‘’Au cours du mois de janvier 2025, le nombre de violations graves affectant des enfants dans le cadre du conflit armé, documentées et vérifiées a connu une diminution de 6% par rapport au mois de décembre 2024. Le recrutement et utilisation a été la violation la plus fréquente (40%), suivi de l’enlèvement (37%), le meurtre et mutilation (17%), la violence sexuelle (4%) et les attaques contre les écoles et les hôpitaux (2%). Les violations et atteintes vérifiées par auteur se présentent comme suit : M23 (69%), Nyatura (12%), Maï-Maï Mazembe (7%), ADF (3%), forces de défense et de sécurité étrangères et nationales (3%), CODECO (2%), FPIC (2%), FDLR-FOCA (1%). Globalement, 85% des violations ont été documentées au Nord Kivu et 15% en Ituri’’, stipule, dans son communiqué de presse, publié, tout récemment, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme.
Communiqué de presse : le BCNUDH publie les principales tendances des violations des droits de l’homme en République démocratique du Congo pour le mois de janvier 2025
Dans le cadre de son mandat, le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo assure un suivi étroit de la situation des droits de l’homme et analyse les tendances y relatives dans le pays. Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées.
Au cours du mois de janvier, le BCNUDH a enregistré 309 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo ayant fait 808 victimes (550 hommes, 114 femmes, 95 individus de genre et âge inconnus, et 49 enfants). Comme les périodes antérieures, les provinces les plus affectées sont le Nord-Kivu avec 60% de violations et atteintes documentées, et l’Ituri et le Sud Kivu avec 13.9%. chacune Parmi les provinces non affectées par le conflit, les provinces du Haut-Katanga (3.5 %), Kinshasa (3%) et le Maï-Ndombe (1.9%) ont connu le plus grand nombre de violations.
Le BCNUDH a enregistré au moins 12 incidents de violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) avec 45 victimes adultes. Parmi ces 12 incidents, dix concernent des viols collectifs dont deux accompagnés de vols des biens des victimes. Parmi les cinq provinces concernées, la province de l’Ituri a enregistré le plus grand nombre de victimes de VSLC, soit 34 victimes (33 attribuées aux CODECO et une aux Maï-Maï de l’Union des patriotes pour la libération du Congo (UPLC)), suivie de la province du Nord-Kivu avec huit victimes (trois attribuées aux membres du M23, trois aux FDLR et deux aux FARDC) et la province du Sud-Kivu avec trois victimes (deux attribuées aux Wazalendo du groupe armé Nyatura et une aux FARDC).
Au cours du mois de janvier 2025, le nombre de violations graves affectant des enfants dans le cadre du conflit armé, documentées et vérifiées a connu une diminution de 6% par rapport au mois de décembre 2024. Le recrutement et utilisation a été la violation la plus fréquente (40%), suivi de l’enlèvement (37%), le meurtre et mutilation (17%), la violence sexuelle (4%) et les attaques contre les écoles et les hôpitaux (2%). Les violations et atteintes vérifiées par auteur se présentent comme suit : M23 (69%), Nyatura (12%), Maï-Maï Mazembe (7%), ADF (3%), forces de défense et de sécurité étrangères et nationales (3%), CODECO (2%), FPIC (2%), FDLR-FOCA (1%). Globalement, 85% des violations ont été documentées au Nord Kivu et 15% en Ituri.
Le BCNUDH a documenté quatre violations et atteintes aux droits de l’homme en lien avec l’espace civique, ayant fait quatre victimes, dont une femme. Ceci constitue une diminution par rapport au mois précédent (14 cas et 17 victimes, dont 13 hommes et quatre femmes). L’ensemble des violations et atteintes ont été documentées dans la province du Haut-Katanga et imputables aux agents de l’État (trois cas) et aux civils armés (un cas).
En janvier 2025, le BCNUDH a enregistré 13 cas de protection individuelle au profit de 24 bénéficiaires. Parmi les bénéficiaires, on distingue 18 défenseurs des droits de l’homme (y compris une femme) et six journalistes. Les bénéficiaires proviennent des provinces de l’Ituri, du Haut-Uélé, du Haut-Katanga, du Kasaï-Central, du Nord Kivu et du Sud Kivu. Les menaces sont attribuables aux groupes armés (quatre cas), aux autorités administratives et coutumières et aux services de renseignements (trois cas), aux FARDC (deux cas), à la PNC (deux cas) et à des acteurs inconnus (deux cas).
Le BCNUDH a continué le plaidoyer auprès des autorités pour la libération des personnes en détention arbitraire. Au cours du mois de janvier 2025, au moins 14 personnes (12 hommes et deux femmes) dans les provinces du Nord-Kivu, du Haut-Katanga et du SudKivu. Par ailleurs, au cours de la période en revue, le BCNUDH a documenté l’évasion de 36 détenus. En plus, le 27 janvier 2025 à Goma, au moins 4.767 détenus se sont évadés de la prison centrale de Muzenze lors de la prise de la ville par le M23/RDF. Les acteurs judiciaires ont confirmé qu’au moins 164 femmes ont été violées par des détenus de sexe masculin lors de l'évasion. Au moins 150 femmes ont également péri dans un incendie au cours de cette évasion.
En matière de lutte contre l’impunité, les poursuites à l’encontre des auteurs de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme ont donné lieu à la condamnation à la peine de mort de cinq personnes, dont quatre membres des forces de défense et de sécurité congolaises (deux FARDC et deux agents de la PNC).
Dans le cadre de la coopération technique, le BCNUDH a organisé sur l’ensemble du territoire au moins trois activités de formation et de sensibilisation au profit de 167 personnes, dont 128 hommes et 39 femmes en janvier 2025. Ces activités de promotion ont ciblé des membres des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de droits de l’homme, des autorités etatiques, ainsi que des membres des forces de defense et de sécurité congolaises.
Pour toute information supplémentaire
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Ce samedi 15 mars 2025, la Session Ordinaire de mars s’est ouverte au Sénat sous la présidence de l’Honorable Jean-Michel Sama Lukonde. En présence de nombreuses personnalités politiques, judiciaires et diplomatiques, cette session s’annonce cruciale, avec en tête des priorités la situation sécuritaire alarmante que traverse la République Démocratique du Congo. Le président de la Chambre haute a insisté sur la gravité de la situation de l’heure, marquée par l’agression rwandaise et les exactions de ses supplétifs du M23/AFC.
Dans son discours solennel, Jean-Michel Sama Lukonde a dressé un tableau sombre de la situation à l’est du pays. Il a dénoncé l’occupation de certaines villes et localités par une armée étrangère, en violation flagrante du droit international. Cette occupation s’accompagne de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, tels que les viols, les pillages, les assassinats, l’enrôlement forcé de mineurs et les déplacements massifs de populations. Le président du Sénat a particulièrement souligné l’utilisation du viol comme arme de guerre, un fléau qui, en ce mois de mars dédié à l’autonomisation des femmes, interpelle la conscience collective.
Face à ces atrocités, Sama Lukonde a salué les efforts du gouvernement pour documenter les violations des droits de l’homme. Cette démarche vise à permettre à la RDC de saisir les instances judiciaires internationales afin de réhabiliter l’honneur des victimes et de la Nation. Il a rappelé que la RDC paie un lourd tribut en raison de son hospitalité et de ses richesses naturelles, tout en réaffirmant la détermination du peuple congolais à défendre sa souveraineté.
Dans un ton ferme, le président du Sénat a adressé un message clair aux ennemis de la RDC : ‘’Nous ne plierons, ni ne céderons jamais’’. Il a réitéré l’engagement du pays dans les processus diplomatiques de Nairobi et de Luanda, tout en affirmant que certaines lignes, comme l’intangibilité des frontières, ne sauraient être franchies. Sama Lukonde a également dénoncé les complicités internes et externes qui alimentent les rébellions et les groupes armés, rappelant que la souveraineté territoriale de la RDC n’est pas négociable.
Le président de la Chambre haute a félicité le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour ses efforts diplomatiques ayant conduit à la condamnation internationale de l’agression rwandaise. Il a notamment salué l’adoption de la résolution 2773 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, une avancée significative dans la reconnaissance des souffrances du peuple congolais.
Plus loin dans son adresse, Jean-Michel Sama Lukonde a exhorté le gouvernement à prendre des mesures adaptées pour atténuer les impacts de la crise sécuritaire. Il a insisté sur la nécessité d’une action concertée pour protéger les populations et renforcer la résilience nationale face aux défis actuels.
Cette session ordinaire de mars 2025 s’inscrit dans un contexte critique pour la RDC. Les débats et décisions qui en découleront seront déterminants pour l’avenir du pays, alors qu’il continue de faire face à des défis sécuritaires, diplomatiques et humanitaires majeurs.
La Pros.
ALLOCUTION DE L’HONORABLE PRESIDENT DU SENAT PRONONCEE A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DE LA SESSION ORDINAIRE DE MARS 2025
Honorable Président de l’Assemblée Nationale et Distingué Collègue ;
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle ;
Monsieur le Premier Président de la Cour de Cassation ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour de Cassation ;
Madame la Première Présidente du Conseil d'État ;
Monsieur le Procureur Général près le Conseil d'Etat ;
Monsieur le Président de la Haute Cour Militaire ;
Monsieur l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire ;
Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour des Comptes ;
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social ;
Messieurs les Présidents des Institutions d’Appui à la Démocratie ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions diplomatiques et Représentants du Système des Nations Unies, de l’Union Africaine et des Organisations Internationales ;
Mesdames et Messieurs les Membres des Bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat ;
Honorables Sénatrices et Sénateurs, chers Collègues ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Officiers Généraux et Supérieurs des Forces armées et de la Police nationale ;
Monsieur le Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Monsieur le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa ;
Monsieur le Bourgmestre de la Commune de Lingwala ;
Messieurs les Représentants et Chefs des Confessions religieuses ; Distingués invités, en vos titres et qualités respectifs ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ;
La Session ordinaire de mars s’ouvre, ce jour, en application des dispositions des articles 115, alinéa 1er point 1 de la Constitution et 83, alinéa 1er point 1 du Règlement intérieur du Sénat. C’est la deuxième session ordinaire de notre mandature.
Avant toute chose, permettez-moi de saluer et de remercier nos invités, venus nombreux honorer notre Chambre en ce jour solennel.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
Après ce temps de vacances parlementaires, ponctué par deux sessions extraordinaires, j’espère que chacun de nous a pu reprendre de l’énergie pour affronter les défis qui nous attendent, ayant à l’esprit que cette session sera fortement marquée par la situation sécuritaire que traverse notre pays.
Ainsi, je souhaite un bon retour dans cet hémicycle à chacune et à chacun de nous, en nous invitant, d’ores et déjà, à déposer les rapports des vacances parlementaires dans les quinze jours, conformément aux dispositions de l’article 240 du Règlement intérieur du Sénat.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
Point n’est besoin de rappeler que l’heure est grave, voir même très grave.
Au moment où nous ouvrons cette session, certaines villes, certains territoires et localités de l’est de notre pays sont encore sous l’occupation de l’armée rwandaise et de ses supplétifs de l’AFC/M23, en violation délibérée du droit international.
Et pendant ce temps, des faits constitutifs de crime de guerre et de crime contre l’humanité sont constamment commis, à savoir, les viols, les pillages, les tueries et assassinats, l’enrôlement forcé des jeunes et des enfants mineurs, les déplacements massifs des populations, pour ne citer que ceux-là.
Nous ne pouvons passer sous silence le viol des femmes et jeunes filles utilisé comme arme de guerre en ce mois de mars où les Nations Unies sont entrain de renforcer l’autonomisation économique de femmes dans le monde. Combat dans lequel sont aussi engagées les femmes congolaises.
Au regard de tous ces crimes de masse, j’encourage les initiatives du Gouvernement qui consistent à documenter tous les cas de violations des droits de l’homme, pour que notre pays puisse saisir les instances judiciaires internationales, afin de réhabiliter l’honneur de toutes les victimes et de la Nation congolaise.
En mémoire des membres des forces de défense et de sécurité, tant nationales que celles des pays amis, en l’occurrence l’Afrique du Sud et le Malawi, ainsi que les vaillants Wazalendo tombés sur le champ de bataille, armes à la main, des forces de maintien de la paix et de toutes les victimes civiles tuées par la barbarie rwandaise, je vous prie de bien vouloir vous lever pour observer une minute de silence.
Je vous remercie.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
Face aux défis sécuritaires majeurs qui se présentent devant nous depuis l’occupation de Goma, de Bukavu et de certains autres territoires et localités dans la partie Est du pays, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat et Garant de la Nation, a associé l’Assemblée Nationale et le Sénat à la réflexion relative au Plan de sortie de crise dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Ce qui a justifié la convocation de l’Assemblée Nationale et du Sénat en Session extraordinaire, du 04 au 13 février 2025.
Au terme de cette Session extraordinaire, les deux Chambres du Parlement ont soumis leur contribution à la primeur de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, articulée principalement sur des stratégies diplomatiques et politiques.
En outre, au cours de cette même Session extraordinaire, les deux Chambres ont assisté à la présentation et la prestation de serment de deux juges de la Cour Constitutionnelle et du Procureur Général près cette Cour.
Tout en condamnant, une fois de plus, l’agression dont notre pays est victime, je nous exhorte de sensibiliser les populations de nos circonscriptions électorales respectives, à s’engager dans la mobilisation générale afin de barrer la route à la velléité expansionniste du Rwanda, qui pille systématiquement les ressources naturelles et stratégiques de notre pays.
Dans cette veine, durant les vacances parlementaires qui viennent de s’achever, j’ai effectué une itinérance dans les quatre provinces de l’espace Grand-Katanga, pour lancer le message fort de cohésion et d’unité nationales de toutes les couches de notre population vivant dans cet espace, et de mobilisation des jeunes dont je salue l’engagement manifeste de ceux qui ont décidé d’intégrer nos forces de défense et de sécurité.
Exercice auquel vous vous êtes également livré dans vos circonscriptions respectives.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La République Démocratique du Congo paie le prix fort du fait de son hospitalité et des richesses naturelles dont Dieu l’a dotée.
Aux ennemis de notre pays, nous disons que nous ne plierons, ni ne céderons jamais. Dans le cadre de la diplomatie, les processus de Nairobi et de Luanda sont déjà engagés. Mais certaines lignes ne sauront être franchies, notamment la remise en cause de l’intangibilité de nos frontières.
Pour ainsi dire, et par acquis de conscience, nous ne négocierons jamais la souveraineté territoriale de notre pays.
Le peuple congolais n’a que trop souffert de certains de ses voisins et multinationales qui sous-traitent leurs actions par des rebellions et des groupes armés, avec la complicité de certains de nos compatriotes.
C’est pourquoi, n’en déplaise aux tenants des solutions extraverties, je voudrais rappeler cette belle phrase de Luc HUYSE, je cite :
« L’assimilation d’un passé tragique est au premier chef l’affaire du pays où la douleur a été subie » Fin de citation.
A ce sujet j’insiste qu’il revient à la République Démocratique du Congo de tout mettre en œuvre pour trouver des solutions à ses problèmes. Ainsi, notre pays se construira avec les bras des congolaises et congolais, ceci dans la cohésion et l’unité nationales.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
L’engagement de la République Démocratique du Congo sur le front diplomatique porte ses fruits.
Je tiens ici à saluer et à féliciter Son Excellence Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’Etat et Garant de la Nation, ainsi que le Gouvernement, pour cette dynamique de la diplomatie agissante.
Désormais, aux Nations Unions tout comme dans les différentes assises internationales, continentales, régionales, et sous-régionales, la voix de notre pays se fait entendre et l’implication du Rwanda dans la guerre qui nous est imposée ne fait plus l’ombre d’aucun doute.
Dans ce registre, je salue l’adoption, à l’unanimité, de la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, lors de sa séance du 21 février 2025.
Je salue de même les condamnations et les mesures prises par certains pays occidentaux contre le Rwanda, à savoir, les Etats Unis d’Amérique, l’Allemagne, la Belgique et le Royaume Uni.
C’est ici le lieu de fustiger et condamner les actes injustifiés de ceux qui se sont attaqués aux ambassades de certains pays lors de dernières manifestations populaires qui ont eu lieu à la suite de la prise de la ville de Goma par l’armée ruandaise et ses affidés.
Concernant la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en particulier, il y a lieu de noter qu’elle exige la cessation immédiate des hostilités par le groupe armé M23 ainsi que le retrait sans condition des forces rwandaises de notre territoire national, marquant ainsi la reconnaissance claire de la gravité de la situation sécuritaire dans la partie Est de notre pays et de l’urgence d’y mettre définitivement un terme.
Toutefois, si cette résolution constitue une avancée significative sur le plan diplomatique, elle ne saurait produire d’effets concrets sans une volonté politique ferme et des actions immédiates sur le terrain.
A cet effet, j’appelle instamment la communauté internationale, les Nations Unies et toutes les parties impliquées, d’une manière ou d’une autre, à prendre des mesures concrètes pour garantir la mise en œuvre effective de cette résolution. Les souffrances endurées par nos compatriotes, victimes de violences récurrentes et d’instabilité chronique, exigent que ces engagements se traduisent en actes tangibles et rapides.
Ainsi, notre Chambre législative reste vigilante quant à l’application de cette résolution et réaffirme son engagement indéfectible en faveur de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la paix durable en République Démocratique du Congo.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La diplomatie parlementaire n’étant pas restée inactive, j’ai reçu, en audience les Ambassadeurs des Etats Unis d’Amérique et de la République Populaire de Chine ainsi que le Représentant Spécial de l’Union Européenne dans la Région des Grands Lacs.
Avec ces hôtes, j’ai échangé notamment sur l’agression dont notre pays est victime, la violation des droits humains et les dernières décisions prises par l’Union Européenne contre le Rwanda, pour lesquelles nous attendons des sanctions concrètes.
En outre, au lendemain de la chute de Goma, l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale et moi avons reçu un message d’encouragement et de consolation, sous forme de déclaration, émanant du Secrétaire Général de l’Union Parlementaire Africaine, « UPA » en sigle, une organisation interparlementaire dont notre Parlement est membre.
En réaction à cette déclaration, au nom de tous les parlementaires de la République Démocratique du Congo, l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale et moi, tout en louant l’initiative prise par cette organisation parlementaire continentale, nous avons relevé que cette déclaration aurait atteint son but si le Rwanda avait été pointé du doigt, sans ambiguïté, comme le véritable instigateur de la tragédie que vivent nos compatriotes depuis trois décennies.
Plus que jamais, avons-nous poursuivi, toute l’Afrique doit être solidaire avec le peuple congolais qui souffre des affres de la guerre du fait de son voisin, le Rwanda, également membre de l’UPA.
Sur ce front de la diplomatie, le Sénat reste entièrement engagé à accompagner Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La situation économique de notre pays nous invite à une réflexion approfondie. En effet, après l’adoption et la promulgation du budget 2025, nous voici entraînés dans les méandres des conséquences de la guerre d’agression.
Les assignations en recettes, telles qu’attendues, risquent de ne pas être réalisées à la hauteur des indicateurs de l’ambition du pays.
Les services d’assiettes seraient en difficulté de fonctionner normalement et de collecter les recettes prévues.
Face à cette situation préoccupante, j’exhorte le Gouvernement à prendre des mesures qui s’imposent pour mitiger les chocs pouvant survenir.
La réduction du train de vie des institutions, telle que préconisée par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, doit être considérée comme l’une des mesures phares de l’effort que nous apportons à la guerre.
De la même manière que l’économie de notre pays a su faire preuve de beaucoup de résilience lors des évènements passés, notamment la crise sanitaire de la COVID19, la guerre en Ukraine et les autres catastrophes dans le monde, j’en appelle à une mobilisation totale de notre population.
J’aimerai ici inciter le Gouvernement à exploiter sérieusement la piste de la diversification de notre économie telle que l’a toujours recommandé le Président de la République, pour faire face aux effets pervers de la mobilisation du fait de l’occupation injuste et barbare de certaines parties de notre pays.
Je ne saurais terminer ce chapitre sans évoquer l’exercice rigoureux des moyens de contrôle parlementaire sur les fonds alloués à nos Services de Défense et de Sécurité qui doit être de mise.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La croissance économique d’un pays dépend aussi de ses infrastructures.
Je saisis cette occasion pour exhorter le Gouvernement à poursuivre les travaux de réhabilitation et de construction de nouvelles infrastructures, intégrant des technologies modernes qui prennent toutefois compte de la protection de l’environnement.
Dans ce cadre, je tiens à rappeler la problématique persistante de la mobilité des populations dans les grandes villes, en particulier à Kinshasa, où les embouteillages deviennent un véritable casse-tête. A ce jour, nos horaires de travail sont fortement perturbés, avec comme conséquence, la baisse du rendement et de la productivité tant des travailleurs que des étudiants et élèves.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La situation sociale devient de plus en plus préoccupante, surtout pour nos compatriotes des villes, territoires et localités occupées par l’armée rwandaise et ses affidés de l’AFC/M23.
La vie devient intenable avec les tueries de la population civile, l’obligation des enfants de rejoindre les groupes armés, le pillage, le viol des femmes et jeunes filles.
J’exhorte le Gouvernement à déployer tous les efforts nécessaires pour des solutions urgentes à ces défis cruciaux.
Il est certes vrai que beaucoup de moyens supplémentaires sont affectés à l’effort de guerre, mais il est judicieux de ne pas casser le rythme du développement social déjà enclenché.
En ce qui nous concerne, Chers Collègues, outre la mise en place d’une caisse de solidarité en faveur de nos compatriotes victimes de la guerre, je nous invite à rester activement engagés dans l’élan de l’effort de guerre en faveur des vaillants éléments de nos Forces Armées et de Défense.
Je tiens à saluer ici la solidarité des Cadres et Agents de l’Administration du Sénat qui sont également engagés dans ce même élan.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale et Distingué
Collègue ;
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle ;
Monsieur le Premier Président de la Cour de Cassation ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour de Cassation ;
Madame la Première Présidente du Conseil d'État ;
Monsieur le Procureur Général près le Conseil d'Etat ;
Monsieur le Président de la Haute Cour Militaire ;
Monsieur l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire ;
Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour des Comptes ;
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social ;
Messieurs les Présidents des Institutions d’Appui à la Démocratie ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions diplomatiques et Représentants du Système des Nations Unies, de l’Union Africaine et des Organisations Internationales ;
Mesdames et Messieurs les Membres des Bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat ;
Honorables Sénatrices et Sénateurs, chers Collègues ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Officiers Généraux et Supérieurs des Forces armées et de la Police nationale ;
Monsieur le Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Monsieur le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa ;
Monsieur le Bourgmestre de la Commune de Lingwala ;
Messieurs les Représentants et Chefs des Confessions religieuses ; - Distingués invités, en vos titres et qualités respectifs ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ;
Je ne saurais clore mon adresse sans rappeler la résistance et la résilience qui doivent caractériser le peuple congolais dans son ensemble, telle que noblement prônées par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat.
Soyons déterminés et alignons-nous derrière le Commandant Suprême des Forces Armées.
Cette guerre, nous la gagnerons car notre cause est juste et Dieu est de notre côté.
A nos Forces de Défense et de Sécurité, je tiens à les assurer qu’elles peuvent compter sur l’accompagnement du peuple congolais que nous représentons.
Leur bravoure et leur détermination constituent, au-delà de l’appel à la mobilisation et à l’intégration des jeunes dans l’armée, un motif réel d’encouragement.
A vous nos compatriotes qui vivez dans les villes, territoires et localités sous occupation, sachez que nos cœurs saignent face aux affres que vous font subir les militaires rwandais et leurs affidés.
La solidarité nationale est lancée pour vous venir en aide, car le patriotisme continuera à couler dans les veines de tout congolais, partout où il se trouve.
Ensemble, unis, et comme un seul homme relevons les défis que les ennemis de la République nous lancent. LE CONGO RESTERA UN ET INDIVISIBLE, quoi qu’il en soit, quoiqu’il en coûte.
Notre serment demeure : « NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO » Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son peuple
Je vous remercie.
Sur ce, je déclare ouverte la Session ordinaire de mars 2025.
Après trois mois des vacances parlementaires passées sans repos, les Députés Nationaux ont, Conformément à l’article 115 de la Constitution, appuyé par l’article 68 du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale, repris le Chemin de l'hémicycle le samedi 15 mars 2025. Cette session ordinaire de mars 2025 s'ouvre dans un contexte très particulier, marqué par l'agression Rwandaise sous couvert de ses supplétifs du M23/AFC dans l'Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Préoccupé par cette situation qui a endeuillé le pays, le Président de l'Assemblée Nationale, le Professeur Vital Kamerhe, est revenu dans son discours d'ouverture sur le périple diplomatique engagé par la Chambre basse du Parlement, en droite ligne avec l’action du Président de la République, et en appui aux efforts du Gouvernement pour le retour de la paix en RDC.
« Nous avons obtenu de l’Assemblée Parlementaire Francophone(APF), réunie à Montréal la condamnation de l'agression Rwandaise contre la République Démocratique du Congo en Juillet 2024. Ce principe a été défendu et réaffirmé à l’occasion de notre participation à la réunion du comité exécutif de l’APF tenue à Can Tho au Vietnam en Janvier 2025. En outre, nous avons obtenu du Parlement Panafricain l'adoption d’une déclaration de solidarité pour la cessation de la guerre en République Démocratique du Congo », a rappelé le Speaker de la Chambre basse du Parlement.
Toujours dans la recherche du retour de la paix en République démocratique du Congo, le Professeur Vital Kamerhe a salué la solidarité manifestée par plusieurs Pays et organisations internationales qui ont condamné cette Agression Rwandaise sur le sol Congolais.
« Quoiqu’encore insuffisantes, les sanctions et condamnations internationales contre le Rwanda pour son soutien à la rébellion du M23 sont une étape importante pour restaurer la vérité sur ce conflit qui n’a que trop duré. A ce titre, il sied de souligner l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la Résolution 2773, proposée par la France, qui pointe nommément le Rwanda comme force d’agression en RDC. Dans la même perspective, il y a lieu de saluer les actions diplomatiques de la Belgique autant que celles du Canada, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et plus généralement de l’Union européenne, qui témoignent de leur volonté à soutenir le peuple Congolais dans le rétablissement de la paix et dans la préservation de son intégrité territoriale. Sur le même registre, il est important de féliciter les efforts diplomatiques des Pays de la sous-région notamment, ceux de la SADC et de l’EAC qui sont engagés aux côtés de la République Démocratique du Congo pour assurer une paix durable dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, pilotés respectivement par leurs Excellences João Lourenço, Président de la République d’Angola et Uhuru Kenyatta, ancien Président du Kenya », a-t-il salué.
Avant de clore son Speech, le Professeur Vital Kamerhe a tenu à faire échos à l’appel du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo quant à l’unité et la cohésion nationale et lui a adressé par la même occasion un message profond de soutien et religieux inspiré des saintes écritures.
« Au Président de la République, Chef de l’Etat, je voudrais exprimer ces mots inspirés des saintes écritures du livre de Psaumes, chapitre 32, verset 8 qui dit « Je t’instruirai et te montrerai la voie que tu dois suivre, je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi...Que le Saint-Esprit vous inspire et vous guide en ce temps particulier pour que s’accomplisse le miracle du bâton de Moïse afin que les obstacles les plus coriaces soient brisés et que les voies les plus. Inattendues soient ouvertes vers la paix, le progrès et la prospérité de notre pays et de son Peuple », a conclu le Président de l'Assemblée Nationale.
Cette session ordinaire de mars 2025 au cours de laquelle beaucoup de propositions de lois seront examinées, servira également de cadre aux élus Nationaux pour initier des réformes ainsi que faire des recommandations utiles pour le retour imminent de la paix en République Démocratique du Congo.
La Rentrée parlementaire étant Intervenue une semaine après la célébration de la Journée Internationale des droits de la Femme, le Professeur Vital Kamerhe a ainsi profité pour saluer l’engagement de la Femme Congolaise et s'est s’engagé à travailler pour le renforcement de leur autonomisation.
La Pros.
DISCOURS DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE PRONONCE AU COURS DE LA CEREMONIE D’OUVERTURE DE LA SESSION ORDINAIRE DE MARS 2025
Honorable Président du Sénat et Estimé Collègue ;
Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle ;
Monsieur le Premier Président de la Cour de Cassation ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour de Cassation ;
Madame la Première Présidente du Conseil d’Etat ;
Monsieur le Procureur Général près le Conseil d’Etat ;
Monsieur le Premier Président de la Haute Cour Militaire ;
Monsieur l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire ;
Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes ; Honorables Membres des Bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat ;
Honorables Députés et Sénateurs ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Messieurs les Présidents des Institutions d’Appui à la Démocratie ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations spécialisées du Système des Nations Unies et des Organisations Internationales ;
Messieurs les Représentants et Chefs des Confessions Religieuses ;
Mesdames et Messieurs les Officiers Généraux et Supérieurs des Forces Armées et de la Police Nationale ;
Honorable Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Monsieur le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Madame la Bourgmestre de la Commune de Lingwala ;
Distingués Invités, en vos titres et qualités respectifs ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ;
Après trois mois de vacances parlementaires qui n’ont pas été de tout repos ni pour vous ni pour moi, je voudrais vous exprimer ma joie de vous retrouver en ce jour pour poursuivre ensemble les nobles tâches que notre peuple nous a confiées.
En effet, c’est en application des articles 115 de la Constitution et 68 de notre Règlement Intérieur que s’ouvrira ce jour la Session Ordinaire de mars 2025.
Cette session ordinaire s’ouvre sur une note particulièrement amère considérant la détérioration de la situation sécuritaire dans notre pays, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri. En effet, contre le Droit international et contre l’impératif d’unité des peuples africains, le Rwanda a entrepris à travers la rébellion du M23, une campagne militaire injustifiée et particulièrement meurtrière, consacrant la violation de notre souveraineté et de l’intégrité de notre territoire.
Tout en réitérant avec la plus grande fermeté notre condamnation de cette agression, c’est ici l’occasion de saluer le courage et la bravoure de nos forces armées qui luttent sans relâche aux côtés des patriotes Wazalendo pour défendre notre patrie, au péril de leurs vies. Je vous invite donc à vous lever pour observer une minute de silence en mémoire de ces vaillants combattants mais aussi en mémoire de toutes les congolaises et tous les congolais ainsi que toutes les autres personnes dont les vies ont été injustement fauchées dans cette guerre qui dure depuis trois décennies maintenant.
Honorables Députés et chers collègues,
Distingués invités,
Cet hommage serait incomplet s’il ne souligne pas la détermination et l’engagement personnel de son Excellence Monsieur le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, commandant suprême des forces armées de la République Démocratique du Congo et garant du bon fonctionnement de nos institutions. Nous sommes tous témoins des ressources engagées et des efforts déployés sur divers fronts, pour restaurer l’intégrité territoriale et protéger les populations civiles contre la barbarie de l’agresseur et les multiples violations des droits de l’homme dans les territoires occupés.
C’est suite à cet engagement du Chef de l’Etat et aux efforts inlassables du Gouvernement que des avancées diplomatiques notables ont été réalisées. Quoiqu’encore insuffisantes, les sanctions et condamnations internationales contre le Rwanda pour son soutien à la rébellion du M23 sont une étape importante pour restaurer la vérité sur ce conflit qui n’a que trop duré.
A ce titre, il sied de souligner l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations Unies de la Résolution 2773, proposée par la France, et qui pointe nommément le Rwanda comme force d’agression en RDC. Dans la même perspective, il y a lieu de saluer les actions diplomatiques de la Belgique autant que celles du Canada, de l’Allemagne, du Royaume-Uni, des Etats-Unis et plus généralement de l’Union européenne, qui témoignent de leur volonté à soutenir le peuple congolais dans le rétablissement de la paix et dans la préservation de son intégrité territoriale.
Sur le même registre, il est important de féliciter les efforts diplomatiques des pays de la sous-région notamment ceux de la SADC et de l’EAC qui sont engagés aux côtés de la République Démocratique du Congo pour assurer une paix durable dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, pilotés respectivement par leurs Excellences João Lourenço, Président de la République d’Angola et Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya.
Cet élan de solidarité venu des pays amis s’est aussi traduit par le déploiement de troupes de diverses nationalités qui, au nom du principe de l’intangibilité des frontières ont été engagées au combat parfois jusqu’au sacrifice suprême. C’est pour moi l’occasion de rendre un hommage appuyé aux quatorze soldats Sud-Africains du contingent de la SAMIDRC, tombés en défendant la ville de Goma.
Honorables Députés et chers collègues,
Distingués invités,
En droite ligne avec l’action de son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, et en appui aux efforts du Gouvernement de la République, l’Assemblée nationale s’est déployée vigoureusement à travers la diplomatie parlementaire.
A ce titre, nous avons obtenu de l’Assemblée Parlementaire Francophone (APF), réunie à Montréal en juillet 2024, la condamnation de l’agression rwandaise contre la République Démocratique du Congo. Ce principe a été défendu et réaffirmé à l’occasion de notre participation à la réunion du comité exécutif de l’APF tenue à Can Tho au Vietnam en janvier 2025. En outre, nous avons obtenu du Parlement Panafricain, l’adoption d’une Déclaration de solidarité pour la cessation de la guerre en République Démocratique du Congo.
Le périple diplomatique engagé par l’Assemblée nationale nous a conduit à rencontrer nos homologues de la France, de la Côte d’Ivoire, de l’Egypte, de la Mauritanie, du Ghana, du Maroc, de l’Afrique du sud et plus récemment d’Israël, pour non seulement épingler l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC, condamner la violation de notre intégrité nationale mais aussi appeler à des sanctions contre les forces d’agression ainsi qu’à un soutien diplomatique plus affirmé en faveur de la République Démocratique du Congo et ses institutions.
L’Assemblée nationale s’est aussi engagée en tant qu’autorité budgétaire à accompagner les efforts du Chef de l’Etat et de son Gouvernement, notamment ceux visant l’amélioration des conditions de vie des hommes en uniforme. Cet engagement s’est reflété dans la Loi de Finances 2025 et continuera à animer les élus dans leur travail d’allocation des ressources publiques mais surtout de contrôle de l’effectivité de l’utilisation rationnelle des moyens destinés à l’effort de guerre.
C’est ici le lieu de remercier les Honorables Députés qui ont consenti à contribuer à l’effort de guerre en cédant une partie de leurs émoluments. L’Honorable Questeure a été instruite de procéder dès ce Lundi prochain, au versement des montants collectés au compte ouvert par le Gouvernement à cet effet.
Merci Honorables Députés.
Honorables Députés et chers collègues,
Distingués invités,
A la demande expresse de son Excellence Monsieur le Président de la République et conformément aux dispositions des articles 116 de la Constitution, 69 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale, une Session extraordinaire a été convoquée en décembre 2024, comme l’a souligné tout à l’heure mon collègue Président du Sénat. Les Honorables députés et sénateurs ont été invités à réfléchir sur les stratégies diplomatiques et politiques de sortie de crise, en appui à l’action déjà entreprise par le Gouvernement. Une série de propositions concrètes a été élaborée et soumise à la meilleure attention du Chef de l’Etat.
Considérant l’urgence de la restauration de l’intégrité territoriale et à titre exceptionnel, l’Assemblée nationale a organisé des auditions en commissions de certains membres du Gouvernement pendant les vacances parlementaires. Il s’est agi principalement des Vice-premiers ministres, Ministres de l’intérieur, de la défense nationale et de la Fonction publique, du Ministre d’Etat, ministre du budget ainsi que du Ministre de Finances. Les recommandations issues desdites auditions seront soumises à l’examen de la plénière avant leur transmission au Gouvernement.
Honorables Députés et Chers Collègues,
Distingués invités,
Durant la Session ordinaire, conformément à l’article 145 du Règlement intérieur, les élus sont appelés à déposer au Bureau de l’Assemblée nationale dans un délai de 15 jours à dater de l’ouverture de la session, les rapports des vacances parlementaires.
Cette session sera consacrée à l’examen des matières adoptées par la conférence des présidents au cours de sa réunion de vendredi 14 février 2025.
Par ailleurs, l’Assemblée nationale s’attèlera à l’examen, pour avis, des résolutions du conseil supérieur de la cour des comptes, conformément à l’article de l’article 41 de la Loi Organique N° 18/24 du 13 mars 2018 portant composition, organisation de la cour des comptes.
Aussi, la présente Session examinera-t-elle les rapports de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI),
Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et du
Conseil Supérieur de l’Audio-visuel et de la Communication (CSAC).
Honorables Députés et Chers Collègues,
Distingués invités,
Je ne saurais clore mon propos sans faire échos à l’appel du Chef de l’Etat quant à l’unité et la cohésion nationale. Face aux innombrables menaces existentielles, la nécessité historique de la survie et de la conservation de notre peuple l’emporte largement sur toute forme de clivage et de division. Nous devons nous transcender et trouver les moyens politiques de bâtir une vision unifiée de l’histoire et de l’avenir de notre pays.
J’en appelle ici aux dignes élus de notre peuple de s’engager avec sincérité dans la lutte contre toute forme de discrimination et stigmatisation pour rassembler les congolaises et congolais de toute origine et appartenance politique autour de l’impératif de préserver la paix et la sécurité, autant que l’intégrité de notre territoire pour les générations actuelles et futures. C’est dans ce cadre que l’initiative législative portant sur la lutte contre le tribalisme, le racisme et la xénophobie devra faire l’objet d’une attention soutenue.
C’est au prix du dépassement de l’horizon des intérêts individuels que nous préserverons notre pays du spectre de la balkanisation qui plane sur lui depuis quelques décennies.
Alors que les forces de la division sont activement à l’œuvre et recherchent à tout prix à fragiliser la cohésion nationale, notamment à travers les réseaux sociaux, je voudrais en ma qualité de Président de l’Assemblée nationale, vous encourager, vous élus du peuple, à user de toute votre influence au sein de la population et de la classe politique pour consolider cette unité, véritable rempart contre les assauts de l’ennemi et vecteur de mobilisation.
Par ailleurs, il serait illusoire d’envisager la paix sans se doter de moyens militaires indispensables à sa pérennisation. Je rappelle donc l’impératif d’augmenter les capacités dissuasives de l’armée nationale, tant pour prévenir les conflits que pour lui permettre de répondre de manière autonome à toute menace, qu’elle soit intérieure ou extérieure. Menace qui compromettrait la stabilité, la sécurité et l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo. Il faudrait que le Monde sache qu’aucun congolais n’acceptera que les forces de la division l’emportent sur l’esprit d’unité et de cohésion hérité des pères de notre nation.
C’est pour cela, que je vous invite, Honorables Députés, à examiner la possibilité d’introduire sous la forme la mieux adaptée et selon la faisabilité technique et financière, le service national et le service militaire obligatoires, pour mobiliser de façon coordonnée et méthodique les forces vives de la nation, particulièrement notre jeunesse, au bénéfice de la défense nationale.
In fine, je voudrais relever que la situation tragique que nous traversons n’est malheureusement pas propre à notre pays. Dans le monde en général et plus particulièrement sur notre continent, l’Afrique, d’autres peuples souffrent, comme au Burkina-Faso, au Niger, au Mali et au Sud du soudan des effets néfastes de conflits militaires inutiles et évitables.
Cet élan de solidarité auquel je vous ai convié devrait donc s’étendre au-delà des frontières de la République Démocratique du Congo pour que les africains arrêtent d’endeuiller d’autres africains et que les ressources naturelles dont nous disposons en abondance soient le catalyseur d’une prospérité partagée et non plus une source de convoitise, d’opprobre et de malédiction. L’histoire renseigne que des peuples autrefois belligérants ont su trouver la voie d’une coopération harmonieuse et mutuellement bénéfique. Faudrait-il citer ici l’exemple de la France et de l’Allemagne.
Honorables Députés et Chers Collègues,
Distingués invités,
En ce mois particulier consacré à la promotion des droits de la femme, je voudrais saluer l’engagement de la femme congolaise qui œuvre sans relâche et contribue de façon significative à la vie nationale. Nous nous engageons à les accompagner dans toutes les initiatives visant à renforcer leur autonomisation et leur participation à la vie politique.
Honorable Président du Sénat et Estimé Collègue ;
Excellence Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle ;
Monsieur le Premier Président de la Cour de Cassation ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour de Cassation ;
Madame la Première Présidente du Conseil d’Etat ;
Monsieur le Procureur Général près le Conseil d’Etat ;
Monsieur le Premier Président de la Haute Cour Militaire ;
Monsieur l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire ;
Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes ; Honorables Membres des Bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat ;
Honorables Députés et Sénateurs ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Messieurs les Présidents des Institutions d’Appui à la Démocratie ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations spécialisées du Système des Nations Unies et des Organisations Internationales ;
Messieurs les Représentants et Chefs des Confessions Religieuses ;
Mesdames et Messieurs les Officiers Généraux et Supérieurs des Forces Armées et de la Police ;
Honorable Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Monsieur le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Bureau de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Madame la Bourgmestre de la Commune de Lingwala ;
Distingués Invités, en vos titres et qualités respectifs ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ;
Je voudrais terminer mon adresse par une note d’espoir et d’interpellation en disant à nos populations de l’Est actuellement en proie à des violences de tout genre que quelle que soit la durée de la guerre, la victoire appartient à la paix et elle sera restaurée.
Au Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, je voudrais exprimer ces mots inspirés de saintes écritures du livre de Psaumes, chapitre 32, verset 8, qui dit : « Je t’instruirai, je te montrerai la voie que tu dois suivre, je te conseillerai, j’aurai le regard sur toi ». C’est Dieu qui parle au Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Que le Saint-Esprit vous inspire et vous guide en ce temps particulier pour que s’accomplisse le miracle du bâton de Moïse, afin que les obstacles les plus coriaces soient brisés et que les voies les plus inattendues s’ouvrent vers la paix, le progrès et la prospérité de notre pays, de son peuple et de l’ensemble de l’Afrique. Ici, c’est moi qui m’adresse au Président de la République.
Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son peuple.
Le Président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahamoud Ali Youssouf, a salué mercredi la rencontre trilatérale qui s’est tenue à Doha entre le président rwandais Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, sous la médiation de l’émir du Qatar, Sheikh Tamim bin Hamad Al-Thani.
Dans un communiqué, Mahamoud Ali Youssouf a félicité les deux dirigeants pour leur engagement en faveur du dialogue et de la résolution pacifique du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Il a rappelé que la paix et la stabilité sont indispensables à la prospérité de la région des Grands Lacs et a souligné l’importance de la réaffirmation par les deux chefs d’État de leur engagement pour un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, conformément aux décisions prises lors du sommet conjoint EAC-SADC du 8 février à Dar es Salaam.
L’Union africaine a réitéré son soutien aux efforts régionaux et aux initiatives africaines, notamment les processus de Luanda et de Nairobi, tout en reconnaissant la place des discussions de Doha comme un complément aux mécanismes en place. Le Président de la Commission a également insisté sur la nécessité d’une meilleure coordination entre l’UA, les organisations régionales et les partenaires internationaux afin de garantir une paix durable dans la région.
Mahamoud Ali Youssouf a exprimé sa reconnaissance envers l’émir du Qatar pour son rôle dans la facilitation du dialogue entre Kinshasa et Kigali. Il a enfin appelé les parties prenantes à maintenir la dynamique enclenchée à Doha et à travailler pour la mise en œuvre effective des engagements pris.
Les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame se sont rencontrés mardi à Doha, Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani. La tripartite a convenu notamment d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel sur le terrain dans l’est de la RDC où le Rwanda soutient les rebelles de l’AFC/M23 qui contrôlent les villes de Goma et Bukavu, ainsi que de nombreuses autres entités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement en faveur du processus de paix et ont salué les initiatives en cours, notamment celles de Luanda et de Nairobi, selon le communiqué final.
Le Président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, a reçu ce mercredi 19 mars 2025, une délégation du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) dans son cabinet de travail. Cette rencontre a permis de réaffirmer le partenariat solide entre la Chambre haute du Parlement congolais et cette agence onusienne, et son engagement dans l’accompagnement du Sénat vers une modernisation institutionnelle.
Lors de cette audience, le PNUD a rappelé les avancées réalisées grâce à ce partenariat. Depuis plusieurs années, l'agence a contribué à renforcer les capacités administratives et opérationnelles du Sénat. Parmi les initiatives notables : la mise en place de ressources numériques pour améliorer l’efficacité administrative ; la création d’un système de transcription simultanée des sessions, facilitant la production des comptes rendus ; et l’élaboration de manuels de procédures pour garantir des processus de travail plus fluides et renforcer la recevabilité. Ces efforts ont permis au Sénat de fonctionner avec davantage de modernité et de transparence, soulignant l'importance d'une collaboration durable.
Au cours des échanges, Jean-Michel Sama Lukonde a exposé sa vision stratégique pour la Chambre haute du Parlement. Il a mis en avant son ambition de renforcer la modernisation des systèmes administratifs du Sénat et d’intensifier le dialogue entre celui-ci et les institutions provinciales, conformément au mandat constitutionnel du Sénat. Cette approche vise à consolider la gouvernance nationale tout en intégrant les enjeux locaux.
La délégation du PNUD, conduite par Damien Mama, Représentant résident en RDC, s'est dit convaincu par cette vision. ‘’Nous avons écouté avec beaucoup d'intérêt les ambitions du Président Sama Lukonde. Elles s’alignent sur nos domaines d’intervention, et nous sommes résolus à poursuivre notre accompagnement pour que ces projets prennent forme’’, a-t-il déclaré. Ce soutien promet de renforcer la modernisation du Sénat tout en facilitant la réalisation des objectifs nationaux de développement.
Damien Mama a également souligné l’importance d’une collaboration étroite et continue entre le Sénat et le PNUD. Des rencontres régulières permettront d’évaluer les progrès et d’ajuster les priorités en fonction des besoins. Cette approche s’inscrit dans une volonté partagée de faire du Sénat un modèle
Cet engagement renouvelé entre le Sénat et le PNUD témoigne d’une dynamique positive pour la République Démocratique du Congo. La modernisation des institutions, portée par des partenariats solides, est une étape essentielle pour renforcer la démocratie et la gouvernance dans le pays.
Avec cette coopération, Jean-Michel Sama Lukonde s’impose comme un leader visionnaire, déterminé à doter le Sénat des outils nécessaires pour répondre aux défis institutionnels et contribuer au développement national. Ce partenariat offre une opportunité unique de consolider les acquis et d’aller encore plus loin dans la modernisation de la Chambre haute du Parlement.
Les Evêques de la CENCO et de l'ECC ont reçu l'envoyé spécial du Président Donald Trump et membre du Congrès américain, Ronny Jackson, ce lundi 17 mars 2025, au Centre Interdiocésain, pour discuter sur la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC.
Accompagné de l'ambassadeur des USA à Kinshasa, l'émissaire du Président américain a félicité les Chefs religieux congolais, pour le lancement du Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs. Il a aussi indiqué que la solution durable à cette crise n'est pas militaire.
"Nous croyons que la solution durable à ce problème n'est pas militaire, mais elle passe par des discussions franches entre différentes parties prenantes. Je suis convaincu que l'engagement des Leaders religieux, des évêques de la CENCO et des pasteurs de l'ECC contribue à apporter, dans ce processus, la paix", a-t-il déclaré.
Rappelons qu'avant de rencontrer les évêques, Ronny Jackson a échangé avec le Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dimanche dernier, à la Cité de l'Union africaine. D'après la Présidence de la RDC, les deux personnalités ont discuté sur les questions de développement et de paix en RDC.
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) a exprimé, dimanche, sa profonde préoccupation sur les négociations directes entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le M23/AFC, annoncées pour ce mardi 18 mars 2025 à Luanda. Pour la NSCC, ce dialogue ne doit absolument pas être du pain bénit pour les rebelles dans ce contexte précis où la souveraineté du pays reste menacée. Cette structure attire l’attention des dirigeants congolais sur une série de mesures à brandir en cas des pourparlers avec le M23/AFC pour une solution durable à la crise de l’Est du pays. Il s’agit notamment de la justice pour les victimes, le refus d’intégration des rebelles dans les forces de sécurité, l’identification des combattants étrangers.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE N°01/03/2025
NÉGOCIATIONS DIRECTES AVEC LE M23 : EXIGEONS JUSTICE POUR LES VICTIMES, REFUSONS L'INTÉGRATION DES REBELLES DANS NOS FORCES DE SÉCURITÉ ET PROMOUVONS UNE SOLUTION INCLUSIVE POUR UNE PAIX DURABLE
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) exprime sa profonde préoccupation face à l'annonce de négociations directes entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le groupe rebelle M23, prévues le 18 mars 2025 à Luanda, Angola.
CONTEXTE DES NEGOCIATIONS
Après des mois de conflit dans l'Est de la RDC, l'Angola, en tant que médiateur régional, a annoncé que des pourparlers de paix directs entre les délégations du gouvernement congolais et le M23 débuteront le 18 mars à Luanda.
NOS PREOCCUPATIONS
Justice pour les victimes : Le M23 est responsable de crimes graves, notamment des massacres, des déplacements forcés et des violations des droits de l'homme. Il est impératif que les auteurs de ces atrocités soient traduits en justice et que les victimes obtiennent réparation.
Refus d'intégration dans les forces de sécurité : L'intégration des éléments du M23 dans l'armée, la police ou les services de sécurité nationaux est inacceptable. Une telle mesure compromettrait l'intégrité de nos institutions et mettrait en péril la sécurité nationale.
Identification des combattants étrangers : Des rapports indiquent que des éléments rwandais sont infiltrés au sein du M23. Toute négociation doit se concentrer sur les membres congolais du M23, et non sur des combattants étrangers.
Transformation du M23 en parti politique : Le M23 devra se transformer en parti politique pour participer au processus démocratique en RDC. Toutefois, cette transformation ne peut être envisagée que si le M23 renonce définitivement à la violence, reconnaît ses crimes passés et s'engage à respecter les lois et institutions de la République.
Recherche d'une solution régionale : Pour une paix durable dans la région, il est essentiel que les pays voisins, notamment le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi, engagent des dialogues avec leurs propres mouvements rebelles. Cela contribuerait à stabiliser la région et à réduire les tensions transfrontalières.
Inclusion de l'opposition non armée et de la société civile dans les discussions : Pour assurer une paix véritable et durable, il est crucial que les acteurs de l'opposition non armée et de la société civile participent aux discussions directes avec tous les groupes armés. Leur inclusion garantit que les préoccupations de l'ensemble de la population congolaise sont prises en compte et que les solutions proposées reflètent les aspirations du peuple.
NOS EXIGENCES
Suspension des négociations directes : Nous demandons au gouvernement de suspendre les pourparlers directs avec le M23 tant que les conditions préalables, notamment la justice pour les victimes et la clarification de la composition du groupe, ne sont pas remplies.
Engagement de poursuites judiciaires : Les membres du M23 impliqués dans des crimes doivent être arrêtés et jugés conformément aux lois nationales et internationales.
Refus d'intégration dans les forces de sécurité : Nous réitérons notre opposition à l'intégration des éléments du M23 dans l'armée, la police ou les services de sécurité.
Encadrement de la transformation en parti politique : Si le M23 souhaite se transformer en parti politique, il doit d'abord répondre de ses actes devant la justice et démontrer un engagement réel envers les principes démocratiques.
Promotion du dialogue régional : Nous encourageons le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi à ouvrir des dialogues avec leurs propres mouvements rebelles pour assurer une stabilité régionale.
Participation de l'opposition non armée et de la société civile : Nous insistons pour que les acteurs de l'opposition non armée et de la société civile soient intégrés aux discussions avec tous les groupes armés afin d'assurer une représentation équitable et une solution inclusive.
CONCLUSION
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) reste engagée dans la défense des droits des citoyens et la promotion d'une paix durable. Nous appelons le gouvernement à écouter la voix du peuple et à prendre des décisions qui garantissent la justice, la sécurité et la souveraineté de notre nation. Enfin la NSCC avertie déjà et appelle toute la population congolaise de rester mobilisée et prête à reprendre avec la pression de la rue si toutes ces préoccupations et la foi dans une justice réparatrice ne seront pas rencontrées lors de ces discussions.
Pour mémoire, la NSCC est un vaste réseau national de 800 organisations apolitiques et non partisanes membres et représentée dans les 26 provinces de la NSCC. La NSCC travaille dans l’ancrage et appropriation des valeurs démocratiques, droits de l’homme, culture des bonne pratique électorale, mobilisation sociale, promotion de la participation politique des femmes et des jeunes dans les instances des prises des décisions.
Fait à Kinshasa, le 16 mars 2025
Pour la NSCC
COORDINATION NATIONALE
Tél.+243999999519 et +243999914958
Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
C'est un véritable camouflet pour la médiation angolaise investie de la casquette de la présidence en exercice de l'Union africaine pour initier, pour la 1ère fois, des contacts directs entre Kinshasa et le M23. C'était un pari gagné d'avance pour le président en exercice de l'Union africaine face au Gouvernement congolais qui avait toujours refusé de parler avec ceux qu'il considère comme des terroristes. La partie congolaise se trouve, pourtant, à Luanda pour le rendez-vous de la capitale angolaise.
On revient au scenario où Lourenço avait invité Tshisekedi et, Kagame a refusé de s'y rendre conditionnant ledit sommet aux négociations préalables entre Kinshasa et le M23. Aujourd'hui, c'est la preuve que Kigali se trouve au four et au moulin de l'agression contre la RDC.
Selon un communique de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), ce mouvement ne participera pas aux discussions de Luanda prévues ce mardi 18 mars sous la médiation angolaise. Ledit mouvement dénonce les sanctions individuelles prises par l’Union européenne contre plusieurs de ses dirigeants, affirmant que ces mesures compromettent le dialogue et rendent impossibles les pourparlers tant attendus.
Dans le même communiqué, l’AFC/M23 accuse certaines institutions internationales de "saboter" les efforts de paix en imposant des sanctions successives contre ses membres, y compris à la veille des négociations. Le groupe rebelle estime que ces décisions renforcent la position du Président Félix Tshisekedi, qu’il accuse de poursuivre une politique belliciste.
Par ailleurs, l’AFC/M23 affirme également que les forces congolaises et leurs alliés poursuivent leurs offensives sur plusieurs fronts, notamment par des bombardements aériens et l’utilisation de drones de combat CH-4. Selon le mouvement, ces attaques rendent toute négociation impossible.
L’annonce du boycott de l’AFC/M23 intervient alors que l’Union européenne a adopté ce lundi de nouvelles sanctions contre plusieurs responsables du M23 et des forces armées rwandaises (RDF).
Parmi les figures visées côté M23 : Bertrand Bisimwa, président du mouvement, déjà sous sanctions de l’ONU.
Désiré Rukomera, responsable du recrutement et de la propagande.
John Imani Nzenze, colonel au sein du mouvement.
Jean-Bosco Nzabonimpa Mupenzi, chef adjoint des finances du M23.
Jean Bahati Musanga, actuel gouverneur de l’administration mise en place par la rébellion à Goma.
L’UE a également sanctionné trois hauts gradés de l’armée rwandaise impliqués dans l'Est de la RDC :
Ruki Karusisi, commandant des forces spéciales de la RDF.
Eugène Nkubito, commandant de la 3e division de la RDF, présente au Nord-Kivu depuis août 2022.
Pascal Muhizi, commandant de la 2e division de la RDF, déployée dans l’Est congolais depuis août 2023.
La République Démocratique du Congo (RDC) a été élue membre du Comité exécutif de l’AAEA, en tant que représentant de la sous-région de l’Afrique Centrale, lors de la 12ᵉ Assemblée Générale de l’Association des Autorités Électorales Africaines (AAEA), tenue à Accra (Ghana) du 12 au 14 mars 2025.
En marge de cette réunion, le Président Denis Kadima Kazadi a été désigné à l’unanimité par ses pairs de l’Afrique Centrale comme Président intérimaire chargé de mettre en place une Association des Commissions Électorales d’Afrique Centrale.
Cette double distinction vient récompenser les progrès réalisés par la RDC en matière électorale, notamment dans la maîtrise des opérations techniques ; la gestion des ressources humaines électorales ; l’adoption du vote électronique, encore peu répandu en Afrique.
L’élection de la RDC à ces deux instances majeures de la gouvernance électorale africaine témoigne de la confiance accordée au pays et à la CENI pour son engagement en faveur de processus électoraux modernes et transparents.
Au sein du Comité exécutif de l’AAEA, la RDC jouera un rôle déterminant dans l’amélioration des processus électoraux sur le continent, en contribuant aux réformes électorales et aux échanges d’expériences entre commissions électorales africaines.
En tant que Président de l’Association des Commissions Électorales d’Afrique Centrale, Denis Kadima Kazadi aura pour mission de renforcer la coopération régionale et de promouvoir les bonnes pratiques électorales, en mettant particulièrement l’accent sur la transparence et l'inclusivité électorales en Afrique Centrale.
Cette reconnaissance renforce la position de la CENI RDC comme un acteur incontournable dans la gouvernance électorale en Afrique.
C’est donc une immense fierté pour la RDC que le Président Denis Kadima Kazadi puisse siéger dans ces deux hautes instances à la fois, hissant haut le drapeau de la RDC dans le ciel africain.
Ce samedi 15 mars 2025, la Session Ordinaire de mars s’est ouverte au Sénat sous la présidence de l’Honorable Jean-Michel Sama Lukonde. En présence de nombreuses personnalités politiques, judiciaires et diplomatiques, cette session s’annonce cruciale, avec en tête des priorités la situation sécuritaire alarmante que traverse la République Démocratique du Congo. Le président de la Chambre haute a insisté sur la gravité de la situation de l’heure, marquée par l’agression rwandaise et les exactions de ses supplétifs du M23/AFC.
Dans son discours solennel, Jean-Michel Sama Lukonde a dressé un tableau sombre de la situation à l’est du pays. Il a dénoncé l’occupation de certaines villes et localités par une armée étrangère, en violation flagrante du droit international. Cette occupation s’accompagne de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, tels que les viols, les pillages, les assassinats, l’enrôlement forcé de mineurs et les déplacements massifs de populations. Le président du Sénat a particulièrement souligné l’utilisation du viol comme arme de guerre, un fléau qui, en ce mois de mars dédié à l’autonomisation des femmes, interpelle la conscience collective.
Face à ces atrocités, Sama Lukonde a salué les efforts du gouvernement pour documenter les violations des droits de l’homme. Cette démarche vise à permettre à la RDC de saisir les instances judiciaires internationales afin de réhabiliter l’honneur des victimes et de la Nation. Il a rappelé que la RDC paie un lourd tribut en raison de son hospitalité et de ses richesses naturelles, tout en réaffirmant la détermination du peuple congolais à défendre sa souveraineté.
Dans un ton ferme, le président du Sénat a adressé un message clair aux ennemis de la RDC : ‘’Nous ne plierons, ni ne céderons jamais’’. Il a réitéré l’engagement du pays dans les processus diplomatiques de Nairobi et de Luanda, tout en affirmant que certaines lignes, comme l’intangibilité des frontières, ne sauraient être franchies. Sama Lukonde a également dénoncé les complicités internes et externes qui alimentent les rébellions et les groupes armés, rappelant que la souveraineté territoriale de la RDC n’est pas négociable.
Le président de la Chambre haute a félicité le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour ses efforts diplomatiques ayant conduit à la condamnation internationale de l’agression rwandaise. Il a notamment salué l’adoption de la résolution 2773 par le Conseil de sécurité des Nations Unies, une avancée significative dans la reconnaissance des souffrances du peuple congolais.
Plus loin dans son adresse, Jean-Michel Sama Lukonde a exhorté le gouvernement à prendre des mesures adaptées pour atténuer les impacts de la crise sécuritaire. Il a insisté sur la nécessité d’une action concertée pour protéger les populations et renforcer la résilience nationale face aux défis actuels.
Cette session ordinaire de mars 2025 s’inscrit dans un contexte critique pour la RDC. Les débats et décisions qui en découleront seront déterminants pour l’avenir du pays, alors qu’il continue de faire face à des défis sécuritaires, diplomatiques et humanitaires majeurs.
La Pros.
ALLOCUTION DE L’HONORABLE PRESIDENT DU SENAT PRONONCEE A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DE LA SESSION ORDINAIRE DE MARS 2025
Honorable Président de l’Assemblée Nationale et Distingué Collègue ;
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle ;
Monsieur le Premier Président de la Cour de Cassation ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour de Cassation ;
Madame la Première Présidente du Conseil d'État ;
Monsieur le Procureur Général près le Conseil d'Etat ;
Monsieur le Président de la Haute Cour Militaire ;
Monsieur l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire ;
Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour des Comptes ;
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social ;
Messieurs les Présidents des Institutions d’Appui à la Démocratie ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions diplomatiques et Représentants du Système des Nations Unies, de l’Union Africaine et des Organisations Internationales ;
Mesdames et Messieurs les Membres des Bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat ;
Honorables Sénatrices et Sénateurs, chers Collègues ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Officiers Généraux et Supérieurs des Forces armées et de la Police nationale ;
Monsieur le Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Monsieur le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa ;
Monsieur le Bourgmestre de la Commune de Lingwala ;
Messieurs les Représentants et Chefs des Confessions religieuses ; Distingués invités, en vos titres et qualités respectifs ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ;
La Session ordinaire de mars s’ouvre, ce jour, en application des dispositions des articles 115, alinéa 1er point 1 de la Constitution et 83, alinéa 1er point 1 du Règlement intérieur du Sénat. C’est la deuxième session ordinaire de notre mandature.
Avant toute chose, permettez-moi de saluer et de remercier nos invités, venus nombreux honorer notre Chambre en ce jour solennel.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
Après ce temps de vacances parlementaires, ponctué par deux sessions extraordinaires, j’espère que chacun de nous a pu reprendre de l’énergie pour affronter les défis qui nous attendent, ayant à l’esprit que cette session sera fortement marquée par la situation sécuritaire que traverse notre pays.
Ainsi, je souhaite un bon retour dans cet hémicycle à chacune et à chacun de nous, en nous invitant, d’ores et déjà, à déposer les rapports des vacances parlementaires dans les quinze jours, conformément aux dispositions de l’article 240 du Règlement intérieur du Sénat.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
Point n’est besoin de rappeler que l’heure est grave, voir même très grave.
Au moment où nous ouvrons cette session, certaines villes, certains territoires et localités de l’est de notre pays sont encore sous l’occupation de l’armée rwandaise et de ses supplétifs de l’AFC/M23, en violation délibérée du droit international.
Et pendant ce temps, des faits constitutifs de crime de guerre et de crime contre l’humanité sont constamment commis, à savoir, les viols, les pillages, les tueries et assassinats, l’enrôlement forcé des jeunes et des enfants mineurs, les déplacements massifs des populations, pour ne citer que ceux-là.
Nous ne pouvons passer sous silence le viol des femmes et jeunes filles utilisé comme arme de guerre en ce mois de mars où les Nations Unies sont entrain de renforcer l’autonomisation économique de femmes dans le monde. Combat dans lequel sont aussi engagées les femmes congolaises.
Au regard de tous ces crimes de masse, j’encourage les initiatives du Gouvernement qui consistent à documenter tous les cas de violations des droits de l’homme, pour que notre pays puisse saisir les instances judiciaires internationales, afin de réhabiliter l’honneur de toutes les victimes et de la Nation congolaise.
En mémoire des membres des forces de défense et de sécurité, tant nationales que celles des pays amis, en l’occurrence l’Afrique du Sud et le Malawi, ainsi que les vaillants Wazalendo tombés sur le champ de bataille, armes à la main, des forces de maintien de la paix et de toutes les victimes civiles tuées par la barbarie rwandaise, je vous prie de bien vouloir vous lever pour observer une minute de silence.
Je vous remercie.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
Face aux défis sécuritaires majeurs qui se présentent devant nous depuis l’occupation de Goma, de Bukavu et de certains autres territoires et localités dans la partie Est du pays, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat et Garant de la Nation, a associé l’Assemblée Nationale et le Sénat à la réflexion relative au Plan de sortie de crise dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
Ce qui a justifié la convocation de l’Assemblée Nationale et du Sénat en Session extraordinaire, du 04 au 13 février 2025.
Au terme de cette Session extraordinaire, les deux Chambres du Parlement ont soumis leur contribution à la primeur de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, articulée principalement sur des stratégies diplomatiques et politiques.
En outre, au cours de cette même Session extraordinaire, les deux Chambres ont assisté à la présentation et la prestation de serment de deux juges de la Cour Constitutionnelle et du Procureur Général près cette Cour.
Tout en condamnant, une fois de plus, l’agression dont notre pays est victime, je nous exhorte de sensibiliser les populations de nos circonscriptions électorales respectives, à s’engager dans la mobilisation générale afin de barrer la route à la velléité expansionniste du Rwanda, qui pille systématiquement les ressources naturelles et stratégiques de notre pays.
Dans cette veine, durant les vacances parlementaires qui viennent de s’achever, j’ai effectué une itinérance dans les quatre provinces de l’espace Grand-Katanga, pour lancer le message fort de cohésion et d’unité nationales de toutes les couches de notre population vivant dans cet espace, et de mobilisation des jeunes dont je salue l’engagement manifeste de ceux qui ont décidé d’intégrer nos forces de défense et de sécurité.
Exercice auquel vous vous êtes également livré dans vos circonscriptions respectives.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La République Démocratique du Congo paie le prix fort du fait de son hospitalité et des richesses naturelles dont Dieu l’a dotée.
Aux ennemis de notre pays, nous disons que nous ne plierons, ni ne céderons jamais. Dans le cadre de la diplomatie, les processus de Nairobi et de Luanda sont déjà engagés. Mais certaines lignes ne sauront être franchies, notamment la remise en cause de l’intangibilité de nos frontières.
Pour ainsi dire, et par acquis de conscience, nous ne négocierons jamais la souveraineté territoriale de notre pays.
Le peuple congolais n’a que trop souffert de certains de ses voisins et multinationales qui sous-traitent leurs actions par des rebellions et des groupes armés, avec la complicité de certains de nos compatriotes.
C’est pourquoi, n’en déplaise aux tenants des solutions extraverties, je voudrais rappeler cette belle phrase de Luc HUYSE, je cite :
« L’assimilation d’un passé tragique est au premier chef l’affaire du pays où la douleur a été subie » Fin de citation.
A ce sujet j’insiste qu’il revient à la République Démocratique du Congo de tout mettre en œuvre pour trouver des solutions à ses problèmes. Ainsi, notre pays se construira avec les bras des congolaises et congolais, ceci dans la cohésion et l’unité nationales.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
L’engagement de la République Démocratique du Congo sur le front diplomatique porte ses fruits.
Je tiens ici à saluer et à féliciter Son Excellence Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, Président de la République, Chef de l’Etat et Garant de la Nation, ainsi que le Gouvernement, pour cette dynamique de la diplomatie agissante.
Désormais, aux Nations Unions tout comme dans les différentes assises internationales, continentales, régionales, et sous-régionales, la voix de notre pays se fait entendre et l’implication du Rwanda dans la guerre qui nous est imposée ne fait plus l’ombre d’aucun doute.
Dans ce registre, je salue l’adoption, à l’unanimité, de la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, lors de sa séance du 21 février 2025.
Je salue de même les condamnations et les mesures prises par certains pays occidentaux contre le Rwanda, à savoir, les Etats Unis d’Amérique, l’Allemagne, la Belgique et le Royaume Uni.
C’est ici le lieu de fustiger et condamner les actes injustifiés de ceux qui se sont attaqués aux ambassades de certains pays lors de dernières manifestations populaires qui ont eu lieu à la suite de la prise de la ville de Goma par l’armée ruandaise et ses affidés.
Concernant la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, en particulier, il y a lieu de noter qu’elle exige la cessation immédiate des hostilités par le groupe armé M23 ainsi que le retrait sans condition des forces rwandaises de notre territoire national, marquant ainsi la reconnaissance claire de la gravité de la situation sécuritaire dans la partie Est de notre pays et de l’urgence d’y mettre définitivement un terme.
Toutefois, si cette résolution constitue une avancée significative sur le plan diplomatique, elle ne saurait produire d’effets concrets sans une volonté politique ferme et des actions immédiates sur le terrain.
A cet effet, j’appelle instamment la communauté internationale, les Nations Unies et toutes les parties impliquées, d’une manière ou d’une autre, à prendre des mesures concrètes pour garantir la mise en œuvre effective de cette résolution. Les souffrances endurées par nos compatriotes, victimes de violences récurrentes et d’instabilité chronique, exigent que ces engagements se traduisent en actes tangibles et rapides.
Ainsi, notre Chambre législative reste vigilante quant à l’application de cette résolution et réaffirme son engagement indéfectible en faveur de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la paix durable en République Démocratique du Congo.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La diplomatie parlementaire n’étant pas restée inactive, j’ai reçu, en audience les Ambassadeurs des Etats Unis d’Amérique et de la République Populaire de Chine ainsi que le Représentant Spécial de l’Union Européenne dans la Région des Grands Lacs.
Avec ces hôtes, j’ai échangé notamment sur l’agression dont notre pays est victime, la violation des droits humains et les dernières décisions prises par l’Union Européenne contre le Rwanda, pour lesquelles nous attendons des sanctions concrètes.
En outre, au lendemain de la chute de Goma, l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale et moi avons reçu un message d’encouragement et de consolation, sous forme de déclaration, émanant du Secrétaire Général de l’Union Parlementaire Africaine, « UPA » en sigle, une organisation interparlementaire dont notre Parlement est membre.
En réaction à cette déclaration, au nom de tous les parlementaires de la République Démocratique du Congo, l’Honorable Président de l’Assemblée Nationale et moi, tout en louant l’initiative prise par cette organisation parlementaire continentale, nous avons relevé que cette déclaration aurait atteint son but si le Rwanda avait été pointé du doigt, sans ambiguïté, comme le véritable instigateur de la tragédie que vivent nos compatriotes depuis trois décennies.
Plus que jamais, avons-nous poursuivi, toute l’Afrique doit être solidaire avec le peuple congolais qui souffre des affres de la guerre du fait de son voisin, le Rwanda, également membre de l’UPA.
Sur ce front de la diplomatie, le Sénat reste entièrement engagé à accompagner Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat.
- Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La situation économique de notre pays nous invite à une réflexion approfondie. En effet, après l’adoption et la promulgation du budget 2025, nous voici entraînés dans les méandres des conséquences de la guerre d’agression.
Les assignations en recettes, telles qu’attendues, risquent de ne pas être réalisées à la hauteur des indicateurs de l’ambition du pays.
Les services d’assiettes seraient en difficulté de fonctionner normalement et de collecter les recettes prévues.
Face à cette situation préoccupante, j’exhorte le Gouvernement à prendre des mesures qui s’imposent pour mitiger les chocs pouvant survenir.
La réduction du train de vie des institutions, telle que préconisée par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, doit être considérée comme l’une des mesures phares de l’effort que nous apportons à la guerre.
De la même manière que l’économie de notre pays a su faire preuve de beaucoup de résilience lors des évènements passés, notamment la crise sanitaire de la COVID19, la guerre en Ukraine et les autres catastrophes dans le monde, j’en appelle à une mobilisation totale de notre population.
J’aimerai ici inciter le Gouvernement à exploiter sérieusement la piste de la diversification de notre économie telle que l’a toujours recommandé le Président de la République, pour faire face aux effets pervers de la mobilisation du fait de l’occupation injuste et barbare de certaines parties de notre pays.
Je ne saurais terminer ce chapitre sans évoquer l’exercice rigoureux des moyens de contrôle parlementaire sur les fonds alloués à nos Services de Défense et de Sécurité qui doit être de mise.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La croissance économique d’un pays dépend aussi de ses infrastructures.
Je saisis cette occasion pour exhorter le Gouvernement à poursuivre les travaux de réhabilitation et de construction de nouvelles infrastructures, intégrant des technologies modernes qui prennent toutefois compte de la protection de l’environnement.
Dans ce cadre, je tiens à rappeler la problématique persistante de la mobilité des populations dans les grandes villes, en particulier à Kinshasa, où les embouteillages deviennent un véritable casse-tête. A ce jour, nos horaires de travail sont fortement perturbés, avec comme conséquence, la baisse du rendement et de la productivité tant des travailleurs que des étudiants et élèves.
Honorables Sénateurs et Chers Collègues,
La situation sociale devient de plus en plus préoccupante, surtout pour nos compatriotes des villes, territoires et localités occupées par l’armée rwandaise et ses affidés de l’AFC/M23.
La vie devient intenable avec les tueries de la population civile, l’obligation des enfants de rejoindre les groupes armés, le pillage, le viol des femmes et jeunes filles.
J’exhorte le Gouvernement à déployer tous les efforts nécessaires pour des solutions urgentes à ces défis cruciaux.
Il est certes vrai que beaucoup de moyens supplémentaires sont affectés à l’effort de guerre, mais il est judicieux de ne pas casser le rythme du développement social déjà enclenché.
En ce qui nous concerne, Chers Collègues, outre la mise en place d’une caisse de solidarité en faveur de nos compatriotes victimes de la guerre, je nous invite à rester activement engagés dans l’élan de l’effort de guerre en faveur des vaillants éléments de nos Forces Armées et de Défense.
Je tiens à saluer ici la solidarité des Cadres et Agents de l’Administration du Sénat qui sont également engagés dans ce même élan.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale et Distingué
Collègue ;
Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement ;
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle et Président du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour Constitutionnelle ;
Monsieur le Premier Président de la Cour de Cassation ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour de Cassation ;
Madame la Première Présidente du Conseil d'État ;
Monsieur le Procureur Général près le Conseil d'Etat ;
Monsieur le Président de la Haute Cour Militaire ;
Monsieur l’Auditeur Général près la Haute Cour Militaire ;
Monsieur le Premier Président de la Cour des Comptes ;
Monsieur le Procureur Général près la Cour des Comptes ;
Monsieur le Président du Conseil Economique et Social ;
Messieurs les Présidents des Institutions d’Appui à la Démocratie ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions diplomatiques et Représentants du Système des Nations Unies, de l’Union Africaine et des Organisations Internationales ;
Mesdames et Messieurs les Membres des Bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat ;
Honorables Sénatrices et Sénateurs, chers Collègues ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Officiers Généraux et Supérieurs des Forces armées et de la Police nationale ;
Monsieur le Président de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa ;
Monsieur le Gouverneur de la Ville Province de Kinshasa ;
Monsieur le Bourgmestre de la Commune de Lingwala ;
Messieurs les Représentants et Chefs des Confessions religieuses ; - Distingués invités, en vos titres et qualités respectifs ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs ;
Je ne saurais clore mon adresse sans rappeler la résistance et la résilience qui doivent caractériser le peuple congolais dans son ensemble, telle que noblement prônées par Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat.
Soyons déterminés et alignons-nous derrière le Commandant Suprême des Forces Armées.
Cette guerre, nous la gagnerons car notre cause est juste et Dieu est de notre côté.
A nos Forces de Défense et de Sécurité, je tiens à les assurer qu’elles peuvent compter sur l’accompagnement du peuple congolais que nous représentons.
Leur bravoure et leur détermination constituent, au-delà de l’appel à la mobilisation et à l’intégration des jeunes dans l’armée, un motif réel d’encouragement.
A vous nos compatriotes qui vivez dans les villes, territoires et localités sous occupation, sachez que nos cœurs saignent face aux affres que vous font subir les militaires rwandais et leurs affidés.
La solidarité nationale est lancée pour vous venir en aide, car le patriotisme continuera à couler dans les veines de tout congolais, partout où il se trouve.
Ensemble, unis, et comme un seul homme relevons les défis que les ennemis de la République nous lancent. LE CONGO RESTERA UN ET INDIVISIBLE, quoi qu’il en soit, quoiqu’il en coûte.
Notre serment demeure : « NE JAMAIS TRAHIR LE CONGO » Que Dieu bénisse la République Démocratique du Congo et son peuple
Je vous remercie.
Sur ce, je déclare ouverte la Session ordinaire de mars 2025.