisé le développement économique de la capitale Kinshasa ainsi que d’une dizaine d’autres provinces, y compris le Haut-Katanga et le Lualaba, et a significativement stimulé l’accroissement d’emploi local et l’amélioration du bien-être du peuple. Des routes ont été successivement construites, telles que le Boulevard du 30 juin, l’Avenue de Tourisme, le Boulevard Triomphal, le Boulevard Lumumba, la Route Lutendele, la Voirie de Manono, la Voirie de Kalemie, la Route Mbuji-Mayi, la Route Kikwit, le Route Kisangani, la Route Butembo, la Route Kanina-Musonoi-Kapata à Kolwezi, etc. Des installations municipales ont été réalisées, entre autres, l’Hôpital du Cinquantenaire à Kinshasa, l’Esplanade du Palais du peuple, le Stade de Kalemie, le Stade de Bunia, le Stade de Goma, etc. D’ailleurs, le projet de coopération sino-congolais a créé plus de 20 000 emplois en RDC et a permis une vie décente à plus de 100 000 habitants locaux de manière directe ou indirecte », a-t-elle révélé. A l’en croire, la Sicomines a activement fait écho aux demandes de soutien du Gouvernorat et suivi de près les besoins et observations de la population locale. Elle a rempli ainsi ses responsabilités sociales tout en versant d’énormes fonds dans les projets d’action sociale qui couvrent de nombreux secteurs tels que l’éducation, les soins médicaux, l’agriculture, l’environnement, l’alimentation en eau potable et en électricité, la construction des voiries communautaires à Kinshasa tout comme dans la province du Lualaba, à Kolwezi et au quartier Kapata. En sus, elle participe à la dotation sociale et scolaire, la lutte contre la pandémie et le secours aux sinistrés, l’amélioration de l’habitat de la population et du bien-être du peuple. Implication de la Sicomines dans la formation des talents et l’industrialisation du secteur minier congolais RDC «Au fil des années, la Sicomines mène toujours ses activités commerciales sur la base des principes du marché et des règles du commerce international, tout en respectant les lois et règlements de la République démocratique du Congo. A savoir, la Sicomines a réussi à construire au quartier Kapata et dans le secteur Luilu des projets tels que l’école industrielle technique et le centre de santé proposés par Son Excellence Monsieur le Président de la République, ainsi que la réhabilitation des digues Mutaka et B6, la réhabilitation de certaines routes, la mécanisation agricole et l’appui aux producteurs du maïs, etc., ce qui permet de soulager efficacement les difficultés réelles rencontrées par les habitants locaux en matière de transport et de production agricole », a indiqué Diao Yings, tout en précisant que, toujours dans le cadre de sa mission, la Sicomines a même établi le premier centre de formation professionnelle en RDC consacré à donner diverses formations gratuites sur la sécurité, la conduite des engins, la manipulation des équipements, l’électrotechnique et les technologies pour plus de 45 000 personnes. Ainsi, a-t-elle évoqué, de nombreux professionnels miniers ont été formés, comprenant les techniciens de laboratoire, électriciens, ouvriers d’instruments, mécaniciens, opérateurs de la concentration, de la métallurgie, de grillage, arpenteurs, etc. Pour elle, en un mot comme en mille, la Sicomines a apporté une contribution remarquable à la formation des talents et l’industrialisation du secteur minier de la RDC. La Pros.