All Section

All Stories

Assemblée Nationale : les retraités de la sucrerie de Kiliba plaident pour sauver cette entreprise

Les retraités de la Sucrerie de Kiliba ont échangé avec le Président de l'Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe, pour lui Présenter une situation de détresse que connaît actuellement cette sucrerie.

Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la recherche du redémarrage de cet outil de production qui jadis faisait la fierté de la Province du Sud-Kivu avec une capacité de 25 000 Tonnes et employait plus de 4000 Personnes. 

Aujourd'hui, selon Alexandre MWARABU, ancien Directeur d'exploitation, la Sucrerie de Kiliba  se meurt avec une production qui a chuté jusqu'à 3000 tonnes avec comme conséquence la baisse du développement économique et le délabrement du paysannat local.

À la base, c'est la disparition presque totale de la participation de l'État dans cette entreprise dont les parts sont partagées  avec le secteur privé à la hauteur de 51% pour l'État et 49% pour le secteur Privé. On observe une forte dégradation de l'industrie de la Sucrerie malgré ce partenariat public-Privé.

Les retraités de la Sucrerie de Kiliba sollicitent l'implication personnelle du Président de l'Assemblée Nationale, afin d’amener le Gouvernement à intervenir pour sauver cette entreprise appelée à l’époque la Gécamines du Sud-Kivu.

Ils ont par ailleurs rappelé que depuis leur mise en retraite, leur pension n'a été payée qu'à 30%. 

 «Avec cette situation chaotique que connaît cette entreprise, ils ne savent plus à qui s'adresser", a précisé Alexandre Mwarabu, parlant au nom de la délégation.

Très réceptif et concerné par cette douleur qu'il partage avec les Fils et Filles du Sud-Kivu, le Président de l'Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe a pris l'engagement de faire tout ce qui est de son pouvoir pour ramener tous les intervenants nécessaires à réfléchir sur les voies et moyens de sauver cette sucrerie.

La Pros.

Assemblée Nationale : les retraités de la sucrerie de Kiliba plaident pour sauver cette entreprise

Pour une gestion coordonnée et efficace de la Prison Centrale de Makala, Gouvernement : Judith Suminwa confirme la mise en œuvre des dispositions prises !

Présidant la 12ème réunion ordinaire du Conseil des Ministres, Judith Suminwa Tuluka, Première Ministre et Cheffe du Gouvernement, est revenue sur le drame survenu lors de la tentative d’évasion des prisonniers à la Prison centrale de Makala. Face à son équipe gouvernementale, elle a rassuré de la mise en œuvre des dispositions prises pour la gestion coordonnée et efficace de cette situation dans sa complexité. Parmi ces dispositions, il se dégage l’assainissement du milieu carcéral,  le rétablissement de l’eau et de l’électricité et la mise en place d'une Commission interservices chargée d'enquêter sur ces événements, les organismes non gouvernementaux des droits de l'homme y seront associés. In extenso, l’intégralité du compte-rendu lu par Yolande Elebe, Ministre de la Culture, Arts et Patrimoines.

 

COMPTE RENDU DE LA DOUZIEME REUNION ORDINAIRE DU CONSEIL DES MINISTRES

(Vendredi 06 septembre 2024)

Sur instruction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, Judith SUMINWA TULUKA, a présidé, à la Cité de l’Union Africaine, la douzième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 06 septembre 2024.

Trois (03) points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :

  1. Communication de Son Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
  2. Points d’information ;
  • Approbation d’un relevé de décisions du Conseil des Ministres.
  1. COMMUNICATION DE LA PREMIERE MINISTRE

Dans sa communication, la Première Ministre est revenue essentiellement sur les incidents survenus, du 01 au 02 septembre 2024, au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (CPRK), ex. Prison Centrale de Makala. Elle a condamné, d’un ton ferme, la tentative d’évasion qui a dégénéré en une succession d’incidents malheureux occasionnant des pertes en vies humaines, des blessés, des actes ignobles des violences sexuelles et des dégâts matériels importants.

La Première Ministre a rassuré des dispositions prises par le Gouvernement pour la gestion coordonnée et efficace de cette situation dans sa complexité. Ainsi, l'évaluation ce jour donne les indications suivantes :

1) le rétablissement de l'eau et de l'électricité au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa ;

2) la vie reprend, peu à peu, les pensionnaires sont servis en nourriture, le calme est revenu ;

3) l'assainissement du milieu carcéral est en cours ;

4) l'identification des pensionnaires se poursuit ;

5) l'organisation au Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa des audiences en flagrance contre les auteurs présumés des viols à l'égard des femmes ;

6) la prise en charge par le Gouvernement des femmes violées ;

7) Sept (07) de onze (11) pavillons que compte le Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa ont été vandalisés à l’exception des pavillons 1,2, 8 et 10 ;

et 8) la mise en place d'une Commission interservices chargée d'enquêter sur ces événements, les organismes non gouvernementaux des droits de l'homme y seront associés.

Réaffirmant la ferme volonté du Gouvernement de mener à terme les réformes à des fins thérapeutiques, initiées dans le secteur de la justice, la Première Ministre a instruit le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux à mettre à profit le cadre de concertation existant entre son Ministère et le Conseil Supérieur de la Magistrature, à l’effet de favoriser les échanges interinstitutionnels dans un élan de cohésion sociale.

Par ailleurs, la Première Ministre a attiré l’attention des membres du Gouvernement sur la nécessité de veiller à faire toujours une communication coordonnée et cohérente mais aussi de s’abstenir de tomber dans la dérive de la Gouvernance à travers les réseaux sociaux. Elle a recommandé aux uns et aux autres de faire preuve de la plus grande circonspection dans la manière de communiquer.

  1. POINTS D’INFORMATION

II.1. Etat et administration du territoire

Le Vice-Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières a présenté au Conseil le rapport sur l’état et l’administration du territoire national. L’état d’esprit de la population demeure calme. La semaine qui se termine a été marquée par les faits ci-après :

- de fortes attentes de la population sur les retombées diplomatiques du sommet Chine – République Démocratique du Congo tenu dernièrement en Chine ;

- la tentative d'évasion du Centre Pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa, d'un groupe de détenus.

Concernant ce dernier point, il a précisé qu’une Commission de crise a été mise en place, sur instruction de la Première Ministre, pour une gestion coordonnée de cette situation. Sur un autre chapitre, le Conseil a été informé de la participation du Vice-Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières au premier Dialogue Ministériel en matière de sécurité entre la Chine et les pays de l'Afrique Orientale sur invitation de son homologue chinois. Il prendra aussi part au Forum Mondial de sécurité publique entre la Chine et plusieurs pays amis dont le nôtre.

Par ailleurs, le Vice-Ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières est revenu sur la campagne de sensibilisation contre l'incivisme routier dénommée : « Pour notre Sécurité, respectons tous la loi et les règles » qui a été lancée le 06 septembre 2024, et cela conformément aux instructions de la Première Ministre.

Pour commémorer la Journée internationale de la coopération policière instaurée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, la Police Nationale Congolaise organise, du 09 au 13 septembre 2024, des « Journées Portes Ouvertes » ponctuées des différents thèmes dont le thème général est : « La coopération policière : un domaine méconnu du grand public ».

Le Conseil a pris acte de ce rapport.

II.2. Situation sécuritaire

Le Vice-Ministre de la Défense et Anciens Combattants a présenté aux membres du Conseil la situation sécuritaire du pays qui reste dominé par la poursuite des efforts déployés par les forces de défense et de sécurité pour protéger l'intégrité du territoire national.

En présentant tous les éléments liés à tous les secteurs opérationnels de l’Est et de la partie ouest, principalement à Kwamouth, il a mis en exergue la détermination sans faille de notre armée à absorber la violence et à rétablir l’autorité de l’Etat dans les zones concernées par l’insécurité.

Le Conseil a pris acte de ce rapport.

II.3. Situation épidémiologique en République Démocratique du Congo

Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a fait le point de la situation épidémiologique en République Démocratique du Congo. En ce qui concerne le Mpox, il a indiqué que la riposte fonctionne normalement et monte en puissance dans 19 de 22 provinces les plus affectées.

La situation générale montre une tendance à la réduction de la létalité. Le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a mis en exergue les actions en cours dont la recherche active de cas, la promotion de la surveillance à base communautaire et le renforcement de la surveillance aux Points d’entrée et Points de contrôle.

Dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de vaccination, il a évoqué la réception par le pays d’environ 100 000 doses des vaccins Mpox MVABN de la part de l’Union Européenne. Ces vaccins vont couvrir six provinces où il y a plus de cas détectés et 11 zones de santé sur les 30 prévus dans la réponse. D’autres pays se sont annoncés pour la dotation des vaccins tels que les USA, la France et le Japon.

Ces vaccins ciblant particulièrement les adultes peuvent aussi être utilisés par les enfants, ils vont contribuer à diminuer l’expansion de la maladie aussi bien que sa sévérité. Au sujet du Choléra, il a été signalé une diminution sensible du nombre de nouveaux cas grâce aux efforts de riposte déployés. Le dispositif reste opérationnel pour venir à bout de cette épidémie qui sévit notamment le Nord-Kivu, le Haut-Katanga, le Sud-Kivu et le Haut-Lomami.

Sur un autre chapitre, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale a présenté le Plan national de développement sanitaire 2024-2033 qui a été élaboré et adopté au terme d’un processus participatif et inclusif par tous les acteurs du secteur de la santé.

La vision portée dans ce Plan est de voir « les hommes et les femmes de tout âge, en bonne santé, capables d'assurer le développement socio-économique de la République Démocratique du Congo ». Le but poursuivi est de contribuer au bien-être de la population Congolaise pour gagner 20 ans d'espérance de vie en 10 ans et que le secteur de la santé soit l'un des vecteurs de développement socioéconomique de notre pays.

Pour ce faire, trois objectifs stratégiques sont visés, à savoir :

  • Contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité de la population ;
  • Promouvoir la protection sociale et la mitigation du risque financier afin d'améliorer l'accès aux services et soins de santé de qualité ;
  • Contribuer au développement socio-économique du pays dans un cadre multisectoriel.

Le Conseil a pris acte de cette Note d’information.

II.4. Participation de notre pays à la 16ème Session de la Conférence des Nations Unies sur la Diversité Biologique et ses réunions connexes

La Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable a informé le Conseil de la participation de notre pays aux travaux de la 16ème Session de la Conférence des Nations Unies sur la Diversité Biologique et ses réunions connexes du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali, en Colombie. Ces assises auront pour but de fixer un cadre opérationnel de suivi des progrès réalisés par les Etats pour atteindre les objectifs fixés.

Il s'agira d'élaborer le calendrier des prochaines réunions, et d'évaluer l'efficacité des mesures prises pour conserver la diversité biologique et ainsi inverser la tendance de sa perte effrénée.

L'enjeu sera également de mobiliser les ressources, notamment financières et techniques, pour assurer l'atteinte des objectifs et cibles du Cadre mondial de la biodiversité Kungming-Montréal. A l'approche de ces assises, la Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement et Développement Durable a souligné que la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples est déterminée à accélérer la dynamique politique au plus haut niveau en vue de la mise en œuvre de cet objectif essentiel, et à mettre en avant les champions de la nature.

Forte de son extraordinaire potentiel forestier qui la place comme Pays-Solution face aux enjeux du Climat et la perte de la biodiversité, et conformément au Pilier VI du Programme d'Action du Gouvernement 2024- 2028, la République Démocratique du Congo est appelée à continuer de jouer pleinement son rôle de leadership en matière d'environnement. Le Conseil a pris acte de cette Note d’information.

  • APPROBATION D’UN RELEVE DE DECISIONS DU CONSEIL DES MINISTRES

Le Conseil des Ministres a adopté le relevé de décisions prises lors de la onzième réunion ordinaire du Conseil des Ministres du vendredi 30 août 2024.

Commencée à 14h55’, la réunion du Conseil des Ministres a pris fin à 15h57’.

Pour le Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement en mission,

Yolande ELEBE MA NDEMBO

Ministre de la Culture, Arts et Patrimoines

Pour une gestion coordonnée et efficace de la Prison Centrale de Makala, Gouvernement : Judith Suminwa confirme la mise en œuvre des dispositions prises !

Pourquoi la Chine courtise l’Afrique ?

(Par Dr. Edouard Nsimba, Expert international en modélisation mathématique, analyse des politiques publiques et évaluation des risques liés au changement climatique)

Xi Jinping, le Président Chinois

*Depuis plusieurs mois, la presse audio-visuelle occidentale, particulièrement, la presse de droite, extrême-droite et néoconservatrice, dépeint avec une verve corrosive, une iconoclaste frénésie et un lyrisme très pataud la menace que représente l’alliance de l’Afrique et la Chine pour l’Occident. L’appel de la presse occidentale de droite n’est ni accidentel ni insolite, encore moins innocent. Il est calculé mais avoue paradoxalement le sentiment d’impuissance de l’Occident de contenir la poussée de la Chine en Afrique. Comme pendant la longue période de la guerre froide, la presse de droite recommande la constitution de l’Union Sacrée –entre les Etats-Unis et l’Europe- pour faire barrage à la montée de la Chine en Afrique.

La hantise de voir la Chine devenir une puissance économique, commerciale, scientifique et technologique mondiale ne date pas d’aujourd’hui. Rappelez-vous du livre : « Quand la Chine se réveillera, le monde tremblera » du brillantissime Alain Peyrefitte, publié en 1973 (Editeur : Fayard).

Mais, avant Peyrefitte, Napoléon Bonaparte avait déjà alerté le monde occidental du danger chinois. A la fin du 19ème Siècle (précisément en 1895), une bonne partie de l’intelligentsia Occidentale inventa le terme du « Péril Jaune » qui d’une manière simple veut dire : « les peuples d’Asie sous la houlette de la Chine vont surpasser les blancs et dominer le monde ». 

Le Chef de file –de ce China bashing (dénigrement)- n’est autre que Paul d’Estournelles de Constant, élu de la Sarthe à la Chambre des députés puis au Sénat entre 1895 et 1924, prix Nobel de la Paix en 1909 pour son action en faveur de l’arbitrage international.

Connu pour ses phrases loufoques et idées saugrenues, son gout prononcé de la litote et ses penchants pour le manichéisme absolu, le présentateur William James "Bill" O'Reilly, Jr, de la chaine américaine Fox News (media de droite et des néoconservateurs) déclarait qu’« après avoir eu peur que tout soit fabriqué en Chine, nous craignons maintenant que ce pays nous achète morceau par morceau ».

Ainsi, dans les médias occidentaux de droite, la Chine est responsable des déboires des économies occidentales, de la perte des emplois dans l'industrie du textile, métallurgie, sidérurgie, artisanat jusqu'à la flambée des prix du pétrole.

La vérité est à la fois simple et complexe. La montée en puissance de la Chine est un enjeu de taille et ce choc systémique –du point de vue géostratégique – est très redouté par les occidentaux.

Quand l’empire britannique (qui fit près d’un siècle la première puissance économique, culturelle, scientifique et militaire mondiale, qui occupa 25% du territoire de la plante terre) s’était disloqué et ruiné et ne pouvait plus assurer le leadership mondial, les Etats-Unis prirent la relève.

Le transfert du leadership mondial s’est fit à l’intérieur d’une même race (race blanche à prédominance Anglo-saxonne), d’une même religion (christianisme à dominance protestante), d’une même culture (la sacralisation de l’individualisme et de l’excellence), d’une même civilisation (judéo-chrétienne) et d’un même alphabet (synthèse des écritures cyrillique, grecque et germanique).

Si les chinois reprennent le flambeau du leadership mondial, pour la première fois dans l’histoire contemporaine, le leadership mondial passera d’une race à l’autre (race blanche à la race jaune), d’une religion à l’autre, d’une culture à l’autre, d’une civilisation à l’autre et d’un alphabet à l’autre.

L’éventualité que la Chine et avec elle l’Asie, ravisse le leadership mondial ne relève pas d’une platitude frivole, d’une fantaisie d’esprit mais des faits économiques et financiers avérés, vérifiables et palpables.

Au mois de février 2010, les statistiques ont révélés des chiffres qui dérangent : la Chine est désormais première exportatrice mondiale en détrônant l’Allemagne. La Chine est véritablement l’atelier du monde, elle fabrique déjà 60% des objets manufacturés du monde ; quasiment tous les vêtements, les jouets, l’électronique. La Chine –toujours elle- est depuis ce mois de février 2010 le premier producteur mondial des automobiles.

La Chine se spécialise aussi dans les industries de pointe à haute valeur ajoutée comme la télématique (alliage de la  télécommunication et informatique qui  accouche les supports médiatiques numériques et interactifs, les autoroutes de l’information et cyberespace), robotique (alliage de la mécanique, électronique et informatique), bio-industrie (alliage de la biologie moléculaire et la chimie), aéronautique (avions, hélicoptères et drones) sans oublier les autres technologies de pointe comme l’exploration spatiale (fusées, véhicules spatiaux).

Plus fort encore, la Chine est désormais la deuxième puissance économique mondiale en éjectant encore et toujours l’Allemagne et le Japon. Il y a un consensus sur les prévisions des Instituts de Recherche et d’Analyse Economique et de Perspective. Et ceci, quel que soit le mode de comparaison des PIB réels des différents pays : soit par la méthode de taux de change (on choisit une monnaie de référence –généralement le dollar américain- et une année de base) soit par la méthode de Parité de Pouvoir d’Achat (PPA).

Quel que soit la méthode de conversion adoptée, si la Chine maintient son taux de croissance du PIB réel actuel (9%), la Chine sera la première puissance mondiale en 2030. L’Amérique impériale rétrogradée à la deuxième place. Les pays européens y compris l’Allemagne ne feront plus partie de Top 10 des économies du monde. Les Etats-Unis seront bien seuls parmi les 10 premières économies mondiales.  Les pays émergents qui pèsent déjà 40% du PIB mondial ne feront certainement pas des cadeaux à l’impériale Amérique.

Le président B.H. Obama en a conscience. Lors de son discours en janvier 2010 sur l’Etat de l’Union, il l’a dit sans détour : les Etats –Unis n’accepteront jamais la deuxième place. Pour ce faire il faut reformater et améliorer le système d’éducation des Etats-Unis : accroitre l’enseignement des mathématiques depuis les lycées et développer les facultés de génie – à l’université- notamment les mathématiques supérieures appliquées, la science et la technologie.

La réponse de la Chine n’a pas tardé. Devant des étudiants chinois en télématique, l’ancien Président chinois Hu Jintao bombe le torse, roule les muscles et donne de la voix : « le 21eme siècle sera asiatique ou ne sera pas ». 

Dopé par leur fibre patriotique et porté par un orgueil nombriliste collectif, les étudiants –ces grosses têtes et futur haut cadres- applaudissent à tout rompre et crient très fort, portant leurs voix au paroxysme : « Rien, ni personne n’arrêtera la Chine ».

Rien, ni personne n’arrêtera la Chine ? Pas si certain. Car, la Chine,  puissance émergente soit-elle,  a beaucoup des défis à relever avant de détrôner les Etats Unis et prendre la première place comme leader mondial.

D’abord, la pression démographique. La Chine totalise une population estimée en 2009 à 1,34 milliards d’habitants. Malgré la politique de limite de fécondité (qui ordonne aux chinois de ne faire qu’un enfant par couple), la population chinoise continuera d’augmenter, bien que dans des proportions moindres.

Le véritable défi des planificateurs chinois est de nourrir la population. La Chine est un vaste pays avec 9,5 millions de km². Mais les terres arables représentent moins de 10% de la superficie totale du pays. L’agriculture chinoise est dualiste avec une agriculture d’exportation et une agriculture vivrière qui rivalisent pour les ressources (terre, capital humain, investissement, énergie, engrais, etc.). 

Le cheptel bovin est un autre casse-tête des planificateurs chinois. Certes, avec près de 482 millions de têtes, soit 3,2 fois plus que le cheptel européen, le cheptel bovin chinois compte pour plus de la moitié du cheptel mondial. Toutefois, ceci était possible quand le niveau de vie en Chine était faible. Avec l’élévation du PIB réel par tête, les chinois consomment beaucoup. Par exemple en 1980, un chinois consommait 14 kg de viande par an, en 2009 il en consomme 60 kgs.

Le deuxième défi des planificateurs chinois est d’accommoder une population qui s’ouvre à la société de consommation avec beaucoup d’avidité.  Fin décembre 2005, le Bureau d’Etat des Statistiques (BES) chinois a estimé que 562 millions de personnes vivaient en ville et 745 millions de personnes dans les régions rurales. Il y a des grandes disparités entre le niveau de vie des citadins et celui des ruraux.

Le troisième défi des planificateurs chinois est de diversifier la source de croissance économique. La croissance chinoise est tirée par la demande d’exportation. Toutefois, la crise mondiale de 2007-2008 a « déstabilisé » la Chine. Les principaux pays qui achètent les produits chinois sont les pays occidentaux –Etats-Unis en tête. Or ces pays ont réduit leur demande d’importation en réponse à la crise mondiale. Résultat : il a eu décroissance économique en Chine.

Alors, les planificateurs chinois peaufinent une nouvelle stratégie du développement. Ils veulent que la demande intérieure soit la force motrice de la croissance à parité égale avec la demande d’exportation. Seulement voilà. Bien que la Chine soit pourvue d’une bonne dotation en ressources naturelles, les énormes besoins de modernisation de la Chine nécessitent des ressources agricoles, minérales (bauxite, cuivre, étain, fer, zinc, etc.) et énergétique (pétrole).

Or, quel est le continent qui est le véritable réservoir de ces ressources ? L’Afrique bien sûr. Cependant, beaucoup des pays africains sont confrontés à des lancinants problèmes des balances des paiements, donc des devises. Comment promouvoir le commerce entre la Chine et l’Afrique dans des telles conditions ? Les planificateurs chinois ont trouvé l’astuce : le troc. L’argumentaire des planificateurs chinois est imparable. La Chine n’est pas en quête de devises. Elle est assise sur un matelas de devises. Déjà fin 2006, les réserves en devises étrangères se sont élevées 1066,3 des milliards des dollars américains. Et en mars 2010 les réserves de change de la Chine, les plus importantes au monde, ont atteint fin mars le montant record de 3440 milliards de dollars soit 1000 milliards de plus que la dette française.

La Chine est devenue la vache à lait ou le financier mondial. C’est elle qui finance une bonne partie des déficits budgétaires et dette publique des pays occidentaux.  Par exemple, le déficit budgétaire fédéral des Etats-Unis représente 10.8% du PIB nominal et sa dette publique avoisine les 100% du PIB. Pour financer son déficit et éponger sa dette publique, les Etats Unis « vendent » des bons de Trésor, obligations et bons de développement. La Chine, le Japon et les monarchies du Golfe persique achètent ces bons de Trésor. La Chine, à elle seule, détient 21% des bons de Trésor américains.

Pour revenir à l’Afrique, la Chine a conclu des trocs (matières premières contre investissement chinois). La presse de droite occidentale dénonce avec beaucoup de virulence les contrats chinois et se portent en défenseur de l’Afrique.  Il y à peine quelques années cette même presse « assassinait » l’Afrique en la présentant comme une succursale de l’enfer, un continent où il ne fait pas bon vivre, un continent maudit qui ne s’en sortira jamais, parce qu’inlassablement parcouru par les cinq démons de l’apocalypse : guerres civiles répétitives, pandémie hautement pathogène (SIDA, tuberculose, paludisme), famine, calamité naturelle et mauvaise gouvernance.

La presse occidentale de droite ne cherche pas à protéger l’Afrique, elle veut simplement empêcher la Chine de construire des « zones d’influence » qui vont la renforcer sur le plan géostratégique, géopolitique, économique et culturel.

L’hypocrisie de la presse occidentale de droite n’est plus à démontrer. Elle est simplement pathologique. Tenez. Tous les responsables occidentaux – à commencer par les présidents- font le pèlerinage en Chine et s’inclinent devant les dirigeants chinois. Des marchés juteux sont conclus et sont largement médiatisés. Dès lors, pourquoi l’Afrique n’a pas le droit de traiter avec la Chine ?

Au finish, il appartient aux africains de définir un cadre de coopération équitable avec la Chine. Il n’y a que trois scenarios possibles :

1. Soit la coopération Afrique-Chine est un jeu à somme nulle (l’Afrique gagne, la Chine gagne).

2. Soit un jeu à somme positive (l’Afrique gagne et la Chine perd)

3. Soit un jeu à somme négative (l’Afrique perd, la Chine gagne)

La Chine jure la main sur le cœur que c’est un jeu à somme nulle : gagnant-gagnant. Il appartient aux africains de s’assure qu’ils ne sont pas exploités par la Chine –l’Empire du Milieu. Mais les africains –les vrais- ne doivent pas s’appuyer sur les prescriptions occidentales. Peut-on faire confiance aux hypocrites occidentaux ? 

Du Président Obama à la Chancelière Merkel en passant par Hollande, pourquoi se rendent-ils en Chine et signent des contrats avec elle ? Pourquoi ne dénoncent-ils jamais le droit de l’homme, le manque de la démocratie et le système policier chinois ?

Réponse simple : Les faramineux contrats chinois valent plus que le droit de l’homme….

(N.B : cet Article publié depuis mai 2010)*

Pourquoi la Chine courtise l’Afrique ?

L’éclosion du secteur privé et l’harmonisation du climat des affaires constituent la clé de voûte pour la création des emplois

L'asymétrie informationnelle génère l'intox et l'imbroglio ipso facto.

C'est toute ma motivation dans cette andragogie. Excepté en #RDC, je n'ai vu nulle part ailleurs, la propension des citoyens à accéder aux emplois publics et politiques surplomber même l'envie de trouver un lieu d'aisance pour des raisons diarrhéiques incoercibles.

La roue a déjà été inventée. L'éclosion du secteur privé est le nouveau paradigme de la lucidité. L'Etat doit libérer le potentiel privé, un véritable catalyseur pour l'ancrage de la classe moyenne et la création des emplois pérennes grâce à l'entrepreneuriat.

L'Afrique reste dans le traquenard de la servitude économique, mais certains pays qui ont tiré leur épingle du jeu misent sur le secteur tertiaire qui contribue avec efficacité à la croissance du PIB et de l'Indice de Développement Humain (IDH).

Anicet Yomboranyama

L’éclosion du secteur privé et l’harmonisation du climat des affaires constituent la clé de voûte pour la création des emplois

Pour une connectivité plus avantageuse, Chine-Afrique : Julien Paluku lance un plaidoyer pour la création d'une zone industrielle pilote en RDC

Le Ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku, a pris part, ce jeudi 5 septembre 2024, à Beijing, au nom du Président Félix Tshisekedi, à un panel de haut niveau sur la coopération de qualité dans le cadre de l'initiative la Ceinture et la route. Cette table ronde s'est tenue dans le cadre du Sommet 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine dont la clôture le vendredi 6 août 2024.

Dans son intervention, il a présenté une série d'atouts dont dispose la RDC dans une démarche consistant à booster la connectivité en l'Afrique et faciliter les échanges commerciaux.

"Nous venons de représenter notre pays, la RDC, à cette grande conférence de haut niveau sur la Ceinture et la route, dans le cadre du Forum Chine-Afrique. C'est une initiative qui est partie des idées anciennes qui assuraient la connectivité de la Chine avec l'Europe. Et, la Chine a voulu étendre cette activité à l'ensemble de l'Afrique pour assurer sa connectivité avec la Chine. Pour cela, il y a une série de projets qui doivent être pris, notamment la construction des infrastructures. Par cette conférence, nous avons voulu démontrer à tous les États africains y compris la Chine qui avait son représentant, le vice-premier ministre en charge des affaires d'Etat représentant le Xi Jinping, quel est l'apport de la République démocratique du Congo dans la connectivité de l'Afrique. S'il faut relier l'océan atlantique à l'océan Indien, c'est par la RDC. S'il faut relier l'Égypte à l'Afrique du sud, c'est par la RDC. Donc, nous avons démontré que le Président de la République, Son Excellence Félix Antoine Tshisekedi, avait initié un plan directeur d'industrialisation qui avait tracé les infrastructures nécessaires à construire à l'intérieur du territoire national pour permettre à ces infrastructures d'ouvrir la RDC sur les différents corridors ", a indiqué, exclusivement, le Ministre Julien Paluku, au journaliste G. Mfemfere de La Prospérité, au terme du panel.

Pour lui, la création d'une zone industrielle en RDC, dans le cadre de la coopération sino-africaine, se révèle comme une nécessité incontournable pour aider résoudre d'importants défis.

"Nous avons enchaîné par démontrer en quoi le corridor de Lobito va permettre d'assurer la connectivité de la RDC vers l'Afrique australe. Et donc, la RDC ne vient pas dans cette initiative pour inventer ce qu'il faut faire, mais elle apporte déjà des éléments qui vont permettre qu'elle participe efficacement à cette connectivité de l'Afrique. Les annonces qui ont été faites par le Président Xi Jinping, qui permet à tous les produits africains entre dans le territoire chinois sans paiement de douane, appellent les États africains à s'organiser en interne. Pour mieux s'organiser, il faut assurer la connectivité pour que la production intérieure ait des voies d'évacuation vers la Chine", a-t-il ajouté.

Le Gouvernement Suminwa devant ses responsabilités

"Il nous appartient, en rentrant au pays, autour de Madame la Première ministre, de mettre en place un comité Chine-RDC pour nous permettre de capter ces opportunités que nous offre ce partenariat chinois. Donc, celui qui va sauter le premier avec des projets bancables va devoir capter des milliards. Nous pensons que la Chine qui a efficacement participé à ces assises sous l'impulsion du Président Félix Antoine Tshisekedi, va devoir très rapidement mettre en place des projets bancables pour que nous assurions la véritable connectivité de l'Afrique", a démontré, dans la foulée, le Ministre du Commerce extérieur.

Des avantages palpables à Beijing

Parlant du Forum sur la coopération sino-africaine, Julien Paluku a annoncé plusieurs succès récoltés à Beijing, capitale de la Chine, lors de cette rencontre diplomatique. Il a indiqué que la RDC a tiré beaucoup d'intérêts à travers la participation du Président Félix Tshisekedi. Il a affirmé que plusieurs accords ont été signés entre la partie congolaise et la Chine, notamment en matière de commerce, son propre secteur.

"La moisson est abondante dans le cadre du Focac. Il y a la signature de plusieurs protocoles d'accord au niveau de l'agriculture, au niveau de l'industrie, au niveau du Numérique, au niveau du Commerce extérieur. Je vous annonce d'ailleurs que le Ministre chinois du Commerce extérieur a signé avec celui de la RDC un accord-cadre sur le partenariat économique qui va encadrer tous les avantages que le Président Xi Jinping a déroulés lors de son discours d'ouverture du Focac. On ne sort pas d'ici comme venant faire le spectacle, mais on sort d'ici avec un accord-cadre sur le partenariat économique entre la RDC et la Chine. Je ne pense pas qu'il y ait un autre pays qui ait signé un tel accord au-delà d'autres accords sectoriels qui ont été signés. Nous allons, à l'issue de ce forum, nous rendre à Shaanxa, une province chinoise, pour signer un protocole d'exportation des produits de la RDC vers la Chine. Il s'agit particulièrement, du soja, du café, du cacao du piment, de l'huile de palme. La moisson est abondante. Voilà pourquoi en rentrant au pays, nous allons mobiliser les partenaires congolais, les opérateurs économiques pour qu'ils s'investissent dans les filières agricoles pour lesquelles la RDC vient de signer un partenariat avec la Chine. Ces filières agricoles, ces marchandises et ces produits vont entrer sur le territoire chinois sans paiement en termes de frais de douane", a rassuré le Ministre Paluku, qui s'est fait le privilège de conduire à ce panel les Ministres Kizito des Mines et Augustin Kibassa des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (PTNTIC).

Gloire Mfemfere

Envoyé spécial à Beijing

Pour une connectivité plus avantageuse, Chine-Afrique : Julien Paluku lance un plaidoyer pour la création d'une zone industrielle pilote en RDC
Image

Download Our Mobile App

Image
Image